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 L'indifférence comme préférence

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Maxwell Hutchinson
Bienvenue à Lewis
Maxwell Hutchinson


Célébrité : James Franco
Âge : 27 ans
Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
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MessageSujet: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 1:32


l'indifférence comme préférence


Je n'aime pas me montrer. Je manquais d'assurance à l'époque, aujourd'hui c'est plus par dégoût pour les autres, leurs manières, leur hypocrisie. C'est paradoxal, mais pour se montrer timide, il faut s'adresser aux autres, et ce n'est pas mon cas. Alors je m'enferme chez moi et je vis cette saloperie de vie dont je ne peux me défaire en ermite, m'adressant lorsque j'en sens le besoin à une feuille de papier à l'aide de ma plume, en repoussant soigneusement tout ceux qui tenteraient de m'arracher deux mots, en dégotant une bouteille d'alcool quand j'ai besoin de compagnie. J'ai toujours été de nature solitaire, cette vie me convient parfaitement. Pourtant, cette condition a une exception, comme toute chose qui se respecte; un bar de fond de ruelle aux allures délabrées, dans lequel je me rends chaque vendredi soir, presque comme un rituel. Je m'assieds toujours au même siège de bar, je commande toujours le même whisky, j'allume toujours ma cigarette après l'avoir vidé d'un seul trait. Et puis, elle, qui est toujours là, assise à côté de moi.

La première fois que je suis venu ici, j'avais 13 ans et j'étais euphorique à l'idée de commander une bière illégalement en fumant un des cigares qu'un copain avait volés à son père. Évidemment, l'ancienne tenancière m'avait mis dehors avec une bonne raclée et j'avais couru chez moi tout avouer à mes parents avant que quelqu'un d'autre ne le fasse. Par la suite, je n'y avais pas remis les pieds, même lorsque j'eus atteint l'âge de sortir entre amis, l'endroit n'était pas de ceux où les jeunes sont vu d'un bon œil. Sorte de repère à motards sans bécanes, des trophées et photos de pin-up d'un autre âge trônaient sur les murs, donnant à l'endroit un aspect un peu plus vieillot encore. Les clients étaient peu nombreux et pour la grande majorité à la retraite, parfois même depuis un certain temps. Les discussions philosophiques étaient rares comme une canicule en Antarctique, on jouait au billard sans se soucier de qui était son adversaire, on glissait des pièces dans l'antique jukebox, on braillait avec des inconnus quand la bière avait coulée à flot. C'est d'ailleurs certainement pour cela qu'à mon retour à Lewis, je m'étais senti comme attiré par cet endroit. J'avais reconnu quelques têtes le premier soir où je suis venu, on m'a accosté et observé du coin de l'oeil, certains sont venus tenter la discussion. Et puis, je suis revenu une seconde fois et personne ne s'est plus soucié de moi.

Je pousse la porte grinçante du bar et immédiatement, l'odeur de bière et de fumée froide m'emplit le nez. D'un mouvement de tête, je réponds au barman qui me salue et qui se tourne déjà pour remplir mon verre, qu'il pose à l'endroit même où je me dirige. Je marmonne des réponses bateaux à ceux qui me saluent, puis, souple comme une planche de bois, je me hisse sur le tabouret de bar. J'adresse ce qui ressemble vaguement à un sourire en guise de remerciement au vieux gaillard qui me souhaite santé et je songe, portant de suite le verre à mes lèvres, que je préférerais qu'il choisisse une formule incluant maladie et mort imminente, tandis que mon regard s'égare sur ma gauche.

Elle est là, elle est toujours là, elle boit toujours le même Martigni. Comme d'habitude, elle discute vaguement avec le barman, les gaillards de la table ronde, la vieille du bout du bar, et m'ignore royalement. Pas un regard, pas un mot, je ne suis même pas sûr qu'elle sache que je suis là. Pour dire vrai, je ne me suis rendu compte moi-même de son existence qu'il n'y a que quelques soirs. Son indifférence était parfaite, sans l'ombre d'un défaut. Le type de personne qui s'occupe de ses affaires et vous laisse vous morfondre sur votre sort dans votre coin sans une once d'intérêt, la personne rêvée que je puisse côtoyer. Pourtant, moi qui crachait sur la curiosité des gens, moi qui haïssait leur indiscrétion, moi qui ne supportait plus leur compassion faux-jeton, je me retrouvais un brin décontenancé, un brin curieux vis-à-vis de cette jeune femme brune. Nous n'avions jamais échangé le moindre mot, mais je crois avoir entendu quelqu'un prononcer le nom de Roxanne et qu'elle se soit tournée vers lui il y a une ou deux semaines. Elle est là, elle regarde devant elle en jouant avec les olives qui baignent dans son verre, indifférente à moi mais l'oreille tendue vers les railleries d'un type de passage du fond du bar, à en croire le petit sourire qui se dessine sur ses lèvres au rythme des éclats de rire de l'autre.

« Si je clamse dans l'instant, tu vas le remarquer ? » J'ai sorti ça machinalement, ma voix est un peu enrouée par le silence auquel elle est forcée. Je crois que c'est là première fois que je prononce autant de mots dans la même phrase depuis bien longtemps, ce n'était pas vraiment voulu d'ailleurs, j'ai pensé tout haut mais je m'en fiche. Je ne sais pas si j'ai parlé fort ou que c'est simplement la première fois qu'on me voit adresser la parole à quelqu'un, mais le barman a arrêté de lustrer le verre qu'il tient et il me semble qu'un blanc à traverser la salle. Je ne m'en préoccupe pas, je fixe d'un regard morose le profil de ma voisine de bar en tirant une longue bouffée sur ma cigarette que j'ai allumé à l'instant.


Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Lun 8 Aoû - 2:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 2:14

Maxwell & Roxanne


    « Et... Il est mignon ? » « Lidya, on se fiche bien du fait qu'il soit mignon ou non, je te dit simplement qu'il m'intrigue... Il est là, tous les vendredi soirs, sa clope au bec, et il ne dit pas un mot. » « Si j'ai bien compris ce que tu m'as dit, tu n'es pas mal non plus dans ton genre Roxy'. » « C'est pas la question Lidya, tu sais aussi bien que moi que je méfie de tous les hommes après ce qu'Edwin m'a fait. » « Edwin ? Ce pauvre mec à l'air débile ? C'est de la vieille histoire ma belle, alors fais moi plaisir, ce soir, tu abordes ce muet. Compris ? » Lidya, ou l'art de vous motiver en l'espace d'une seule conversation. Le pire, c'est que, sans même vraiment réfléchir et sur un coup de tête, elle lui avait promis d'aborder ce fameux jeune homme, le soir même. Que lui était-il arrivée ? Depuis quand avait-elle promis ce genre de choses ? Peut-être l'intriguait il réellement après tout. Peut-être était-ce le moment de ne plus l'ignorer ? Ou du moins de faire semblant. C'était décidé, ce soir, elle prendrait soin de lui parler, ou du moins, de lui adresser la parole.

