Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

J'avais l'impression que ma tête allait exploser, que je soutenait sur mon crâne trois énormes briques. Cela faisait maintenant trois jours que je ne travaillais pas et je savais qu'il était temps pour moi de faire quelque chose mais pour l'instant, je pensais à tout sauf travailler. Mes pensées me hantait chaque nuit voilà pourquoi je n'arrivais plus à dormir et c'était la raison de mes nombreuses migraines. Je me suis toujours demander comment pouvait-on arriver à dormir tranquillement alors que des tas de choses arrivait en une seule journée. Je n'ai jamais pu trouver la réponse. Je n'ai jamais eu la capacité de le faire. Et alors que je regardais bien tranquillement ses photos de l'époque ou j'étais encore la même Teddy ou j'étais encore ce qu'on peu appelé communément une personne heureuse, une migraine plus qu'intense était arrivé. Je possédait une énorme boîte souvenir. Cette boîte que j'avais toujours regarder avec quelqu'un d'autre et qui, maintenant n'appartenait qu'à ma propre personne. Mon frère était encore une fois parti mais ça ne me surprenais plus maintenant. Je n'étais plus surpris de me levée à chaque jour et de me rendre compte que j'étais une nouvelle fois seule à la maison. Et je n'étais pas que seule le matin, je l'étais aussi le soir et toute la journée. Il arrivait qu'on passent la soirée ensemble mais c'était plutôt rare en fait. On ne se voyaient presque plus et je n'arrivais pas à me répondre à savoir si c'était mieux pour moi ou pas. Ce ne l'était pas parce que mon frère est la seule et unique famille qu'il me reste sur cette Terre mais ce l'est aussi parce qu'il m'en veux. Juste parce que c'est uniquement de ma faute si son meilleur ami a quitté Lewis. Son meilleur ami, Jaxhuem Burdsley qui est aussi devenu celui qui fait battre mon coeur plus fort qu'à l'habitude, plus rapidement que sa vitesse normale. Celui qui, lorsqu'il me serre dans ses bras me donne des papillons dans le ventre, mais c'est aussi celui qui a décidé de quitter la ville du jour au lendemain sans le dire à personne simplement parce que je lui avait dis que je ne voulais qu'être son ami. Et évidemment, c'est toujours dans ses moments-là qu'on se rend compte de nos vrais sentiments. Uniquement dans ses moments-là, après que la personne tant aimer soit parti bien loin et ait le coeur brisé par votre faute. Par la faute de personne d'autre sauf la vôtre. Il a fallu que cette personne ce soit moi. Qu'encore une fois, je souffre pour aucune raison. Parce que non, je ne trouve pas que je mérite de souffrir mais qui pense vraiment qu'il mérite de souffrir ? Personne sur cette Terre ne pense ça sauf peut-être les suicidaires ou même encore les masochistes. Et comme si ce n'était pas assez, mon frère m'en voulait, il ne le disait pas mais ça se voyait et puis, il me l'avait déjà dit ...

» flash-back ; cinq ans plus tôt

Je lisais bien tranquillement un livre sur le balcon avant de notre maison. Ma mère préparait le dîner alors que mon père écoutait un vieux film diffuser à la télévision présentement. Il faisait beau dehors. Jaxhuem était parti très tôt ce matin, mon frère était parti à sa recherche. La petite soeur de Jax était dans sa chambre. Je ne savais pas ce qu'elle faisait là toute seule, mais je savais qu'elle était à la maison. J'avais acheté récemment un livre à propos d'une belle histoire d'amour. Ce bouquin me faisait complètement rêvée. Hier soir n'avait pas été une très belle soirée. Pour mon frère, ça avait été la soirée du siècle, pour Jax et moi ça avait été une soirée forte en émotion et boulversante pour notre amitié qui était si forte auparavant. Il m'avait demander d'aller au cinéma avec lui et moi qui le considérait comme mon frère, je n'avais pas pu accepter. Dans ma tête c'était visiblement impossible d'envisager sortir avec lui. Jaxhuem n'était qu'un excellent ami et je ne savais pas si un jour ça allait changer mais je savais que pour l'instant c'était ça et il fallait qu'il s'y fasse. Jax avait quitté rapidement ma chambre hier soir et c'est depuis ce temps-là que mon frère ne l'avait pas vu. Il avait tout simplement disparu et personne ne savait ou il était parti. Jax avait seulement dit au revoir à mon frère. Ce dernier ne comprenait pas pourquoi puisque Jax habitait avec nous depuis le décès de sa grand-mère. Quelques heures plus tard, la fête prenait fin et Jax n'était toujours pas revenu. Mon frère craignait qu'il se soit fait enlevé, mes parents ont parcouru tout le quartier, aucune trace de Jax. Ce matin, très tôt, mon père et mon frère avait refait un tour minutieux du quartier. Encore une fois, aucune trace de Jaxhuem. Puis finalement, mon frère était retourner juste après être arrivé à la maison avec mon père. Et c'est depuis ce temps-là que je lis pour me changer les idées, pour essayer de me faire croire que si Jax est parti, ce n'est pas ma faute même si je sais que c'est le cas. Mon frère arrive quelques minutes plus tard. Il a l'air triste et furieux à la fois. Il me regarde, il s'approche rapidement de moi. « Il est parti, pour de bon .. » Je regardais mon frère, je voulais lui expliquer toute la situation, pour qu'il comprenne que c'est de ma faute s'il est parti mais en même temps, j'avais terriblement peur je ne voulais pas qu'il le dise aux parents. C'est près de quinze minutes plus tard, alors que j'avais terminé de lui expliqué tout cela que mon frère me regardait avec des yeux noirs. Il était furieux contre moi. « C'est de ta faute Teddy, il ne reviendra plus jamais par ta faute. »

fin du flash-back «

Il y avait de nombreuses photos de Jaxhuem et moi, de Jax et de mon frère, de nous trois, de nous trois avec sa soeur et mes parents. Bref, à cette époque, nous étions tous heureux, jusqu'à ce que je décide de tout gâcher. Et si j'avais réalisé mes sentiments envers Jax plus tôt, et si j'avais réalisé ma stupidité plus tôt, peut-être que Jax serait encore là et peut-être que nous serions heureux ensemble, en couple depuis plus de cinq ans. Je ne sais pas ce qui aurais pu se passer mais je sais ce qui est arrivé. Et alors que je regardais de nombreuses photos, alors que je fouillait dans cette boîte emplie de souvenirs, je remarqua une enveloppe, vieille de plusieurs années. J'ouvris alors cette enveloppe elle contenait plusieurs page de papier. Le nom de Jaxhuem était écrit au complet sur cette enveloppe, elle lui était dédié mais il n'y avait aucune adresse. C'était mon écriture, je savais ce que contenait cette lettre. Je me mis alors à lire cette lettre, cette lettre qui lui était destiné, que je ne lui avait jamais envoyé simplement parce que je ne savais pas ou il était partit.

LETTRE À JAXHUEM SIMON BURDSLEY : « Cher Jaxhuem, si tu savais à quel point tu me manques ici. Lewis n'est pas pareil sans toi, l'ambiance à la maison n'est pas pareil, Nate n'est pas pareil. Je crois que ta soeur est triste, elle ne nous parle plus alors que c'était la plus bavarde de la maison auparavant. Elle s'ennuie de toi elle aussi, tout comme nous tous. Mes parents s'inquiète pour toi, tu ne nous as donnés aucune nouvelles et ce n'est pas dans tes habitudes. Toi qui aimait tant passé tes journées auprès de nous, toi qui avait une joie de vivre contagieuse, toi qui réussissait toujours à me faire rire et sourire juste en le faisant en premier. Je me sens incroyablement coupable, mon frère m'en veux, il croit que c'est de ma faute si tu es partit et il a raison, et tu sais que je déteste avouer que Nate a raison. J'ai essayer de lui faire comprendre pourquoi tu étais partie, pourquoi je t'ai dit ces paroles avant ton départ mais visiblement il n'a pas compris. J'essaie aussi de comprendre pourquoi tu ne nous as rien dit, pourquoi tu es parti sans même nous dire au revoir. Bon ok, tu l'as dit à mon frère mais moi alors ? Je croyais que j'étais importante pour toi. J'ai l'air égoïste comme ça, j'ai l'air de celle qui ne pense qu'à elle mais crois-moi, je n'ai jamais voulu que tu partes Jax. Et tu sais c'est quoi le pire là-dedans ? C'est qu'après ton départ j'ai remarquer que ton absence me faisait terriblement mal, j'avais l'impression que mon coeur saignait et c'est encore le cas. Je me suis poser de nombreuses questions, je me suis demandé pourquoi j'avais un vide en moi. J'ai vite réalisé que la moitié de mon coeur était parti et cette moitié, c'est toi qui l'a détiens. Oui, le pire dans ton départ c'est que maintenant je suis amoureuse de toi et que toi tu m'as oublié ... Et tu sais, le dictionnaire définit le chagrin comme une intense souffrance mentale ou une détresse due à une peine ou une perte, une douleur aigüe, un douloureux regret. Pour moi, mon chagrin c'est toi. Je n'arrive pas à t'oublier, je souffre et depuis que tu es parti, tout va mal dans vie. Mon frère m'en veux, mon coeur est brisé. Je vais mal Jax, mon monde s'écroule et tu n'es pas là pour me rattraper comme tu le faisais si bien avant, tu n'es plus là et je m'ennuie terriblement de toi. Affectueusement, Teddy. »

Je ferme alors doucement la lettre et regarde devant moi. Il fait beau dehors, je suis toute seule chez moi et j'ai envie de pleurer parce que ces souvenirs me font mal, incroyablement mal ...

You teach my heart to speak.

