Les choses étaient pourtant très claires dans l'esprit de Maël Q. Lehman : il pouvait très bien être de retour à Lewis pour un, voir deux ans, il n'avait nullement l'intention de renouer avec le passé. Et si, par un enchaînement d'événements tout à fait indépendant de sa volonté, il en était arrivé à revoir Elias, il était bien plus que déterminé à ne pas croiser le chemin de sa très charmante ex-compagne. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il ne tenait pas particulièrement à laisser son charme légendaire entre les mains d'une femme qui devait très certainement lui en vouloir plus que n'importe qui à Lewis. Il tenait à son nez droit et ses pommettes hautes ; Elias avait déjà pris grand soin de lui refaire le portrait et il n'éprouvait nul désir de réitérer l'expérience. Et puis, s'il était presque certain de ce que serait la réaction de Lucy si leur destin respectif devaient à nouveau se croiser, il n'avait aucune idée de la façon dont lui réagirait devant l'étrangeté et le danger d'une telle rencontre. Et devant son incapacité à imaginer de telles retrouvailles, Maël préférait tout faire pour l'éviter. Pas de Lucy donc pendant cette année sabbatique.

Une certitude très vite mise à mal quand Maël décida finalement de participer à ce bal dont tout Lewis parlait. Un bal, quel qu'il soit, imposait à ses invités de se présenter avec distinction. Une règle à laquelle même un je-m'en-foutiste de la trempe de Lehman ne pouvait déroger. Il ne pouvait décemment se pointer le lendemain vêtu d'un jean et d'une vieille chemise... Et si sa garde-robe avait jadis été digne de son élégance, il n'avait plus rien de convenable à se mettre depuis sa sortie de prison. A moins que... A moins qu'il ne trouve le culot de se pointer là où il avait autrefois vécu ; de frapper à la porte de la maison qu'il avait déserté près de dix ans plus tôt, abandonnant femme, enfant et garde-robe... Une soudaine décision qui, quand on connaissait Maël et la montagne de dollars qui dormaient paisiblement sous son lit, ressemblait bien plus à une excuse pour aller voir comment se portait cette très chère Lucy. Curiosité, hypocrisie, provocation : on ne change pas une équipe qui gagne.

C'est donc un Maël qui se doutait bien que la très magnifique Stanford s'était depuis longtemps débarrassée de ses vieilles fringues qui se retrouva sur le seuil de la maison que Lucy semblait toujours occuper. Il avait plaqué sur son visage cette nonchalance qu'on lui connaissait et rien, dans son comportement, ne laissait croire qu'il était sur le point de revoir une femme avec laquelle il avait passé plus de douze ans de sa vie et qu'il avait abandonné comme une mal-propre une décennie plus tôt. L'homme conserva d'ailleurs une indifférence profonde quand la porte s'ouvrit sur cette magnifique rousse dont la beauté avait été encore décuplée par les années. « Lucy... » Bonjour ? Comment vas-tu ? Non... Maël ne s'attarda pas à ces banales politesses et c'est en lui accordant un seul regard froid qu'il profita de l'effet de surprise pour s'engouffrer dans la maison qu'il avait autrefois occupé. Maison qu'il connaissait parfaitement. Et c'est sans une once d'hésitation que Lehman grimpa à l'étage et pénétra dans la chambre à coucher. Ouvrant le placard, il y jeta un bref coup d'œil qui confirma son intuition. Ressortant de la chambre, il se planta devant Lucy qui était apparue au sommet de l'escalier et lâcha finalement d'une voix simple, comme si son absence de dix ans n'avait été qu'un long rêve, comme si son intrusion n'avait rien de déplacée. « Ne me dis pas que tu as jeté mon costume gris... »

Non non, Maël, il est chez le teinturier...

Du grand Maël. Pourquoi craindrait-il les foudres de Lucy ? Après tout, qu'avait-il fait ? Il n'avait tout simplement pas su tenir les promesses qu'il lui avait faites. Il l'avait laissé élever seule un enfant qu'il l'avait poussé à garder. Il l'avait lâchement abandonné à la solitude et aux ragots de Lewis. Il n'avait pas jugé bon de lui fournir la moindre explication. Et... Ah oui, il s'était aussi tapé la petite amie de son cher fils, brisant à la fois son couple et un bonheur qu'il avait certainement mille fois mériter. Lucy avait donc les meilleures raisons du monde de réduire son ancien compagnon en miettes et d'exiger le voir définitivement sortir de sa vie. Mais ceci était certainement un peu trop demander à cet emmerdeur de première catégorie qu'elle connaissait plutôt bien.

