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 Before night falls [PV Maël, l'ingrat]

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MessageSujet: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMar 1 Mar - 6:36


Before night falls [PV Maël, l'ingrat] 230093BLOW

SOLEDAD & MAËL
before night falls

Merci Maël *.*



    L’impatience, l’excitation, le désir, la peur, la curiosité, l’appréhension, l’espoir, l’amour, la haine, tout ce joyeux mélange bouillonnant à l’intérieur d’un même corps. Un corps qui avait prit ses origines en Espagne et qui se faisait appeler par ses confrères, Soledad. D’une rare élégance qui n’était réservée que pour les grandes occasions, cette silhouette se baladait, le soleil couché, dans les rues de Lewis. Ses talons claquaient contre la pierre et forçaient l’admiration. La ville était vivante, les rues débordaient de passants ayant tout juste passés la vingtaine et les éclats de rire ainsi que les cris parvenaient à camoufler le bruit des moteurs. Idéal pour se fondre dans la masse. Idéal, quand l’on ne désire pas être vu. Est-ce que Sol devrait s’inquiéter de se balader seule dans ses rues dévergondées ? Non, pas le moindre du monde. Tout d’abord parce qu’elle n’avait jamais eu peur d’autrui, cet univers, elle le connaissait tout aussi bien que son royaume, pour l’avoir côtoyé dans ses débuts mais surtout parce qu’en réalité, elle n’était pas seule. Un homme l’accompagnait, plus connu sous le nom de Graham. Blond, de grande taille, l’air impassible comme si toute la situation était sous son contrôle. Le genre de mec qui ferait fondre n’importe quelle petite niaise, ce qui était loin de caractériser notre espagnole. Alors pourquoi marchait-elle à ses côtés à une heure aussi tardive ? Que comptaient-ils faire tous les deux à 22 heures du soir, dans les rues de Lewis ? Un cinéma peut-être ? Cela semblait un peu tard …

    Salut ma m’zelle, ça te dirait pas qu’on prenne une chambre à deux et … tu vois c’que j’veux dire … ?

    Plaquant l’individu contre le mur derrière lui, Soledad avait le regard enflammé et n’hésita pas à lever la main, prête à attaquer ce pauvre alcoolique qui, décidemment, avait un chic pour choisir les mauvaises victimes. Stoppée, la main de Sol n’eut pas le loisir d’atteindre sa cible. Quelque chose la retenait, du moins, quelqu’un. C’était Graham. Devant ce regard meurtrier qui ne semblait pas quitter l’espagnole, notre Don Juan à l’éthanol facile n’eut pas besoin d’y réfléchir à deux fois avant de déguerpir. Soledad se retourna alors brusquement, faisant face à l’auteur de sa nouvelle frustration, sans avoir quitté son regard colérique. Graham ne put que l’admirer, un sourire aux lèvres. C’est lui qui fut le plus rapide à prendre la parole, adoptant pour un ton calme, protecteur, affectueux.

    Je sais que tu es stressée Sol mais ce n’est pas la peine de t’en prendre au premier venu, tout va bien se passer.

    Il attrapa ses deux épaules en signe de consolation et tenta de la convaincre par un sourire qui semblait tout à fait sincère. Devant se résigner, Sol ne souffla mot. Peu de gens savait comment réagir face à Sol. Peu savait comment elle fonctionnait et comment faire pour la calmer. Son histoire avec Maël avantagea les acolytes de ce dernier. Ayant sans cesse les deux amoureux sous le nez, ils avaient eu maintes et maintes fois l’occasion d’observer le maître en la matière travailler et de prendre exemple sur lui. Graham était donc devenu une des rares personnes qui savait, à peu près, si la situation restait contrôlable, maîtriser le tempérament de feu de Sol. Un don que Maël se mordra les doigts d’avoir transmit. Car oui, Graham avait très bien comprit ce qui se passait dans la tête de notre furie. Elle était, on peut le dire, terrifiée. Depuis le début, elle faisait sa maligne, clamant haut et fort qu’elle se vengerait de l’affront qu’elle avait subit et qu’elle détrônerait le seul et unique roi qu’elle désirait avoir, mais voilà que, l’heure ayant enfin sonnée, la chose semblait tout d’un coup plus impressionnante. Graham et Soledad avait tous deux rendez-vous dans un restaurant à quelques pas de là, un très gros client potentiel les y attendant. Cela pourrait bien être le coup du siècle. Cependant, Soledad avait beau avoir fréquentée Maël pendant 4 ans, jamais elle ne s’était immiscée dans son business. Bien que tout se passait sous son nez, elle se retrouvait sans expérience et cherchait à atteindre le jackpot comme si sa vie en dépendait. Sur les nerfs, à bout, tout ce qu’elle voulait, c’était se défouler sur le premier venu. Graham l’avait très bien comprit et avait su l’apaiser, du moins l’espace de quelques minutes.

    De toute façon, il n’avait pas le choix. Sol était un peu comme son atout, l’as dans son jeu. Si il ne la jouait pas correctement, il pouvait tout perde, et contrairement à Soledad qui elle, avait juste la « simple » impression de perdre la vie si elle n’obtenait pas vengeance, lui il pouvait réellement la perdre. Il avait misé trop sur ce coup et trahit trop profondément pour être repenti. En effet, après cette fameuse soirée où les retrouvailles entre chien et chat ont eu lieu après 2 ans de silence, Soledad avait gardé l’adresse de Graham dans un coin de sa tête et avait décidé de lui rendre une petite visite. Ce dernier, plus que surpris de voir l’offre qu’on lui proposait, se donna quelques jours pour y réfléchir. C’est là qu’il comprit. Ce jour qu’il avait attendu désespérément se profilait enfin à l’horizon. Neuf ans qu’il travaillait dans l’ombre de ce même homme. Au début, il était un tremplin en or, l’aidant à se propulser parmi la crème des crèmes, mais maintenant, il le forçait à ne restait qu’un acolyte, quelqu’un qui n’existait qu’à moitié. Cela faisait un moment que Graham attendait une occasion pour prendre son envol, prouver à tout le monde que lui aussi méritait qu’on retienne son nom parmi les plus grands. Et voilà que cette occasion venait taper à sa porte. A la chevelure de lionne, d’un regard aussi attendrissant qu’effrayant, Sol avait croisé son chemin, une fois de plus et n’avait pas l’intention de le quitter de si tôt. Comment pouvait-il ne pas y avoir pensé avant ? S’il voulait dépasser Maël, il n’y avait qu’une seule solution, se faire aider par ceux qui étaient soit son égal, soit son supérieur. Carlos, n’y pensons même pas, Graham était invisible à ses yeux. Mais Sol … cette resplendissante beauté exotique venait le trouvait, lui, pour lui proposer ce qu’il rêvait depuis des années ? C’était incroyable ! Décidemment, cette femme était pour lui l’imprévisibilité même et ne cessait de le charmer par ses tours de magie éblouissants.

    Nous allons rentrer dans ce restaurant, ensemble, et nous allons les éblouir. Fais-moi confiance, avec mon expérience et ton talent naturel, nous ne pouvons que gagner.

    Il se permit d’écarter une mèche rebelle du visage de Sol. Celle-ci, telle une enfant hypnotisée face à l’espoir de récupérer sa fierté bafouée, bien qu’agacée par ce geste trop audacieux, ne s’énerva pas, trop aveuglée par la soif de justice. Les deux se remirent donc à marcher côté à côté, avant de rentrer dans le fameux restaurant. Retirant son long manteau pour le confier à un employé, Soledad chercha sa proie du regard pendant que Graham alla consulter le réceptionniste pour savoir si leur client était déjà arrivé.

    Il est là, murmura-t-il à la belle.

    Sans plus tarder, ils suivirent le réceptionniste vers la table qui leur était réservée. Deux hommes, tous deux en costards, se tenaient là, un whisky pour chacun posé devant eux. Soledad sortit son plus beau sourire hypocrite et se laissa embrasser la main tout en recevant des compliments. Apparemment, même eux avaient entendu parler du couple Maël/Sol et se faisait une joie de collaborer avec l’un d’entre eux. Nos deux coéquipiers s’assirent sur les deux seules chaises de libre et se mirent à l’aise, prêts à emprunter un des plus grands tournants de leurs vies.

    Alors dites-moi, Soledad, pourquoi tout d’un coup, souhaitez-vous vous emparer du marché et surtout, de le faire sans votre ex-compagnon. Après tout, c’était lui le maître en la matière, pourquoi devrions-nous vous faire confiance.

    Et hop ! (rooh XD) Soledad venait de se prendre sa première pique. A peine s’était-elle installée que sa plus grosse appréhension prenait vie. Elle savait qu’elle serait confrontée à ce genre d’obstacle et s’était convaincu de mettre sa fierté de côté juste l’espace d’une soirée. Maël … pourquoi tout devait toujours revenir à lui … Non seulement on lui fouettait le visage de souvenirs passés avec lui mais en plus on le valorisait à ses dépends. Peu importe, elle devait rester calme. Elle avait anticipé la chose et avait déjà prévu une réponse type pour ne pas laisser son véritable caractère reprendre le dessus. Graham, conscient de l’effet que cela produisait chez elle, posa sa main discrètement sur son genoux en signe de soutient. Sans lui adresser un seul regard, elle envoya voir ailleurs cette main étrangère et garda son sourire angélique.

    Je comprends que vous pourriez avoir des doutes quand à mes motivations mais je peux vous assurer qu’elles sont nobles. Je suppose que vous n’êtes pas sans ignorer la situation actuelle de mon ex-compagnon. Etant recherché dans tous le pays pour trafic de drogue, il faut bien que quelqu’un prenne la succession. Vous avez en face de vous les personnes les plus proches de celui que vous vénérez. Pourquoi hésitez plus longtemps ?

    Mon Dieu, esprit malin sort de ce corps ! Rarement vous entendrez Sol parlait d’une manière aussi … polie aussi … hypocrite aussi ... écœurante. Cela ne semblait pas déplaire à leurs clients qui rigolèrent de cette petite pointe d’audace. Tout semblait se passer à la perfection et Sol semblait les avoir conquis rien que par sa réputation. Le tour était joué.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMer 2 Mar - 11:36

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SOLEDAD & MAËL



rien à voir, mais...

Assis royalement sur un banc public, la cigarette au doigt, Maël gardait le regard posé sur l'immense enseigne du restaurant le plus prestigieux de Lewis. Impassible, il semblait sourd aux bruits persistants de la ville et aveugle à cette obscurité naissante marquant le terme d'une longue journée. De toute la rue, un seul réverbère ne fonctionnait pas et, évidemment, c'était sous ce dernier que l'homme avait choisi de s'asseoir, soucieux de rester invisible aux yeux de tous. Oui, ce soir-là, il voulait voir sans être vu. Pour une fois, il préférait se soustraire des projecteurs et se contenter d'observer ce qui se déroulerait bientôt sous ses yeux. Même si bien sûr, il espérait que cette soirée serait comme toutes les autres, : vides, stériles, dénuées d'intérêt... En effet, Enrique l'avait appelé un peu plus tôt dans la journée pour lui annoncer une bien mauvaise nouvelle. Lehman avait eu quelques peines à croire cet homme qu'il connaissait pourtant très bien, pour avoir travaillé à ses côtés pendant plusieurs années. Un homme qu'il n'estimait pas vraiment et qu'il avait toujours considéré comme un larbin de première catégorie. Un bon larbin cependant, travailleur et fidèle dont la loyauté n'était plus à prouver. Toutefois, ce qu'il avait laissé entendre à Maël quelques heures plus tôt, avait semé le doute dans l'esprit de ce dernier. D'abord sceptique, Lehman s'était finalement laissé convaincre tout en laissant à Graham le bénéfice du doute. Oui, Graham. Car il avait été le sujet de cette discussion animée qui avait opposé Maël et Enrique. L'initiative de Graham ; la traîtrise de Graham ; l'énorme erreur de Graham... Si vraiment ce que prétendait Enrique s'avérait exact, alors Quinn pourrait ajouter un énième coup de poignard dans le dos à la longue liste qu'il possédait déjà. Si vraiment celui qu'il considérait comme son meilleur ami, le seul en qui il ai jamais eu confiance, lui faisait ce coup là, alors... Alors, Maël ne savait vraiment pas comment il réagirait. Une seule chose était certaine : Graham, qui était déjà dans ses mauvaises grâces depuis le baiser qu'il avait plus ou moins échangé avec Soledad, devrait désormais dormir avec une arme sous son oreiller.

Maël comptait les secondes, chaque parcelle de son corps priant pour que la silhouette de son associé n'apparaisse jamais au coin de la rue. Quittant momentanément l'enseigne du restaurant des yeux, il tira longuement sur sa cigarette et baissa les yeux sur ses souliers hors de prix. Puis, alors même qu'il réussissait peu à peu à se convaincre qu'Enrique n'était qu'un sombre crétin, un son qu'il connaissait parfaitement lui parvint jusqu'aux oreilles. Le bruit de talons s'entrechoquant presque violemment avec le sol, laissant deviner une détermination peu commune. L'homme releva brusquement la tête, connaissant parfaitement l'auteur de ce bruit unique qu'il reconnaîtrait entre mille : Soledad. Mais que faisait-elle ici ? De son banc, il vit la sulfureuse espagnole apparaître sur le trottoir d'en face en compagnie de... Graham. La cigarette de Maël alla s'écraser sur le sol, alors que le visage de celui-ci se décomposait littéralement. Non seulement Enrique avait eu raison, mais en plus... En plus ! Ce misérable traître, ce pouilleux osait s'afficher avec l'intouchable A l'instar de Cleveland, il s'était permis de franchir une ligne que Quinn considérait comme infranchissable. Aussi, à l'instant même où Lehman devina la magnifique silhouette de la belle Calderón, il comprit. Ce n'était pas Graham qui était à l'origine de ce "tout nouveau coup" dont Enrique lui avait parlé. Graham n'aurait jamais pris le risque de trahir Lehman si personne ne l'avait poussé à le faire. Il n'aurait jamais eu le courage de franchir ce pas seul. Quelqu'un d'influent était derrière tout ça. Quelqu'un de séduisant, d'irrésistible... Soledad, bien évidemment. Malgré la profonde jalousie qui frappa Maël en plein fouet et le sentiment de trahison qui l'assaillit, il réussi à voir très clair dans le jeu de l'espagnole. Cette garce utilisait Graham à la fois pour mieux l'atteindre et pour appuyer ce projet dont elle rêvait très explicitement. Prouver sa valeur sur le marché tout en le privant de ses plus précieux collaborateurs : quelle délicieuse vengeance elle avait là. Mais c'était bien mal connaître Maël que de croire qu'il resterait sagement assis à la regarder foutre en l'air tout ce qu'il avait construit ; la regarder lui voler tout ce qui lui appartenait ; la regarder le priver de tout ce qui lui revenait de droit... Incapable de quitter le couple des yeux, Lehman se mordit cruellement l'intérieur des joues et observa Graham repousser une mèche de cheveux qui avait eu l'audace de venir envahir son délicieux visage. L'homme serra les poings et interdit difficilement sa main de remonter jusqu'à son arme. Du calme... Oui, du calme. Maël respira profondément et, avec l'assurance qui était la sienne, traversa la rue tandis que le duo pénétrait dans le restaurant.

Cette fois, la jalousie dont Maël était victime avait au moins un avantage : elle le rendait tout à fait lucide et lui permettait de rester maître de ses pulsions. La cocaïne étant cette fois absente de son organisme, les choses lui paraissaient beaucoup plus aisées que lors de sa dernière confrontation avec Soledad. Évidemment, il ne pouvait promettre que sa main n'irait pas joyeusement se promener sur le visage de Graham avant la fin de la soirée, néanmoins, il envisageait la situation sereinement ; ce qui était déjà exceptionnel en vue de la tournure des événements. Bien sûr, Lehman n'avait aucune idée de ce qui l'attendait à l'intérieur de ce restaurant. Il ne savait pas qui était le client sur lequel Sol avait des vues, ni même le rôle que Graham aurait à jouer dans toute cette histoire. Toutefois, s'il était bien sûr d'une chose, c'était qu'il ne laisserait pas l'espagnole s'en tirer si facilement. Oh oui ! Il allait prendre un malin plaisir à lui mettre les bâtons dans les roues ; il tenterait même de lui retourner sa malicieuse vengeance dans son magnifique petit visage. Quant à Graham... Ce sale traître, cet immonde et répugnant petit hypocrite, ce judas, cet infâme renégat... Quelle était la relation exact que ce fumier entretenait avec la divine Calderón ? Il n'en avait aucune idée. Mais cela ne changeait rien. Qu'il lui ait simplement effleuré la main ou qu'il l'ait attiré dans son lit, cela revenait exactement au même aux yeux de Maël. Certes, ce pauvre homme n'était que l'objet de Soledad, mais Lehman considérait que son ancien collaborateur et ami était allé trop loin. Beaucoup trop loin. Il lui réservait donc un sort bien particulier...

Tout en essayant difficilement de fondre sa présence dans la masse, Maël disparu dans un coin d'ombre alors que Soledad et son acolyte s'asseyaient face à deux hommes, chèrement vêtus, le cigare à la main. D'où il était, Lehman pouvait à la fois voir et entendre, c'était parfait... Il ne put alors que se montrer intrigué par la situation qui se déroulait presque sous ses yeux. Comment l'espagnole allait-elle s'en sortir face à ses deux professionnels à la fois méfiants et subjugués par tant de beauté ? La curiosité de Quinn ne tarda pas à être satisfaite alors que l'accent de la magnifique Calderón résonnait presque fortement au milieu du brouhaha de l'endroit. Les paroles qu'elle prononça, dégoulinantes d'hypocrisies et de mièvreries, étirèrent les lèvres de Maël en un rictus amusé. Cette femme était décidément le sel de la mer, le nuage dans le ciel, la rose dans le jardin, le crouton dans la soupe (xD désolée !)... Elle était ce détail qui rendait une vie digne d'être vécue. Elle était ce petit quelque chose qui faisait la différence et rendait les choses intéressantes. Oui, elle sortait de l'ordinaire ! Sans se départir de son sourire, l'homme décida d'intervenir immédiatement. Pourquoi attendre, alors que le petit discours de Soledad lui tendait tant de perches ? Le moment était tout à fait propice à une apparition digne de l'homme qu'il était. Une apparition explosive, classe et à laquelle personne ne s'attendait. Ainsi donc, Maël émergea à la lumière, apparaissant dans le dos de l'espagnole et de son toutou. Presque silencieusement, il s'approcha de cette femme qui tentait par tous les moyens de le faire souffrir - et qui y parvenait ! - posa ses deux mains sur le dossier de sa chaise et, en gentleman qu'il était, la salua avant tout le monde. Comme à son habitude, il se permit de laisser ses lèvres flirter avec la joue de la divine créature, y déposant un discret baiser, tout en laissant couler quelques paroles au creux de son oreille.

- De quelle proximité parles-tu, Soledad ? De celle dont je t'ai privé en te laissant ? Très certainement... Néanmoins, ce temps là est révolu... Je sais que je te manque, mais il faudra bien te faire à l'idée que nous ne sommes plus aussi proches que tu le prétends... Amusé, Maël se redressa finalement et croisa le regard des deux inconnus. Messieurs... ajouta-t-il simplement en guise de salut, tout en accompagnant ce seul mot d'un léger signe de tête. Convaincu que ces deux hommes savaient qui il était, il ne prit même pas la peine de se présenter. Puis, contournant la table pour apparaître dans le champ de vision de ceux qui l'avaient cruellement trahi, il priva une table voisine d'une de ses chaises et s'assit en compagnie de ses amis. Sans un regard à Graham assis à sa gauche, il poursuivit sur le même ton, s'adressant aux deux hommes. J'aimerais rétablir une vérité : vous avez devant vous, les plus pitoyables traîtres du pays ; deux imbéciles qui n'ont pas l'air de comprendre à quel point la confiance est primordiale dans cette relation que cette très chère Soledad aimerait établir avec vous. Ignorant la belle Calderón, Quinn posa enfin un regard meurtrier sur son ex-collaborateur, lui promettant silencieusement de lourdes représailles. Cet imbécile savait pourtant ce dont il était capable, il savait à quel point il était rancunier. Et pourtant, il avait foncé tête baissée dans le délicieux piège que lui avait tendu la divine espagnole. Le moment n'était pas au passé cependant. Maël s'amusait. Laissant de côté sa jalousie qu'il prendrait grand plaisir à laisser ressurgir plus tard, il préféra se concentrer sur le petit jeu dont il s'était élu maître. Il avait ouvert le bal ; les premières hostilités étaient lancées ; les paris pouvaient commencer. A l'aise, Lehman s'alluma royalement une cigarette, tout en faisant signe au serveur de lui apporter un whisky. Cette table était à présent la sienne et s'il restait conscient que Soledad ne le laisserait pas gagner si facilement, il prendrait un très malin plaisir à semer le doute dans l'esprit des hommes qu'elle avait choisis comme clients. Ah, mais je vois que les présentations n'ont pas été faites comme il se doit ! Voyons, Sol, tu manques à tous tes devoirs ! Laisse, je vais remédier à ce petit oubli... S'adressant aux deux hommes, sans se départir de son rictus hypocrite, Maël poursuivi sur sa lancée. Voilà donc Graham. Un homme tout à fait charmant qui fut mon associé pendant neuf longues années. Je n'ai pas grand chose à lui reprocher, à vrai dire, mis à part le coup de poignard qu'il m'a enfoncé dans le dos. Après un nouveau regard assassin en direction du fautif, Quinn désigna ensuite l'espagnole d'un léger signe de tête. Et puis, nous avons Soledad. Pas grand chose à dire à son sujet ; intelligente, impulsive, dangereuse, complètement dépendante de ce dont elle désire faire le marché et surtout, totalement imprévisible ! Messieurs, vous avez là un duo de choc !

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeVen 4 Mar - 7:14

Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Y1pqys10

    Un sourire satisfait sur les lèvres, le regard scrutant ses deux proies, Soledad constata que ce serait encore plus facilement qu’elle n’avait pu l’imaginer. Sa réputation, leur envie de travailler avec les plus grands faisaient déjà tout le travail. Cependant, les deux mains posées derrière elle, sur le dossier de sa chaise, changeaient tout le scénario. Elle ne le vit pas arriver. Silencieux, sortant de nulle part comme si l’un ne pouvait quitter sans l’autre, ce redoutable ennemi avait su faire une entrée digne de sa personne. Une entrée tout aussi vicieuse que fracassante. Ce n’est qu’en remarquant que le regard de ses futurs associés avait changé de cible pour se mettre d’accord sur une autre direction, que Soledad comprit que quelque chose se passait juste derrière elle. A peine eut-elle tourné la tête qu’elle sentit un souffle chaud délicieusement accompagné d’une bise si familière et si torturante. Non, cela ne pouvait pas être possible. Ces lèvres ne pouvaient être collées contre sa joue. Pas les siennes. Pourquoi serait-il là ? Pendant une fraction de seconde, elle eut l’impression qu’elle hallucinait, comme si elle le voyait ou même pire, le sentait partout. Malheureusement, l’idée d’hallucination n’était qu’un rêve qui s’évapora lorsque le propriétaire de ce baiser titilla son oreille de sa simple voix. Instinctivement, Soledad fronça les sourcils, sans même ressentir le besoin de se retourner. Fixant un des deux hommes qu’elle avait devant elle, elle le fusilla du regard sans le voir. Tous ces mots qui venaient d’être murmurées à son oreille … Que d’immondes paroles dont l’unique fonction était d’attaquer et de faire tomber sa cible et qui le faisait à merveille. Refusant de lui offrir son regard, vexée, frustrée, elle regarda dans la direction opposée lorsque Maël vola une chaise pour s’installer à leur table. De nombreuses questions défilèrent dans sa tête. Que faisait-il là ? Pourquoi fallait-il que la seule fois où elle ne désirait pas le voir était la seule fois où elle avait cet honneur ? Quel était ce Dieu si cruel et où habitait-t-il pour que Soledad puisse lui loger une balle dans la tête ? (Mama, j’ai peur T.T) C’est lorsque Maël prit une seconde fois la parole pour la traiter d’imbécile qu’elle tourna brusquement la tête pour planter son regard furieux sur Maël. Bien sûr, celui-ci trop satisfait d’une attaque aussi facile, ne daigna pas rentrer dans son jeu. Seul Graham semblait avoir le droit à « un peu » d’attention. D’ailleurs, cela ne le réjouissait pas. Livide, n’osant un seul mouvement persuadé que cela provoquerait sa mort instantanée, il n’arrivait même pas à poser son regard sur celui qu’il tentait désespérément de trahir. C’est là que Maël continua sa tirade sans même avoir besoin de reprendre son souffle.

    Sol, énervée, bouillonnante, restait assise sur sa chaise et cherchait un moyen de blesser son adversaire. Elle avait du mal à se concentrer sur ses affaires, tout ce qu’elle voulait, c’était clouer le bec à cet intrus arrogant et le faire tomber à terre sans qu’il puisse se relever. Le faire physiquement, elle en était capable et elle faisait preuve d’un effort surhumain pour s’empêcher de lui sauter dessus et de l’étrangler. Il fallait qu’elle se montre maligne et qu’elle combatte Maël sur un terrain moins violent, la communication. Elle avait à sa disposition Graham, qui ne demandait que ça, combattre Maël, si cela pouvait lui garder la vie sauf, et deux dealers de grandes catégories prit dans la fusillade. Comment les utiliser alors qu’ils regardaient Sol d’un air d’incompréhension et de dégout. Elle récupéra alors son sourire. Pas qu’elle avait trouvé une solution miracle pour résoudre tous ses problèmes, juste qu’elle se devait de faire bonne figure histoire de garder quelques bonnes faveurs de son côté. C’est pourquoi elle prit la parole avant même que ses clients n’en aient la bonne idée et se força à prendre un ton poli.

    Veuillez l’excuser pour son intrusion plus que grossière dans un rendez-vous qui n’a rien à faire avec lui. Je suppose que vous pouvez comprendre à quel point il est difficile pour lui de devoir décrocher alors qu’il était arrivé au sommet, et surtout à cause de la police. Il n’arrive pas à se faire à cette idée et c’est ce qui rend les choses d’autant plus dur. Car même si Maël est sur le banc de touche, nous ne pouvons pas nous permettre de mettre les affaires sur pause et nous devrons apprendre à continuer sans lui, qu’il le comprenne ou non.

    Vous croyez que notre espagnole ait posé une seule fois le regard sur Maël ? Ce que vous pouvez être naïf. Son seul intérêt était les deux personnes qu’elle avait en face d’elle. Elle devait les convaincre que Maël n’était plus leur allié et qu’ils devaient maintenant plus se fier à ses paroles à elle. Si pour cela, elle devait descendre son ancien amant, elle ne pourrait qu’y éprouver du plaisir. Quelle délectable sensation de critiquer son ennemi comme si il était absent alors qu’en réalité, il était assis juste à côté de vous. Elle porta alors son regard sur Maël épicé d’un sourire attendrissant, presqu’affectueux sur les lèvres, tout comme son ton d’ailleurs. Sa bise de tout à l’heure lui ouvrait quelques portes.

    Maël, commença-t-elle en posant sa main sur la sienne malgré la distance qui les séparait, s’il te plait, fais-toi une raison.

    Sa voix, l’expression de ses traits, laissaient transparaitre un amour, une affection presque maternelle. La complicité entre les deux semblait sous ses beaux jours … et personnes ne pouvaient imaginer à quel point. Malgré ses faux airs, le regard de Sol était brûlant, accusateur, menaçant et elle savait que seul Maël serait capable de déchiffrer ce code. Un code qui n’appartenait qu’à eux deux. Un code physique, exprimant une certaine violence, une certaine haine qu’ils avaient toujours connu entre eux. Maël la connaissait par cœur et savait reconnaitre chacun de ses traits, même les plus enfouis.

    D’ailleurs, tu ne devrais pas boire. Avec tes récents problèmes avec l’alcool, ce n’est pas sérieux.

