Il est bien difficile de se définir seule, il parait que le reflet que l’on a de nous est bien souvent trompeur. Je vais tout de même essayer d’être la plus objective possible. A mon sens je suis une personne passionnée, lorsque je me lance dans une aventure, autant professionnelle que personnelle, j’y mets toute mon énergie et surtout tout mon cœur. Ce n’est pas pour autant que j’ai une situation de rêve, mais je n’ai pas besoin de grand-chose pour être heureuse, du moment que ma fille l’est. Je suis une personne qui a la tête sur les épaules du moins je le pense, je n’ai ni rêves, ni projets démesurés, tout est réaliste et fondé. On dit de moi que j’ai une patience d’ange, mais ses personnes ne me connaissent pas suffisamment pour affirmer de telles sottises. Je suis impatiente de nature, cela me vient très certainement de l’enfance. Etant la seule fille dans une fratrie de trois enfants autant dire que j’étais une vraie princesse. Alors si j’ai perdu avec l’âge et grâce au ciel le côté capricieuse, j’en ai gardé l’impatience. Mais je n’ai jamais avoué avoir que des vertus ! Je suis une personne fidèle que ce soit en amour ou en amitié. Je n’ai jamais collectionné les hommes, bien au contraire, les hommes qui ont partagés ma vie je les ai aimés. Je suis assez sociable, bien qu’assez renfermée. Je ne parle que très rarement de moi et lorsque je le fait c’est uniquement avec des personnes en qui j’ai une confiance sans failles. On n’entre pas dans ma vie comme dans un moulin, ma confiance et mon amitié sont très dures à acquérir, mais lorsque vous les possédez, je suis la personne la plus dévouée. Je suis très caractérielle. Je ne laisse personne me marcher sur les pieds. Je sais ce que je veux et où je vais, personne ne me déviera de ma trajectoire. En découle de là que je suis quelqu’un d’assez têtue, lorsque j’ai quelque chose en tête il vous faudra me prouver par A+Z que vous avez raison sinon la partie est perdue d’avance pour vous. J’ai pu me rendre compte en 26 ans maintenant que je suis quelqu’un de très maladroite et pour le moins assez malchanceuse. Enfin rien de bien grave c’est surtout pour des petites broutilles de la vie quotidienne. Comme par exemple l’eau chaude qui refuse de s’enclencher alors que je suis parfaitement en retard pour le travail, ce genre de chose m’arrive en permanence, cela doit être un calvaire pour la personne qui partage ma vie, on comprend mieux pourquoi je reste seule. J’ai beaucoup d’humour paraitrait-il, seulement lorsqu’il s’agit d’envoyer une personne sur les roses je ne fais pas dans la dentelle. Je suis assez fleur-bleue, il faut dire que j’ai toujours eu en tête l’exemple de mes parents qui se sont toujours aimés et ce sans bornes, avec un tel exemple je ne peux que avoir un petit côté romantique. J’adore lire, c’est mon grand-frère qui m’a transmis l’amour des bouquins. J’aimais plus que tout trainer dans les rayonnages de vieux ouvrages avec lui, j’essaie de transmettre, du mieux que je peux, à ma fille cet amour des livres je trouve cela tellement important. J’ai toujours plein d’idée en tête pour me divertir ou divertir mes proches, elles ne sont pas toujours toutes bonnes, voire parfois même très foireuses, mais au moins je fais ce que je peux. J’ai une passion incontestée pour le café ; je peux en boire pendant des journées entières au grand drame de mon foie !
En bref je suis un mélange de beaucoup de traits de caractère différents, je peux me montrer douce et attentive comme je peux être dure est sans pitié. Mais au fond je ne pense pas être quelqu’un de mauvais, tout comme je suis loin d’être la réincarnation de l’ange Gabrielle… Au fond je n’ai qu’une chose à vous dire, pour les personnes désireuses de me découvrir davantage mieux vaut venir me parler.