On ne peut pas oublier son passé, j'en suis certain maintenant. Pendant quelques temps on peut l'éviter mais il revient toujours se confronter à nous, c'est comme ça, c'est juste la vie. Partir permet de prendre du recul sur les choses, sur la situation. En ce qui me concerne, j'ai quitté ma ville natale Lewis, pour m'installer à Boston. Ce changement m'a beaucoup apporté. Je me suis rendu compte qu'on ne cesse jamais d'aimer certaines personnes et qu'on ne peut pas les oublier. C'est vrai que je suis parti sur un coup de tête, mais dans le fond, j'ai toujours su que ça devait arriver. Parfois j'ai regretté mon geste. Je me trouvais ridicule d'être parti sans avoir prévenu, j'avais l'impression d'être un gamin qui ne pouvait pas assumer, mais moralement c'était dur pour moi. Je faisais subir à ma petite soeur Lola un second abandon. Pendant ces cinq dernières années, j'ai essayé d'écarter cette pensée de ma tête, mais tard le soir, elle revenait sans cesse. Mes parents nous ont abandonné ma soeur et moi quand je n'avais que trois ans et demi. Lola venait à peine de naître. Elle ne les a pas connu mais il lui arrivait de pleurer le soir dans sa chambre en disant le nom de nos parents entre deux sanglots. Ma grand mère nous a élevé pendant douze ans jusqu'à son décès. Quelques semaines avant de mourir, elle a décidé d'expliquer à Lola ce qu'il s'était vraiment passé. Je trouvais ça plus juste de ne pas mentir à ma soeur et je préferais qu'elle sache la vérité sur nos parents. Ma grand-mère me l'avait déjà dit et au bout d'un certain temps j'avais su enfouir la douleur au plus profond de moi-même, mais pour Lola, ça a été beaucoup plus difficile. Et voilà que je l'abandonnais, moi, Jaxhuem, son grand frère qui avait toujours promis que tout irait toujours bien.

Flashback. quelques jours plus tôt.

Je suis assis dans l'aéroport de Boston, juste devant la porte d'embarquement numéro trente-trois. Dans quelques minutes, je rentrerais dans l'avion pour retrouver la ville où tout à commencer pour moi. Je regarde ma montre, le décollage est prévu dans une demie-heure. Bientôt, je pourrais remettre les pieds au Texas, et cette pensée m'enchante, tout comme j'ai l'impression qu'elle me détruit à petit feu. Les souvenirs joyeux remontent. Je me revois en train de déconner avec Nathaniel Dwright-Lloyd, mon meilleur ami de toujours. Je me remémore des blagues nulles que je racontais, mais qui faisait tant rire sa soeur, Teddy. Teddy. Teddy. Teddy. Ce prénom est imprégné en moi, mes cinq années à Boston me l'ont fait comprendre. Ne plus revoir son sourire, ne plus toucher ses cheveux blonds, a été dur pour moi. Le soir, ce soir là, où j'ai rompu tout contact avec mes amis de toujours, il y a eu une déchirure en moi, et je ne saurai comment combler ce manque. « Les passagers pour le vol Boston-Dallas peuvent embarquer, porte numéro trente-trois ! » Je suis tellement plongé dans mes souvenirs que je n'entends même pas la voix féminine qui parle dans le micro. Heureusement qu'elle l'a répété une seconde fois sinon je n'aurai même pas percuté que je devais partir.

Une demie-heure plus tard, l'avion décolle enfin, et à l'heure prévue en plus. Je place ma tête contre le hublot pour regarder les nuages, qui sont à hauteur de l'avion, j'en ai pour quelques bonnes heures avant d'attérir à Dallas. Il faudrait que je réfléchisse où je vais pouvoir dormir ce soir. Je ne pense pas être la bienvenue tout de suite chez les Dwright-Lloyd, même si j'irai y faire un tour un de ces jours. Il va falloir que je me paye un hôtel, et avec mes faibles moyens, ça ne va pas être le grand luxe.

Le vol fut long et ennuyeux, mais il en valait la peine. La navette de l'aéroport me déposa devant la poste. Je venais de remettre les pieds à Lewis après cinq années d'absence. Rien n'avait changé, mais les choses n'étaient pas pareilles. Je ne sais pas comment expliquer ça. Il y a toujours cette atmosphère paisible et rassurante ici. Je suis heureux de voir que ça n'a pas changé. Mais j'ai l'impression d'avoir raté des choses, j'ai dû rater des choses. J'eus une pensée pour Lola. Elle devait avoir vingt ans, ou vingt-et-un peut-être. Que pense t-elle de moi elle aussi ? Je me demande où elle est, ce qu'elle a fait pendant mon absence. Elle sait que quand je pars, je ne prends jamais la peine de dire où je vais, mais elle aurait essayer de me contacter. Je m'assois quelques secondes sur le trottoir, le temps de réfléchir aux conséquences de mon retour ici.

Fin du flashback.

Aujourd'hui, j'ai pris la décision d'aller chez les Dwright-Lloyd. J'étais décidé, je me l'étais promis de toute façon, et je sais que si je n'y vais pas aujourd'hui, je n'irai jamais. Une partie de moi veut revoir Teddy avant de m'expliquer avec Nate sur les raisons de mon départ, mais l'autre partie me disait d'aller voir Teddy d'abord. Je me demande les conséquences qu'on causait mon départ pour les Dwright-Lloyd, peut-être que je leur ai manqué et que je leur manque toujours. A moins qu'ils me détestent tout simplement et ne veulent plus entendre parler de moi. Tout est embrouillé dans ma tête. Il est dix heures du matin, je viens de me lever, je suis plutôt du genre à dormir très tard. Je m'assois sur mon lit et allume la petite télévision de ma chambre d'hôtel. Avec mes faibles moyens gagnés grâce à mon boulot de serveur dans un café de Boston, je n'ai pas pu m'installer autre part que dans ce petit hôtel pourri, nul et moche, pour parler poliment. Cela ne m'étonnerait même pas qu'il n'y ait que trois chaînes de télévision. Je passe une demie-heure devant la télé puis me prépare. Je sens que c'est le moment pour moi d'aller voir mes vieux amis. Je regarde le réveil qui affiche dix heures cinquante deux. J'irai à pied, cela retardera peut-être un peu le moment fatidique et je pourrais redécouvrir cette ville qui m'a tant manquer.

Je respire un grand coup. Puis deux. Puis trois. Trois respirations bruyantes, remplies de stress. Mon coeur bat rapidement, il fait chaud, le soleil tape sur ma peau dorée. Je suis devant la maison de Teddy et Nate, située à South Beach. Cela me fait bizarre de me trouver devant mon ancienne maison. L'extérieur n'a pas beaucoup changé, c'est toujours aussi coloré et beau. Je respire une nouvelle fois bruyamment et tape à la porte, attendant le coeur serré devant une porte à la fois familière et si inconnue.

Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

Des dessins, des écrits, des photos, des lettres vieille de cinq ans, c'est tout ce qui me restais. Tout ce qui me restais depuis le départ de Jax, les dessins représentaient les moments ou je me suis sentie seule, ou j'ai ressentit le besoin de m'exprimer en le dessinant sur une feuille de papier. Même si je n'ai aucun talent, même si je suis incapable de faire un dessin qui ressemble vraiment à quelque chose, j'ai dessiner, encore et encore sans pouvoir m'arrêter. Rien que pour me défouler, pour oublier ou je ne sais pas quoi. Les écrits, eux, étaient pour me rappeler à quel point j'étais stupide et à quel point je l'avais été avec Jax aussi. Il n'était pas parti pour un rien, je lui avais brisé le coeur et j'aurais préféré ne pas le faire. Pourtant, il était partie par ma faute et même si ça aussi j'essayais de l'oublier. Oublier tout, c'était ça ma solution et pourtant même si j'essayais de me convaincre que c'était le mieux à faire en ces circonstances, je savais que ce n'était pas bien. Oublier des souvenirs n'était pas du tout bien. Et de toute façon, en cinq ans, l'oublie n'avait pas fonctionner et ne fonctionnera certainement pas aujourd'hui ni même dans les prochaines années. J'essaie de me convaincre que je vais bien mais ce n'est pas le cas. Oui il m'arrive de sourire, de rire encore mais je ne suis pas non plus en pleine dépression, j'ai seulement un manque en moi et j'essaie de le comblée. Je regarde des photos, je lis des anciennes lettres, j'essaie de rester forte pour les gens qui m'entoure mais le départ de Jax n'était pas uniquement ce qui faisait de moi cette fille triste. Le décès de mes parents m'apportait une énorme douleur au coeur également ainsi que les nombreuses disputes avec mon frère au sujet du départ de son meilleur ami. Oui, j'étais au courant que c'était de ma faute, il n'avait pas besoin de me le rappeler chaque jour, chaque minute, chaque seconde.

Revoir le visage de Jaxhuem me faisait du bien. Je savais que bientôt j'allais devoir arrêter de me pourrir la vie et c'est pourquoi je regardais plutôt des photos de Jaxhuem pour me remonter le moral. Voir son visage me faisait sourire, repenser à ses blagues, à ses yeux, à son sourire me faisait moi aussi sourire. Le sien était contagieux mais ça, je l'avais déjà préciser. Il m'aimait et je n'avais pas eu la capacité de lui donner l'amour qu'il éprouvait pour moi en retour, je n'avais pas eu la capacité à ce moment-là, je n'avais pas réalisé à quel point il était important pour moi et à quel point vivre sans sa présence était difficile. Mais maintenant que je suis capable de l'aimer comme il m'aimait à cette époque, il est trop tard. Trop tard pour que ce soit réciproque, trop tard pour arrêter de penser à lui, juste trop tard. Sur ce coup-là, je n'avais vraiment pas assurer, sur ce coup-là j'avais même plutôt été nulle. Je ne pourrais plus le revoir, en tout cas pas tout de suite et même si j'en avais l'occasion, même si je savais ou il était parti pendant ces cinqs années, j'arriverais toujours trop tard. Il est beau, il est charmeur, il doit m'avoir oublié avec une autre, il ne peux pas m'avoir garder dans son coeur toutes ces années, c'est impossible, je ne suis pas ce genre de fille qu'on oublient jamais, je suis plutôt le contraire.