    Elle fut donc comme à son habitude auprès du bar en début de soirée, après une journée chargée auprès d'une vingtaine de bambins. Et oui, c'était ça de vouloir être professeur des écoles. Elle s'étonna même le temps d'un instant d'y être si tôt, elle qui prenait habituellement le temps d'écouter une dizaine de musiques avant son arrivée. Elle s'était vêtue d'un simple jean accompagné d'un t-shirt mauve qui rappelait aisément la couleur de sa paire de talons. Comme quoi, encore une fois, Lidya l'avait plus que motivée à aborder cet inconnu aux cheveux foncés. Pourtant, ce ne fut pas le regard de celui-ci qu'elle attira, mais celui d'une vingtaine d'hommes assez âgés qui se retournèrent sur son passage, alors qu'elle saluait quelques habitués d'un simple geste de la main. A vrai dire, elle lança même quelques regards noirs à certains voyeurs, qui s'attardait un peu trop sur sa poitrine, pourtant cachée ce soir là par un fin col roulé. Une fois cela fait, elle prit place sur un des tabourets, commandant son habituel martini. Le jeune homme tant attendu est là, oui il est là et elle l'a déjà repéré sans même vraiment l'avoir regardé. Et pour cause, depuis le temps, elle connaît l'odeur de ce parfum poignant qui envahit une bonne partie de leur espace à vivre. Elle reconnaît également le ton de sa voix, toujours quelque peu enroué en début de phrase, preuve qu'il ne parle que très peu, ou du moins lorsqu'il en a réellement besoin.

    Même s'il pense qu'elle ne l'a jamais observé, Roxanne ne fait que ça. Enfin, c'est l'activité à laquelle elle s'adonne en début de soirée, lorsqu'il boit son habituel breuvage. Sauf que ce soir, Roxanne doit tenir sa promesse, la promesse qu'elle a faite à l'une de ses plus grandes amies, en qui elle a confiance, et qu'elle ne veut en aucun cas trahir. Lui parler... Mais que dire ? Comment l'aborder ? Lui qu'elle feint d'ignorer chaque vendredi soir ? « Si je clamse dans l'instant, tu vas le remarquer ? » Fut-ce par chance ou par simple coïncidence qu'il lui adressa la parole ? Entendait-elle des voix ? Était-ce bien lui qui avait parlé ? Plutôt intriguée, Roxanne prit la peine de tourner la tête vers le fameux jeune homme, qui avait déposé son regard sur elle. Posant machinalement son verre sur le bar, afin de pouvoir mieux se concentrer sur la situation, elle lui répondit illico. « Je pourrais te dire la même chose tu sais... Tu n'es pas très... Bavard, d'ordinaire. » lui confia-t-elle donc, fuyant un instant son regard, portant à nouveau son verre de martini à ses lèvres pulpeuses. « Mais ce soir, monsieur le muet semble être partant pour m'adresser la parole. Alors... A qui ai-je affaire ? » Enchaîna-t-elle, alors qu'un premier sourire, toutefois fin, se dessinait sur son visage, preuve qu'elle était prête à entamer la conversation.


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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 2:53




Je m'attendais à un oui ou un non, clair et concis, ou même rien du tout. Peu importe sa réponse : ce n'était pas elle qui m'intriguait, mais sa faculté à m'ignorer sans le moindre écart, la moindre faille. Nos coudes se frôlaient parfois, nous étions séparés par quelques dizaines de centimètres à peine et j'étais comme invisible. Je ne m'en plaignais pas, mais je crois une infime trace d'amour propre subsistait encore en moi. Je me contenterais de peu, si elle s'obstinait à m'ignorer j'aurais tout de même deviné sur ses traits qu'elle m'avait entendu, un regard qui s'anime, un mouvement de tête à peine perceptible m'auraient suffi. Mais non, il fallait qu'elle fasse partie de ses gens qui ne peuvent se contenter de répondre et passer à autre chose. Il fallait argumenter, développer - entamer une discussion, en bref. Cette convention sociale m'irritait, je regrette immédiatement de ne pas avoir su me contenter de la paix absolu qu'elle me laissait et qui, à cet instant, ne me semble plus être qu'un lointain souvenir

C'est paradoxal de penser que j'en voulais au monde entier de se soucier un peu trop de ma personne, et que je venais d'aborder une inconnue simplement parce qu'elle ne prêtait pas assez attention à mon égo que je croyais disparu depuis longtemps maintenant. Lorsqu'elle détache furtivement son regard du mien pour avaler une gorgée de son verre, je tourne la tête vers le barman et lève à peine le mien. Il s'approche de nous et me ressert sans que j'aie le moindre mot à prononcer, avec un air que je sais moralisateur, vis à vis de ma consommation. Je le refroidis d'un regard froid, encore une fois on intente vers moi une action qu'on veut faire passer comme bienveillante alors qu'elle est tout ce qui est plus hypocrite, comme un dealer qui dirait à un camé d'arrêter de venir lui acheter sa dose chaque jour. J'avale cette fois-ci seulement une courte gorgée de whisky, grimaçant légèrement lorsque je repose le verre sur le comptoir; je n'aimais pas l'alcool, je ne suis d'ailleurs pas sûr que je l'aime réellement aujourd'hui, bien que je ne puisse plus vraiment m'en passer.

La jeune brune a repris la parole, j'avais pourtant cru un instant qu'elle ferait preuve de bon sens et reprendrait son attention pour la fixer ailleurs. Au son un peu enjoué de sa voix, je comprends que l'effet inverse s'est produit et je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers elle, sourcils légèrement froncés. Elle finit par m'interroger sur mon prénom, un sourire discret mais amical sur les lèvres. Je l'observe une seconde, son visage me semble plus lumineux que d'habitude, je remarque pour la première fois qu'elle est même plutôt mignonne. Cette pensée me conforte dans ma morosité et je baisse les yeux vers mon verre, posé sur le comptoir. « Ne t'emballe pas, c'était juste pour savoir si tu allais me répondre. » Je bois une longue gorgée et détourne la tête vers les alentours, essayant moi-même de me persuader que ces mots, derrière leur froideur, ne sonnaient pas faux.


Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Dim 7 Aoû - 4:54, édité 1 fois
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 4:33

    La réponse de la jeune femme ne s'était point fait attendre. Et pour cause, elle n'avait pas réfléchit, et on aurait pu dire que les mots étaient sortis tout seuls, sans même qu'ils demandent l'avis de la jolie brune. Si bien qu'elle avait haussé légèrement les sourcils, elle même étonnée de sa réponse. A croire, qu'encore une fois, il l'intriguait au point qu'elle veuille en savoir plus. A vrai dire, elle tenait plus à faire plaisir à son amie, qui lui avait ordonné de lui parler au plus vite, en l'occurrence le soir même. L'ignorance était donc à présent du passé, rien que du passé. Et pourtant, pour donner plus de piment à la relation qu'ils entretenaient malgré eux jusqu'ici, la demoiselle aurait très bien pu l'ignorer une fois de plus. Elle allait d'ailleurs regretter sans même le savoir de lui avoir répondu de la sorte... Car seul son ignorance intriguait le jeune homme, c'était d'ailleurs cela qui l'avait pousser à lui adresser la parole ce soir là. Mais en avaient-ils vraiment envie ? N'était-ce pas mieux ainsi ? S'ignorer à n'en plus finir, et laisser les choses telles qu'elles étaient, là était la meilleure solution aux yeux de la jeune femme.

    « Ne t'emballe pas, c'était juste pour savoir si tu allais me répondre. » Telle avait été sa réponse. Simple, froide, mais juste. Car, après tout, elle n'avait fait que l'ignorer jusqu'ici. Qui n'aurait pas été tenté d'adresser la parole à une muette pour mieux comprendre la situation ? Une chose était sûre, c'est que la jolie brune ne comptait pas se laisser faire. Elle avait bien trop souffert autrefois pour se laisser marcher une nouvelle fois dessus aujourd'hui. Sans compter qu'elle ne le connaissait ni d'Eve, ni d'Adam, et que lui rendre l'appareil n'empêcherait en aucun cas Roxanne de bien dormir. Voila pourquoi, sans même le regarder, elle lui répondit d'un ton sec. « Ça tombe bien, car je te demandais simplement ça par gentillesse, et je n'avais aucunement envie de te parler. Mais je constate que, comme tous les autres, tu as beaucoup de tact, tu envoies balader les femmes. A se demander si les exceptions à la règle existent vraiment. » Ce fut suite à cette phrase cinglante qu'elle posa brusquement son verre maintenant vide sur la table. « Qu'est ce que je te sers ma belle ? » Le serveur était à sa hauteur, un sourire niais sur le visage. Ce fut d'ailleurs toujours aussi niais qu'il se rapprocha de l'oreille de la demoiselle, lui confiant. « Dit, tu le connais celui là ? Pas très bavard hein... » Et, volontairement, la demoiselle se permit de lui répondre à voix haute, du moins assez fort pour que Maxwell puisse tout entendre. « Oh non, muet comme une carpe. Et n'oublions pas, pour couronner le tout, malpoli. Ah au fait, ce sera un autre martini pour moi. » Un fin sourire se dessina alors sur son fin visage, alors qu'elle ignorait à nouveau son voisin, qu'elle venait de provoquer volontairement.

    Puis, afin de le provoquer encore plus, mais surtout afin de voir comment il allait réagir, elle quitta son tabouret, vérifiant si son paquet de cigarettes était bien dans la poche droite de son jean. Puis, se dirigeant vers la sortie, elle sortit une cigarette du paquet, qu'elle prit entre ses lèvres, s'adossant contre un des murs du bâtiment. Fumer, une réaction qu'avait la demoiselle lorsqu'elle était sous tension. Et ce soir là, ce jeune homme l'avait à la fois intrigué, mais lui avait également répondu assez froidement.
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 5:50


J'allais me lancer dans la comparaison de chances que j'avais qu'elle ne réagisse pas et retombe dans l'indifférence ou bien qu'elle prenne la mouche et fasse un scandale lorsqu'elle me prend de court, me rétorquant du tac au tac qu'elle ne m'avait répondu ça par simple gentillesse. Je ne peux retenir un léger rictus, tant sa réponse me paraît préparée à l'avance, d'une part par la rapidité à laquelle elle a fusé et d'une autre par sa sincérité qui me semble un peu fausse. « Mais je constate que, comme tous les autres, tu as beaucoup de tact, tu envoies balader les femmes. A se demander si les exceptions à la règle existent vraiment. » Cette fois-ci je tourne la tête vers elle, qu'elle puisse pleinement profiter du sourire sarcastique qui a pris place sur mon visage éteint. Si elle avait la moindre idée de ce qui me fait la repousser ! elle oublierait vite les quelques pauvres râteaux qui lui ont été mis, à en croire ses mots. Je lâche un soupir de lassitude et, toujours cette vague esquisse de sourire aux lèvres, je décide de me désintéresser d'elle pour de bon et me plonge dans la contemplation des mouvements de surface de mon verre de Whisky. J'étais décidément bien meilleur dans ma solitude que dans ce semblant de vie sociale.

Je suis déjà ailleurs quand la voix de Roxanne aux intonations un brin moqueuse reprend mon attention. « Oh non, muet comme une carpe. Et n'oublions pas, pour couronner le tout, malpoli. Ah au fait, ce sera un autre martini pour moi. » Elle ne lâchait pas le morceau, décidément. Ainsi donc, je n'étais pas causant. La nouvelle n'avait rien de spectaculaire ni d'inédit, même mes proches ne devaient ne se souvenir que vaguement de ma voix, alors, que je ne sois pas bavard assis au comptoir d'un bar rempli d'inconnus et simples connaissances... Je reste impassible à ce qui est, selon moi, un pique de provocation. Qu'attend-elle ? Que je lui rétorque que je suis désolé ? Je ne le suis aucunement et je ne ferai pas ça pour ses beaux yeux, elle n'est qu'une énième personne que je vexe avec mon attitude, sans le vouloir faire ni l'éviter, une tête de plus dans ce bar de fond de ruelle, un pion à éviter lorsque je me lèverai et marcherai jusqu'à la sortie.

Pourtant, je ne peux m'empêcher de tourner la tête vers elle lorsqu'elle se lève, avec une sorte de curiosité et d'agacement entremêlé. Je tiens mon verre à hauteur de ma bouche sans y toucher, je l'observe farfouiller dans la poche arrière de son jean - comme, je le constate d'un rapide regard, les deux tiers des clients de l'établissement, le tiers restant étant de sexe féminin -, puis la voilà qui tourne les talons et s'enfonce dans la sortie alors que sa boisson n'a pas encore été versée dans son verre. Mes yeux restent quelques secondes fixés sur la porte qu'elle a refermé derrière elle, le regard dans le vague, puis je laisse échapper à nouveau un petit soupir et vide mon verre d'une traite.

