Clope du matin. La meilleure de la journée. Dring, dring, dring. Il était encore en retard, mon insomnie des derniers jours faisait que le réveil n'était pas utile. Je ne dormais pas, je pensais à elle. J'avais dû la quitter pour venir vivre à Lewis. Une larme, une bouffée de cigarette, un mutilation du bras pour éteindre la dite cigarette, un cri, une marque rouge sur la bras parmi d'autres. Tout ça me turlupinait. Je voyais la boîte de médicament, me défiant, elle me disait prend moi et meurt enfin pour voir, juste pour voir. Pas ce-matin. Le ciel était gris, il pleuvait, le doux requiem de la pluie battante contre l'embrasure de ma fenêtre ouverte, une goutte se frayant un chemin au travers de mes larmes. Deuxième clope du matin. Pour passer le temps avant de prendre un café. On était, dimanche, il était cinq heures du matin, j'étais déjà debout. Comme tous les jours cette semaine. Je regardais mon ectasy, ça m'aidait pas dormir cette came ! J'en prenais régulièrement, pour mieux tenir. Avec un peu de weed s'était vraiment niquel. Mon teint dans le miroir était cadavérique, mes yeux bleus se noyaient dans le violet de mes cernes. Je me levais, la tête me tournait, on récolte ce que l'on sème, et moi je récoltais les méfaits de la drogue au quotidien. Je descendais les marches avec difficulté, j'avais le cerveau embrouillé. Je me shootais, pas pour oublier, mais parce que j'aimais ça. Je pris une tasse. Bziiim, crac. La tasse, le sol, dangereuse rencontre qui donnait des éclats. Avec ma chance il avait fallu qu'un éclat se range sous mon pied nu et s'enfonce dans ma voûte plantaire. Je tombais au sol dans les éclats de verre, j'étais à présent tordu de douleur, le noir, puis la lumière aveuglante d'un hôpital, super dimanche. Les mains tremblantes de ma pauvre mère me tenaient le visage, je ressentais la chaleur de sa peau.

MERE ☆ Lou, ça va ? Lou ?! Pourquoi, tu prends autant de risque, pourquoi tu joues avec ta vie comme ça !

Zbaff. Une claque effleura mon visage me tirant un gémissement. Les sanglots de ma mère, les bras forts d'un père qui l'emmène en dehors de la chambre, le regard méprisant d'une infirmière qui vous juge par vos prises de sang.

LOU ☆ Putain, mais qu'est ce que vous avez tous ! J'en ai marre, plus que marre ! On me fait subir un déménagement, on m'éloigne de celle que j'aime. Putain, arrêtez de me juger, vous n'êtes que des imbéciles bornés et névrosés.