J'avais trouver une solution qui n'était pas vraiment bonne, j'avais trouver une solution qui ne m'aidait pas vraiment. Mais comme mon psy ne m'aidait pas et qu'elle était censé le faire je ne voyais pas comment autre chose pourrait plus m'aider. Mais un soir, seulement un soir, j'avais décidé de prendre une substance illicite qui je savais n'allait pas m'aider à oublier mon passé. Pourtant, je l'avais quand même fait et me voilà maintenant, je suis entrer dans ce tourbillon stupide qu'est la drogue, je sais que ce sera difficile me faire décrocher mais je ne suis pas toujours en train d'en prendre non plus, j'essaie de me limiter même si c'est difficile. J'en prends une fois de temps en temps parce que j'en ai besoin. Je sais que ce n'est pas bien pour moi, je sais que ça ne fait que me créer encore plus de problèmes mais je le fait quand même. Pour essayer de me sentir bien. Et à chaque fois j'espère que ça m'aidera mais ce n'est pas le cas. À chaque fois j'essaie de me faire croire que tout ira mieux mais ce n'est pas le cas, je ne fais que me détruire un peu plus à chaque fois, c'est tout ce que je réussi à faire depuis cinq ans, me détruire.

Un bruit retentit dans toute la maison pour se rendre jusqu'à mes oreilles. Je croit que quelqu'un a cogné à la porte mais est-ce vraiment le cas ou c'est moi qui hallucine ? Je n'arrive pas à savoir ce qu'est ce bruit, je n'arrive pas à cerner ce que c'est. Je me dis que je ne perds rien à aller voir qui est à la porte, je me dis que si jamais il n'y a personne, je retournerai simplement à l'extérieur de chez moi, continuer à me rappeler des moments que j'ai passé avec mes parents, avec mon frère (lorsque nous ne disputions pas pour rien), avec Jax (lorsqu'il était encore là) et avec sa soeur (lorsqu'elle me parlait encore). J'ouvre doucement la porte de l'extérieur et j'entre dans la maison, je marche doucement même si je sais qu'il n'y a personne dans la maison et finalement, j'arrive devant la porte. J'ai une certaine crainte, je n'attendais pas de visite mais c'est peut-être seulement un vendeur ou quelqu'un de ce genre là. C'est en ouvrant la porte que je tombe face à face avec Jaxhuem. J'ai l'impression de rêver, je me demande si je n'hallucine pas encore, je me demande vraiment ce qu'il fait là si c'est vraiment lui. Est-il là pour Nathaniel ou pour moi ? Est-il venu espérant revoir sa soeur ici ? Parce que si c'est le cas, il ne verra aucune des personnes qu'il espère voir sauf moi et sincèrement, s'il est réellement revenu, je doute qu'il ai envie de revoir la personne qui l'a fait partir de sa ville natale. « Jax ? » Stupidement, je voulais savoir si c'était vraiment lui. Au plus profond de moi je le savais mais il avait changer et c'était bien normal. Moi aussi j'avais changer. Il avait vieilli, il était encore plus beau qu'avant.

You teach my heart to speak.

Cinq années. Cinq années ont passé depuis que je suis parti de Lewis, et je me rends compte seulement maintenant, devant une porte d'entrée que j'ai si souvent ouverte, à quel point je suis attaché à cet endroit, à quel point il serait dur pour moi de partir d'ici une nouvelle fois. En y repensant, je me trouve complètement bête d'être parti à cause d'une déception amoureuse. Certes, Teddy avait brisé mon coeur en me disant qu'elle ne voulait que mon amitié, mais je l'ai quand même laissé, ainsi que Nate et ma soeur, après avoir passé des années de bonheur avec eux. Je suis là devant la porte de leur maison, des regrets et des souvenirs pleins la tête avec l'impression d'être un étranger ici. Cette porte me rappelle la première fois où je l'ai franchi en me disant " Cet endroit est ma maison. " Après l'abandon de mes parents, ma grand mère nous a élevé ma soeur et moi pendant au moins douze ans. Et puis elle est morte, j'étais chez Nate et Teddy quand c'est arrivé. Je pensais quitter Lewis et voilà que je me suis retrouvé à habiter chez eux. Cette période a été très difficile et ils m'ont soutenu, et moi je suis parti comme un lâche au bout de quelques années sans les remercier. Je pourrais dire que c'est la faute de Teddy, qu'elle n'aurait pas du être si belle, si attachante, si gentille, que je n'aurais jamais du tomber sous son charme, puisque c'est la soeur de mon meilleur ami. Mais j'ai décidé d'assumer. Je suis adulte maintenant, j'ai vingt-quatre ans, je ne suis plus cet adolescent inconscient, qui pensait que c'était toujours la faute des autres, même si j'ai gardé quelques traits de caractère de mon adolescence.

Ma vie à Boston n'a pas été simple. J'ai dû enchainé les petits boulots, passant de serveur à guide de musée et tant d'autres encore. Personnellement, être guide dans un musée est le métier le plus ennuyeux que je connaisse. Heureuselemnt que ma grand-mère m'a appris tout ce qu'il y a à savoir sur la peinture avant sa mort, sinon, je n'aurais pas pu expérimenté ce si " beau et merveilleux " métier. J'ai connu aussi des galères, comme quelques mois de retard pour payer le loyer.. Beaucoup de filles aussi. Mais aucune n'arrivait à la cheville de Teddy, aucune n'avait ce petit truc qui faisait toute la différence. Je ne sais même pas pourquoi je pense à Teddy alors qu'elle s'en fout de moi. Si elle avait eu des sentiments pour moi après mon départ, elle m'aurait contacté, elle a bien dû garder mon numéro de téléphone. A moins qu'il n'y ait que moi dans l'histoire à l'avoir garder.

Je viens de taper à la porte, j'attends. J'ai l'impression qu'il n'y a personne dans la maison, mais je ne vais pas prendre le risque de partir. J'ai mi trop de temps avant de revenir ici et je ne vais pas gâcher mon retour à Lewis. Je ne m'attends pas à trouver Lola dans cette maison. Je ne pense pas qu'elle soit restée après mon départ. Certes, elle s'entendait bien avec Teddy et Nate, mais je la connais, elle se serait dit qu'elle ne faisait pas partie de la famille sans moi. J'entends des pas dans la maison. Il n'y a pas de vitre sur la porte, on ne peut pas savoir qui vient nous ouvrir et pour vous dire la vérité, cela me stresse un peu. Je ne sais pas si j'aurai le courage d'assurer devant Teddy. La porte s'ouvre, doucement. Je peux voir ses cheveux blonds, ondulés, qui descendent vers le milieu de son dos, je peux voir ses yeux verts, et son visage toujours aussi beau. C'est elle. « Jax ? » me dit-elle avec un air surpris. « Teddy ! Je.. »

Je n'arrive plus à parler. Je suis incapable de dire un mot. Dès qu'elle a ouvert la porte, mon coeur s'est mis à battre plus vite, à battre plus fort. Je ne m'attendais pas du tout à la trouver elle, je pensais plutôt revoir en premier madame Dwright-Lloyd, avec son sourire bienveillant. Celle qui m'a dit un jour " Jaxhuem, tu seras toujours le bienvenu chez nous. " Je peux voir l'intérieur de la maison. Les couleurs sont toujours aussi vives, mais certaines ont changés. Quelques meubles ne sont plus à la même place qu'avant. Je n'arrive pas à poser mes yeux sur Teddy, mais il va bien falloir que j'affronte son regard et ses paroles, un moment ou l'autre.

Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

Ses magnifiques yeux, ses beaux cheveux blonds, son sourire éblouissant, sa grandeur intérieur rayonnante, son cœur immense fait pour accueillir tout ceux qui ont besoin de recevoir de l'amour, son être qui accaparait toutes mes pensées que ce soit le jour, la nuit, il était toujours présent d'une façon ou d'une autre parce que j'avais besoin de ressentir encore sa présence depuis son départ, parce que j'avais tout simplement besoin de lui dans ma vie même si ce n'était que dans ma tête. J'avais été la fille la plus stupide qui soit et pas seulement parce que je n'avais pas encore réalisé mes sentiments envers lui au moment ou il m'a fait part des siens mais aussi parce que j'aurais pu lui dire les miens à mainte reprise lorsqu'il est partit. J'avais voulu lui envoyées au moins une centaine de lettres (si ce n'est pas plus) durant ces cinq longues années tout simplement parce que c'était la façon la plus facile. Seulement, j'avais vite réalisé qu'aucune de mes lettres ne pourraient se rendre jusqu'à Jaxhuem et ce juste parce que je n'avais aucune idée de l’endroit ou il pouvait se trouver. Et sincèrement, l'idée d'entendre sa voix au téléphone me terrorisait même si je l'entendais chaque jour lorsqu'il habitait encore dans cette ville et pourtant, lorsqu'il est partit, j'ai perdu le courage d'entendre sa voix. J'avais peur aussi de tomber sur une autre femme, de me faire dire qu'il ne se rappelait plus de moi, de me faire dire que ses sentiments n'étaient plus réciproque. Oui, j'avais peur d'un paquet de choses et ces raisons ont fait que, je n'ai pas eu envie de l'appeler pour lui parler de tout ça. Le fait que ce soit par téléphone, je trouvais ça très nulle aussi. C'est comme laisser quelqu'un par téléphone, ça ne se fait tout simplement pas. Avouer ses sentiments par téléphone c'est pareil, c'est tout, ça ne se fait juste pas.

Je n'avais rien préparer si jamais il finissait par revenir à Lewis, je ne savais pas ce que j'allais lui dire si jamais il revenais. C'était certain, je n'allais probablement pas lui dire tout de suite que mes sentiments étaient maintenant plus fort que ce qu'il pensait. Je ne voulais pas commencer par cela. J'avais déjà penser lui donner une de mes lettres, ou même lui donner toutes mes lettres que je lui avait écrit. Ces lettres que j'écrivais comme dans un journal intime, je lui avait tout confier. Tout était écrit, le décès de mes parents, mon viol, mon amour pour lui, mon arrêt pour la danse, ma dépendance pour la drogue. Tout. J'avais tout écrit mais il n'avais jamais rien appris. Il ne savait pas ce qui s'était passé dans ma vie, ni dans celle de son meilleur ami et c'était parce que je ne lui avais jamais envoyé ces lettres. Je ne savais pas si je devais les lui montrer. Si jamais il avait à revenir je ne sais pas ce que je ferais. Parce que je crois que si je voulais lui envoyés des lettres c'est parce que je pensais qu'il n'allait jamais revenir. C'était quelque chose à quoi j'allais devoir réfléchir.