Les minutes passent, je ne sais pas combien, cela fait longtemps que je n'ai plus la moindre notion du temps. Le verre de la demoiselle est toujours à côté du mien, que le barman s'affaire à remplir du précieux poison qui commence à engourdir mes jambes - j'en conclus que seules quelques minutes se sont écoulées. J'observe la boisson commandée par la jeune femme, m'interroge sur le pourquoi de commander une boisson si c'est pour s'en aller ensuite mais ne m'en soucie guère plus. Un courant d'air frais m'apporte la réponse ; regardant par dessus mon épaule le couple qui sort du bar, j'aperçois dans la lumière du néon l'épaule de noir vêtue de la jeune femme, du moins je crois. J'aurais du m'en désintéresser, pourtant, quelque chose me pousse à me lever, et sans que j'en aie vraiment donné l'ordre, mes jambes m'amènent vers la sortie.

Je pousse l'épaisse porte de bois avec mon épaule avant que celle-ci ne se soit refermée complétement derrière les derniers sortis. Je me retrouve ainsi face à la jeune brune, comme je l'avais deviné. « Ne te fatigue pas, tu peux être ici ou là-bas, je m'en fiche royalement. Garde tes caprices et tes mises en scène pour des nigauds prêts à tout gober, ton Martini t'attend. » Ma voix claque dans le silence contrastant de la rue vis-à-vis au bruit de fond et à la musique du bar. Ma voix est plus claire mais en aucun cas plus chaleureuse, mes intonations sont sèches et franches.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 6:50

    Il était évident que Roxanne réagisse. Comment ne point réagir face à de telles provocations ? Toutefois, on dit souvent que l'indifférence reste le pire des mépris. Alors pourquoi lui avoir répondu, alors qu'elle aurait pu aussi bien l'ignorer et ne plus en parler ? A vrai dire, notre jeune femme comptait bien voir s'il la suivrait ou non. Voila pourquoi, sur un coup de tête, elle était sortie pour fumer une cigarette. Rien de trop élégant pour une femme, avouons le, mais c'était une réaction qu'avait Roxanne depuis déjà quelques années, et qui ne risquait pas de changer de si tôt. Il l'avait cherché ? Et bien, au lieu de la trouver, elle préférait s'exiler, et retrouver un peu de solitude et de réconfort, auprès de cette fameuse cigarette maintenant allumée. A présent, a quoi devait-elle s'attendre ? Aurait-il le culot de la rejoindre pour lui adresser à nouveau la parole, ou profiterait-il de son absence pour mieux apprécier le silence qu'elle venait de lui offrir ? Car avouons le, elle ne l'avait pas affronté longtemps, préférant l'ignorer à nouveau, mais un peu plus loin, de préférence. « Rappelle moi de ne plus jamais t'écouter Lidya... » Se chuchota-t-elle à elle même, soupirant de plus belle. Depuis quand parlait-elle toute seule ? A croire que tout pouvait arriver un jour ou l'autre.

    Quelques minutes passèrent donc, minutes durant lesquelles Roxanne prit soin de réfléchir à ce que pouvait bien faire son habituel voisin dans ce bar, qu'elle avait préféré déserter. Avait-il continué de boire pour mieux oublier qu'il l'avait abordé ? Ou bien prenait-il son temps, terminant le verre qu'elle l'avait vu commander avant son départ ? Avait-il des remords face au ton qu'il avait utilisé pour lui adresser la parole ? Telles étaient les interrogations qui fusaient à l'esprit de Roxanne, alors qu'elle tirait une nouvelle bouffée de sa seconde cigarette. Au fond, elle espérait secrètement qu'il vienne la rejoindre. Mais, elle n'attendait plus rien de lui, lui qui en plus d'être muet était désagréable lorsqu'il osait prononcer ne serait-ce que quelques phrases. Et pourtant... « Ne te fatigue pas, tu peux être ici ou là-bas, je m'en fiche royalement. Garde tes caprices et tes mises en scène pour des nigauds prêts à tout gober, ton Martini t'attend. » Il était là, enfin à l'extérieur, de nouveau froid mais beaucoup moins distant, étant donné qu'il était à ses côtés, plus précisément face à elle. « Bizarrement, que je sois ici ou là bas, tu viens toujours à mon encontre. Et ne me fais pas croire que tu partais, tu as oublié ta sacoche sur le tabouret. » Preuve qu'elle l'avait toujours observé, celle-ci sachant pertinemment qu'il ne se baladait jamais sans sa sacoche, qui d'après ses souvenirs contenait son porte-feuille, son portable ainsi que quelques tickets de caisse.

    Elle se rendit alors compte qu'elle appréciait sa présence, et cela même s'il n'avait pas été très amical avec elle depuis leurs premières paroles. Il était là, et pour la première fois, elle se sentait comme vivante à nouveau, elle qui avait toujours redouté les hommes, en qui elle n'avait à présent plus confiance. Si bien que, terminant sa seconde cigarette, elle la jeta un peu plus loin sur la route, alors que les roues d'un 4x4 prenaient soin de l'écraser pour elle. Puis, voulant en allumer une troisième et dernière, elle soupira à nouveau tout en prenant soin de garder la cigarette en bouche, alors que son briquet venait subitement de la lâcher. « Et mer...credi. » Que faire ? Lui demander du feu ? Et puis quoi encore ?
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 8:42


« Bizarrement, que je sois ici ou là bas, tu viens toujours à mon encontre. Et ne me fais pas croire que tu partais, tu as oublié ta sacoche sur le tabouret. »
Je suis sur le point de lui répondre puis me ravise; ma réponse serait ridicule, guidée par l'impulsivité et mon égo que je ne peux plus me permettre d'ignorer. Je détourne la tête, pince les lèvres. J'ai l'impression d'avoir perdu dix ans, je suis à nouveau au lycée en train de me disputer avec le coach qui m'accuse d'avoir volontairement oublié mes affaires. Moi qui croyais avoir gagner beaucoup trop en maturité en trop peu de temps, me voilà sentant une boule grandir dans ma gorge, la chaleur monter dans mes tempes, mes muscles se tendent.