    Sur ce, elle s’empara de son verre de Whisky et vint le poser devant elle tout en se laissant envahir d’un petit sentiment de victoire d’avoir pu lui voler la chose qui l’intéressait le plus à cette table, si l’on oubliait Soledad … (ah bah ouai quand même !). Maël, alcoolique, mignon à imaginer vous ne trouvez pas ? Une nouvelle trouvaille dont Soledad pouvait se féliciter et qui lui permit de s'offrir un petit sourrire provocateur qu'elle ne réservait qu'à lui seul. Qui, de nos jours, croyait encore aux paroles des ivrognes ? Les gens ont de tels à priori sur ces personnes qu’il n’y avait rien de mieux pour leur faire perde toute crédibilité. Si ces deux hommes avec leur cigare venaient à s’imaginer que Maël avait touché le fond au point de se perdre dans l’alcool, la partie était gagnée d’avance. Enfin, ne jamais sous-estimer l’emprise que ce roi avait sur son royaume. Il était capable de garder des fidèles même prit en flagrant délit.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeSam 5 Mar - 8:13

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SOLEDAD & MAËL


Maël s'était confortablement laissé aller dans son siège, accentuant encore cette assurance qu'il agitait fièrement et insolemment sous le nez des quatre protagonistes. Aucun doute, il était dans son élément. La situation lui rappelait tant de souvenirs, quand il passait lui-même de longues heures attablé en compagnie de potentiels clients à discuter des termes d'un contrat qui resterait oral. Bien sûr, ce qu'il était en train d'essayer de faire ce soir-là était bien différent. C'était en effet la première fois qu'il tentait d'empêcher la signature fictive d'un éventuel contrat. Et pourtant, il savait se montrer tout autant convaincant qu'il avait pu l'être par le passé, son aisance et son audace innées faisant tout le travail pour lui. Comme toujours ! A peine eut-il terminé son petit monologue que les deux clients, auparavant enjoués par la détermination de Soledad, semblèrent tout à coup bien plus réticents. L'air fuyant, l'un fixait l'espagnole, tandis que le regard de l'autre oscillait suspicieusement entre Lehman et Graham. La méfiance venait de faire intrusion au milieu de la conversation et Quinn savourait silencieusement cette première victoire tout en étant conscient du danger qui se profilait doucement à l'horizon. Bien que vêtus de costards, rasés et coiffés de près, ces hommes étaient et restaient des dealers dont la réaction serait semblable à celle de leur pairs. S'ils venaient à soupçonner un quelconque piège, ni l'un, ni l'autre n'hésiterait à ouvrir le feu pour descendre ces trois individus dont le comportement leur échappait totalement. Aussi, Maël restait sur ses gardes, prêt à plonger sous la table au moindre geste suspect de leur part, mourir n'étant pas dans ses projets de la soirée... Quittant finalement les deux inconnus des yeux, son regard dévia instinctivement sur la sulfureuse espagnole. Longuement, il l'observa, une lueur de provocation et de défi au fond de ses pupilles. Le séduisant Lehman ne chercha même pas à dissimuler son amusement, curieux de voir comment la femme de sa vie allait réagir à ce "petit" imprévu dont il était l'impitoyable auteur. Soledad n'était pas du genre à garder son calme dans de pareille situation, plus habituée à sauter à la gorge de son agresseur au moindre pet de travers. L'agitation et la colère que l'homme pouvait d'ailleurs lire sur le visage de la divine Calderón promettait une réaction digne de la femme qu'elle était et Maël se prépara spontanément à l'allumette qu'elle ne tarderait certainement plus à lui craquer sous le nez.

L'incendie n'arriva pas cependant. Dans un mélange de surprise et de contentement, Lehman vit le sourire réapparaître délicatement sur les lèvres de Soledad, quand elle commença à déblatérer sans même un regard vers sa personne. Peu concerné, Maël ne pu que se féliciter une nouvelle fois d'avoir abandonné la belle espagnole deux ans plus tôt. Cette trahison avait vraiment offert une seconde jeunesse à cette relation tumultueuse qui était la leur. La preuve, Sol venait de le surprendre alors même qu'il pensait la connaître par cœur. Elle venait de lui prouver qu'elle pouvait garder le contrôle de ses pulsions, alors qu'elle n'avait jamais ressenti le besoin de le faire par le passé. Aux yeux de Quinn, ce qu'elle venait de faire relevait de l'exploit. Elle si impulsive, elle si imprévisible... Oui, imprévisible. C'était le mot. Bientôt, l'espagnole accrocha le regard de son ancien amant et le couvrit d'un regard maternel et Maël reconnu enfin la femme qu'il connaissait. Derrière ce masque de calme et de sérénité qu'elle affichait ouvertement, la lionne qu'elle était en réalité montrait furieusement les crocs, menaçante, agressive, prête à mordre. Et, si jusque là les paroles de la divine créature avait laissé Lehman de marbre, les derniers mots de celle-ci firent disparaître instantanément le sourire qui se baladait sur ses lèvres depuis son intrusion. Soudain amer, il fixa celle qui venait de le discréditer complètement aux yeux des deux hommes d'un regard emprunt de colère. Trop occupé à admirer la façon dont la jeune femme avait su garder son sang-froid, il n'avait pas vu le coup venir et ce mensonge lui fit l'effet d'une véritable gifle. Une profonde rancoeur s'incrusta auprès de l'euphorie dont l'homme avait pu être la victime quelques secondes plus tôt, tandis que la main qu'il avait posée sur la table se serrait machinalement. Du Maël tout craché... Pendant un court instant, il s'était imposé dans la conversation et s'en était élu maître, se satisfaisant de l'impact que ses mots avaient eu sur les clients de Soledad. Mais à présent que cette dernière s'octroyait les rênes de la conversation, le remettant cruellement à sa place, il ne pouvait que difficilement le supporter. Aussi, s'il avait jusque là réussi à mettre sa jalousie et sa haine de côté, celle-ci émergea de nouveau, frappant son esprit avec force, désintégrant momentanément cette sérénité qui faisait de lui l'homme qu'il était.

Pendant quelques fractions de secondes, le silence s'imposa. Soledad semblait savourer sa victoire ; Graham, lui, semblait partager entre l'envie de s'immiscer dans la conversation et celle de rentrer dans un trou, six pieds sous terre ; quant aux deux clients, eux, ils semblaient trouver dans cette conversation un intérêt certain, tout en montrant quelques signes d'impatience. Dansant d'un pied sur l'autre, leurs deux visages trahissaient désormais une profonde incertitude : celle que Maël avait instauré et que Sol tentait de désintégrer ou mieux, de tourner à son avantage. Chose qu'elle semblait avoir réussi à faire. Profitant de ce silence soudain, Lehman se poussa au calme. Ces projets étaient clairs, nets et précis. Pas question de céder à la colère. Pas ce soir, pas maintenant... Il aurait tout le loisir de laisser son mécontentement s'exprimer plus tard. Et puis, sa fiabilité envers ces hommes lui importait peu. Tout ce qu'il voulait, c'était discréditer définitivement Sol à leurs yeux ; cela contenterait amplement son désir de vengeance. Ensuite peut-être pourrait-il gentiment s'occuper du cas de Graham.

- Très surprenant que tu te soucies de ma santé, chérie... Toi qui étais assez défoncée pour essayer de me flinguer y'a quelques jours... Maël avait finalement retrouvé toute sa tranquillité, bien que le ton de sa voix soit nuancée d'une amertume certaine. L'homme ne chercha pas à nier, conscient que cela ne servirait qu'à affirmer ce mensonge que Soledad avait proféré le plus simplement du monde. Oui, à un contre deux, l'auto-dérision serait certainement sa meilleure alliée. Privé de son verre de whisky, il se contenta de tirer longuement sur sa cigarette dont il recracha la fumée en direction du plafond. Ses lèvres s'étaient de nouveau étirées en un petit sourire hypocrite qui, il le savait, disparaîtrait de nouveau à la prochaine pique de la magnifique espagnole. De manière incompréhensible et ce, alors même qu'elle le poussait dans les derniers retranchements de la patience, il la vénérait. Encore. Toujours. Sans ciller, ignorant totalement les deux hommes et son ancien collaborateur, Maël gardait les yeux ancrés dans les prunelles de la divine Calderón. Mais bon... On va pas s'arrêter là-dessus, hein... C'est pas comme si j'avais pas l'habitude de te voir sauter à la gueule de tout ce qui bouge. Quant à me faire une raison... Je n'en vois pas l'utilité. J'ai consacré ma vie à ce boulot ; tout ceci m'appartient. Personne n'en serait là si je n'avais pas été là. Alors je n'ai aucune raison de rester sur la touche. Je ne crois pas avoir jamais sous-entendu que je quittais le business en m'exilant à Lewis... Oubliant momentanément Soledad, tout en se jurant de la remettre sérieusement à sa place un peu plus tard, Lehman figea un regard assassin sur Graham et afficha un petit sourire carnassier. T'es bien silencieux, Graham... Qu'est-ce qui se passe ? Tu te sens mal d'avoir trahi ton meilleur ami ? T'en fais pas pour moi va, tu me connais, je sais rebondir. Faut te reprendre maintenant... T'as pas glander grand chose ces neuf dernières années, mais là c'est plus la même ! Si c'est avec Sol que tu comptes collaborer, va falloir que tu te mouilles un peu ; sans quoi vous vous ferez flinguer dès votre première rencontre avec les colombiens. Allez, éclaire-nous de ta lumière ; la galanterie a des limites, Soledad a assez parlé. Impose-toi... A moins que tu comptes t'écraser devant Sol autant que tu t'écrasais devant moi ? Dans ce cas, j'ai rien dit... Maël lança à son ex-associé un regard à la fois provocateur et curieux. Monter Graham contre Soledad n'était pas dans ses objectifs, mais si cela pouvait animer un peu la conversation et rendre la situation encore un peu plus précaire qu'elle ne l'était déjà, alors il ne s'en priverait pas. Dire que Graham n'avait pas fait grand chose ces dernières années n'était pas entièrement vrai. Bien sûr, par son assurance et son aisance naturelles, Quinn avait presque éclipsé son équipier aux yeux de tous, y compris à ceux de Carlos ; et Graham avait peu à peu prit l'habitude de déléguer pour ne devenir bientôt qu'une ombre accrochée aux chausses de Maël. Mais s'ils en étaient arrivés là, c'était bien évidemment parce que ce dernier l'avait voulu. Lehman aimait son travail. Il aimait prendre les commandes et déléguait très difficilement, même à ceux à qui il avait accordé sa confiance. Néanmoins, même s'il avait su effacer Graham par sa seule présence, il était à présent curieux de voir ce dont celui-ci était capable. Il avait passé des années derrière lui à l'observer travailler et Quinn attendait de lui qu'il se montre digne de celui qu'il avait considéré comme le seul homme digne de travailler avec lui.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeDim 6 Mar - 11:35

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Toujours rien à voir, mais toujours ♥ ...


    Prenant un malin plaisir à narguer son compagnon, Soledad laissait son doigt se perdre dans le jeu amusant de caresser le contour du verre plein d’alcool. Que ce silence résonnait de manière si douce à son oreille. L’on aurait dit qu’il n’y avait plus que deux personnes à cette table. La salle plongée dans le noir complet, deux projecteurs, l’un éclairant cet homme à l’allure arrogante, dangereuse et si séduisante, l’autre éclairant cette espagnole au charme exotique, provocateur et hypnotique. Ce silence était comme le coup d’envoi d’une lutte acharnée entre deux passionnés. L’un inébranlable de par son éloquence, l’autre imbattable de par son impulsivité. Comment espérer quelques survivants après une telle tornade. Ce silence paraissait durer une éternité. D’un simple regard, les deux adversaires semblaient délimiter les règles du combat, règles qui n’avaient pas changé depuis leur vie en couple. 1ère règle, ne pas tenter de tuer l’autre, 2ème règle ne pas menacer l’autre avec une arme quelconque, 3ème règle – rajouté à la liste quelques temps après les premiers ébats – accepter que l’autre ne respectera aucune de ses deux règles et donc être vigilent pour sa vie. En gros ce ne sont pas des règles très compliquées à retenir. A la première réponse de Maël, Soledad lui renvoya un sourire tout aussi amusé qu’exagéré. Elle murmura alors quelques mots dans ses dents, que seul le client qui était assis juste à côté d’elle pouvait se vanter d’avoir entendus, pendant que Maël tirait fièrement sur sa cigarette.
    Il n’y a que la haine qui m’ait aidé à prendre ton révolver, la drogue n’a fait que me faire rater ma cible …

    Surpris, lorsque Soledad tourna sa tête dans la direction de son voisin, celui-ci dévia brusquement le regard comme si une certaine peur l’habitait. Soledad quitta alors son sourire pour froncer les sourcils. Elle avait beau aimer ce jeu de provocation, ce n’était pas bon pour elle et si elle ne faisait pas attention, elle allait perdre sa vengeance. Mis à part faire souffrir son ancien amant, elle n’avait aucun projet. Si celui-là échouait, elle ne pouvait même pas imaginer où elle se retrouverait. Elle se devait donc de réussir sa mission coûte que coûte. C’est alors que Maël reprit la parole et que Soledad, docile, le laissa parler sans chercher à fuir le regard. Tout ce qu’il disait était vrai et, mise à part sa première phrase sous-entendant l’importance de son côté « furie » qui sommeillait encore en elle, elle ne pouvait pas lui reprocher de clamer haut et fort ses droits et ses biens même si cela devenait rébarbatif. C’est alors que, sans prévenir, Maël décala son attention vers Graham. Il n’avait même pas encore prononcé un seul mot qu’une peur instinctive avait envahit l’espagnole. C’était sa guerre et elle seule pouvait prétendre à un espoir de victoire. Si Graham était ajouté dans la conversation et qu’il sabotait son projet en faisant pire pour essayer de faire mieux, elle serait capable de l’étriper à mains nues. Encore un point sur lequel les deux tourtereaux se rejoignaient, la difficulté de déléguer. Deux fortes têtes dont leur arrogance était accompagnée de leur besoin de bien faire. Si l’on oubliait Maël, Soledad n’avait confiance en personne. Et encore, cette confiance avait disparu lorsque celui-ci lui planta un couteau dans le dos en l’abandonnant. Depuis, la méfiance avait toujours été le traite mot dans ses relations avec les autres. Les hommes et même les femmes qu’elle estimait sur cette terre pouvaient aisément se compter sur les doigts d’une main et Graham était loin d’en faire partie. C’est pourquoi le plan de Maël d’introduire Graham dans la conversation lui glaça le sang avant même que la balle ait été lancée.

    Maël démarra alors sa grande tirade et Sol put constater avec fierté autant qu’avec déception que sa peur avait été justifiée. Maël avait fait exactement ce qu’elle s’était imaginée qu’il pourrait faire. Les grands esprits se rencontrent. Le même esprit tordu, la même vigueur dans le comportement qu’il soit verbal ou non verbal et surtout le même talent pour ignorer les limites de la bienséance. Il fallait agir vite. Hors de question de laisser Graham se faire berner par Maël et le laisser signer l’arrêt de mort de toute chance d’arriver à ses fins. C’est pourquoi elle tenta de prendre la parole.

    Maël, je …

    Une main vint alors se positionner de manière vulgaire mais déterminée devant son nez, la coupant dans son élan. La surprise était d’abord inscrite dans ses yeux pour ensuite laisser place à l’incompréhension. Elle porta alors son regard sur Graham, interdite. Car oui, le propriétaire de cette main n’était nul autre que l’insulté fusillant sans crainte l’insultant. Il tapa alors la table de son poing et se leva brutalement. Apparemment, quelque chose bouillonnait depuis trop longtemps à l’intérieur de ce corps svelte.

    Je t’interdis de me parler sur ce ton ! 9 ans que tu me marches dessus, maintenant c’est finit ! Tu comptes me faire passer pour le méchant devant nos nouveaux contacts mais ce que tu ne dis pas, c’est que tu es l’homme le plus arrogant de cette planète et que travailler avec toi peut être un véritable calvaire. Impossible de discuter, tout doit être fait selon tes plans et basta. C’en est trop !

    Ces paroles, presque hurlées, avait imposées un silence dans tout le restaurant. Le souffle haletant, reprenant peu à peu ses esprits après cette pulsion libératrice, Graham regarda autour de lui, embarrassé, donna un rapide signe de tête au gérant des lieux en signe d’excuse et se rassit tout en prenant son temps pour se réinstaller. Cependant, il n’avait pas encore perdu toute sa détermination et regarda alors ces deux hommes, aux sentiments mêlés, qui devaient choisir si oui ou non, conclure ce soir était une bonne idée.

    Maël a toujours été le meilleur mais croyez-moi, travailler avec lui est loin d’être une tâche facile. Vous voulez de l’efficacité ? J’ai été à ses côtés pendant 9 ans, je sais donc comment il travaille et faire affaire avec nous vous offrira le bonus d’une coopération agréable et ouverte.

    Sol, les yeux écarquillaient, n’arrivait pas à le croire. Pour une fois que ce n’était pas elle qui craquait la première, elle en restait choquée. En tant normal, elle en aurait voulu à Graham. Se permettre un tel débordement, dans un restaurant en plus, il n’y avait plus qu’à prier que ses clients ne relèvent pas ce manque de discrétion. Il n’y avait qu’elle qui avait le droit à cet erreur. Cependant, il s’était plutôt bien rattrapé. Avoir attaqué la fierté de Maël sans avoir prit de gant de cette manière, il en fallait du courage. Peut-être avait-il juste été inconscient, prit de désespoir. Peu importe, la curiosité de Soledad en avait été chatouillée d’où le fait que, directement après que Graham ait terminé son show, son regard se soit posé sur Maël. C’était comme si ses clients passaient en second plan. En effet, Graham venait d’affirmer, haut et fort, qu’il avait trahit Maël et qu’en plus, il comptait lui voler ses techniques tout ceci mélangé dans un slogan disant « Je suis Maël, sans ses défauts ». Il fallait l’oser quand même et, pour être honnête, Soledad ne donnait pas cher de sa peau. L’un des deux hommes à impressionner, celui qui semblait le plus haut dans la hiérarchie, se racla la gorge et prit enfin la parole.

    Allons messieurs, nous n’allons pas nous énerver pour des enfantillages pareils. Ce n’est pas un lieu pour de telles gamineries, aussi je vous prierais de vous reprendre.

    Il semblait contrarié mais en même temps il avait de quoi être satisfait. Il assistait à une étrange transformation qu’il pourrait bien tirer à profit.

    Et si nous rendions la situation plus claire. Mr Lehman, pourquoi êtes vous ici exactement ?

    Apparemment, il essayait de faire redescendre la tension. Soledad, distraite pendant un moment par la réaction de son client, reporta son regard directement dans les yeux de Maël. Pourquoi était-il ici … quelle raison allait-il donné ? Sans le lâcher des yeux, elle se permit d’empoigner à nouveau le verre de son roi pour le porter à la bouche et profiter de cette délectable substance. « Vas-y mon chéri, parle, je t’écoute », soufflaient ses yeux profondément ancré sur ce personnage mystérieux qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer.
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Lon S. Mercury
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeLun 7 Mar - 4:08

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SOLEDAD & MAËL



Parce que Neil Young est un génie

Lehman avait posé sur son ancien associé un regard brûlant de curiosité emprunt d'un certain amusement. Tout le monde, dans ce milieu, savait qu'il appréciait Graham pour sa loyauté, sa simplicité et son calme à toute épreuve. Il était clair que celui-ci avait été un puissant atout lors des nombreuses négociations qui avaient pu opposer Maël aux latino-américains. Graham était un homme qui inspirait la confiance et cette sérénité qu'il affichait sans cesse ne laissait que peu de place au doute. C'était d'ailleurs ceci qui avait poussé Quinn à s'attacher à cet homme et à en faire son allié et même son ami. Aveuglement, il avait accordé énormément de crédit à ce collaborateur sans lequel il n'aurait jamais pu mettre les pieds dans ce business. Et si Maël lui était très reconnaissant de lui avoir offert cette occasion de se faire une place, personne ne pouvait cependant nier que Graham manquait cruellement d'ambition. Ambition que Lehman possédait, lui, en quantité très suffisante, permettant ainsi au duo de fonctionner. Et même si cela avait légèrement fonctionner aux dépends de Graham, cela leur avait toutefois permis une ascension fulgurante dans le milieu et leur avait offert une place enviée de beaucoup. Et, à présent, si l'on parlait toujours de Maël sans Graham et jamais de Graham sans mentionner Maël, ce dernier n'éprouvait aucun remord pour avoir agi comme il l'avait fait. Il avait su monter à bord du navire lorsque celui-ci était passé à proximité et si son équipier s'était simplement contenté de s'y accrocher tout en restant à l'eau, ce n'était pas son problème. Lehman n'avait jamais été du genre à tendre une main secourante et il ne le serait jamais ; qu'il s'agisse de ses amis ou non.

La réaction de Graham surpris et contenta Maël. Enfin ! Enfin celui qui avait été son fidèle associé se montrait digne de son amitié. Enfin il s'exprimait. Jamais encore l'homme n'avait osé parler ainsi à Lehman et personne ne pouvait lui en vouloir, étant donné l'assurance et la présence physique dont ce dernier était capable de faire preuve. D'ailleurs, si Graham avait tenté de s'imposer durant ces neuf dernières années, il se serait sans doute fait vivement remballer par l'homme auquel il aurait essayé de tenir tête. Mais, bien évidemment, jamais Maël ne reconnaitrait cette mauvaise foi dont il était sujet et se contenta alors d'observer la scène qui se déroulait sous ses yeux et d'afficher un sourire cynique devant la rébellion de celui qui, encore une semaine plus tôt, était son ami. Ce dernier s'était d'abord levé en frappant violemment la table avec son poing, faisant trembler verres et couverts ; un comportement de Quinn ne lui connaissait pas et qui peignit l'étonnement sur ses traits. Une surprise qui disparue dès les premières paroles de Graham. Patiemment, sans laisser trahir ne serait-ce qu'une lueur de mécontentement, Lehman attendit que son collaborateur ai terminé son show. L'homme finit par se rasseoir et ce fut les derniers propos tenus par ce dernier qu'il eu le plus de mal à supporter. Ce crétin osait crier au et fort qu'il le poignardait dans le dos. Pire encore... Il prétendait pouvoir faire mieux que lui ! Soudain légèrement irrité, Maël ne laissa à personne le temps de s'immiscer dans la conversation et répondit à son ancien équipier avec cette répartie déconcertante qui était la sienne.

- Si t'as pas été capable de t'imposer face à moi, faut t'en prendre qu'à toi Graham. Une petite lueur brillait méchamment dans le regard que Maël posait sur son ex-collaborateur, tandis qu'il tirait longuement sur ce qui restait de sa cigarette. T'as eu neuf ans pour prouver ce dont tu étais capable, mais tu marches à reculons ! T'as jamais montré le désir de prendre seul les commandes du moindre contrat. Tu fuis devant la difficulté. Et tu le prouves encore aujourd'hui en me poignardant dans le dos ! Même ça t'as pas été foutu de le faire en face. Lehman se radoucit brusquement, tout en continuant impitoyablement sur sa lancée. Graham l'avait trahi et s'était lancé sur le sentier des quatre vérités. Aussi, puisque que le temps était à la franchise, Maël n'éprouva aucun remord à descendre son adversaire devant ses potentiels contacts. Tu es le seul responsable de ton manque d'ambition, Graham ; tu te laisses piétiner depuis toujours sans broncher, alors ne rejette pas cette faute sur moi. L'homme marqua une courte pause, sembla réfléchir, puis ajouta tout en affichant un rictus amusé. Dis moi... C'est bien avec Soledad que tu comptes faire équipe désormais ? Je croyais pourtant que tu étais fatigué de l'arrogance et de l'obstination ? Tu la connais pourtant, tu sais bien qu'elle est pire que moi ! Elle ne t'accordera jamais sa confiance et pour ce qui est de déléguer, je ne me prononcerai même pas ! Tu veux t'imposer ? Tu veux montrer ce dont tu es capable ? Mais ouvre les yeux ! Avec Sol tu ne vas pas te faire marcher dessus, tu vas te faire démolir... Se redressant légèrement, Maël laissa cruellement le sourire s'étaler sur son visage. Avoue-le Graham... Tu aimes cette position de faiblesse, tu aimes rester sur la touche. Finalement, ça t'arrange bien de voir les autres prendre des risques pour toi. Tu fous rien et tu en retires quand même des avantages... Tu nous a dégoté le bon plan en fait. Finalement satisfait, Lehman termina sa tirade d'une voix menaçante. Et ne me dis plus jamais ce que je dois faire ou non. Ta trahison t'a retiré tout droit de parole sur ma personne.

Sur ces dernières paroles, Maël détourna définitivement son attention de l'homme qui l'avait trahi et reposa un œil provocateur sur la femme qu'il chérissait. Décidé à donner le coup de grâce, il s'apprêta à reprendre la parole quand l'un des deux clients l'interrompit. Les propos de ce dernier commencèrent par amuser Lehman avant de le priver de tout sourire. Il se foutait pas mal de sa réputation auprès de ces deux hommes, mais il se devait pourtant de conserver une certaine crédibilité à leurs yeux s'il espérait que ses paroles aient un quelconque impact sur eux. Ainsi, la question qu'il lui posa finalement, le déstabilisa légèrement. Pourquoi donc était-il ici ? Évidemment, il ne pouvait jouer la franchise et avouer qu'il n'était là que pour détruire les plans des deux traitres de la soirée. Un homme comme Cleveland se serait laisser aller à lécher les bottes hypocritement de ces deux hommes, les couvrant d'éloges et prétendant vouloir faire équipe avec eux. Ce ne serait pas le cas de Maël. Rester dans les bonnes grâces des clients de la sulfureuse espagnole n'était pas dans ses intentions. Les années, il avait appris à préférer marchander uniquement avec les bolivars et les colombiens. Des contacts certainement plus dangereux et imprévisibles, souvent bruts de décoffrages, mais qui n'y allaient pas par quatre chemins et Quinn avait toujours su à quoi s'en tenir avec eux. Aussi, les potentiels clients de Soledad ne l'intéressaient pas et n'avait donc aucune bonne raison de prétendre s'intéresser à ce qu'ils avaient à offrir. Finalement, il préféra donc atteindre le summum de la prétention et leur donner une minuscule part de sincérité... Quittant momentanément la magnifique Calderón du regard, il porta son attention sur l'inconnu et lui répondit sans même un sourire.

- Je l'ai dit. Tout ceci m'appartient et je ne laisserai personne détruire ce que j'ai mis si longtemps à construire. L'épanouissement de ce marché repose sur sa crédibilité ; je me réserve donc le droit de garder un œil sur tous ceux qui tenteraient de mettre la main à la pâte ; surtout quand cela concerne mon ancien associer. Je ne me permettrais pas de m'approcher de qui que ce soit ayant déjà fait ses preuves, mais vu ce n'est ni que le cas de Graham, ni celui de Soledad... Saleté d'hypocrite à la noix... Maël osait prétendre se trouver en ces lieux doté des intentions les plus honorables. Graham et Soledad ne seraient pas dupes, bien évidemment. Tous deux se doutaient bien qu'il se foutait éperdument des nouveaux venus, persuadé qu'aucun ne parviendrait à lui faire de l'ombre ; préférant observer ces dits nouveaux de loin, les regardant se casser la gueule en beauté. Restait donc à voir si ces deux hommes se laisseraient convaincre par ce semblant de sincérité que Lehman affichait. Il est vrai qu'avec mes récents problèmes avec la justice, certains pensent que je suis fini, mais à la différence de ces deux personnes avec lesquelles vous espérez établir le contact, je n'ai plus rien à prouver ; je n'ai même pas à justifier ma présence en ces murs... Maël était sur le point de tourner la situation à son avantage. Si ses propos étaient complètement déplacés et emprunts d'une détestable arrogance, son charisme faisait tout le travail et rendait ses paroles tout à fait acceptables. Mais bien évidemment, l'homme était conscient qu'une seule personne à cette table était capable de renverser irrémédiablement la tendance et faire pencher la balance de l'autre côté. Soledad était là et tant qu'il ne l'aurait pas réduit définitivement au silence, il n'arriverait rien. La réduire au silence... Ceci étant un but qu'il ne parviendrait certainement jamais à atteindre. La solution à ce problème aurait été de flinguer la divine créature à cet instant même, mais bien évidemment, Quinn ne pouvait se résoudre à supprimer la seule personne qu'il aimait vraiment dans ce bas-monde. Le regard de Maël dévia de nouveau en direction de cette dernière et, l'affrontant d'abord silencieusement, lui promettant d'un simple coup d'œil qu'il ne lâcherait pas le morceau, il finit par lâcher d'une voix franche, sans même prendre le temps de mettre des gants. Au fait, Sol... Explique-nous donc pourquoi tu souhaites collaborer avec Graham, alors que tu pourrais très certainement convaincre ton cher Cleveland de te joindre à sa partie ? Curieusement, j'ai du mal à comprendre tes motivations et ce qui te pousse à t'attacher à mon associer, auquel nous savons tous que tu ne feras jamais confiance. Puisqu'on en est aux confidences, autant en profiter pour éclairer les lanternes de ces messieurs. Ils ont l'air perdus. Non sans une certaine insolence, Maël jeta un très bref coup d'œil aux clients avant de reporter toute son attention sur la magnifique jeune femme. A son tour d'essayer de convaincre ces gentlemen que sa motivation n'est pas uniquement la vengeance.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeJeu 10 Mar - 12:41

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Alors comme ça, tu veux du Johnny ...

