AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €

Partagez | 
 

 C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeLun 21 Fév - 5:45

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

« Bonjour chers habitants de Lewis, il est six heure du matin ! Et pour vous ré... » J'appuyai violemment sur mon réveil, et l'éteignis. Ouvrant les yeux petit à petit, j'essayais de me lever de mon lit; en vain. Le réveil était toujours très dur pour moi. Je restai toujours dix minutes dans mon lit, à lutter contre mon envie de dormir. Parfois, il m'arrivait de me rendormir, chose pas très maline, qui me faisait arriver en retard au boulot. Et rater des heures, signifie perdre des sous. Et de l'argent, j'en avais plus que besoin en ce moment.

Je me levai alors, après quelques minutes de méditation, et allai dans la cuisine. La vaisselle du soir de la veille était toujours sur la table. A vrai dire, j'étais tellement crevée, qu'en rentrant, je n'avais fait que manger et me coucher. Prenant mon courage à deux mains, je débarrassai la table et commençai à laver la vaisselle. L'eau froide me donna un coup de fouet immédiat, qui m'aida facilement à me sentir plus réveillée. Une fois la vaisselle faite, je m'installai à table, et déjeunai vite fait. Il fallait avouer que j'avais une triste vie. Je vivais toute seule, ne recevais presque personne chez moi - mis à part ma mère et quelques collègues - et j'étais célibataire. Et ça, depuis un bon bout de temps. Ce n'est pas par manque de chances, bien au contraire. C'était moi. Depuis que je m'étais reprise en main après la mort de Kathryn, j'avais décidé de ne pas me mettre dans des situations qui pourraient me faire souffrir. Comme par exemple, sortir avec un homme, tomber amoureuse de lui.. et me faire abandonner par lui, chose qui me casserait définitivement. Enfin.. ma réticence à m'engager viendrait aussi surtout du fait que celui que je voulais vraiment m'ait effectivement abandonné à un moment des plus durs de ma vie... Après avoir englouti deux tartines à la confiture, je revins dans ma chambre, attrapai des habits dans ma commode et allai sous la douche. Une bonne dizaine de minutes plus tard, je sortis de la douche, et m'habillai en quatrième vitesse. Aujourd'hui, c'était jean et chemise. J'aurais préféré mettre une robe, mais sous un froid pareil, il n'en était pas question. Plus frileuse que moi, vous mourrez ! Je pris mon sac, et sortis ensuite de mon appartement.

Une fois dans la voiture, je conduisis jusqu'à la maison de chez ma mère. Il était sept heure et demi, et j'étais presque sûre qu'elle était levée. Et qui dit réveil, dit café. C'était une vieille tradition qu'on avait instauré, deux ans de ça avec ma mère: au moins ou deux matins par semaine, je me levai plus tôt, pour boire le café avec elle. Cela pouvait vous sembler idiot ou même ridicule, mais étant donné le passé de ma famille, je me devais de profiter un maximum de la dernière personne de ma famille qui m'importait vraiment. Je frappai à la porte, et n'attendis même pas dix secondes avant que ma mère m'ouvre. J'entrai, le sourire aux lèvres, toujours aussi contente de voir ma mère. Elle me prépara un café, et attendit de boire le sien déjà fait, juste avant que j'arrive. Nous bûmes donc notre café ensemble, en discutant du travail et des choses qu'on avait pu faire depuis la dernière fois qu'on s'était vu. Contrairement à la plupart des personnes de mon âge, j'étais une fille qui adorait revoir sa mère, même si les engueulades ne manquaient pas parfois au rendez-vous. Toutes les deux, on se serrait les coudes. On empêchait l'autre de flancher. Bien sûr, j'avais de très bons amis qui m'aidaient à leur manière.. mais qui de mieux que ma mère pouvait savoir ce que je ressentais? Le café bu, je remerciai ma mère, et partis cette fois pour de bon au boulot.

Arrivée là-bas, le café était près à ouvrir. Il était dans les environ de neuf heure. Dix minutes plus tard, je me plaçais derrière le comptoir, et attendait la venue d'un quelconque client. Le matin était plutôt calme, comme d'habitude. Les habitués nous tapaient la discute, en installant une ambiance plutôt agréable et conviviale. Leurs rires et leurs blagues étaient un peu comme mon quotidien. Plus les heures passaient, plus je prenais mes libertés en discutant avec une femme environnant la quarantaine très sympathique. Il était onze heure quand ma collègue me rappelai à l'ordre. Des clients attendaient qu'elle disait. Si seulement elle s'en était occupé elle même.. En effet, je me détachai difficilement de ma conversation avec la dame, et partis servir les clients. Je me plaçai devant un homme attendant au comptoir, le regard captivé par l'extérieur. Je ne voyais pas son visage, mais je tentai tout de même une approche.

« Bonjour monsieur, vous désirez quelque chose ? »

Vous n'imaginez même pas le bon que mon cœur à fait quand l'homme à tourné son visage vers le mien. William. C'était William. L'homme qui m'avait abandonné pour poursuivre ses études. Bien qu'une montagne de sentiments montait en moi, je ne laissais rien paraitre. Je le fixais, le visage fermé et le souffle coupé. Je crois bien d'ailleurs que je suis restée une bonne minute ainsi. J'avais une envie de lui crier dessus et de lui demander de partir, qui était presque insoutenable. Le revoir après tant d'année me faisait enrager, et me rendait triste en même temps. Allez savoir pourquoi.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » demandais-je sèchement, tout en essayant de rester calme.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeLun 21 Fév - 8:25

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 984954tumblrl7zj3hIHws1qcqfdco1500
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & tumblr
Ce matin, aucun effet sonore ne fut la cause de mon réveil, ni même les rayons du soleil. Non ce matin je n'arrivais tout simplement plus à dormir et pour dire vrai, je n'ai pas beaucoup dormi de la nuit. Certes le voyage pour rentrer jusqu'à Lewis m'a épuisé mais cet épuisement ne fut visiblement pas suffisant pour prendre le dessus sur mon anxiété. En effet, je suis fou d'inquiétude au sujet de ma mère. Au jour d'aujourd'hui elle n'est qu'à un stade peu avancé de la maladie mais le futur m'effraie. Cette maladie incurable est un véritable poison qui empoisonne non seulement le malade en lui même bien entendu mais également son entourage. Quel sera ma réaction le jour où elle ne me reconnaitra plus ? Le jour où peut être, elle aura oublié qu'elle avait un fils ? Je ferais tout pour que cela ne se produise pas. Ou bien le plus tard possible. C'est pour cette raison que j'étais rentré à la maison. Je souhaitais être près d'elle, la voir tout les jours, savourer chaque instant en sa présence, profiter de chacun de ses moments de lucidité. Envoyant valser la couette me recouvrant jusqu'alors, je sortis aussitôt de mon lit toujours aussi confortable et m'avançais vers la fenêtre. Rien avait changé dans cette pièce. Tout était resté à la même place depuis mon départ il y a environ quatre ans. J'étais près à parier qu'un bon nombre de fois ma mère était venue dans ma chambre et avait soit reniflé un quelconque vêtement ou caressé un objet. Je m'en voulais d'être partie de la ville laissant toute les personnes importantes pour moi. Mais je ne pouvais pas revenir en arrière.

Encore posé à même le sol, j'ouvrais mon immense sac de voyage et après avoir fouiné dedans en ressortais un pantalon de survêtement et un tee-shirt que j'enfilais sans attendre par dessus mon léger pyjama qui n'était alors qu'un simple boxer enfilé à la va vite le veille au soir en sortant de ma douche. Plus machinalement que dans le but de me coiffer un minimum, je passais une main dans mes cheveux épais. Après un dernier coup d'œil à cette emplie de souvenirs aussi bons que douloureux, je la quittais pour descendre au rez de chaussée. Maman était déjà debout en train de s'affairer dans la cuisine, non loin de mon père attablé qui lisait le journal devant une tasse de café. « Bonjour » Lançais-je d'un ton que je voulais le plus neutre possible. Sans pouvoir m'en empêcher je m'approchais alors de ma mère et déposais un baiser au dessus de son front. Dieu que son parfum m'avait manqué. « Je ne t'ai encore rien préparé car je suppose que tu vas courir avant d'avaler quoi que ce soit. » « Tu supposes toujours aussi bien. » « Un de ces jours tu vas t'écrouler à courir sans rien dans le ventre. » Dit alors mon père sans pour autant quitter son journal des yeux. Je décidais, comme bien souvent, de ne pas relever et passer outre. Repassant à côté de maman, je lui frôlais le dos avec l'une de mes mains et lui souris avant de ne sortir à l'extérieur. Nous sommes encore en hiver et les températures sont basses, surtout en début de matinée, mais cette extrême fraîcheur qui vient soudainement me bruler le visage et les mains me procurent un bien inimaginable. Je ne pers pas un instant et cours sans attendre. Ma maison étant assez reculé, un petit bois se trouve à proximité. C'est là que je décide d'aller courir. Je me passerais de voir qui ce soit pour l'instant. Je cours. Sans musique aujourd'hui. Je pense. A maman. A Elyzabeth. A Londres. A ce à quoi ma vie ressemble. Je cours. Sans m'en rendre compte, peut être car mon visage est glacée, ou bien je préfère l'ignorer, des larmes roulent sur mes joues.

Pas loin de trois quarts d'heure plus tard je regagne la maison. Mon père, pas encore retraité est partie à son cabinet médical, me laissant enfin ma mère pour moi seule. C'est un sourire aux lèvres que je passe le pas de la porte. Une succulente odeur de pancakes m'enivre alors. En effet, en entrant dans la cuisine, je découvris que ma mère avait pris soin de m'en préparer ainsi que tous un tas de choses. « Merci, mais c'était pas nécessaire. » « Cela fait quatre ans que je n'ai pas préparé de petit déjeuner digne de ce nom et que je n'ai pas vu mon fils l'engouffrer goulument sous mes yeux, alors crois moi, sa me fait plus que plaisir de le faire. » Laissant échapper un léger rire, je me lavais les mains avant de ne m'attabler sous son regard empli de joie. J'ai pris un temps infini à manger, en profitant pour parler avec elle. Chacun de ses sourires me faisaient du bien. Comme un enfant j'avais parfois envie de me blottir dans ses bras, mais je ne le faisais pas.

Après une douche et une bonne toilette, j'enfilais l'un de mes fameux jean ainsi le premier tee-shirt et la première chemise me tombant sous la main. C'était une habitude que j'avais prise, et jusqu'à présent, je ne m'en lassais pas. Descendais au rez de chaussée je retrouvais la maîtresse de maison. « Je vais faire un tour en ville. Tu as besoin de quelque chose ? » « Non, mon grand. Ne t'en faits pas pour moi. » Quittant son sourire et d'un air un peu gêné, elle continua. « Tu sais. Nous avons préféré n'avertir personne de ton retour. Nous avons jugé que c'était à toi de gérer...tout ça. » Je savais très bien qu'elle pensais particulièrement à Elyzabeth. Quant à elle, elle savait pertinemment que de risquer de la revoir me travaillais intensément. Mais elle ne me parlais jamais d'elle. Elle connaissait ma douleur et la respectait.

Cette fois, c'est en voiture que je me rendais en ville. J'étais arrivée la veille au soir et j'avais bon espoir que personne, ou bien très peu soit au courant de mon retour. Ce dont je n'avais décemment pas envie était que toutes ces personnes que je connais viennent à ma rencontre, enjoué comme tout et me demande comment je vais, si je vais rester là longtemps, ce qui m'a ramené ici. Je n'ai pas envie de répondre à cela. Je n'ai pas envie de mentir. Après tout venir en centre ville n'était peut être pas une si bonne idée. Mais là encore, il était trop tard pour revenir en arrière. La grande place était quasiment vide. Une chance. Les gens étaient principalement au travail et les enfants à l'école à cette heure. Ne voulant pas rentrer tout de suite pour ne pas inquiéter ma mère, j'optais pour franchir le seuil du café. Un peu de caféine ne me ferais pas de mal. En entrant cette petite cloche carillonna une seconde avant de s'immobiliser de nouveau. La salle n'étais pas vide, mais loin d'être pleine. Je prenais un tabouret au comptoir. L'une des serveuses me tournait le dos et semblait parlé à une femme, tandis qu'une autre semblait tout bonnement occupé. Je n'étais pas pressé. Je laissais alors mon regard se poser sur la vitrine, offrant une vue sur la grande place. Tous un tas de souvenirs me revint alors en mémoire.

« Bonjour monsieur, vous désirez quelque chose ? »

Sursautant presque malgré cette voix si mélodieuse, cette voix qu'il m'avais semblé reconnaitre, je me retournais vers la personne m'ayant posé cette question. Il s'agit bien de celle à qui cette voix m'avais faite penser. J'étais sincèrement à dix mille lieux de penser la trouver ici. Elle me dévisageais et je faisais de même. Elle était resté la même. Ses traits étaient sans doute plus tirés et sa mine un peu fatigué mais elle étais toujours aussi belle. Alors qu'un silence s'imposait une minute au moins durant, je ne faisais que me sentir d'avantage mal. J'étais à deux dois de prendre la porte sans dire un mot mais je crois que j'en étais tout simplement incapable. J'aurais put la regarder ainsi durant des heures. Je me doutais que pour elle, les choses devais être différentes. Elle ne devait avoir qu'une envie, me gifler. A moins qu'elle est réussi à véritablement tourné la page sur notre histoire. A en croire la façon dont elle me regardais, elle ne semblait n'avoir rien oublié. Au contraire.


« Qu'est-ce que tu fais là ? » Me demanda t-elle de manière assez sèche.
« Bonjour. Je suis venu boire un café.» Lançais-je tout en tentant un léger sourire quelque peu hésitant. Jouer la carte de l'humour. Ou tout du moins essayer. Je me doutais qu'elle allait sans doute d'autant plus mal le prendre mais tant pis. Je ne pouvais pas laisser entrevoir que j'avais mal moi aussi de la revoir. Que je ne l'avais jamais oublié. Que depuis la seconde où elle avait posé son regard sur moi, j'avais désespérément envie de l'embrasser. Un désir que je refoulais depuis des années. Non je n'avais pas le droit de la rendre à nouveau malheureuse. Déjà que je me permettais de re débarquer ici.« Je ne savais pas que tu travaillais ici. » Lui avouais-je. Si j'avais su...de toute manière à un moment ou un autre, nous aurions été contraints de nous croiser. Autant que ce soit maintenant...
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeLun 21 Fév - 11:21

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

Ce visage me rappelait tellement de souvenirs. Autant de bons que de mauvais. Il me rappelait à quel point j'avais été amoureuse d'un homme qui avait toujours été là pour moi. Mais il me rappelait aussi la tristesse et la rage que j'avais ressenti quand cet homme en question m'avait annoncé son départ. Ce si beau visage faisait se bousculer en moi des milliers de sentiments incontrôlables. Et pourtant, je restais droite et silencieuse face à William. J'étais à la foie surprise et tétanisée par sa venue. Depuis quand était-il là? Pourquoi était-il revenu? Pourquoi était-il là, devant moi? De nombreuses questions se bousculaient dans ma tête. J'avais donc demandé sur un ton sec ce qu'il faisait ici. Je savais que cette carapace de fille sèche et amère n'allait pas durer longtemps, mais je ne voulais laisser paraitre aucun de mes sentiments. Surtout pas après ces quatre années où j'avais rêvé être une réelle peste avec William. Bon, être une peste n'était pas mon fort, mais je voulais lui montrer ô combien il m'avait blessé en me laissant pleurer seule sur le sort de ma chère sœur. J'imaginais qu'il en avait une petite idée, vu la façon dont je l'avais incendié ce fameux jour. Enfin peut-être avait-il oublié que notre séparation avait été un déchirement total. En tout cas, moi, je ne l'avais pas oublié. Je me rappelais jusqu'au moindre mot de notre dispute.

La réponse de William me laissa encore plus de glace. Je connaissais son côté blagueur, que j'appréciai beaucoup auparavant d'ailleurs, mais là, le moment était vraiment mal choisit. Je le fixais, ne laissant rien paraitre, excepté un regard qui en disait long sur ce que sa blague me faisait. Il avait affiché un sourire, sûrement partant d'un bon sentiment, mais je ne le lui retournai pas. Je me rappelais cependant qu'avant, je lui adressai tout le temps des sourires. J'avais été tellement heureuse avec lui, que la rupture me faisait encore du mal à ce moment précis. Et maintenant, les seuls sourires que j'allai lui adresser, allais partir d'une profonde ironie. Je me retournais alors, et allai lui préparer son café. Je le maudissais peut-être de tout mon être, mais il était interdit de perdre un client; déjà qu'on en avait pas des masses. Sans lui demander ce qu'il voulait, je lui servis le plus cher qu'il puisse y avoir sur la carte. C'est en pleine préparation du café que William m'avoua qu'il ne savait pas que je travaillais ici. En même temps, comment pouvait-il le savoir vu qu'il n'avait pas pris de nouvelles de moi depuis 4 ans? Le pire c'est qu'il ne devait même pas se douter que ma sœur était morte, et ça, ça me tuait encore plus.

Une fois le café fait, je me retournais vers le comptoir, posa le café, et répondit aussi sèchement que ma dernière réplique: « Et ben maintenant, tu le sais. ». Je partis faire la facture du café, sans lui dire un mot. Je bouillonnais au plus profond de moi même. Je me répétais que je devais le détester et l'ignorer, mais il y avait toujours une partie en moi qui l'adorait, et qui espérait trouver du réconfort dans ses yeux. Rien que cette partie me mettait hors de moi. C'était comme si j'avais envie d'oublier qu'il m'avait abandonné. Non, très peu pour moi. Je devais me tenir à ce que je m'étais répété et répété toutes ses années durant. Une fois la facture tirée, je l'amenai à William en lui posant bien devant les yeux. Je m'apprêtais à partir reparler avec la quarantenaire, mais la venue de William m'intriguait trop. J'avais beau jouer la dure, tout ça me chamboulait. Quitte à lui poser des questions, je pouvais tout autant lui montrer à quel point il m'avait déçu. « Sérieusement, pourquoi t'es à Lewis ? » demandais-je avec un ton sérieux et un regard qui laissait paraitre un peu de curiosité. « Pour ce fameux bal de retrouvailles ? ». Je voulais savoir. C'est vrai, il avait pas mal d'amis au lycée, alors il était fort possible qu'il soit revenu pour ça. Mais ça pouvait très bien être pour une autre raison.. comme revenir pour être avec ses parents, ou encore pour passer quelques jours de repos dans une ville où il avait passé un bon bout de temps de sa vie.

Je crois que ce qui engendrait vraiment ma haine, c'était le fait que je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis des années, et qu'il avait l'air de s'en moquer totalement. Je me rappelais de ces premiers soirs, où j'attendais devant ma fenêtre pour voir William apparaitre et m'avouer que tout compte fait, il allait rester pour moi; en vain. Il avait été tout pour moi; la personne à qui je n'avais pas peur de me confier, la personne avec qui je pouvais rigoler de tout... Et là, je me retrouvais face à lui, essayant de garder une haine totale envers lui. Mais le passé me rattrapais vite, bien malheureusement... Sa voix, ses yeux, son visage tout entier me donnait envie de l'enlacer et de tout déballer. Mais les choses n'étaient plus comme elles l'avait été. Et puis, il devait sûrement être venu avec sa petite-amie, ou bien pire encore, sa fiancée.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeLun 21 Fév - 22:24

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 497140001
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & Will
A peine que le café avait était près qu'Elyzabeth me fit à nouveau face, la tasse fumante à la main. Elle déposa cette dernière de manière un peu brut, si l'on peut dire, sur le comptoir. Elle me répondit alors tout aussi sèchement que pour ses précédentes paroles. « Et ben maintenant, tu le sais. » En effet, à présent je savais où elle travaillait. Je savais que si j'avais envie de l'apercevoir c'était ici que je devais me rendre ou plutôt j'aurais dut penser que c'était ici que je devais éviter de me rendre pour ne pas la croiser. Elle me laissa seul pour se diriger vers la caisse. J'observais chacun de ses pas, chacun de ses mouvements, de ses gestes. La voir me paraissais d'autant plus étrange que ce que j'avais imaginé. Plusieurs années c'étaient écoulées, le temps aurait dût cicatriser certaines plaies et pourtant, je me rendais compte à cet instant que c'était loin d'être le cas. Le temps, la distance, l'absence n'avaient rien changé quant aux sentiments que j'éprouvais pour cette femme. Plus je l'observais et plus je me détestais d'avoir obéis à mon père.
Elle revint vers moi et posa en évidence un bout de papier devant moi. La facture du café. Non seulement pour éviter de la mettre d'avantage mal à l'aise mais également pour arrêter un temps soit peu de me faire du mal, je la quittais pour la première fois du regard, jetant un œil à la note. A lui seul, ce café coûtait une véritable petite fortune. L'idée que mon ancienne petite amie y ait personnellement veillé me fit sourire discrètement. « Il devrait être plus que succulent pour ce prix. » Lui lançais-je avant de ne porter le fameux liquide à mes lèvres et d'en boire quelques gorgées. Tandis que je pensais qu'elle allait profiter de l'occasion pour s'éloigner, Elyzabeth rappela mon regard à elle en me demandant plusieurs choses. Elle souhaitait savoir pourquoi j'étais revenu à Lewis et semblait même penser que ce bal des retrouvailles y étaient pour quelque chose. Elle avait beau feindre l'indifférence, avec ces questions, elle venait d'avouer qu'elle était un minimum curieuse de savoir quelque chose à mon propos.

J'aurais aimé tout lui raconter à propos de mon retour, lui parler comme avant, en lui livrant chacun de mes sentiments. Mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas. C'était devenue "personnel", ne serait-ce que de penser ce mot à son égard me fit mal quand on sait que juste avant mon départ on partageait tout. Ou presque. « Je suis revenue car ma famille me manquait. » Étaler la maladie de ma mère n'était nullement dans mes intentions, ni à elle, ni à personne. Je n'en avais absolument pas honte mais selon moi, il s'agissait ni plus ni moins d'une question de respect envers ma mère. Tous Lewis n'avait pas besoin de l'apprendre. Et Dieu sait comme les nouvelles vont vite ici, si ça n'a pas changé. « Quant au bal des retrouvailles, honnêtement, ça m'importe peu. Mes parents m'en ont parlé seulement hier de toute façon. » « Et puis même si j'étais revenue pour ce fameux bal, qu'est ce que ça peut bien faire ? » J'étais entrain de devenir blessant. J'avais abandonné là toute once d'humour. Sans doute dû au fait que m'était revenue en tête le fait que ma mère soit malade, alors que j'étais venue me "changer les idées" au départ en venant en ville.
Pour être franc à cet instant, mon regard se posa sur les mains d'Elzybeth, posées sur le comptoir. Sans totalement m'en rendre compte au début, je venais de regarder si elle ne portais pas une quelconque bague de fiançailles. Pourquoi faire de tout manière ? Qu'elle en porte une où non, ça changerait quoi ? Cela apaiserait sans doute un peu ma peine mais c'est tout. Je devais m'y faire une fois pour toute, nôtre histoire appartenait définitivement au passé. Je n'avais pas le droit de débouler ici et de tenter de faire "comme avant", comme si de rien avait été. J'en avais conscience et ce n'était nullement dans mes intentions. Mes intentions d'ailleurs, pour dire vrai, je n'en avais aucune. J'avais attendu ma mutation ici pour revenir, maintenant que je l'avais obtenue j'attendais le début de mon contrat pour commencer à travailler. Mais il n'y avait pas que ça. Je ne sais pas quoi faire quant à mon logement. Vivre chez mes parents indéfiniment n'est certainement pas une très bonne idée, mais ce que je désires plus que tout, c'est passer le plus de temps possible avec ma mère. Alors pourquoi pas finalement ? Ce que les gens en penseront à la limite, je m'en contre fiche. La seule chose que je redoute, c'est mon père. Je n'ai pas envie de me disputer chaque jour avec lui. Et puis quand on voit à quoi ressemble ma vie personnelle, vivre chez mes parents était loin de poser un souci.


« En parlant de famille, comment va ta mère ? » Cette question, qui aurait put être posée seulement pour faire bonne figure, était réellement sincère. J'avais toujours apprécié sa mère et je savais qu'elle n'avait pas eu la vie facile avec le suicide de son mari et le décès de sa fille cadette. Ce que je craignais c'est qu'Ellie ne prenne mal cette question dans la mesure où depuis que je suis partie, je n'ai pris aucune nouvelle d'elle ou de sa famille par son propre intermédiaire.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 0:01

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

Je ne relevai pas quant à la remarque de William sur le café. Il devait bien avoir vu que j'avais pris un malin plaisir à lui faire acheter le plus cher, et ça m'était complètement égal. Je m'efforçais à faire l'indifférente, et je voulais qu'il y croit. Qu'il s'en veuille et qu'il parte de cette ville. Le voulais-je vraiment? C'est vrai, après tout, si je voulais à tout prix qu'il me haïsse, j'aurais dit à ma collègue de s'occuper de lui, non? Et je n'aurais pas non plus prit la peine de lui poser des questions sur son retour non plus... Apparemment, je n'avais pas totalement tiré un trait sur mon amour de lycée.
J'avais donc essayé d'apaiser ma curiosité en demandant à William pourquoi il était ici. Selon lui, il était venu parce que sa famille lui manquait. C'est vrai que vivre loin de sa famille devait être plutôt dur. En tout cas, moi, je sais très bien que je ne le supporterais pas. William m'informa aussi qu'il n'était pas revenu pour le bal, avec des paroles assez blessantes: « Et puis même si j'étais revenu pour ce fameux bal, qu'est ce que ça peut bien faire ? ». Hein, oui, qu'est-ce que ça pouvait bien faire? Après tout, c'est pas comme si il m'avait laissé comme une vieille chaussette sale à Lewis et qu'il n'avait pas pris de nouvelles. Il aurait pu me dire qu'il y serait peut-être passé, juste histoire de me parler, mais non, on s'en fou de la gamine qui pleure sur son père et sa sœur, vrai? Vous l'aurez bien compris, sa réplique m'énerva quelque peu. Même si je ne m'attendais pas à des milliers d'excuses de sa part, j'imaginais un minimum de respect. Qu'est-ce que vous voulez, on ne peut pas avoir tout ce que l'on désire.

J'avais toujours imaginé le retour de William. Il serait venu me voir chez moi et il se serait excusé mille fois. J'avais même imaginé le pardonner, ne serait-ce qu'une fois. A croire que les rêves et la réalité ne coïncidaient pas ensemble. William était bien là, mais ça n'était que pour sa famille. Peut-être que dans le mot "famille", voyait-il aussi une femme qu'il avait amené avec lui. Si c'était le cas, je prierais pour qu'il parte de cette ville, avant que je ne le fasse moi même. Même si j'étais censée avoir tourné la page sur notre histoire, rien que le fait d'imaginer qu'il pouvait être amoureuse d'une autre me rendait malade. Peut-être étais-je trop possessive. Mais cette rupture m'était vraiment restée en travers de la gorge. Comme si l'histoire Elizabeth/William m'avait marqué à vie. La preuve, depuis qu'il était parti, je n'avais pas été fichue de garder un homme à mes côtés. Et pourtant, j'avais toujours cru que l'amour me protégerait de ma peine; quelle idiote je faisais. Maintenant que Will' allait être en ville, retrouver l'amour allait être deux fois plus difficile.