Il y a si longtemps que je ne ressens aucune émotion vis-à-vis d'une autre personne que de l'ignorance ou du mépris que je me laisse d'abord croire à la crise de colère, mais finalement je me ravise; la brunette m'agace, m'irrite, mais paradoxalement je ressens dans notre échange un certain plaisir. Comme un chat qui joue avec une souris puis qui la laisse s'enfuir pour mieux la rattraper, un enfant qui cherche à tester les limites de ses parents, un flic qui pousse un criminel à admettre son crime. Je reporte mon regard sur elle, je croise le sien. Je finis par capituler. « Et toi, tu vas peut-être me faire croire que tu allais attendre que ton paquet soit vide pour revenir à l'intérieur ? » Je vois sa bouche s'entrouvrir, elle s'apprête à répliquer. Je lève la main puis secoue doucement la tête, les yeux fermés. « Laisse tomber... je marque un temps d'arrêt, puis continue, comme si je ressentais le soudain besoin de revenir sur le début de notre prise de bec ... je m'appelle Maxwell. »

J'ai parlé moins fort, presque un murmure. Pourtant, je me surprends à ne pas y trouver la pointe tranchante, le pic de glace, le ton cynique auxquels je m'étais habitué. J'ai l'impression que mon masque tombe. J'ignore si la jeune femme s'en était rendu compte, c'était bref et trop bas pour remarquer la différence, mais moi je le savais, je l'avais bien senti, les mots s'étaient échappés sans peine, de manière fluide, esquissant même un sourire du coin des lèvres, un sourire dénué de sarcasmes. Et puis je lui ai donné mon prénom, alors que la dernière chose que je veux est faire de nouvelles rencontres, faire croire à quelqu'un qu'il m'intéresse. En l'espace d'un instant, mon regard sur la jeune femme passe du sans émotion à une brusque nervosité. Je pivote d'un quart de tour pour cacher mon désarroi, stupide mais horriblement présent. C'est comme si ma carapace commençait à se personne, c'est hors de question que ça se produise.

Je ne sais pas si l'avoir vu sortir une cigarette a affecté mon inconscient mais je fais de même, l'allume rapidement et tire trop vite dessus pour paraître aussi désintéressé que je le voudrais. Je balaie la rue du regard, évite soigneusement la jeune femme. Il faut que je me replonge dans l'indifférence confortable d'il y a quelques minutes encore, je soupire discrètement et ose finalement la regarder à nouveau, mon regard sombre a repris sa morosité et son mépris habituel. Je ne peux m'empêcher de lui tendre mon briquet allumé, presque comme un robot programmé qui n'y met aucune volonté puisqu'il n'en a pas. J'attends immobile qu'elle accepte la flamme que je lui tends, elle met quelques secondes interminables à le faire. Sitôt je vois le bout de sa clope laisser échapper un fin fil de fumée, je referme le briquet, n'attarde pas mon regard de glace sur elle et retourne dans le bar sans un mot.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 9:19

    Ils étaient donc là, l'un en face de l'autre, à se lancer des pics tels deux enfants en manque de piment dans leurs vies respectives. La vie de Roxanne manquait-elle de piment ? Pour tout avouer, oui et non. Être professeur des écoles et passer ses journées auprès de vingt bambins en manque de leurs parents, ça c'était manquer de piment dans une vie. Mais être ici, aux côtés d'un muet inconnu, ça c'était quitter son poste de professeur pour mieux enfiler un nouveau tout à fait différent, mais toutefois agréable à souhait. Roxanne n'aurait d'ailleurs pu expliquer pourquoi ce jeune homme l'intriguait à ce point, mais surtout pourquoi elle aurait pu rester des heures ainsi, à ses côtés, sans même parler, en l'ignorant comme d'ordinaire. C'était devenu une habitude, un besoin, une réelle nécessité. Un vendredi soir sans ce fameux muet, c'était comme un enfant sans sa mère, une crêpe sans nutella, ou même une fleur sans ses pétales. Et ce soir là était encore plus appréciable, du fait qu'il lui adresse la parole, chose qui l'avait tout d'abord arrangée du fait qu'elle ne se serait jamais sentie capable de le faire d'elle même, puis qu'elle avait appris à apprécier, du fait que tout se passe de la sorte. Certes, ça n'était pas ordinaire, mais assez original pour lui plaire. La preuve, malgré sa fuite elle était encore là, à l'écouter. Elle était soudainement devenue la souris, et Maxwell le chat.

    Toutefois, il préféra ne pas lui répondre, elle qui venait pourtant de lui faire une belle réflexion. Enfin ça, ce fut jusqu'à ce qu'il cède, encore une fois. « Et toi, tu vas peut-être me faire croire que tu allais attendre que ton paquet soit vide pour revenir à l'intérieur ? » Roxanne n'eut toutefois pas le temps de rétorquer quoi que ce soit qu'il enchaînait déjà de plus belle. « Laisse tomber... je m'appelle Maxwell. » Avait-elle rêvée ou bien venait-il réellement de lui confier son prénom ? Malgré ce chuchotement, la demoiselle l'avait tout de même entendu. Il s'appelait donc Maxwell, oui Maxwell. C'était déjà pas mal de le savoir n'est-ce pas ? Au moins, Roxanne se sentirait moins bête de l'appeler l'inconnu ou bien encore le muet pour les fois prochaines. A présent, elle pourrait l'appeler Maxwell, et le confier à son amie Lidya, qui devait actuellement se retenir de l'appeler pour tout savoir. Elle n'eut encore une fois pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il la fuyait déjà, après lui avoir prêté de son feu. De beaux efforts n'est-ce pas ? Toutefois, cela lui semblait difficile, lui qui avait déjà repris place sur son tabouret vieilli par le temps. Sans même savoir réellement pourquoi, la demoiselle ne tira qu'une seule bouffée sur la cigarette qu'il venait de lui allumer, la jetant un peu plus loin quelques secondes plus tard. Inconsciemment, elle n'avait qu'une seule envie, le rejoindre. Le rejoindre pour mieux lui confier à son tour...