• un animal : Une louve • une saison : L'automne • une chanson: Almost Lover • un film : Pulp Fiction • une fleur : Le coquelicot • une célébrité : Nelson Mandela

• un pouvoir : La téléportation • un pays : La France • un vêtement : Une robe • un objet : Une bougie • une ville : Lewis • un métier : Instituteur.

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS J'HABITE A LEWIS ✿
Bon nombre d’années à présent. Je suis arrivée ici avec mes parents vers l’âge de dix ans. Ces derniers étaient venus passer des vacances à Lewis et visiblement ils ont aimé le charme particulier de la ville puisque quelques années plus tard ils décidèrent de quitter leur Irlande natale pour s’installer ici. Je dois avouer que les plaines verdoyantes et la mer déchainée d’Irlande me manquent de temps à autre, mais pour rien au monde je quitterais Lewis. C’est ici que j’ai bâtie ma vie, c’est ici que mon enfant a grandi et c’est ici que sont enfouis tous mes souvenirs.
LA PIRE CHOSE QUE J'AI FAITE DANS MA VIE ✿
Laisser partir le père de mon enfant. C’est très égoïste, j’en suis parfaitement consciente, mais mon cœur et ma vie se sont enfuis dans ses bagages. Adrian avait surement besoin de ce « retour aux sources » pour se souvenir du passer, mais moi j’avais besoin de lui ici pour continuer à avancer. Sa mère m’avait dit que je le reverrai… Aujourd’hui cela fait quatre longues années que je n’ai plus vu. Notre enfant à un peu plus de trois ans et il n’a jamais connu son père. J’arrive à bout d’argument pour lui expliquer pourquoi ses petits amis d’école ont un papa est pas lui. Malgré toutes ses années il fait toujours parti de ma vie, d’une certaine manière et son absence continu à me peser un peu plus chaque jour… Alors oui, si je devais choisir une erreur ça serait celle-ci, car les autres je n’aurais pu les éviter.
MON PLUS GROS SECRET ✿
J’ai volé la gomme de mon voisin de classe lorsque j’étais en maternelle ! Plus sérieusement, je ne pense pas avoir de lourd secret, mes proches savent tout de moi, pour les autres c’est un autre débat. Je n’ai pas d’enfant caché, pas de double vie, pas de compte bancaire caché dans un paradis fiscal… Non vraiment je ne sais que vous dire…
MON STYLE VESTIMENTAIRE ✿
Je n’ai pas de style vestimentaire définie. Je n’aime pas passer des heures à choisir la tenue que je porterai, tout comme je ne passe pas des heures dans la salle de bain. Ma tenue type c’est des petites robes légères avec aux pieds des escarpins lorsque le temps me le permet, sinon un jean et T-shirt avec des converses aux pieds façon ado’ me conviennent parfaitement. Lorsque je suis chez moi, j’affectionne tout particulièrement un vieux pantalon de survêtement qui aujourd’hui n’a plus aucune forme. J’aime les chemisiers, sur une jupe droite ou encore sur un joli jeans cela fait toujours son petit effet. Je suis fan des vestes. Veste droite cintré, veste en cuir façon bikers ou encore veste classique passe-partout. J’en compte des dizaines dans mon dressing… A part cela je ne dois pas être une vraie demoiselle, car je n’ai jamais voué une passion dévorante pour les vêtements…
MA PLUS GROSSE PHOBIE ✿
Il y a quelques années je vous aurais dit une banalité du genre, les araignées, le noir ou encore les yeux globuleux des poupées. Aujourd’hui je vous dirais le bruit d’une arme à feu. D’accord on est loin d’en entendre tous les jours, mais lorsque cela se produit je suis comme paralysée. Il faut dire que l’accident d’Adrian m’a beaucoup touché, alors je l’imagine toujours devant cette arme et ce tireur sans pitié face à lui. Alors, oui si je dois citer une phobie ça serait celle-ci…
MES PASSES-TEMPS ✿
Dans un premier temps je dirais la musique, pas seulement dans le sens de l’écouter, mais j’adore également la jouer. J’aime me retrouver derrière un piano, laissé mes doigts glisser sur les touches blanches de l’instrument et me laisser bercer par le son doux qui en sort. Je n’aurais pas la prétention de dire que je joue au piano comme une virtuose, mais je ne m’en sors pas trop mal après plus de vingt ans d’apprentissage. Dans un second temps je dirais la lecture, j’adore les bouquins. J’aime me perdre dans des histoires incongrues, m’attacher à des personnages qui n’existent que dans la fiction. Oui j’aime cela, j’essaie comme je peux d’y initier ma fille, je trouve cela tellement important la lecture, c’est une ouverture comme une autre sur le monde. En dernier point je dirais la cuisine. J’adore me retrouver derrière les fourneaux afin de créer des plats ou juste reproduire ces douces odeurs qui ont berçaient mon enfance. Et puis ne dit-on pas que la cuisine est une question de partage ? Je pense que si je n’avais pas pu devenir institutrice, je me serais lancée dans l’ouverture d’un restaurant…