    La balle ne cessait de rebondir dans les deux camps. Aucune minute de répits n’était accordée et les témoins de ce jeu aussi sournois que pervers avaient intérêt à suivre car aucun récapitulatif ne leur serait accordé. Vous allez me dire, pourquoi suivre alors que si l’on prenait une loupe on pouvait facilement se rendre compte que toute cette histoire ne les concernait pas ? Il n’était pas conseillé de relâcher son attention tout simplement car la conversation pouvait d’une minute à l’autre basculer vers un danger beaucoup plus concret. Même si ils ne s’en rendaient pas compte, être attentif devenait de plus en plus une marque de leur instinct de survie que de leur soucis de politesse. Car oui, malgré que Maël s’adressait à Graham et que les clients de Sol s’adressait à Maël, la conversation n’impliquait que le roi et la reine de l’échiquier. Depuis quand un pion avait-il un quelconque droit ? Si vous regardez bien, vers qui se dirigeait le regard de Maël après sa longue tirade moralisatrice ? Après que Maël eut finit de remettre son ancien ami à sa place, les deux adversaires s’étaient affrontés silencieusement du regard. Maël n’avait pas attaqué Graham, Maël avait attaqué Sol en profitant de régler ses problèmes personnels par la même occasion. En tout cas, c’était comme ça que Sol le prenait. Elle accusait intérieurement Maël de s’en prendre directement à elle, bien qu’elle ne relevait même pas l’idée de légitime défense. Toujours pareil … il n’avait pas changé d’un poil. Toujours aussi arrogant, manipulateur, incorrect envers elle. Elle le détestait autant qu’elle l’aimait et ce mélange provoquait en elle une force tout aussi puissante qu’instable. En effet, si on regardait bien, ces deux dernières années avaient été plutôt sage de son côté. Aucun accident majeur, aucune catastrophe particulière l’impliquant d’une quelconque manière. Elle avait de nouveau été réduite à cet état de soumission qu’elle connaissait si bien depuis sa jeunesse, l’interdisant d’être elle-même avec ces défauts qui n’appartenaient qu’à elle. Tout ceci était de la faute de Maël. Paradoxale n’est-ce pas ? Pendant 4 ans il lui avait permis d’être elle-même à 100%, lui assurant sécurité et plaisir pour accompagner sa folie et après, il l’avait enchaîné à cet état de frustration, cette demande perpétuelle de vengeance et de fierté blessée, la rendant comme à ses débuts, impuissante. Sa fierté était tout autant son meilleur atout que son plus grand ennemi. Comment vaincre la belle ? Il suffisait de l’inhiber comme Maël avait su si bien le faire. Mais voilà, ne faite pas l’erreur de reparaitre devant elle après ça, elle risquerait de pointer un révolver sur vous. Et oui, aussi étrange que cela puisse paraitre, la simple vu de Maël avait réveillé la véritable Soledad et l’espace d’une soirée – quelques semaines plus tôt – elle avait retrouvé toute cette splendeur qui constituait son charme.

    Ecoutant d’une oreille distraite Maël qui réglait ses comptes avec Graham, notre espagnole au sang chaud sentait la température monter peu à peu. Combien de temps allait-elle encore tenir avant l’explosion ? Sentant son self-control défaillir, elle s’alluma une cigarette pendant qu’à ses côtés, Graham luttait difficilement contre Maël. Il devenait presque livide perdu entre l’envie de s’énerver et celle de se terrer six pieds sous terre. Soledad allait devoir réagir. Tout tournait en faveur de Maël et ça, elle ne pouvait l’accepter. C’est alors que, au moment où Maël chercha à prendre la parole pour l’aborder, il fut coupé par l’invité – voulu – de cette table. Soledad commença alors à appréhender. Maël ne semblait pas avoir finit d’attaquer le camp adverse et elle allait devoir subir une autre attaque alors que son calme commençait déjà à perdre du terrain. Et voilà, la question de son client posée, à peine le silence avait repris de plus belle que Maël repartit dans sa lancé et dévisagea Soledad par ses simples paroles. Pourquoi Graham plutôt que Victor ? La réponse était si évidente, si simple. Le cœur battant, Soledad avait craché trop d’hypocrisie pour la journée. Son besoin de franchise lui engourdissait ses membres. Elle voulait se retenir mais elle en devenait incapable. Et oui, elle était loin d’être comme Maël. Si identique mais à la fois si différent. C’était sans doute ce qui créait cette complémentarité. Négocier, faire des compromis, mentir en faisant des promesses, très peu pour Sol. Elle préférait dire ce qu’elle pensait et ne cherchait pas à donner le choix à l’autre de se plaindre. C’est en ça qu’elle n’était pas très maligne. Impulsive quoiqu’il arrive, Soledad n’était pas de ces personnes à adapter son comportement. Elle était vraie et spontanée et c’était sans doute ce qui lui couterait la vie … si ce n’était pas la cocaïne. C’est pourquoi, elle ne chercha pas à vomir des absurdités comme son ancien compagnon tout en tentant, bien sûr, de ne pas trop en dévoiler. C’est pourquoi, après avoir fusillé de plus belle Maël du regard, elle répondit sans le quitter des yeux.

    Pourquoi je ne veux pas travailler avec Victor ? Parce que ça me donne envie de vomir de voir sa tête tous les jours.

    Dit-elle sans ménager son audience. Cette haine qui bouillonnait en elle … à force de s’interdire de se lâcher gestuellement, elle n’arrivait plus à contrôler parfaitement ses paroles et se défoulait par des comportements verbaux. Cependant, elle devait se reprendre, ne pas donner à Maël de quoi être fier. Elle tira alors sur sa cigarette tout en reposant son regard sur son adversaire.

    Je préfère le voir seulement le soir … dans notre lit.

    Premier mensonge. Avoir exorcisé son mauvais esprit en avouant à la table son malheur conjugal l’aider à se calmer un peu apparemment.

    Et s’il te plait Maël, arrête de tout ramener à toi. Tu te prends pour Carlos ? Tu te crois aussi puissant que lui ? Tu penses avoir vécu une vie aussi trépidante que lui ? Alors c’est que tu es stupide.

    Son cœur s’emballa de nouveau. Soledad avait envie de cracher sa colère, tout envoyer valser. Comment Maël faisait-il pour provoquer une telle force et surtout une telle rage en elle ? Rage, désir, pulsion, peu importe ce que c’était, dans tous les cas, cela dépasser son gabarit de petite fille.

    ¿ Cuál cretino, por qué hace falta que me deje embarcar en sus problemas? ¡ Si solamente podía degollarlo en el mismo lugar y acabarlo una buena vez para toda con esta historia!

    Sur ce, elle finit cul sec le verre de Maël et sentit l’alcool monter peu à peu. Pas étonnant qu’elle n’arrivait pas à se contrôler, avec tout ce qu’elle avait bu avant de venir, stressée de savoir comment l’affaire allait se passer, et sans avoir mangé en plus. Elle posa le verre sur la table sans essayer de doser la force de son bras. Elle planta alors ses grands yeux dans ceux de son véritable amant et inonda son visage d’un sourire malicieux agrémenté d’une voix suave. L’alcool lui permit d’évacuer cette haine qu’elle avait emmagasinée.

    Tu sais quoi, Maël, tu as tellement la trouille de pas y arriver que tu ne cesses de casser les oreilles de tout le monde avec tes « je suis le meilleur, je suis celui qui a construit ça et ça et ça ». Tu n’es qu’un pauvre humain qui a peur de l’échec et qui marche sur tout le monde pour combattre son complexe.

    Sans se départir de cette nouvelle douceur dans sa voix, de cet élan de séduction et de féminité qu’elle avait si souvent masqué privilégiant son côté furie, elle se leva doucement, posa un genou sur la table, laissant à découvert la peau de ses jambes, comme un amuse-gueule à ses spectateurs masculins, prit appuie avec un de ses pieds sur sa chaise juste derrière, posa ses deux mains en plein milieu de la table, snobant sans scrupule ses artifices décoratifs tel que le couvert, et fixa son visage juste en face de celui qui faisait chavirer son cœur. Reine, ayant élu cette table comme son trône, elle se trouvait maintenant au milieu de ce cercle très privé de dealer. Et pourtant, elle n’avait de yeux que pour Maël. Penchée, son décolleté se laissa emporter par l’apesanteur permettant au premier effronté venu d’apercevoir ce que la nature lui avait fournit en guise de poitrine si il se donnait la peine de se pencher à son tour. Ses yeux grands ouverts, sa bouche entre-ouverte, son sourire satisfait sur les lèvres, elle approcha encore un peu son visage vers celui de Maël pour n’avoir plus qu’à prononcer un murmure pour se faire comprendre.

    Toi et moi, on le sait, lança-t-elle dans un souffle. Notre vie ne tient qu’à un fil, alors pourquoi ne pas en profiter ?

    Agrandissant son sourire, elle se mordit la lèvre inférieure telle une enfant désireuse de gouter le fruit défendu. Elle sentit alors une pression sur son bras dénudé. C’était Graham.

    Sol … je crois que tu devrais redescendre … Tu ne devrais pas …

    Il semblait peu confiant et s’arrêta de lui-même de parler, conscient que ses paroles n’intéressaient que le mur derrière lui. Il chercha alors à avoir une emprise plus forte sur son bras, plus déterminée. Sa voix se fit alors autoritaire.

    Sol, s’il te plait !

    Elle dévia alors le regard brusquement vers lui, furieuse d’être interrompu. Elle se repositionna sur sa chaise, contrariée et continua de fumer sa cigarette qu’elle avait coincée entre ses doigts pendant son show.

    Ne sois pas jaloux, reprit-elle de son petit rire cristallin en direction de Graham comme si elle avait oublié toute impression de gêne.

    C’est alors que, l’ignorant complètement, elle se concentra sur les deux personnes qu’elle était venue impressionner.

    Vous comprenez maintenant ? Je suis celle qui est capable d’amadouer le grand et l’unique Ismaël Lehman. Je suis celle qui a su le supporter durant quatre longues années. Croyez-moi, personne ne peut me résister.

    User de son charme pour obtenir ce qu’elle désirait c’était ce qu’elle faisait de mieux. Jusqu’ici, cette fameuse technique n’avait encore jamais échoué. Son regard perçant, son sourire sensuel, sa peau lisse … elle ne s’était encore rien refusée.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeVen 11 Mar - 0:57

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SOLEDAD & MAËL


Graham était totalement sorti de l'esprit de Maël. Ce dernier venait d'assommer son ancien collaborateur à coups de pelle et celui-ci n'avait rien trouvé à y redire. Rien ne changeait. Graham avait désespérément tenté de sortir de l'ombre de Lehman sans y parvenir. Il avait suffit de quelques vérités bien placées pour qu'il s'enterre de nouveau dans ce silence qu'il observait habituellement en compagnie de Quinn. Facile. C'était facile pour Maël... Seule Soledad était capable de parsemer sa vie de difficultés et d'obstacles ; c'était pour ça qu'il l'aimait. Parce qu'elle lui tenait tête, parce qu'elle savait le faire souffrir, parce qu'elle l'obligeait à dépasser ses limites, il l'aimait. L'homme réservait donc à la femme de sa vie toute son attention. Son regard, aveugle aux autres protagonistes de la table, dévorait la sublime créature d'une passion endormie par la curiosité. La belle Calderón ne tarda pas à répondre. Emprisonnant son ancien amant dans un regard emprunt de haine, elle lâcha quelques paroles qui firent exploser l'orgueil de Maël. Satisfait, ce dernier se laissa confortablement aller dans son siège, savourant cette victoire à laquelle il ne s'attendait même plus. Ce qu'il considérait comme un véritable triomphe sur son rival suffit à endormir sa méfiance. Oubliant momentanément qu'il se trouvait devant Soledad Ainara Calderón et que celle-ci ne laissait rien au hasard. Ce qu'elle finit par ajouter, telle une sentence, lui fit donc l'effet d'un coup de massue, réveillant douloureusement sa fierté, faisant exploser cette arrogance qu'il affichait sous le nez de tous. Blessé, l'homme tua la jeune femme du regard, lui promettant silencieusement une vengeance qui lui ferait amèrement regretter ses mots. S'enfermant à son tour dans un mutisme qui en disait long sur sa soudaine contrariété, Maël laissa Sol terminer son petit numéro, acceptant presque impassiblement toutes les piques qu'elle lui envoya cruellement en plein visage, sachant que le moment de sa revanche s'approchait un peu plus à chaque seconde qui passait...

Cependant, Soledad semblait bien décidée à sortir le grand jeu et convaincre ses futurs clients qu'elle possédait bien plus que les atouts nécessaires à la négociation. Bientôt sourd aux paroles mêmes de la divine Calderón, Maël se laissa ensorceler par la beauté qui se penchait désormais sur cette table, telle une déesse se délectant du sort des mortels. Oubliant momentanément sa colère, il se délecta de ce visage à nouveau si prêt du sien, de ce regard enjôleur, de ces lèvres offertes qu'il ne rêvait que de posséder, de cette poitrine sur laquelle il ne pu s'empêcher de loucher... Comment résister à un tel pouvoir de séduction ? Même Lehman, pourtant si difficile à convaincre et à séduire, ne pouvait que sombrer sous l'emprise de Soledad. Et il ne parvenait même pas à détester cette autorité presque totale qu'elle avait sur lui. Oh ça oui, il rêvait de profiter de l'instant présent avec cette divine créature. Là, maintenant, aveugle à tout ce qui pourrait venir se placer au centre de leur intimité qu'il ne désirait que retrouver. Des pensées qui ne restèrent que pensées... Soumis, il ne pouvait qu'accepter cet enchantement dont il était victime et se rassasier silencieusement de ce corps que Dame Nature avait eu la bonté d'offrir à cette femme merveilleuse. Un léger détail aida pourtant Quinn à retourner brusquement à la réalité. Un détail d'importance en fait, puisqu'il s'agissait de la main que Graham avait posée sur le bras de la belle Calderón. Instantanément, le désir que Maël avait pu éprouver pendant ces vingts dernières secondes s'évanouit, ne laissant place qu'à cette jalousie qu'il commençait à bien connaître. Serrant les poings, l'homme jugea qu'il était temps de mettre fin à cette mascarade. Une mascarade qui l'avait pourtant amusé au départ, mais qui ne lui laissait désormais que le profond goût de l'amertume. Fusillant son ancien associé de ce même regard qu'il avait réservé à Soledad une minute plus tôt, il écouta d'une oreille distraite les dernières paroles que celle-ci adressa à ses clients. Aucun doute, cette femme savait comment tourner la situation à son avantage et il était certain qu'elle se montrerait très douée en négociations. Enfin, encore fallait-il qu'elle réussisse à mettre la cocaïne de côté, ce que bien évidemment, Maël la savait totalement incapable de faire.

Conscient que le moment de sa revanche sur Graham ne saurait plus tarder, Lehman réussi une dernière fois à afficher une once de sérénité. Sans même accorder le moindre crédit aux trois hommes attablés en leur compagnie, snobant littéralement le cendrier posé à quelques centimètres seulement de sa main, Maël écrasa ce qu'il restait de sa cigarette sur la table et, sans même un sourire, se leva. Rendait-il les armes ? Plus ou moins... Considérant qu'il avait suffisamment semé le doute dans l'esprit des potentiels clients de l'espagnole et que ses paroles résonneraient à jamais dans leur crâne respectif, et surtout conscient qu'il ne tiendrait plus longtemps avant de s'en prendre physiquement à Graham, il préférait les laisser tous les quatre à leurs négociations. D'un pas lent, loin d'avoir terminé son show, Quinn contourna la table, passant sournoisement dans le dos de son ex-associé et se prit à relever la toute première provocation de Soledad. Évidemment, il ne pouvait la laisser prononcer le nom de Cleveland sans intervenir. ▬ Je comprends Sol... Tu préfères éviter de voir ton Victor à la lumière du jour et m'imaginer à sa place dans l'obscurité et la chaleur du lit conjugal... Très flatteur, chérie, mais je doute qu'il soit à la hauteur de mon talent et parvienne à te faire oublier ma prévenance. ▬ Un dernier sourire vint se balader sur ses lèvres. Un sourire dénué de tout amusement qui ne servait qu'à appuyer ses dires. ▬ Et cesse donc de me comparer, Sol... Parce que oui, que ça te plaise ou non, personne ne m'arrive à la cheville. Et si j'ai Carlos dans ma poche, c'est justement parce que je ne m'aplatis pas devant lui comme tous ses hypocrites qui croient atteindre le sommet en lui léchant les bottes. ▬ Passant juste derrière Graham, il s'arrêta momentanément dans son dos, telle une promesse de représailles. ▬ A ton tour de te faire une raison, très chère... J'ai plutôt bien réussi pour un gars qui a la trouille, tu ne trouves pas ? ▬ Maël arriva enfin derrière la sulfureuse espagnole. Pendant une seconde, il hésita. Puis, accrochant le regard des deux hommes que Soledad avait choisi comme clients, il poursuivit sur sa lancée avec toute l'élégance dont il était capable. ▬ J'ignorais que mon travail consistait à se comporter en véritable catin... Ou alors... ▬ Les prunelles de l'homme se posèrent instantanément sur son ancien équipier. ▬ Me serais-je trompé ? Graham rassure-moi, t'as quand même pas l'intention d'ouvrir un bordel ? ▬ Et, sans même laisser à la magnifique Calderón le temps d'accuser ses paroles, il passa une main dans la nuque de cette-dernière, renversa sa tête sur le côté et lui vola un fougueux et furtif baiser qui ne trahissait que son désir de la posséder. Sans laisser ses lèvres s'attarder sur celles de l'espagnole, l'homme se redressa légèrement et glissa quelques mots à son oreille sans même prendre la peine de baisser la voix. ▬ Tes charmes sont incontestables, Sol... Personne ne peut en douter et nier que ta beauté dépasse celle de toutes les autres. Mais entre nous... Tu es loin d'être la seule à savoir m'amadouer... Tu crois vraiment que mon lit est resté vide depuis ma sortie de prison ? ▬

Instinctivement, Maël se redressa et recula légèrement. S'il était lui-même d'un naturel possessif, il savait que sa jalousie n'était rien à côté de celle de Soledad. Et même s'il se doutait qu'elle saurait se contenir devant ses clients, son instinct de survie le poussait à ne pas s'éterniser dans le dos de celle qu'il venait de provoquer le plus ouvertement du monde. Désormais satisfait, il salua les deux inconnus d'un simple signe de tête, tout en ajoutant d'une voix lourde de sous-entendus. ▬ Messieurs... Je vous souhaite bien du courage ! ▬ Puis, sans un regard à Graham, Lehman tourna les talons et disparu en direction de la sortie. Dehors, il s'assit de nouveau sur le banc qu'il avait adopté plusieurs dizaines de minutes plus tôt et reposa un regard amer sur la sortie du restaurant. Il devinait que celui qui avait été son ami devait penser s'en être plutôt bien sorti, mais Maël ne le laisserait pas s'en tirer comme ça. S'allumant une nouvelle cigarette, l'homme entreprit de nourrir sa colère de ses plus sombres pensées ; imaginant Graham dans les bras de celle qu'il aimait ; ses mains sur ses hanches ; sa bouche contre la sienne... Sa jalousie n'était désormais qu'un brasier assoupi qui ne cherchait qu'à s'enflammer de plus belle.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeVen 11 Mar - 10:22

Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Johnny10

    Le regard sagement posé sur ses deux clients potentiels, la tête « légèrement » enivré par l’alcool, Soledad se déconseilla fortement, en son fort intérieur, de croiser de nouveau le regard de Maël. Tout d’abord car son score à l’éthylotest serait une bonne raison pour expliquer l’apparition d’un tel désir qu’elle éprouvait tout d’un coup pour lui, mais aussi car elle redoutait sa contre-attaque. Soledad avait fait son petit show, s’était amusée, avait enlevé les barrières que la bienséance s’entêtait à lui imposer mais il était l’heure maintenant pour elle d’en payer les conséquences et elle était loin d’y être préparée. Il pouvait faire si mal parfois … juste avec ses mots, juste avec sa voix … Il était capable de lui arracher son cœur et de le balancer dans une tondeuse électrique. Pourquoi devait-elle être obligée de supporter sa méchanceté … Parce qu’elle l’aimait ? Parce qu’elle ne pouvait plus se passer de lui et que son corps tout entier recherchait cette sensation unique qui n’était plus qu’un lointain souvenir ? Ce n’était pas une raison suffisante. Soledad ne se laisserait pas bercer par de telles sottises. Elle se devait de l’affronter uniquement parce qu’il devait payer pour être ce qu’il était. Tout lui était offert et quelqu’un se devait de le remettre à sa place. Dotée de l’arrogance nécessaire, Soledad accepta ce rôle, consciente qu’elle était la seule à en être capable. C’est pourquoi, malgré que son regard soit posé sur les deux inconnus de cette soirée, elle était aux aguets ne pouvant dévier réellement son attention de Maël. Qu’allait-il faire ? Allait-il s’énerver ? Sort qu’il ne réservait généralement que pour les grandes occasions. Allait-il se moquer d’elle ? Chose qu’il faisait un peu trop souvent au goût de Soledad et qui avait le don de la faire sortir de ses gongs.

    Se perdant dans ses craintes et ses probabilités, son regard fut interpellé par le bruit d’une chaise frottant contre le sol. Sa tête fit, en un temps record, un mouvement de 90° degré pour aller se porter sur cet élément perturbateur qui avait déjà était identifié. Partait-il ? Ou se levait-il juste afin d’administrer la punition la plus créative qui lui passait par la tête à notre Calderòn ? Les yeux écarquillés, surprise de cette attitude, Soledad suivit du regard son bourreau. Celui-ci, d’un pas lent, semblait vouloir faire le tour de la table. En réalité, Soledad repéra que Maël s’approchait dangereusement d’elle et ne pu contrôler cette petite accélération cardiaque lorsqu’elle s’en rendit compte. Cependant, ce n’était pas suffisant pour empêcher un sourire à prendre refuge sur ses lèvres. Sourire provoqué par les premières paroles de son agresseur. Du grand Maël … toujours fidèle à lui-même, toujours aussi créatif. Soledad le reconnaissait bien dans cette première phrase et n’en fut même pas piquée. Même la phrase suivante ne réussi pas à dérober son sourire. Que pouvait-elle faire … jamais il ne comprendrait. Elle allait devoir le laisser dans son délire mégalomaniaque et s’y accoutumer. Ce n’était pas comme si elle n’en avait pas été capable pendant 4 ans. Cependant, à cette période, c’était différent. Elle était avec lui. Plus il se valorisait, plus, forcément, il la valorisait indirectement et donc, plus elle aimait ça. Cette fois-ci, c’était légèrement différent. Plus il se valorisait, plus il dénigrait Sol c’est pourquoi, quoiqu’il ferait, quoiqu’il dirait, elle n’hésiterait jamais à le remettre à sa place. Ensuite, vint la première véritable insulte qui lui fit perdre tout cynisme. Une catin ? Soledad ? Celle qui avait longtemps été considérée comme une reine ? Il y avait de quoi être vexé et, connaissant le personnage, on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle encaisse l’insulte aussi facilement. Son changement d’humeur avait été perceptible, son visage provocateur se transforma en un visage meurtrier. Visage qui, contre toute attente, se dérida lorsque Maël fit entrer Graham dans la conversation. Maël pensait-il vraiment qu’il s’était passé quelque chose entre eux deux ? Elle avait de quoi se sentir humiliée qu’il puisse la croire capable d’une telle bassesse – malgré le coup qu’elle lui avait fait avec Victor – mais elle le connaissait trop bien pour cela. Cela puait la jalousie et ne pouvait que la satisfaire. Elle récupéra alors toute sa splendeur, passant outre la comparaison avec une prostituée. Son orgueil avait été caressé dans le sens du poil et provoquait en elle un sentiment d’extase.

    Sentiment qui se verra bafoué plus vite qu’elle ne l’aurait cru. Arrogante, suffisante, hautaine, elle regarda droit devant elle alors qu’elle sentait Maël se rapprochait tout doucement. Elle ne lui ferait pas le plaisir d’une nouvelle confrontation visuelle et se bornerait coûte que coûte à le snober royalement. C’était avec cette maigre technique que Soledad pensait s’en sortir … Poor Thing. Elle sentit alors une main se posait sur sa nuque et, son manque de vigilance lui coûta tout d’un coup plus à elle. En un rien de temps, elle fut balancée en arrière et un baiser lui fut accaparé. Incapable d’agiter les paupières, Soledad se laissa faire de surprise et de plaisir. Aussi fougueux que furtif, ce baiser lui laissa un goût amer lorsqu’il se transforma en un simple souvenir. Refusant toujours de croiser le regard de cet homme aux pouvoirs démesurés, elle luttait contre son pouls perdant la tête. C’est alors qu’une voix non murmurée résonna dans son cerveau. Figée, elle comprit sans difficulté les insinuations du traitre. Une sensation envahit tout son corps, la poussant à vouloir se lever et mettre une gifle à celui qui avait tant de facilité à la blesser, mais elle en était incapable. Devenue catatonique, elle ne cessait de repasser en boucle les dernières paroles de Maël dans sa tête. Elle ne l’avait même pas vu partir. La haine monta alors peu à peu. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire qu’il couche ailleurs ? Elle ne s’était quand même pas imaginée qu’il lui resterait fidèle jusqu’à la nuit des temps, même séparés quand même ?! Peu importe, ce sentiment de fierté trainé à terre était bien réel. C’est pourquoi elle commença à s’en vouloir. Elle se reprochait d’être aussi faible, aussi … soumise. Elle en avait presque envie de pleurer. Et oui, Soledad restait une femme avant tout. D’une sensibilité aussi labile que les ailes d’un oiseau, elle pouvait se montrer extrêmement émotive un jour et se réveiller le lendemain, capable d’abattre quelqu’un avec une froideur déconcertante. Cependant, elle ne pleurerait pas. La haine était trop importante en elle et lui permettait de redoubler de force. Elle se devait de se débarrasser de cet horrible sentiment qui lui empoignait le cœur, dont elle n’osait lui attribuer de nom, et ceci n’était faisable qu’en se débarrassant de Maël. Chose qui n’était capable que si elle obtenait vengeance. L’éjecter de son milieu, de sa maison, était beaucoup plus efficace que de lui ôter sa vie.

    S’étant perdue dans ses pensées, Graham s’inquiéta de ne voir aucune réaction dans les yeux de sa nouvelle partenaire. D’ailleurs, il n’y avait pas que cela qui l’inquiétait. L’expression des personnes dans lequel il avait misé sa vie était loin d’annoncer un bon présage. Apparemment, toute cette mise en scène était loin de leur avoir plu. Dépassé par les événements, encore et toujours, il cherchait de l’aide auprès de la cour royal.

    Ca va Soledad ? Tu veux quelque chose ?

    Sortant de ses pensées et de ses envies de meurtre, le regard de notre espagnole voyagea entre Graham et les deux autres personnes. La situation semblait clairement critique, mais était-elle vraiment en état d’arranger les choses ? Saleté de Maël. Qu’est-ce qu’il avait bien joué son coup. Il avait tenté de décrédibilisé Sol mais se rendant compte que cela n’était pas suffisant, il avait changé de technique et avait gagné la partie. Qu’avait-il fait ? Il avait tout simplement réduit Soledad au silence. Il l’avait attaqué plus personnellement qu’il n’aurait jamais pu le faire, non pas pour lui faire perdre son contrat, juste pour l’empêcher de l’obtenir. Et il avait réussi. L’image de Maël dans les bras d’une autre se faisant de plus en plus persistante dans sa tête, Soledad était incapable de continuer dans de telles conditions. Tout simplement parce que Soledad était une reine et qu’elle avait besoin d’être dans un certain confort pour se mettre à travailler. Confort qui se résumait à une sérénité d’esprit qu’elle était loin de retrouver dans le chaos qu’avait provoqué Maël en elle. Elle se leva alors, d’un seul geste et, sans même offrir un dernier regard à ses invités, prononça ses dernières paroles.

    Je crois que nous devrions reporter ce diner. Ca ne sert à rien de continuer comme ça.

    D’une voix grave, monotone, impassible, neutre, froide, Soledad tira sa dernière révérence avant de s’approcher de l’accueil pour récupérer son manteau. La voix de Graham se fit alors entendre. Surpris, alerté de voir comment les choses tournaient et de voir qu’il avait sans doute fait une grave erreur, il regarda ses deux bourreaux d’une expression désolé.

    Je suis vraiment désolé de ce malencontreux accident. D’habitude, tout se passe très bien, c’est juste Maël qui aime bien faire parler de lui et qui ne supporte pas être écarté d’un quelconque projet.

    Les deux hommes semblaient perplexes et regardaient Graham d’un œil sévère. Intérieurement, ils étaient déchirés. Feraient-ils une bonne affaire en s’alliant à eux ou serait-ce l’erreur de leur vie ? Etaient-ils en mesure de prendre un tel risque ? Graham, n’interprétant que trop bien leur expression, paniqua devant l’échec.

    Il faut que nous nous revoyions. A ce moment là, nous pourrons prendre une décision.

    C’est alors que son regard fut attiré par le bruit de la porte du restaurant s’ouvrant. C’était Soledad qui s’échappait.

    Veuillez m’excuser.

    Graham courut alors vers un serveur, intima de récupérer son manteau et sortit à toute vitesse afin de rattraper la belle. Fort heureusement, elle n’avait pas eu le temps de s’éloigner et il la rattrapa alors facilement, lui attrapant le bras pour la forcer à s’arrêter. Etrangement, il n’y avait plus personne dans les rues. Pas même un chat. Soledad, le regard méchant, regardait Graham sans le voir. Dans sa tête, de nombreuses idées de vengeance trottaient avec toujours cette même phrase qui revenait, « Tu crois vraiment que mon lit est resté vide depuis ma sortie de prison ? ». Pourquoi cela la gênait-elle à ce point ? Elle refusait de l’admettre. S’avouer qu’elle état potentiellement …. Jalouse serait pour elle, la pire des défaites. Non, il allait juste payer pour son affront. Il l’avait traité de catin tout de même ! Graham, lui, comprenait très bien que la jeune femme était bouleversée et c’est pourquoi il la prit alors brusquement dans ses bras. Offusquée, Soledad le repoussa. Elle avait eu son lot de mauvaise aventure pour la soirée, il n’allait pas non plus s’y mettre celui-là. Graham reprit alors de plus belle, horriblement vexé par ce refus, tout en la maintenant par les deux bras.

