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 ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?

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Lon S. Mercury
Bienvenue à Lewis
Lon S. Mercury

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Célébrité : JohnnyDIEUDepp
Âge : 32 ans
Citation favorite : ▬ Un drogué est paré à toute éventualité. Il peut voir sa grand-mère morte grimper le long de sa jambe, un couteau entre les dents. Mais personne ne peut avoir assez de cran pour soutenir un trip pareil !
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MessageSujet: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeMar 5 Avr - 10:31

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ELIAS & MAËL

ϟ « Did you do anything to piss him off ? »
« I might've.»


L'avantage quand on a 170 de QI et qu'on a passé un tiers de sa vie à dealer de la poudre blanche, on peut aisément s'offrir une année de vacances sous les tropiques. Voir deux. En revanche, l'inconvénient quand on a passé deux ans en taule et qu'on a préféré se faire la malle plutôt que d'y retourner, c'est qu'on est obligé d'oublier l'eau turquoise et les palmiers et préférer un joli camp de vacances paumé au fin fond du Texas pour tenter de se faire oublier. Village paumé, détesté, dénué du moindre intérêt, hanté par la curiosité et l'indiscrétion. Aucun doute, Maël devait bien être certain que personne ne viendrait l'y chercher pour revenir s'enterrer dans cette tombe à ciel ouvert. Et encore ! Il avait même réussi à se planter sur ce point lorsque son ex avait joyeusement débarqué à Lewis avec la délicieuse intention de lui faire payer son abandon. Son abandon, oui. Encore et toujours. Ce cher Quinn semblait y être abonné. Bref. Devant sa répugnance à retrouver cette bande de bouseux qu'il s'était fait une joie d'abandonner neuf ans plus tôt, Maël ne trouvait pas de meilleur passe-temps que de rester cloîtrer chez lui - à savoir, à l'hôtel - assommer par un ennui qui se faisait grandissant. Ô monotonie meurtrière un peu trop bien appliquée à assassiner un homme bien trop porté sur l'inattendu et persuadé qu'il était impossible de dénicher le moindre imprévu à Lewis même avec un télescope de la taille d'un arbre. Impossible ? Peut-être pas finalement. Puisque l'inattendu n'existait pas dans cette ville, il lui faudrait le provoquer.

Voilà donc ce qui poussa notre Dieu vivant à se mêler au commun des mortels ce matin-là. S'extirpant de cette piaule abominable dans laquelle il avait élu domicile et qu'il ne supportait décidément plus - à quand un quatre étoiles à Lewis ? - c'est un homme vêtu avec cette extravagance qu'on lui connaissait, qui se pointa nonchalamment à la Tartine Bakery, un café miteux, mais cependant très fréquenté. Lunettes noires, son couvre-chef favoris vissé sur le crâne, il snoba littéralement la serveuse qui pourtant lui souhaita la bienvenue d'un simple sourire. Maussade, hostile, l'homme préféra se contenter de son entrée de star, plutôt que d'afficher une courtoisie factice qu'il était très loin de posséder. Lui et le reste de Lewis ne vivaient pas sur la même planète. Il y avait vécu pendant vingt-huit ans et pourtant, tout lui semblait étranger ; de cet affreux accent texan jusqu'à leur façon même de parler. Plus rien ne lui était connu et les années qu'il avait passé à Lewis ne lui semblait être qu'une vulgaire plaisanterie. Se laissant finalement choir à une table sur la terrasse du café, Maël commanda un verre de son whisky préféré et planta un regard indifférent sur la mer qu'il pouvait apercevoir d'où il se trouvait. Une mer qui, à l'image du village qui la côtoyait, restait désespérément calme. Pas de vent, pas de vague, même pas le cri strident d'une mouette effrayée... Un calme plat, une tranquillité dérangeante certainement décuplée par l'étouffante chaleur qui, malgré l'heure matinale, tuait déjà le moindre sursaut de vie.

Se laissant confortablement aller dans son siège, Maël abandonna finalement l'océan pour dévisager sans la moindre gêne les quelques clients déjà attablés sur la terrasse. Évidemment, en cela, Lewis était semblable à beaucoup d'autres villes : il n'existait pas d'heure pour se saouler la gueule et les notes s'accumulaient déjà sur les tables de certains. Lehman, quant à lui, offrit à son verre de whisky une délicieuse indifférence tandis qu'il s'allumait une cigarette tout en détaillant le profil d'un homme assit à quelques mètres seulement d'où il se trouvait. Un profil qu'il aurait d'ailleurs pu reconnaitre entre mille, malgré les neuf années pendant lesquelles il n'avait ni eu l'opportunité de l'observer, ni celle de le voir se transformer. Parfait : l'imprévu venait délicieusement de pointer le bout de son nez sous les traits de son très cher fils qu'il avait lâchement abandonné quelques années plus tôt. Un fils qu'il avait simplement croisé à deux ou trois reprises depuis son retour à Lewis et auquel il n'avait même pas cherché à parler. Non, la seule chose digne de son intérêt en ce qui concernait Elias, c'était June. Une jeune femme qu'il avait d'abord tenté d'éviter, conscient du désir qu'elle suscitait en lui, pour ensuite s'offrir le droit de franchir l'interdit, exterminant une frontière invisible que la simple existence d'Elias avait su suggérer. Et maintenant que celui-ci avait découvert sa petite amie dans les bras de son propre père ; maintenant que ce dernier aurait plus que jamais dû fuir la présence de l'enfant qu'il avait partiellement vu grandir, Maël goûtait à l'exquise idée de finalement s'immiscer (un peu plus encore) dans cette vie qu'il avait détruite à deux reprises déjà. Et pourquoi ? Tout simplement parce qu'il s'ennuyait ! Maël Q. Lehman, cet être abominable un peu trop disposé à accepter ce titre de délicieux connard qu'on lui attribuait depuis... Son plus jeune âge.