« Quelle sottise ! dit un sans-cœur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité. » Le livre est à présent fini je relève les yeux sur mon petit ange qui semblait dormir paisiblement. D’un geste doux je referme l’ouvrage passant la main sur la reliure, où est inscrit « La petite fille aux allumettes », en lettre d’or. Ce livre n’est pas récent, je l’avais déjà lorsque je n’étais encore, moi-même, qu’une enfant. Posant le bouquin sur la table de chevet, qui se trouve à mes côtés, j’essaie doucement de m’extirper du lit de ma fille en essayant de ne pas la réveiller. Elle semble si paisible, elle lui ressemble tant… Mon regard se repose sur la table de nuit où était posée une photo, je m’approche de nouveau afin de la prendre fébrilement entre mes doigts. Le cliché montrait clairement un jeune homme d’une vingtaine d’années en costume trois pièces et une jeune femme du même âge vêtue d’une longue et magnifique robe blanche. Il ne s’agit là que de la photo de mon mariage, un doux souvenir qui me blesse autant qu’il me réconforte. Il y a un auteur qui a dit « Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage.». Je pense qu’il a raison, je ne pourrai plus aimer quelqu’un comme j’ai pu aimer le père de ma fille. D’un geste nostalgique je passe mon index sur le cliché. Fantôme du passé, dont je ne cesse encore aujourd’hui à songer. Je ne peux de toute façon pas y échapper… Ma fille lui ressemble tellement, elle a toutes ses manies et ses mimiques que j’aimais tant chez lui. D’instinct je repose les yeux sur elle, qui a cet instant parait si paisible.

Citation :

FLASH BACK

«Adrian, je suis enceinte. » Mon regard était posé sur lui et un sourire prenait peu à peu place sur mes lèvres émeraude. Je n’ai jamais été très bonne oratrice lorsqu’il s’agit d’annoncer de grande nouvelle, car oui cela en était bien une, elle changera notre vie d’une certaine façon. J’appréhendais un peu sa réaction, j’avais passé l’après-midi à me repasser tous les scénarios possible dans la tête, il faut dire que cet enfant n’était pas dans les « projets » du moment, on avait prévu plein d’autre chose avant cela. «Tu en es sure? » Mon regard se posa sur lui de nouveau avec une pointe d’interrogation. Je savais d’avance qu’il n’aurait pas une réaction commune, mais je ne pensais pas que ça serait à ce point. J’avais soudainement l’impression d’avoir annonçait, à un homme que je connaissais à peine, que l’on attendait un enfant. Je finie par hausser ostensiblement les épaules avant de lancer sur un ton détaché et presque réprobateur «Cela à l'air de t'enchanter... » Mon regard se fait alors inquisiteur, j’espérais au moins qu’il montre une part de joie, cet enfant n’est après tout pas le fruit d’une nuit d’ivresse déjà oubliée. «Ce n'est pas ça, tu sais que ça va être très dur. » «Tu sais la plupart des hommes mariés diraient je suis si content. Je t'aime. ». Mon regard était dubitatif, j’aurais aimé, je pense, qu’il acquiesce, pour une fois. Mais d’un autre côté une part de moi comprenait sa réaction. On était loin de rouler sur l’or et les fins de mois étaient parfois complexes, mais je savais qu’à deux on s’en sortirait. Notre couple était de toute façon fait pour perdurer. «Je ne suis pas comme les autres. » «Je le sais… ». La discussion c’était clos là. Il avait neuf mois pour se faire à l’idée, car quoi qu’il arrive, cet enfant je comptais bien le garder…