    « Et moi Roxanne. » ...son prénom. Ce fut simple, bref, mais efficace. Mais qu'arrivait-il à notre jolie brune ? Maxwell... Lui qui semblait tant aimer la solitude. Pourquoi continuer à l'embêter dans ce cas ? « C'est pour moi. Garde la monnaie. » Enchaîna-t-elle à l'égard du barman après avoir bu cul sec son martini, lui confiant aisément qu'elle payait sa consommation comme celle de Maxwell. Ce fut donc suite à cette brève présentation et ce billet déposé sur le comptoir qu'elle quitta à nouveau le bar, direction sa voiture. Voiture, qui, assez têtue, la lâcha comme très souvent ces derniers temps. « Démarre... Démarre! » Frappant un instant son volant à l'aide de ses deux mains, elle prit soin d'appeler Lidya, mais tomba sur son répondeur. « Lidya c'est Rox' je suis tombée en panne je suis toujours au bar rappelle moi au plus vite je... » Elle raccrocha alors assez rapidement, pour mieux soupirer de plus belle. Elle n'avait plus qu'une seule solution à présent, rentrer à pied. Si bien, qu'intrigué, un habitué du bar toujours présent dans la salle prit soin de confier au barman. « Depuis quand la petite brune repart à pied ? »
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 10:39

Je retourne dans le bar. Quelques têtes se lèvent, je suppose que nos interactions ne doivent pas passer inaperçues, entre le type bizarre qui évite tout contact avec les autres et qui entame la conversation, et la jolie fille qui se défend bien haut et fort, les discussions vont aller bon train ce soir. Je regarde vaguement les quelques paires d'yeux qui m'observent, à vrai dire je suis trop préoccupé pour y prêter de l'intérêt. J'ai envie de me trouver un marteau piqueur et de me creuser un trou là au milieu de la pièce, pour aller m'y terrer et retrouver mon isolement rassurant. À défaut de pouvoir réaliser mon souhait, je décide d'aller finir mon verre au comptoir et de rentrer chez moi au plus vite.

Je remonte sur le tabouret un peu bancal, évite soigneusement le regard du barman que je sais trop curieux, inquisiteur - bien que l'idée de me montrer particulièrement odieux avec lui pour rééquilibrer la balance m'ait traversé l'esprit, je ne m'en sens cette fois-ci réellement pas la force. J'avale la dernière gorgée de mon verre et m'apprête à me lever pour prendre mes affaires, payer et m'en aller rapidement, lorsque la jeune brune me prend de court. Elle a réapparut à mes côtés, elle regarde droit devant elle et je m'empresse de l'imiter, ressentant un soudain regain d'intérêt envers mon verre vide que je m'apprêtais à poser. Elle passe elle aussi à la confession, je ne sais si c'est par acquis de conscience ou par volonté mais il me semble ne plus trouver l'intonation sèche des quelques mots échangés dans sa voix. Je reste parfaitement silencieux, tout comme je reste immobile, seuls mes doigts s'agitent un peu trop vite sur le pourtour de mon verre.

Du coin de l'œil, je la vois avaler d'une traite son Martigni, puis farfouiller dans son sac et en sortir un billet vert. Elle me paye mon vert, sans vraiment m'en faire part. Je reste muet, je trouve dans mon silence un certain confort qui, à cet instant, s'ajoute à une sorte de sensation de remord, chose inédite depuis bien longtemps. Je refoule mes pensées, laisse mes yeux vagabonder sur les affiches collées au mur dans le sens contraire de la jeune Roxanne. Je la sens bouger, j'entends le tabouret être reculé puis ses pas qui s'éloignent. Je reste immobile jusqu'à ce que j'entende le grincement désagréable de la porte, signe qu'elle était partie. Là, je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule, croise à nouveau quelques visages un peu surpris. Je vais attendre quelques minutes avec de sortir à mon tour même si j'ai l'impression que l'air ambiant va me faire étouffer.

Mais, alors que je m'apprête à lâcher un nouveau soupir sans la moindre retenue et à effacer cette épisode pour de bon, j'entends une voix qui se détache du brouahaha sourd du bar et attise, malgré moi, ma curiosité « Depuis quand la petite brune repart à pied ? » Je tourne la tête vers le type, un vieux gaillard lui aussi toujours assis à la même place et, je ne sais pas s'il s'agit d'une coïncidence, ce dernier croise mon regard avec un peu trop d'insistance à mon goût. Je tourne la tête, salue le barman d'un hochement de tête et file hors du bar, attrapant à la volée mes affaires.

La porte se referme derrière moi, je sors machinalement une énième cigarette de ma poche et mon briquet de l'autre. Je m'adosse contre la porte, à l'abri des regards le temps de l'allumer et de tirer longuement dessus, puis, j'avance de quelques pas dans la semi-obscurité de la rue. Je parviens à distinguer la silhouette qui s'éloigne, quelques mètres plus loin. Je reste cloué sur place, elle s'éloigne d'un pas rapide. J'ai envie de me tirer de là, ma voiture est parquée de l'autre côté de la ruelle, rentrer chez moi et finir de m'alcooliser seul avec ma solitude. Pourtant, j'élève la voix, prononce le prénom que ma donné la jeune femme quelques instants plus tôt.

« Roxanne ? »

La silhouette s'immobilise, met quelques secondes à se retourner. Mon regard s'égare brièvement sur la voiture parquée à ma gauche, que je crois savoir lui appartenir. Les secondes me paraissent interminables, je discerne à peine ses traits à cause de l'obscurité nocture, je n'ai pas la moindre idée de sa réaction et me lance à l'aveugle, j'ai l'impression que chaque mot que je prononce m'écorche la bouche, brûle mes lèvres et ma gorge, et qui, pourtant, semble alléger à chaque syllable le poids qui pèse sur mon corps.

Je fais deux ou trois pas, d'une lenteur hésitante. « Je ne sais pas si tu habites le quartier, sinon je... » J'ai l'impression de m'enfoncer un poignard dans l'estomac, je m'étais promis de ne plus avoir le moindre semblant de vie sociale, de ne plus avoir matière à souffrir un peu plus encore, et pourtant, j'étais là, agitant devant moi la clé du pick-up que m'avait laissé mon père. J'ai l'impression d'avoir couru deux marathons, je ne parviens pas à terminer ma phrase comme je l'entends sonner dans ma tête, j'ai l'impression que de montrer ne serait-ce qu'un soupçon de sympathie va faire exploser mon cœur. Alors je baisse la tête et avorte ma phrase, presque dans un mumure. « J'ai probablement trop bu pour conduire, mais... enfin, ma voiture est là-bas. »

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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 20:31

    Roxanne savait pertinemment que les rumeurs allaient courir sur leur cas dans ce petit bar qui ne contenait que des habitués des lieux. Mais la jolie brune se fichait bien de ce que tout ces vieillards pouvaient bien penser d'elle, après tout elle n'était pas là pour leur plaire, mais simplement pour boire quelques martini après sa dernière journée de la semaine. Alors, passer pour la demoiselle qui se fait rejeter par un homme muet, ça ne la blessait en aucun cas. Étant donc sur le chemin du retour, sans sa voiture, elle s'imaginait une nouvelle fois l'ambiance au sein du bar qu'elle avait définitivement quitté. Elle voyait déjà clairement ce vieillard, que tout le monde surnommait Marco, s'étonner de la voir rentrer ainsi, elle qu'il regardait partir chaque vendredi soir, alors qu'elle était au volant de sa voiture. Toutefois, elle se doutait que ça n'était pas lui qui viendrait à son secours pour l'aider à pousser sa voiture. Voila pourquoi elle n'avait point cherché de l'aide au sein du bar, préférant se débrouiller par elle même, même si son appartement était à une bonne quarantaine de minutes du bar à pied. C'était pour elle une façon de faire du sport, elle qui ne trouvait jamais le temps. Il fallait voir le bon dans le mauvais après tout.

