AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
ETB Pokémon Fable Nébuleuse : où acheter le coffret dresseur ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 cause it reminds me of her

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Maxwell Hutchinson
Bienvenue à Lewis
Maxwell Hutchinson


Célébrité : James Franco
Âge : 27 ans
Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
Messages : 806


PANDORA'S BOX
HEART: veuf(ve)
RELATIONSHIP:


cause it reminds me of her Empty
MessageSujet: cause it reminds me of her   cause it reminds me of her Icon_minitimeDim 7 Aoû - 0:06


cause it reminds me of her


Le temps était incertain, virant du bon au maussade au fil des nuages qui traversaient le ciel. J'observais à travers la fenêtre et le rideau de voile leur ballet hésitant. À l'époque, j'aimais la pluie pour ce qu'elle était, elle donnait au paysage et à l'air un quelque chose d'apaisant, de serein. Je ne saurais compter le nombre de fois où je suis sorti de chez moi, adolescent, pour aller me promener dans Lewis lorsque le ciel s'assombrissait, jusqu'à ce que la pluie arrive. Je pouvais rester des heures assis sur un banc à regarder l'eau couler à la surface de ma peau, tremper la terre et la végétation. Aujourd'hui, adossé au bord de l'unique fenêtre du grenier une cigarette aux lèvres, j'espérais que la pluie se mette à tomber pour une toute autre raison, bien moins romantique que sa simple beauté : les gens ne sortaient pas. Le commun des mortels préférait son confort et sa mise en pli à la poésie d'une averse. Grand bien me fasse ; je ne voulais croiser personne, ou du moins, que personne ne s'attarde à proximité de moi. Je pourrais rester chez moi, mais je ne me souviens qu'à peine de la dernière fois que j'ai quitté la maison grinçante pour n'aller ne serait-ce qu'à l'épicerie et, sans que je ne le désire réellement, je sens que j'ai besoin de sortir faire un tour. Je me lève, sans grand entrain. Prenant garde aux poutres apparentes de la toiture à peine plus haute que moi, mon regard croise mon reflet sur le miroir de la vieille coiffeuse de ma mère, remisée au grenier il y a bien longtemps. La poussière, omniprésente, laisse un voile opaque sur le visage que j'observe, le temps d'une seconde. Je ressemble à un gaillard qu'on aurait abandonné au milieu d'un désert, j'ai des cheveux trop longs en pagaille, des traits tirés qu'une barbe de deux jours durcissent un peu plus encore. Pourtant, une fois l'échelle qui mène au grenier redescendue, je ne me soucie guère plus que d'enfiler un pull par-dessus un t-shirt trouvé en boule dans mon armoire et d'enfoncer un paquet de cigarettes dans la poche de mon jean.

Je claque la porte derrière moi sans même songer à verrouiller la porte. À vrai dire, la bâtisse dans laquelle j'ai grandi n'avait déjà rien d'un Versaille à l'époque et les années ne l'ont en rien embellie. Je voyais mal un quelconque voleur ou je ne sais quoi y prêter une once d'intérêt - et même si c'était le cas, je m'en fichais royalement. J'ai à peine jeter mon mégot à terre que j'allume une nouvelle sèche coincée entre mes lèvres. Mes pas me guident, je marche sans prêter la moindre attention à là où je vais. J'arrache de temps à autre mon regard du vide pour observer les alentours, je crois reconnaître en la vieille femme qui m'apostrophe depuis le palier de la poste et agite sa main la voisine qui nous gardait ma sœur et moi, j'en détourne mon attention en moins de temps qu'il en faut pour le dire.

Bientôt, j'arrive à l'entrée d'un endroit que je ne connais que trop bien, pour y avoir passé des dizaines, des centaines d'heures plongé dans un bouquin ou, un peu moins souvent, sous le chemisier des flirts de mon adolescence. Un sourire furtif s'esquisse au coin de mes lèvres, disparait aussitôt ai-je pénétré dans Key Park. Il ne pleut pas encore mais l'atmosphère est lourde, un orage se prépare et les gens l'ont senti; je n'aperçois que quelques silhouettes, ça et là. Au fil de mes pas le long de l'allée qui sillonne le parc, il me semble que le poids qui pèse sur ma tête, mes épaules perd un peu de son importance. J'ai toujours cette chaleur, cette torsion qui maltraite mon cœur mais j'avance un peu plus librement, j'ai levé la tête et détaché mon regard du sol, je n'ai pas à me cacher des regards curieux sous une solide carapace. Je finis par m'asseoir sur un banc, non loin d'une petite place de jeu qui n'était pas là la dernière fois que je suis venue, il y a bien huit ans de ça. Mon attention s'attarde sur les balançoires et jeux à ressorts, je me perds dans mes pensées, je m'abandonne à imaginer ce que seraient les choses si tout était différent. Je détourne bien vite la tête, mon regard a repris sa morosité habituelle et je tire longuement sur ma cigarette, m'accoudant sur mes propres jambes.

Je fixe le sol que quelques gouttes ont entrepris d'entacher lorsqu'un visage souriant se penche entre lui et ma tête baissée. Surpris, je me redresse un peu trop vite et m'étouffe avec la fumée, tousse bruyamment. Mes bronches empoisonnées me forcent à fermer les yeux et les embrument de quelques larmes inévitables. Je me bats longuement contre mes poumons, puis, je finis par me reprendre. Le petite tête brune qui m'a surpris par un sourire pas tout à fait terminé est toujours là, juste devant moi. Son sourire a disparu, elle me regarde curieusement, ses sourcils se froncent légèrement alors que je tousse les dernières traces de fumée de mon corps. La petite fille a de grands yeux rieurs, une mèche de cheveux encadre ses traits doux d'enfants, une fossette s'esquisse au coin de ses lèvres lorsqu'elle m'adresse une petite moue interrogatrice. Elle me demande si je suis malade, je réponds presque machinalement que non. L'image d'Heather, ma propre fille, me frappe de plein fouet, coupe mon souffle, brise mes os et mon âme.

Revenir en haut Aller en bas
 

cause it reminds me of her

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Même les plus forts ont besoin de douceur :: ღ LA POUBELLE DERRIERE LA MAISON :: BIBLIOTHEQUE DES RP-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit