« Alors, hier soir, avec la blonde de l'art appliqué ? » Zackary eu un sourire amusé et se retourna vers ses trois amis, qui le questionnaient du regard. Il passa sa main droite dans ses cheveux pour les recoiffer négligemment, geste devenu quasiment habituel. Clayton, était comme ça le genre de garçon détestable qui aime les filles lors d'une soirée et qui le lendemain les jette, comme si elles n'avaient jamais compté, comme si elles n'étaient qu'un lointain souvenir, ni dérangeant, ni gênant mais qu'il souhaitait oublier, parce qu'elles ne comptaient pas, aucunes n'avaient compté jusque là. Parce qu'il ne les considérait plus après une nuit, elles finissaient par le détester peut-être parce qu'elles pensaient qu'avec lui ce serait diffèrent qu'avec les autres, mais elles se trompaient il était comme les autres hommes et il ne comptait aucunement changer, cette situation lui plaisait. « Ouais, c'était pas mal, mais moins bonne qu'on le croirait et je... ». Cependant, Zackary ne termina pas sa phrase, son regard s'étant posé ailleurs, d'autant plus que son esprit. Les trois autres jeunes hommes le remarquèrent et tournèrent la tête en direction de la personne visée. Une jeune fille blonde, était assise sur l'un des banc du parc de l'université, elle lisait un livre dont le texte était illisible de part l'éloignement. « C'est qui cette fille ? » chantonnèrent les trois hommes presque instantanément. « J'en sais rien, je pense que c'est une nouvelle, vraiment mignonne soit dit en passant.». Les jeunes hommes continuaient d'avancer vers le bâtiment principal de l'université, tout en ne lâchant pas du regard la jeune femme qui ne les avait toujours pas remarqué et pourtant ils étaient loin d'être discrets et ils s'en foutaient pas mal. « C'est clair, qu'elle est bien plus que mignonne, cette fille c'est une bombe, mais elle a l'air bien naïve et si on jouait un peu les gars ? ». Zack la lâcha du regard et tourna la tête en direction du petit blond qui venait de parler, le regard interrogateur tout comme les deux autres. Comprenant leur incompréhension, il reprit, un petit sourire s’esquissant lentement sur son visage. « Vous n'êtes pas très perspicace aujourd'hui c'est dingue, comme je peu avoir des potes aussi cons ? Bon je vous explique les handicapés cérébraux. Que dites vous d'un petit pari et je sais déjà qui va le réaliser, c'est toi Zack. Tu vas la séduire et rester plus d'un an avec elle, sans la tromper, ni même la quitter avant cette date. Si tu n'accepte pas, c'est que tu n'es pas digne de notre confrérie mon pote ! Tu t'en crois capable ? ». Tout le monde pu remarquer l'expression d'étonnement qui venait de surgir sur le visage du jeune homme concerné, des paris il en avait relevé, comme laver les chiottes à la brosse à dent, courir nu sur le stade de football de l'université, coucher avec une laide, mais sortir avec une fille plus d'un an jamais. C'était beaucoup, il ne pourrait pas tenir plus d'une semaine sans aller voir ailleurs ou la quitter, mais sa popularité auprès de ceux qui se disaient ses amis en dépendait, il devait le relever. « Tu me prends pour qui, je ne suis pas un petit joueur, alors j'en suis totalement capable et je vais te le prouver dès maintenant.». Il quitta son groupe d'ami tout en se dirigeant vers la jeune femme, à qui plus tard il regretterait d'avoir fait tout ce mal. Clayton, s’essaya sur le même banc à quelques centimètres d'elle, de près elle était encore plus belle. « Salut, moi c'est Zackary, mais je préféré Zack et toi ? ». Question banale, jour banal, rencontre qui aurait pu être banale, mais qui ne l'était absolument pas, en tout cas pas pour elle. Plus tard, il lui dirait qu'il n'y avait qu'elle, qu'il ne pensait qu'à elle, ils faisaient des projets, mais pour lui tout cela n'était que mensonge, mensonges qui se transformeraient bien vite en une vérité. Ce jour là, il ne se doutait pas qu'il tomberait amoureux d'elle, il ne se doutait pas non plus qu'il lui ferait beaucoup plus de mal qu'il ne l'aurait voulu.