    Roxy' marchait donc, s'enfonçant dans l'obscurité, alors que les lampadaires venaient simplement de s'éteindre face à l'heure assez tardive. Elle savait pertinemment que, comme d'ordinaire, elle ferait le chemin seule. Et ça n'était pas Lidya qui la rappellerait, étant donné qu'à cette heure celle ci devait dormir sur ses deux oreilles, sans se soucier de la panne de sa grande amie. Pourtant, ce fut grâce au vieillard auquel elle avait pensé qu'elle se retrouva bientôt accompagnée, et pas de n'importe qui... « Roxanne ? » Cette voix, elle l'aurait reconnu entre mille. En effet, il s'agissait de celle de Maxwell, qu'elle n'avait entendu que très peu jusqu'ici mais assez pour en frissonner le temps d'un instant. Il était donc là, l'appelant tout en la cherchant du regard dans cette obscurité ? Avait-elle oublié quoi que ce soit sur le bar pour qu'il vienne ainsi à son encontre ? Ou bien avait-il aisément compris qu'elle était à pied pour quarante minutes dans ce noir inquiétant ? « Je ne sais pas si tu habites le quartier, sinon je... » Elle attendait qu'il termine sa phrase, lui qui semblait si hésitant. « J'ai probablement trop bu pour conduire, mais... enfin, ma voiture est là-bas. » Roxanne laissa le silence s'imposer un instant, alors qu'elle hésitait à accepter sa proposition. Car après tout, qui lui prouvait qu'elle serait en sécurité à ses côtés, lui qui, comme il l'avait si bien dit, avait bien trop bu pour conduire ? Toutefois, était-ce raisonnable de marcher dans ce froid alors qu'elle n'avait même pas un simple gilet pour se réchauffer ? D'autant plus que, frileuse et possédant un corps frêle, elle grelottait déjà, ne sentant plus ses extrémités.

    « Je... D'accord. Je te suis. » Lui confia-t-elle alors qu'un énième frisson la parcourait suite à un dernier coup de vent. D'ici quelques minutes, elle serait au chaud, et retrouverait bientôt le confort de son appartement. Une fois devant la fameuse voiture du jeune homme, elle prit place du côté passager, alors que Maxwell se dirigeait vers le côté conducteur, prêt à la ramener chez elle. « J'habite pas loin je... Tu connais l'école maternelle ? Tu pourras m'y déposer. » A vrai dire, elle n'habitait qu'à quelques minutes de cette école maternelle, mais préférait s'y arrêter, voulant garder une certaine intimité, mais voulant surtout lui laisser la curiosité de deviner où elle pouvait bien loger. La voiture, au contraire de la sienne, ne fut donc pas capricieuse et ce fut un air des Beatles qui prit soin d'envahir l'habitacle de la voiture. Si bien que, sans même vraiment s'en rendre compte et, habituée de le faire dans sa propre voiture, Roxanne laissa sa voix fluette et envoutante à souhait s'élever dans la voiture. « Yesterday, all my troubles seemed so far away, now it looks as though they're here to stay, Oh I believe in yesterday. »


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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 21:19


Pas un instant, je n'envisage qu'elle hésite à accepter ma proposition tacite pour un autre raison que la tension de nos échanges ou l'alcool, à vrai dire, je suis trop inquiet à propos de ma santé mentale pour me soucier du fait que je pourrais paraître malveillant. Ma santé mentale, oui, la même qui m'avait fait adresser la parole à une parfaite inconnue, la même qui m'avait poussé à lui proposer de la ramener chez elle. « Je... D'accord. Je te suis. » Je ferme les yeux l'espace d'un instant, je sens déjà le remord m'envahir. Je ne supporte qu'à peine d'entendre ma propre respiration, voilà qu'il faut que j'invite quelqu'un à me rejoindre dans l'espace confiné du vieux pick-up. J'avance l'âme en peine vers la voiture, j'ai l'impression d'être un agneau sur le tapis roulant d'un abattoir. Je l'observe ouvrir la portière et prendre place sur le siège passager sans se faire prier, puis, mon regard s'égare dans le vide. Je suppose qu'elle va se sentir obligée de se montrer reconnaissante, elle tentera d'entamer une discussion pour combler ce silence que j'aime pourtant par-dessus tout. Je reste debout à côté du capot et soupire lentement avant de la rejoindre dans l'habitacle.

À nouveau, j'évite soigneusement de la regarder. Je retombe dans mon mutisme réconfortant, je n'ai pas la moindre réaction lorsqu'elle me dit habiter non loin de l'école enfantine. Je reste impassible mais les pensées fusent dans mon esprit, j'essaye d'y mettre un peu d'ordre pour me rappeler de la route à emprunter. Je me penche avec une précaution millimétrée vers elle, tend le bras et attrape le bouquin posé sur le tableau de bord, devant elle, qui menaçait de l'assommer au premier virage un peu brusque. J'esquisse un mouvement pour le jeter sur la banquette arrière, mais me rappelle in extremis que le véhicule date de Mathusalem et que si je faisais ça, j'allais simplement briser la vitre arrière. Alors, je me ravise, et avec une sûreté presque dédaigneuse, je viens ouvrir la boîte à gants au-dessus des jambes fuselés de la jeune brune et y glisse rapidement le bouquin, mon regard s'obstinant à fixer le volant de la voiture.

Je me redresse et tire de la poche de mon jean la clé. Je mets le contact, toujours silencieux, ma main gauche est posée sur le haut du volant et je fais tourner l'alliance que j'ai toujours à l'annulaire avec mon pouce. Bientôt, le moteur de la voiture ronronne - bien qu'en réalité, le bruit s'apparenterait plus à un crachotement hésitant. Je semble me détendre légèrement lorsque je m'aperçois que l'autoradio s'est allumée également et que déjà les premiers accords de Yesterday emplissent l'habitacle. Peut-être qu'ainsi, elle ressentira moins le besoin de parler. Je déchante bien vite, lorsque arrivé à l'intersection des deux routes à quelques mètres du bar, je tourne la tête vers elle et la voit esquisser un sourire, puis, entrouvrir les lèvres comme pour parler...