Complètement indifférent à l'étrangeté de son comportement, Maël posa un regard désintéressé sur une Lucy qui, bientôt désertée par la surprise, se teinta d'une colère évidente. Une Lucy qui ne tarda plus à lui prouver l'étendue de son mécontentement et lui demanda, d'abord simplement, de quitter les lieux. Une requête à laquelle - elle le savait certainement pour avoir vécu avec lui pendant douze ans - il n'accéderait certainement pas. Bien au contraire. Maël était un paradoxe monté sur deux jambes aussi bornées l'une que l'autre : on lui demandait de partir, il restait. C'était aussi simple que ça. Satisfaisant donc au mieux son insupportable esprit de contradiction, l'homme s'appuya nonchalamment contre l'encadrement de la porte et posa sur la magnifique rousse un regard vacillant entre provocation et amusement. Et, tripotant machinalement le lobe de son oreille, il finit par lui adresser un franc sourire pour enfin répondre sur le ton de la nostalgie. « Il fût un temps où ma présence dans cette chambre ne te dérangeait pas autant... »

Puis, sans gêne, l'homme passa devant la femme qui avait longtemps partagé sa vie. Nul doute que celle-ci finirait très vite par perdre patience et briserait enfin cette colère modérée qu'il pouvait parfaitement lire sur son visage. Mais Maël était là et puisque sa présence dérangeait tant, il allait se faire un petit plaisir de la lui imposer. Prenant les escaliers dans le sens inverse, il lui laissa l'espoir d'une victoire avant de prendre la direction de la cuisine. Beaucoup de choses avait changé en neuf ans et pourtant, Lehman reconnaissait parfaitement cette maison qu'il avait fini par détester.

S'approchant du réfrigérateur, il s'empara d'une bouteille de jus d'orange et versa le liquide dans un verre qui traînait sur la table. Son breuvage à la main, il ajouta, toujours avec cette insupportable nonchalance et cette détestable hypocrisie. « Tu m'as presque manqué, tu sais ? » Ben voyons... Pourquoi retirer le couteau alors qu'il était si plaisant de le remuer sournoisement dans la plaie qu'il avait lui-même ouverte ?

Un instant, Maël perdit ses lèvres dans le verre de jus d'orange. Depuis combien de temps n'avait-il pas goûter à ce liquide amer ? Dix ans. Dix ans qu'il n'avait pas touché à cette boisson qui autrefois, parce qu'il avait eu un fils, avait hanté son réfrigérateur. Boisson qu'il n'aimait pas particulièrement d'ailleurs. S'asseyant confortablement sur la première chaise qui se trouvait à sa portée, il montra très explicitement à Lucy qu'il n'avait nullement l'intention d'accéder à sa requête. Quel intérêt aurait-il trouvé à rentrer chez lui si tardivement ? Conscient que sa chambre d'hôtel n'avait qu'un vieux fauteuil rongé aux mites dans lequel il pourrait s'asseoir et une seule fenêtre donnant sur l'extérieur comme divertissement à lui offrir, il préférait amplement passer sa soirée en compagnie de cette charmante rousse qui, même après une journée de travail qu'il devinait longue et exténuante, restait toujours aussi resplendissante. Lucy, tel qu'il l'avait connu : la grande classe encore et toujours.

Étrange... Maël s'attendait d'ailleurs à plus d'animosité. La colère de Lucy était, certes, palpable, mais restait étonnement modérée. De quoi troubler notre Lehman national qui s'était presque attendu à recevoir une gifle qu'il aurait amplement mérité. Mérité, oui, cela même sa mauvaise foi était tout à fait prête à le reconnaitre. Et si, comme il en venait à le penser, la belle Stanford réussissait à lui trouver des excuses pour son départ - peut-être même se pensait-elle coupable ? - sa présence en ces lieux ce soir-là et son impertinence n'étaient ni négligeables, ni pardonnables.

Si Lucy lui avait manqué ? Pas vraiment non... Il avait mis si longtemps à se détacher de cette famille détestée, qu'il n'avait jamais ressenti le besoin de lui accorder ses pensées par la suite. Consciencieux, l'homme s'était emparé d'une pelle et avait profondément enterré Elias et la belle rousse - ainsi que tous ses souvenirs de Lewis - dans un magnifique trou qu'il s'était rapidement empressé de reboucher. Un trou qui, depuis son retour au village, laissait sournoisement échapper des bribes de son passé. Passé qui revenait le hanter et qu'il essayait d'ignorer de la plus insolente des manières. Provoquer, humilier, jouer son rôle d'emmerdeur à fond : voilà tout ce qu'il avait trouvé pour forcer ses démons à retourner dans leur trou.

Elias. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Et là, le gouffre qui les opposait l'un à l'autre prenait tout son sens. Elias était peut-être la première préoccupation de Lucy. En ce qui concernait Maël, il était la dernière. Aussi, il haussa légèrement un sourcil et finit par répondre le plus innocemment du monde. « Quel fils ? »

Connard.

Retrouvant une once de sérieux, l'homme afficha un petit rictus amusé, pointa un doigt sur sa lèvre encore tuméfié qu'Elias s'était fait un plaisir de malmener et ajouta enfin. « Cadeau de ton fils adoré. » De nouveau, il trempa ses lèvres dans le jus d'orange avant de poursuivre comme si les dix ans qui les séparaient n'était qu'une douce illusion. « C'est comme ça que tu l'as élevé ? Ben bravo... »

Aucun doute : Lucy avait du mérite. Douze ans, elle avait réussi à supporter un homme qui, elle le savait sans doute, ne l'avait jamais aimé. Douze ans, elle s'était évertuée à lui rester fidèle, alors même qu'il préférait passer ses soirées avec Mademoiselle Poudre Blanche, plutôt qu'en sa douce compagnie. Douze ans, elle avait toléré ses crises de colère, son indifférence et avait sagement assisté à sa descente aux enfers. Plus d'une femme, lassée par ses excès, l'aurait très vite foutu à la porte plutôt que de lui laisser une chance de s'améliorer. L'espoir peut-être - sans doute - avait permis à la jolie rousse de passer outre ses erreurs et lui avait offert assez de patience pour supporter la façon dont il les traitait, elle et Elias. Et aujourd'hui encore, Lucy savait faire preuve d'un calme assez surprenant face à la soudaine apparition de son ancien amant - et très accessoirement, père de son fils. Pas de mot déplacé, pas d'insulte, pas de violence. Juste une simple requête : sors de chez moi. Si Maël avait été à sa place et elle à la sienne, nul doute que les choses se seraient déroulées tout à fait différemment et notre homme se serait empressé de faire sortir la malvenue de chez lui.

Mais voilà, Lucy était Lucy et Lehman connaissait assez bien la tolérance dont elle savait toujours faire preuve face à l'intolérable pour ne pas paraître surpris. Lucy et Maël : le jour et la nuit. C'était d'ailleurs très certainement leurs différences qui, un jour, avaient pu les réunir. Différences un peu trop nombreuses pour qu'ils réussissent finalement à s'entendre. Bien sûr, Lucy était une femme plutôt facile à vivre - sa sérénité face aux frasques de Maël l'avait mainte fois prouvé - et si notre homme avait su se contenter de cette facilité, sans doute leur couple aurait pu fonctionner. Mais voilà, Lehman n'avait su s'en satisfaire, préférant hurler, chaque jour un peu plus fort, sa différence.

Ignorant superbement le regard noir de son ancienne compagne, Maël termina son verre cul-sec avant de l'abandonner lâchement sur la table. Trop facile : Lucy oubliait déjà de réitérer son ordre et le sommer de quitter les lieux. L'effet Elias, sans aucun doute. Avec un petit sourire satisfait, Lehman sauta sur la perche qu'elle lui tendait. « C'est aussi mon avis, ton fils n'aurait pas su s'épanouir si j'étais resté... J'ai finalement été un père exemplaire en vous abandonnant. » Nouveau sourire d'un homme décidément un peu trop décidé à enfoncer un peu plus encore la femme qu'il avait brisée par le passé. « D'ailleurs... Tout à fait entre nous, j'ai sans doute été un bien meilleur parent que toi. T'as même pas été foutu de me mettre dehors pour le bonheur de ton fils... »

Nul doute que Maël ne réussirait pas à faire culpabiliser Lucy, ni-même à la faire douter de ses qualités de mère. Quoi qu'il puisse prétendre, celle-ci était une bonne mère. Elias en était la preuve incontestable. Elle avait fait de lui le parfait contraire de son paternel et, au final, Lehman ne lui avait légué que son charme, sa passion pour la littérature, son penchant immodéré pour le Jack Daniel's et son goût prononcé pour les jolies blondes. Pour le reste, Elias était à des lieux de ce qu'était Maël et c'était mieux ainsi ; Lewis n'avait pas besoin d'un second Lehman de cette trempe. Ça oui, Lucy avait fait du bon boulot et c'était précisément ce que son ancien compagnon semblait lui reprocher.

Efforts. Bonheur. Promesses. Ces mots en étaient presque à gerber pour Maël et tandis que Lucy lui disait ses quatre vérités, le sourire s'élargit sur les lèvres de notre homme. Au moins, son ex compagne avait les pieds sur terre. Lucide, la belle Stanford, voilà qu'elle résumait plutôt fidèlement ce qu'était l'homme assit en face d'elle. Sans chercher à rétablir ce qui, pour lui, aurait été une vérité, Maël se contenta d'afficher un petit air faussement offensé. « Allons, Lucy, mes promesses j'ai bien essayé de les tenir... N'essaie pas de me faire croire que t'étais heureuse. Tôt ou tard, t'aurais fini par me virer, alors j'ai préféré prendre les devants et éviter de me faire jeter, mon pauvre ego ne l'aurait pas supporté. »