    Ecoute, Soledad, je suis aussi chagriné que toi de voir comment la soirée s’est déroulée. Tu n’imagines même pas à quel point d’ailleurs. Ce diner, c’était ma seule chance. Si ça ne mène à rien, j’aurais tout perdu, tout tu m’entends ?

    Le pauvre, il était désespéré. Il venait de réaliser, de digérer tout ce qu’il s’était passé et s’était réécouté les menaces que Maël avait énoncées à son égard.

    Tu ne peux pas me laisser tomber Sol. Tu n’en as pas le droit. C’est toi qui m’as entrainé dans ce merdier, il faut que tu m’en sortes maintenant.

    L’espagnole, fronçant les sourcils en sa direction, n’avait aucunement l’intention de se sentir responsable pour quoique ce soit. Si tout avait raté ce soir, c’était en partie à cause de lui. Il avait été une proie si facile pour Maël. Elle l’avait utilisé comme pion mais il était tombé au premier round. En quoi lui était-elle redevable ? Cherchant à se défaire de son étreinte, insinuant clairement qu’il n’obtiendrait rien, il sembla que le message fut mal passé. En effet, devant cette réaction qui ne faisait que l’enfoncer dans son désespoir, Graham entraina Sol contre lui et lui vola un baiser. Soledad, dégoutée, tenta de s’en défaire et, quand elle y parvint, leva alors le bras pour aller violemment imposer sa main contre la joue de son récent coéquipier. Cependant, son geste fut stoppé, prémédité par Graham. Sol se retrouvait donc seul face à ce grand blond, une main en l’air emprisonnée par celle de ce dernier. Décidemment, sa colère ne faisait qu’augmenter de minute en minute.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeSam 12 Mar - 5:51

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SOLEDAD & MAËL
ϟ before night falls



Dis-moi que tu connais ^^

Assis de l'obscurité, on ne pouvait deviner le Maël que les bouffées opaques qu'il rejetait dans les ténèbres de la nuit. Il semblait que le monde ai déserté cette rue immense pour le laisser se morfondre silencieusement dans sa solitude. Sa main gauche reproduisait incessamment le chemin familier qui menait sa cigarette à sa bouche, tandis que la droite soutenait faiblement sa tête, le coude posé contre le dossier du banc. Les minutes qui suivirent lui parurent des heures, si bien que le doute s'insinua lentement dans son esprit. Peut-être n'avait-il eu aucune crédibilité auprès des clients de Soledad... Peut-être que son petit numéro n'avait finalement eu aucun impact auprès d'eux et n'avait fait que renforcer la parole et l'influence de l'espagnol et de son toutou. Non, décidément Lehman ne parvenait pas à savourer sa victoire. S'il avait d'abord pensé avoir réduit Sol au silence, s'il avait cru avoir fait de son rendez-vous une simple comédie uniquement destinée à faire perdre leur temps aux deux inconnus, il ne lui restait désormais qu'une violente amertume qui ne semblait plus vouloir quitter son bas-ventre. Le pire ? Il savait exactement quelle était la principale cause de son malaise. L'amour qu'il continuait inlassablement de porter à cette femme unique qu'il avait côtoyé pendant près de quatre ans. Un amour qu'il savait indestructible, mais que ses paroles parvenaient immanquablement à ébranler. Chaque mot qu'il prononçait, chaque geste qu'il faisait dans le seul but de prouver à Soledad qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui - et vice-versa - l'éloignait de lui et nourrissait ce désir de vengeance qui, il le savait, brûlait sournoisement dans les entrailles de la sublime Calderón. Et le plus paradoxale... Il avait voulu cette situation, il l'avait provoqué. Et même à présent que la peur flirtait imperceptiblement avec sa colère, il continuait à désirer ce désordre. Il aimait cette relation plus que chaotique qui était la leur. La peur ? Oui. Il ne pouvait chasser cette idée que, tôt ou tard, l'un finirait pas tuer l'autre. Cela avait déjà failli se produire quelques semaines plus tôt et si Maël avait échappé de justesse aux bras de la Mort, il était conscient que cela n'avait été qu'une question de chance. Une chance éphémère qui finirait par lui faire défaut un jour ou l'autre. Alors non... Parce que Quinn avait peur de perdre définitivement Soledad, parce qu'elle lui manquait plus que tout autre chose, parce qu'il sentait que cette situation confuse commençait à échapper à tout contrôle... Il ne réussissait pas à savourer cette victoire pourtant évidente. Et malgré ça, pour rien au monde il ne désirait mettre fin à ce désordre qu'il avait provoqué en abandonnant la belle espagnole. Cela serait pourtant si facile... Des excuses et un repenti sincère suffiraient certainement. Mais comment réussir à se faire pardonner quand son seul regret n'était pas d'avoir trahi la femme qu'il aimait, mais simplement de la voir lui échapper un peu plus à chaque minute qui passait ?

Victime de son indécision, Maël comptait impatiemment les secondes qui le séparaient de sa vengeance. Loin de vouloir offrir à la sublime Calderón la moindre marque de regret, il n'aspirait pour le moment qu'à faire regretter à Graham la seconde où il avait décidé de retourner sa veste. Cela fait, il le punirait ensuite d'avoir oser s'approcher de Soledad ; ce qui, aux yeux de Lehman, était bien pire encore que le coup de poignard qu'il lui avait enfoncé cruellement dans le dos. Quand enfin le bruit caractéristique d'une porte que l'on ouvre et qui se referme brutalement se fit entendre, Quinn émergea brusquement de ses rêveries et posa un regard enflammé sur la silhouette qui marchait vivement sur le trottoir d'en face. Soledad... Seule... D'abord surpris, l'homme se laissa à admirer cette ombre si féminine et si déterminée, dont même le pas décidée trahissait un profond désir de revanche. La porte du restaurant s'ouvrit à nouveau, interrompant Maël dans son émerveillement et transforma instantanément sa passion en haine. Son ancien collaborateur venait d'apparaître et rejoignit la sulfureuse espagnole en quelques enjambées. Lehman resta immobile, sachant que la moindre précipitation pourrait conduire sa vengeance à l'échec. Cependant, la scène qui se déroula bientôt sous ses yeux ne lui laissa ni le temps, ni l'envie de persévérer dans sa patience. Malgré l'obscurité qui entourait le couple, Maël ne manqua aucun détail du comportement des deux "tourtereaux". Il ne rêvait pas. Soledad venait bien de s'abandonner dans les bras de ce traître dont il se jura d'avoir la peau.

Quinn venait de sauter en bas du banc et se dirigeait résolument vers Graham et sa "maîtresse", l'envie de tuer lui carbonisait méchamment les entrailles. Oh oui. Son ex-associé venait tout simplement de signer son arrêt de mort et ce qu'il devina comme étant un furtif baiser décupla son désir de meurtre. Graham allait souffrir ; il y veillerait personnellement. Ce judas mourrait dans une mare de sang, il le supplierait même de mettre fin à ses jours. Avait-il conscience que l'espagnole tentait de repousser son "agresseur" ? Non. Trop occupé à élaborer le plan de sa vengeance, l'esprit hanté par ce baiser pourtant dépourvu de toute passion, l'homme restait aveugle à cette évidence qui perçait les ténèbres de la nuit. Ce n'est que lorsque Maël arriva à proximité des deux protagonistes, avisant la main qui manqua de s'abattre contre la joue de Graham, qu'il comprit. Pendant une fraction de seconde, il resta là, interdit, comprenant enfin ce que son ancien collaborateur était en train de faire. Instantanément, sa jalousie s'évanouit pour ne laisser place qu'à une haine profonde. Une haine qu'il afficha le plus sereinement du monde, alors que sa main se portait instinctivement à son arme. En un pas, Maël se retrouva dans le dos du traître et apposa le canon de son revolver contre la nuque de celui qui osait lever la main sur la reine des reines. D'un seul geste, il arma le pistolet, tandis que son visage se teintait d'une cruelle folie. Lehman s'était toujours distingué de ses pairs par cette répugnance qu'il affichait à priver qui que ce soit de sa vie. Oui, il ne tuait que lorsqu'il n'avait pas le choix. Alors quoi ? Était-il prêt à mettre toutes ses convictions au placard pour simplement venger l'honneur de la femme qui avait partagé sa vie ? Très certainement.

▬ Donne-moi une seule raison de ne pas le faire. ▬ La voix de Maël était calme, mais marqué d'une cruauté qu'il ne se connaissait pas lui-même. Tout son être trahissait une tranquillité feinte qu'un simple brasier ardent au creux de ses prunelles parvenait à démanteler. Intérieurement, l'homme bouillonnait, la moindre parcelle de chair exigeant vengeance, tandis que ses entrailles se mouvaient douloureusement dans son bas-ventre. Une fois encore, le plus inconsciemment du monde, Soledad prouvait l'emprise qu'elle exerçait sur son ancien amant. Tout, il était prêt à absolument tout pour elle. Même à tuer. Il n'était même plus question de son honneur à présent ; la trahison de Graham avait bel et bien été relégué au second rang. Empoignant finalement celui qui avait été son plus fidèle ami par la manche, le forçant à lâcher le poignet de l'espagnole, il le plaqua contre un arbre tout en le couvrant d'un regard emprunt d'une folie sadique. Sans plus de cérémonie, il pointa son arme sur le pied de Graham et pressa la détente. La détonation étouffée par le silencieux qu'il avait au préalable vissé sur le canon, la balle alla sans un bruit se loger dans sa cible. Quant au cri de douleur que Graham s'apprêta à pousser, Maël se chargea de le réduire au silence en balayant son visage d'un violent coup de poing. Collant son revolver contre la gorge du traître, son visage à quelques centimètres seulement du sien, Lehman parla d'une voix menaçante. ▬ Trouve-moi une seule bonne raison de pas te flinguer sur place. ▬ Pour la première fois en neuf ans, Maël donnait enfin la parole à son associé. Bien malheureusement, celui-ci ne semblait plus vraiment en état de répondre. La peur se lisait sur son visage et personne ne pouvait l'en blâmer. D'ailleurs, pouvait-il vraiment empêcher Lehman de le tuer ? Non... Celui-ci n'avait aucune raison de l'épargner. Et même s'il en existait une, cela ne serait pas suffisant. En réalité, une seule personne était capable d'empêcher Quinn de commettre l'irréparable. Soledad, bien évidemment. Et celle-ci était totalement sortie de son esprit. Tremblant de douleur, inconscient au danger décuplé auquel il se soumettait en prenant la parole, Graham tenta finalement une réponse, oubliant momentanément qu'il n'avait jamais été quelqu'un de très éloquent. ▬ Sans... Sans moi tu n'en serais pas là, Maël. ▬ C'était vrai, bien évidemment, mais guère convaincant. La bouche de Maël se fendit en un rictus carnassier. ▬ Mauvaise réponse. ▬ Une seconde fois, l'homme arma son revolver...
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeDim 13 Mar - 9:40

Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Depp_d10

    Bouillonnant, la haine exprimée par son regard accusateur, Soledad se vit privé de l’usage d’une de ses mains. Pas si bête que ça, elle savait que si elle levait l’autre, Graham n’aurait aucune difficulté à la désarmer de nouveau et elle serait donc complètement paralysée. Le pouls criant sa désapprobation, Graham avait au moins eut le mérite de lui faire oublier Maël ne serait-ce que quelques secondes. Alors qu’elle était sortit le cœur lourd, douloureux, saignant, avec l’image persistante de Maël dans les bras d’une autre dans la tête, maintenant, tout ce qu’elle pouvait penser, c’était à comment elle allait faire payer l’impertinence de cette vermine. Vermine parce qu’au final, il ne lui aura causé plus de soucis qu’autre chose. Il y avait fort à parier que c’était de sa faute si Maël avait eut vent de ce diner et, de plus, il s’était montré si faible … Soledad avait peu l’habitude de s’entourait de ce genre de sous-catégorie. Rien qu’avec ça, elle était à son taux maximum de dégoût. Même si il essayait de la violer sur place, elle ne pouvait pas plus le mépriser. Et oui, Soledad était comme ça, montant très rapidement la température et considérant que lui manquait un minimum de respect était tout aussi pire que de l’affronter volontairement. Mais bon, on ne la changera pas. Une main prise au piège, les solutions qui se proposèrent à elle se faisaient rare. De toute façon, ce baiser volé, ce viol à son intimité, cette insulte à croire qu’elle pouvait se mélanger avec quelqu’un comme lui – et oui, cela traversa aussi la tête de Soledad, l’arrogance même – méritait amplement tous les châtiments possibles. Mais peut-être avait-elle parlé trop vite … Dans tous les cas, elle savait comment elle allait répondre. Fusillant du regard sa future victime, elle s’apprêta à lancer l’assaut ultime jusqu’à ce qu’un élément perturbateur coupa court à toutes ses intentions. Malgré la noirceur de la nuit, Soledad put très clairement distinguer les formes de Maël juste derrière Graham. Formes rendues très flou de par la faible volonté de la lune d’éclairer ses brebis égarées, mais qui apparaissaient très clairement aux yeux de Sol qui ne pouvait oublier une leçon aussi bien apprise. Elle le connaissait par cœur que ce soit physiquement ou moralement. Elle le reconnaitrait entre mille. Voilà pourquoi après avoir été surprise de constaté son retour, elle ne frissonna pas d’entendre sa voix rompre ce silence.

    Elle ne remarqua pas tout de suite le révolver menaçant son attaquant, mais l’émotion qu’exprimait celui-ci parlait d’elle-même. Un frisson de peur lui paralysa tous les muscles de son visage. Impuissante, Soledad assista à la scène, ne pouvant intervenir tant qu’elle n’avait pas remis les événements dans l’ordre dans sa tête. Telle une spectatrice, elle assista à sa libération tandis que Maël empoigna son adversaire par la manche pour aller le plaquer contre un arbre. Instinctivement, Soledad caressa son poignée rescapé, découvrant que l’emprise de Graham s’était faite plus forte qu’elle n’avait voulu l’admettre. Lâchant des yeux pendant une seconde le duo, elle sursauta lorsqu’elle entendit un coup de feu. Le coup de feu. Celui-ci qui avait, sans précédant, attaqué de pied de Graham, commandité par son ancien amant. La proximité de Soledad ne lui permit pas de profiter des bienfaits du silencieux et s’empara alors de son attention pour aller le reposer sur ses prétendants. Rare était les fois où Soledad avait eut l’occasion de le voir dans un tel état. C’était arrivé quelques fois, pendant qu’ils étaient encore ensemble, mais elle pouvait les compter sur les doigts de la main. C’est alors qu’un sentiment familier la transperça de nouveau. Ce coup de feu, cette haine, la replongea à nouveau dans le passé. Elle revit une situation qui datait des débuts de leur relation. Cela ne faisait alors que quelques mois qu’ils sortaient ensemble, et la passion avait été rarement aussi forte entre les deux. Leur ascension se faisait fulgurante, il devenait, à eux deux, les tous puissants de leur univers, de la coke. Un soir, alors que Soledad attendait sagement Maël à leur appartement avec une petite surprise – aussi coquine que vous voulez bien l’imaginer ( huhu) – un autre homme apparu à sa place. Il réclamait vengeance car Maël avait empêché un de ses plans visant à l’envoyer au top au détriment du respect pour les affaires. A cause de Maël, il avait tout perdu. Même Sol s’était retrouvée impuissante face à une telle colère. Maël était arrivé juste à temps et montra à Sol des traits de sa personnalité qu’elle n’avait jamais cru possible. Un sentiment de désir l’envahit sans qu’elle n’en demande l’exécution. Elle qui avait eut peur, se retrouvait maintenant prisonnière d’un désir qu’elle n’avait alors jamais ressentit et qui, par la suite, avait continué à se faire rare. Ce soir là fut immortalisé par une des plus belles parties de jambes en l’air que le couple pu s’offrir.

    L’étrange similitude des deux situations, en tout cas des deux états de Maël, força Soledad à se soumettre au principe du conditionnement et lui imposa ce désir qu’elle ne connaissait plus. Cependant, les temps avaient changé. De par son passé, Soledad s’était endurcit, était devenue encore plus indépendante qu’elle ne l’était déjà et bien que ce désir fut extrêmement dur à combattre, elle trouva sans peine de nombreux arguments pour aider sa haine à reprendre le dessus. Dommage, le couple ratait une occasion en or de vivre de nouveau une des plus belles merveilles de la nature (mon dieu, chuis en forme XD). Tout ça à cause de leur arrogance, leur fierté, leur aveuglement. Revenant à la dure réalité, Soledad assista, sans bruit, à un Maël impulsif détruisant toute possibilité de sensation au niveau du visage de son ennemi. Soledad sentit alors une impression désagréable lui ballonner l’estomac malgré son peu d’intérêt pour le pauvre cri de Graham. D’où cela pouvait donc provenir ? Soledad ne mit pas longtemps avant de mettre le doigt dessus. Elle devait intervenir, elle ne pouvait pas se laisser faire comme ça. Maël était en train de lui marcher sur les pieds, autant par son intervention que par son ignorance de la belle espagnole. Le temps que Soledad comprennent son peu de possibilité et l’urgence de la situation, Maël avait déjà porté son arme contre la gorge de sa victime et semblait prêt à tirer le coup fatal sans aucun scrupule. Furieuse mais surtout, vexée, notre sulfureuse espagnole s’approcha des deux combats, se positionna à côté de Graham de manière à se trouvait le plus en face possible de Maël et, d’un geste magistral, donna une des plus belles gifles qu’il ne lui avait été donné d’offrir à celui à qui elle avait donné son cœur.

    Tu as perdu le droit de me défendre depuis longtemps maintenant alors je t’interdit de te mêler de mes affaires ! Si tu veux te venger de ton collègue, tu le feras après que j’ai finit mon tour.

    Telle une mère reprochant à son enfant de n’en fait qu’à sa tête, Soledad n’avait pas résigné sur l’intonation de sa voix et s’était permise un ton des plus accusateurs. Cependant, c’était réellement ce qu’elle ressentait au fond d’elle. La trahison de Maël quelques années plutôt remonta à la surface et la féminité de Soledad s’en voyait bafouée.

    Première chose, reprit-elle d’un ton plus propice à la conversation mais toujours aussi autoritaire, je t’interdis de m’empêcher de me venger de crétins comme Graham. Deuxième chose, je t’interdis de tuer des gens avec aussi peu de précautions. Si tu te fais prendre par la police, je n’aurais plus aucune chance de te faire payer pour ce que tu m’as fait et ça je le refuse. Et dernière chose, finit-elle en appuyant ses dernières paroles et en s’approchant de Maël pour défier son regard de manière plus imposante, je t’interdis de m’ignorer de cette manière.

    La Soledad vexée, piquée était aussi perceptible que la haineuse.

    Et d’abord, reprit-elle en s’écartant légèrement, je suis la plus en droit de le tuer que toi. M’obliger de cette manière est pire que n’importe quelle trahison, lança-t-elle de son air le plus naturel.

    Graham assistait impuissant à deux charognards se disputant sa viande fraiche. Non, il ne pouvait pas mourir comme ça. Ce n’était pas digne de tout le travail qu’il avait fourni depuis maintenant plus de 10 ans, bien même avant qu’il rencontre Maël. Il fallait qu’il trouve une solution. Le visage amoché, saignant, hurlant de douleur, il se devait de rester concentrer et de ne pas se laisser bercer par l’envie de fermer les yeux et de s’endormir paisiblement, loin de tout ce bruit. C’est là que, dans un moment de lucidité, il se rappela. Comment avait-il pu oublier ? Comment, dans un moment aussi important, avait-il pu oublier !! Son arme, dormant tranquillement dans le bas de son dos, ne demandait qu’à rendre justice, sa justice. Profitant d’un moment d’inattention de ses deux bourreaux pour sa personne, il s’empara discrètement de sa porte de sortie et, d’un geste tremblant, dirigea le canon de son arme en direction de Sol. Cette dernière, surprise du retournement de situation, ne semblait pourtant pas être envahit d’une peur particulièrement intense. A ses yeux, Graham avait perdu toute crédibilité. Le moment où il lui fera peur est donc bien loin de voir le jour. De plus, toute l’attention de son agresseur était posée sur Maël. Le regard menaçant, Graham n’avait de yeux que pour celui qui l’avait soumis pendant près de 9 ans.

    Alors Maël ? On fait moins le malin maintenant hein ? Si tu tires, c’est sûr que mon dernier réflexe sera de shooté ta petite princesse. D’ailleurs, qu’est-ce qui m’en retiens vraiment hein ? Vous êtes tous les deux pourris, pas un pour rattraper l’autre. Ah, ça, c’est sûr, vous allez bien ensemble. Je ne sais pas comment la terre fait pour supporter deux vermines comme vous. Quelqu’un devrait lui abréger ses souffrances en vous éliminant.

    Perdant complètement la tête, Graham se laissait aller sans même chercher à mesurer ses mots. Désespéré, il avait du mal à croire qu’il pourrait s’en sortir vivant. Tremblant, instable, il était devenu une bombe à retardement qui pouvait exploser à n’importe quel moment. Bien sûr, n’allez pas croire que Soledad était la personne idéale pour ralentir le compte à rebours.

    Laisse tomber Maël, il n’osera pas. Tant que personne d’autre ne lui en donnera l’ordre, il ne le fera pas.

    Graham, vexé, posa alors ses yeux sur ceux de l’espagnole. Dans sa tête, les idées fusaient. Comment osait-elle ? C’était-elle qui ne valait rien ! Lui il était juste réaliste. Sa main se mit alors à trembler de manière plus importante. C’était comme si il avait – enfin – l’intention d’agir. Soledad, fronçant les sourcils face à cette imprévisibilité, recula instinctivement d’un petit pas, ce qui sans doute lui sauva la vie. En effet, comme si une intervention divine venait se mêler de leurs petits problèmes, un bruit retentit dans la rue, un chat sans doute ou autre, toujours est-il qu’il surprit Graham et provoqua un nouveau coup de feu. Il avait tiré. Graham avait tiré.


Dernière édition par Soledad Ainara Calderòn le Jeu 17 Mar - 23:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeLun 14 Mar - 7:29

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SOLEDAD & MAËL
ϟ before night falls


Le doigt sur la détente, Maël se prépara à tirer. Il se prépara ? Pas vraiment non... Le cœur hanté par une rage sourde, l'orgueil et l'arrogance gonflés à bloc, il n'avait en réalité aucune conscience de ce qu'il faisait. Ou plutôt si. Il en avait pleinement conscience. Si bien qu'il ne ressentait même plus le besoin, ni même l'envie, de réfléchir. Le moindre de ses gestes était automatique, instinctif, comme guidé par une habitude ô combien factice. La colère était là, son alliée, sa force, cette nouvelle associée tout aussi fidèle que Graham avait pu l'être par le passé. Une collaboratrice au grand cœur, silencieuse, dont la loyauté n'était plus à prouver. Car oui, c'était dans ces moments de haine et de violence que Lehman se montrait le plus éloquent et le plus convaincant. Rien ni personne ne semblait pouvoir l'interrompre ; il avançait tête baissée, sa seule cible présente dans son esprit, avec cette assurance que son irritation décuplait, ravivant ce charme magnétique que tous lui connaissait. Non, jamais encore son amertume ne l'avait trahi. Celle-ci l'aiderait bientôt à enfoncer cette gâchette pour la seconde fois, privant définitivement Graham de cette existence inutile qu'il vivait depuis des années. Tel était l'état d'esprit de Quinn à ce moment précis. Et dire que, quelques semaines plus tôt encore, il aurait mis sa propre vie entre les mains de son ancien équipier, partageant avec lui ses plans et ses appréhensions. Quel gâchis ! En moins d'une demi-heure, cet homme était passé d'ami à ennemi, de loyal serviteur à traître sans nom. Cet homme pour lequel Maël avait pourtant eu de l'estime, voilà qu'il ne méritait désormais même plus de vivre. Lui qui n'avait joué que le rôle de second pendant neuf ans ; lui qui n'avait jamais essayé de se mettre en avant ; lui qui avait passé sa vie dans l'ombre de Lehman, acceptant son sort comme s'il s'agissait d'une fatalité. Alors oui... Pourquoi laisser vivre cet homme dont la seule ambition se résumait de toute évidence à suivre le mouvement ? Dans un excès de rage, ignorant superbement la peur qu'il pouvait lire dans le regard de son ex-collaborateur, la pression de Maël se fit plus importante sur la détente...

Soledad. Encore. Toujours. Cette espagnole au regard ensorceleur que Maël, dans son soupir de vengeance, avait eu le culot d'oublier momentanément. Cette divine créature, dominatrice, dont seule la beauté égalait la fierté et l'hostilité. Oui, cette Soledad qui s'afficha ostensiblement à la gauche de Graham, le regard accusateur. Presque déconcerté, Lehman n'eut même pas le loisir de dévisager plus longuement ce charme surnaturel, une gifle monumentale vint se fracasser contre son beau visage. Décidément... Il les enchaînait ! Le souvenir de la dernière agression de la belle Calderón encore bien trop présent dans son esprit, Maël mis quelques fractions de secondes à comprendre ce qu'il lui arrivait. Accusant finalement le coup, l'homme oublia instantanément sa proie et posa sur la magnifique jeune femme un regard à la fois accusateur et défait. Qu'avait-il encore fait ? Une question silencieuse à laquelle Sol s'empressa de répondre avec toute l'arrogance et l'insolence dont elle était capable. Immobile, incapable de vraiment comprendre ce qui lui valait cette superbe baffe, Quinn ne pouvait ni rester concentrer sur les dires de son agresseuse, ni reporter son attention sur celui qu'il agressait. Quel trio ! Entre Graham qui s'en était pris à Soledad ; Maël qui s'en était pris à Graham et Soledad qui s'en prenait maintenant à Maël, il fallait s'accrocher pour suivre ! Non, vraiment, cette situation commençait vraiment à lui échapper. Avec un petit soupir exaspéré, incapable de réagir comme à l'accoutumé - entendez par là : rendre à la belle la monnaie de sa pièce - Lehman se contenta finalement de lever les yeux au ciel. Il aurait bien le temps de régler l'affaire Sol plus tard. Pour le moment, il avait un homme à tuer. Ignorant superbement la sulfureuse espagnole, le regard de Maël retourna se poser sur sa victime qui... Tenait un revolver entre ses mains tremblantes. Étrange... Pourquoi Graham le regardait-il tout en pointant son arme sur la jolie Calderón. Ce comportement défiait toute logique !

Sérieux, quel niais ce type ! Nan mais Graham, on t'as jamais dit de jamais quitter ta cible des yeux ? Tsss, tu fous la honte à Maël, là ! Va sérieusement falloir qu'il s'occupe de ton cas avant que tu détruises complètement sa réputation avec ton comportement à la con. Et pis ferme ta bouche, arrête de dire de la merde... Tu veux du shampoing pour la laver ? J'ai mon Petit Marseillais™ sous la main, si ça te tente... Non ? T'es sûr ? Dommage... Ça aurait peut-être pu t'éviter une balle dans la tête....

Encore sonné par cette gifle qui lui promettait une délicate et très gracieuse trace de doigts sur le visage au lendemain, Maël plongea un regard meurtrier dans celui qui, dès à présent (tu me pardonneras l'expression x)), le tenait pas les couilles. Ô combien il aurait préféré que Graham pointe son arme sur lui et non pas sur la femme qu'il aimait. Les paroles de l'homme qu'il menaçait toujours de son propre revolver résonnèrent douloureusement à ses oreilles. Graham pouvait aussi bien avoir tort que raison. Et si Lehman avait presque délibérément mis la vie de Soledad en danger quelques semaines plus tôt, écrasant sans cérémonie son mégot de cigarette sur la main d'un colombien qui la tenait en respect, il n'était pas vraiment enclin à réitérer l'expérience ce soir-là. Pourquoi ? Tout simplement parce que la cocaïne était absente dans son sang et que sa dernière confrontation avec la sulfureuse espagnole avait éveillé en lui des sentiments qu'il avait d'abord cru disparus. Et puis... Il ne pouvait décemment pas laisser son ancien collaborateur descendre sa bien-aimée alors qu'il ne lui avait pas fait payer tous ses affronts. Alors, non. Maël ne tenait pas spécialement à prendre le risque de voir le magnifique cadavre de la belle Calderón s'effondrer aux côtés de celui - bien moins agréable à regarder - de Graham. Interdit, Quinn, incapable d'ordonner à son doigt de quitter la détente de son arme, se contenta de tuer son ex-équipier d'un regard assassin. Ca te tue de voir que j'ai réussi et que t'es resté à la traîne, hein ? Tu... Interrompu par Soledad, l'homme se laissa envahir par un étrange sentiment. De nouveau, après deux longues années, elle et lui se tournaient vers la même cible. De nouveau, ils regardaient dans la même direction, avec les mêmes ambitions démesurées qu'ils étaient bien les seuls à comprendre. Et même si cette entente fictive et éphémère était provoquée par le fruit même de leur désaccord, Maël ne pu s'empêcher de trouver là une agréable œillade à leurs souvenirs communs. Une œillade qui se termina de la pire manière qui soit.

