♣ L'amour est là, juste derrière ta porte.

En me levant ce matin, je n'avais pas trouvé quoi faire. J'essayais de sortir le moins possible, ne voulant pas tomber sur mon père ou encore sur mon … fiancé ? Probablement. En fait, ils n'étaient rien pour moi, ils ne représentaient que dalle et leurs absences, ou mieux leurs morts ne m'importaient pas. Je vivrais même plus sereinement sans eux. Après m'être douchée, habillée et maquillée, j'étais sortie, restant sur mes gardes au cas où ils m'aient retrouvés. Lewis était peut-être une petite ville, mais je les savais assez malin pour me retrouver et ne plus me lâchez. Je regardais chaque visages, chaque personnes, de peur de les voir après qu'eux m'est reconnue. Mes courses faites, je ne trainais pas et rentrais à la maison. Je poussais la porte de mon appartement d'un coup d'épaule, les bras remplis de courses. J'avais l'impression de faire un remake de ces séries américaines bidons que je regardais parfois. Poussant la porte de mon pied, je l'entendis claquer et la verrouillais derrière moi. Je posais mes affaires dans la cuisine et remis les surgelés au frais. J'avais pas tellement de jeter ce que je venais d'acheter parce que c'était périmé. Je rangeais toutes mes affaires et attrapant des vêtements qui trainaient un peu partout, je lançais une machine. Je m'avançais vers la porte et me laissais glisser contre celle-ci. Ma tête tapa contre le panneau de bois et je retenais mes larmes.

Ça fait mal et j'ai peur. Tous les jours, chaque heures, toutes les minutes, même les secondes deviennent un véritable calvaire à vivre. Il m'a complètement détruite et ma seule peur est de les voir arrivés ici et de m'emmener, je ne sais où. Pour les gens, je ne suis pas Alaska. Je suis juste Loan. Loan Stones. Le seul à savoir mon véritable prénom est Jules. Un soupir sort de ma poitrine et les larmes roulent. On c'est connus en Inde et je crois bien que je suis tombée amoureuse et merde, ça fait mal. Je fermes les yeux et essuies mes joues. Pourquoi est-ce que ça ne tombe que sur moi ce genre de choses ? Il était je ne sais pas où et je n'avais envie que d'une chose, prendre mon sac à dos et partir à sa recherche. Il y aura bien un moment où je le trouverais, non ? Dire qu'au début j'avais fais ce tour du monde pour effacer ma trace et les induire en erreur. J'avais trouvé l'amour et je l'avais laissé filé. Le pire, c'était que j'étais bien avec lui que pendant toute la durée de mon séjour en Inde, je ne voulais pas le quitter et j'avais l'impression qu'il réussirait à me protéger de tout et n'importe quoi. J'avais l'impression d'être cette petite fille qu'on avait besoin de défendre et j'aimais ça. Et puis Jules était plutôt bien foutu, il fallait le reconnaître. Il était le seul à me connaître entièrement. À savoir que mon véritable prénom était Alaska, à connaître toute mon histoire, tout ce passé qui me hante encore aujourd'hui. Ce n'est que dans l'avion que je me suis rendue compte de mes réels sentiments pour lui. Poussant un soupir, je me relève avec difficulté et commence à me promener dans mon petit appartement.

Je n'avais pas de but dans ma vie, je vivais au jour le jour sans chercher quoi que soit. Faire le tour du monde et découvrir d'autres paysages, d'autres langues, d'autres cultures, ça m'avait plu. Ouais y a pas à dire, j'avais aimé ça. Mais à part ça, rien. Je faisais des études de littérature et de photographie. J'aimais les livres et les photos. Figer quelques choses pour le redécouvrir à jamais. Lire pour rêver et s'évader. J'aimerais devenir écrivaine et photographe. Mais ce n'est qu'une ébauche de rêve. Alors je ère, comme une âme perdue, comme une personne sans rien. Au fond c'est ce j'ai, rien. Pas d'amis ou très peu, plus de familles, aucuns compagnons. Un avenir incertain. J'ai un appartement que je dois payer chaque mois et je suis à la limite de ramper par terre pour avoir assez d'argent pour manger. Je saute des repas, volontairement. De toute façon, je n'ai pas le choix. Soit je mange et je me retrouve à la rue, soit je ne mange pas et je paye min loyer. Un sanglot s'étrangle dans ma poitrine et je me dirige lentement vers la cuisine. Je m'appuies sur le bord de l'évier et essais de me calmer. J'inspirais profondément sentant cette boule qui m'obstruait la gorge et m'empêchais de respirer convenablement. J'attrapais un verre d'eau et le remplis à moitié. Mes mains tremblaient et je me savais à deux doigts d'hurler ma peine et ma douleur. J'essayais de boire mais rien à faire. Je vidais le verre et me laissais tomber à côté du lavabo, fatiguée. Je remontais mes genoux et posais mes coudes sur ces derniers, essayant de faire cesser mes tremblements. J'attendis une heure, deux heures, trois heures, je l'ignore. Je me calmais petit à petit et réussis à retrouver une respiration calme. Je me relevais avec difficulté, mes jambes ayant du mal à supporter mon poids. Je passais par ma chambre et récupérais mon livre, ça m'apaisera. Je m'enroulais dans le plaid sur mon canapé et ouvris mon livre à la page où je m'étais arrêtée hier soir.

Ça faisait cinq bonnes minutes que j'essayais de comprendre la phrase que j'étais en train de lire, mais rien. Mon esprit était ailleurs, à mille lieux d'ici sur un continent où j'avais tout perdu. Mon pays natal ne me manquait pas, j'avais préféré le fuir plutôt que devoir enduré ses coups sans arrêt. Je poussais un soupir quand on sonna à la porte. Je fronçais les sourcils et tournais la tête vers cette dernière. Mon coeur s'emballa. Je n'attendais personne et s'ils m'avaient retrouvé ? Je déglutis et m'approchais silencieusement de cette porte. Je m'arrêtais derrière et jetais un coup par le petit trou pour tomber sur Jules ? Un sourire étira mes lèvres et j'essayais d'ouvrir la porte calmement, voulant masquer le bonheur de le voir ici. Il n'avait pas changé et je le trouvais encore plus beau que la dernière fois.

Alaska ♣ Jules ? Mais qu'est-ce que tu fiches ici ? Enfin, rentre ne reste pas dehors.

Il rentra et je refermais la porte derrière lui, vérifiant qu'il n'y avait personne. Heureusement, le couloirs était vide et ils ne semblaient pas être là. Je poussais un soupir de soulagement et fis signe à l'homme que j'aimais de me suivre dans le salon.