« ‘ana chérie, tu vas être en retard ! ». De l’autre côté de la porte la voix bienveillante de ma mère se fait entendre. Je repose la photo à sa place avant de me pencher sur ma fille afin de lui déposer un tendre baisé sur le front. Je sors enfin de la chambre ma mère m’attend dans le couloir les mains posées sur les hanches, j’ai une impression étrange de retour dans l’adolescence. Un fin sourire se dessine alors sur mon visage que je savais blême. Le regard interrogateur de ma mère en disait long. Afin d’éviter toutes discussions dérangeantes, je longe le couloir afin d’arriver à son niveau et de chuchoter brièvement les quelques recommandations à appliquer si ma fille venait à se réveiller. A croire que j’avais oublié qu’elle avait elle-même élevée trois enfants. A cette pensée j’hausse légèrement les épaules comme pour me signifier à moi-même que cela n’avait aucune importance, tout ce que j’ai de plus cher est assoupie dans cette chambre, alors je ferais tout pour la protéger quitte à en faire parfois un peu trop. Le regard inquisiteur de ma mère ne me lâche pas une seule seconde, surement lasse de m’entendre m’époumoner pour des broutilles, elle finit par couper court à la conversation en lançant un bref. « Cesse tes jérémiades, il t’attend. » Son regard se dirige vers le bas de l’escalier où un jeune homme semble impatient. Liam. D’une certaine façon, il ressemblait beaucoup à Adrian, la carrure, l’allure, le sens de l’humour, cette façon particulière de me rassurer lorsque je sombre dans le doute. Je lance un dernier regard vers ma mère puis lui dépose un léger baiser sur le front puis, je me décide enfin à descendre les escaliers. Ma mère a toujours été mon pilier. Elle a était là à chaque instant important de ma vie, même si je sais pertinemment que je peux compter sur tous les membres de ma famille, elle reste celle auprès de qui je me rattache quoi qu’il arrive.