Brisant la lassitude de son visage, un petit sourire satisfait s'installa sur les lèvres de Maël tandis qu'il se levait sans la moindre précipitation, emportant son verre avec lui. Contournant la table à laquelle était assis Elias, il se planta momentanément devant lui puis, toujours avec cette même lenteur modérée, il s'installa juste en face de celui qu'il considérait comme une simple erreur de parcours. Un petit écart de conduite, une erreur de jugement, une faute insignifiante que lui avait imposé la nature... Elias n'était là que parce que, pendant une seule fraction de seconde, sa lucidité lui avait fait faux bond, l'entraînant dans une course pour laquelle il n'était pas du tout préparé. Abandonnant ses lunettes noires sur la table, l'homme planta son regard dans celui de son fils. Enfin, son "fils"... C'était un bien grand mot ! Sur le plan génétique, il était bien son fils, cela ne faisait pas de doute. Mais pour le reste, c'était bien moins sûr... Nul doute que Maël aurait dû craindre la réaction de sa progéniture en le voyant s'asseoir ainsi à sa table, son rictus sournois pendu aux lèvres. Mais l'homme tenta de se persuader qu'Elias était resté le gamin pacifiste qu'il avait connu par le passé tout en restant néanmoins à distance raisonnable des poings de celui qu'il avait brisé, encore... Et encore.

« Jt'offre un whisky ? On a les mêmes goûts, il me semble ? » Et vlan ! Il n'y allait décidément pas par quatre chemins. Accompagnant cette oeillade pas très discrète au cocufiage dont Elias avait été victime d'un nouveau sourire hypocrite, il continua sans tarder sur sa lancée. « A moins que tu ne préfères lever le camp tout de suite ? D'après ce que j'ai pu constater, t'as pas pour habitude de te battre pour garder ta place... »
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeMer 6 Avr - 3:32

    Toute sa vie se résumait à Lewis, un espace de désolation et d'espoirs déchus. Tous les événements qui parsemaient sa vie en portaient la douloureuse trace. Déjà enfant, la vie lui avait démontré qu'elle n'avait rien à lui offrir sinon le triste spectacle d'un monde sur lequel il n'avait aucune emprise. Entre naïveté et optimisme, Elias s'était laissé croire à des lendemains meilleurs. Puis les jours étaient passés, des années. Aujourd'hui, il n'avait d'autre choix que de se rendre à l'évidence. Sa vie serait toujours la même, désolée et pathétique. Ses efforts qui se voulaient à contre-courant d'une évidence pourtant frappante l'enlisaient plus encore dans la spirale infernale dans la vie à Lewis. Comment une si petite ville pouvait être source d'autant de malheurs ? Ce n'était pas tant le lieu mais ses personnages. Chacun d'entre eux semblait représenter une facette du désespoir. Et, qu'il le veuille ou non, que ses efforts soient justifiés et pertinents, Elias en faisait partie. En définitive, il était peut-être l'un des personnages les plus pathétiques. Celui qui, contre vents et marrés, persistait à croire qu'une autre voie demeurait possible. Il en ignorait jusqu'à l'existence pourtant. La cruauté des uns ne pouvait que l'éclairer, lui faire prendre conscience de son erreur. Mais Elias avait choisi de se battre contre eux, dessinant une ligne de morale fictive entre eux et lui. Une ligne qu'il n'aurait jamais pensé franchir avant que June ne lui brise le coeur. Etrangère, elle avait, un temps, incarné l'espoir. Il n'y avait pas femme plus belle ni plus assumée pour tenir ce rôle. Le jeune homme avait vu en elle une finalité, la fin d'un cauchemar et le début d'une vie tout à fait différente. Finalement, June n'avait que semé doute et incompréhension, désillusion et malheur, désespoir et peine, tristesse et déception. Ainsi s'achevait la plus récente de ses tribulations, la plus douloureuse sans aucun doute.

    Simplement ignorant, Elias n'aurait su ni décrire ni expliquer les vertus de l'alcool. Pourtant, c'est là qu'il avait trouvé refuge. Un acte prévisible, une évidence de plus pour un homme finalement comme les autres. Plus tard, à l'aube de ses trente ou quarante ans, il occuperait certainement un tabouret dans un bar miteux à boire de l'alcool bon marché et laissant là sa paye de la semaine. Son visage serait définitivement marqué par tous ses coups tantôt encaissés tantôt trop violents pour les arrêter, il serait plus seul que jamais et chercherait probablement un sens à tout cela. Car, quoiqu'il se passe, Elias cherchait désespérément des réponses à tout. L'ignorance lui faisait peur.

    Entouré de ses amis les plus proches, Elias avait passé la nuit entière dans une boite de nuit proche de la ville. Une échappatoire facile, pourtant si proche de Lewis. Tous avaient bu, pour des raisons foncièrement différentes. Et, lorsque le soleil s'était dessiné à l'horizon, ils avaient pris la route du retour. Cette ligne droite qui menait à l'enfer. Encore jeunes et naïfs, ils auraient pu prendre une route différente. Parcourir le pays avec les mêmes rêves que ceux de leur âge dans les années 60. Les Jack Kerouac de la nouvelle génération. Rien de tout cela. Inlassablement, Lewis les accueillait à nouveau, sans artifice ni nouvel espoir.

    La soirée était désormais finie, mais la peine que chacun noyait dans l'alcool ne le serait jamais. Cette silencieuse évidence les conduisit au coeur du centre-ville, près de la mer. Il y avait au moins un avantage à vivre dans ce lieu : la mer.
    Tartine Bakery. La pâtisserie était fermé à cette heure-ci mais cela n'empêcha pas la bande d'amis de s'installer en terrasse. Moins d'une heure plus tard, un visage fatigué et blasé apparu derrière la devanture. Ce visage appartenait à un homme qui, si Elias avait été encore saoul, aurait pu être considéré comme celui qui détenait la clé de tous les secrets, la réponse à toutes ses questions. Au lieu de ça, Elias le jaugea d'un oeil compatissant. Il pouvait presque lire sa vie sur chacun de ses traits tirés, ses doigts fins et fébriles qui s'attardaient sur la serrure de la porte. Il était l'un de ceux que la vie n'avait pas épargné. Ses mains attisèrent sa curiosité, abîmées par le temps. Elias plongea sa propre main dans la poche de son pantalon et s'approcha ensuite du bord de la terrasse pour jeter aussi loin que possible la bague qu'il avait proposé à June. Désormais, il était comme ce vieil homme, seul et dépossédé. Tous ses espoirs résideraient au fond de cette eau sombre, probablement souillée par la pollution locale. Une fin logique.