Je viens d'atterrir après pas mal d'heures d'avion, je pose mes bagages énormément lourd, la vue est magnifique. Aussi belle qu'Alaska. Soudain, ma pensée se pose sur Lily, je souris en me souvenant d'elle, il est temps pour moi de tourner la page, de continuer ma vie, c'est ce qu'elle voudrait, j'en suis sûr. C'est pourquoi je suis venu à Lewis pour retrouver la fille qui était la seule à faire battre mon coeur. Vu comme cela, ca fait pensé à un film à l'eau de roses du style : LES FEU DE L'AMOUR version Jules & Alaska mais en fin de compte, notre rencontre, notre relation, que je précise, inexistante, tout cela, toutes ses choses ne sont pas typiques. Nous ne sommes pas de typiques personnes. On s'est rencontré lorsqu'elle faisait le tour du monde et moi de même. Elle m'a tout de suite tapé dans l'oeil mais cela n'était pas ma première priorité, je regrette de ne pas avoir fait le premier pas, je regrette de ne pas lui avoir tendu la main alors que je suis au courant de sa situation, j'aimerais pouvoir tout changer. En attendant, il me faut parler à cette jolie brune, encore faut-il que je la trouve, chose qui m'a l'air assez difficile. Je monte donc dans un taxi en direction du centre de Lewis, peut-être la croiserais-je, j'espère. Je regarde par la fenêtre et j'admire des paysages magnifiques, si Alaska n'hantait pas tellement mes pensées, j'aurais surement pris mon appareil photo pour immortalisé ce magnifique panorama mais le coeur n'y était pas, il était tourné vers une seule et même jeune fille, toujours la même. Le temps me paraît long, trop long.. Me voici enfin arrivé au centre de Lewis, dieu qu'il est beau, maintenant, j'ai du travail sur la planche, retrouvée une personne n'est pas une chose aisée. Aussi, après avoir interrogé pas mal de personnes, je trouve enfin le lieu de résidence de cette jolie brune que je recherche depuis des heures. J'avoue avoir cherché un moment avant d'arriver finalement dans la bonne rue, il faut dire que ses habitants ne sont pas très doués, c'est le même partout, l'un vous dit que c'est vers le nord et un autre vous dira vers le sud..Passé cette étape plus qu'exaspérante, je me dépêche de rentrer dans l'immeuble et me retrouve devant la porte d'entrée. Je respire un bon coup devant sa porte, je frappe.« Ouvre, ouvre, ouvre... » J'entends quelqu'un bouger, la clé qui joue dans la serrure et enfin la porte s'ouvre. « Alaska. »

Elle est là, juste en face de moi, j'ai envie de la prendre dans mes bras, de lui dire que je ne peux plus vivre sans elle, je remarque alors qu'elle a ses yeux noirs, elle semble avoir pleuré, j'aimerais la consoler mais par où commencer ? Elle me fait entrer et comme je m'en doutais, me demande ce que je fiche là. « Alaska, tu ne peux pas savoir comme te voir me fait plaisir, je t'ai cherché partout. Merci. Comment ca va ? » J'ai le souffle court, il est vrai que j'ai couru.. un peu partout à vrai dire.. Elle me fait donc entré, son appartement est à coupé le souffle, même si le mien l'est déjà, très spacieux, très bien aménagé.. Nous nous dirigeons vers le salon où se trouve un très grand canapé et une télévision. Je m'y assois et elle de même. « Tout va bien ? Tu as une affreuse mine, je sais que je viens d'arriver mais je m'inquiètes pour toi, ils ne t'ont pas retrouvé j'espère. » Je souffle cette dernière phrase, telle une espérance, un chuchotement, ma pire crainte serait surement que les personnes qu'elle fuit, la retrouve.
[HRPG = désolée, le rp est pas terrible :S Je me rattraperais niveau longueur, promis]

♣ L'amour est là, juste derrière ta porte.

Le voir là, dans mon appartement c'est tellement wow. Je ne m'attendais pas du tout à le voir lui, mais plutôt à retrouver soit mon père, soit l'autre. J'ai laissé un petit soupir de soulagement quand je l'ai vu derrière cette porte. Je l'ai fais rentré et après avoir vérifié qu'il n'y avait personne derrière lui, j'ai refermé la porte tournant la clé. Ils n'étaient pas là. Mon cœur c'est complètement desserré et j'avais l'impression de mieux respirer. Juste par la présence de Jules, je me sentais mieux. Sans répondre à sa question, je le prends dans mes bras et enfonce mon nez dans le creux de son épaule. Je respire discrètement son odeur et je me rends compte à ce moment là qu'il m'a énormément manqué. J'ai plus envie qu'il parte. Je veux qu'il reste avec moi. Je sais qu'à ce moment, ça peut faire gamine prétentieuse, mais j'ai besoin de lui que ce soit en ami, en meilleur ami ou en copain. Je ressors de son étreinte et lui sers un petit sourire. Je me hisse sur la pointe des pieds et dépose tendrement, un baiser sur sa joue. Je prends sa main et je l'emmène dans le salon avec moi, où on se laisse tomber sur le canapé. Je pose ma tête sur son épaule en laissant un soupir franchir mes lèvres à nouveau. Je suis bien, là. Je laisse ma tête tomber sur l'épaule de Jules et mes yeux se ferment. Je ne dormirais pas, je le sais. Je l'entends me parler, me demander s'ils sont là et comment je vais. Je sais que j'ai une sale tête, mais je dors mal la nuit. Et puis je viens de pleurer. Je laisse quelques minutes s'écouler entre sa question et ma réponse. Pourquoi, je ne sais pas. J'ai juste envie de profiter de sa présence sans jamais me demander ce qu'il adviendra de demain ou ce qui va se passer dans quelques heures.