Arrivée en bas des marches, Liam attrape mon bras, comme pour signifier qu’il était temps pour nous de prendre congé. A nous voir ainsi, je suis certaine que l’on ressemblait au cliché typique de ses adolescents qui s’apprêtent à rejoindre leur bal de fin d’année. Pourtant je n’ai plus rien d’une ado’. Cela fait maintenant un an que l’on se fréquente, c’est un homme que j’apprécie beaucoup, d’une certaine façon il a aidé à ma rédemption. Je salue mes parents d’un geste bref avant de quitter définitivement la maison. J’ai beaucoup de mal à laisser ma fille derrière moi, pourtant je sais parfaitement qu’elle est en sécurité, mais ça fait trois années qu’elle est mon quotidien, alors une simple soirée sans elle me donne une impression désagréable. « Cesse de t’inquiéter pour rien, tes parents sont là et cette soirée nous fera du bien. » Je lui lance un regard perplexe comme pour signifier que je n’avais pas vraiment besoin de cela. Je pense que je suis dure avec lui, il ne mérite peut-être pas un tel traitement, quoi qu’il fasse comme effort je trouve toujours moyen d’en rajouter. Il faut dire que ma confiance n’a jamais été facile à acquérir, mais depuis l’accident d’Adrian la tâche est encore plus complexe. J’ai confiance en Liam, mais je ne veux pas lui laisser des armes pour me blesser, pas une fois de plus. Je ne me relèverais plus d’une seconde déception amoureuse, alors le plus simple et de tout faire pour y échapper. Je ne dis pas non plus que je n’aime pas Liam, je suppose que mes sentiments en son égard sont réels et fondés, seulement je ne peux pas lui donner un cœur que je n’ai plus… Je referme la portière de la voiture en lui lançant un bref sourire. « Je sais… ». Maintenant ma tête était tournée vers la vitre, la voiture rugit et avance enfin, les paysages défilaient un à un sous mes yeux dubitatifs. Je ne suis pas très réceptif au spectacle qui en temps normal m’émerveille presque. A vrai dire mon esprit est totalement ailleurs. La photo que j’avais aperçu un peu plus tôt hante encore mon esprit. Cela en est presque étrange, même si Adrian n’a jamais vraiment quitté mon esprit, il n’a plus était si présent depuis un moment déjà. Je ne l’ai plus revu depuis maintenant quatre longues années, j’aurais aimé dire qu’il n’est à présent qu’un lointain souvenir, mais je mentirai. La nuit tombe peu à peu la voiture continue sa route, je ne sais pas vraiment où l’on va et à vrai dire cela m’importe peu. Sur le bas-côté des gyrophares clignotent de toute part, un air inquiet marqué sur mon visage, mon regard est immédiatement attirer par ces lumières et toute cette agitation. « Encore des inconscients… » Je tourne la tête vers Liam qui semble très sérieux avec une envie folle de lui demander ce qu’il en savait. Je me mordille légèrement la lèvre, ravalant par la même occasion ma pseudo colère.

Citation :