    Après une série de derniers verres, la bande décida de rentrer pour de bon mais Elias déclina l'offre. De là où il se trouvait, il apercevait très distinctement la bouteille de whisky qui trônait, fière et pleine, derrière le bar. Et il ne partirait pas tant qu'il ne l'aurait pas terminé.

    Son regard ne quittait plus ce coin stratégique, la finalité de sa triste journée. Et c'est ainsi qu'il l'aperçu. Son père. Même si sa vie était désolante et même si elle ne lui réservait que des mauvaises surprises, elle avait au moins le mérite de bien faire les choses dans son malheur. Et la présence de son père en ce lieu en faisait évidemment partie. D'ordinaire, sa présence n'aurait suscité en lieu qu'un sentiment d'inachevé et d'indifférence. Mais, cette fois, les choses étaient différentes. Différente parce que, de près ou de loin, il s'agissait de June. Après ce qu'elle lui avait fait, Elias aurait pu en rester là. Se débrouiller pour que, d'une manière ou d'une autre, elle sorte de sa vie. Pourtant, elle avait eu beau lui briser le coeur, il ne pouvait oublier si facilement ses sentiments. Ni les nier. Ce qui lui laissait l'occasion d'haïr plus encore son père, pour ce qu'il était et ce qu'il avait fait.

    Calme en apparence sur sa chaise, Elias l'observa quelques minutes avant de regarder ailleurs. Néanmoins, il pouvait sentir le regard de cet homme. Pourquoi perdait-il son temps à le jauger ? Elias ne lui demandait rien et, par son silence, ne faisait qu'accepter le départ de son père quelques neufs années auparavant. June. Oui, la raison pour laquelle son lâche de père devait accorder un certain intérêt en la personne de son fils. C'est donc sans surprise qu'il releva la tête pour lui faire face, cet idiot qui venait de se planter devant lui. Et par la même, il répondait malgré lui à l'une de ses nombreuses questions. Hormis le mystère qui entourait son départ - ainsi que son retour -, Maël était un homme prévisible. Combien de chance avait-il de se lever pour venir provoquer son fils tantôt rejeté ?

    Avant cette arrivée provocante et dangereuse, Elias grignotait distraitement un croissant. Ce qu'il continua à faire même lorsque Maël se tint face à lui. Il le regardait non sans une certaine curiosité, comme s'il s'agissait d'un serveur qui n'avait pas compris que sa présence dérangeait.
    Malgré tout, ses paroles eurent l'effet désiré, provoquant ainsi la colère de son destinataire. Pourtant, Elias demeurait immobile et silencieux. Il attendait, comme un animal tapis dans l'ombre le bon moment pour attaquer. Son père reprit de plus belle, cherchant probablement à tester ses limites. Par chance, ses limites étaient rapidement atteignables aujourd'hui. Et demain. A chaque fois qu'il se trouverait avec son père finalement. Oubliant qu'il se trouvait dans un lieu public, Elias le jaugea encore quelques secondes avant de, tranquillement, regrouper les miettes de son croissant en un petit tas au milieu de son assiette. Puis, ses mains glissèrent lentement de chaque côté de la table et, subitement, il exerça une forte pression de chaque côté de façon à ce que l'autre bord de la table atteigne la taille de Maël.

    __ " Ca c'est pour être parti. " Il voulait le voir se courber, fébrile, pour mieux placer son coup de poing droit au beau milieu de son visage. Debout, il s'aida de sa main gauche pour rattraper son père en exerçant une pression sur son épaule droite et le frappa à nouveau du droit. __ " Ca c'est pour avoir couché avec June. " Cette fois, il le laissa atteindre terre. Comme il pouvait s'y attendre, les autres clients furent surpris de ce moment de violence mais aucun d'eux n'esquissa le moindre geste ni la moindre volonté pour agir de quelque manière que ce soit. La société individualiste dans toute sa splendeur. Cette fois, cela l'arrangeait. Saisissant un des verres encore intact sur la table, Elias l'envoya s'écraser au sol très près du visage de son père dans l'espoir que les éclats laissent quelques traces. Il aurait pu lui envoyer directement au visage ou bien lui briser directement dessus mais il ne l'avait pas fait. __ " Et ça, c''est pour revenir me parler après neuf ans de silence. Son of a bxtch. "

      « Tu te souviens des vieux dessins animés du Coyote, dit-il, quand le coyote se précipitait d’une falaise et qu’il continuait à courir jusqu’au moment où il baissait les yeux et réalisait qu’il cavalait dans le vide?
- Ouais
- Eh bien, je me suis toujours demandé ce qui lui serait arrivé s’il n’avait pas regardé en bas. Est-ce que l’air serait resté solide sous ses pieds jusqu’à ce qu’il ait atteint l’autre bord du précipice? Je pense que oui, et je pense qu’on est tous comme ça. On s’élance pour traverser le canyon, le regard fixé droit devant soi vers les choses vraiment importantes, mais quelque chose, la peur ou un sentiment d’insécurité, nous fait regarder en bas. Alors, on s’aperçoit qu’on marche sur du vide, on panique, on fait demi-tour et on pédale à toute vitesse pour retrouver la terre ferme. Mais si on ne baissait pas les yeux, on arriverait sans problème de l’autre côté. Là où les choses sont vraiment importantes. »
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeJeu 7 Avr - 22:52

Je suis déçue, j'aurais voulu trouver autre chose.
J'ai cruellement manqué d'imagination sur ce coup :/

ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? 671861tumblrlj9cs7kuO51qgmfjfo1500



ELIAS & MAËL


Elias était calme. Un peu trop calme. Maël n'en fut pas surpris. Aussi loin qu'il s'en souvenait, ce garçon avait toujours fait preuve d'une sérénité presque dérangeante. Un gamin tranquille, bien trop tranquille. Un peu comme il l'avait été à son âge. Un peu comme il l'était resté. Cet imbécile ne semblait même pas vouloir se battre pour la femme qu'il aimait. Il ne l'avait pas fait deux semaines plus tôt et nul doute qu'il ne tenterait rien non plus aujourd'hui. Inébranlable, il se contentait d'engloutir son croisant, préférant ignorer son géniteur, incapable de défendre son honneur. Pitoyable. Un instant, Lehman se demanda comment son sang pouvait couler dans les veines de cet homme. Un instant, ce conte que sa grand-mère lui racontait quand il était enfant lui revint en mémoire. Elias n'était dans cette histoire que le vilain petit canard. Il était différent, décevant, insipide, il n'avait pas sa place dans ce monde et Maël comprit soudain pourquoi June n'avait su lui rester fidèle. Toutefois, nul doute que Quinn oubliait là la fin de ce conte. Celle où le vilain petit canard retrouve sa place parmi les cygnes, fiers et majestueux. Une fin qu'il n'aura sans doute jamais entendu, préférant sûrement s'endormir avant d'avoir à supporter et comprendre une quelconque morale. Une fin qu'Elias n'allait plus tarder à lui expliquer.