Alaska Non. Évitons de parler de ça, d'accord ? Je ne sais pas où ils sont et pour le moment ils ne m'ont pas trouvés. Ça va aller mieux, maintenant. Bouges pas, je reviens.

Je me relève du canapé et me dirige vers la cuisine. Même si je ne le montre pas totalement ça me fait super plaisir que Jules soit à la maison. Au moins, je sais qu'il est à Lewis, maintenant. Un sourire fend mes lèvres et j'ouvre la porte du frigo à la recherche de quelque chose à manger ou à boire. Je grimace devant le maigre contenu intérieur, il n'y a vraiment pas grand chose là-dedans. Je pousse un soupir et me relève avec difficulté, faisant craquer mes jambes. J'attrape deux verres d'eaux que je remplis. Je crois que ce sera ça et rien d'autre. Je regarde s'il n'y a pas quelque chose à grignoter et je trouve sur un paquet de gâteaux à moitié entamés. Je grimaçais et décide finalement de le prendre. Ça ferra toujours ça. Je retourne dans le salon et dépose le tout sur la table. J'en profite pour boire quelques gorgées d'eau fraîche et ça fait du bien. J'ai l'impression que la douleur dans ma gorge s'apaise un peu. Je ferme les yeux, savourant ça. Lentement, mon verre à nouveau sur la table basse, je me réinstalle à côté de Jules et ma tête retrouve sa place sur son épaule.

Alaska Désolée, y a pas grand chose mais c'est un peu le désert en ce moment dans mon frigo et j'ai pas pensé à aller faire des courses. Tu m'as énormément manqué Jules.

Je passe mes bras autour de sa taille et me sers encore un peu plus contre lui. Je suis définitivement bien là. Je lui ai menti, mais je ne veux pas qu'il sache que j'ai des problèmes d'argents. Certes, je ne suis pas allée faire les courses, tout simplement parce que j'ai plus un ronds nul part. Mes yeux se referment et je soupire. Sa chaleur me réchauffe de l'intérieur et j'ai l'impression d'avoir trouvée ma place. Celle que j'avais cherché pendant des années. Je bougeais la tête de manière à le fixer dans les yeux, les miens venaient à peine de se rouvrir. Un léger sourire fendit mon visage et je ne le lâchais pas du regard.

Alaska Ça me fait vraiment plaisir que tu sois là, Jules. Je voulais te retrouver parce que j'ai besoin de toi, mais je ne savais pas où cherché. Des Jules Spencer, il en existe des milliers dans le monde et aucun à Lewis. J'étais vraiment perdue et je savais pas comment faire, alors j'ai laissé tomber.