La question de William me cassa encore plus que je ne l'étais. Comment osait-il me demander ça, après toutes ses années? Si je ne travaillais pas ici, je ne me serais pas gênée pour lui lancer le café à la figure, et partir en l'insultant. Mais seulement voilà, je devais bien me tenir, car mon travail était le seul moyen pour faire rentrer de l'argent dans les caisses. Je le toisais alors, avec un regard perçant. Si j'avais eu des lames à la place des yeux, vous pouviez être sûr qu'il serait mort à l'heure qu'il était. Ma mère était un sujet délicat, et il avait osé l'aborder. M'enfin, c'était vrai qu'il ne savait pas pour ma sœur - quand bien même il l'avait été, je l'ignorais - donc il ne pouvait pas savoir ce que ma mère vivait. Mais ne pas prendre de nouvelles, et poser cette question comme ça, comme si c'était tout à fait normal.. c'était intolérable pour moi. Je le fixais toujours, quand j'osai lui faire face. « Oh et bien, je sais pas trop. Son mari s'est suicidé, et une de ses filles est morte.. Qu'est-ce que t'en penses ? » répliquais-je avec un ton accusateur. « Ah mais oui, c'est vrai. Kathryn est morte... peut-être que si tu avais pris des nouvelles, tu l'aurais su. ». Rien que d'en parler, ça me rendait malade. Ma sœur avait tout été pour moi, et sa mort m'avait totalement dévastée. Seulement, il l'ignorait. Il était bien trop occupé à assurer son avenir.

« Excusez moi mademoiselle ? » Un client assis juste à côté de William attira mon attention. Je me raclai la gorge: « Oui ? » Je le cachais bien, mais à présent je luttais contre l'envie d'envoyer tout balader et de partir d'ici. Le sujet de ma sœur était encore bien trop sensible. « Puis-je avoir un cappuccino, s'il vous plait? » « Tout de suite. » Je m'écartai du comptoir, juste après avoir jeté un regard à William. Je préparai la commande du jeune homme, tout en essayant de me calmer. Je savais pertinemment que ce n'était pas de la faute de William si Kathryn était morte, mais je lui en voulais terriblement. Comme si je ne pourrais jamais lui pardonner. J'apportai la commande du jeune homme, tout en jetant une nouvelle fois un coup d'œil à William. Je sentais que j'allais perdre mon sang froid, et vite.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 1:54

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 497140001
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & Will
La question de trop, je l'avais bel et bien posée à voix haute et je voyais non sans mal, en plus de m'en douter, qu'Elyzabeth ne faisait qu'enrager un peu plus après moi. Et quand on y réfléchie une seconde, il y à de quoi. Nous ne cessions de nous fixer, chacun meurtris par des blessures se faisant plus profondes encore à chaque fois que nous y pensions. « Oh et bien, je sais pas trop. Son mari s'est suicidé, et une de ses filles est morte.. Qu'est-ce que t'en penses ? »Me demanda t-elle avant de ne continuer en m'accusant. « Ah mais oui, c'est vrai. Kathryn est morte... peut-être que si tu avais pris des nouvelles, tu l'aurais su. ». Ces mots sortant de sa bouche furent pire qu'un électrochoc pour moi. Ce que j'en pensais ? Elle le savait pertinemment. Un nombre incalculable de fois nous avions parlé du décès de son père lorsque nous étions ensemble ainsi que de l'état de dépression de sa mère. Nombre de fois j'avais tout fait pour la consoler, lui changer les idées, lui redonner le sourire. J'avais même essayé d'en faire de même directement avec sa mère. A l'époque je proposais et organisais des petites sorties anodines avec les trois filles Peters et sa me faisait plaisir de réussir à toutes les faire sourire ne serait-ce qu'une seconde.

Kathryn était morte aujourd'hui et même si Elyzabeth n'en avait aucune preuve je le savais depuis le jour où cela c'était produit. Il y a tant de choses qu'elle ne sait pas mais que je me dois de garder pour moi. Sûrement beaucoup trop de choses. Le jour où j'ai quitté Lewis, croyez moi que c'est à reculons que je suis parti. Tout ce que je voulais à cet époque, c'était être avec elle. Mais je souhaitais également son bonheur. J'avais fini par être persuadé que mon père n'avait pas totalement tout faux. Si j'étais resté nous serions très certainement resté ensemble. Nous aurions vécus à deux ses drames familiaux, j'aurais été un peu plus là pour elle. Et puis notre relation se serait d'autant plus amplifiée. Nous serions devenus tout simplement indispensable l'un à l'autre. J'aurais travaillé après le lycée. Peut être dans ce bar, ou bien à une usine à proximité ou bien même sur des chantiers. Une vie difficile, des moyens tout juste suffisants...mais certes, nous aurions été ensemble. Seulement ce n'est pas ce que je rêvais déjà de lui offrir et surtout, je ne voulais pas être un nouvel acteur de ses blessures. Pourtant je l'avais était mais si j'avais attendu d'avantage le mal aurait été d'autant plus intense.
Combien de fois avais-je eu envie de quitter Dallas pour revenir ! Pour rentrer chez elle et courir lui dire que je ne pouvais pas vivre sans elle, qu'elle était indispensable à mon bonheur. A l'époque je mettais cela sur le dos de notre jeune âge. Mais au jour d'aujourd'hui je pense que l'amour n'a ni âge, ni frontière.Combien de fois ais-je composer son numéro de téléphone dans le but d'entendre sa voix, de lui dire que je l'aimais toujours et que je ne cesserais sans doute jamais de le faire ? Je raccrochais à chaque fois avant de n'avoir terminé le numéro. Je n'avais pas le droit d'appuyer sur sa plaie. De lui faire un peu plus mal en lui donnant un quelconque espoir.

Très probablement tout comme elle en ce moment, je bouillonnais intérieurement. « Qu'est ce que j'en penses tu te moques de moi là ? » Répondis-je alors de manière plus que sèche. Je la comprenait de réagir ainsi et dans le fond ne lui en voulais pas mais elle me faisait mal. C'était ce qu'elle voulait et elle réussissait. « Quant à Kathryn je t'interdis de me juger car j'ai été au courant dès que c'est arrivé. J'étais là Ellie. J'étais là pour toi le jour de ses funérailles. » Je m'emportais j'en disais trop. Toutes ces choses qui s'accumulaient dans ma tête, dans mon cœur étaient à deux doigts de m'étouffer. Dans ce genre de moment, je n'ai qu'une envie, envoyer en l'air tous ce qui me tombe sous la main. Je me contrôlais. Non seulement car je me trouvais dans un lieux public mais également car je n'avais pas non plus envie d'effrayer Elyzabeth qui n'avait pas besoin de ça.
Heureusement pour l'un, comme pour l'autre, un client venant de s'installer non loin de moi au comptoir l'interpella et lui commanda un cappuccino. Après un dernier regard vers moi elle s'ordonna et s'éloigna donc un temps soit peu de moi, mettant temporairement fin à notre discution. Une discution qui semblait mal tourner. Peut être était-il arrivé pour moi le moment de sortir d'ici. Fermer la porte derrière ces retrouvailles dont j'avais tellement rêvé. Évidemment, dans mes rêves tout était différent.

Au lieu de ne partir je terminais d'une traite mon breuvage et tentais tant bien que mal de prendre sur moi. Une main passant dans mes cheveux, je fixais le sol par dessus le comptoir. Le regard dans le vide, j'essayais de ne plus penser à tous ce qui nous bouffais tous les deux depuis trop longtemps. Impossible. Relevant légèrement la tête je me rendis compte que Elyzabeth, tout en s'affairant auprès de son client, me jetait de temps à autre de discret regards approbateurs. J'étais là, assis sur ce tabouret à la regarder faire, hésitant encore à quitter les lieux. Me défiler encore une fois ? Je ne pense pas que cela aurait été une bonne idée.
Je me mis à fouiller les poches de ma veste à la recherche de quelques pièces. Ayant mis la mains dessus j'en ressortis plusieurs et abandonna un peu plus que le compte sur le bout de papier que m'avais sorti Elyzabeth un peu plus tôt.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 3:01