FLASH BACK

« Adrian est à l’hôpital Lili’, on lui a tiré dessus, je… » La voix du jeune homme était étranglé par un mélange de détresse et de tristesse, à ce niveau là toutes ses paroles étaient totalement futiles, j’en avais de toute façon perdu le file de la conversation. Adrian était blessé et qui plus est à l’hôpital… Ma tête tournée, les larmes perlaient sur mes joues sans même que je le remarque. Je l’avais laissé partir ce matin même sans même lui adresser un mot, encore fâché par la réaction qu’il avait eue lorsque je lui avais annoncé que j’étais enceinte et là je n’étais même pas certaine de pouvoir lui dire que je l’aimais plus que tout. D’un geste instinctif ma main c’était posée sur mon ventre, et si c’était la cause de tout cela. J’avais secoué la tête comme pour m’interdire de penser de telles âneries, puis je pris la route en direction de l’hôpital. Arrivée sur les lieux la première personne que j’avais vu, était le collègue d’Adrian, le même qui m’avait appelé un peu plus tôt. Son regard posé sur moi en disait long sur l’état dans lequel était mon mari. « Dis-moi qu’il s’en sortira… » « Les médecins s’occupent de lui, tout ira bien. » Tout ira bien, ses yeux me signifiaient pourtant tout le contraire. Je finis par balayer d’un geste négligeant les larmes qui roulaient sur mes joues avant de me blottir dans ses bras, comme pour chercher du réconfort. Il était le meilleur ami d’Adrian, je le savais de se fait aussi touché que moi. Le silence se fit, aucun mot n’aurai pu calmer notre chagrin je pense. Je ne sais pas combien de temps je suis restée contre lui, c’est un médecin qui est venu nous voir lançant un bref « Madame Zerkas ? » Je relève la tête, fixant mon regard dans celui du médecin en hochant ostensiblement la tête. « C’est bien moi ! Comment va-t-il ?» «Votre mari est sorti du bloc opératoire, cependant son pronostic vital est encore en danger, les prochaine quarante-huit heures seront déterminantes pour sa survie. » Ma tête tournée à nouveau, les mots ne me venaient plus, seul quelques mots résonnaient dans mon esprit, le brouhaha qui m’entourait n’existaient plus à ce moment même. J’étais seule, seule avec ma douleur. J’en voulais à la terre entière et à moi la première. En fait non, c’est à lui que j’en voulais, je lui avais répété un nombre innombrable de fois que ce métier était trop dangereux. J’avais passée trois semaines entières à son chevet prenant des congés afin d’être là jour comme nuit. Seulement son état ne s’arrangeait pas, il était dans un coma « profond » selon les médecins, personnes ne savaient si il allait se réveiller un jour, mais j’y croyais, j’avais besoin de lui, notre enfant aurait besoin de son père. Au bout de trois semaines, j’avais dû reprendre le travail, mais dès que celui-ci était terminé c’est à son chevet que je retournais. Durant quatre mois ma vie avait été totalement mise entre parenthèse, j’attendais qu’une chose le réveil de mon mari… Quelques jours avant les fêtes de noël, la neige à l’extérieur tombait en épais flocon, la route était blanche et les paysages magnifiques, la salle d’attente de l’hôpital était pleine. Accident sans gravité dû à ce manteau neigeux très certainement. Je me dirigeais vers le service dans lequel était mon mari, lorsque son meilleur mari arrive face à moi en me bousculant presque. « Lili’ ! J’allais justement t’appeler Adrian vient de se réveiller ! ». Un sourire se dessinait sur mon visage. Je n’avais même pas pris le temps de lui répondre, mes pas s’enchaînaient rapidement jusque la chambre. Je le croyais bien entendu, mais après quatre mois d’attente je voulais le voir de mes propres yeux pour y croire. J’avais franchi le seuil de la porte hâtivement, posant mon regard sur mon mari, il avait les yeux ouverts. J’avais attendu si longtemps cet instant. . « Mon chéri !» Je m’approche de lui voulant lui déposer un baiser sur les lèvres, lorsqu’il me repousse brièvement. «Vous êtes qui ?». Mes yeux s’écarquillent, je ne comprends pas vraiment ce qui se passe à cet instant même. Le médecin entre à nouveau dans la chambre accompagné du meilleur ami d’Adrian qui avait dû l’avertir de son réveil. Il l’analyse brièvement. Je regardais mon mari le visage blême, je ne voulais pas comprendre ses paroles je pense, pas plus que le fait qu’il avait pu me repousser. Le médecin nous demande, à ma belle-mère qui était présente et à moi, de sortir quelques instants dans le couloir. «Votre mari souffre d'amnésie, partielle ou définitive on ne sait pas. Il ne faut pas le brusquer, il pourrait mourir, son cœur est fragile, il faut y aller lentement... ». J’avais l’impression d’être retourné quatre mois auparavant, lorsque l’on m’annonçait qu’il était entre la vie et la mort. Le médecin était à présent parti je restais seule un instant avec la mère de mon mari qui m’avait pris dans ses bras ; J’étais sous le coup de la nouvelle encore complètement sonner. J’avais donc perdu définitivement l’homme que j’aimais ? Sa mère finit par défère son étreinte plongeant son regard dans le mien. «Je crois Iliana, qu'il faut que Adrian revienne en Nouvelle-Zélande pour quelques temps d'accord? Tu le reverras je te le promets, mais pour l'instant il faut qu'il aille mieux.... ». J’acquiesçais d’un signe de tête, les yeux embués de larmes. Je ne pouvais de toute façon pas m’y opposer c’était sa mère après tout alors que moi je n’étais que sa femme de qui il n’avait aucun souvenir. Sa mère finie par rentrer à nouveau dans la chambre, je les regardais quelques instants à travers la vitre de la chambre la famille se recomposait. Les larmes perlaient à nouveau sur mes joues, ma main se glissait quant à elle doucement sur mon ventre. Je l’ai à présent définitivement perdu…