Je me relève légèrement sans jamais lâché son regard du mien. Pourquoi est-ce qu'il est venu là ? Pour moi ? Pour quelqu'un d'autre ? Parce qu'il m'aime ? Parce que nous sommes amis et que je lui manquais en tant qu'amie seulement ? Je n'en savais rien et même si je voulais des réponses, je préférais que la plupart reste sans ces réponses. Je continuais de sourire, les larmes aux yeux. Oui, ça me faisait quelque chose de l'avoir assis sur mon canapé. Oui, j'aimais être dans ses bras et définitivement oui, je voulais passer le restant de mes jours dans ses bras. Je ne sais pas ce que je fais. À part la chamade désordonnée que bat mon cœur, je n'entends rien. J'ai l'impression que mon cerveau est entouré de coton et que plus rien ne marche. Ma main droite se pose sur sa joue et je la caresse doucement. Mon pouce balaye sa lèvre inférieur et sans réfléchir encore plus longtemps j'effleure mes lèvres des siennes et j'appuie un peu plus fort. Elles se touchent et j'ai l'impression que des tas de papillons s'envolent de mon ventre. Mon coeur semble à deux doigts d'exploser dans ma cage thoracique. Et puis, il se passe un je ne sais quoi et je redescends sur terre. Je recule rapidement ma tête et me redresse d'un coup.

Alaska Merde désolée, enfin non … Je le voulais mais … enfin … argh !

Je passe une main dans mes cheveux et me laisse tomber sur le canapé loin de lui. Je pose mes coudes sur mes genoux et ma tête tombe entre mes mains. Mais qu'est-ce que j'ai fais comme connerie encore ? Pourquoi je l'ai embrassé ? Oui, j'en crevais d'envie, mais lui ? Il avait perdu sa copine, il me l'avait dit. Et puis qu'est-ce qu'il me prouve qu'il m'aime ou qu'il a envie d'une histoire avec moi ? Une larme roule sur ma joue et je la laisse couler, la sentant lacérer ma peau.



Spoiler:

C'est en entrant dans son appartement que je réalise qu'Alaska craint toujours son père ou une quelque autre personne de son entourage ayant un rapport avec son pc, comment je le sais ? Tout d'abord par son petit soupir de soulagement en me voyant SEUL sur le pas de la porte. Ensuite, elle a eu ce petit réflexe de regarder encore dans le couloir avant d'être complètement sûre de n'être pas repérée puis, elle ferme la porte. Soulagée, elle me prend dans ses bras, ce qui ne me déplait absolument pas et niche son nez dans le creux de mon épaule, nous aurions pu rester des heures enlacés, cela aurait été un pur bonheur mais toute bonne chose a une fin.Sur ce, elle s'écarte de moi, pour mon plus grand malheur, mais me fait un bisou sur la joue, je ne peux m'empêcher de sourire. A la suite de cela, elle attrape ma main et m'entraîne dans le salon dans lequel on se jette tout deux dans un canapé. Elle se blottit contre moi, je sens un réel besoin d'ami pour elle, elle a besoin d'être réconfortée, d'entendre dire que tout ira bien pour elle... Je prends alors mon courage à deux mains et commence à caresser ses longs cheveux du bout des doigts en descendant dans son dos, une sorte de marque d'affection. Elle ferme ses beaux yeux et soupire à nouveau. Sa réponse est lente à venir, je sais que parler de cela lui est compliqué c'est pourquoi, je patiente tout en la regardant, elle a des traces de mascaras sous les cils, elle a surement pleuré. Lorsqu'elle se lève pour faire je ne sais quoi, l'envie de la retenir est forte mais je la laisse partir, néanmoins, nos mains restent nouées jusqu'à ce que nos bras soient trop tendus et qu'elles se détachent.

« Je suis content de te savoir en sécurité, si je puis dire, je comprends parfaitement. Pas de soucis, je serais à la même plcace quand tu reviendras. »

Je suppose qu'elle s'est rendue à la cuisine, le bruit de l'ouverture et de la fermeture du frigo quelques secondes plus tard m'a aidé, j'avoue. Elle a retrouvé le sourire, ce magnifique sourire que d'ordinaire, lors de notre voyage, elle arborait sans cesse, il m'avait manqué. Je la vois revenir avec deux verres remplis d'eau et un paquet de gâteaux à moitié entamés, elle s'excuse de ce petit choix, cela m'importe peu, du moment que je suis avec elle, elle boit une gorgée de son verre et reviens, heureusement, dans le canapé où à nouveau, elle se blottit contre moi.