Tout en parlant, Maël s'était levé, quittant des yeux la femme qui avait longtemps partagé sa vie. Douze ans. Qui donc pouvait donc effacer une si longue période d'un simple revers de main et l'oublier sans plus de remords ? Il fallait avoir une pierre à la place du cœur ou posséder le quotient émotionnel d'une cuillère à café pour abandonner toute une famille avec une telle indifférence. Le pire, c'est que Maël n'en était pas à son unique fois et avait réitéré l'expérience sept ans plus tard. Longuement, Lehman posa un œil sur l'extérieur, tandis que Lucy lui ordonnait une nouvelle fois de quitter les lieux. L'homme se retourna, une cigarette ayant apparue entre ses doigts. L'air soudain interrogateur, il demanda simplement. « Tu permets ? » Et, sans attendre la moindre réponse, il alluma sa cigarette avant de poursuivre. « Oh non, je crois que je vais rester encore un peu, au contraire... Tu oublies que j'ai aidé à la payer cette maison. » Mouais... Si l'on pouvait considérer comme une aide les quelques centaines de dollars qu'il avait déboursé pour aider à payer la maison, alors oui, il avait aidé... Mais au final, Lucy s'était plus ou moins débrouillée seule pour acheter l'endroit. Dieu seul sait comment.

Maël Q. Lehman ou Mr l'Emmerdeur en puissance. Il en était à ne plus se rappeler la raison de sa venue. Le bal, le costume, tout ça était rapidement tombé aux oubliettes, éclipsés par la délicieuse présence de son ex. Et au final, il n'était là que pour faire ce pourquoi il était le plus doué : faire chier son monde. Chose qu'il n'aurait sans doute pas fait si Lucy ne lui avait pas expressément demandé de quitter les lieux. Au final, ces retrouvailles étaient le reflet de ce qu'avait été leur relation pendant douze ans. Tout ça s'était les bons vieux souvenirs. Une Lucy exaspérée par un Maël indifférent qui avait le culot d'affirmer avoir fait quelque chose pour sa prétendue famille. C'était ainsi que la belle Stanford le connaissait et il aurait été surprenant qu'elle le découvre changé après quelques années loin de Lewis. Ces deux là ne s'étaient réellement apprécier que dans la chaleur de leurs couvertures. Une alchimie certaine mais qui n'allait guère plus loin, tous deux étant bien trop différents pour qu'ils sachent se comprendre et se supporter. Et si Lucy avait fait bien des efforts de son côté pour rendre leur vie de famille supportable, Maël s'était, lui, contenter de subir cette vie - qu'il avait pourtant choisi - sans accepter de faire le moindre sacrifice ou la moindre concession.

De toute évidence, la dernière remarque de Maël était loin d'être du goût de la belle Lucy et, plus encore que tout le reste, termina de la faire sortir de ses gongs. Arrachant la cigarette des mains de son ancien amant, elle le remit très gentiment à la place qui était la sienne. Une réaction qui, loin de clouer le bec de notre homme, éveilla sa curiosité. Ignorant superbement - et pour la énième fois - son invitation à sortir de chez elle, Lehman planta un regard intéressé dans les prunelles de celle qui avait longtemps partagé sa vie et la détailla sans la moindre gêne. « Des trucs pas croyables ? Raconte donc à ce bon vieux Maël ce que tu as bien pu faire pour garder cette maison, ça m'intéresse. » Curieux, notre homme se doutait bien que Lucy allait joyeusement l'envoyer balader, considérant - à très forte raison - que ce qu'elle avait pu faire ne le concernait en rien. Mais la belle Stanford avait éveillé sa curiosité et Lehman se promit de découvrir jusqu'où son ex-compagne avait été capable d'aller pour payer cette demeure. Bien sûr, Maël était très loin de se douter que Lucy avait vendu son corps pour parvenir à ses fins. En réalité, il avait longtemps sous-estimé la détermination de cette femme - et il continuait à le faire. Lucy possédait une volonté dont il ne soupçonnait pas même l'existence.

A nouveau silencieux, Maël se ralluma une cigarette, posant un œil désintéressé au cadavre de la précédente qui décorait le carrelage de la cuisine. Puis, sans oublier son éternelle provocation, il demanda. « Au fait, chérie, tu t'es habituée au célibat ? Tu n'as trouvé personne à ton goût ? Je te comprends, j'ai certainement mis la barre un petit peu trop haut. » Laissant un grand sourire hypocrite s'installer sur ses lèvres, il s'appuya nonchalamment contre le mur, réduisant à néant le potentiel espoir d'un départ. Maël fanfaronnait, mais le célibat de Lucy l'arrangeait, sa jalousie maladive s'étendant jusqu'à ses ex.