Un mélange de haine, de peur et d'humiliation pouvait se lire sur le visage déformé par la colère de Graham. Un chat hurla. L'homme sursauta nerveusement et appuya imperceptiblement sur la détente de son revolver. Poussé par un instinct qui n'avait absolument rien à voir avec sa propre survie, Maël se jeta sur le côté, entraînant la magnifique espagnole avec lui. Pendant une fraction de seconde qui lui paru une éternité, il ferma les yeux et du se faire violence pour parvenir à les rouvrir. Non, il ne voulait pas voir le résultat de sa lenteur et de ses erreurs. Se forçant à faire face à cette dure supposition qui semblait vouloir s'immiscer dans son esprit, Lehman ouvrit les yeux, s'attendant à trouver le cadavre d'une femme qu'il chérissait orner le trottoir, baignant dans un sang noir d'encre que même l'éclat lumineux de la lune ne pouvait éclaircir. Mais non. Maël retrouva une Sol bien vivante ; une Sol que son emportement avait simplement projeté à terre et qui semblait éprouver quelques difficultés à recouvrer ses esprits. Glacé par un soulagement palpable, Quinn se retourna cruellement vers Graham. Perdu, ce dernier ne semblait pas réaliser le danger auquel il s'exposait en restant là, immobile, le bras pendant lamentablement contre son corps. Un danger bien réel pourtant, personnifié par un Maël au regard presque maléfique. Un regard qui perça le fautif d'une cruauté sadique... Levant le bras, Lehman pointa son revolver en direction du cœur de celui qui l'avait trahi et, le plus froidement du monde, sans même un adieu, il l'abattit d'une balle en pleine poitrine. Sans la moindre grâce, le corps de Graham s'effondra sur le sol, tel un oisillon tombé d'un nid. Glacial, l'homme détourna son regard de cette masse sombre qui ne représentait désormais plus rien à ses yeux et s'approcha doucement de la divine Calderón qui, même prostré à terre, dégoulinait de grâce et de fierté.

Maël s'accroupit délicatement auprès de celle qui avait bien faillit perdre la vie. Les derniers événements semblaient avoir tout effacé. La gifle, la conversation tumultueuse qui les avait opposé plusieurs minutes plus tôt, l'autre gifle, les paroles cruelles de Soledad, la trahison de Lehman... Tout. Sans même prendre le temps de ranger son arme et avec toute la tendresse du monde, l'homme repoussa une longue mèche de cheveux noirs qui barrait le sublime visage de la jeune femme. Doucement, il passa sa main sous son menton et l'obligea à redresser la tête tout en plongeant un regard inquiet dans ses merveilleuses prunelles. Il savait que Soledad s'empresserait de balayer ce moment de tendresse et d'intimité. Il savait que son arrogance et sa fierté ne lui permettraient pas de rester à terre très longtemps et, qu'une fois debout, elle s'empresserait de lui faire regretter de lui avoir volé sa vengeance. Puis, rompant finalement le silence, il se risqua à une simple parole. Je ne t'ignore pas, Sol. Et je ne le ferai jamais. Du grand Maël... Tout simplement incapable de se contenter d'un simple ça va ?, il ne pouvait s'empêcher de répondre encore et encore aux provocations de la diva, tout en sachant pertinemment que cela ne pouvait les mener qu'au conflit. Toutefois, aucun défi ne perçait sa voix, juste une douce fébrilité perlé d'une angoisse loin d'être factice.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeJeu 17 Mar - 23:26

Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Blow-210

    Que d’orgueil dans un si petit corps. Tant de forces qui s’additionnent pour constituer une seule et même faiblesse. Droite, les sourcils froncés de prétention, le regard hautain, toisant son ennemi d’un œil critique et suffisant, Soledad ressentit tout de même un petit frisson de peur qui la fit reculer d’un léger pas changeant ainsi le destin de plusieurs personnes mais ne modifiant pas le fait qu’en une faction de seconde, la situation bascula. Un coup de feu se fit entendre et l’espagnole quitta instantanément son regard brulant de supériorité. Ecarquillant les yeux, il lui fallu un moment avant de comprendre que la douleur qu’elle ressentait, que la raison de la présence de sa tête contre le sol n’avait aucun rapport avec une balle potentiellement logée dans son corps. Soledad était en train de vivre un de ces rares moments, si unique qu’ils restaient gravés en elle à jamais, moments qui, étrangement, s’étaient pour une grande partie passés en compagnie de Maël. Je veux bien sûr parler de Soledad ayant peur. D’habitude, même si la situation lui échappait, l’espagnole prétendait avoir contrôle sur tout et même si le danger se montrait grandissant, elle restait toujours aveuglée par cette passion qui la caractérisait si bien. Ce qui faisait qu’au final, elle était beaucoup moins douillette que n’importe qui et il en fallait une sacrée dose pour lui faire admettre un quelconque degré de soumission. Toujours était-il qu’elle se retrouvait là, allongée sur le sol, prise au piège par un amant qui venait de chevaucher son cheval blanc. Il était sûr qu’en temps normal, Soledad aurait vomi sur une scène pareille. De quel droit Maël se prenait-il pour le vengeur masqué, sauvant les demoiselles en détresse et punissant les méchants ? De quel droit osait-il maltraiter notre Calderòn de cette manière ? En temps normal, Soledad aurait bondit, explosant les barreaux de sa cage pour prouver une fois encore que la susceptibilité pouvait être un très vilain défaut. En temps normal … Soledad avait autant peur de la mort qu’elle ne l’aimait. Adorant cette idée de mortalité qui imposait à chacun cette faiblesse si facilement manipulable, se vantant elle-même d’être au-dessus de ça, elle se devait de l’admettre, au moment le plus critique, lorsque la mort venait lui caresser doucement la joue pleine de promesses, une paralysie la prenait en otage, la peur lui crispait chacun de ses muscles. Elle n’était plus alors la grande Soledad Ainara Calderòn, elle n’était plus que cette petite fille qui avait toujours sommeillé en elle. Sa vie n’avait pas été facile mais elle s’était toujours battue pour la préserver. Alors non, elle n’avait pas le droit de perdre le combat, pas maintenant. Pas tant qu’elle ne l’avait pas décidé. Elle restait un soldat qui refusait de rendre les armes et qui continuait de narguer ses adversaires avec grâce et insolence.

    Cependant, l’insolence n’était plus présente dans ses prunelles. Ses iris ne baignaient plus dans cette vigueur et cette hargne qui l’accompagnait dans sa vie de tous les jours. Ses yeux étaient devenus … innocents. Une vraie enfant. Elle était là, allongée aux côtés de Maël et se surprenait à grimacer légèrement face au choc de l’impact sur le bitume. Une attention autocentrée qui ne tarda pas à changer de cible lorsqu’un nouveau coup de feu surenchérit de nouveau. Oubliant sa douleur, Soledad tourna la tête vers Graham sans même poser un regard sur l’objet responsable de ce nouveau bruit ou même son propriétaire. Un petit gémissement se fit entendre avant que le cadavre ne s’endorme une fois pour toute. Soledad, dépassée par les événements, peinait à comprendre qu’il était réellement mort. Elle savait qu’elle avait mis sa vie en danger mais elle ne savait pas qu’elle avait été jusqu’à signer son arrêt de mort. Surprise, elle ressentait plus de la nostalgie que de l’effroi. La mort avait encore frappé et un fois de plus, l’avait épargnée. Les yeux figés sur le cadavre, le soulagement se fit alors ressentir alors que Maël changea de position pour s’accroupir à côté d’elle. Elle le regarda alors, étonnée par son comportement. Telle une spectatrice, elle assista à la scène d’un Maël doux, déplaçant une de ses mèches de cheveux qui avait été déstabilisée par la chute, il amena sa main au niveau de son menton et l’aida à redresser la tête et à lui cacher le spectacle d’un pion gisant sur le sol. C’était comme si il n’était plus là, comme si il n’avait jamais existé. Dans la rue, seuls étaient présents Maël et Soledad, encore et toujours. D’ailleurs, pourquoi cette dernière n’était elle pas encore debout criant sur son ancien amant ? La vérité était que notre espagnole ne s’était pas encore débarrassée de cette petite fille qui avait prit le contrôle de ses émotions. Elle rêvait d’envoyer balader Maël, protégeant ainsi sa fierté à toute prise d’assaut potentielle. Mais elle en était incapable car elle redevenait cet enfant sensible à ce sauvetage, à ces caresses, à ces paroles. Bien sûr, elle se faisait avoir. Elle aurait dû se lever tout de suite après que Maël l’ait sauvagement poussée contre le sol. Cependant, ce n’est pas ce qu’elle fit. Elle se mit à … bégayer ! Osant à peine regarder Maël droit dans les yeux. Etait-il conscient qu’il avait presque réussi à réduire Soledad au silence ?!

    Je … Tu n’as pas … elle reprit alors, un minimum, contrôle de ses émotions. Tu n’avais pas besoin de faire ça. C’était stupide de ta part et au final, tu m’as plus fait mal qu’autre chose …

    Son ton s’était fait de plus en plus moralisateur mais cela restait très loin de ce qu’était capable la belle Calderòn. Elle n’avait su se dépêtre de cette petite voix douce et fragile. Consciente de ses faiblesses, elle se libéra brusquement de l’emprise de Maël pour se lever. C’est alors qu’une désagréable sensation se fit ressentir au niveau de sa cheville. Elle plia sous la douleur et ne put retenir un cri. La colère montait petit à petit à mesure que la belle retrouvait ses esprits. Elle s’accroupit alors tout en massant délicatement la fin de sa jambe.

    Tu vois ? Reprit-elle en récupérant sa magnifique voix sulfureuse ainsi que son accent des plus prononcé. Je me suis tordue la cheville par ta faute !

    Elle pesta alors en espagnol tout en se concentrant sur l’origine de sa nouvelle douleur. Deux ans qu’elle n’avait plus eu ce genre de problèmes. Voilà qu’il suffisait que Maël resurgisse pour qu’ils refassent surfaces. C’était tellement flagrant … à l’inverse de ce que remarqua Soledad. Une faible lumière brillait dans une lucarne. Le couple n’était plus seul apparemment. Ils avaient un spectateur mystère qui n’annonçait rien de bon. Il restait là, à la fenêtre, espionnant la scène se croyant invisible. Sans doute ne voyait-il pas, dans le noir, qu’il avait été repéré.

    Maël, lança Soledad d’un ton sec et sérieux.

    Alors qu’elle était encore agenouillée, elle se leva en s’aidant du mur juste à côté.

    Tu vois ce que je vois ? Continua-t-elle sans dévier le regard de la fenêtre. No estamos ya solos … finit-elle dans un murmure.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeDim 20 Mar - 1:46

Je crois que la fin de notre rp arrive à grands pas ^^ Quelle fatalité ! u.u
Faut qu'on réfléchisse à la suite Before night falls [PV Maël, l'ingrat] 389806

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SOLEDAD & MAËL
ϟ before night falls


Tuer. Voilà ce que Maël venait de faire. Tuer pour une femme. Tuer à cause d'une femme. Une femme ? Non... Pas n'importe quelle femme. Il s'agissait là de la seule et unique femme qui aurait pu contraindre l'homme à réitérer cette expérience à laquelle il n'avait pris aucun plaisir la première fois. Et si la dernière fois avait été un acte tout à prémédité, il n'en était rien ce soir-là. Lehman avait-il pensé qu'il terminerait la soirée avec un cadavre sur les bras ? Pas vraiment, non. Et à vrai dire, il n'était pas tellement sûr de se rendre compte de ce qu'il venait de faire ; sa prévenance auprès de Soledad ne laissant aucune place au reste. Noyant son regard dans les prunelles sombres de la jeune femme, Maël fouilla ses yeux sans réserve, y recherchant la moindre parcelle de souffrance. La couvrant d'une tendresse glaciale, il se prépara instinctivement à affronter la pluie d'insultes que la sulfureuse espagnole ne tarderait certainement plus à lui envoyer en plein visage. Aucun doute que l'orage gronderait bientôt, l'obligeant à affronter la réalité. La réalité ? Celle d'un Maël plus seul que jamais, poursuivi par une ancienne maîtresse enragée dont la vengeance restait la seule obsession, et désormais englouti dans un océan d'erreurs et de problèmes chaque jour plus tumultueux. Profitant du trouble momentané dont Soledad était victime, Lehman se rassasia de ce visage bouleversé soudain emprunt d'une étrange douceur. Une douceur qu'il ne connaissait que trop bien pour l'avoir admiré des centaines de fois sur les traits d'une magnifique Calderón paisiblement endormie à ses côtés. Une douceur qui avait toujours disparu dès son réveil, la belle soudain un peu trop occupée à malmener passionnément son amant. Et Maël n'aurait su dire ce qu'il préférait... Cette délicatesse angélique que seul le sommeil savait éveiller en elle ; ou bien cette insolence et cette détermination sans limite qu'elle savait afficher en tout temps et en toute occasion ? Probablement les deux... Tout ; il aimait tout de cet ange démoniaque qu'il avait pourtant trahi sans vergogne. Elle était un tout dont l'homme avait su se passer pendant deux ans et dont il était certain de pouvoir se passer pendant encore bien des années, mais qu'il continuerait à aimer passionnément à jamais... Quoi qu'il arrive.

Troublée bien plus par le coup de feu que par l'attitude de son ancien amant envers elle, Soledad balbutia quelques mots avant de récupérer toute sa superbe. Un peu trop fidèle à elle-même, elle envoya Lehman balader avant de chasser sa main de son magnifique visage et d'essayer de se relever. Sans même chercher à l'aider, Maël se redressa et s'alluma nonchalamment une cigarette. Son cœur manqua un battement quand la divine créature laissa échapper un petit cri de douleur et s'accroupit de nouveau, pliant sous la souffrance provoquée par une cheville blessée. D'abord inquiet, l'homme posa sur l'espagnole un regard anxieux, avant de laisser un petit sourire amusé s'étaler sur ses lèvres aux paroles de Soledad. Bien évidemment, elle le tenait entièrement responsable de sa soudaine infirmité, oubliant certainement que c'était elle qui avait emmené Graham en ces lieux, l'incitant à trahir son associé ; oubliant qu'elle l'avait ensuite rejeté, remarquant soudain son inutilité et sa faiblesse devant Lehman. Peu concerné, Maël fini par afficher une indifférence profonde face au sort de la belle Calderón, alors que celle-ci s'exprimait nerveusement en espagnol ; cette langue dont il n'avait que quelques notions et qu'il n'avait jamais fait le réel effort d'apprendre. Profondément glacial, son regard se porta machinalement sur la masse informe étalée sur le sol ; le cœur de Quinn se serra imperceptiblement. Enfin, il comprenait ce qu'il avait fait. Enfin, il réalisait qu'il avait tué et commis là une véritable erreur. Il était venu à Lewis pour trouver la paix et se faire oublier. Et voilà qu'en une seule fraction de seconde, il permettait aux forces de l'ordre de s'immiscer à nouveau dans sa vie. Sans nul doute que le quartier serait bouclé dès le lendemain ; que plus personne ne quitterait le village ; que médias et fouineurs débarqueraient, avides d'en savoir un peu plus ; et que le meilleur inspecteur du minuscule commissariat de Lewis s'empresserait de commencer son porte à porte, bien décidé à résoudre cette affaire. Posant un regard dédaigneux sur le cadavre, l'origine de son malheur, Maël n'éprouva cependant aucun remord. Graham l'avait trahi ; Graham était un gêneur ; Graham avait posé la main sur Sol ; Graham ne méritait plus de vivre. Sombre, l'esprit de Lehman carburait à cent à l'heure, tentant désespérément de trouver un moyen discret de se débarrasser du corps.

L'attention de Maël fut cependant attiré par la délicieuse voix de Soledad qui l'appela sèchement, obligeant ses yeux mystérieux à retourner se poser sur son divin visage. Le regard de l'espagnole, ignorant l'air interrogateur de son ancien amant, restait immobile, fixant les habitations qui les entouraient. Le ton emprunté par la jeune femme, loin d'être agréable, ne pouvait que rappeler à Quinn les quatre années qu'ils avaient passé ensemble, se chamaillant pour un rien, se réconciliant pour encore moins, s'insultant à tout va, se rappelant mutuellement à l'ordre lorsque que l'un ou l'autre allait trop loin. Ces quatre années de bonheur à l'état brut pendant lesquelles Lehman avait été persuadé qu'il avait trouvé sa moitié ; chose dont il ne doutait toujours pas. Ignorant ses souvenirs, l'homme tourna imperceptiblement la tête en direction de la fenêtre que Soledad lui désignait d'un seul regard, alors qu'elle se relevait et le rejoignait non sans quelques difficultés. Non, ils n'étaient plus seuls... Là, à quelques mètres seulement du lieu du drame, s'illuminait une fenêtre derrière laquelle on pouvait aisément deviner la silhouette d'une femme. Celle-ci, perçant l'obscurité, les observait. Depuis quand était-elle là à les espionner ? Avait-elle assisté à toute la scène ou n'avait-elle été éveillée que par le coup de feu que cet idiot de Graham avait tiré ? ▬ Et merde... ▬ Soudain mal à l'aise, Maël rangea finalement son arme dans son étui et jeta ce qu'il restait de sa cigarette. Il avait deux options. Mettre les voiles tout de suite, laissant là ce cadavre qui ouvrirait incontestablement les portes à une enquête ; ou tenter le tout pour le tout et embarquer le corps pour tenter de le faire disparaître, prenant le risque d'ajouter d'autres personnes à la liste des témoins tout en espérant que cette femme préférerait croire à un mauvais rêve et retournerait se coucher.

Cependant, Lehman n'eut même pas à choisir. Dans un long râle de douleur, le bras de Graham se mouva avec lenteur, tandis que sa jambe, parcourue de tremblements incontrôlables, se dépliait, offrant au cadavre un soupir de vie. Instantanément, les yeux de Maël retournèrent se poser sur l'ex-cadavre, tandis que sa main se reportait instinctivement à l'étui de son arme. Cet imbécile ne savait donc rien faire proprement ? Même mourir était une chose qu'il ne parvenait pas à faire dignement. Jurant, Quinn hésita. Il ne désirait que d'en finir avec cet idiot, ne rêvant que de lui loger une balle dans la tête. Néanmoins, sa survie était une bonne chose. Avec un peu de chance, Graham serait vite sur pied et s'empresserait de disparaître, sachant que ce qui était mauvais pour Maël était tout autant mauvais pour lui. Une nouvelle fois interrompu dans sa réflexion, Lehman frissonna alors qu'une longue sirène se faisait entendre non loin. ▬ Viens ! ▬ Sans une once d'hésitation, il agrippa la main de la belle espagnole et, la soutenant du mieux qu'il pouvait, l'entraîna à sa suite, laissant là le corps blessé de son ancien associé. Sans laisser le temps à Soledad de protester, Maël la mena à sa voiture et la força à s'y asseoir. Le temps pressait et il ne pouvait prendre le risque de laisser à la magnifique Calderón le temps d'exprimer sa désapprobation devant cet affront à sa fierté toute puissante ; elle aurait tout le loisir de lui en faire part dans les minutes qui suivraient... Pour le moment, il leur fallait mettre les voiles. S'asseyant au volant de sa voiture hors de prix, l'homme démarra rapidement, désertant le lieu de sa terrible erreur. Graham aurait des ennuis, il s'en fichait. Graham allait devoir parler à la police et cela était beaucoup plus embêtant.

Sans quitter la route des yeux, Maël sentit un étrange sentiment de satisfaction l'envahir. Un sentiment ô combien contradictoire avec la situation désastreuse dans laquelle il venait de se fourrer. Deux ans que Soledad n'avait pas posé son joli derrière dans cette voiture ; deux ans qu'elle ne s'était pas laissé conduire par son amant... Et si une imperceptible, mais soudaine envie de l'abandonner au bord de la route ne lui avait pas traversé l'esprit, il aurait presque pu voir là un agréable clin d'œil à leur passé commun. La laisser sur le trottoir, oui... Qui donc avait débarqué à Lewis dans le seul but de se venger ? Qui donc avait poussé son associé à la trahison ? Qui donc venait de le mettre dans cette merde sans nom ? Soledad, bien évidemment. Qui d'autre ? Chassant cette idée des plus délectables de son esprit, Quinn s'adressa brusquement à la source de son malheur. ▬ Graham ne tiendra pas sa langue face aux flics... Appelle Carlos et préviens-le ; faut qu'il aille se planquer... Et attache-toi. ▬

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMar 12 Avr - 10:27

    Les idées, les inquiétudes, tous fusaient dans la tête de notre espagnole. Décidément, la situation devenait de plus en plus incontrôlable et à peine l’action semblait s’être terminée, qu’une nouvelle rafale de surprises s’immisça dans la partie. Concentrée par ce petit encadrement lumineux qui venait de voler la vedette à notre pauvre Graham, maintenant décédé depuis environ deux minutes, Soledad ne comprit pas tout de suite pourquoi cette silhouette indiscrète ne bougeait pas. D’accord, il faisait sombre, mais elle était quand même dévisagée par les deux personnes qu’elle semblait espionner. Cela paraissait suspect et Soledad fronça les sourcils d’un air interrogateur. Sans doute aurait-elle trouvé la réponse à sa question si le fil de sa pensée n’avait pas été interrompu par un gémissement de douleur. En alerte, Soledad ne mis qu’une demi-seconde pour se retourner vers la source cette insolite intervention. Ouvrant grand les yeux, soit Dieu avait redonné une seconde chance à notre « victime » en lui léguant un peu de son souffle divin, soit Maël avait perdu de sa rigueur en matière d’arme à feu. Peu importait de ce que préférait penser Sol pour le moment, toujours était-il que Graham redonnait tout doucement vie à ses muscles sous les yeux d’un Maël sur la défensive, une main sur son étui. Curieuse, Soledad se demanda si son ancien amant allait réellement abattre cet homme devenu hors d’état de nuire. Enfin, c’était sans compter la tournure que prendraient les éléments. Alors que Maël pestait d’être confronté à son dilemme, Soledad, se sentant peu concernée par le sort de son ancien partenaire d’une nuit, se retourna vers la silhouette inopportune pour découvrir avec surprise qu’elle avait disparu, ne laissant place qu’à une vision d’un salon toujours aussi artificiellement éclairé. Tout d’un coup, un frisson d’appréhension inonda le corps de la belle. Elle se voyait troublée par un mauvais sentiment qui prit forme lorsqu’elle entendit la sirène de police envahir la ruelle à sa gauche. En une fraction de seconde, l’intimité d’une rue bercée par la faible clarté de la lune se métamorphosa en une danse de spectres colorés transperçant les immeubles en rythme cadencé. Tout se passa alors très vite. A peine Soledad comprit le comportement suspicieux de leur spectateur qu’elle sentit une pression sur son poignet et fut soumise à cet ordre aussi autoritaire que bienveillant venant de son roi.

    Soledad aurait bien voulu protester face à cette main brusque et arbitraire. Cependant, entre la douleur de sa cheville, l’inquiétude nouvelle pour Graham – cette preuve à moitié vivante qui permettrait de mettre derrière les barreaux l’ancien couple sans grande difficulté – et cette insupportable sirène qui empêchait toute tentative de concentration, pas commode d’en placer une. Gardant toutes les injures, qu’elle exprimait intérieurement en faveur de sa cheville, dans un coin de sa tête pour les recracher plus tard, elle fut trimballée vers une voiture qu’elle ne connaissait pas. Est-ce que ce moteur à quatre roues appartenait à Maël ? Le retour à la réalité, celle où Soledad ne pouvait plus prétendre connaître tous les aspects de la vie de Maël, fut douloureux. Ceci augmenta donc un peu plus son degré de soumission, la faisant s’assoir docilement sur le siège du passager, à la place du mort. Pendant que Maël s’installait à son tour, Soledad se retourna afin d’admirer les dégâts d’une bataille qui n’aurait dû toucher que nos deux tourtereaux. Au final, alors que Sol voulait « simplement » faire payer Maël pour ce qu’il lui avait fait deux ans plus tôt, nos deux protagonistes se retrouvaient avec un blessé grièvement et les filcs aux trousses. Pourquoi tout doit être si compliqué lorsque cela les concerne ? (Parce que t’es une maso … hmm). Décidément, s’ils arrivaient à y échapper en tant que personnes vivantes et libres, ce serait de justesse. La police était déjà pratiquement sur les lieux pendant que Maël commençait à démarrer. Prise de panique, Soledad posa son regard à l’endroit exact où gisait Graham. Non, rectification, où devait giser Graham. Il avait disparu. Pourtant, cette nouvelle ne suffisait pas à dérider les traits de la douce Caderòn. Son ancien « coéquipier » d’une nuit ne devait pas être loin et les chances qu’il évite le commissariat étaient trop faibles pour que Sol se permette de les prendre en compte.

    Sage comme une image, Soledad laissa Maël conduire afin d’éviter toutes tentatives de poursuites de leur ennemi commun. Un sourire vint alors titiller ses lèvres. Oubliant le contexte, cette sensation de danger et de complicité avec son partenaire lui fit ressentir un sentiment chaud, familier et presqu’excitant. Elle se sentait comme privilégiée, à nouveau, comme au bon vieux temps, avant d’avoir été mise sur le banc de touche sans raison valable. Apparemment, la police n’était plus derrière, cependant, aucun des deux « criminelles » ne se reposait sur ses lauriers et Maël ordonna à Sol d’appeler Carlos … entre autres. Mettre sa ceinture ? Elle l’aurait fait, si Maël ne lui en avait pas donné l’ordre. Tout ce qu’elle se contenta de faire était d’admettre qu’elle n’avait aucun moyen de communiquer avec leur big boss. Pourquoi s’embêter à prendre un petit sac qui aurait été plus encombrant qu’autre chose, alors qu’elle avait Graham à porté de main ? Donc, en toute légitimité, Soledad n’avait pas d’autres solutions afin de satisfaire les demandes de son roi. Elle se pencha alors vers Maël et alla glisser sa main vers sa jambe gauche – côté portière – afin de récupérer le téléphone, de son cher ami, encastré dans sa poche. Prenant bien son temps, Soledad réussi enfin à attraper son trésor et revint alors se remettre à sa place pour composer le numéro. Redevenant sérieuse, elle laissa son regard se perdre au-delà de la vitre.

    - Allo, commença une voix grave.
    - Bonjour, c’est Sol, il s’avère que Maël et moi ayons un petit problème qu’ils nous aient difficile de régler par nous-mêmes.

    Un soupire se fit entendre à l’autre bout du fil.

    - Qu’est-ce que vous avez encore fait ?
    - Nous ? Rien, c’est Graham. Il se trouve qu’il est à l’heure actuelle dehors, gravement blessé et avec la police de Lewis sur le dos et je doute qu’il se montre plus malin qu’eux. Sinon, nous on est en voiture et on espère les avoir semé.
    - Espère dis-tu ? répondit la voix grave, d’un ton embêté. Je m’occupe de Graham, je jouerais avec mes contacts. Vous, roulez vers Jacksonville. Jay a une maison là-bas, vide. Maël sait où c’est. Au bout de 4 heures, une fois que vous êtes sûr de ne pas avoir été suivit, vous pourrez revenir. Et là, vous aurez le droit de me raconter cette amusante histoire avec tous ses petits détails.

    Sur ce, le téléphone raccrocha sur cette voix aussi en colère que sarcastique. Soledad raccrocha et posa le téléphone près du frein à main, à une place prévu pour cet effet.

    Jacksonville, lança Sol d’une voix lasse. La maison de Jay.

    En réalité, elle était en colère. Avoir ce genre de discutions avec Carlos était toujours désagréable. Elles avaient beau avoir l’air bénines, le ton de Carlos était fait de subtilités qui ne laissaient jamais de marbre ceux qui les comprenaient. Sol avait besoin de se divertir, de penser à autre chose qu’au fiasco de cette soirée. Elle boucla alors sa ceinture.