« Ne t'inquiètes pas, tu sais bien que l'eau et moi, on s'aime. Je suis content de te revoir. »

Elle passe ses bras autour de ma taille et se sert encore plus contre moi, je sens le délicieux mélange de son shampoing et de son doux parfum, j'hume discrètement, cela sent merveilleusement bon. Elle ferme les yeux et re soupire, je sens que depuis son retour, quelque chose ne va pas. Vu sa mine grisâtre, sa minceur, je la ressens puisqu'elle est collée à moi et le petit " goûté " qu'elle nous a amené, les finances ne vont pas bien, elle sait bien qu'elle peut compter sur moi, je ne suis certes pas milliardaires mais j'ai des économies et un job qui rapporte. Je préfère me taire, la frustrer et la faire fuir n'est pas dans mon intention. Elle tourne la tête et nos regards se croisent, mon coeur s'emballe, j'ai l'impression qu'il va exploser ma cage thoracique, dieu qu'elle a de beaux yeux, je pourrais rester à les contempler des heures. Un sourire fend notre visage à tous les deux au même moment, on se sent bien, rien qu'à deux. Rien ne nous manque, on a trouvé notre place, notre vie..

« Comme je te l'ai dit, je suis content de te revoir, tu sais, tu m'as énormément manqué et je suis venu ici pour faire ce que je n'ai jamais osé faire lors de notre première rencontre. Alors, tu n'as pas pu me trouver car je suis unique. »

Je ris doucement, elle sait très bien que je rigole mais savoir qu'elle m'a cherché me fait chaud au coeur et je me dis que peut-être nos sentiments sont réciproques. Elle a à présent les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres, je lui rends son sourire et avec le bout des doigts, essuie le bas de ses yeux quelques peu mouillés par les petits larmes. On est tellement proche l'un de l'autre que mon coeur s'emballe à nouveau, il bat la chamade et seul ce bruit de coup me parvient, j'ai l'impression d'être sourd, nous continuons à nous fixer, l'envie de l'embrasser est forte, très forte, j'y résiste.. Sa main effleure ma joue, c'est le geste de trop, j'ai tellement envie de l'embrasser que la tentation est à son comble, je tremble.. Puis doucement, elle glisse ses lèvres sur les miennes, elle y ajoute de la pression et là, je me sens partir dans un autre monde, l'embrasser est une sensation tellement merveilleuse que je crois ne jamais m'en lasser. Soudain, elle s'écarte, se recule et bafouille des mots d'excuses. Elle s'excuse de m'avoir embrassé, non mais elle n'a pas a le faire, loin de là. Elle se " roule sur elle même " à l'extrême opposé de moi et même de là, je peux distinguer la larme qui coule sur sa joue, puis la deuxième.. Prenant mon courage à deux mains, je m'approche d'elle, la prend dans mes bras et la serre.

« Tu n'as pas à t'excuser Alaska, tu as eu le cran de faire ce que depuis notre première rencontre, je n'ai jamais eu le cran de faire. »

Je prend son visage, mon regard croise furtivement le sien et mes lèvres se posent à nouveau sur les siennes, de nouveau, une explosion, je bascule en arrière et caresse doucement ses cheveux. Elle a les lèvres douces, c'est dingue, doucement, je relâche la pression et mordille sa lèvre mais je ne tiens pas longtemps, l'envie de l'embrasser est énorme alors, je continue. Soudain, sa bouche s'entre ouvre et je ne peux empêcher ma langue de se joindre à la sienne. Et voilà, maintenant, j'ai envie d'elle. Je dois résister, résister. C'est dur, elle est couchée sur moi.. Doucement, je pose ma main sur le bas de son dos et puis toujours doucement, ma main glisse sur son t-shirt mais d'un coup sec, Alaska se relève, cassant notre embrassade. Ma main se retire alors de son t-shirt. J'ai honte, honte de moi. Je la vois, elle est pâle, c'est alors que je me souviens mais oui ! Oh le con, le triple con que je suis. Le viol.. Je ne peux m'empêcher de m'écarter et de me frapper la tête.