Quelqu'un venait de frapper à la porte et même si j'avais une certaine crainte, j'étais aller répondre. Tout de suite j'étais tomber face à face avec Jax. Encore plus beau qu'avant, et comme mon cerveau semblait avoir un certain retardement aujourd'hui, tout ce que j'avais réussi à dire c'était son nom. Comme si je ne le reconnaissais pas, comme si j'avais l'air surpris de le voir ici (c'était le cas d'ailleurs, je me demandais ce qui l'avait fait décidé de revenir à Lewis après cinq ans) mais pour l'instant, tout ce que je lui avais dit se résumait à son nom. Son nom demander comme une question. Il me regardait. Se demandait ce que je faisait ici, il ne voulait certainement pas tomber sur moi, ce n'était certainement pas moi qu'il était venu voir, il n'était certainement pas venu me voir en premier alors que j'étais la raison de son départ. Il voulait probablement voir Nathaniel et ce qui était dommage c'est qu'il n'étais pas présent en ce moment. Moi, j'étais contente de voir le beau blond, sa présence me faisait du bien mais je savais qu'il ne ressentais pas la même chose que moi. Il ne devait pas être tellement content de me voir, je me demandais même s'il se souvenais de moi. « Teddy ! Je.. » Et alors qu'il était là devant moi, qu'il venait de nommer mon nom mais n'avais pas continuer sa phrase, je réalisais qu'il se souvenais de moi et qu'en plus de cela, il ne savais pas quoi dire, sûrement dû à la gêne.

Les mots me manquait à moi aussi, je ne savais pas non plus quoi faire, quoi lui dire. Je ne voulais pas lui dire tout de suite que je l'aimais, je ne voulais pas lui montrer mes lettres tout de suite, je ne savais même pas si j'allais un jour lui montrer. Mais là n'étais pas la question. J'étais devant Jax, je restais muette, stoïque. Je n'arrivais pas à prononcer un seul mot et j'avais peur que notre conversation ne se résumer qu'à un silence (qui en réalité n'est pas vraiment une conversation si personne ne parle). Mais là je sentais que les mots allaient tous sortir de travers, je savais que j'allais dire des choses que je ne voulais pas dire. « Tu .. Tu quoi ? » J'avais probablement l'air stupide mais ce n'était pas du tout méchant. Je disais cela parce que moi non plus je n'arrivais à rien dire. « Si tu es venu pour voir Nate, il n'est pas là .. »

You teach my heart to speak.

Pendant ces cinq dernières années, à chaque fois que je rentrais chez moi et que je n'avais rien de prévu pour la soirée, je m'allongeais sur mon lit et fermais les yeux. Je laissais mes pensées s'égarer toutes seules et la plupart du temps, elles s'arrêtaient sans cesse sur une même personne, Teddy. Je ne sais pas pourquoi c'est elle qui me manque le plus. Cela aurait du être ma soeur pourtant, ou bien mon meilleur ami, ou les trois en même temps. Mais pourquoi une personne plus qu'une autre, alors qu'on est censé les aimer de la même manière ? Peut-être que dans le fond, je ne l'ai jamais vraiment oublié cette fille. En même temps, comment pourrait-on ? Teddy, elle est juste.. inoubliable ! Il n'y a pas d'autres termes assez forts qui pourraient la qualifier. Elle a tout pour elle cette fille, c'est fou ! Elle est intelligente drôle, belle, attachante, avec des défauts juste comme il le faut. N'importe qui pourrait tomber amoureux d'elle. Chaque jour ou presque, je me suis demandé si elle pensait toujours un peu à moi ou si elle m'avait complétement oublié. Je sais très bien que ses sentiments à mon égard n'auront pas évolué et que ce sera encore et toujours de l'amitié, mais je garde toujours espoir qu'un jour ils puissent changer. Il faut toujours garder espoir, après tout, tout est possible dans la vie. C'est une des raisons qui m'ont poussées à revenir à Lewis, connaître précisément la nature des sentiments de Teddy à mon égard, après toutes ces années. Mais je suis sûr que face à elle, je n'aurais pas le courage de lui demander ou même de lui dire quoi que ce soit, juste quelques excuses pitoyables qui n'expliqueront jamais mon acte.

J'essayais de voir l'intérieur de la maison par dessus l'épaule et la tête de Teddy. Ce n'est pas bien difficile, vu que je suis beaucoup plus grand qu'elle. Je regarde discrétement si je peux apercevoir le visage de mon meilleur ami Nate, ou ex meilleur ami si ça se trouve, car il a bien du s'en trouver un autre. Ce que moi je n'ai pas fait, je tiens à le préciser, et je ne lui en voudrais pas pour ça, car je suis la vraie source du problème. Ou même peut-être avec un peu de chance, j'espère voir ma soeur descendre les escaliers et me sauter au coup en criant " Jaxhuem ", même si au fond de moi, je sais qu'elle est partie, elle aussi. Où, je ne sais pas ? J'iamerais bien el découvrir d'ailleurs. Quand j'y repense, j'ai dit seulement au revoir à Nate, sans même lui dire où j'allais. Je crois que c'est une erreur d'avoir couper les ponts avec cette famille si aimable,comme ça, même avec mon meilleur ami de toujours. Avec Teddy, c'était plus compréhensible, elle venait de briser mon coeur et il fallait que je prenne du recul, même si partir sans rien dire à personne était une décision légèrement égoïste et irréfléchi.

L'expression surprise de Teddy me trouble. J'ai comme l'impression qu'elle ne s'attendait pas du tout à ouvrir la porte et me trouver moi, Jaxhuem Burdsley, cinq ans après mon départ. Cela me fait bizarre d'être là, sur le pas de la porte de la maison qui a été la mienne pendant si longtemps, et de ne pas entrer dedans naturellement, comme je l'aurais fait avant. J'ai comme l'impression qu'elle ne sera plus jamais mienne après tout ce qu'il s'est passé. Il y a un certain gêne entre nous deux, je le sens. Je ne sais pas quoi dire, elle non plus apparemment. « Tu .. Tu quoi ? » Justement, je ne sais pas ce qu'il faut dire, si il faut que je m'excuse ou que je lui dise tout maintenant, même si je n'aurai pas la force et le courage de justifier mon acte. « Teddy, je suis désolé, je sais pas ce qui m'a pris. » C'est tout ce que j'ai pu lui dire, même si ce n'est pas vraiment une excuse valable. « Si tu es venu pour voir Nate, il n'est pas là .. » Oui, je pensais voir Nate en premier et affronter mes sentiments pour Teddy après, mais peut être qu'au fond, ce n'était pas plus mal de la voir en premier. « Je ne comptais pas voir que lui ! »

Après avoir dit ça, j'eus du mal à regarder dans ses beaux yeux verts. Je suis très gêné de revenir comme ça et je pense qu'elle a du s'en apercevoir. Les longs silences entre nos quelques paroles marquent bien ce gêne qui s'est installé entre nous. Et si notre relation amicale ne pourrait plus être de nouveau comme avant à cause de moi ? Beaucoup de questions se bousculent dans ma tête sans que je puisse y répondre. Je plonge mes yeux dans les siens, me rappelant la période où je pouvais la faire rire aux éclats rien qu'en ayant un petit sourire sur mon visage.

Spoiler:

Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

J'avais l'impression de rêver. Vous savez ce genre de rêve qu'on fait lorsqu'on ai réveiller et qu'on appellent aussi plus communément une hallucination, et bien je ne le vivais pas en ce moment, j'avais seulement cette impression, cette impression que Jax était devenu irréel, enfin que pour l'instant il l'était. Après cinq ans sans avoir vu une personne et que soudainement on revoient cette personne, forcément il est tout à fait normal qu'on croient qu'elle n'existe plus, que la personne qui est devant nous, qui a disparu pendant cinq ans n'est pas réel. C'est exactement ce que je ressent présentement, je ne voulais pas ressentir cela, je voulais vivre le moment présent avec Jax parce que je ne savais pas s'il était venu seulement pour quelques heures, quelques jours ou s'il était vraiment revenu, pour de bon. Je ne savais pas ce qui se passait dans sa tête et normalement, ce n'était pas quelque chose qui m'importait, normalement je préférais laisser la penser des gens dans leur tête mais aujourd'hui, à ce moment précis, j'aurais aimé entendre les pensées de Jaxhuem, savoir ce qu'il pensait de la jeune femme que j'étais devenue, savoir s'il ressentais toujours quelque chose pour moi, je voulais trop en savoir, je savais que c'était presque impossible de savoir tout cela et pour la seule et unique raison que je n'avait pas la capacité de lire dans les pensées des autres, surtout pas celle de Jax, il était beaucoup trop réservé. À la maison il l'était à quelques reprises parce qu'à l'école, Jax était considéré comme populaire, beaucoup l'appréciaient, mon frère et lui étaient comme les "stars" du lycée et j'avais poursuivie la hiérarchie si l'on peut appeler cela ainsi. J'étais à mon tour devenue une fille populaire, pas forcément apprécier par tout le monde mais ça c'était parce que je souffrait à l'intérieur, j'étais une fille torturée. Bref, Jax était populaire auprès des mecs qui voulaient tous être son pote et auprès des filles qui voulaient être en couple avec lui, qui voulait être vu avec le beau Jax. C'est pourquoi la soirée qu'il m'a avouer ces sentiments, je fût sur le coup très surprise de découvrir qu'il n'aimait pas une des centaines de filles qui lui courait après. Il m'aimait moi; la petite sœur de son meilleur pote, la fille, un peu garçon manqué qui aimait mieux se tenir avec des mecs (la plupart du temps), qui lisait quelques fois dans son coin, écouteurs dans les oreilles, chantant comme une stupide. Celle qui était, autrefois passionné par la danse, par le chant, par la photographie, par la guitare, le piano, la lecture, le romantisme, passionnée par la vie quoi !