    Dis-moi, sympa la voiture. Ca paye bien la prison. T’as dû bien t’amuser là-bas, je vois pas pourquoi tu veux pas y retourner. Entre ça et Lewis, c’est pas comme si il y avait une grande différence …

    Soledad était en colère. Cette situation commençait à lui peser et cela faisait un petit moment qu’elle n’avait pas pu s’exprimer librement. Bien que cette petite réplique pouvait paraitre gentille, le ton calme de l’espagnole montrait un certain besoin à la provocation.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMer 13 Avr - 3:44

Comment ça fait trooop du bien de rp de nouveau avec toi ma feeeemme *****

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SOLEDAD & MAËL


Maël était sous pression. La vitesse à laquelle il conduisait et ses brusques coups de volant à chaque virage le prouvaient plutôt aisément. Il était loin, très loin d'être un adepte des courses poursuites, préférant les plans sagement organisés à l'improvisation. Mais bien évidemment, il suffisait que Soledad pointe le bout de son joli nez pour transformer le dessein le mieux agencer en innommable bordel. C'était l'effet Calderón. Celle-ci ne savait décemment pas rester à sa place et sa seule présence suffisait à déstabiliser Maël et le contraindre aux pires erreurs qui soient. La preuve : par sa seule faute, il venait de flinguer froidement son meilleur ami. C'était sans doute l'une des raisons pour lesquelles Quinn n'avait jamais proposé à Sol de se joindre à ses affaires. Elle était bien trop imprévisible, bien trop surprenante et il portait sur elle un œil bien trop passionné pour qu'il sache rester concentré sur ce qu'il avait à faire en sa présence. Et ce soir, elle lui montrait encore à quel point il avait raison sur ce point. Toutefois, notre homme ne se laissa pas distraire par l'intense confusion dans laquelle il se trouvait. Toujours soucieux du bon fonctionnement de ce marché dont il se pensait roi, il préférait se voir lui-même derrière les barreaux plutôt que de laisser à Carlos la surprise de voir les flics frapper à sa porte. Cet homme était le pilier de leur monde ; c'était grâce à lui si tout fonctionnait plus ou moins normalement. Si Carlos se faisait choper, plus aucun dealer de ce pays ne pourrait travailler tranquillement. Aussi, Maël n'avait d'autre choix que de le mettre au courant de la situation. Carlos devait faire ses valises et quitter l'état avant que les choses ne dégénèrent. Bien sûr, Lehman ne pouvait contraindre cet homme à abandonner ses affaires en court pour prendre la fuite, mais il espérait que Carlos lui faisait assez confiance pour ne pas s'éterniser sur la côte Est.

Concentré sur sa route, Maël délégua à Soledad la tâche de prévenir Carlos. Étrangement obéissante, la belle espagnole s'était penchée et, sans-gêne, fouilla longuement dans sa poche. Preuve qu'elle le connaissait suffisamment pour savoir que le gaucher qu'il était ne laissait jamais son portable dans sa poche droite. Loin de se laisser distraire par l'ambiguïté de la situation, Quinn plantait régulièrement son regard dans le rétroviseur, surveillant consciencieusement leur fuite. Apparemment, ils s'en sortaient plutôt bien et aucun gyrophare n'illuminait le miroir. Rien n'était sûr cependant et Lehman se sentait capable de conduire toute la nuit pour échapper à la prison. Son trésor à la main, Soledad s'était finalement redressée et s'attelait désormais consciencieusement à la tâche qu'il lui avait confié. Fidèle à elle-même, la magnifique Calderón tourna la situation à sa manière et ses paroles déridèrent légèrement les traits de son ancien compagnon. Avec un sourire amusé, l'homme ralentit légèrement tandis que la route devenait étroitement sinueuse. Maël pouvait très bien imaginer l'exaspération profonde dans laquelle devait se trouver Carlos à cet instant précis. Le roi et la reine de ce monde avaient toujours eu un don tout particulier pour s'attirer tout sorte d'ennuis et, après deux ans de tranquillité, il suffisait à Maël de sortir de taule et à Soledad de vouloir se venger pour que les vieux travers réapparaissent. Et ce, sans même qu'ils aient à s'entendre. Tous deux avaient passé la soirée à se taper dessus et voilà qu'ils se tournaient ensemble dans la même direction pour échapper à un danger qu'ils avaient presque innocemment provoqué. Du moins était-ce la façon dont Sol exposa les choses à Carlos. Rien n'était de leur faute. C'était Graham et son immense connerie qui avaient jeté les flics à leur trousse.

Soledad avait finalement raccroché et rapporta leur destination à son ancien amant. Pas de surprise : la maison de Jay était certainement le seul endroit vraiment sûr du sud-est du Texas. A mi-chemin entre Brownsville et la frontière mexicaine, Maël s'y était rendu à plusieurs reprises alors qu'il faisait affaires dans le sud du pays, essayant d'oublier à quel point Jacksonville était proche de sa ville natale et détestée. Avec un petit soupir résigné, Lehman tourna à droite à la prochaine intersection et pris la route indiquée, se permettant de rouler un peu plus vite encore tandis que Soledad bouclait enfin sa ceinture. Il ne leur faudrait pas beaucoup de temps avant d'atteindre leur destination ; une dizaine de minutes, tout au plus. Un chemin qu'il aurait grandement apprécié faire en silence, conscient que se retrouver enfermer dans une voiture avec pour seule compagnie une espagnole irritée pouvait très vite devenir dangereux et tourner au carnage. Il savait que celle-ci avait énormément à lui reprocher - certainement à raison - et il aurait préféré reprendre la discussion là où ils l'avaient laissé qu'après s'être barricadé derrière un immense mur de béton... Sans compter qu'il se trouvait lui aussi d'une humeur irritable. Le moindre mot de travers suffirait à le faire une seconde fois sortir de ses gongs.

Mais bon... Il ne fallait pas trop compter sur Soledad pour observer un silence serein ; pas avec l'adrénaline qui coulait dans leur sang respectif. Aussi, c'est après seulement quelques minutes de silence qu'elle s'en alla gentiment provoqué son ancien amant. Semblant l'ignorer, Maël s'interdit d'abord de répondre, sachant que ce qu'il avait à dire suffirait à faire gonfler la haine dans le cœur sombre de cette femme à ses yeux divinement parfaite. Et, finalement incapable de se contenir plus longtemps, il répondit au moment même où la voiture pénétrait dans Jacksonville. « Ça paye moins bien que les économies que tu m'as si gracieusement légué y'a deux ans. J'avais trouvé un endroit où les planquer avant de me faire coincer. » Voilà qui suffirait certainement à raviver la rancune de la belle espagnole. La voix de Maël était étonnement calme. Il en voulait à Soledad de l'avoir mis dans une telle situation et, finalement, répondre à ses provocations avait un effet tout à fait salvateur sur son esprit tourmenté. L'homme avait ralentit l'allure. Le plus difficile désormais était de retrouver la maison de Jay dans ce dédale de rues toutes plus identiques les unes que les autres. « Tu veux vraiment connaître la grande différence entre la prison et Lewis ? » Maël s'était arrêté à un feu et profita du rouge pour poser sur son ancienne maîtresse un petit regard innocent. C'est finalement en redémarrant qu'il termina. « En taule, la seule blonde que j'avais à disposition c'était le travelo de la cellule voisine... Et bizarrement, il lui manquait un vagin pour combler mes attentes. »

Du Maël dans toute sa finesse... Sans vraiment laisser le temps à Soledad de réagir à ce sous-entendu plutôt explicite, l'homme ajouta le plus innocemment du monde. « Ta cheville, ça va ? »
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeDim 1 Mai - 9:59

    Emprise d’une certaine haine, aveuglée par un besoin de provocation qui transpirait de par son caractère impulsif, Soledad, malgré la fatigue et l’envie grandissante de se reposer, se devait de rentrer, une fois de plus, dans les problèmes. Alors qu’elle brisa elle-même le silence pour une réplique aussi facile qu’inutile, Maël se fit prier avant de répondre à son tour. Réponse qui n’avait aucune chance de laisser de marbre notre espagnol. La première phrase lui suffit pour monter sur ses grands chevaux. Rien que l’idée que cette voiture avait été achetée par l’argent qui lui revenait tout autant de droit – Peu importe si elle avait vraiment travaillé pour – suffit à faire exploser sa rage. D’un geste rapide, elle tourna violemment son délicat visage vers Maël afin de le fusiller du regard. Le cœur débordant de sa poitrine, elle réclama la parole avant de laisser le traitre finir d’enfoncer ce poignard qu’il avait si rigoureusement commencé à manier. Peu importe si Maël disait vrai, Soledad se fichait de la réalité. Si quelqu’un affirmait quelque chose, il devra alors en payer les conséquences comme si il détenait la vérité absolue. Mensonge ou pas, le fait de dire quelque chose, c’était comme si la personne en était fière, donc comme si elle l’avait fait, à défaut de le pouvoir. Cela était un mobile amplement suffisant pour notre belle Calderòn pour passer à l’attaque.

    T’es vraiment qu’un immonde traitre. Tu finiras brulé vivant et crois-moi, si c’est pas par les autres, ce sera par moi !

    Son ton était rancunier, mesuré et lourd de sens. Elle espérait faire peur et miser sa vengeance sur ce qu’elle inspirait, c’est-à-dire l’imprévu (pour pas dire la folie :O). Bien sûr qu’elle ne serait jamais capable d’immoler quelqu’un, mais pouvait-on le parier ? Même Soledad ne pouvait prévenir ses actions lorsque la colère l’habitait. Encore naïve, elle espérait que ses paroles lui suffiraient à reprendre le dessus ou au moins à faire taire ce charlatan qu’elle avait eu pour amant. Malheureusement, elle était loin de se doutait que le pire était à venir. Elle qui se sentait assez forte pour combattre l’affront de l’abandon et du vol, serait-elle capable de rester debout devant celui qui s’apprêtait à être dévoilé ? C’est alors que Maël s’arrêta sagement au feu rouge. La curiosité piquée, Soledad tourna le regard vers Maël, les yeux aussi inquisiteurs que méfiants alors qu’il sortit une nouvelle carte de son jeu.

    Immanquablement, l’idée d’une « maitresse » blonde se nicha dans l’esprit de notre sulfureuse, accaparant alors toute capacité cognitive, l’empêchant de savourer la question rhétorique de si bon goût que Maël offrait pour ponctuer son coup de fouet. Il ne lui fallut alors à peine qu’une demi-seconde pour réagir. A peine Maël appuya sur l’accélérateur pour avancer sa voiture que Sol, en plein milieu du carrefour, la cheville soudainement guérit (encore ce souffle divin !), tel un réflexe, écrasa de son pied gauche la pédale de frein et força la voiture à s’arrêter peu importe le danger dans lequel cela les mettait. La voiture pila brusquement. Heureusement, à une heure aussi tardive, aucune âme conduisant une voiture ne vivait dans les alentours. Non, Soledad n’était plus amoureuse. Non, elle n’avait plus envie de ce corps qui sans cesse réveillé chez elle des pulsions qui devenaient de plus en plus incontrôlables. Et pourtant, cette idée de Maël avec une autre ... elle ne pouvait le supporter. Afin de rationnaliser la chose, l’espagnole se persuada que ce n’était, encore une fois, qu’une question de vengeance. Le cœur haletant, le pied encore sur le frein – oui elle aurait pu utiliser le frein à main mais que voulez-vous, on est impulsif ou on ne l’est pas – elle reprocha à Maël de refaire sa vie sans avoir encore payé pour le passer alors qu’en réalité, c’étai tout simplement la jalousie qui parlait. Le regard mauvais, elle s’approcha du visage de Maël sans défaire l’emprise de son pied sur le contrôle de la voiture.

    Qu’est-ce que tu viens de dire ? A peine sorti de prison que tu t’es déjà trouvé une pute pour faire joujou ?

    Le visage déjà très proche de celui de Maël, Soledad ne se gêna pas pour se rapprocher d’avantage, forçant son ennemi à la regarder droit dans les yeux afin d’ajouter du crédit à sa menace. Elle avait envie d’hurler de rage mais une petite douleur au cœur l’en empêchait. Et oui, Soledad avait un cœur, et bien que celui-ci était l’un des plus orgueilleux du milieu, cela n’empêchait rien au fait qu’en ce moment précis, il la torturait face à cette jalousie, à cette impuissance, à cette frustration, à cette ... perte. Maël était juste devant ses yeux mais elle l’avait presque perdu. Dit comme ça, on pourrait vous faire croire que Soledad était romantique, mais en réalité, pour elle, rien n’était perdu. Dans son esprit, Maël lui appartenait toujours. Il était à elle et personne n’avait le droit d’en douter, même pas lui. Pourquoi le voulait-elle à ce point ? Etait-elle amoureuse ? Jamais elle ne se l’avouerait ! Maël lui appartenait, un point c’est tout. Pas besoin de donner d’explication lorsqu’on est une reine.

    Tu crois pouvoir jouer avec moi, te moquer de moi et t’enfuir comme si de rien n’était ? Mais tu te trompes ! Je suis là, de retour, juste devant toi et prête à faire en sorte que tu ne m’oublies jamais. Tu te crois libre car sorti de prison ? Mais tu n’es pas libre ! J’ai bien l’intention de me montrer plus collante que n’importe quel flic. Mais tu t’en doutais non ? Tu croyais vraiment pouvoir t’en sortir aussi facilement en te moquant de moi de la sorte ? En me volant comme tu l’as fait, tu t’es enchaîné à moi, encore plus que tu ne l’étais lorsqu’on était ensemble. Alors cette blondasse, tu peux l’oublier ...

    Le visage à un cheveu de celui de son amant, cette confrontation provoqua chez Soledad une excitation bien familière. Cette rébellion, ce duel, ce face-à-face si étroit, ne pouvait que lui imposer le désir de frotter ses lèvres contre celles de Maël. Elle jeta alors un rapide coup d’œil sur ces dernières avant de froncer les sourcils. Non, elle ne devait pas. Elle devait combattre son désir, se montrer forte, ne pas craquer ... ne ... pas ... alors qu’elle sentait son visage se rapprocher imperceptiblement de celui de son pire et de son meilleur ennemi, un éblouissement venant par la droite éclaira la scène avec vigueur avant de laisser résonner un douloureux crissement de pneus. Surprise, Soledad tourna le regard vers la source de toute cette agitation et, l’espace d’un instant eut – une nouvelle fois – peur pour sa vie. Le feu était passé au vert pour les automobilistes venant sur le côté et le nouvel arrivant dû user de ses freins pour éviter tout impact. Choqué, l’étranger sortit de sa voiture en jurant. A croire qu’il n’envisageait pas l’alternative d’un conducteur blessé ou d’une panne – même si pour le cas présent, il avait raison.

    Soledad retrouva alors toute sa splendeur et son côté hautain. L’homme se rapprochait de plus en plus de la voiture et se montrer de plus en plus vexant. Soledad s’écarta alors un peu de Maël, retirant son pied de la pédale, afin de le laisser réagir, curieuse de connaître sa réaction. Allait-il rentrer dans le lard ou tracer sa route pour plus de prudence. Soledad esquissa alors un sourire.

    Alors mon amour, qu’attends-tu pour retrouver ta virilité ?

    Bien que la fuite était la meilleure chance de survit, ne sachant toujours pas si la police n’était pas à quelques mètres des lieux, Soledad espérait « secrètement » revoir son homme perdre son sang froid et prouver une fois de plus que l’emprise qu’elle avait sur lui n’avait pas perdu de son intensité.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeJeu 5 Mai - 8:47

Mouais, je suis pas convaincue par ma rep u.u
Pis en plus j'arrivais pas à m'arrêter x)

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SOLEDAD & MAËL


Maël connaissait assez bien Soledad pour savoir quelle serait sa réaction face à de tels propos. Sa jalousie était pire que la sienne et il pouvait aisément affirmer qu'il se mettait sciemment en danger en la provoquant ouvertement à ce sujet. L'espagnole était sournoisement possessive et bien que son amant ai mis un terme à leur histoire, ils savaient tous deux qu'il n'en était rien. L'alchimie fonctionnait et continuerait éternellement de fonctionner entre eux ; quiconque les apercevant ensemble pouvait aisément s'en rendre compte. Et, la chimie mise à part, les sentiments de Maël à l'égard de sa dulcinée restaient inchangés. Quand bien même il l'aurait souhaité, il ne pouvait ignorer cet amour passionné, pulsionnel et destructeur qu'il continuait presque inconsciemment de ressentir pour cette divine créature. Maël ? Amoureux ? Oui. Aussi surprenant que cela puisse paraître, c'était vrai. Bien sûr, comme pour tout, il faisait les choses à sa manière et son amour se rapprochait bien plus de la haine que de l'affection. De toute façon, Soledad n'aurait su supporter des marques de tendresse trop marquées de la part de son amant. Elle était une femme indépendante et possédait un ego un peu trop démesuré pour s'abaisser à vivre ce genre d'amour que beaucoup qualifiaient d'idyllique mêlant mariage et marmots. Ainsi donc, notre homme ne fut guère surpris par la réaction de la magnifique Calderón qui, comme il s'y attendait, monta directement sur ses grands chevaux. Mais si la surprise ne fut pas au rendez-vous, Maël ne pu s'empêcher de crier sa désapprobation lorsque Soledad écrasa la pédale de frein, forçant le véhicule à s'arrêter. Cette femme était une véritable saloperie ! Mettre des vies en danger semblait être son passe-temps favori et cela avait le don d'imposer à son ancien amant une profonde irritation. Tournant violemment la tête vers cette créature au charme dangereux, il lui jeta un regard noir et se prépara à protester. Sol ne lui laissa toutefois pas ce plaisir et prononça immédiatement sa désapprobation.

Plantant son regard dans celui de son ex-maîtresse, Maël y trouva un réconfort certain et son sourire hypocrite réapparu aussi vite qu'il avait disparu. Quelques mots seulement et il pouvait déjà lire la jalousie dans les prunelles de Soledad et, pas une seconde, celle-ci ne sembla douter de sa parole. C'était presque trop facile. Provocateur, ses yeux s'illuminèrent d'une lueur sournoise. Il était dangereux de jouer à ce jeu là en étant enfermé dans une voiture en compagnie d'une espagnole un peu trop agressive et possessive pour rester maîtresse du moindre de ses actes, néanmoins, Lehman semblait tout à fait prêt à prendre ce risque. Il avait sciemment ouvert la porte des hostilités et maintenant que Sol y pénétrait avec ses gros sabots, il n'était plus question de faire marche arrière. Les deux anciens amants se retrouvaient une nouvelle fois sur les sentiers de la guerre et Maël voyait là un délicieux moyen de se venger de l'affront que Soledad lui avait fait en poussant son associé à la trahison. Un acte qu'il lui ferait amèrement regretter par tous les moyens possibles et imaginables. Et si pour cela il devait la torturer émotionnellement, pousser sa jalousie à son paroxysme et lui faire comprendre qu'il ne lui appartenait plus, alors il le ferait ; quel qu'en soit les risques et les conséquences.

Maël pouvait sentir le regard de la sulfureuse espagnole peser sur lui. Comme attiré par un aimant, il finit par détourner la tête pour fixer l'œil accusateur de celle qui avait longtemps partagé sa vie. Un regard qui le ramena instantanément au passé et à leurs nombreuses querelles pendant lesquelles Soledad avait souvent eu le dessus (de toute façon quand elle ne l'avait pas, elle avait toujours fini par lui envoyer une assiette en pleine gueule...). Oui, ce regard assassin, Maël le connaissait très bien et, depuis l'apparition de la magnifique jeune femme à Lewis, celle-ci avait tout fait pour qu'il ne l'oublie jamais, lui promettant d'un seul coup d'œil les pires souffrances. La belle Calderón ne tarda plus à parler et attaqua avec cette délicatesse qu'on lui connaissait si bien (xD). Loin de s'offusquer du terme utiliser pour qualifier la jolie blonde qui partageait ses draps, Lehman se contenta d'un simple démenti uniquement destiné à pousser son ancienne maîtresse dans les derniers retranchements de sa patience. « Une pute ? Je crois pas non. Tu oublies sans doute que je suis assez doué et assez séduisant pour ne pas avoir à payer pour obtenir ce que je veux. » L'homme accompagna ses paroles d'un large sourire, oubliant momentanément qu'ils étaient toujours planté au milieu de la route. Ils auraient tout aussi bien pu discuter tranquillement en roulant, mais non, Soledad semblait trouver plus intéressant de faire profiter tout un carrefour de sa jalousie maladive. Ce qui, quand on y réfléchissait bien, était peut-être préférable... Avoir une telle conversation tout en traversant les rues de Jascksonville à vive allure pouvait très vite devenir dangereux, voir suicidaire.

Le visage de la divine créature s'approcha encore un peu de celui de Quinn qui, bien incapable de quitter ce regard ensorceleur des yeux, eut tout à coup beaucoup de mal à se concentrer sur les mots de la belle Calderón. Il lui aurait gentiment offert de la boucler d'ailleurs, s'il n'avait pas craint de mourir dans d'atroces souffrances. Une réaction que Maël savait inévitable s'il se risquait à lui dire qu'elle serait tout aussi intéressante en remuant sa langue dans une autre bouche que la sienne (très fin, je sais x)). Quelle torture de se voir obligé d'écouter de tels propos - propos qu'il considérait comme vides de sens - alors que des lèvres aussi alléchantes ne se trouvaient qu'à quelques minuscules centimètres de son visage ! Qu'elle la ferme et il aurait enfin de quoi apaiser cet enchaînement d'états d'esprits qui le torturait depuis le début de la soirée. Jalousie, haine, désir, inquiétude, adrénaline, colère, amusement, hypocrisie... Lehman n'attendait qu'une chose : qu'il arrive enfin à la case passion et qu'il y reste définitivement. Cela il était tout à fait prêt à l'admettre, il avait beau avoir abandonné cette femme d'exception sans le moindre regret, il continuait à la désirer plus que n'importe quelle autre. Il en avait toujours été ainsi et il en serait toujours ainsi ; qu'elle cherche à le flinguer ou non ; qu'elle pose sur lui un œil passionné ou qu'elle lui offre un regard meurtrier. Peu importait, il saurait s'accommoder de toutes les sautes d'humeur d'une espagnole dont le charme se voyait décupler par une jalousie assassine.

Pourquoi fallait-il qu'ils soient tout le temps dérangé dans leurs moments les plus intimes ?! Entre ce connard de Graham qui s'était invité lors de leurs retrouvailles mouvementées et cet énorme imbécile qui s'arrêta dans un crissement de pneus, Maël ne pouvait que rester frustré. Tss ! Si seulement Soledad avait sagement attendu qu'ils atteignent l'autre côté de la rue avant d'écraser le frein, sans doute auraient-ils pu mener ce joyeux échange à son terme. Mais non, sa foutue impulsivité l'avait empêché d'attendre une fraction de seconde de plus et voilà qu'il se retrouvait avec un chauffard sur le dos. Bravo, Sol ! Félicitations ! Tu fais jamais les choses à moitié quand tu décides de foutre ton ancien amant dans la merde ! Et le pire, c'est que l'espagnole prit un plaisir sournois à mettre de grands coups de marteau dans un clou déjà profondément enfoncé. Jeter de l'huile sur le feu : voilà un art qu'elle maîtrisait à merveille. Bien entendu, notre Maël national aurait tout aussi bien pu redémarrer et atteindre directement la maison de Jay dans l'espoir de terminer cette conversation en bonne et due forme, mais il ne pouvait décemment ignorer ce mon amour qui, aussi hypocrite soit-il, résonna longuement à ses oreilles. Un roi ne pouvait décevoir sa reine et Maël savait exactement ce que sa donzelle espérait. L'inconnu était donc sorti de sa voiture, furax, et semblait bien décidé à punir celui qui venait de l'arrêter dans sa course. L'homme, dont le physique était la caricature même de l'image que l'on pouvait se faire d'un routier, s'accouda machinalement contre la fenêtre que Maël avait laissé ouverte. « Tu la bouges ta ferraille ? » Quel grossier personnage ! Quittant l'accaparante grâce de la belle Calderón, Lehman posa sur l'intrus un regard neutre, sans même afficher son habituel mépris. « Tu permets, mon gros ? Je discute avec la dame. » Sans même accorder plus de crédit à l'inconnu, Maël retourna à l'objet de son désir. « Grossière erreur, Sol... Je ne crois pas, j'en suis sûr. Je suis libre comme l'air depuis ma sortie de taule et rien ni personne ne pourra rien y changer, même pas toi. Et cesse donc de dire que je t'ai volé... Cette fortune dont tu parles est à moi et rien qu'à moi. Je l'ai gagné grâce à mon talent et à ma persévérance... Toi, tu n'es bonne qu'à te défoncer. Je ne te reproche rien, mais soit lucide un instant... Cet argent est à moi, je n'ai fait que récupérer mon dû. » Mouais, ce n'était qu'à moitié vrai. Jamais Maël n'aurait atteint le sommet sans sa reine à ses côtés. Sa présence avait été indispensable à son ascension, lui-même ne pouvait le nier. Mais, bien sûr, il était beaucoup plus facile de s'accorder tous les mérites.

« Oh, connard, je te cause. » Tss, certains devraient sérieusement apprendre à fermer leur gueule. Interrompu dans sa passionnante conversation avec l'élue de son cœur, Maël s'en détourna, soudain piqué à vif. « Pardon ?! » « Dégage de là, sale con, je suis pressé. » Une fraction de seconde seulement et Quinn ouvrait brusquement sa portière sur cet intrus un peu trop téméraire. La porte de la voiture alla violemment percuter l'inconnu qui tituba pendant quelques courtes secondes. Secondes pendant lesquelles Maël en profita pour sortir son arme et la pointer sur celui qui venait de dire le mot de trop. C'était plutôt mal jouer. Lehman aurait dû faire profil bas depuis le coup de feu qui avait retentit moins de vingt minutes plus tôt à la sortie du restaurant. Mais c'était plus fort que lui. Être interrompu lorsqu'il était avec Soledad était une chose qu'il n'avait jamais supporté et qu'il ne supporterait jamais. Irrité à souhait, Maël pointa son revolver sur l'intrus qui paru étrangement moins sûr de lui. « J'ai sans doute mal compris. Tu disais ? » L'homme ne prit même pas le risque de répondre et recula jusqu'à son véhicule. Refermant brutalement la portière, Quinn laissa son arme dans le vide-poche et reprit la parole tout en redémarrant brusquement. T'es gentille, Sol, tu laisses tes pieds où ils sont. La prochaine fois, j'te fous dehors et tu te démerdes pour rentrer. T'es vraiment chiante quand tu t'y mets. » Amer, l'homme passait brusquement les vitesses tandis qu'il roulait machinalement dans la direction indiquée par Carlos. « Et pour ta gouverne, je ne t'appartiens pas. Ma blondasse, comme tu l'appelles, a très bien su se montrer inoubliable, alors ta jalousie à la con, tu peux te la garder. »
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeVen 13 Mai - 12:34

    Des bruits de pas résonnaient provoquant des échos qui se prolongeaient le long des rues voisines. Le silence de la nuit s’en voyait alors perturbé ... au contraire de Soledad. Pour sa part, notre reine tournait innocemment le dos à ce nouveau coup de théâtre, trop occupée à laisser la flamme briller dans ses yeux, scintillant de provocation et de défi envers celui qu’elle avait toujours aimé. Son amour allait-il se montrer à la hauteur ? Pendant les quelques secondes qui suivirent le crissement de pneus, Soledad n’avait fait qu’enfoncer bien profondément son regard dans celui de son bien aimé, un sourire aux lèvres. Lui appartenait-il toujours en dépit de ce qu’il avait beau dire ? La réponse ne tarderait pas à arriver. Leur échange silencieux fut alors interrompu par un nouvel antagoniste. Décidemment, le couple semblait les collectionner. Sans se départir de son rictus amusé, Sol laissa le monde extérieur guider son attention, c’est-à-dire ce qui dépassait son petit monde intérieur et tout ce qu’elle désirait, y comprit Maël, et posa son regard sur l’inconnu jaloux de ne pas avoir assez d’attention. Pauvre de lui, cela ne semblait pas être pour tout de suite. Maël le remit calmement, mais pas pour autant poliment, à sa place, avant de s’intéresser de nouveau à notre belle. C’est là qu’il se mit à gâcher ce bon moment qu’elle était en train de passer. Alors qu’elle avait enfin trouvé de quoi se divertir, il fallait que Maël et sa philosophie de salaud repeigne le décor. Comment ça Sol avait tord ? Comment ça il était libéré d’elle ? Mais surtout, le meilleur pour la fin, comment ça il ne l’avait pas volé ? En un rien de temps, Maël avait réussi à faire disparaitre le malicieux sourire de Soledad afin de ramener à la maison ce bon vieux regard assassin, rempli de rancœur. La furie était de retour et elle avait bien l’intention de bondir. Cependant, elle fut coupée par cet emmerdeur impromptu. Bouillonnant de rage, elle aurait aussi bien fait de l’envoyer paître afin de répondre comme il se devait à l’affront de Maël, mais elle préféra tenter de se calmer, se rassurant que sa vengeance ne pouvait qu’en être meilleur, tout en s’allumant une cigarette, le regard pointé droit devant elle. Maël ayant totalement ruiné son jeu, elle ne prendrait même plus plaisir à suivre le cours de cette nouvelle mais très brève intrigue et s’entêterait à ignorer le remue-ménage, préparant sa future attaque. Pendant ce temps là, Maël continuait à s’amuser tout seul. A côté d’une espagnole complètement désintéressé, il commença à s’énerver et à prévenir l’autre chauffeur d’une mort certaine s’il continuait à faire acte de présence. Le chauffard obéit donc non sans en garder un petit souvenir.