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

La réponse de William me fit comme l'effet d'une balle dans la tête. Alors il le savait? Il était au courant pour ma sœur, depuis tout ce temps? Heureusement qu'un client m'interpella juste après cet aveu, parce que je crois que j'aurais explosé sinon. Je bouillonnais, tout en servant l'homme qui m'avait commandé un cappuccino, mais faire une scène ici n'était pas très approprié. Je jetai des coups d'œil au jeune Richardson tout en imaginant tout ce que je voulais lui dire. Je partis alors voir ma collègue, et je lui avouai que j'avais besoin d'une pause. 10 minutes. Voilà ce que j'allais lui consacrer. Je retirai mon petit tablier, et sortis de derrière le comptoir pour aller m'assoir sur le tabouret juste à côté de William. Je remarquai qu'il venait de payer le café que je lui avais préparé. S'il avait envie de partir, il allait devoir attendre encore un moment. Je repris alors la conversation, comme si elle ne s'était pas arrêtée, cependant, j'essayais de ne pas hausser le ton « Tu dis avoir été là pour moi ? » J'attendis quelques secondes, en le fixant, pour repartir dans mes accusations: « Alors où t'étais dis moi ? Quand je pleurais, est-ce que t'es venu me voir ? Est-ce que t'as essayé de me réconforter ? ». Je bouillonnais à un tel point que mon souffle commençait à se saccader. Si je me mettais à pleurer, j'allais lui montrer que j'étais faible. Je me devais de rester de marbre. « Tu le sais depuis tout ce temps, et tu n'as même pas pris la peine de m'appeler au moins une fois ? »

La venue de William avait le mérite d'être qualifiée de bouleversante. Moi qui ignorait totalement qu'il était là ce jour. Le jour où j'avais commencé à sombrer, à réaliser qu'une partie de moi était morte. Je le blâmais de ne pas avoir été là pour moi, mais le fait qu'il soit venu me touchait tout de même. Bien évidemment, je n'allais pas lui faire le plaisir de lui avouer. D'ailleurs, comment l'avait-il su ? Et est-ce qu'il était venu souvent à Lewis, sans que je le sache ? Je lui en voulais de ne pas m'avoir dit qu'il était venu, alors que moi je souffrais de son départ depuis le début. Il semblait s'en moquer totalement, comme si c'était un évènement parmi tant d'autres.
Mon regard était à présent vide. Parler de ma sœur et de William me détruisait. J'avais qu'une envie, c'était de hurler. Ces deux sujets étaient les plus tabou chez moi, et quand je les abordais, je frisais toujours l'hystérie. Même avec ma mère, nous n'en parlions pas. Elle savait pertinemment que le décès de ma sœur avait été un terrible choc pour moi. Mais ce qu'elle savait encore mieux, c'est la façon dont j'avais souffert quand mon petit-ami m'avait abandonné, alors que je ne voyais que par lui. Ma mère aussi l'adorait. Elle savait très bien que c'était un bon garçon et qu'il était bien plus généreux que la plupart des habitants de Lewis. Et son départ l'avait quelque peu étonné, car elle était persuadée que ce garçon était fou de moi. Apparemment, elle s'était trompée sur toute la ligne.

« Comment tu peux venir ici, et me dire des choses pareilles ? » Je m'étais un peu calmée, essayant de prendre sur moi. Après tout, il fallait que j'aille de l'avant, et oublier cette vie minable que j'avais. Plus facile qu'à dire qu'à faire vous aller me dire, mais qui ne tente rien n'a rien. Je regardais William avec un regard dévasté et interrogateur. Déjà que le revoir me faisait incroyablement mal, il fallait qu'il me fasse des aveux de ce type. J'aurais préféré crever que de les entendre. En tout cas, j'étais sûre que ça faisait moins mal.

Je pensais déjà au soir de cette journée. J'allais sûrement rendre une nouvelle fois visite à ma mère, et lui dire que j'avais revu William. Après j'allais sûrement broyer du noir dans mon coin ou alors pleurer sur mon sort; comme d'habitude. J'étais qu'une pleurnicharde, et ça me mettait hors de moi. Si seulement je pouvais être forte, au moins une fois dans ma vie. Même quand j'étais avec William, je ne dépendais que de lui, et me reposais tout le temps sur son épaule quand j'étais triste. C'est ainsi pourquoi je luttais au moins devant lui. Je voulais essayer de lui faire croire que j'avais changé. Mais apparemment, mon regard me trompait. Je détournai alors mon regard du sien, en regardant les autres clients du café tout en essayant de me reprendre.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 6:09

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 497140001
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & Will
Elyzabeth venait à peine de servir son client, qu'après un dernier coup d'œil en ma direction, elle alla voir sa collègue. Je les virent échanger quelques mots avant qu'Ellie ne revienne vers moi tout en retirant son tablier. Elle passa de l'autre côté du comptoir et pris place à mes côtés. Je saisis qu'elle venait de négocier une pause dans le but apparent de continuer ce que nous avions commencé. J'avais l'impression que tout ce que nous faisions justement, c'était nous déchirer un peu plus. Comme si cela était nécessaire. Ne souffrons-nous pas assez chacun de nôtre côté pour en rajouter ainsi d'avantage ? C'est un fait, bien souvent les gens vont vers les problèmes, ils cherchent eux mêmes à pousser bien au delà de leur limite, ils cherchent les complications. Dans quel but ? Échapper à une certaine routine, une vie trop fade ? Je ne sais pas. Toujours est-il que je me passerais bien de cet instant en ce qui me concerne. Je me passerais volontiers de ce regard emplie de reproche, d'amertume et de tristesse que je pouvais aisément lire sur la visage habituellement si doux de Elyzabeth. Mais en même temps, je suis forcé d'avouer que la revoir me procure un certain bien.

A peine assise elle repris le cours de notre conversation, comme si cette dernière n'avait jamais cessée. Elle demanda tout un tas de choses sous entendant surtout des reproches. Reproches amplement mérités. Je ne pouvais pas l'en blâmer. Même si pour elle ce n'était absolument pas le cas, j'étais bel et bien là pour elle ce jour là. La connaissant, je savais qu'une partie d'elle même l'avait sans doute quittée avec sa cadette. Je savais qu'elle souffrait intensément. « J'étais bien là pourtant Ellie. » Lui avouais-je à nouveau mais cette fois-ci avec un ton beaucoup plus calme. Plus posé. « Je me suis dit que ta souffrance était suffisante. Tu n'avais pas besoin de me voir et me revoir partir. Te quitter une seconde fois. » Je me rendais bien compte qu'elle était à deux doigts de fondre en larmes. Je m'en voulais d'être la cause de l'état dans lequel j'étais en train de la mettre actuellement. Moi qui m'était promis que tout ça était pour son bien, qu'ainsi elle ne souffrirait pas ou plus. J'étais sans lui vouloir entrain de remuer le couteau dans sa plaie encore béante. « C'est pareil pour ce qui est de t'appeler. Honnêtement sa t'aurais fait quoi si je l'avais fait ? Si, fréquemment je t'avais appelé ? N'aurais-tu pas été un peu plus meurtri ? Tu sais, je voulais que tu tournes la page. Que tu sois heureuse, sans que je ne vienne entraver ta vie. » Ces paroles étaient tellement véritables. La main de la jeune Peters posée à proximité de la mienne, me donnais l'envie ne serait-ce que de la frôler. J'en crevais d'envie mais ne le ferais pas. J'aurais voulu la prendre dans mes bras. La serrer et lui dire qu'elle pouvais se laisser aller, que j'étais là. Comme autrefois. Seulement aujourd'hui se trouve loin d'être comme hier.

« Comment tu peux venir ici, et me dire des choses pareilles ? » me lança Elyzabeth tout en me dévisageant d'un air plus qu'interrogateur. Je n'avais pas la moindre idées de ce que j'étais censé lui répondre. Je n'avais rien prévu de tout cela. Et puis comme je le lui avais dit, je n'étais même pas au courant qu'elle travaillait dans cet établissement. Comme je l'avais déjà fait ces derniers jours, je me demandais si je serais revenue à Lewis si ma mère n'était pas malade. Sans doute pas dans l'immédiat mais je reste persuadé qu'un jour où l'autre je l'aurais fait. J'avais trop besoin de la revoir, elle. Même si nous aurions refait nos vies chacun de nôtre côté. « Je n'avais ni prévu de te revoir, ni te dire tout ça. Tu vois, j'ai bien fait de me tenir à l'écart jusqu'à présent. Tu vois dans quel état je te met. » Sans être présomptueux, je m'en rendais bien compte en effet. Je n'avais décidément qu'un effet dévastateur sur elle et je détestais cruellement cela. Elle avait raison. D'accord, j'étais loin d'imaginer la trouver ici, mais je n'avais pas le droit de lui sortir tout ça. Comme ça. Nous avions tant de choses à nous dire, pour ne finalement pas dire grand chose en fin de compte. Tout tourné autour du passé, de cette rancune qu'elle avait du créer autour de moi. Tout ce que j'espérais c'est qu'elle avait un minimum réussi à la tourner cette page. Pour elle.

Comme un peu gênée de sa faiblesse éventuelle, Ellie détourna son regard du mien pour l'abandonner sur les quelques clients encore présents, me tournant ainsi la tête. Mes yeux ne la quittèrent pas pour autant. Ils se retrouvaient de ce fait, à errer le long de son cou dénudé puisqu'elle avait attaché ses cheveux en un queue de cheval. Je ne devrais pas l'observer ainsi. Déposer mon regard sur sa peau. Sur elle, en continuité comme je le faisais. Furieux contre moi même de la faire souffrir à nouveau, et de la voir tenter de me le dissimuler, j'osais un premier contact sans m'en rendre véritablement compte. Moi je rêvais de poser ma main sur son cou, de toucher sa peau parfaite et de l'attirer vers moi, la forçant ainsi à me regarder à nouveau. Au lieu de ça, je déposais seulement une main sur son épaule. Je cru la sentir sursauter à ce contact. Je voulais lui montrer que j'étais là en ce moment. Lui faire comprendre qu'elle n'avait pas besoin de se cacher.
Je ne laissais ma main qu'une seconde à peine avant de la retirer.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 8:41

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

Les répliques de William me laissèrent une nouvelle fois de marbre. Je ne savais pas si je devais prendre ses explications en bien ou en mal. Il me disait ne pas avoir voulu me rendre visite ce fameux jour afin de ne pas me blesser. D'un côté, il avait raison. Si je l'avais vu ce jour-là, j'aurais souhaité qu'il reste le plus longtemps possible à mes côtés. Je l'aurais même imploré de rester; en vain. D'un autre côté, sa présence ne m'aurait pas fait de mal. Je lui en aurais été d'ailleurs très reconnaissante d'être venu pour me soutenir. J'étais alors partagée. Mais je voyais bien que ce qu'il m'avouais partait d'un bon sentiment. Je le connaissais assez bien, pour déceler s'il mentait ou pas. Et comme William était quelqu'un d'honnête, la conclusion était évidente. Cependant, je n'arrivais pas à me faire à ses explications. Pour moi, rien ne pardonnait le fait qu'il m'ait laissé seule affronter la maladie de ma sœur; même si en vrai, ma mère était avec moi.
Les raisons pour lesquelles il ne m'avait pas appelé m'interpellèrent tout autant. Il y avait du vrai dans ce qu'il disait, je me devais de l'avouer. Mais d'un autre côté... « Mais William, justement, c'est toi qui me rendait heureuse. Avoir de tes nouvelles était tout ce que je désirais le plus; même si après je devais souffrir de la distance. Au moins, j'aurais su que tu ne m'oubliais pas. » Je repris mon souffle, essayant de garder mon calme. « Mais non, même pas un coup de fil, en quatre ans. » dis-je, avec un ton un peu trop dépité à mon goût. J'étais assez bornée, mais William devais avoi l'habitude depuis le temps, non? En quatre ans, on oublie pas le caractère de quelqu'un. En tout cas, moi je n'avais rien oublié de lui.

« Je n'avais ni prévu de te revoir, ni te dire tout ça. Tu vois, j'ai bien fait de me tenir à l'écart jusqu'à présent. Tu vois dans quel état je te met. » Après cette réplique, je détournais mon regard. Calme toi, calme toi, calme toi; que je me répétais sans cesse. Comment pouvait-il savoir comment j'aurais réagit en le voyant plus tôt ? Même moi je l'ignorais. J'avais tellement espéré des nouvelles, toutes ses années, que le revoir m'avait paru impossible. J'imagine qu'en fait, j'aurais réagit comme en ce moment, avec des tons accusateurs et des reproches. Alors que je cherchais une réponse adéquate, ou même une autre question, la main de William vint à se poser sur mon épaule. Surprise, je détournai immédiatement mon regard des autres clients pour le poser sur mon épaule. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce geste inattendu, tout en regardant William. Son geste me toucha très particulièrement, comme s'il effaçait pendant quelques secondes mon désespoir. A travers ce geste, je pouvais voir son soutient. Et ça m'aidait beaucoup.

Je me résignai alors à lui sourire. Le premier sourire que je lui adressai depuis le début. Bon d'accord, il n'était pas extraordinaire et était quelque peu hésitant mais c'était un début, non? Je ne pouvais pas lui en vouloir éternellement. De plus, je me faisais encore plus de mal en essayant de le maudire, sachant pertinemment que c'était une personne des plus importantes pour moi; même s'il était partit quatre ans plus tôt. Gênée, je détournai mon regard à nouveau. Sourire était un bon début, mais je ne comptais pas non plus faire la jolie fleur en un claquement de doigts. Il me fallait du temps pour que je me fasse à l'idée que William était revenu à Lewis; pour de bon j'espérais. Même si je l'incendiais depuis quelques minutes déjà, j'étais contente de son retour. C'était comme si toutes les personnes que j'avais aimé ne m'avait pas abandonné pour de bon. Mon père et ma sœur étaient déjà de trop; alors William en plus, c'en était insupportable. J'étais consciente qu'il n'était pas revenu pour moi, mais je savais que j'allais le revoir. Je l'espérais.

« Ça fait quand même du bien de te revoir » me résignais-je à avouer, avec un ton neutre, même si je risquais peut-être un sermon de sa part. Tout au long de ma vie, j'avais beau essayé d'en vouloir à quelqu'un, je pardonnais quand même au final. Attention, je ne dis que je pardonnais à William, mais il en était fort probable, au fil des semaines. S'il comptait me revoir déjà. Savoir comment ça s'était passé à Dallas, s'il avait une fiancé, s'il avait réussit ses études. Toutes ses questions, j'allais en avoir la réponse si je lui pardonnais. Et j'avoue que l'envie me brûlait.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMar 22 Fév - 23:06

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 497140001
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & Will
Les premières paroles d'Elyzabeth me firent du bien et du mal en même temps. Totalement contradictoire je vous l'accorde, mais pourtant véritable. L'avoir un jour rendu heureuse me rendait également heureux mais qu'elle pense un seul instant que j'ai étais capable de l'oublier ne serait-ce qu'un instant me rendais furieux. Contre elle. Contre moi. Mais après tout, elle avait toutes les raisons du monde de le croire. « Nous étions si jeunes. Tu n'allais tout de même pas m'attendre durant quatre ans. Je ne voulais pas que tu mettes ta vie en suspend pour moi. » Il est certain que de savoir qu'elle aurait mis sa vie un peu de côté seulement dans le but premier de m'attendre, m'aurais été insupportable à endurer durant ces quatre dernières années. Ce n'était absolument pas ce que je souhaitais pour elle.

Ma main posée sur son épaule eu comme effet de la faire se retourner vers moi. Elle commença par observer cette main, d'un regard surpris, interrogateur. Et puis ses yeux croisèrent à nouveau les miens. Je pouvais me rendre compte que son visage s'était légèrement détendu. Moi qui avait peur de sa réaction, quant à ce geste envers elle, il s'avérait qu'il semblait avoir eu l'effet désiré. Pour la première fois depuis qu'elle était devant moi, elle se risqua même à un discret sourire. Discret et sans doute hésitant peut être, mais réellement présent. Ce sourire que je n'avais pas vu depuis tellement longtemps. Moi qui aimais tant l'entendre rire aux éclats, les dernières fois où je l'avais vu, elle était loin de le faire. Bien au contraire. Néanmoins, ce moment fut de courte durée puisqu'elle détourna déjà son regard du mien. Je ne pouvais que la comprendre. Elle avait baissé les armes un instant. A mes yeux ce léger sourire restait une victoire. Pour la première fois, j'avais réussi à la faire un temps soit peu sourire.

« Ça fait quand même du bien de te revoir » m'avoua alors Elyzabeth, tout en relevant son regard vers le mien. Voilà ce que je craignais. Si j'en avais encore eu la force j'aurais répliqué que je ne voulais pas. Qu'il ne fallait pas que le fait de me voir lui procure ce bien être. Mais j'étais lasse, et surtout épuisé émotionnellement. Les situations étaient aujourd'hui quelque peu échangées. C'était à mon tour de vivre une crise familiale si l'on peut nommer cela ainsi. C'était moi qui avait besoin de réconfort, de penser à autre chose, de cesser de ruminer sans cesse tous ce qui m'angoissais. J'avais profondément besoin d'elle et ce, sans forcément que notre relation devienne similaire à celle que nous avons put entretenir par le passé. Sa seule présence me faisait du bien. Nous y voilà. Après tout, ce n'était que purement réciproque. La revoir me faisait un bien fou. « Voilà en partie ce que je ne voulais pas Ellie. » Lui avouais-je tout de même un air penot sur le visage. « Mais je suis forcé d'avouer que sa me fait du bien aussi de te revoir. Surtout te revoir sourire. » Ne pus-je m'empêcher d'ajouter. Tandis que quelques secondes plus tôt, je me sentais mal, à deux doigts de craquer face à tous cela, Elyzabeth venait de réussir à m'arracher un sourire à mon tour.

Je crois que j'aurais put rester des heures à contempler chaque infime parcelle de son visage, de son cou. Je les contemplais comme si je ne l'avais pas fait depuis infiniment de temps, même si en même temps c'était un peu le cas. Comme si je voulais vérifier qu'elles étaient similaires à chacun de mes souvenirs, à chacun de mes rêves.
En restant vivre à Lewis, j'avais pleinement conscience que nous allions forcément être confrontés à nous revoir tous les deux. C'était de toute manière ce dont j'avais envie. J'avais malgré moi, la prétention de croire qu'un jour elle finirait peut être par me pardonner et que nous finirons par devenir amis. C'est tout ce que j'espérais. Je n'avais pas le droit de m'attendre à plus que ça, et de toute façon, je ne sais pas ce dont j'ai envie pour dire vrai. N'allait pas imaginer que je ne l'aime plus, non, mes sentiments seront toujours présent pour Elyzabeth. Seulement je l'ai tellement faite souffrir par le passé, que je m'interdit de risquer de recommencer. De toute manière, il n'y à pas lieu de penser à tous cela. Nous sommes loin d'en être là. Après tout, nous venons à peine de nous retrouver. Retrouver est d'ailleurs un bien grand mot je trouve.
« Je t'ai fait du mal, j'en ai pleinement conscience mais...nous pourrions peut être nous revoir quand tu en auras le temps. Je pense que nous avons des choses à nous dire.» Des choses à nous dire, nous en avions en effet, et nous avions besoin de mutuellement nous parler, l'un comme l'autre. J'étais en train de me rendre compte, que je poussais peut être un peu trop loin pour une première fois. Pourtant c'est ce que je désirais sincèrement. Pensant que je précipitais donc un peu trop les choses je revenais en quelque sorte sur mes précédentes paroles. « Bien entendu, je ne veux pas non plus empiéter sur ta vie. Et puis, nous avons le temps. » Ces mots dessinèrent alors un nouveau sourire sur mes lèvres. En effet, si de son côté elle n'avait pas l'intention de partir de Lewis, nous avions cette fois tout le temps du monde. Et rien que d'y penser, cela me faisait plaisir.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMer 23 Fév - 0:57

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

« Nous étions si jeunes. Tu n'allais tout de même pas m'attendre durant quatre ans. Je ne voulais pas que tu mettes ta vie en suspend pour moi. » Voilà ce que William m'avait répondu après lui avoir dit que j'avais besoin qu'il me rende heureuse en me donnant des nouvelles. C'est vrai que je n'aurais pas été capable d'attendre, je pense. C'était pas tant le fait de devoir faire une croix sur les autres relations qui m'aurait gêné, mais surtout l'attente. J'étais une fille assez patiente; mais il y avait des limites. « Un coup de fil de temps en temps n'aurait tué personne. » avouais-je, sans m'étaler sur le sujet. Je pense qu'il avait bien compris que son absence m'avait affecté et que le coup du silence radio était mal passé. Mais ce qui est fait est fait; nous ne pouvions pas retourner en arrière. Tout ce qu'il nous restait à faire, c'était aller de l'avant.

J'avouais finalement que le voir me faisait plaisir, même si quelques minutes plutôt j'étais à deux doigts de l'expulser du café. Dire des choses pareilles était déjà un grand pas pour moi; vu comment je m'étais efforcée d'en vouloir à William ces quatre années dernières. Mais je ne regrettais pas mes paroles, au moins ça démontrait que j'arrivais toujours à prendre sur moi, et que je n'étais pas encore totalement perdue. C'est alors que William avoua que c'est ce qu'il ne voulait pas entendre; mais qu'en réalité, lui aussi était heureux de me voir. Retournement de situation, une nouvelle fois. A croire que nous nous étions pas expliqués sèchement, deux minutes plus tôt. C'était comme si c'était impossible pour nous de nous quereller. Face à cette réponse, je le regardais plus intensément, fixant le vert de ses yeux. J'avais besoin de ne rien dire, il devinait bien - pour certain - que ça me faisait plaisir.

Quand William me confia qu'il serait peut-être pas si mal de se voir un de ces jours pour discuter du temps perdu, je baissai une nouvelle fois les yeux. Le voulais-je? Est-ce que je voulais vraiment rattraper ce temps perdu? L'évidence dirait que oui. Même si je lui en avais voulu, William restait une personne chère; et savoir ce qu'il avait vécu ces quatre années dernières m'intéressait. Pourtant, quelque chose bloquait. Et si jamais nous devenions une nouvelle fois des amis? Je me rappelais très bien de la complicité que nous avions avant de sortir ensemble au lycée. J'avais bien envie de revoir William, mais si jamais nous devenions de très bons complices une nouvelle fois, je ne savais pas si j'allais pouvoir le supporter. C'était pas que j'étais incapable de supporter sa présence, loin de là; mais plutôt que je ne savais pas où ça allait me mener. Sans mentir, William n'était jamais sortit de ma tête, et passer du temps avec lui, m'effrayait dans l'idée qu'après, j'allais sûrement devenir dépendante de lui; une nouvelle fois. Et ça, je m'étais jurée que c'était fini. Non pas parce qu'il m'avait laissé tomber et que c'était difficile d'oublier, mais plutôt pour mon propre bien. Pour ma propre santé mentale.

Cependant, la deuxième phrase de William me fit réfléchir. Je savais que lui reparler de tout et de rien allait être bien difficile; mais quand bien même, il était revenu. Comment pourrais-je refuser de le voir, alors qu'il habitait dans la même ville que moi ? « Aujourd'hui, le temps est compté; mais oui, si tu le souhaites on peut se revoir dans la semaine. » répliquais-je d'un ton calme. « Je suppose qu'on a effectivement des tas de choses à se dire. » ajoutais-je innocemment. Je sentais déjà que la fin de ma pause arrivait, voyant ma collègue me jeter des milliers de coups d'œil, tout en surveillant sa montre. C'est pas comme si le coffee shop était rempli non plus; mais je doutais que ça l'énerve que je parle à quelqu'un, pendant qu'elle, elle servait les clients toute seule. Pourtant, j'étais sûre que si je lui avais dit qui était l'homme en question en face de moi, elle m'aurait laissé plus de dix minutes. Mais étaler ma vie à une fille qui m'était indifférente ne me disait pas grand chose.
Regardant ma montre, je soupirai. « Il ne nous reste que deux minutes. » dis-je, tout en relevant mon regard vers William. Je n'allais pas bousiller mon temps restant à compter les secondes. C'est pourquoi je partis sur un autre sujet, totalement différent; histoire de combler les blancs. « Sinon, comment vont tes parents ? » demandais-je d'un ton intéressée. « J'ai vu ton père de loin il n'y a pas longtemps, mais ça fait un bon bout de temps que je ne leur ai pas adressé la parole. » En effet, depuis que William m'avait "abandonné", je n'avais presque pas parlé à ses parents; ne voulant pas m'affliger plus de blessures que je n'avais déjà. Mais comme William avait pris des nouvelles de ma mère - avec moi partant au quart de tour - c'était à moi de demander des nouvelles.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMer 23 Fév - 2:28

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM 497140001
« ... troubles images issues du temps... vague voyage au grès d'avant...»
(c) J. J. Goldman & Will
Je devais m'avouer vaincu. Elle avait raison à propos des coups de fils. J'avais beau rester sur ma position, têtu comme je l'étais, à penser que cela ne lui avait été que bénéfique, elle était parvenu à semer le doute en moi. Il est vrai que j'aurais put l'appeler. Ne serait-ce que pour lui montrer que je pensais encore à elle et que quoi qu'il se soit produit lors de mon départ, j'avais bel et bien besoin de prendre de ses nouvelles. Après tout, ce que j'avais oublié durant ces quatre années, c'est qu'avant d'être un couple, nous étions complices. Nous étions amis. Et en tant qu'ami, et non en tant qu'ex petit ami, j'aurais dû l'appeler. Mais le mal était fait. Impossible de revenir en arrière, et inutile de se torturer d'avantage avec cela. Au jour d'aujourd'hui, nous pouvions enfin dire que cela était derrière nous. Tout du moins pour ce qui s'agissait de la distance et de la prise de nouvelles.

Face à mes paroles, un silence s'inflitra entre nous. Mais ce dernier était loin d'être pesant, bien au contraire. Elyzabeth fixait mon regard d'une manière déjà différent qu'il y à quelques minutes, quelques secondes à peine. Quant à moi, je baignais inlassablement dans ses yeux, bien trop heureux de les retrouver pour les quitter un instant. C'est tout de même dingue comme les choses peuvent changer, les sentiments être modifiés en si peu de temps. Quand nous avons commencé à parler aujourd'hui, nous étions à deux doigts de nous dire les pires horreurs possible, à deux doigts d'éclater et de partir dans une certaine fureur. Et à présent, on s'observait mutuellement. Silencieusement. Savourant ce moment où pour la première fois depuis bien longtemps, nous étions "bien" tous les deux. Ensemble.
Malgré tout cela, je sentais bien son hésitation quand je lui proposais de nous revoir incessamment sous peu. Surtout lorsqu'elle baissa encore une fois les yeux. Moi même j'avais hésité à le lui en faire part, à lui proposer cela, alors quoi de plus normale que cette réaction de sa part ? Le silence entre nous, pris alors une dimension différente. Je voyais bien, et le devinais sans mal, qu'elle réfléchissait. Un tas de choses devaient se bousculer dans sa tête. Il faut avouer que tout cela fait beaucoup d'un coup. Je suis bien d'accord.