« Teddy, je suis désolé, je sais pas ce qui m'a pris. » Il me dit ces mots comme si rien n'avais changé entre nous, comme s'il espérait se faire pardonner d'être partit juste avec cette explication, j'attendais des explications depuis cinq ans, cinq années à attendre pour que ses explications se résume à une phrase. Je savais qu'il cherchait ses mots, je savais qu'il avait peine à trouver quoi dire. Je savais aussi qu'il y avait un énorme froid entre nous, des silences interminables entre nos phrases. « Tu ne sais pas ce qui t'as pris d'être partit il y a cinq ans sans le dire à personne, sans dire ou tu étais partit ou d'être revenu ici, dans cette maison, à Lewis ? » J'essayais d'avoir des réponses claires même si je savais qu'il avait de la difficulté à rester claire en ce moment, c'était comprenable. Je lui avait froidement dit que s'il était venu voir Nate, il n'était pas là même si je ne savais pas du tout ce qu'il venait faire ici. Peut-être était-il seulement venu récupérer des trucs qu'il avait laissé ici avant son départ, peut-être était-il venu voir si sa sœur habitait toujours cette maison. Mais dans l'un des deux cas, il allait être déçu. Car oui, ses affaires étaient toujours ici, quelque part dans un carton enfoui dans le garde-robe de ma chambre mais sa sœur, elle n'était plus présente dans cette maison et ce, depuis le départ de son grand frère chéri. Elle avait probablement pris le départ de Jaxhuem tel un rejet. Enfin, si j'avais été elle, j'aurais sûrement réagi de la sorte. J'avais beaucoup de mal à faire confiance aux autres, j'avais beaucoup de mal à pardonner aux gens aussi, un de mes nombreux défauts d'ailleurs et Lola, et bien, elle était identique à moi sur ces points. C'est pourquoi on se confiaient quelques fois l'une à l'autre, c'est pourquoi il nous arrivait de s'enfermer dans la chambre de l'autre pour se parler, ça nous faisaient du bien et les gars ne pouvait sans doute pas comprendre pourquoi nous n'étions pas capable de nous confier à eux mais nous, on comprenaient parfaitement qu'on avaient besoin l'une de l'autre et on comprenaient pourquoi aussi. Mais lorsqu'elle est partie, sans vraiment rien dire, j'ai compris premièrement qu'elle faisait bien partie de la famille Burdsley mais aussi qu'elle ne se sentait pas à sa place dans la famille sans son frère. J'ai aussi compris que j'aimais plus que tout mon frère mais que parfois, il valait mieux me confier à une fille plutôt qu'à mon frère. J'aurais dû le comprendre avant de lui expliquer l'histoire avec Jax, je n'aurais pas fait l'erreur de lui dire en d'autres mots que c'était de ma faute s'il avait perdu son meilleur pote. Parce que lui aussi, il a compris en perdant Jax que je n'étais pas toujours la meilleure confidente qui sois. Parfois il avait besoin de mes conseils à propos des filles mais il avait aussi parfois besoin de son meilleur ami, pour le soutenir lorsque ça n'avait pas fonctionner, pas juste de sa petite soeur. Je me demandais parfois s'il en voulait à Jax d'être parti ou plus à moi de l'avoir fait partir. « Je ne comptais pas voir que lui ! » Et alors que je pensais à mon frère, Jax me répondit que ce n'était pas que lui qu'il était venu voir. Tout de suite, j'avais voulu entendre de sa bouche qu'il était venu pour me voir aussi. C'est pourquoi, j'avais penser à plusieurs choses à lui dire pour qu'il avoue qu'il voulait me voir. « Et bien, ta sœur n'est pas là non plus, désolée ... »

Je recula de quelques pas et regarda derrière moi. La maison avait changée depuis son départ, déjà, il n'y habitait plus, sa sœur non plus et mes parents non plus. C'était déjà une grosse différence puisque nous avions toujours été habitué à plusieurs personnes dans la maison. Il y avait toujours pleins de gens un peu partout dans la maison, nos parents nous permettaient d'inviter pleins de gens à la fois. Maintenant, c'était bien différent. Il n'avait plus les amis de Lola, ceux de Jax, mais ceux de mon frère étaient quelques fois présents. Les miens, quant à eux, étaient toujours bien trop occupés pour venir faire un tour à la maison, c'est pourquoi, lorsque je voyais mes amis c'était souvent par hasard, à l'extérieur, à la plage, au centre-commercial, bref ailleurs qu'ici. Nous n'étions plus souvent présent ici. Ces temps-ci j'y passais pour ma part beaucoup de temps mais mon frère, lui, n'y était presque pas. « Si tu veux attendre mon frère il finira peut-être par arriver ou pas ... Bref, tu peux entrer. Je t'y oblige pas, tu fais ce que tu veux. » Je restais indifférent vis-à-vis lui et franchement je savais très bien qu'il allait le remarquer. Jax me connaissait assez bien pour cela, il savait que je n'avait pas l'habitude d’accueillir les gens de la sorte. Mais je devais rester indifférente, juste un peu, juste pour ne pas lui sauter tout de suite dans les bras telle une groupie. J'allais le faire plus tard, c'était certain, mais à ce moment-là, ça ne seras qu'un câlin amical qui se lira autrement dans mes yeux. Dans ses bras, je me sentais toujours à l'aise mais je ne savais pas si c'était vraiment le moment de lui dire. J'aimais mieux attendre qu'il me dise que je lui avait manqué, qu'il ressentais encore quelque chose pour moi ou du moins, qu'il n'avait pas arrêter de penser à moi, qu'il ne m'avait jamais oublier. Déjà le fait qu'il se souvienne de mon nom ça me rassurait, moi qui pensait que le beau blond m'avait oublier, j'avais eu ma réponse bien assez vite. Et même si je dissimulait ma joie, sa présence me faisait sourire. Sourire, que je gardait intérieur pour le moment.

Spoiler:

You teach my heart to speak.

Me retrouver là devant la froideur des réponses de Teddy me faisait du mal. Je sais très bien qu'elle ne va pas me sauter au coup après cinq années d'absence, mais au fond de moi, c'est ce que je veux. Le temps où Teddy sautait dans mes bras lorsqu'elle était heureuse me manque encore plus qu'avant. A Boston, je ne réalisais pas tellement que les contacts physiques avec Teddy -on va appeler ça comme ça- étaient importants, mais lorsque là, je la vois devant moi, je ne peux pas m'empêcher d'avoir envie de caresser ses cheveux blonds ou de passer mon bras autour de ses petites épaules. Je remarque qu'il y a une certaine distance entre nous, d'au moins un bon mètre cinquante. C'est peut-être la distance de sécurité qu'il faut avoir pour ne pas avoir de problème. Oui, je sais que c'est nul, mais quand je suis nerveux, comme maintenant, je ne peux pas m'empêcher de penser à des choses vraiment nulles et ça me fait rire et je ne sais pas pourquoi. J'essaie de me contrôler pour ne pas exploser de rire car sinon, Teddy me prendrait pour un fou et je ne pense pas que ce soit la meilleure manière d'arranger les choses. Mais y-a-t-il une façon d'arranger les choses ? Cela semble être mal parti pour nous, vraiment mal engagé.

« Tu ne sais pas ce qui t'as pris d'être partit il y a cinq ans sans le dire à personne, sans dire ou tu étais partit ou d'être revenu ici, dans cette maison, à Lewis ? » J'ai comme l'impression qu'elle essaie de m'enfoncer, de me faire regretter un petit plus mon geste, à chaque fois qu'elle me parle. J'imagine qu'elle attend des explications nettes, franches et précises, mais elle ne pense pas que c'est dur pour moi de lui dire ce que je ressens après ces cinq années. Le moindre faux pas pourrait être fatale à notre amitié, comme je pense que ça ne passera jamais par le stade de l'amour. On aurait été heureux ensemble, je le sais. Peut-être que Nate n'aurait pas tout de suite apprécié notre relation, mais au final, il se serait habitué. Je serais encore là, à Lewis, sûrement dans une autre maison avec Teddy. Lola serait à coup sûr parti faire ses études dans une grande université, peut-être à New York ou à Los Angeles, et elle reviendrait pour les vacances. Nate habiterait avec sa copine à Lewis comme nous, laissant la maison de notre enfance uniquement pour ceux que je considère comme mes parents adoptifs. Tout aurait été relativement parfait, mais notre vie, ce n'est pas ça. Teddy n'a pas voulu de moi, Lola a du partir, mon amitié avec Nate a été fragilisé.. Je réfléchis à chacune des choses que je vais dire pour ne pas détériorer encore plus l'amitié qui me liait avec Teddy, une amitié qui n'est pas vraiment à son apogée aujourd'hui. Passant la main dans mes cheveux, je lui répondis : « Tu ne crois pas que ça a été dur pour moi de partir, de laisser dix-neuf ans de ma vie comme ça pour partir loin ? Oui je reconnais que c'est complétement nul d'être parti sans prévenir mais fallait que je le fasse ! J'avais mal Teddy, et je savais que je ne pouvais pas rester comme ça. » Je parlais d'un ton assez agressif, sauf pour la dernière phrase que je dis plus calmement. Ma voix faisait ressortir mes pensées. Indirectement, je faisais comprendre à la belle blonde en face de moi qu'elle m'a brisé la cœur, je ne voulais pas lui dire, par exemple " Teddy tu m'a brisé le cœur, c'est pourquoi je suis parti. " sinon ma fierté de mec aurait pris un coup de plus, après ce " rateau " qu'elle m'a mis ce soir là. Je ne pouurais jamais dire vraiment à quelqu'un les vraies raisons de mon départ, sans faire de sous-entendus, peut-être juste à Lola, elle comprendrait elle. Mais j'ignore où ma soeur est et c'est bien un problème. La connaissant, elle ne sera jamais restée chez les Dwright-Lloyd, ne se sentant pas à sa place sans moi. J'aimerais bien pouvoir me retrouver seul à seul avec elle pour parler, même de choses qui ne servent à rien, mais juste pour entendre sa voix. Cela fait cinq ans qu'on ne s'est plus parlé au téléphone, ni vus en vrai et ça commence à peser lourd sur mon cœur. Je repasse une nouvelle fois la main dans mes cheveux. Teddy sait que c'est un grand signe de nervosité chez moi, mais je ne peux pas m'empêcher de le faire. D'un coup, je pense à Nate, à ce que je vais lui dire quand je vais le retrouver. Il est le seul à savoir que je suis parti mais il ne connait pas les réponses éxactes. Physiquement, il a du changer, s'étoffer un peu pour devenir un séducteur encore plus qu'avant. Je me rappelle du bon temps, au lycée, quand nous, Nathaniel et Jaxhuem étions les sportifs, les beaux, les adorables, les populaires. Cela me manque un peu tout ça. Repenser à mes souvenirs de lycée me fait repenser à Teddy. Je crois qu’elle est devenue une obsession pour moi, ça en devient limite grave.« Et bien, ta sœur n'est pas là non plus, désolée ... »