On ne pouvait décemment ignorer Maël Q. Lehman, c'était contre nature. Et Elias ne pouvait le snober de la sorte ; pas après ce qu'il avait fait. C'est donc sans une once d'hésitation que l'homme se laissa aller à la provocation. Jusqu'où son fils le laisserait-il aller avant de craquer et lever les yeux sur lui ? Maël avait trouvé là son jouet et il ne cesserait de frapper qu'au moment où il réussirait à le briser ; qu'au moment où il parviendrait à extraire ce mollusque de sa coquille. C'était stupide ; c'était puéril ; c'était Maël. Tout simplement. Toute sa vie, il l'avait passé à fuir ses responsabilités, préférant faire les choses à sa manière. Il prenait la route à contre-sens et quand ceux à qui il devait quelque chose cédaient enfin et faisaient demi-tour pour ne plus être en travers de son chemin, il s'arrêtait au bord de la route et, tel un auto-stoppeur, montait à bord de leur véhicule et s'immisçait de nouveau dans leur vie. Sournoisement, infatigablement, son foutu esprit de contradiction prenait le dessus dès lors qu'on allait finalement dans son sens. Il était certain qu'Elias n'attendait plus rien de lui et ce, depuis longtemps. Et c'était l'unique raison qui poussait Maël à s'entêter. Et si son fils lui avait montré un quelconque intérêt, nul doute qu'il aurait très rapidement passer son chemin.

Un intérêt qui finit par pointer le bout de son nez sous la forme d'une table. Table qui bascula et heurta brutalement un Maël plus que surpris. Table qui effaça instantanément son insupportable petit sourire satisfait. Table qui lui coupa momentanément la respiration, permettant à un Elias surprenant de venir lui coller son poing dans la gueule : chose que bien du monde à Lewis rêvait de faire. La force du coup, dans lequel Elias sembla déverser neuf ans de haine, projeta Quinn à terre tandis que la douleur s'installait sur son visage. Sonné, l'homme mit plusieurs secondes à comprendre ce qui lui arrivait. Il ne vit pas d'étoiles, n'entendit pas les cloches : tout ça, c'était des conneries. Il fut pris dans un long tourbillon, tandis que sa tête heurtait le sol, brisant sa fierté en morceaux. Une fraction de seconde plus tard, il sursauta alors qu'un verre se fracassait à quelques centimètres de son oreille. Désorienté, Maël mit près d'une minute à recouvrer ses esprits. Sourd aux paroles d'Elias, il se redressa finalement, tâtant sa lèvre inférieure salement amochée, grimaçant quand le goût du sang lui brûla les papilles. Ignorant les regards des clients , il observa longuement son fils tout en s'appuyant sur le dossier d'une chaise, incapable de faire confiance à ses jambes qui menaçaient de se dérober sous son poids. Colère ? Surprise ? Mépris ? Trouble ? Incompréhension ? Les yeux de l'homme nous faisaient là une délicieuse mixture de tous ces sentiments. T'avoir abandonné ? C'était certainement la meilleure chose qui te soit arrivée, ingrat. Avoir couché avec June ? Il fallait être présent quand elle avait besoin de toi, petit con. Telles étaient les pensées d'un homme qui ne désirait que rendre à Elias la monnaie de sa pièce.

Nul doute que Maël n'aurait habituellement jamais laissé une telle agression impunie. Mais Elias restait son fils et l'homme avait assez souffert sous les coups de son propre père pour oser infliger le même traitement à sa progéniture. Jamais il n'avait levé la main sur Elias et il ne réussirait certainement jamais à le faire ; ce n'était pourtant pas l'envie qui lui avait manqué. Non, Quinn se contenta d'offrir à son fils un regard meurtrier tout en essayant de retrouver tous les fragments de son orgueil blessé. « Allons bon, c'est comme ça que tu salues ton vieux père ? » Maël accompagna ses mots d'un rictus forcé. Difficile de conserver détachement et indifférence quand votre propre fils cesse finalement de vouer un culte au non-dit et envoie votre fierté au tapis. Ces charmantes retrouvailles lui resteraient certainement longtemps en travers de la gorge et sa lèvre qui enflait déjà prendrait un malin plaisir à lui rappeler à quel point son cher fils avait changé. « T'as d'autre chose à me reprocher ? Nan parce que c'est le moment, vas-y, j'ai les épaules larges. » Connard d'hypocrite. Lehman était tout à fait prêt à encaisser les coups ; quant à reconnaître ses torts, il ne fallait pas trop y compter. « Non ? Très bien... » Quittant momentanément Elias des yeux, Maël redressa la table et s'y installa silencieusement. Sa main abandonna sa lèvre pour aller se masser l'arrière du crâne ; la douleur était là, lancinante ; nul doute que sa soudaine migraine le poursuivrait toute la semaine. Peu importe : il en fallait bien plus pour clouer son bec de jeune coq prétentieux et arrogant, bien plus pour qu'il cesse de se pavaner fièrement sous les yeux de ceux qu'il considérait comme inférieurs, bien plus pour qu'il laisse son fils vivre en paix au moment où il avait certainement le moins envie de le voir. Maël n'était qu'une hyène sournoise. A l'affût, il malmènerait sa proie, puis la regarderait agoniser sous ses yeux, avant de la laisser crever tant lentement que sûrement tout en continuant d'appuyer là où ça faisait le plus mal. « T'aimes les images ? Parfait, écoute celle-ci... Prends ton coyote et ajoute-lui deux boulets à la cheville. Deux boulets qui l'empêchent de bouger, qui lui interdisent même d'atteindre le bord de la falaise et de se jeter dans le vide. D'où il se trouve, le coyote distingue parfaitement l'autre bord du précipice, là où se trouve les choses importantes. Cette destination inaccessible le nargue ; elle l'appelle. Seulement, ces deux boulets ne lui laissent même pas l'espoir de franchir le canyon, ils ne le laissent pas tenter sa chance. Alors Coyote n'a pas d'autre choix que d'essayer de se libérer de ses poids et s'offrir la possibilité de se jeter à son tour du haut de cette falaise. Il veut sa chance et il serait prêt à tout, même à se couper les jambes, pour courir vers les choses importantes. » Maël marqua une courte pause. Sans ciller, il finit par ajouter, sur le ton de la conversation. « Comment va ta chère mère ? »
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeSam 9 Avr - 9:23