Les remords ça vous étouffe, ça vous prend au tripe, ça fait tellement mal que l'on ferrait tout pour que cela s'arrête. A l'époque Zackary ne se doutait absolument pas qu'il ressentirait un jour des remords, il savait juste pour le moment que Lily et lui cela devait s'arrêter là, une histoire de deux ans foutue en l'air par le petit con qu'il était, parce qu'il avait eu peur, peur de ses propres sentiments, peur de l'aimer plus qu'il ne l'aimait déjà. Il s'était promis de ne pas s’attacher, pourquoi ça lui était tombé dessus comme ça s'en crier gare, il n'avait jamais voulu ça. Alors, il avait pris sa décision, leur histoire devait se terminer là, comme ça Lily ne deviendrait dans son esprit, qu'un souvenir, un souvenir douloureux qu'il s’efforcerait d'enfouir au plus profond de son être, un souvenir qui resterait un souvenir. « Attends Zack tu ne peux pas me faire une chose pareille ! ». Il ne parvenait pas à la lâcher du regard, il ne parvenait pas à cesser de l'aimer, alors c'était la seule solution, il le pensait réellement, jamais il n'avait aimé, alors il fuyait. Il était lâche, lâche de la laisser comme ça sans explication, parce qu'il préférait tout briser en un seul mot, plutôt que de la perdre lorsqu'elle apprendrait qu'il lui avait menti, il comprenait que cela en reviendrait au même point, il la perdrait. « Écoute Lily, on arrête. ». Le jeune homme tentait de garder son calme et de paraître froid, comme ça elle se dirait qu'il n'était qu'un pauvre type qui ne l'avait jamais aimé et c'était beaucoup mieux ainsi, c'était ce qu'il souhaitait qu'elle pense, cela lui ferait surement moins mal. « Quoi ? Tu blagues ? C'est une blague n'est-ce pas? » Non, ce n'était pas une blague, il la quittait le jour de la Saint Valentin, parce qu'il ne pouvait plus attendre, ses mensonges lui pesaient trop sur la conscience, il l'aimait, certes, mais elle ne le croirait pas lorsqu'il dirait que tout cela était un paris, alors Zack devait lui prouver que ce n'était qu'un jeu, il avait joué avec ses sentiments, les siens avaient changé et à présent, il s'en mordait les doigts. « C'était un pari d'accord ? Je ne t'ai jamais aimé, et j'ai fait tout ça pour juste prouver que je n'étais pas une mauviette... Si tu pouvais me rendre le pendentif au passage... ». Là, il avait fait fort avec l'histoire du pendentif, il avait joué au salop, c'était la seule façon pour qu'elle arrête d'insister, pour que tout cela se termine avant qu'il atteigne le point de non retour, le moment où il ne pourrait plus lutter contre ses sentiments. La réaction tant attendu arriva enfin, c'était prévisible, mais pourquoi cela lui faisait tellement mal, Clayton s'était attaché à la petite anglaise et il lui était bien difficile de la quitter comme ça en jouant au salop. « T'es vraiment qu'un sale type. Je te déteste! ». Un poignard dans le cœur, à cet instant c'est ce que tout deux avaient ressentis. Le je te déteste faisait mal, c'est à ce moment que les regrets firent irruption dans son esprit et ne le quittèrent plus. Il souhaitait revenir en arrière, lui expliquer, mais c'était trop tard à présent, elle lui coupa la parole et ce fut la fin, fin d'une histoire de deux, mais pas la fin de son amour. « Écoutes... ». Une larme déferla le long de la joue de la jeune femme, il eu envie de la saisir par le poignet et de l'enlacer, cependant il ne le fut pas, parce qu'elle se sentait trahie, salie, cela aurait enfoncer le couteau dans la plaie, qui était bel et bien ouverte. « Non tais-toi! ». Deux jours plus tard, Zackary s'envolait pour San Francisco, pensant que là bas tout irait mieux, pensant que la plaie cicatriserait mieux, pensant que la vie lui offrirait une nouvelle chance de tout réparer et que les regrets disparaitraient.