Teddy cherchait-elle à me faire avouer qu'elle me manquait ou quoi ? Elle avait le don pour me mettre mal à l'aise. C'est une des choses qu'elle a du apprendre pendant les cinq ans où je suis parti, parce qu'à ma connaissance, elle ne le faisait pas avant. Il allait falloir que je lui avoue. Je respire plusieurs fois silencieusement puis lui dit : « Qui t’a dit que je voulais voir que Nate et Lola ? » J'avais mis toute la sincérité du monde dans mes paroles. Teddy devrait bien s'en apercevoir. J'aimerais bien qu'elle le voie. J'ai du mal à faire comprendre aux gens ce que je ressens ou à exprimer mes sentiments, Teddy le sait bien tout ça. Je me demande si elle va en jouer ou non, car j'imagine bien qu'elle ne va pas me pardonner facilement comme ça. « Elle est partie juste après moi Lola ? » demandai-je. Il fallait que je sache si peut-être elle avait laissé un mot pour moi quand je reviendrais. Je n'espèrais pas trop, Lola était comme moi, elle ne prévenait pas souvent, mais on ne sait jamais, peut-être que..

« Si tu veux attendre mon frère il finira peut-être par arriver ou pas ... Bref, tu peux entrer. Je t'y oblige pas, tu fais ce que tu veux. » Sans même répondre, j'entre dans la maison. Sa y'est, je peux voir ce que j'imaginais il y a à peine quelques minutes, sur le pas de la porte. La maison est toujours aussi belle et chaleureuse, mais il n'y a plus toutes les plantes qu'il y avait avant. Peut-être que madame Dwright-Lloyd n'a plus l'envie de s'en occuper. Il y a toujours le même canapé et la même télévision où on passait nos soirées d'hiver à regarder des émissions de filles ou des matchs de basket. La maison est toujours aussi belle. « Comment vont tes parents ? » Je me risquais à tenter un début de conversation, ne sachant pas trop quelles seront les réactions de Teddy quoi que je fasse. Il fallait bien tenter des choses après toutes ces années.

Spoiler:

Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

Je me demandais vraiment ce qui avait pu me rendre aussi gaga. Me donner envie de tomber amoureuse. Je regardait Jaxhuem. Ses yeux me faisaient fondre. Tout me plaisait chez lui. Pourtant, je n'arrivais pas à me rappeler comment étais-je devenu si gaga devant un garçon. Pour l'instant je tentais de rester fière devant lui, de ne pas lui monter mes faiblesses mais j'y arrivais avec beaucoup de difficultés. Je n'étais plus la Teddy d'autrefois qui étais forte, qui restais forte devant tout le monde et qui n'étais pas du genre à tombée amoureuse. J'avais toujours été passionnée par le romantisme mais jamais auparavant je n'étais tombée amoureuse. Des garçons me disaient souvent que j'étais jolie, mais sans plus. De mon côté je ne faisait que regarder sans rien dire. Je ne voulais pas tombée amoureuse, je connaissait beaucoup trop d'histoires d'amour qui avait terminés mal. Pourtant, la seule et unique personne qui avait réussi à me faire changer d'idée sur l'amour c'était Jax et il ne s'en était même pas rendu compte. Il avait réussi à décrocher mon cœur après être parti. Son absence me faisait mal et je m'étais vite rendu compte que c'est parce que je ne le considérait pas que comme un très bon ami. Je n'avais certainement pas voulu me l'avouer avant mais si j'avais eu la capacité de le faire à ce moment-là qui sait ou nous en serions maintenant ... Je préférait cependant ne pas me culpabiliser encore plus. Il y avait déjà mon frère qui le faisait et mon subconscient qui le faisait très souvent. Je ne voulait surtout pas rajouter une couche de culpabilité de plus. Je savais que ça ne servais à rien de dire à Jax que maintenant j'étais amoureuse de lui. Il avait certainement rencontré quelqu'un d'autre, je ne pouvait pas être la seule femme dans sa vie, c'était presque impossible. Jax a un charme incroyable, toutes les filles craquaient sur lui ou sur mon frère au lycée, c'est pourquoi lorsqu'il m'avait dit ce qu'il ressentais pour moi cette soirée-là, j'avais d'abord cru que c'était une blague mais lorsque j'ai regarder ses yeux à ce moment-là, j'ai tout de suite su qu'il était sérieux. Et comme d'une débilité incommensurable je lui avait dit que nous étions mieux amis. Je détestais repenser à cette foutue soirée. Cela ne faisait que me donner encore plus de mal. Je regrettais aussi de ne pas lui avoir envoyer mes lettres mais je savais que je n'avais pas vraiment eu la possibilité de le faire étant donné que Jaxhuem ne nous avait pas dit ou il était.

« Tu ne crois pas que ça a été dur pour moi de partir, de laisser dix-neuf ans de ma vie comme ça pour partir loin ? Oui je reconnais que c'est complétement nul d'être parti sans prévenir mais fallait que je le fasse ! J'avais mal Teddy, et je savais que je ne pouvais pas rester comme ça. » Il n'avait pas répondu à ma question mais apparemment il avait découvert bien assez vite que je n'étais plus la petite fille inoffensive qu'il avait laissé derrière lui. Le fait qu'il dise qu'il avais mal me faisait réalisé à quel point Jax était un gars qui avait les pieds sur terre. C'était très rare qu'un garçon laisse tomber un peu sa fierté masculine pour dire des trucs comme ça mais comme je le savais déjà, Jaxhuem était seulement un être spécial. Je me demandais vraiment ce qu'il avait fait pour guérir son mal mais je préférais ne pas le lui demander, je ne savais pas si je tenais vraiment à le savoir. Suite à ces derniers mots, je me sentais terriblement mal. Je savais à quel point je lui avais fait mal mais l'entendre le dire me le faisait encore plus réalisé. Je lui avais brisé le cœur et je détestais me désigner de la sorte. Cela faisait de moi, une fille qui se souciait peu de ce que les gens pouvaient ressentir alors que c'était loin d'être cela. Je n'avais jamais voulu faire du mal à Jaxhuem mais je savais qu'il était trop tard, le mal était fait. « Jax .. je suis désolée. Te faire du mal c'est vraiment la dernière chose que je voulais ... Je comprends les raisons de ton départ c'est juste que .. tu m'as vraiment manqué .. » Voilà, je l'avais dit et sur un ton beaucoup plus doux que la phrase que je lui avait lancer avant. Je me sentais à la fois libérée et stupide de lui avoir dit qu'il m'avait manqué mais c'était la vérité et je ne voulais surtout pas continuer à lui dire que ce qu'il avait fait c'était stupide. Surtout que s'il n'avait pas quitté Lewis, ça m'aurait pris beaucoup plus de temps à réalisé qu'il n'était pas qu'un simple ami. J'avais peur de sa réaction. Et si jamais ce n'était pas réciproque ? Et s'il ne s'était pas du tout ennuyé de moi ? De toute façon, il était trop tard pour reculer, j'assumais mes paroles voilà ce que je devait faire. Je voulais savoir si je lui avais manqué et je ne trouvais pas d'autres moyens que d'essayer de lui faire avouer en le rendant presque mal à l'aise. « Qui t’a dit que je voulais voir que Nate et Lola ? » Et alors qu'il venait de prononcer ces derniers-mots, moi je souriais encore une fois intérieurement pour ne pas qu'il voit la satisfaction que j'avais d'avoir réussi. Bien évidemment, il n'avait pas dit les mots "tu m'as manqué" très clairement mais il devait quand même garder un peu de sa fierté masculine, Jax était comme ça, personne ne pouvait le changer et de toute façon, personne n'avait à le changer.