Sur un ton des plus clame et neutre à la fois, elle se décida à répondre qu'aujourd'hui le temps était compté dans la mesure où elle travaillait. Cependant, elle acceptait que l'on se revoit dans la semaine, affirmant que nous avions un tas de choses à nous dire.
Je la voyais jeter des coups d'œil dans la pièce. Je devinais qu'ils s'adressaient à sa collègue. Je n'avais absolument aucune idée du temps depuis lequel nous étions en train de parler. Quelques minutes seulement. Des minutes passées aussi vite que des secondes. Elyzabeth était sur son lieu de travail, et elle était simplement en pause. J'étais en train de monopoliser son peu de temps libre et je risquais de lui attirer des ennuis si je la faisais empiéter sur ce temps. « Il ne nous reste que deux minutes. » soupira t-elle après un regard sur sa montre. Toujours aussi silencieusement je me contentais de hocher la tête, sans pouvoir m'empêcher d'afficher une discrète déception. Seulement deux minutes ? Comment pouvais-je résigner sur ce laps de temps alors que je ne l'avais pas vu depuis deux ans. Que je ne lui avait pas parlé depuis quatre ans ? La gourmandise. J'étais trop friand de ces moments avec elle et j'étais à la fois heureux et déçu que cela n'ai pas changé. Déçu car un garçon, normalement constitué, aurait été capable de tourner la page, de passer à autre. Voir d'autre filles et finir par concevoir une nouvelle relation sérieuse avec une autre. J'en avais était incapable jusque là. Chaque fille avec laquelle j'avais bien put fricoter ne m'intéressait guère, pour ne pas dire, pas du tout. Je n'avais que mon premier et à ce jour, mon unique amour en tête. Il n'y à bien qu'à ses côtés que les minutes s'écoulent à une vitesse aussi folle.

Relevant la tête vers moi, me poussant à faire de même elle me demanda des nouvelles de mes parents, m'expliquant qu'elle avait aperçu mon père il y a peu mais que, depuis bien longtemps, elle ne leur avait pas parlé. Je ne pouvais que la comprendre. Il n'y avait rien d'évident là-dedans. Surtout compte tenue du comportement de mon père envers elle. Je l'ai toujours trouvé exécrable. Je n'ai jamais vraiment su pourquoi il ne l'avais jamais vraiment aimé. Outre le fait que notre relation prenait une ampleur des plus importante, il n'avait vraiment aucun raison. Elle était si adorable et prenait tellement soin de sa tenue en la présence de mes parents. Cela avait d'ailleurs le don de me faire rire à l'époque. Tous ces efforts qu'elle déployait pour leur plaire au mieux. Et lui, tout ce qu'il voulait c'est que je m'éloigne d'elle. Il avait d'ailleurs gagné. Comme bien souvent.
A cette question je souris, me rappelant sa réaction lorsque je lui avais demandé des nouvelles de sa mère. D'ailleurs je n'avais eu aucune réponse. Mais je ne pense pas que lui retourner la question soit une très bonne idée. Autant y revenir une autre fois. Quant à mes propres parents et bien, je ne savais que lui répondre. D'un côté je n'avais pas envie de lui mentir mais d'un autre je n'avais pas envie de déjà lui apprendre la maladie de ma mère. Quittant mon sourire en y repensant je me décidais à lui répondre en étant le plus franc possible « Oh et bien disons que mon père, reste mon père. Et ma mère est un peu fatiguée en ce moment.» Je ne m'attardais pas sur le sujet. Elle devais bien le sentir. Comme pour m'en excuser ou évincer ce sujet devenu délicat à mes yeux, je rajoutais « Je ne voudrais pas monopoliser la totalité de ta pause. Et puis elle doit s'approcher de la fin.»

Je me relevais du tabouret sur lequel j'étais assis depuis le départ, dépassant ainsi à présent Elyzabeth, resté installée au comptoir. « Nous aurons de toute façon l'occasion de mieux se parler très vite. » lui rappelais-je tout en faisant glisser mon ticket et les quelques pièces déposées dessus vers sa main posée sur le comptoir. Ma propre main frôla une fraction de seconde la sienne. Une fraction de seconde suffisante pour me faire frissonner. La regardant une dernière fois avant de ne me diriger vers la porte, je lui lançais un sourire aux lèvres. « Je t'appel. »
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Invité

Invité




C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitimeMer 23 Fév - 6:09

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Tumblr_lfyc03gil11qbnoiso1_500
(c) tumblr

Dire que vingt minutes plus tôt, je maudissais encore William de ne pas m'avoir donné de nouvelles, et de m'avoir laissé toute seule face à la maladie de ma sœur. Je n'aurais jamais imaginé qu'il allait débarquer au café et que nous allions nous expliquer. Je n'aurais jamais imaginé qu'il était venu à l'enterrement de ma sœur; j'étais d'ailleurs persuadée qu'il n'en savait rien du tout. On s'était tous les deux presque querellé, mais au final, ça s'était calmé. Bon, il ne fallait pas pousser non plus; nous n'étions pas redevenus comme avant - et même loin de là - mais nous nous étions plus ou moins expliqué. Chacun avait dit ce qu'il avait sur le cœur concernant cette absence de nouvelles, sans pour autant sortir les griffes. Même si à un instant, j'en avait été bien proche.
A présent nous étions tous les deux en train de se fixer, comme si ce regard signifiait une sorte de réconciliation. J'étais encore loin d'oublier cet épisode, mais j'étais d'accord pour essayer de le mettre derrière moi. Après tout, je n'allais pas m'arrêter sur un épisode vieux de quatre ans... et je savais ô combien j'avais besoin de me confier à William. En effet, j'avais bien des amis à Lewis, comme Ez' par exemple. Mais depuis que je l'avais délaissé, notre relation était quelque peu tendues. Alors pour lui parler de mes malheurs, il fallait marcher sur des œufs. Avec William, je savais que je pourrais parler de tout - ou presque -.

Je demandai alors des nouvelles de sa famille. Je n'en avais pas eu depuis des lustres. Je me rappelais pourtant d'être venu chez les parents de William des tonnes de fois. A chaque fois, je m'efforçais de faire attention à mon apparence, ainsi qu'à ce que je disais, histoire de rendre William fier. Je me rappelle de la douceur dans la voix de sa mère, que j'avais toujours grandement apprécié. Contrairement à son père, avec qui je ne parlais que très peu. Je l'ignorai pourquoi d'ailleurs, peut-être n'aimait-il pas avoir des invités. Ou alors c'était tout simplement moi qu'il n'aimait pas. Quoi qu'il en soit, William me répondit que son père, restait le même mais que sa mère, elle, était fatiguée. Je vis bien qu'il ne me disait pas tout, vu la façon dont il s'est pressé à me die par la suite qu'il ne voulait pas monopoliser ma pause. Enfin, il disait ça, mais elle touchait presque à sa fin; et ça ne m'avait pas dérangé non plus de lui parler durant ma pause. Au contraire d'ailleurs.

William semblait vouloir se hâter à partir, car il se leva subitement du tabouret où il était assis, tout en me disant qu'on allait se parler très bientôt. Une nouvelle fois, j'esquissai un sourire, sans pour autant le faire durer. Il me donna l'argent du café qu'il venait de boire, tout en rapprochant sa main de la mienne. Je ne pu m'empêcher de la regarder s'approcher dangereusement pour enfin frôler la mienne. C'était notre deuxième vrai contact depuis quatre ans, et je peux vous avouer que cela me faisait un bien fou. Pourquoi tout ce qui venait de William me procurait de tels ressentis? C'était comme si notre relation allait reprendre au même point qu'on l'avait laissé - à quelques détails près soit disant passant.

William me sourit à son tour en me disant qu'il allait m'appeler juste avant de prendre la porte. « A bientôt alors. » arrivais-je à glisser avant qu'il ne parte. M'appeler. Voilà quatre ans que j'attendais qu'il fasse ça, et il allait enfin le faire. Du moins, j'espérais. Si c'était une manière polie de dire "je ne sais pas quand on se verra, mais pas tout de suite", ça n'allait pas du tout le faire. Mais j'avais confiance en William; il ne m'aurait jamais fait croire des choses pareilles. Soufflant un bon coup, je ramassai les pièces que William avait laissé sur le comptoir, et me dirigeai vers la caisse. J'y déposais les pièce et la refermai. Je repris ensuite mon tablier, et me dirigeai vers un autre client qui désirait passer commande. Et toute la journée, j'avais pensé à William.
Revenir en haut Aller en bas

Bienvenue à Lewis
Contenu sponsorisé





C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Empty
MessageSujet: Re: C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM   C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

C'est maintenant le temps des retrouvailles ϟ WILLIAM

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Des retrouvailles plutôt sympathiques | Elijah
» William - On est tous l'étranger de quelqu'un
» Louisa ★ « Je rêve de prendre un flingue et de gueuler : ET MAINTENANT CA VA CHIER ! »
» Retrouvailles mouvementées ( June )
» Sujet Commun - Le bal des Retrouvailles
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Même les plus forts ont besoin de douceur :: ღ LA POUBELLE DERRIERE LA MAISON :: BIBLIOTHEQUE DES RP-
Créer un forum | ©phpBB | Forum gratuit d'entraide | Signaler un abus | Forum gratuit