Dîner en famille, le genre de diné barbant et routinier dont la plupart des gens on l'habitude, ils dinent dans leur salle à manger ou leur cuisine en compagnie de leur parent et de leurs frères et sœurs, à force de raconter sa petite journée chacun s'emmerde mutuellement parce qu'ils s'en foutent, le même genre de diner auquel Zackary avait l'habitude de participer tous les soirs de la semaine. Dans l’immense salle à manger de la demeure Stinson, on ne pouvait entendre que le tintement des couverts sur les assiettes, la soirée était étrangement calme, personne n’osait ouvrir la bouche, chose plutôt rare, on pouvait sentir qu'il régnait une sorte de tension dans l'air. Zackary mâchait lentement son morceau de viande qu'il avait coupé au préalable. Sa sœur, le regardait, le genre de regard qui en disait loin sur sa pensé, le genre de regard noir auquel on n'échappe pas, mais le jeune homme persistait à l'ignorer.« Savanah, tu peux me passer le sel s'il te plait. ». Aucune réponse de la part de la jeune femme, qui le regardait toujours de son regard noir, voir meurtrier, il répéta sa requête plusieurs fois, mais elle ne répondait pas, comme déconnectée. Ce fut le cadet de la famille, qui lui passa enfin le sel, lorsque Zack le remercia d'un sourire, pour Savanah ce fut le déclencheur de sa colère qui explosa dans la pièce, tel un ouragan imprévu. « Comment tu peux encore sourire après cette après midi ? T'es vraiment le pire des imbéciles un gros con même ! Ouais c'est ça Zack, t'es un petit con prétentieux qui ne pense qu'à sa gueule et à baiser avec toutes les filles qu'il croise ! Tu t'en foutais d'elle ? C'est ça, avoue le, espèce de connard ! » Totalement outré la maternelle renversa son verre de vin sur la nappe blanche faites de broderies et dentelles en tout genre, quant au paternel il manqua de s'étouffer avec ses petits pois. « T'en sais rien sale fouineuse, alors ferme là, de toute façon ça ne te regarde pas. Arrête d'être jalouse, ce n'est pas moi qui attend depuis que j'ai dix ans le même garçon, mais il s'en fou de toi ! ». Entre eux, il y avait toujours eu quelques disputes, parce qu'ils étaient des total opposés, mais rien de bien grave, sauf que à présent cela dépassait toutes les petites piques qu'ils avaient l'habitude de se lancer. L'ambiance était plus qu'électrique, personne n'osait ouvrir la bouche sauf les deux concernés qui se tenaient face à face, prés à se jeter dessus à tout moment. « Mais va-y Zackary, dis à papa et maman ce que tu as fait cette après-midi, dis leur que ce n'était qu'un pari à eux aussi, ils seront très heureux de savoir, que tu n'étais avec Lily que parce que tu ne voulais pas passer pour un crétin auprès de tes amis, dis leur que tu ne l'aimais pas comme tu le prétendais si bien, va-y on attend tous ! ». Zackary se leva violemment de sa chaise la faisant tomber en arrière en même temps, mais comme pouvait-elle le juger ? Comment pouvait-elle juger la force de ses sentiments envers Lily, comment pouvait-elle ? « Vous voulez que je vous dise, tu as raison Savanah je ne suis qu'un con et oui tout cette histoire n'était qu'un pari, un pari que j'ai relevé et tu sais quoi, je t’emmerde ! Arrête de te mêler de tout, surtout de mes histoires avec les filles, parce que toi t'es même pas capable d'être avec celui que tu aime depuis que t'as dix ans, mais tu veux que je te dise, il ne veut pas de toi parce que t'es pas baisable ! ». Une assiette vola à travers la pièce et la dénommée Savanah balança le contenu de son verre à vin dans le visage de son frère. A présent, ils n'étaient plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, Clayton leva la main prés à gifler sa sœur, mais il se stoppa, il ne pouvait pas faire ça, il n'était pas comme ça. « Qu'est-ce que tu attends, vas-y, fais le ! ». Le jeune homme rabaissa le bras, sous les yeux exorbités de ses parents et de son frère. Son cœur battait fortement dans sa poitrine et des larmes perlaient dans ses yeux, larmes qu'il ne versa jamais, parce que son père lui avait appris la solidité de l'âme et du cœur. « Le pauvre con, se casse de cette maison et de cette ville, il en a sa claque ! ». A grande vitesse, Zackary monta les escaliers et entra dans sa chambre tout en prenant soin de verrouiller la porte. Lorsque ce fut fait, il alluma son poste radio et chercha sous son lit sa valise, qu'il commença rapidement à remplir, doucement il se laissa glisser contre le mur froid de sa chambre, laissant les larmes aller, parce qu'il était seul et que personne ne le voyait, ni même l'entendait. Les plaintes de sa mère n'y changerait rien, il allait partir, partir loin pour tenter d'oublier, l'énorme erreur qu'il venait de faire.