Je m'attends au début d'un monologue l'air morose, mais ce n'est pas ça qui me parvint aux oreilles ; elle s'était mise à chanter. Sans gêne, sans même y réfléchir je crois d'ailleurs. Ce n'était pas désagréable, je dois l'avouer, je me laisse même l'écouter quelques secondes, avant que la réalité des paroles me replongent dans un mélange d'agacement et de morosité. « L'école maternelle, c'est bien vers l'office de poste ? » Je sais très bien de oui, mais j'ai parlé suffisamment fort et mon ton sec, intransigeant devrait, je l'espère, la dissuader de reprendre le cours de sa chanson. Je pose mon coude contre la portière et porte le dos de ma main contre ma bouche, tout en continuant, nerveusement, à jouer avec l'anneau d'or de mon annulaire.
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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 22:45

    Elle n'avait pas eu le courage de terminer à pied. Et pour cause, comment terminer la route avec un temps pareil ? Il faisait froid, et les quelques éclairs au loin n'annonçaient rien de bon. Voila pourquoi elle avait accepté la proposition pourtant chuchotée. Au fond, elle savait bien qu'il ne l'avait fait que par politesse, à vrai dire elle ne savait même pas s'il était conscient de lui avoir proposé de la ramener. Tout était sorti si vite, sans même qu'il ne le veuille vraiment. Voila pourquoi elle avait décidé de le faire s'arrêter beaucoup plus tôt, et non devant le bâtiment de son appartement. L'école était à dix minutes à pied de chez elle, de quoi lui raccourcir de beaucoup le chemin jusqu'à chez elle. Toutefois, elle savait pertinemment qu'il ne valait mieux pas lui rendre l'appareil, lui qui préférait sa solitude au brouhaha d'une foule en mouvement. Après tout, Roxanne ne lui en voulait pas, car elle était bien la première à aimer son indépendance, et le fait de pouvoir rester seule et tranquille au fond de son appartement. Mais la solitude ne devenait-elle pas lassante un jour ou l'autre ? Était-ce vraiment une solution d'oublier le monde autour de soi pour mieux penser à son propre plaisir ? N'était-ce pas aussi réjouissant de faire plaisir à ses proches ? A vrai dire, Roxanne n'en savait trop rien. Elle ne savait qu'une seule chose ce soir là, c'était qu'en acceptant sa proposition, elle comblait la solitude de Maxwell même si celui-ci refusait cette aide intérieurement. Car, sans même le savoir, Maxwell venait de faire un effort considérable face à la vie qu'il menait habituellement ces derniers temps. Ce soir là, il avait de nouveau appris à être sociable, mais surtout présent pour quelqu'un.

    Toutefois, Roxanne le sentait mal, elle avait l'impression de l'étouffer, de pénétrer dans une vie qu'il ne voulait point partager. Elle avait comme l'impression d'avoir ouvert son journal intime sans même lui en demander vraiment la permission. Et pour cause, la respiration du jeune homme était irrégulière, cette réaction étant sûrement accentuée par le fait qu'il avait bu beaucoup d'alcool et fumé au moins un paquet de cigarettes à lui tout seul. Cependant, Roxanne savait qu'elle y était aussi pour quelque chose, et qu'elle l'importunait. Mais n'était-ce pas lui qui lui avait proposé de la ramener ? A présent, il était dans l'obligation d'assumer ses paroles, certes chuchotées, mais tout de même énoncées. Malgré tout, la jeune femme avait décidé de simplement chanter, pour briser ce silence devenu tout de même assez pesant. Mais ce fut visiblement pas au goût de Max', qui prit soin de la couper alors qu'elle entamait le refrain de Yesterday. « L'école maternelle, c'est bien vers l'office de poste ? » « Oui. » Encore une fois, c'était simple, bref. Après tout Roxanne ne se voyait point lui faire une thèse sur l'emplacement de l'école maternelle dans laquelle elle travaillait depuis maintenant quelques temps déjà.

    Si bien que, l'ambiance étant déjà trop lourde à supporter, la jeune femme lui confia, alors qu'ils n'étaient qu'à une dizaine de minutes de l'école maternelle. « Arrêtez moi là. S'il vous plaît. » La voiture se stoppa quelques mètres plus loin, alors qu'il semblait plutôt étonné. « Je crois que j'en ai déjà assez demandé pour aujourd'hui. » Détachant la sangle qui l'entourait depuis maintenant une bonne dizaine de minutes, elle ouvrit la portière, hésitant un instant à renoncer à cette décision. Elle quitta toutefois l'habitacle, avant de lui confier un simple. « Merci... Maxwell. » Un sourire faillit se dessiner sur son visage mais il disparut aussi vite qu'il était apparut, la demoiselle claquant la portière de la voiture du jeune homme, s'engouffrant à nouveau dans les ruelles sombres du centre-ville.

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MessageSujet: Re: L'indifférence comme préférence   L'indifférence comme préférence Icon_minitimeDim 7 Aoû - 23:08

Je fixe la route, cale ma respiration au rythme des lignes blanches qui défilent à la lueur de phares du pick-up. Je crois qu'elle m'a répondu, je n'ai pas écouté, je suis plongé au fin fond de mes pensées, ignorant l'étrange sentiment de culpabilité qui m'envahit un peu plus à chaque seconde, à chaque instant que je me montre sous une autre facette que celle de l'asocial incompris, comme si le fait de laisser quelqu'un percer ma bulle, ne serait-ce, était un crime, comme si je piétinais la mémoire de Heather, de Zoey.

Je m'abandonne à la plaie béante qui hante mon corps lorsque Roxanne reprend la parole, les minutes ont passées sans que je ne m'en rende compte une nouvelle fois. « Arrêtez moi là. S'il vous plaît. » L'étonnement a raison de mon obstination à ne pas la regarder, je la dévisage les sourcils légèrement froncés. Elle regarde ailleurs. Je suis d'abord étonner de l'entendre me vousoyer, puis c'est l'endroit qui me surprend; je jurerais que l'école n'était pas là. Une seconde s'écoule, je reporte mon attention sur la route et appuie en douceur sur la pédale des freins. « Je crois que j'en ai déjà assez demandé pour aujourd'hui. » Je reste muet, observe les alentours, impassible. Elle ouvre la porte et se glisse en dehors, je la suis du coin de l'œil, ignore son remerciement.

Je redémarre aussitôt que la portière claque.


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