    Pareil à une mer tranquille, Elias attendait. Imperturbable. Une attente tant compréhensible que justifiée. Durant les neufs dernières années de sa vie, ce fils dépossédé d'une présence paternelle, avait eu tout le loisir d'imaginer d'éventuelles retrouvailles toutes les nuits où il ne dormait pas. Les premières années après son départ, Elias se laissait porter à croire qu'il apercevrait son père la prochaine fois qu'il regarderait par la fenêtre. Et il était prêt à croire n'importe quelle excuse. A ses camarades de classe qui se moquaient de lui, Elias leur affirmait que son père avait du partir à cause de son travail. Une explication rendue ridicule et inutile à mesure que les années passèrent. Finalement, devant la triste évidence que son père était définitivement sorti de sa vie, Elias s'enfermait dans un mutisme excessif dès lors qu'il était question de son père ou de celui d'un autre. Derrière un masque d'apparente indifférence, il regardait les autres enfants au travers d'une jalousie maîtrisée. Un prisme que nul ne pourrait briser, seulement lui, mû par une volonté insoupçonnée de se rendre à l'évidence. Sa jalousie n'avait fait qu'amplifier cette absence, le rendant faible et par la même coupable. Coupable d'imaginer une fin à toutes ses souffrances. Pourtant, Elias ne s'était jamais imaginé être le fautif de l'histoire.

    Maître de lui-même, résistant aux provocations de son père comme un boxeur encaissant une succession de coups, Elias laissa finalement sa colère éclater. La violence dont il fit preuve n'eut aucun effet salvateur. Ce n'était rien d'autre que le seul moyen de résumer neufs années de souffrance. Le jeune homme éprouva même toute la difficulté du monde à ne pas continuer, et il était sur le point de penser que ce ne serait que pieds et mains liés qu'il pourrait arrêter. A terre, son père ne lui faisait l'impression que d'un raté qui méritait sentence sur le champ. Cette figure pathétique semblait sonnée, légèrement blessée. Debout au-dessus de lui, son regard braqué sur ce père absent, Elias s'attendait à une réponse de sa part. Tout au fond de lui, sûr et déterminé, il était certain que Maël lui rendrait coup pour coup. Sa surprise fut de taille face à cette absence de réplique. D'ailleurs, il aurait pu faire de lui ce qu'il voulait. Elias se sentait encore trop faible physiquement pour recevoir des coups ou même en donner davantage.

    En définitive, les deux hommes ne s'affronteraient plus qu'au travers d'une joute verbale. La seule chose pour laquelle son père était doué, Elias devait l'avouer. Tandis que sa lèvre enflée semblait plus l'intéresser que les regards autour de lui, Maël lui adressa un regard qui, selon la nature et le lien unissant un père à son fils, n'aurait normalement pas lieu d'être. Néanmoins, Maël ignorait une chose. Son départ avait brisé son fils, à tel point qu'un regard empli de haine ou bien une remarque savamment placée ne pourrait le blesser ni même l'atteindre. Au mieux, il ne pourrait piétiner que les dégâts auparavant causés.

    A nouveau, il accueilli la réplique verbale de son père avec une indifférence totale. En réalité, Elias hésitait encore entre le frapper à nouveau ou bien quitter ce lieu. Dans l'un comme dans l'autre cas, il venait de faire ce qu'il attendait depuis si longtemps et, désormais, plus rien ne l'importait. Comme un homme rendu à son but, Elias n'avait plus rien à attendre de Maël, Sa chute lui avait seulement permis de tourner la page d'une enfance volée. Et, pour ce qui était du chapitre sur sa vie amoureuse, Elias préférait brûler ces quelques plages plutôt que les tourner.

    Habile dans l'art des questions-réponses, Maël semblait perdre son temps. Elias en avait fini avec lui. Du moins, durant les trente prochaines secondes. Car son récit imagé vint attiser sa curiosité, réveillant là de vieux questionnements. Comme si son père l'avait invité à prendre place face à lui, partageant un petit-déjeuner qui, dans une autre vie, aurait pu être possible, Elias reprit également sa place. Visiblement intéressé par les propos honnêtes de son paternel, le jeune homme lui accorda un regard à demi curieux. Une telle sincérité ne pouvait être qu'explorée, comme une anomalie dans les méandres de la science. Ignorant le terme de "boulet" dans lequel son père semblait le ranger, lui et se mère, Elias encaissa jusqu'à sa dernière diatribe avant de renvoyer la balle dans son camp.

    __ " Alors pourquoi est-ce que tu n'es pas parti plus tôt ? Tu te serais épargné quelques années de pure gâchis. "

    Cette question lui brûlait à présent les lèvres. Si ce coyote était aussi déterminé qu'il ne le paraissait, pourquoi ne s'était-il pas libéré de son poids bien plus tôt ? Au moins avant de se retrouver au dessus du précipice. Jetant un coup d'oeil sur le verre brisé au sol, Elias releva les yeux en direction de son père et ajouta selon ses propres termes que sa question n'avait pas lieu d'être.

