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Enfin une matinée où je me réveillais de bonne humeur. Faut dire, cela faisait longtemps que je n'avais pas fait de grasse matinée, on était vendredi et j'avais pris un jour de repos. J'étais tellement fatiguée, que je m'étais couchée tôt, et que j'avais dormi d'une traite jusqu'à onze heures... Hallucinant, je pense que je n'avais pas autant dormi depuis le lycée! Et miracle du matin en plus: pas de nausées. Bonheur suprême! Je commençais enfin une journée potable et personne ne pourrait noircir ce fameux jour. Silence dans l'appartement, Ismaël était parti couper les cheveux ou faire une coloration à je ne sais qui. JE fis une moue boudeuse, pour une fois j'aurais bien voulu qu'il me coiffe, je n'arrivais jamais à me dépatouiller avec le fer à boucler. Une envie subite: m'onduler légèrement mes cheveux blonds. Je souriais en imaginant la tête qu'Is ferait en revenant ce soir du travail, il me demanderait pourquoi j'en ai encore fait à ma tête, oui le problème avec Ismaël: dès que je voulais faire moi-même mes coiffures, pour lui c'était: la catastrophe. Je lui interdisais toujours de couper mes cheveux et il avait la rage et je savais parfois dans son regard qu'il voulait me faire des coups tordus... Or, il savait que si un matin je me levais avec cinq centimètres en moins, il serait immédiatement coupable de cet acte et je lui ferais vivre les pires souffrances qu'il soit. J'avais hérité de cette couleur de cheveux de ma grand mère, blond blé et je ne voulais en aucun cas qu'un vulgaire coup de ciseaux gâche tout. Ainsi, j'avais opté pour les onduler ce matin et j'avouais que pour une fois, j'avais réussi mon coup. La journée commençait très bien.

J'avais passé la fin de matinée à regarder une série assez mielleuse à la télévision, pas terrible mais on faisait avec, c'était ça ou les informations et je ne pouvais pas supporter tout ce qui se passait dans le monde à cet instant précis. J'avais déjeuné assez rapidement, un plat de pâtes (énorme quand même) avec une tonne de sauce bolognaise, ce qui était bien quand Ismaël était pas là: je mangeais ce que je voulais, quand je le voulais sans morale à deux balles... Pour mon dessert... Direction le Starbuck. Il faisait beau et j'avais besoin de me dégourdir les jambes et le bébé aussi. Je passais ma main sur mon ventre qui commençait à rebondir en soufflant tout doucement, en fait, ce n'était pas si mal d'être dans cet état, j'avais l'impression d'être moins seule, mais ce n'était pas pour autant que j'allais parler à mon ventre, les personnes me prendraient pour une folle. Ainsi, je pris l'ascenseur avant de sortir de l'appartement et de prendre la direction du Starbuck qui se situait à quelques pâtés de maisons et rues de là. Arrivée à l'intérieur, quelques personnes, ce n'était pas la grosse foule, il était un peu moins de quatorze heures et tout le monde était déjà retourné au travail. Je fis la queue avant d'atterrir devant le comptoir. « Alors, je vais prendre, un muffin au chocolat pour moi, un muffin à la noix de coco pour mon autre moi, et enfin un milkshake à la vanille. » Quand je vis l'air de la vendeuse au mot: autre moi, j'ai cru éclaté de rire, elle n'avait pas du comprendre, mais ne dis rien avant de me donner ma commande et je payais.

Ce pendant je ne m'attendais pas en me retournant de tomber nez à nez avec une vieille connaissance. Mon sac en papier en main avec tous mes petits encas dedans, je m'apprêtais à prendre la direction de la sortie quand je tombais sur William. William, il était resté dans ma mémoire, nous avions eu une relation pendant que j'étais encore en Angleterre et que lui avait fait un séjour ou je ne me rappelais plus exactement... « William! » Je fis des yeux ronds comme des billes. Sérieusement, vous y croyez vous? Une petite ville de moins de mille habitants, un déménagement pour moi, et voilà que je croisais la personne que je n'aurais jamais cru retrouver. Je m'approcha de lui avec un léger sourire. « Quelle surprise! Ça fait longtemps... »

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Si un jour on m'aurait dit que j'allais retrouver William à Lewis je n'y aurait jamais cru. C'était tout simplement incroyable ce qui m'arrivait, revoir une personne dont j'étais si proche, dans cette ville texane. J'avais l'air d'une parfaite idiote avec mon sac de muffins devant l'entrée et ma boisson à le regarder comme si j'avais vu un fantôme. J'étais déjà d'excellente humeur mais le voir me faisait encore plus sourire. La dernière fois que l'on s'était vu c'était en Angleterre quelques semaines avant que je prenne mon vol pour les Etats-Unis, si mon souvenir était exact. William avait toujours eu une épaule où l'on pouvait laisser aller ses sentiments sans être juger. Un homme au cœur tendre qui avait toujours les bons mots pour nous réconforter. On avait réussi à construire une vraie relation et malgré notre rupture, on était resté bons amis, puis, je le voyais à présent comme un véritable grand frère protecteur. Je restais toujours complètement abasourdie. Je n'arrivais toujours pas à y croire qu'il était réellement devant moi. « Deux secondes tu permets? » Fis-je avant d'appuyer mon doigt sur son torse pour voir s'il n'allait pas s'évaporer. Il fallait que j'arrête de regarder de film de science fiction sur les fantômes. « Non ce n'est pas un jeu de mon esprit, tu es bien réel. » Je ris légèrement à ma bêtise. « Tu dois me prendre pour une folle à présent. » Je passais ma main dans mes cheveux avant qu'il me demande ce que je faisais ici, à Lewis, à croire qu'il connaissait bien la ville. « Tu te souviens quand je t'ai dis que j'allais faire mes études aux Etats-Unis? Je les ai faite à la ville d'à côté et je me suis trouvée un appartement ici avec mon meilleur ami. Çà fait quatre ans que je vis ici, et je peux te dire que tout n'a pas été bien rose! » Déclarais-je dans un soupir avant qu'il me félicite pour ma grossesse, je fis un sourire gêné. « Merci... »

Je constatais que beaucoup de choses avait du changer pour nous deux depuis ces années écoulées. Les souvenirs paraissaient lointain et j'avais l'impression d'avoir pris un coup de vieux. J'allais être maman, je travaillais dans l'édition et je me rendais compte que je ne savais rien de la vie de William depuis qu'on s'était quitté. A peine si je lui avais envoyé un email, j'étais vraiment égoïste ou quoi? J'aurais voulu lui présenter mes excuses pour ce manque de présence dans sa vie quand ce fut lui qui pris la parole, me proposant que l'on aille manger ensemble face à la mer. Cette proposition me ravit et cela se lisait sur mon visage. « Avec grand plaisir. » J'avais un grand sourire aux lèvres. Cette journée était propice à de belles retrouvailles et à une excellente humeur. Je passais la porte pour sortir de l'établissement avant de reporter mon regard sur William. « Alors je paris que tu as énormément de choses à me raconter depuis le temps non? » Il savait que j'étais curieuse et je ne pouvais m'empêcher de savoir ce qui s'était passé depuis que j'étais partie.