J'avais préférer ne rien répondre à ces derniers mots. Je me contentais seulement de sourire encore une fois sans que personne ne le remarque. Cela faisait plusieurs fois que Jax se passait la main dans les cheveux. Je ne savais pas si c'était parce qu'il était nerveux ou si c'était seulement une habitude qu'il avait pris. Jaxhuem je le connaissais presque par cœur avant son départ mais maintenant qu'il a changer, je ne suis plus trop certaine de le connaître encore comme avant. J'aimerais bien apprendre à le connaître à nouveau, savoir ce qui a changer chez lui, redevenir cette amie que j'étais pour lui même si je voudrais avoir plus. Je sais que tout n'est pas facile dans la vie et donc, je préfère commencer par tenter de retrouver notre amitié avant d'en demander plus. Surtout que je ne sais pas du tout ce qui est devenu des sentiments qu'il éprouvait pour moi. Peut-être ont-ils disparus, peut-être pas. La seule personne qui le sait réellement c'est lui. « Elle est partie juste après moi Lola ? » Il connaissait bien sa sœur, il savait qu'elle n'était pas bien dans la famille sans lui. J'avais toujours tenter de lui parler, de passer du temps avec elle pour qu'elle se sente comme chez soi mais ça, c'était quand Jax était là. Lorsqu'il est parti, Lola a fait de même et personne ne pouvait lui empêcher. Depuis, elle a simplement arrêter de me parler. Je ne sais pas si elle a gardée contact avec mon frère mais en tout cas, moi elle ne me parle plus et c'est peut-être juste parce qu'elle ne se sentais pas bien avec nous mais j'ai aussi l'impression que ce soit aussi parce qu'elle sait que c'est de ma faute si son frère a quitté la ville. J'espère qu'elle ne le sait pas, je me sentirais encore plus mal à ce moment-là. Surtout que je croyais être proche de Lola avant. Maintenant je ne suis plus certaine de rien. « Elle n'est pas partie tout de suite après toi. Peut-être un mois plus tard. Mais c'était comme si elle était partie en même temps que toi parce qu'elle ne sortait plus de sa chambre, elle ne parlait plus. » Je pensais à la première lettre que j'avais écrit à Jax. Celle que j'avais lu tout à l'heure qui parlait un peu de sa sœur. J'avais essayer dans mes lettres, de l'informer à propos de pas mal de chose qui se passais ici mais il n'avait jamais su ce qui se passais puisque les lettres ne s'étaient jamais envoyées. Je lui avait dit qu'il pouvait entrer s'il le voulait et sans rien dire, il était simplement entrer. Il avait regarder un peu partout autour de lui, sûrement pour savoir si la maison avait changer depuis son départ. Quelques petits trucs n'étaient plus à leur place, quelques couleurs avaient changées, ma chambre avait changer mais de là ou il était, il ne pouvait pas le voir. Sa chambre et celle de sa sœur étaient restés identiques. Il m'arrivait quelques fois d'aller dans la chambre de Jax pour savoir s'il n'avait pas oublier quelques choses. Pourtant à chaque fois que j'y entrais, je n'avais pas la force de fouiller dans ses choses. Et donc, je me mettais simplement à lire assise sur son lit et à me rappeler les soirées ou l'on jouaient aux jeux vidéos. Il y avait aussi la chambre de mon frère qui avait à peine changer, quant à celle de mes parents, elle était restée identique. Simplement parce que Nate et moi n'avons jamais eu le courage d'y entrer pour changer quoi que ce soit ou même pour jeter des choses qui leur appartenait. « Comment vont tes parents ? » Personne ne m'avait parler de mes parents après leur décès mais je savais que ce n'étais pas de la faute de Jax, après tout, il n'était pas au courant. Je ne savais pas non plus s'il allait être fâché qu'on ne l'ai pas prévenu, j'en avais parler à mon frère à ce moment-là qui avait répondu que s'il était parti c'était parce qu'il ne voulait plus revenir. Je lui avais écrit dans l'une de mes lettres aussi même si je savais que ces lettres ne servaient qu'à évacuer tout ce qui me passait par la tête. J'avais tout de suite baisser les yeux suite à la phrase de Jax. Entendre parler d'eux me faisait mal et je ne savais même pas si j'allais avoir la capacité de lui dire ce qui c'était produit. Je devais le faire parce qu'il devait le savoir mais ça me faisait mal, terriblement mal. « Mes parents sont .. Ils sont décédés depuis deux ans ... » Quelques larmes coulaient sur mes joues mais ma tête était baissée, je tentais tant bien que mal de dissimuler ma peine même si c'était plutôt normal vu ce qui c'était produit il y a deux ans. Mon deuil n'était pas encore fait, je devait bien être la dernière encore sous le choc mais je faisait mon deuil comme je le voulais. J'essayais d'accepter le décès de mes parents mais ça ne fonctionnais pas, vraiment pas même.

Spoiler:

You teach my heart to speak.

Je regarde Teddy, mais cependant avec prudence. Je ne veux pas qu'elle s'aperçoive de quoi que ce soit et je préfère l'observer en secret. Je regarde chaque partie de son visage avec beaucoup d'attention. Ses cheveux blonds virevoltent sur ses épaules. Ils ne sont pas coiffés à la perfection, mais ce côté sauvage me plaît. Je ne devrais pas commencer à faire la liste de tout ce qui me plaît chez elle, sinon il nous faudrait des jours et des jours. J'essaie de ne pas croiser son regard, sinon elle saurait que je l'observe. Il ne vaut mieux pas que j'essaie de chercher son regard, c'est une fille, elle comprendrait tout de suite. Teddy n'a pas beaucoup grandi depuis mon départ, juste un ou deux centimètres quasiment invisibles, mais son physique s'es étoffée et elle est devenue une femme encore plus irrésistible. En la regardant, mes pensées s'affrontent entre elles. Une partie de moi pense que je n'aurai jamais du lui avouer mes sentiments, comme ça je n'aurai pas manqué cinq ans à Lewis, je n'aurai perdu personne et peut-être que les sentiments de Teddy auraient évolué avec le temps. L'autre partie de moi me souffle que c'est une bonne chose qu'elle ait su la vérité sur l'étendue de mes sentiments mais qu'elle m'aurait sûrement rappelé pour me dire si les siens avaient changés. Je me demande quelle situation aurait été la mieux.. Le regret est le pire sentiment que l'on puisse ressentir avec le manque, pendant cinq ans, c'est uniquement ce que j'ai ressenti. Beaucoup plus de manque que de regrets quand même. Quitter les personnes que j'aimais le plus au monde, a été très douloureux, surtout après avoir vécu un abandon par ses parents, et le décès de sa grand-mère, qui a elle seule me porter plus d'amours que tout ce que mes parents pouvaient imaginer à eux deux. Repenser à eux me dégoûte, il n'y a pas d'autres termes. Je n'ai même pas envie de savoir où ils sont, de prononcer leurs prénoms. Repenser à eux, me donne la rage. Nathaniel mon meilleur ami m'a souvent dit que j'avais des excès de colère et que je pouvais devenir violent facilement, mais penser à eux me donne envie de frapper quelque chose, mais pas quelqu'un, pas maintenant. Je pourrais casser le vase sans fleurs qui se trouve en face de moi, mais pas maintenant, pas pour ça, pas pour des gens qui n'en valent pas la peine. La seule chose qu'il faut que je fasse -et il est nécessaire qu'elle soit bien faite- est de retrouver la complicité que j'avais avant avec Teddy et de faire " renaître notre amitié ". J'avais du mal à exprimer mes émotions et cela se sentait dans mes paroles. J'attendais de Teddy qu'elle me dise que je lui ai manqué, preuve qu'elle n'a pas oublié notre amitié. Si je peux avoir ça après cinq ans d'absence, je m'en contenterai, même si intérieurement, le désir d'une relation amoureuse avec Teddy, me hante.

« Jax .. je suis désolée. Te faire du mal c'est vraiment la dernière chose que je voulais ... Je comprends les raisons de ton départ c'est juste que .. tu m'as vraiment manqué .. Ses excuses me font du bien. Cette nuit là, dans sa chambre, je n'imaginais pas que mes sentiments envers elle ne seraient pas partagés. Je ne peux pas lui en vouloir et puis, ce n'est pas dans son caractère de sortir avec quelqu'un qu'elle n'aime pas. Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire quand Teddy a dit que je lui avais vraiment manqué. " Vraiment manqué ", c'est encore plus fort que " manqué " tout court. C'est ridicule mais ça me touche. Au moins, Teddy a réussi à le dire, moi, je n'ai pas pu faire autrement que de laisser ma fierté masculine dominer tous mes actes et de dire une phrase totalement faite de sous-entendus, mais je suis sûre que Teddy le comprenait. Cela fait vingt-deux ans que je la connais, je crois que je commence à connaître ses réactions et ses façons de faire. Mon regard se porte sur l'intérieur de la maison. J'aimerais bien voir mon ex-chambre, voir si Nate et Teddy ont fait des changements, si ils l'ont laissé tel qu'elle était, en bordel, ou si ils ont tous rangés et fait quelque chose d'autre de cette pièce. J'ai envie de sourire à Teddy, de lui montrer mon amour pour elle, mais je ne peux pas et ça, ça me fend le coeur d'y penser. Un amour impossible est aussi douloureux que le manque ou le regret.

« Si tu veux savoir, ça me fait du bien de revenir ici. » Je ne sais pas pourquoi je dis ça, mais je le dis. De toute façon, je pense qu'il n'y a que la sincérite qui pourra améliorer les choses entre nous. Il n'y a pas de mystère à l'amitié. Ce qui est bien pour nous, c'est qu'on se connait depuis toujours et je sais que cette amitié est ancrée en nous, aussi bien de mon côté que celui de Teddy. Je suis persuadée qu'avec un peu d'efforts, nous pourrons retrouver une relation normale. Je demande à Teddy où est passée Lola. Je m'en veux d'avoir laisser ma soeur. Elle avait seize ans mais elle avait besoin de moi quand même. Je suis sûr que mon départ lui a fait du mal et qu'elle aura du mal à me pardonner. Pendant mes années à Boston, j'avais envie de la contacter, mais parler à Lola m'aurait rappeler tellement de souvenirs se rapportant à Teddy, que je n'aurais pas pu. « Elle n'est pas partie tout de suite après toi. Peut-être un mois plus tard. Mais c'était comme si elle était partie en même temps que toi parce qu'elle ne sortait plus de sa chambre, elle ne parlait plus. »
Cela ne m'étonnait pas de ma soeur, elle était comme moi. Nos caractères se ressemblaient beaucoup mais en même temps, avaient tant de différences. Ce que je dis là parait bizarre, mais il faut le voir pour comprendre. « Sa ne m'étonne pas d'elle. Elle t'a pas dit où elle allait ? Ou elle n'a pas laissé un mot par hasard ? » C'est tout ce que j'espérais, savoir où Lola vivait ou si elle n'avais pas prévenue ces cinq dernières années.

