Et bah moi quand j'y sirais grand, je sirais un grande pirate ! Et je retombais sur mes fesses dans un petit "HOC" bien distinct. Je me mis à pleurer. Ma mère vint me prendre dans ses bras et avec sa voix douce qu'elle prend toujours pour me calmer.
Dis à maman où tu as bobo mon ange. Je mis la main sur mes fesses et continuai à pleurer.
Ça brûle ? Je fis "oui" de la tête. Maman plaça sa main dans mon dos pour me soutenir et m'emmena dans la cuisine.
On va mettre un peu de glace, un bisou magique et hop ! Tout ira mieux ! Un long frisson me glaça la colonne vertébrale lorsque la poche de glace vint se poser sur mon petit postérieur tout rouge. Sur le coup, j'en faisais pipi dans ma couche. Ma mère se mit à rire et m'emmena dans les toilettes avant de me déposer sur un petit matelas.
Ouuh le polisson, il a fait pipi dans mes bras ! Elle me faisait des "prout" sur le ventre et je me mis à rire aux éclats. J'ai toujours été seul avec ma mère et ma grande-sœur, mon père nous ayant lâchement abandonné. Il a bien tenté d'essayer de me voir mais ma mère restait de marbre. Il n'avait plus sa place dans la famille, un point s'est tout.
(...)
LISANDRO ! Descends tout de suite ! Le cri de ma mère qui retentissait dans la maison avec un écho comme à la montagne me fit sursauter et frissonner, si bien que je tombais de mon lit en manquant de me faire mal. Je descendais les escaliers quatre par quatre en me tenant par la rambarde pour ne pas tomber. En m'apercevant, ma mère me lança un regard noir.
Alors ? Tu n'as rien à me dire ? Elle me mit sous le nez, un papier provenant de mon école. Je pris un air désolé en faisant des petits yeux de cockers.
Mais, maman.. Je n'ai rien fait... Elle se mit à rire, un rire faux, mais un rire quand même.
Et ce garçon ? Pourquoi tu l'as poussé de la balançoire ? Il t'avait fait quoi au juste ? Je baissai la tête. Il ne m'avait rien, fait c'est bien ça le pire.
Rien... Une larme se mit à couler sur ma joue et ma mère le remarqua. Elle posa le papier sur la table et me prit dans ses bras.
Ne pleurs pas mon ange. Mais je ne veux plus que ça se reproduise. D'accord ? Je l'entourai alors de mes petits bras d'enfants en la serrant le plus fort que je pouvais.
Oui maman. Deux jours plus tard, un nouveau courrier arrivé. Motif : "Lisandro s'amuse à colorier les murs de l'école."
(...)
MAMAN ! MAMAN ! Elle était assise sur le canapé, un yaourt dans la main gauche, une cuillère en argent dans la main droite. Elle regardait un film humoristique, "Starsky & Hutch". Je me jetais sur le canapé et je sentis quelque de chose en train de se craquer sous mes fesses. Je me levais et découvrais une lettre, de mon collège.
Qu'est-ce que s'est ? Elle ne me regardait même pas.
J'ai rendez-vous avec ton principal, pour changer. Oh, la routine ! Encore un rendez-vous pour une énième bagarre que j'avais déclenché avec un élève. Je dois dire que je n'étais pas un élève facile. A l'école, j'étais complètement différent qu'à la maison. J'étais turbulent, violent. A la maison, j'étais calme et je m'occupais beaucoup de ma mère avec ma soeur. C'était sans doute du à l'abandon de notre père qui, je le savais, avait beaucoup affecté notre mère. Seulement, je ne savais pas que mon comportement à l'école et vis à vis des autres collégiens ne devait pas l'aider à aller mieux. Bien sûr, je ne faisais rien pour arranger les choses. Enfin bref, j'étais venu lui annoncer LA nouvelle.
J'ai rencontré une fille. Tu sais, les nouveaux voisins, ils ont une fille et je l'ai croisé en rentrant à la maison. Elle est vraiment superbe ! Tu crois que j'ai mes chances ? Au même moment, ma soeur arrivait derrière nous.
Vu ta gueule, t'auras aucune chance. Je me retournais vers elle et je lui faisais ma plus belle grimace. Elle ne sourit pas.