    __ " Je ne ferai pas semblant de te rater la prochaine fois. "
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeDim 10 Avr - 13:09

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ELIAS & MAËL


Pas une fois en neuf ans Elias n'avait manqué à son père. Bien sûr, à quelques reprises l'homme lui avait fait l'immense honneur de lui consacrer ses pensées. Quelques secondes seulement, de quoi satisfaire ce semblant de conscience qu'il semblait vouloir s'octroyer. Près de dix ans et Maël n'avait accordé à sa progéniture que quelques secondes de son précieux temps, ce qui pouvait très certainement être qualifié d'odieux et de méprisable, mais qui, quand on connaissait bien Lehman, pouvait être considéré comme un véritable exploit. Il n'aimait pas son fils. Il ne l'avait jamais aimé et considérait son abandon comme le plus beau cadeau qu'il lui ai jamais fait. Pendant combien de temps s'était-il réellement occupé d'Elias ? Deux ans, tout au plus. Et encore... Ces deux années, il ne les avait employé qu'à ramener assez d'argent pour subvenir aux besoins de l'enfant et de la femme à qui il avait fait bien des promesses. Promesses brisées ; existences volées ; famille pulvérisée. Ça oui, par sa soudaine absence, il avait certainement anéanti un espoir et un bonheur déjà précaires. Et par son retour inattendu, voilà qu'il malmenait encore un peu plus les vestiges d'une famille brisée par son indifférence. Nul doute qu'on pouvait honteusement lui attribuer là tous les mérites. Maël n'était que le méprisable novateur de la destruction d'Elias et de Lucy. Et lui, il n'avait eu de cesse de se féliciter pour ce foudroyant moment de lucidité qui l'avait enfin entraîné loin de Lewis et de son propre malheur.

Était-ce de sa faute s'il n'avait pas réussi à trouver le bonheur auprès de son fils et de la mère de son dernier ? Était-ce de sa faute s'il n'avait pas su combler leurs attentes ? Était-ce de sa faute si, dans un moment de doute, il s'était cru capable d'être le père qu'Elias était en droit d'espérer ? Était-ce de sa faute s'il avait d'abord vu en Elias et Lucy le but ultime de cette route sinueuse sur laquelle son enfance l'avait poussé ? Non... En revanche, on pouvait lui reprocher d'avoir offert à Lucy une parole qu'il s'était empressé de reprendre, d'avoir rendu sa famille responsable de son malheur, d'avoir baissé les bras, privant Elias d'une existence qu'il était tout à fait en droit d'exiger et, peut-être aussi, d'avoir attendu si longtemps avant de faire ses valises et de s'enfuir comme un voleur. Nul doute que les choses auraient été beaucoup plus facile pour son fils si Maël n'avait pas tant tardé avant de déserter sa vie. Une question qui arriva très vite sur le tapis tandis qu'Elias s'installait en face de son paternel.

Étrange situation. La main de Maël avait finalement quitté sa nuque pour allumer une seconde cigarette ; la première se consumant inutilement sur le sol, dernier témoin de sa joyeuse rencontre avec la terre ferme. L'homme ne s'attendait pas à ce qu'Elias s'éternise dans les parages. Après avoir donné à son géniteur exactement ce qu'il méritait, son départ aurait offert une suite logique aux événements de la matinée. Rien ne se déroula normalement toutefois et le garçon finit par s'attabler en face de celui qui avait détruit sa vie à deux reprises déjà. Elias était tranquille : Maël lui avait tout pris, de son enfance jusqu'à la femme qu'il aimait. Il n'avait désormais plus rien à lui retirer.

Tandis qu'il haussait légèrement un sourcil devant l'attitude inattendue de sa progéniture, la satisfaction retrouva très vite sa place sur le visage légèrement tuméfié de Lehman. Décidément, Elias était loin de l'idée qu'il s'était faite de lui et savait se montrer surprenant. De quoi satisfaire son ego... Oui, oui ! Maël était tout à fait capable de s'attribuer les mérites de la personnalité changeante et imprévisible de son fils. Fils qui s'évertuait à attaquer plutôt qu'à répondre aux provocations de son paternel. Loin d'être le dernier des cons le jeune Lehman !

Accordant tout à coup une attention toute particulière aux ongles de sa main droite, Maël n'accorda pas un regard à sa progéniture et se contenta de répondre d'un ton détaché. « Que veux-tu ? Quand on est jeune et con, on a légèrement tendance à accorder un peu trop de crédit à l'espoir. Une saloperie d'espoir qui nous pousse à croire que nos emmerdes finiront tôt ou tard par se transformer en légers papillons. J'ai mis douze ans à me rendre compte que c'était des conneries... » Dans un nuage de fumée, l'homme leva momentanément les yeux vers Elias. « Mieux vaut tard que jamais. » Certes...

Maël avait fait signe à la serveuse de lui resservir la même chose, Elias l'ayant privé du délicieux nectar qui était prestement allé s'écraser par terre un peu avant lui. "La prochaine fois". L'homme eut un petit sourire. La prochaine fois - si tant est qu'il y en ait une - Elias boufferait la poussière en même temps que son paternel. Ce dernier était encore un peu trop occupé à ramasser les débris de sa fierté qu'un simple coup de poing avait su pulvériser et nul doute qu'il lui faudrait quelque temps pour reconstruire le puzzle que sa progéniture venait de fouler d'un pied dévastateur. Une fois donc, pas deux. Sans laisser le silence s'installer plus longtemps, Maël laissa la sincérité de côté pour retrouver son amie Provocation qu'il avait délaissée le temps de répondre à la question d'Elias. Père indigne ? Pas tellement - lui qui prenait le temps d'apaiser la curiosité de son fiston (euhm !). « Que me reproches-tu au juste ? D'avoir coupé court à tes propres espérances ? De t'avoir montré à qui tu avais vraiment affaire ? Mais sans moi tu serais encore à tes rêves de mariage avec une femme bien trop décidée à sauter sur la tentation dès qu'elle l'aperçoit - et à plusieurs reprises... Un conseil, fais jamais de gosse. A moins que tu ne souhaites observer l'ingratitude sous ses meilleurs angles. »

C'est ça Maël. Continue donc de jouer avec la patience de ta progéniture. Si elle est faite sur le même modèle que toi, la "prochaine fois" pointera peut-être le bout de son nez un peu plus vite que tu le penses.
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeMer 13 Avr - 7:50

    Passionné de littérature ou de cinéma, d'histoires du soir ou de contes, d'histoire ou de mythes, il y a toujours une opposition entre Bien et Mal, explicite ou plus subtile. La règle communément admise malmène ce que tous rejettent, le Mal sous toutes ses formes. Puis, une nouvelle génération s'installe, libertine et opportune, et une à une, brise les codes. On ne chéri plus les héros et on envie les anti-conformistes, on banalise la victoire du Bien et on espère celle, surprenante, du Mal. De l'un ou de l'autre côté de ces conceptions, on assiste à une changement. " Les femmes conduisent quand la vitesse est limitée ; elles fument quand le tabac tue ; elles obtiennent la parité quand la politique ne sert plus à grand-chose ; elles votent à gauche quand la Révolution est finie ; elles deviennent un argument de marketing littéraire quand la littérature se meurt ; elles découvrent le football quand la magie de mon enfance est devenue un tiroir-caisse. Il y a une malédiction féminine qui est l'envers d'une bénédiction. Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'i­ventent pas, elles conservent. Elles ne forcent pas, elles préservent. Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne régnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. Ils se contentent de conserver. " * Puis conservation rime avec impuissance. Seule certitude, Elias ne remportait pas la bataille qui l'opposait à son père.

    Chacun assis d'un côté de la table, mille scénarios auraient pu se dérouler. Celui d'un père partageant le goût d'une journée de printemps avec son fils, celle d'un homme coupable essayant de rattraper le temps perdu ou bien celle d'un homme décidé à briser les derniers fragments d'une adolescence bafouée.

    Elias devait se rendre à l'évidence. Les circonstances faisaient que sa colère ou son indifférence ne changeraient en rien le cours des choses. Maël était là pour une raison précise, une raison inconnue mais qui, il le savait, serait mené à son terme. Il n'était là que distraction. Ce ne serait pas les provocations de son père mais bien sa propre colère qui le briserait. Les mots de Breony résonnaient maintenant en lui avec pertinence. Tout cela était inutile, futile, voué à l'échec. Cela ne servait à rien de se battre contre un homme qui, sûr de lui, pensait détenir les clés d'il ne savait quel mystère. Quant à June, il pouvait oublier sa condamnation, le fait est que leur histoire appartenait au passé. Et dans un hypothétique futur, le poids du passé serait certainement trop lourd à porter.

    Le jeune homme alla jusqu'à esquisser un sourire lorsque son père lui répondit.Il n'y avait là que surprise et évidence. Surprise d'apprendre que l'espoir avait hanté son père durant les douze première années de sa vie. Ce qui lui confirmait qu'effectivement il avait été assez con. Rien ni personne ne pourrait le changer, et il ne doutait pas que sa personnalité avait toujours été la même, sans fluctuation sinon le fait d'empirer. Finalement, il aurait pu partir sur le champ et aurait ainsi épargné deux vies. Par égoïsme et espoir impossible, Maël ne l'avait pas fait. Cela, Elias aurait pu le lui pardonner. Par contre, il revenait et s'immisçait dans sa vie d'une manière .. peu conventionnelle. Et pour cela il comptait le lui faire savoir, autrement que par la force de ses poings.

    Un poignard enfoncé en lui aurait eu le même effet que celui induit par l'expression " à plusieurs reprises ". A cela se résumait June finalement.Car, malgré toute la haine qu'il pouvait ressentir envers son paternel, Elias doutait que ce dernier ait forcé sa petite amie à quoi que ce soit. Une pensée qui lui donnait presque envie de vomir. Avec dégoût, il ravala difficilement l'impulsivité qui lui faisait serrer les poings et vrilla son regard dans celui de son père.

    __ " Un reproche ? Je ne t'ai jamais reproché quoi que ce soit. Aurais-tu voulu que je te reproche aujourd'hui d'être parti hier ? Tu as raison, j'aurai pu. Ton égo n'en serait que plus démesuré n'est-ce pas ? Contrairement à toi, je ne suis pas assez con pour faire confiance à l'espoir, je ne crois qu'aux certitudes. "

    Loin d'être satisfait par une si pitoyable réplique, Elias bondit sur ses pieds mais demeura à bonne distance de son père. Père qui se surpassait certainement afin de lui donner un conseil. Du coin de l'oeil, il aperçu la serveuse qui, immobile à quelques mètres d'eux, jugeait préférable de ne pas venir plus près.

    __ " Oh non .. ne prend pas ça pour de l'ingratitude. Je devrais t'accorder plus d'intérêt pour ça. "

    Sa pensée première était de lui vider le verre de whisky dessus. Un acte absolument puéril certes. Mais il changea rapidement d'avis lorsqu'il aperçu un agent de police se diriger vers eux. Probablement qu'un client avait appelé ou bien un passant. Quoi qu'il en soit, Elias n'avait aucune envie de s'expliquer et encore moins de se retrouver enfermé dans quel qu'endroit que ce soit avec son père. Néanmoins, il attendit silencieusement assez longtemps pour que l'agent ne soit plus qu'à quelques mètres d'eux. Seulement là Elias tourna les talons pour quitter le Tartine Bakery.


* NB : POUR LE PREMIER PARAGRAPHE, JE TIENS A M'EXCUSER SI CA A CHOQUE. CE QUE JE COMPRENDS PARFAITEMENT. J'ETAIS LA PREMIERE CHOQUEE EN LISANT CA. C'EST UNE CITATION QUI APPARTIENT EFFECTIVEMENT A UN PAMPHLET.
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★ June's Property

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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeMer 4 Mai - 22:04

Réponse assez pitoyable, sorry --'
J'ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain Razz