Je demande à Teddy comment vont ses parents. La tension qui s'était un peu apaisée entre nous, remonte. Je vois Teddy baisser la tête et même si elle essaie de cacher son visage, je vois bien quelques larmes. J'avais dit quelque chose de mal, c'était sûr. J'ai toujours l'impression de dire des choses au mauvais moment et ça, avec tout le monde.
« Mes parents sont .. Ils sont décédés depuis deux ans ... » Sa voix est tremblante. Je dois être maladroit avec mes paroles, c'est fou. Je vois bien quelques larmes qui coulent le long des joues de Teddy et je voudrais bien les essuyer avec ma main, ou même serrer la fille que j'aime dans mes bras, alors qu'elle pleure. Mais j'en suis incapable. Je ne bouge pas, je n'y arrive pas. Voir Teddy comme ça me fait du mal et savoir que c'est moi qui ait rappelé sa douleur, me met hors de moi, surtout que je suis incapable de faire un geste pour la consoler. « Teddy, je pensais pas que.. qu'il s'était passé ça.. Pardon, je suis désolé.. » Je venais de me rendre compte que les choses que je connaissais avant, venaient vraiment de changer.

Je partirais sans me retourner, tu sauras ce que ça m'a fait.

M'excuser auprès de Jaxhuem était une étape de ma vie que je me devait de faire un jour. Je savais qu'il en avait besoin, je savais que je lui enlèverai peut-être un tout petit peu de douleur à l'intérieur et je devais le faire pas seulement pour lui mais aussi parce que moi j'en avais besoin. J'en avais besoin pour rester forte. J'avais déjà beaucoup souffert, et avec le temps, je n'étais plus la Teddy d'avant qui était forte, qui se préoccupait peu de l'opinion des autres. Avec le temps et les épreuves que j'avais réussi à surmonter avec difficultés, j'étais devenu le contraire de ce que j'étais avant et je m'étais par la même occasion terriblement déçue. Je m'étais affaiblie et j'étais devenue une fille normale qui avait des peurs et qui se laissait plus souvent marcher sur les pieds, qui se laissait influencer et qui était tellement faible à cause de la souffrance qu'elle avait à l'intérieur et la drogue et l'alcool qu'elle avait dans le sang. Oui j'étais cette fille. Je n'étais pas une énorme junkie mais j'avais tout de même des problèmes, des problèmes auxquels je n'avais pas voulu faire face auparavant. C'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'étais plus ou moins droguée. Plusieurs ne me reconnaissent plus et ils ont raison de ne pas le faire. Je ne suis plus la même et c'est normal puisque dans la vie, tout le monde change, que ce soit en bien ou en mal. On doit changer un jour ou l'autre, c'est le cycle de la vie, c'est comme si je disait que tout le monde allait finir par mourir un jour, c'est la même chose, en un peu moins morbide évidemment. Je lisais dans les yeux de Jax que mes excuses lui faisait du bien. Je savais qu'elles n'allaient pas faire disparaître la douleur que je lui avais imposer mais c'était mieux que de ne rien dire. Pourtant, cette étrange sensation de m'excuser pour ne pas avoir aimer quelqu'un envahissait toute mon esprit. Je m'étais quand même bien vite raisonner. Pensant que je ne m'excusait pas de ne pas l'avoir aimer au bon moment mais plutôt que je m'excusait pour la souffrance à laquelle j'avais été la seule raison. Il avait tout comme moi souffert auparavant et je n'avais été qu'une souffrance de plus dans sa vie. Celle qui l'avait fait quitté Lewis, la ville qu'il aimait tant, la ville ou lui aussi était né. J'avais été la raison de son départ et par ma faute, il devait maintenant tout recommencer. Il devait se faire pardonner par ceux qu'il avaient quittés sans donner de nouvelles et ce, juste parce que je n'avais pas eu la capacité de l'aimer au bon moment. Mais une autre part de moi voulais croire que tout allait finir par se régler, cette part de moi, je voulais vraiment qu'elle soit véridique. Je voulais que tout termine bien pour lui, qu'il trouve enfin le bonheur qu'il attend depuis si longtemps et si par miracle ce bonheur c'est moi, je ne peux que demander mieux. Mais je continue à rêver en silence, espérant que mes espérances se réalisent. « Si tu veux savoir, ça me fait du bien de revenir ici. » C'était déjà un bon début, savoir que cela lui faisait du bien d'être ici était un bon début. Même si cela ne voulait pas dire grand chose pour lui, pour moi c'était un énorme pas. Une phrase qui me faisait plaisir pour rien. Je souriais alors bêtement devant lui, chose que je n'avais pas fait depuis bien longtemps et ça, c'était depuis que je l'avais revu, ici, chez moi, là ou il avait vécu pendant très longtemps avec nous, avec sa soeur, dans le temps ou nous étions tous heureux, dans le temps ou mes parents étaient toujours vivants et dans le temps ou ils nous surveillaient pour s'assurer qu'on soient de bonnes personnes. Chaque jour je me répétais que je devais les décevoir un peu plus à chaque erreur commise depuis maintenant cinq ans. Quelques-unes n'étaient pas uniquement de ma faute, d'autres l'étaient mais malgré tout cela, j'assumais comme une grande fille, comme mes parents m'avaient montrer de le faire. J'assumais mes actes car l'on m'avaient dit que ceux qui le faisaient devenaient de plus bonnes personnes que ceux qui ne le faisaient pas et j'avais toujours voulu devenir une bonne personne comme mes parents l'étaient, comme mon frère était devenu grâce à eux. « Ça me fait du bien de te voir ici. » Je le pensais sincèrement mais il n'était pas obligé de savoir que c'était plus que sincère ce que je disais et que je pensais à lui à chaque jour aussi, que j'attendais avec impatience le moment ou il allait revenir et qu'en ce moment j'étais heureuse comme jamais même si j'étais tout autant furieuse de ne pas avoir eu de nouvelles de lui pendant cinq ans.

« Sa ne m'étonne pas d'elle. Elle t'a pas dit où elle allait ? Ou elle n'a pas laissé un mot par hasard ? » Puis, il a été question de sa petite soeur Lola. Cette fille avec qui j'avais toujours essayer de m'entendre bien, celle que j'avais toujours essayer de déchiffrer tant bien que mal sans pour autant avoir la chance de le faire. Lola parlait beaucoup mais seulement lorsque son frère était présent dans la pièce. Lorsqu'il ne l'était pas, elle restait silencieuse préférant ne pas parler. Mais j'avais réussi à être un peu plus qu'une simple personne qui habitait dans la même maison qu'elle, il lui arrivais de me parler un peu plus qu'à son arrivée dans notre grande maison mais tout avait arrêter bien assez vite. Le fait que je sois l'unique raison du départ de son grand frère et par le même fait de sa seule et unique famille n'avait certainement pas aider à notre future amitié qui n'avait jamais exister finalement. Lola était comme ça, je ne pouvais pas lui demander de changer juste parce que j'avais envie qu'elle soit gentille avec moi. Juste parce que je voulais chaque jour en découvrir plus sur elle. J'aurais bien aimée avoir une soeur mais cela n'avait jamais été le cas. J'aimais mon frère, plus que tout au monde même mais une soeur pour me comprendre n'aurait pas non plus fait de tord. C'est pourquoi les meilleures amies existent et c'est pourquoi Lucky a toujours été comme une soeur pour moi. Seulement, comme j'ai cette fâcheuse habitude de faire fuir tout le monde que j'aime autour de moi, Lucky est elle aussi partie de Lewis lorsqu'elle avait dix-sept ans. Elle est revenue il y a un an de cela mais elle a tant manqué de choses que je ne sais pas si notre relation sera identique à celle que nous avions avant son départ. J'aimerais tellement que ce soit le cas et je ferais tout pour que tout redevienne comme avant son départ. Lucky est précieuse à mes yeux et je veux être à nouveau celle qu'elle considère comme sa soeur. Même si contrairement à moi, elle a vraiment une soeur et moi pas. Mais là n'était pas la question, j'étais avec Jax et je devais penser à ce moment présent au lieu de me soucier de mes problèmes avec ma meilleure amie. Jax était le plus important pour le moment, je devais lui accorder toute mon attention parce qu'il était finalement revenu et que j'attendais son retour depuis cinq longues années. « Je ne sais pas Jax, peut-être dans ta chambre, tout est resté identique.. » Je n'osais pas prononcer un mot de plus par peur de lui avouer qu'il m'arrivait parfois de m'y réfugier pour pleurer un bon coup et pour lire tranquillement me rappelant des souvenirs qui me faisait encore plus pleurer. Oui, c'est ce que j'étais devenue, une pauvre chialeuse qui pleurait pour un rien. Mais le sujet avait très vite changer et Jax avait commencer à parler de mes parents, choses qui me touchait vraiment et c'était normal vu ce qui s'était passé. Mais Jax n'était au courant, il ne savait pas que parler de mes parents allait me faire pleurer. Je lui avait répondu avec beaucoup de difficulté que mes parents étaient décédés et je pleurait. « Teddy, je pensais pas que.. qu'il s'était passé ça.. Pardon, je suis désolé.. » Il ne se sentait apparemment pas à l'aise avec ce sujet et cela devait sûrement le blessé lui aussi. Mes parents avaient aimés Jax et Lola comme leurs enfants et ils étaient aussi leur seule présence parentale donc ils devaient s'être attachés eux aussi à mes parents. Je savais qu'il était blessé et moi j'essayais encore de garder ma fierté. Je m'étais doucement approcher de Jax mais pourtant, même si j'aurais voulu le prendre dans mes bras pour qu'il me réconforte, je n'avais pas la force de le faire. C'est pourquoi ces quelques pas vers lui n'avaient servi à rien. Je m'étais alors retourner pour ne cacher mes larmes, les essuyer, faire tout pour ne pas qu'il remarque quoi que ce soit, je détestais qu'il me voit pleurer et il détestais tout autant me voir le faire. « C'est rien .. tu pouvais pas savoir. » Ma voix tremblait encore et j'avais répondu avec beaucoup de difficulté encore une fois. En cinq ans d'absence il avait manqué un tas de trucs et il devait probablement le remarquer maintenant que je lui avait annoncer ça. J'avais mal, penser à tout cela me faisait terriblement mal.

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