« Aly, je suis tellement navré, j'avais oublié, cela ne se reproduira plus.. Pardonne moi, des plus cons que moi, ca n'existe pas. »

Voilà comment tout gâcher, pourquoi n'ai-je pas pu freiner mes envies ? Bien sûr qu'Alaska m'attire, dire le contraire serait un énorme mensonge mais ne pouvais-je pas calmer mes ardeurs au lieu de lui sauter dessus comme un étalon en rûte. Non mais quel con je vous jure !

♣ L'amour est là, juste derrière ta porte.

J'aime l'avoir avec moi. Je pourrais passer des journées entières dans ses bras, tellement je suis bien. Pourtant, je me tire de son étreinte et pars chercher de quoi boire et de quoi manger. Je n'ai pas grand chose, mais je n'ai vraiment plus grand chose sur mon compte. Je lui ramène un verre d'eau et souris à ce qu'il me dit. Mais quand même. Ramener un verre d'eau à son invité, ça le fait moyen. Je passe une main dans mes cheveux. Je me rallonges contre moi et je sais qu'il sent ma perte de poids. Puis j'ai plus la tête d'une personne malade, avec mon teint grisâtre qu'autre chose. Mais Jules ne dit rien. J'enfonçais ma tête contre son torse et respirais son odeur, alors qu'il faisait de même avec mes cheveux. Je souris à sa blague. Jules faisait partie des rares personnes qui arrivait à me faire sourire. Je fronçais quand même légèrement mes sourcils à ce qu'il me dit. Ne pas faire ce qu'il avait fait ? Qu'est-ce qu'il entendait par là ? J'étais bien dans ses bras, mais je crevais d'envie qu'il y ait plus que de l'amitié entre nous. Et puis, une trop grande tentation, une envie trop pressante de sentir ses lèvres sur les miennes et je l'embrasse. Pourtant je me recule trop rapidement et commence à bafouiller des excuses. Les larmes roulent sur mes joues et je ne fais rien pour les arrêter. Je tenais ma tête entre mes deux mains et serrais mes cheveux, au point de me griffer le crâne. Mais qu'est-ce que j'avais foutu ? Pourquoi je venais de l'embrasser ? Pourquoi est-ce que j'avais risqué de perdre son amitié, juste parce que j'étais amoureuse ? Il ne bougeait pas et moi je pleurais. J'avais envie de sortir de ce foutu appartement et de partir, encore, pour ne plus jamais remettre les pieds dans cette foutue ville. Je sens le canapé s'affaisser à mes côtés et je resserre ma prise sur mes genoux. Je sens deux bras m'entourer et me serrer contre un corps chaud. Je frisonne de bien-être et un léger sourire se dessine sur mes lèvres. Je souris encore plus à ses mots et quand il passe sa main sous mon visage, que nos yeux se croisent et que ses lèvres se posent à nouveau sur les miennes, quelque chose explose dans mon ventre. Des papillons se mettent à danser partout et j'ai l'impression de voler. Je passe ma main derrière sa nuque et je le sens basculer en arrière. J'ai peur qu'il touche le sol et m'entraîne dans sa chute, mais j'ai peur aussi qu'il se fasse mal. Manquerait plus que nos retrouvailles se passent à l'hosto. Il quitta mes lèvres pour commencer à mordiller ma lèvre inférieur. Un frisson monte le long de mon dos, comme si je savais qu'il allait se passer quelque chose. Comme si je savais ce qui allait arriver par la suite. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Je n'étais pas prête. J'entre-ouvre quand même ma bouche et sa langue vient s'enrouler autour de la mienne. Je sens sa main glisser dans le bas de monde et je frissonne. Je sais ce qui va sûrement arriver et je ne sais pas si j'y arriverais. En attendant, je n'arrive pas à l'arrêter, alors que je devrais. Sa main glisse sous mon tee-shirt et je me fige une seconde et demi, avant de bondir sur mes pieds. Je sens les larmes monter à mes yeux et je les retiens difficilement. Je me laisse tomber sur la table basse, alors que Jules se frappe le crâne. Je ferme les yeux et sens cette boule dans ma gorge grossir. Il commence à s'excuser et je rouvres les yeux pour les plonger dans les siens.