    Après une énième menace de Maël envers Sol, la voiture redémarra enfin. Agacée, Soledad prit enfin la peine d’ouvrir la fenêtre pour laisser la fumée de sa cigarette vivre sa vie loin de ce chaos qui n’était pas prêt de s’atténuer. Et oui ... alors qu’enfin Soledad tentait de garder le silence jusque la maison de Jay afin de pouvoir faire comprendre à son amant à quel point il avait tord dans un endroit un peu plus stable, il avait fallu qu’il ouvre un peu trop la bouche et gâche –encore une fois- toute la scène. Le rythme cardiaque de Soledad commença à s’accélérer pour enfin s’emballer. Maël commençait à atteindre la limite du supportable. Il renvoya alors à nouveau cette image désagréable que Sol s’était faite de Maël avec une autre. Le cœur de notre reine se déchira alors aussi malmené par cette nouvelle obsession que par les mots employés par son roi. Cependant, vous pouvez toujours allez voir le pape pour qu’elle pleure. Seule la coke était capable de lui soutirer quelques larmes, du moins c’est ce qu’elle prétendait et elle comptait bien protéger cette réputation autant qu’elle le pouvait. Ravalant sa jalousie du mieux qu’elle pouvait, étouffant son cœur afin d’endormir la douleur, notre espagnole, devenue presqu’incontrôlable comme anesthésiée, écrasa sa cigarette sur le tableau de bord devant elle et, profitant du trouble que cela provoqua chez Maël, alla d’un geste brusque mais rapide, voler l’arme de ce dernier, quitte à l’empêcher de conduire correctement, quitte à devoir toucher ce traitre. Enfin en possession de son précieux ami, elle se réinstalla confortablement sur son siège, admirant l’objet. C’est alors qu’elle prit une voix calme, comme si elle se parlait à elle-même.

    Je tuerais pour un peu de coke ...

    Soledad était dangereuse et vous savez pourquoi ? Elle était tellement en colère qu’elle ne ressentait plus rien. Plus aucune notion du danger ou de l’interdit, elle n’avait même plus l’impression de souffrir. Tout ce qu’elle savait, c’est que quelque chose lui manquait. Son comportement en choquerait plus d’un et certains diraient même qu’il n’y a que dans ces moments là qu’on pouvait admirer une Soledad sereine, même si en réalité, elle était tout l’inverse. Toujours jouant à manipuler l’arme de façon anodine, Soledad continua à se parler à elle-même tout en s’adressant à son bourreau.

    Je me demande où je pourrais la trouver ta blondasse. Je suis sûr que je pourrais la rendre encore plus inoubliable, continua-t-elle avant de récupérer enfin son plus beau sourire.

    C’est alors que la voiture s’arrêta. Soledad comprit alors qu’ils étaient enfin arrivés à destination finale. Elle posa alors son regard sur Maël. Un regard qui, à première vue, pourrait paraitre innocent, tout comme le son de sa voix.

    Bien sûr, ce ne serait que pour une visite de courtoisie. Captes-tu une once de jalousie dans ma voix ? Je veux juste apprendre à connaître celle qui partagera dorénavant ton lit et que tu abandonneras à son tour, reprit-elle concentrée sur l’arme qu’elle avait dans les mains, tandis qu’elle le rechargea de manière brutale, enlevant ainsi la sécurité, montrant bien que la face caché de l’iceberg n’avait rien à voir avec la partie superficielle. Parce qu’il faut arrêter de se voiler la face, tu ne seras jamais capable de rester avec une même femme et tu finiras tes jours seuls.

    Toujours son sourire sur les lèvres, elle appuya sur le bouton « verrouillage » afin de bloquer toutes les portières et bascula son corps sur le côté afin d’avoir une discussion plus décontractée avec son « ami ». Le coude posé sur l’appuie tête, une seule main détenait maintenant l’objet qui avait le pouvoir de tout faire basculer.

    Dis-moi, ça te dirait de jouer à un jeu ?

    Les yeux remplis d’une malice enfantine, Soledad ne décrocha pas son regard de celui de Maël. Après avoir encouragé pendant quelques secondes son amant du regard, elle reporta son attention sur l’arme et enleva soigneusement toutes les balles du chargeur de manière à ce qu’il n’en restait plus qu’une. Elle fit alors tourner la roulette d’un coup sec.

    J’aurais tellement voulu que ta nouvelle copine soit là pour jouer avec nous ... mais bon. Tu veux commencer ? termina-t-elle sur ce même ton innocent mais d’autant plus évocateur.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeDim 15 Mai - 11:49

Pitié, pardonne-moi pour ce torchon :tare:

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SOLEDAD & MAËL


La conduite brutale de Maël témoignait de son irritation grandissante. Mais sa propre colère était bien misérable à côté de celle qui hantait les entrailles de la belle espagnole. Il n'avait même pas besoin de la regarder pour le savoir... Soledad semblait avoir atteint un tel degré de frustration qu'il était presque étonnant que la fumée ne lui sorte pas encore des oreilles. Lehman aurait dû entendre la sonnette d'alarme et stopper net ses provocations à l'instant même où il pu sentir tous les muscles de son ex-compagne de crisper à sa droite. Il n'en fit rien, bien trop occupé à assouvir sa petite vengeance personnelle. C'était puéril et mesquin, mais la magnifique Calderón, par sa jalousie, lui avait offert un petit marteau en or et Maël s'appliquait à frapper sur un clou imaginaire à l'aide de l'objet. Un clou directement planté dans le cœur de sa dulcinée qu'il voulait voir souffrir. Oh oui elle allait souffrir. Elle souffrirait tout comme il avait souffert lorsqu'il l'avait découvert en compagnie de Victor, puis au bras de Graham. Soledad le savait : avec lui, c'était donnant-donnant et elle pouvait être certaine qu'il lui rendrait coup pour coup. Un comportement qu'elle ne supportait pas, mais qu'elle observait tout aussi bien que son ancien amant. Ils étaient ainsi. Rancuniers, sauvages, hostiles. Et ce petit manège ne s'arrêterait que lorsque l'un d'eux crierait grâce ou succomberait à ses blessures. Un instant qu'ils n'étaient certainement pas prêt d'atteindre.

Immanquablement, peu conscient de la véritable portée de ses paroles, Maël venait de pousser la sulfureuse espagnole à bout. Méchamment, il lui avait craché ce qu'il considérait comme des vérités en pleine gueule, la laissant se dépatouiller avec sa jalousie. Peu lui importait la réaction de Soledad. Tant qu'elle avait mal, ça lui convenait parfaitement ! Plus tard, quand il repenserait à cet instant, il ne serait certainement plus capable de se souvenir de ces paroles qu'il ne prononçait que sous le joug de la colère. La belle Calderón en revanche, s'en souviendrait mot pour mot et n'aurait comme unique but que celui de lui faire regretter ses dires, oubliant certainement qu'elle avait été l'initiatrice de cette conversation. L'esprit partagé entre sa destination et Soledad, Maël ne remarqua pas qu'il avait atteint la limite à ne pas franchir. Une frontière qu'il dépassa d'un demi-orteil, faisant exploser la colère d'une femme que le désir de revanche aveuglait. Et ce ne fut qu'à cet instant précis qu'il se rendit enfin compte de la souffrance qu'il venait de provoquer et, si Soledad n'avait pas exprimé son mécontentement en écrasant son mégot sur le tableau de bord de sa voiture hors de prix, sans doute un sourire satisfait aurait momentanément pris place sur son visage. Rictus qui n'atteignit pas ses lèvres donc et resta coincé en travers de sa gorge tandis qu'il rugissait silencieusement son désaccord. Cette femme était une véritable saleté ! Ça l'aurait tué d'entre-ouvrir la fenêtre pour jeter le cadavre de sa cigarette ?! Non, bien évidemment... Mais emmerder son ancien amant était décidément une occupation qu'elle affectionnait tout particulièrement et semblait tout à fait prête à supporter cette très désagréable et tout autant discrète odeur de plastique brûlé qui envahi le véhicule. Merci, Sol. Merci. Alors que Maël quittait la route des yeux pour assassiner la divine créature d'un regard qui en disait long sur ses envies - à savoir, l'étrangler à mains nues - l'espagnole fondit sur lui et s'empara de l'arme qu'il avait négligemment laissé dans le vide-poche. Instantanément, le regard de notre ami retourna se poser sur les lignes blanches qui défilaient rapidement de chaque côté de la voiture, tandis qu'un insupportable sentiment de mal-être l'envahissait. La dernière fois que Sol s'était retrouvée avec une arme entre les mains, il avait bien faillit y rester et, vu la colère dont elle était sujette à cet instant précis, Maël craignait considérablement pour sa vie. D'ailleurs, l'image de sa cervelle éparpillée un peu partout dans le véhicule, repeignant délicatement les sièges de sa voiture de luxe, arrosant copieusement le pare-brise, lui traversa momentanément l'esprit (nan nan j'ai pas vu Pulple Fiction x)).

Le regard rivé sur l'obscurité extérieure, Maël pouvait tout à fait deviner l'objet qui flirtait dangereusement avec les doigts de la sulfureuse espagnole. Excitation et danger. Quel délicieux mélange ! L'homme observa pourtant un silence que peu lui connaissait, préférant ne pas pousser la provocation à son paroxysme. Il avait plusieurs heures à tuer en compagnie de son ex-maîtresse, il aurait été dommage de terminer ici les préliminaires et d'offrir à Soledad une excellente raison d'écourter sa vie. Il avait encore tellement de choses à lui raconter (a), aussi préféra-t-il mettre momentanément son impertinence de côté et observer un calme olympien, tout en se contentant de chercher la maison de Jay d'un regard loin d'être inquiet. Une inquiétude qui réussi à pointer le bout de son nez à la première réplique de la magnifique Calderón. Une phrase loin d'être anodine qui illustrait plutôt bien à quel point cette femme était dérangée. Ce n'était pas quelques cases qui lui manquaient, c'était tout l'échiquier ! Ces seuls mots montraient ce dont elle était capable. Car oui, aucun doute, Soledad serait tout à fait prête à tuer pour une dose de coke. Si vraiment elle était en manque, si vraiment ses sens était brouillé par cette absence, si vraiment la mort pouvait lui offrir ce qu'elle désirait, alors oui, elle tuerait pour cette poudre blanche. Maël ne réussissait pas à en douter. Puis, la conversation retourna immédiatement à la cause même de la colère de l'espagnole.

Tandis qu'elle parlait, le véhicule atteint enfin leur destination finale, leur résidence pour la nuit. D'une oreille distraite, Maël s'arrêta sur le bas-côté, coupa le contact et serra le frein à main un peu plus sèchement qu'il l'aurait souhaité. Plongeant enfin son regard sombre dans celui, sournois, de la femme qu'il aimait, l'homme serra les poings en entendant les quelques vérités qu'elle lui crachait au visage. Sans vraiment le savoir, Soledad touchait là à un point ultra-sensible de la vie de son ex-amant. L'abandon faisait partie de l'existence de cet homme et, même s'il assumait tout à fait ses actes, il ne supportait pas que quiconque se permette de le juger sur ce détail. Personne n'en avait le droit. Pas même Soledad. Les yeux de Lehman allèrent se poser sur l'arme que la belle Calderón manipulait tout autant dangereusement qu'agilement. Avec dextérité, elle avait retiré la sécurité et Quinn se demanda un court instant si son moment n'était pas venu. Une pensée qui ne l'empêcha pas de l'ouvrir, répondant amèrement aux provocations de cette femme un peu trop imprévisible et unique pour qu'il réussisse à s'en détacher. « Très bien. Si vraiment cette hypothétique liaison te passe totalement au-dessus du crâne, alors lâche-moi. J'suis pas vraiment d'humeur à supporter tes putains de coups foireux ce soir. Tu... » Maël s'interrompit net lorsque les portières du véhicule se verrouillèrent. A la fois curieux et soudain inquiet, il posa sur Soledad un petit regard interrogateur tandis que celle-ci lui proposait de s'amuser un peu. A nouveau, les prunelles de notre homme se vrillèrent sur les mains de la divine Calderón. Mains occupées à retirer une à une les balles du revolver pour n'en laisser qu'une seule dans le chargeur. Pas besoin d'explication, Quinn comprit instantanément.

Le regard de Maël détailla silencieusement le visage provocant de sa reine, tandis qu'une évidence s'imposait dans son esprit. Jeu stupide, jeu inutile, jeu impossible. Ô grand jamais il ne se laisserait entraîner dans un jeu aussi dangereux qu'imprévisible. Bien sûr, Lehman aimait le risque, il vivait pour l'inattendu. Mais jamais, jamais il n'avait mis sa vie entre les mains du hasard. Et jamais il ne le ferait, pas même pour Soledad. Et quand bien même il s'abaisserait à accepter, il serait bien incapable de laisser Soledad prendre le risque de se faire exploser la cervelle juste sous ses yeux. Céder face à cette folie provoquerait immanquablement la mort de l'un d'eux et Maël n'aurait su dire s'il préférait épargner sa propre vie ou celle de l'espagnole. Bref ! Il était hors de question pour notre homme de répondre par l'affirmative à la nouvelle lubie de Sol. Aussi, c'est d'une voix simple, presque indifférente qu'il répondit, tout en ignorant superbement le revolver qu'elle lui tendait avec nonchalance. « J'crois pas, non. » Imperturbable, il déverrouilla les portières de la voiture et ajouta simplement d'une voix amusée, tout en jetant un dernier coup d'œil en direction de la divine créature. « C'est pas exactement le genre de jeu que j'aimerais jouer avec toi, Sol. » Et, sur ce sous-entendu douteux, il sortit du véhicule et se dirigea vers la maison, laissant à Soledad tout le loisir de le suivre.

Sachant la maison vide, Maël ne prit pas la peine de frapper, glissa une main sous le paillasson et utilisa la clé qu'il y trouva pour ouvrir la porte des lieux. Puis, sans un mot, sans même prendre le temps d'allumer les lumières, il traversa machinalement le vestibule et pénétra dans la cuisine. Se retournant, il avisa l'apparition de Soledad et lui jeta avec indifférence, comme s'il s'adressait à un de ses sous-fifres et non pas à sa reine. « T'es gentille, tu me poses ce flingue, j'aime pas te savoir avec un tel objet entre les mains... Et... Casse rien, on est pas chez nous. » Bing ! Chez nous... T'as pas l'impression d'oublier un léger détail Maël ? Il n'existe plus vraiment de nous entre vous depuis que tu as lâchement abandonné la femme de ta vie.

Sans accorder un seul regard à Soledad, Maël s'approcha du réfrigérateur et se mit dans le crâne de répondre à l'appel de son estomac qui hurlait son mécontentement depuis deux bonnes heures déjà.
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMar 17 Mai - 10:30

Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Sans_t10

    Comment décrire cet état ? Soledad était comme excitée mais son rythme cardiaque était lent, régulier, imperturbable. Maël aurait pu dire ce qu’il voulait, rien n’aurait pu contraindre ses pulsations à changer de mélodie. Elle était comme concentrée, aveuglant tout sentiment parasite pour n’en privilégier qu’un seul, mais lequel ? Alors qu’elle se sentait légère, un bouillon de vengeance, de haine, de colère, d’humiliation, de tristesse, de frustration et bien sûr de passion se mélangeait dans son esprit pour donner une mixture qui n’inspirait qu’à être servit dans les assiettes. Et qui est-ce qui allait avoir le droit de se régaler ? Maël bien sûr, mais qui dit Maël dit Sol. Les deux allaient donc déguster ce soir, tout ça à cause d’un dealer et de son manque de respect ! Soledad, elle, était comme elle était et c’était pour ça qu’on l’aimait (Maso va x) ) mais Maël, il pourrait faire un effort. Il connaissait pourtant les nombreuses qualités de notre espagnole, pourquoi n’agissait-il pas en conséquence ? Peut-être qu’il en réclamait après tout. Peut-être que cette recette avait toujours était son plat préféré et qu’il n’osait pas cracher dans la soupe. Toujours est-il que Soledad se tenait là, confiante, un sourire malicieux parfumant ses lèvres juteuses qui ne fit que s’accentuer face à la première réponse, simple et tout aussi inefficace, de Maël. Elle n’en attendait pas moi de sa part et aurait regretté la facilité. Son désir de vengeance était masqué sous une pulsion récréative avec pour seul but le jeu, vu par Soledad Ainara Calderòn. Un jeu de grandes personnes (a). C’est pourquoi la subtilité des paroles de son amant ne pouvait que la faire sourire d’avantage. En temps normal, elle aurait pu se vexer, voyant dans ces propos une nouvelle attaque. Mais ce n’est certainement pas ce que fit la Soledad du moment. Elle voulait jouer et constatait avec délice que, malgré les dire de Maël, ce dernier était propice à se laisser aller.

    Loin d’être découragée, notre tentatrice laissa sa proie sortir de la voiture, regardant une dernière fois l’arme. Elle était résolue. Elle voulait aller jusqu’au bout, voir jusqu’où Maël était prêt à aller pour sa vie, pour celle de Sol et quelle était sa limite pour arrêter ses vaines provocations et admettre que Soledad était sa plus grande faiblesse. Etant une femme passionnée, ce n’était pas difficile pour elle d’écarter l’éventualité d’une mort certaine, persuadée que Maël tenait trop à elle pour la laisser s’échapper une bonne fois pour toute. Cette folie la perdra à jour, nous n’avons plus qu’à espérait que ce ne sera pas ce soir. D’autant plus que notre miss « même pas peur de la mort » avait plus d’un tour dans son sac. Maël montrait de la résistance ? Allons faire péter tout ça. D’un coup sec, elle fit sortir la roulette de l’arme afin de voir où était positionnée la fameuse balle qui ferait office de messager du destin. Consciencieusement, elle s’arrangea pour qu’exactement trois coups puissent être tirés sans provoquer de mort. Enfin, elle se résigna à sortir de la voiture et à suivre Maël. Elle savait exactement comment elle, le maître du jeu, allait démarrer la partie et elle était bien résolue à n’élire qu’un seul gagnant à l’arriver.

    Du haut de ses talons, elle entra donc dans la maison, observa rapidement l’environnement dans lequel elle se trouvait et arrêta rapidement ses pas. A peine fut-elle arrivée à la fin du vestibule qu’elle avait trouvé l’endroit idéal pour commencer la partie. Que lui fallait-il ? Juste une belle vue sur son adversaire. Adversaire qui, pour l’instant, n’était pas très coopératif et ne se gêna pas pour l’exprimer. On put alors voir un éclair de colère frapper les traits de notre reine à l’écoute de ce « nous ». Il renvoyait à une époque si douloureusement familière que le cœur de Soledad se senti piqué à nouveau. Vous allez me dire, c’est plutôt bon signe, elle arrivait encore à ressentir des émotions et ne s’était pas perdue dans le flue d’une froideur digne des plus grands psychopathes. Cependant, comme il a été si bien précisé, cette colère ne fut exprimée que très brièvement et laissa rapidement place au retour triomphant de ce visage étrangement serein.

    Hé Maël, tu te rappelles les jeux qu’on avait l’habitude de jouer à deux ? A chaque fois on se battait pour être le premier à démarrer la partie. C’est donc avec honneur que j’accepte ton fairplay de me laisser commencer celui-là.

    Tout en parlant d’une voix calme et naturelle, elle apporta le canon du pistolet vers le côté droit de son crâne et attendit sagement que l’homme qu’elle aura aimé jusqu’au bout ne daigne se retourner. Lorsque ce fut chose faite, elle ne se laissa pas prier pour appuyer sur la détente. Un petit clic se fit entendre indiquant que, sans surprise pour notre passionnée du danger, son heure n’avait pas encore sonné. Cependant, fière d’avoir un rôle important dans cette nouvelle pièce de théâtre, elle mima le soulagement tout en y ajoutant une pointe de provocation (Arizona dream powaaaa *.*). Pas une seule fois elle ne quitta Maël du regard. Elle voulait voir chacune de ses réactions. Elle voulait le voir souffrir. Pas pour l’abandon d’il y a quatre an. Juste pour le coup de la blondasse (a). Elle voulait lui prouver qu’il n’irait nulle part tant qu’elle ne l’avait pas décidé. Sentant son pouls s’accélérer de plus en plus, elle commença à s’enflammer. Mine de rien, mimer de se tirer une balle laissait toujours planer un doute. Ai-je bien compté ? Et si j’avais ne serait-ce fait qu’une erreur, si j’avais mal vu ? Est-ce qu’en actionnant ce petit bout de fer je signe mon arrêt de mort ?

    Bah alors Maël ? Tu veux toujours pas jouer ? Bon normalement, on a pas le droit de passer son tour, mais pour cette fois, je vais rejouer, au cas où t’as pas bien comprit les règles. Regarde-moi bien attentivement. Tu prends le pistolet, tu l’approche soit de ta tête, soit de ton cœur et tu appuies sur la détente.

    Ralliant les gestes à la parole, son cœur manqua un bon juste la seconde précédent son nouveau tir manqué. Son rythme cardiaque s’était alors encore accéléré d’une pulsation. Soledad, prise dans l’excitation traitre de son jeu, fit rouler la roulette afin de perdre toute piste de la balle.

    Tu veux que je continue ou tu vas enfin agir comme un homme ?

    Son ton se fit alors plus grave, plus accusateur. Si Maël ne se prêtait pas au jeu, Soledad s’en verrait fort déçue et ne se calmerait pas pour autant. Pourrait-elle être pire ? Si Maël voulait le découvrir, il n’avait qu’à lui tourner le dos. Il le découvrirait sans doute bien plus vite qu’il ne pourrait l’espérer, à ses risques et périls.

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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMer 18 Mai - 4:46

J'ai pas relu, j'ai pas codé, je dois y aller vite vite vite x)
Je fais tout ça demain... Posté pour que tu puisses lire si tu passes Before night falls [PV Maël, l'ingrat] 846716

Non. Non, non et encore une fois, non ! Maël n'avait nullement l'intention de se prêter à ce jeu à la fois dangereux et stupide que Soledad lui proposait avec tant de générosité. Plus aucun doute possible désormais : il manquait définitivement plusieurs cases à cette femme. La cocaïne lui avait grillé la moitié de la cervelle et la sulfureuse espagnole était sur le point de se griller l'autre moitié. Maël n'en était pas encore là, il lui restait encore quelques neurones (a) et comptait bien les conserver. Hors de question donc d'accepter un jeu qui ne se terminerait évidemment que par la mort de l'un des deux. D'une part, Lehman tenait bien trop à la vie pour la risquer inutilement. Et d'autre part... C'était Soledad qui se tenait face à lui. Et, bien sûr, cette femme était bien trop importante à ses yeux pour la laisser se tirer une balle dans la tête sans réagir. Car oui, aucun doute que la magnifique Calderón n'hésiterait pas une seule seconde à appuyer sur la détente pour le simple plaisir de sentir l'adrénaline monter en elle. C'était une femme dangereuse. C'était une femme de danger. Elle vivait pour ça, pour sentir les pulsations de son cœur vibrer en elle. Et si Maël affectionnait tout autant l'imprévu et l'inattendu, il était bien incapable de mettre sciemment sa vie en jeu pour les beaux yeux de la femme qu'il aimait. Flirter avec la mort était une chose. La provoquer et la braver de la sorte en était une autre. Et puis... Notre homme n'avait pas franchement envie de ramasser les morceaux de cervelle d'une belle espagnole éparpillés un peu partout dans la cuisine de ce bon vieux Jay. Un homme charmant d'ailleurs !

Maël se doutait bien que Soledad ne lâcherait pas si facilement le morceau. A son image, l'obstination de cette divine créature était des plus tenaces ! Ils étaient construits sur le même modèle et il était rare que leurs discussions (pour ne pas dire disputes) ne se terminent pas en baston générale pendant lesquelles assiettes et fourchettes avaient légèrement tendance à se promener à travers la pièce. D'ailleurs, il était tout aussi rare que Lehman ait le dessus dans ce genre de querelles, Soledad sachant toujours se montrer tout à fait convaincante. Persuasive, elle savait prouver à son homme par A+B qu'elle était sa faiblesse et que, ô grand jamais, il ne pourrait lui résister. Il s'en défendait... C'était pourtant vrai. Bien sûr il lui rendait coup pour coup, bien sûr il lui en faisait voir de toutes les couleurs, bien sûr il lui tenait rancune de tous les sales coups qu'elle avait pu lui faire, mais le fait restait exactement le même... Au final, il finissait toujours par céder à ses caprices. Il en avait été ainsi pendant quatre ans et, malgré ce qu'il pouvait croire, son abandon n'avait absolument rien changé à leur relation. Ainsi donc, tout en fouillant le réfrigérateur de la cuisine, Lehman s'attendait bien évidemment à ce que Soledad revienne très vite à la charge pour le convaincre de jouer à ce jeu de hasard tout à fait passionnant.

La belle espagnole avait repris la parole et Maël, comprenant immédiatement ce qu'elle s'apprêtait à faire, interrompit le geste qu'il avait en direction d'une brique de lait. Vivement, il tourna la tête pour découvrir une jeune femme menacée par une arme dont elle était la détentrice. « NON ! » Ce fût tout ce que notre homme eut le temps de crier avant que Soledad n'appuie sur la détente. Clic ! Quinn eut l'impression que son cœur tombait au fond de sa poitrine. Un long frisson de terreur remonta le long de son échine et, pendant une courte seconde, le souffle lui manqua. Un désagréable vertige de terreur très vite remplacé par le doux frémissement du soulagement. Quel con ! Comment avait-il pu faire l'erreur de lui laisser cette arme entre les mains. Il savait pourtant ce dont elle était capable pour le pousser à bout. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle ne connaissait aucune limite et qu'elle tenterait absolument tout pour le pousser à accepter ce jeu débile. Le regard figé, Maël ne pouvait désormais plus quitter la femme qu'il aimait du regard. Étrangement pâle, il lui offrit - pour la seconde fois de la soirée - le loisir de le voir s'inquiéter pour elle. Cette fois cependant, les traits alarmés de son ancien amant étaient tout à fait visibles sous la lumière vacillante de la cuisine. Plus d'obscurité, plus de lampadaires détraqué pour masquer son anxiété. Juste une simple et douce lueur qui accentuait l'angoisse que l'on pouvait aisément lire sur son visage. Angoisse que Maël n'eut même pas l'idée de dissimuler. Il s'en fichait... Elle était vivante et c'était tout ce qui comptait à ses yeux.

Le soulagement de notre homme fut pourtant de courte durée. Tandis que son palpitant retrouvait un rythme plus ou moins régulier, Soledad profita des quelques secondes dont il avait besoin pour se remettre de ses émotions pour réitérer l'expérience. Bien sûr, elle ne risquait absolument rien puisqu'elle avait précédemment compter les coups qui la séparait d'une mort imminente. Mais cela, Maël ne le savait pas et celui-ci se sentit étrangement faible quand un nouveau clic ! se fit entendre. De nouveau, son cœur manqua plusieurs battements, la magnifique créature prenant un plaisir sadique à martyriser ce pauvre cœur. Aucun doute, cette garce voulait le tuer ! D'une balle dans la tête ou d'un arrêt cardiaque, peut importait la manière. Tant qu'il y restait, cela semblait lui convenir. Étrangement silencieux, l'homme semblait bien incapable de proférer le moindre son, comme si une quelconque parole pourrait soit retourner l'arme contre lui, soit inciter Soledad à recommencer encore et encore ce petit jeu dans lequel elle semblait trouver un plaisir non feint. D'un geste exercé, elle fit rouler la roulette de l'arme et la tendit à son amant, le sommant de se soumettre enfin à cette joyeuse expérience. Retrouvant une once d'assurance, Maël lui accorda un de ces regards assassins dont il avait le secret. Non, il ne la laisserait pas continuer inlassablement ce petit jeu. Surtout pas en solitaire ! Avançant d'un pas, il sembla céder à la nouvelle folie de son ancienne compagne et s'empara lentement du revolver. Revolver qu'il connaissait parfaitement, mais qui lui paru tel un étranger entre ses mains. Revolver qui l'avait servit fidèlement et qui lui faisait désormais vivre les minutes les plus atroces de sa vie. Peur et colère se mêlaient dans les prunelles brûlantes d'incertitude de Lehman qui, sans ciller, continuait à fixer la belle Calderón d'un regard accusateur. Cette femme possédait un don pour le soumettre au pire situation. C'était indiscutable...