Mais moi au moins, je rencontre des gens. Ma mère se retourna et haussa la voix.
Vous allez arrêter de vous chamailler à la fin ? J'essaie de regarder le film ! Lisandro, si cette fille te plaît vraiment, fais lui comprendre avant qu'elle t'échappe. Ne fais pas comme ton imbécile de père. (...)
Je suis enfin au lycée ! La première année de lycée c'est une année qui change une personne. A partir de cette année là, de plus, j'étais interne dans mon lycée, de quoi me dévergonder encore plus que ce que je ne le suis déjà. Je me suis très vite bien intégrer, mais avec mes fréquentations, j'ai très vite mal tournée. Ce qui n'arrangeait pas les choses, c'était mon père, qui essayait de nous contacter moi et ma soeur. Bien sûr, on l'envoyait balader mais malgré tout, j'avais envie de le connaître, de savoir à qui je devais ma vie. Mais d'un autre côté, je le détestais pour ce qu'il nous avait fait subir. Un jour, alors que je rentrais du lycée pour le week-end, il était devant la porte de la maison. J'étais fatigué, et il s'en est très vite aperçu.
Lisandro... Je passais devant lui, sans manquer de le pousser sur mon passage, j'ouvrais la porte et quand il fit un pas pour entrer, je lui fermais au nez.
C'était qui devant la porte ? Je jetais mon sac de cours sur le canapé et mon sac d'internat par terre.
Le salop qui me sert de père. C'était devenu une habitude qu'il vienne devant chez nous, à nous attendre pour sans doute s'expliquer et s'excuser et à chaque fois c'était la même chose, on lui fermait la porte au nez puis quand on demandait qui s'était à la porte, question stupide d'ailleurs, on ne cherchait pas à en savoir plus.
(...)
Je suis en dernière année de lycée. Je ne sais pas ce que je vais faire après mais une chose est sûr, j'arrête les études. Tous les week-ends, je travaille dans un ranch en tant que palefrenier. J'aime bien ce boulot, j'aime les chevaux et les bêtes en général donc autant dire que j'ai trouvé mon bonheur. Enfin bref, il y a quelques semaines de cela, mon "père" a réussi à parler avec ma mère et à mon plus grand regret, ils se sont remis ensemble. J'ose même pas imaginer toutes les conneries et les belles paroles qui je suis sûr son fausses qu'il a pu lui dire pour qu'elle retombe sous son charme. Un soir, ils se bécotaient sur le canapé, à la limite de coucher ensemble. Je passais derrière eux et je ne pu m'empêcher de faire une remarque.
Vous gênez pas, tant que vous y êtes faites un troisième enfant. Je suis sûr que ça le ferait jouir de l'abandonner lui aussi. Je ne me suis jamais adressé directement à lui. Sauf aujourd'hui.
Je regrette ce que j'ai fait Lisandro.. Je recommençais à monter les escaliers pour monter dans ma chambre, m'enfermer et fumer comme à mon habitude quand il me prit le bras et me tira vers lui pour ne pas que je m'en aille. Sous l'effet de la colère, mon bras s'élança dans les airs et atterrit en plein dans sa face. Ma mère se rua sur lui pour le protéger et le couvrir de baiser.
Ne me retouche plus jamais. Pourquoi tu es comme ça Lisandro ? Laisse lui une chance.. Je leur crachai à la gueule et m'adressai une dernière fois à ma mère.
T'as pas de leçon à ma donner maman, je te pensais pas aussi conne pour retourner avec lui. Je montais dans ma chambre en m'arrêtant au passage dans la chambre des parents. Je fouillai et trouvai la carte de crédit à mon père que je volai sans me faire prier. De plus, je ramassai un peu de liquide qui trainait. Je fis mes valises et fuguais par la fenêtre.
Aujourd'hui, je suis à la rue, j'ai toujours la carte de crédit mais je ne connais pas le code. J'ai dépensé tout mon argent pour m'acheter à manger et à boire. Je continu de travailler dans le ranch mais mon salaire est trop bas pour que je puisse me trouver un logement. Je passe mes nuits sur le trottoir, complètement saoul et défoncé à la drogue. Je fais pitié et je le sais.