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ELIAS & MAËL


Maël s'était tranquillement mis à siroter son verre de whisky, tandis que son fils semblait tenter de ravaler difficilement cette fierté que son paternel se plaisait tout particulièrement à venir titiller. L'homme aurait tout aussi bien pu lever le camp à l'instant même où il avait eu ce qu'il attendait - à savoir au moment ou Elias lui avait donné un petit aperçu de ce qu'il pensait de lui et était venu lui écraser son poing sur la gueule - mais il ne pouvait décemment se résoudre à offrir à sa progéniture le plaisir de le voir quitter les lieux. Et puis... Après neuf années de silence, il ne pouvait pas lui faire l'affront de le planter là, ce serait totalement indigne du père qu'il était. C'était une belle journée pour rattraper le temps perdu et, de toute évidence, ils avaient des choses à se dire. Quoique... Pas vraiment en réalité. Père et fils n'avaient absolument rien à se dire si ce n'était les saloperies que leur amertume respective ne pouvait contenir. Saloperies que Quinn, tel un père exemplaire, lui balançait sous la forme de conseils pour le moins déplacés et qui ne reflétaient que sa propre vision des choses. Conseils qui, au final, ne servaient qu'à répéter encore et toujours à Elias qu'il n'était qu'une erreur qu'il avait regretté chaque jour de sa vie pendant près de douze ans. Oui oui, notre pauvre Maël commençait sérieusement à radoter. Il ne fallait pas trop lui en vouloir, cela faisait longtemps qu'il n'avait plus vingt ans et, il ne l'admettrait bien entendu jamais, mais de voir son fils tant changé lui faisait soudainement prendre conscience des années qui avaient pu s'écouler depuis son départ et, par la même occasion, des douze années qu'il avait littéralement gâché à Lewis. Un gâchis dont il rendait sciemment son fils responsable, oubliant certainement que c'était lui et personne d'autre qui avait poussé Lucy à garder ce bébé. Maël quoi... Encore et toujours il ne se souvenait que de ce qui l'arrangeait et allait dans son sens. Le reste n'avait pas la moindre importance et, d'une façon ou d'une autre, il réussissait toujours à se décharger de tout ce qu'il ne lui convenait pas. Et franchement, c'était peut-être mieux ainsi, sa conscience ne pourrait décemment supporter la responsabilité de ses multiples erreurs.

La réponse d'Elias, loin d'offusquer notre homme, ne provoqua en Maël qu'un rictus. En l'espace de dix minutes, son fils venait de se contredire. Du moins était-ce la façon dont Quinn envisageait les choses. Déposant délicatement son verre sur la table, tandis que la cendre de sa cigarette allait s'écraser sur le sol, il posa sur sa progéniture un regard neutre et répondit simplement tout en tâtant machinalement sa lèvre endolorie. « Ben voyons ! Heureusement que tu ne me reproches rien ; j'aurais fini entre quatre planches. Et puis... Laisse moi émettre quelques doutes quant à tes croyances. Tu ne crois qu'aux certitudes ? Et tu as mis toute ta foi en la personne de June ? Pauvre garçon... Tu me vois navré d'avoir brisé ainsi tes convictions. Faut croire que t'avais plus tout à fait les yeux en face des trous. » Allez donc interdire au vieux singe de faire la grimace. Aussi longtemps que la plaie serait béante, Maël se plairait à y enfoncer le doigt pour jouer avec les entrailles de sa victime. Un petit divertissement qu'Elias sembla sur le point de mettre un terme quand il sauta sur ses deux jambes. Sans ciller, Quinn accompagna ce geste d'un simple regard. Déjà ? Dix minutes à peine que Lehman avait engagé la conversation et Junior en avait déjà assez ? Bof, trop facile... « L'intérêt que tu me portes est suffisant pour que tu m'adresses la parole, ça me suffit amplement. »

Avec indifférence, Maël porta sa cigarette à sa bouche quand une apparition interrompit son geste. Apparition qu'Elias avait tout autant que lui remarqué. Connards de flics... Même le plus monotone et calme des villages ne pouvaient s'en passer. La main soudain fébrile, Quinn vida son verre d'une traite tandis qu'Elias se contentait de rester silencieux. L'agent approchait à grands pas et c'est uniquement quand Maël pu voir le bouton que le policier avait sur le nez que son fils se décida à tourner les talons. Le choix de Lehman fut très vite fait. Entre laisser filer sa proie et échapper à un contrôle d'identité qui mettrait un peu de piment dans cette vie pourrie qu'il avait depuis son retour à Lewis, il n'eut même pas besoin de réfléchir. Ignorant la silhouette en uniforme qui approchait dangereusement, Maël lança simplement à son fils, élevant légèrement la voix pour être certain qu'il l'entende. « Ça te tue d'admettre que je t'ai rendu service, hein ? » Pure provocation, comme toujours. Étrangement, l'assurance de Maël lui fit subitement défaut. Elias avait su lui prouver qu'il savait se montrer surprenant et saurait certainement résister à la tentation de venir lui mettre un second poing en pleine gueule et laisser son paternel seul aux prises avec l'autorité du village. Autorité qui représentait un réel danger pour un homme qui était recherché dans la moitié des états du pays.
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitimeLun 9 Mai - 21:47

Sorry c'est un micro post que j'ai fais là mais je pense qu'il vaut mieux le terminer, c'était trop dur de se remettre dans le bain pour moi aussi ^^

    Tel un prisonnier perdu à sa cause, il n'y avait plus rien à tirer de cet homme insondable. Ce court mais non moins violent interlude résumait ainsi neuf années d'absence. Ce n'était que la touche finale à un drame familial voué à ne jamais cesser, perdu dans une spirale infernale où tout espoir rendait la situation encore plus dramatique. Elias n'allait pas le nier, quelque part, il avait espéré que le retour de son père lui apporte quelque chose. Soulagement et espoir probablement. Finalement, Maël était réapparu avec son lot de malheur pour quiconque croiserait sa route. Et, malgré lui, Elias en avait fait les frais. Une fois de plus. Il n'avait pourtant pas cherché à le voir ni à lui parler, les rares fois où les deux hommes s'étaient croisés, l'indifférence avait primé sur le reste. En réalité, Elias attendait de connaître les tenants et aboutissants des milles et unes rumeurs autour de son père avant d'élucider la vérité par lui-même. Ni June ni Maël ne lui en auront laissé le temps.
    D'ailleurs, il ne restait plus qu'à son pauvre père quelques provocations au sujet de June pour espérer faire exploser sa colère une nouvelle fois. En vain. Frapper à chaque nouvelle provocation ? Elias n'y avait là aucun intérêt sinon à faire preuve d'une vengeance aveugle. D'autant plus que son père n'avait pas totalement tort. C'était peut être mieux ainsi. Se défaire de toutes attaches le liant à June et garder seulement cette dernière année ensemble en guise de souvenir. Il préférait en garder la trace aux confins de sa mémoire, ignorant ainsi les appels désespérés de son coeur récemment torturé.
    Malgré la dernière diatribe aux allures malheureuses de Maël, son fils ne daigna pas se tourner malgré l'envie. Son poing s'était refermé et n'attendait qu'à cogner. Il se retiendrait, il le devait. Sans un regard en arrière, il prononça quelques mots à peine audibles.

    __ " Get lost Daddy. "
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MessageSujet: Re: ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ?   ELIAS&MAEL « Did you do anything to piss him off ? Icon_minitime

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