Alaska ♣ Je … ça va … désolée, mais j'peux pas faire ça, Jules … C'est trop tôt et … je suis pas prête. J'peux pas encore …

Je ne sais pas quoi faire. Plus du tout. Je suis paumée, mas bien comme il faut. J'ai envie de Jules, je ne peux pas le nier et dire le contraire serait mentir. Mais le problème c'est que ce qu'il m'a fait est ancré en moi et pour le moment, je ne peux pas et je ne veux pas. Je passe ma manche sur mes joues et essuies mes larmes. J'ai une certaine tendance à me transformer en fontaine ces derniers temps. Je m'approche lentement de Jules et m'agenouille devant lui. Je passe ma main sous son menton et relève son visage vers le miens. Je lui souris et caresse doucement sa joue, pour embrasser la commissure de ses lèvres et déposer un tendre baiser sur ses lèvres. Je stoppe le baiser la première, avant que tout dégénèrent et pose mon front sur le sien. Je noues mes mains derrière sa tête et mes doigts glissent jusqu'à la racine de ses cheveux, que je caresse du bout des ongles. J'ignore combien de temps on reste comme ça, sans parler et sans bouger. J'ai pas envie de rompre ce moment, pourtant ma condition humaine me rappèle à mon bon souvenir et mon ventre grogne, faisant un bruit horrible. Je rigole et grimace en même temps. Mes fesses tombent sur le sol lentement et j'attrape les mains de Jules dans les miennes, me marrant. Comme tue-l'amour je suis pas mal dans mon genre. J'arrive à faire cesser ma crise de fou rire et relève les yeux vers celui que j'aime. Je passe ma manche sur le coin de mes yeux et essuies les larmes qui coulent. Un mélange de tout et de rien. De la peine, de la douleur, de la joie, du bonheur ? Peut-être. Je ne sais pas.

Alaska ♣ Est-ce que tu as faim, par hasard ? Je sais pas si j'ai à manger dans mes placards ou dans mon frigo, mais au pire, on peut commander à manger, non ? Enfin, si tu veux rester.

Encore un peu et je le séquestrais à la maison. Je souris et me relève. Je garde ses mains dans les miennes et le traine avec moi dans la cuisine, à la recherche de nourriture. Je lui dis de fouiller partout où il peut et de mettre ce qu'il trouve sur la table. Enfin, il n'y a pas grand chose à trouver, vue que les trois quarts de mes placards sont vides. Je ne sais même pas si j'ai encore de l'argent pour manger et pour payer le loyer. Je soupire et ne trouve rien. Je me retourne et monte sur le petit plan de travail.

Alaska ♣ Pizza, ça te va ?

Je fixe Jules, attendant qu'il me réponde. Je lui lance un regard d'excuse. Je n'ai rien dans l'appartement pour la simple et bonne raison, que je n'ai presque plus rien sur mon compte. Enfin je crois. Je saute sur mes pieds et sors de la cuisine, pour aller dans ma chambre. Je passe par la salle de bain, histoire de me rafraîchir un peu et d'enlever ce foutu mascara qui ne sert à rien. Je retourne dans ma chambre et commence à chercher dans tous les endroits possibles, un classeur ou un trieur ou un truc où j'ai pus mettre mes factures. Je les retrouve et après un rapide calcul, je vois que j'ai encore de quoi manger et rester logée. Je soupire et jetant tous mes papiers sur mon lit, j'attrape mon téléphone et retourne dans le salon, récupérer mes verres et mes gâteaux, tout en appelant la pizzeria.