Le poing fermé sur la crosse de son arme, Maël avança délicatement le canon en direction de sa tempe, laissant à Soledad le plaisir de le voir se soumettre à ses attentes. Armant l'objet, il finit toutefois par la pointer en direction celle qu'il aimait. La flinguer serait une douce et délicieuse vengeance. Enfin il serait débarrassé d'une femme sournoise et manipulatrice. Enfin il pourrait vivre sans la hantise de la voir surgir au milieu de nulle part. Enfin il pourrait se concentrer sur ce qu'il avait à faire sans constamment avoir à vérifier par-dessus son épaule si Soledad n'était pas sur le point de lui asséner un coup fatal. Oui, tuer cette femme et l'enterrer au fond du jardin (pour faire pousser du maïs (a)) suffirait à rendre son existence bien plus simple et bien moins dangereuse. C'était tentant... Très tentant. Une balle au milieu du front et cette Terre serait débarrassé d'un fléau espagnol dont le seul but se résumait à sniffer de la poudre blanche. Oui, il fallait bien se rendre à l'évidence, cette existence était inutile. Inutile pour tous, sauf pour Maël. Dure dure réalité, n'est-ce pas ? Ainsi, au dernier moment, il dévia légèrement le canon du revolver, le pointa sur une cible imaginaire dans le mur d'en face et tira. Un, clic. Deux, clic. Trois, clic. Quatre, BAM ! Le coup de feu retentit dans toute la pièce, tandis que la balle perçait un joli trou dans le mur. D'une voix accusatrice, Lehman s'adressa alors à la divine Calderón, tandis que son bras retombait mollement le long de son corps. « Estime-toi heureuse que je n'ai pas pris mon tour ! Sinon, c'est ta cervelle qui aurait repeint le mur à l'heure qu'il est ! » Maël rangea l'arme dans son étui, bien décidé à la garder précieusement sur lui. Sans doute devrait-il passer le reste de la nuit à veiller sur les couteaux de cuisine sagement accroché au mur (Macbeth powaa x))... Avec Soledad, il fallait s'attendre à à peu près tout ! « Arrête-voir avec tes conneries deux minutes. J'ai pas envie de jouer, c'est clair ? Tu me fais chier depuis le début de la soirée. Si on est là, c'est uniquement de ta faute. Alors si, pour une fois, tu pouvais la boucler, t'asseoir sagement et bouffer l'omelette que j'ai l'intention de te préparer (xD), ça m'arrangerait. » Paroles inutiles. Soledad était une gamine intenable qui ne savait ni écouter, ni se poser "sagement". Elle avait une idée en tête et ni Maël, ni personne sur cette terre (sauf Dieu *-*) ne saurait jamais la soumettre à quelconque envie que ce soit.


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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeMer 18 Mai - 11:13

[Des fois, Soledad me fait vraiment peur O.O
D'ailleurs désolé pour la fin ... je suis pas sûr qu'elle t'inspire ... je n'ai rien trouvé de mieux en cette heure tardive ... je te laisse savourer une Soledad gentille. J'avais que ça comme réaction dans mon chapeau. Ca fait un peu bizarre je sais, mais on fait comme on peut UU. J'écrirais bien un roman pour dire tout ce qui ne va pas dans mon poste, mais je voudrais pas te gâcher ta lecture alors je ravale ma frustration et je vais faire dodo *.*]

    Tout se passait à merveille ! Soledad voyait sa flamme de petite gamine bruler en elle et grandir peu à peu. Pouvait-on vraiment dire que son plan se dérouler comme prévu ? Pas vraiment non ... Soledad n’avait pas de plan ou du moins elle n’en avait plus. Au début bien sûr, tout était clair dans son esprit. Maël devait payer, le pinceau idéal pour produire ce dessin était immanquablement le révolver - outil qui les avait toujours aussi bien lié, tout comme la cocaïne – et le calcul des balles était une stratégie qui pouvait se montrer des plus concluantes. Ca, c’était la belle époque où Soledad contrôlait encore à peu près ses pensées. Ca, c’était la Soledad éduquée, cultivée, « mature ». A partir du moment où Soledad avait appuyé pour la première fois sur la détente, vous avez pu apercevoir le produit brut. Si Soledad s’était toujours montrée très réelle et très sincère dans ses actions, vous la voyait maintenant au summum de sa passion. Ce moment où ses actions ne sont décidées que dans la seconde qui précède. La vrai Soledad, la vraie espagnole. Vous la découvrirez peut-être moins folle que vous ne le pensiez car au final, ses désirs ne sortent pas de l’ordinaire. Ce qu’elle désirait vraiment ? Avoir raison en général mais en ce moment précis, ce qu’elle désirait le plus, ce que son corps réclamait éperdument, ce que son cœur appelait sans cesse dans ses courses effrénées, ce que ses yeux cherchaient derrière ce regard aussi meurtrier que meurtri, c’était Maël. Quelle était la véritable signification de cet appel à la mort ? Reniait-elle à ce point la vie ? Mon dieu que non, c’était la dernière chose qui lui venait à l’esprit. Vous ne trouvez pas ? De manière plus évidente on pourrait comprendre qu’elle cherchait à ce que Maël la « sauve », lui prenne l’arme des mains et lui avoue qu’il souhaite la garder vivante. Cependant, de manière plus profonde, il est possible de détecter un sentiment de dépendance qui, intolérable pour la conscience de notre jeune sulfureuse, était bel et bien la. Ne vous a-t-on jamais appris que ce sont ceux qui critiquent le plus une chose qui en sont le plus attachés ? Bien sûr, jamais elle ne l’avouerait, ni à elle-même ni à personne. Sa fierté était bien trop tenace. Alors que c’est si évident ... Pourquoi serait-elle alors à ce point accro à la drogue ? Certains la prenne pour oublier, d’autres pour forcer le respect, se donner l’impression d’être quelqu’un. Non, cela ne correspond pas à notre personnage, pas à notre petite fille qui très tôt avait perdu le seul modèle qui stabilisait son existence. Mais que pouvait donc lui procurer cette poudre blanche qui, à son niveau, n’était plus vraiment des plus efficaces pour s’envoler vers un monde merveilleux. C’est tout simplement la dépendance envers un objet stable. Rien de plus effrayant que de dépendre de quelque chose n’est-ce pas ? Soledad avait trouvé le modèle idéal. Toujours là quand elle en avait besoin il était devenu comme son meilleur ami. Malheureusement, il a fallu qu’un certain Maël se ramène et perturbe tout son petit monde. L’amour ... une drogue dont la dépendance n’avait rien à voir avec votre volonté. Soledad avait envie de se laisser noyer par cette forme si attractive et par cette position si agréable de l’appendice. Et pourtant, la peur de l’instabilité oblige, elle ne s’était pas toujours montrée au meilleur de sa forme et au final, elle l’avait perdu. Ce nouveau modèle avait suivit les traces du premier pour aller se terrer dans un endroit que personne ne connaissait (Lewis, la mort ... c’est quoi la différence XD).

    Toujours était-il qu’elle était contente d’elle. Elle avait eu ce qu’elle voulait et avait prouvé une fois de plus qu’elle avait raison. Enfin, avait-elle vraiment ce qu’elle voulait ? Pendant une seconde, lorsqu’elle vit Maël s’approchait d’elle, elle aurait juré qu’elle était sur le point de l’obtenir. Pendant le court instant où Maël traversait la pièce pour la rejoindre, une lueur d’innocence vivait dans ses yeux. Son appel avait-il était entendu ? Son cœur battu alors la chamade. Les secondes devinrent des heures et tout ce qu’elle pouvait faire c’était observer. Peu importe si il la mitraillait du regard, elle avait l’habitude. Après tout, ils avaient toujours fonctionné de cette manière là. C’était leur manière à eux de communiquer. Les yeux concentrés sur celui qu’elle désirait le plus, elle le laissa prendre le révolver. Ecarquillant les yeux, aucun souffle ne se fit entendre de son côté. Elle laissa son amant pointé l’arme en direction de son crâne. Elle aurait dû essayer de l’en empêcher. Son cœur le voulait. Pourtant, elle était incapable de bouger. Elle devait savoir jusqu’où il était capable d’aller pour elle. Il l’avait déjà abandonné une fois, elle devait se protéger. Surtout, ne pas penser qu’il pouvait mourir par ce simple tir. Rester focalisée sur la meilleure partie. Pour elle, il était capable de risquer sa vie et ça, ce n’était pas rien. Pas si facile que ça au final d’effacer le doute. Alors que Maël semblait laisser durer le plaisir, son corps avait été envahit par un sentiment extrêmement désagréable provoquer par le fait même qu’elle était peut-être en train de voir l’objet de ses désirs se tirer une balle dans la tête sans pouvoir agir, comme impuissante. Pourtant, il le fallait, c’était une étape à passer pour qu’elle puisse pardonner. Du moins, l’abandon d’il y a quatre ans. Cependant, les choses ne se passèrent pas comme elles semblaient devoir se passer. Maël passa du rôle de victime à assaillant et ce fut au tour de Soledad de saluer le canon de l’arme à feu. Elle ne put alors feindre la surprise et le silence de toute cette affaire en disait long. Sans jamais daigner offrir à coup d’œil à cet objet de menace, elle continua à affronter le regard de Maël, bien décidée à ne pas perdre ce duel.

    Elle voulait parler, dire quelque chose, mais ses lèvres étaient scellées. Que pouvait-elle bien avoir envie de dire d’ailleurs ? Sans doute le moindre mot de sa part n’aurait pu qu’aggraver la situation. La colère se lisait clairement dans les yeux de Maël et fut transmise instantanément à Soledad. Colère qu’elle transforma en excitation. Même elle ne pouvait le nier, elle avait envie et avait besoin de lui. Le cœur lui sortant de la poitrine, elle essayait de se concentrer mais une image parasite d’elle redécouvrant le corps de son ancien amant l’obsédait. Etait-ce pareil pour lui ? Si c’était le cas, il le cachait bien. Pas sûr que Soledad ait été aussi douée. Les secondes défilant telles des minutes, Soledad commençait à croire de plus en plus qu’il allait réellement tirer. Ce qui, en raison des lois de la nature, fit entrer en compétition l’excitation avec la peur. Et c’est, contre toute attente, que Maël pointa l’arme en direction du mur à sa droite afin d’y vider le chargeur. Face à cette soudaine « violence », Soledad, par réflexe, détourna sa tête vers la cible du viseur et cligna des yeux à chaque petit clic du révolver pour finir par un sursaut lorsque la véritable balle alla enfin s’écraser contre la paroi.

    Après quelques secondes qu’elle s’octroya pour reprendre ses esprits, la colère l’envahit à nouveau. Etait-ce à cause de l’échec de Maël face à ton test ou tout simplement à cause de ses paroles qui, pour elle, lui paraissaient froides et désintéressées. Toujours sans un mot, elle observa impuissante Maël qui rangeait son arme. Il fallait qu’elle canalise toute l’énergie qu’elle avait en elle, sinon l’explosion risquait d’être catastrophique. Heureusement, elle y arriva plus ou moins, malgré la tristesse qui envahissait son cœur. Celui-ci venait de comprendre qu’il n’obtiendrait jamais ce qu’il désirait. Enfoiré de Maël ! Trop occupée à prendre sur elle, elle écoutait d’une oreille distraite les dernières paroles de son bourreau. Elle s’approcha alors de lui, bien résolu de ne pas abandonner la partie pour autant. D’une grâce aussi sensuelle qu’elle était signée d’une Calderòn, elle alla perdre ses mains au niveau de la taille de Maël afin de l’étreindre de manière chaleureuse telle une petite fille cherchant du réconfort après un spectacle traumatisant. Elle était à deux doigts de l’arme et avait bien l’intention de la récupérer. Cependant, elle allait devoir se montrer patiente, son propriétaire était encore trop prévenu pour pouvoir tenter quoique ce soit. Elle se contenta alors de se fondre dans un câlin, posant innocemment sa tête contre le torse de l’élu de son cœur.

    Je pensais qu’il ne fallait rien casser ... souffla-t-elle d’une voix sereine et attentionnée.

    Et pourtant, elle était loin de l’être. Manipulatrice, ça elle l’était, mais son sentiment de trahison, de haine qui hantait perpétuellement son esprit était loin de l’amadouer et de faire ressortir chez elle une once de gentillesse. Pourtant, elle allait devoir se montrer sage avant de pouvoir, une fois de plus, montrer qui était le patron ici (elle me fait délirer cette fin de phrase XD). Elle allait devoir caresser du bout des doigts l’égo de notre cher leader afin de l’aveugler et récupérer le contrôle du navire. Car oui, il s’était bien imposé avec son petit spectacle. Soledad accapara alors son homme quelques minutes, l’emprisonnant dans ses bras tout en le cajolant. Ensuite, elle lui rendit sa liberté et s’en alla à son tour dans la cuisine.

    Par contre, tu ne me feras pas manger une fois de plus une de tes omelettes. Il faudra me tirer une balle avant.

    Trop tôt pour faire des blagues là-dessus ? Elle ne put pourtant pas s’en empêcher tout comme elle fut incapable de retenir ce petit sourire –adorable, dépourvu de provocation- qu’elle offrit à Maël en se retournant pour accompagner son humour noir. Une Soledad sage ? Voilà qui avait de quoi inquiéter Maël. Et pourtant, elle le faisait si bien ... Toujours d’une humeur qui paraissait légère elle ouvrit le frigo et sortit quelques tomates. Afin de faire ce qu’elle avait prévu avec cet aliment, elle sortit un couteau, un peu plus pointu et impressionnant qu’il ne le fallait, pour les couper en rondelles. Son mouvement se fit alors un peu plus sec qu’elle ne l’aurait voulu.

    Une salade de tomate ça te va mon chérie ?

    Essayant de jouer les femmes parfaites, son esprit était occupé à bien d’autres choses. D’abord, elle devait récupérer les balles qu’elle avait laissé tomber dans la voiture. Ensuite, récupérer l’arme. C’est alors, qu’elle jeta un coup d’œil sur le couteau qu’elle tenait dans les mains. Etait-elle si désespérée que ça. Au moins, elle savait manier le flingue, mais le couteau, elle n’avait aucune notion mise à part le banal coup de couteau dans le ventre - Triste histoire qui remonte maintenant à plusieurs années. Etait-ce vraiment judicieux ? Et pour faire quoi ? Elle n’avait pas l’intention de tuer Maël, ça c’était de source sûre, malgré tout ce qu’il avait osé lui faire et pourtant, elle ne pouvait le laisser gagner si facilement. Son esprit voyagea alors entre Maël et la nouvelle arme qu’elle tenait dans les mains. Non, décidemment, Maël avait été trop loin et elle ne pouvait accepter un tel affront. Plus les secondes passaient, plus une petite voix dans sa tête la convainquait (c’est moche O.O) que c’était la seule solution. Elle s’arrêta alors brusquement de jouer la gentille petite ménagère. Son ton se fit alors étrangement sérieux, d’une voix plus grave.

    Parlons franchement Maël, tu préfères le pistolet ou le couteau ? Car tu sais très bien que nous n’avons pas finit de jouer, reprit-elle, tenant fermement l’arme blanche entre ses doigts, la soulevant à hauteur de sa tête afin de l’exposer convenablement à son publique.
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Lon S. Mercury
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MessageSujet: Re: Before night falls [PV Maël, l'ingrat]   Before night falls [PV Maël, l'ingrat] Icon_minitimeLun 23 Mai - 11:38

Pas l'impression d'être allée au bout de mes idées... M'enfin j'espère que ça ira :/

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SOLEDAD & MAËL


Si Soledad était convaincue du contraire, Maël restait persuadé que la femme qu'il aimait était assez dérangée pour le flinguer sur place. Elle lui en voulait, cela n'était même plus à prouver. Elle possédait d'ailleurs toutes les raisons de lui en vouloir. L'homme s'était comporté en véritable salaud envers elle alors même qu'il grimpait les tous derniers échelons de sa carrière de dealer et que la relation chaotique - mais néanmoins sincère - qu'il entretenait avec la belle espagnole atteignait son apogée. Quinn s'était enfuit alors même qu'il baignait dans un océan de bien-être et de pouvoir. Il avait absolument tout pour lui. L'argent et une femme tout à fait unique. Cela aurait normalement dû lui suffire, mais une fois de plus, il n'avait pas su rester décemment à sa place et s'était empressé d'agir à l'envers de toute logique. Maël était-il tout simplement stupide ou souffrait-il d'insatisfaction chronique ? Peut-être un peu les deux... Le pire dans tout ça ? Notre homme ne s'était jamais rendu compte de la terrible erreur qu'il avait fait en abandonnant sa Belle et pas une fois n'avait souffert de son absence. Lehman et les remords, la mélancolie, les regrets ? Très peu pour lui. Le moment présent suffisait amplement à son petit bonheur personnel. Et pourtant... Pourtant ! Maintenant qu'il avait de nouveau Soledad sous les yeux, qu'il redécouvrait - tant avec horreur qu'avec satisfaction - à quel point elle se différenciait de ses paires, qu'il pouvait de nouveau la toucher, la regarder, s'en prendre à elle et l'assassiner du regard... Maintenant qu'il retrouvait tout ça, son cœur ne pouvait s'empêcher de se serrer. Une pointe de remords, peut-être ? C'était bien possible ! Remords tout à fait illusoires à côté du désir qu'il ressentait à son égard. C'était indiscutable... Il ne pouvait regarder cette femme sans éprouver cette soif violente de se réconcilier avec le passé. Un appétit qu'il parvenait difficilement à laisser de côté, mais que le comportement de la magnifique Calderón savait bien souvent amoindrir. Désirer une femme sur le point de se tirer une balle dans la tête ? Difficile ! Surtout lorsqu'il s'agissait de la femme pour laquelle son cœur de pierre s'était étrangement adoucit.

Le don que possédait Soledad pour foutre son ancien compagnon en rogne était indiscutable. La soudaine disparition de l'arme dans son étui réussit toutefois à calmer les nerfs d'un homme dont le regard continuait inlassablement de jeter des éclairs en direction de la divine espagnole. Celle-ci s'était murée dans un curieux silence quand son homme l'avait soudain prise pour cible. Étrange l'influence que les armes pouvaient avoir sur le comportement de bien des Hommes. Un simple revolver pouvait transformer une véritable furie en un être calme, aussi doux qu'un agneau. En apparences, tout du moins. Car oui, Maël n'était pas dupe. Si Soledad s'était immédiatement enfermée dans un silence religieux dès le moment où le canon du pistolet s'était dirigé dans sa direction, Quinn savait qu'intérieurement, elle bouillonnait. Sans doute était-elle partagée entre une multitude de sentiments contradictoires et se trouvait bien incapable de savoir sur quel pied danser, se demandant certainement si son cher et tendre aurait le courage de l'abattre si froidement. La réponse était non, bien évidemment, mais Maël se plu à laisser durer le suspense, lui-même au prise avec un violent combat intérieur. Bien sûr, jamais il ne serait celui qui priverait l'espagnole d'une longue et "paisible" existence - du moins pas directement (a) - mais il ne pouvait nier que l'idée lui ait traversé l'esprit.

Soledad ne mit guère longtemps pour recouvrer ses esprits et, par la même occasion, sa langue momentanément égarée. S'approchant lentement de l'homme qui l'avait faite souffrir et qui continuait fidèlement de le faire, elle passa gracieusement ses bras autour de sa taille et lui offrit une douce étreinte à laquelle il était bien loin de s'attendre. Lui offrant généreusement un dernier regard assassin, il finit immanquablement par se perdre dans le regard de la femme qu'il aimait. Quelle saleté ! La divine espagnole savait très exactement où se trouvait le plus gros point faible de Maël et elle en jouait à merveille ! Elle le savait plus que sensible à ses charmes et le connaissait assez bien pour appuyer pile là où il fallait pour adoucir la colère de son homme et décupler cette pointe de désir insatiable qui lui carbonisait littéralement les entrailles dès qu'il se trouvait en sa présence. Loin de se laisser berner, Quinn se fit pourtant violence pour ne pas répondre à cette étreinte pour le moins inattendu. A nouveau, son rythme cardiaque s'était accéléré, mais ses mains restèrent inutilement le long de son corps, refusant de céder devant l'emprise presque totale qu'elle exerçait sur lui. Alors que Soledad berçait paisiblement son irritation, il se laissa impassiblement aller à cette délicate œillade à leur passé commun. Il savait ce geste purement intéressé, mais ne trouva aucun mal à en profiter tout en restant sagement sur ses gardes. Cette femme était une véritable tête de mule et il la connaissait assez pour savoir qu'il ne réussirait pas à lui faire sortir cette idée de roulette russe de la tête. Elle ne le lâcherait pas tant qu'il n'aurait pas cédé et, cela fait, elle prendrait un malin plaisir à savourer sa victoire juste sous son nez. Mais Maël serait intraitable... Du moins était-ce dont il essayait lui-même de se convaincre... Une partie de lui-même n'en semblait plus vraiment convaincu. L'effet Soledad, sans aucun doute. Combien de temps encore pourrait-il résister à l'incontrôlable appel de sa faiblesse, avant de céder misérablement et se prêter à un jeu auquel il serait bien incapable de prendre goût. Soledad savait décidément un peu trop bien s'y prendre avec lui... Comment pouvait-il se concentrer sur ce qu'il s'entêtait à lui refuser alors qu'il pouvait sentir ses mains dans le creux de son dos et sa tête contre sa poitrine ? Comment pouvait-il répéter son désaccord alors qu'il devait déjà répéter à ses mains de rester sagement là où elles se trouvaient ? Non... En compagnie de Soledad, faire deux choses à la fois était mission impossible. C'était une chose ou l'autre, mais jamais les deux en même temps. Ce soir-là pourtant, Maël se montrait étrangement doué et su conserver la maîtrise de ses faits et gestes. Mais pour combien de temps encore ? Déjà son regard trahissait son appétit grandissant pour cette femme qu'il idolâtrait sans vouloir le reconnaitre. Il ne faudrait certainement plus guère de temps avant que l'homme ne cède à l'une ou l'autre de ses pulsions.

Mais - autant heureusement que malheureusement - l'espagnole ne tarda pas à mettre un terme à ce moment de tendresse tout à fait exceptionnel quand on savait quelle avait été la relation que Sol et Maël avait entretenu pendant quatre ans. De tels moments de douceur pouvait certainement se compter sur les doigts d'une main... Dommage que cette dernière étreinte ait été dépourvu de toute sincérité. Sinon auraient-ils pu l'ajouter fièrement à leur palmarès des instants pendant lesquels ils ne se tapaient pas dessus, ne s'insultaient pas ou ne se jetaient rien à la figure. Toujours étonnement douce, mais retrouvant peu à peu cette fougue qui la caractérisait et que Maël affectionnait autant qu'il exécrait, elle s'éloigna et se montra très peu emballé par l'idée de voir son homme lui préparait un met de choix (tu les vois bouffer une omelette ? xD). Un manque d'enthousiasme tout à fait compréhensible quand on savait à quoi ressemblait une omelette façon "Maël" : pas cuite sur le dessus, carbonisée sur le dessous. De quoi raviver les joyeux souvenirs des rares fois où Quinn s'était risqué aux fourneaux. Entre désastre et délicieuse odeur de cramé, l'amour que portait Maël à Soledad n'avait sans doute d'équivalence que la haine qu'il éprouvait pour cuisiner. Pourquoi détestait-il autant une tâche pourtant si simple ? Tout simplement parce qu'il était d'une nullité sans nom pour cet art sans la moindre complexité et que cela entaillait un peu trop son ego démesuré. Sans compter que sa dulcinée ne manquait jamais de lui rappeler qu'il était loin d'être un cordon-bleu... Cette fois encore, elle ne dérogea pas à la règle et refusa sa proposition avec la classe qu'on lui connaissait (xD). S'approchant à son tour du réfrigérateur, elle laissa derrière elle un Maël exaspéré et s'empara de quelques tomates. L'homme haussa les épaules, tout en sentant l'hypocrite mon chéri lui vriller désagréablement les tympans. Il n'en fallait pas vraiment plus pour que sa frustration - qu'il avait momentanément réussi à mettre de côté - ressurgisse et envahisse ses entrailles. L'homme resta pourtant impassible et se contenta de surveiller les gestes de la belle Calderón. Une impassibilité qu'il ne tarda pas à regretter lorsqu'il la vit s'emparer d'un couteau.

Les yeux de Lehman s'attardèrent longuement sur l'objet, tandis que Soledad coupait sèchement les tomates. Une fois encore, il avait joué au con et sa méfiance s'était laissée endormir par une espagnole étrangement douce et sereine. Un comportement qui aurait normalement dû l'alarmer plus qu'autre chose. C'était désormais chose faite puisqu'il suivait consciencieusement chaque mouvement effectué par la dangereuse créature, tandis qu'un très mauvais pressentiment s'insinuait désagréablement en lui. Sentiment que Sol ne tarda pas à confirmer en reprenant une fois encore la parole. Paroles qui lui attirèrent un énième regard noir. Tout en présentant dangereusement l'arme à l'homme auquel elle s'adressa, elle prit un malin plaisir à lui rappeler qu'elle n'en avait pas fini avec lui, qu'il était coincé avec elle pour le reste de la nuit et qu'elle était bien décidée à passer le temps à sa manière. Devant la menace, Maël sembla à nouveau afficher son exécrable indifférence. Une impassibilité qu'il ne lui servait en réalité qu'à éviter de péter littéralement les plombs. Cette femme le rendait fou... Dans tous les sens du terme. S'approchant de la table, il s'empara d'une tomate encore entière et mordit dedans avec une certaine nonchalance. Pas une fois il ne quitta Soledad des yeux, prouvant aisément que son manque d'intérêt face à cette situation n'était que factice. Il avait toujours pensé que la divine espagnole ne lui en voudrait jamais assez pour le tuer... Il en était bien moins sûr maintenant qu'elle brandissant un magnifique couteau sous son nez avec l'évidente envie de s'en servir. Le mieux aurait sans doute été d'essayer de l'en priver, mais étrangement, l'homme préférait rester loin de la lame. Tandis qu'il détaillait longuement Sol du regard, Quinn pouvait sentir sa colère doubler en lui. Il en avait assez. Assez de ses frasques, assez de ses sautes d'humeur, assez de ses jeux stupides, assez de l'emprise qu'elle possédait sur lui. Tout ça provoquait une rage sourde et profonde au creux de ses entrailles et il ne savait comment s'en débarrasser. Quoique... En réalité, il savait parfaitement comment détruire sa frustration grandissante... Mais cela revenait à mettre sa vie entre les mains d'une femme en laquelle il n'avait pas du tout confiance, c'était céder aux lubies de Sol et prendre le risque de voir les choses se terminer en bain de sang. Une finalité qui le lui semblait de plus en plus inévitable au fur et à mesure que les secondes passaient. Aussi finit-il par se résigner.

Dans un sursaut de mauvaise humeur évident, l'homme abandonna brusquement la tomate sur la table, s'empara du revolver, des six cartouches qu'il avait en réserve et, sans s'occuper de la réaction de Soledad face à ses gestes vifs et empressés, il chargea rapidement le revolver. Pendant une fraction de seconde, il le garda à la main avant de le déposer délicatement sur la table, puis parla avec une sérénité qui sonnait étrangement fausse. « Alors qu'est-ce que tu attends ? Tu veux me voir crever ? Je t'offre ma vie sur un plateau d'argent... Vas-y, flingue-moi, puisque tu en as envie. Pourquoi jouer et prendre le risque de mourir à ma place ? Tue-moi et repars flirter avec ton connard de Victor... Évite juste de te louper si tu ne veux pas m'avoir sur le dos pour le restant de tes jours. » Provocateur, seul la table le séparait désormais de la femme qu'il aimait. Essayer de le tuer, elle l'avait déjà fait... Sous l'emprise de la drogue, certes, mais elle l'avait fait. Maël la savait donc tout à fait capable de s'emparer de l'arme, de la pointer sur lui et d'appuyer sur la détente. Cette expérience ne lui laisserait qu'un léger goût de déjà vue. Quant à Quinn... Était-il prêt à mourir ? Pas le moins du monde ! Mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour faire comprendre à Sol qu'il ne céderait pas. Entrer à deux pieds joints dans son jeu, pousser le vice à l'inévitable, supprimer le hasard et lui offrir la victoire. L'espagnole devrait s'en trouver satisfaite !

Comme impatient, Maël ne laissa pas vraiment le temps à Soledad de se décider. Franchissant la distance qui le séparait de l'espagnole, il s'approcha dangereusement d'elle et, d'autorité, ignorant la menace du couteau, il la poussa lentement contre le mur pour enfin lui imposer une proximité dérangeante. S'emparant brutalement de la main de la belle Calderón tenant le couteau, il mena la lame jusqu'à sa propre carotide et poursuivit sur le même ton. « Allez, Sol... C'est pas ce que tu voulais ? Pourquoi t'hésite ? De quoi t'as peur ? T'as ma vie entre tes mains, profites-en ! Mais compte pas sur moi pour me joindre à tes petits jeux stupides. Je te laisserai pas t'exploser la cervelle juste pour me prouver que t'as pas changé et que t'es toujours aussi inconsciente ! Ça, jamais. Allez vas-y, si tu veux saigner quelqu'un, je suis tout à toi. » Jamais, jamais Maël n'aurait agis de la sorte s'il s'était trouvé dans son état de sérénité habituelle. La colère parlait ici à sa place et lui-même ne possédait plus vraiment le contrôle des événements. Il se laissait peu à peu entraîner dans une haine qu'il ne se vouait en réalité qu'à lui-même. Ça oui, il se haïssait d'être aussi faible. Il se rendait bien compte que l'emprise que Soledad exerçait sur lui dédoublait à chacune de leur rencontre et cela, il parvenait difficilement à le supporter. Son visage à quelques centimètres de celui de la diva, leurs corps simplement séparé par un couteau, Quinn ne pouvait ignorer le désir qui venait flirter avec sa colère. Doux et évident mélange d'excitation et de frustration. Coulant un regard langoureux, partagé entre passion et irritation, l'homme s'approcha encore un peu de la belle Calderón, sa main enserrant toujours son poignet. Sa voix se fit tout à coup plus calme tandis qu'il essayait vainement d'éteindre le feu ardent qui brûlait lentement à la fois dans son cœur et dans ses entrailles. « Qu'est-ce que tu veux au juste, Sol ? »
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