« Nous sommes arrivés. ». Je sors brusquement de mes pensées tournant la tête vers Liam qui me dévisage légèrement. Je lui souris pour éviter toute question, puis je sors de la voiture. Je respire une grande bouffé d’air qui est presque glacial, cela me brûle légèrement les poumons, mais me fait terriblement de bien. Je regarde attentivement l’enseigne lumineuse du lieu devant lequel on se trouve. C’est dans ce même restaurant que j’ai croisé Liam pour la première fois. Je ne comprends pas vraiment le clin d’œil, mais je sais que l’on aime l’un comme l’autre cet endroit. L’établissement ne paye pas de mine, c’est un vieux bâtiment réaménagé de manière post-moderne. Il est différent des autres, c’est sans doute pour cela que j’apprécie tant l’endroit. Liam attrape ma main maladroitement et nous entrons ainsi dans l’établissement. Nous sommes très vite redirigés vers notre table. Mon regard se plonge dans celui de Liam, j’ai l’étrange impression d’être totalement ailleurs ce soir. Je ne sais pas moi-même pourquoi. Le repas se passe, nos discussions s’enchaînent, cette sortie me fait du bien je dois bien l’avouer. Mon téléphone est placé sur la table de manière stratégique, afin que je l’entende sonner malgré le bruit ambiant. Liam finit par se lever de table prétextant devoir aller aux toilettes. J’attrape mon téléphone envoyant un sms à ma mère afin d’avoir des nouvelles de ma fille. Ma demande reste vaine, je regarde alors l’heure qu’il est, un souffle se dégage de mes lèvres, la fatigue me gagne doucement. Liam reprend place à table, il semble un peu plus tendu que tout à l’heure, je ne comprends pas vraiment pourquoi. Je m’apprête à lui poser la question lorsque le serveur vient nous apporter nos desserts. Le jeune serveur prend alors congé et mon compagnon en profite pour reprendre la parole. « Iliana cela fait maintenant un an que nous formons un couple ne crois-tu pas qu’il serait temps que nous vivions ensemble. » Je le regarde ne sachant quoi lui répondre. Etre en couple ? Je ne nous avais jamais vraiment vus sous cet angle, je sais que nous sommes plus que de simple ami, mais un couple je n’en suis pas certaine. « Liam, tu es quelqu’un de bien…» « Un phrase qui commence pas tu es quelqu’un de bien ne termine jamais comme on le voudrait, ne vas donc pas plus loin j’ai compris. » Mon regard se veut compatissent appuyant par la même occasion ses paroles. [color:b3f3= Darksalmon] «Pourquoi ? » «Tu me connais suffisamment pour que je ne prenne pas la peine de te répondre, Liam. » [color:b3f3= Darksalmon] «Mais tu es divorcé, il est temps que tu passes à autre chose il ne reviendra jamais Iliana, mets-toi cela en tête bordel. »

Citation :

FLASH BACK

Cela fait deux ans maintenant ‘ana, il est tant que tu refasses ta vie. J’avais dans les main une photo de mon mari lorsque la voix de ma mère se fait entendre derrière moi. Je l’écoutais à peine, cela faisait quelques semaines qu’elle me disait la même chose. Je n’ai pas envie de refaire ma vie, j’ai juste besoin de lui. Je me contente juste de lui lancer un regard livide. Elle finit de s’approcher de moi en lançant un dossier sur la table. Tu devrais y réfléchir ‘ana, tu n’es pas seule pense un peu à ta fille. Elle n’a pas besoin d’un fantôme, elle a besoin d’un père. Mon visage était devenu dur, ses paroles n’avaient pas lui d’être. Je regardai brièvement le dossier, l’entête indiquer en lettre capitale « REQUÊTE DE DIVORCE ». Je lançais un soupire posant la photo au côté du dossier, je jetais un dernier regard à ma mère avant de me relever. J’avais passé cette nuit-là à veiller au côté de ma fille, le lendemain et à contre cœur je remplissais le dossier…

«Je n’ai pas divorcé par choix Liam, moi je crois toujours en son retour. » Il s’est levé brusquement de table, me laissant seule dans ce restaurant presque plein. Je me mords doucement la lèvre inférieure m’en voulant déjà de ce que je venais de faire. Cela faisait quatre ans, il ne reviendra plus je le savais pourtant je ne voulais pas cesser d’y croire…

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