Ça je l'ai déjà entendu plus d'une fois et bon sang à force ça a tendance à m’énerver. Mais qu'est-ce qu'on y peut, les gens pensent voir quelque chose et le prenne aussitôt pour acquis, pire se font une joie de le propager partout. Alors puisqu'on en est aux présentations, autant commencer par faire taire les fausses rumeurs. Pas de panique il n'y en a pas tant que ça à mon sujet, enfin du moins dont je soit au courant. Donc pour ce qui est de cette histoire, alors oui, j'ai embrassé cette fille, mais ça ne veut absolument rien dire. Elle était Française, c'est d'usage de se dire au revoir comme ça là-bas c'est tout. Mes parents sont des conservateurs assez radicaux, il va de soit que je ne suis pas homosexuelle, je ne pourrais pas leur infliger une telle honte. Je n'imagine même pas ce qu'ils me feraient si je l'étais. Brrr, non je préfère pas ça m'en donne des frissons. Mais dans le font, ce qui m'énerve le plus, c'est que ça fait de moi une paria. Je ne comprends pas pourquoi les gens s'en prennent comme ça aux autres à cause de leurs choix amoureux. Je veux dire ça change quoi qu'on aime une personne du même sexe ? L'important c'est d'aimer non ? Il faudrait peut être parfois leur rappeler que c'est bien plus normal que de battre sa femme.

Et voilà la deuxième chose qui circule à mon sujet. Et je plaide totalement innocente quand au fameux sort que j'aurais soit-disant jeté à ce type. Je ne renie pas toutefois aimer le monde de la sorcellerie. Non pas que je sois une pratiquante, mais oui, j'aime me renseigner sur les sciences occultes. Juste pour le plaisir. Je dois bien avouer me servir de cette rumeur parfois aussi. C'est marrant de les voir détaller quand je commence à baragouiner n'importe quoi. Mais cela dit, j'ai jamais jeté de sort à personne, c'est juste un mythe. Enfin je crois que c'est surtout pour ceux qui ne m'aiment pas, une bonne façon de se servir de moi comme bouc-émissaire.

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai tendance à souvent être vu comme marginale voir indésirable ici. Je ne suis pas vraiment sûre que cela me dérange tant que ça dans le fond. On parle peut être de moi en mal, mais on parle de moi après tout. Bien sûr, mes parents voient la choses différemment et à cause de ça j'ai bien du mal à m'entendre avec eux. Alors pour essayer de les rendre fièrent tout de même, je travail dur dans mes études. Ce qui ne m'a pas forcément aidé plus jeune d'ailleurs puisque j'étais toujours fourrée à la bibliothèque, j'avais toujours d'excellentes notes et qu'en général les têtes de classe ne sont pas forcément toujours bien vu. C'est un cercle vicieux quand on y pense. Pour calmer les effets des rumeurs je travaillais mais cela ne faisait que me rendre encore plus étrange aux yeux des gens. Soit, je m'en fiche parce que je sais qui je suis réellement et c'est ça qui importe. Pourtant je pourrais encore vous donnez pas mal de raisons qui faisait de moi la tête de turc du lycée. Oui, oui je sais, je parle, je parle mais dans le font, vous ne savez toujours pas qui je suis vraiment n'est-ce pas ? Bah au moins ça vous apprend une chose, je parle souvent pour ne rien dire ou pour éluder le sujet, ou encore juste parce que j'aime ça. Je pense que si vous demandiez à mes amis, ils vous diraient facilement que je suis quelqu'un d'adorable. Non je ne me jette pas de fleurs, je pense pas être quelqu'un de mauvais. Je n'ai jamais trahis un ami, je suis même plutôt du genre à faire tout ce que je peux pour eux. Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, je suis très sociable. Je ne dis pas que je vais facilement de moi même vers les gens, mais une chose est sûre je ne fait jamais rien pour les éloigner volontairement. Vous pouvez vous arrêter pour me demander votre chemin, vous serez sûr d'avoir une réponse avec moi. J'ai gardé mon âme d'enfant aussi. J'adore encore les dessins animés, m'amuser avec un rien, faire des farces (pas drôle parfois) et toutes ces choses. Ça fait de moi quelqu'un d'assez naïf aussi, parce que j'ai tendance à vouloir croire aux choses qui me font rêver. Attention, pas au père noël ou à la fée Carabosse tout de même. Mais si vous êtes beau parleur et que vous faites des promesses d'amour, oui là je peux assez vite tomber dans le panneau. Par contre, je ne bois pas, je ne fume pas, je ne me drogue pas et je ne suis pas du genre à me retrouver dans votre lit le premier soir. Certains pensent que ce sont des défauts, moi je prends ça pour des qualités. A défaut de tous ça, je suis une accro aux sucreries, dites ça compense ? Bon dites, c'est pas le tout, mais je vous parle de moi, mais je vous connais pas, alors si on parlait de vous ?

PROLOGUE : Papa, comment on fait les bébés? C'est vrai que je suis née dans une rose et Connor dans un chou? Hein que c'est pas vrai il se fiche de moi. Quoi que j'aime pas le chou, tout s'explique peut être. Ah si, en faite c'est ça, il a raison. Merci Papa.

Je me souviens que mon père a éclaté de rire le jour où j'étais venue en courant dans son bureau et que je lui avais sortit tout ça. Oh, bien sûr, au début il s'est sentit un peu mal, il ne voyait pas vraiment ce qu'il pourrait donner comme réponse à une petite fille de 6 ans. Il parait que j'ai toujours été comme ça, à poser des questions, dés que j'ai su parler. Ma mémoire ne me ramène pas jusque là et tout souvenir antérieur à mes 5 ans vient en réalité d’anecdote qu'on a pu me raconter. Il parait que quand je suis arrivée au monde, mon frère Connor, qui avait alors 6 ans, était très jaloux de moi et que ça a duré un long moment. Je crois que je peux le comprendre, ça ne doit pas être évidant de passer du rôle de bébé de la maison au rôle de grand frère. Personnellement j'ai jamais connu, mais je crois que j'aurais adoré ça. Pas être grand frère hein, grande sœur il va de soit. J'ai demandé une fois à maman pourquoi moi je n'avais pas de petite sœur, elle m'a simplement répondu que Connor et moi nous les comblions déjà suffisamment. C'est que plus tard qu'elle m'a avoué que lorsqu'elle a accouché de moi les choses ne s'était pas très bien passées et que depuis elle ne pouvait plus avoir d'enfant. Je crois que si elle me l'avait dit la première fois, je lui aurais proposer d'en faire un pour elle tellement je rêvais d'avoir une petite sœur. Oui, parce qu'il paraît que mes idées à la con, je les ai depuis que je suis toute gamine aussi. Et depuis toute petite, j'ai tendance à être mise un peu à l'écart, dés que je suis entrée à l'école on m'a trouvé un peu bizarre. Mais je crois que je m'en suis très vite foutue. Les gens ils n'y comprennent rien c'est tout, il faut se concentrer sur ceux qui nous aiment et laisser les autres dans leur monde. La vie c'est pas simple, alors faut pas se prendre la tête pour un rien. Carpe Diem qu'on dit. C'est ce que mon père c'était dit le jour où il a rencontré ma mère et regardez, une trentaine d'années plus tard - ils ont toujours refusé de me donner le chiffre exacte -, deux beaux enfants et ils s'aiment comme au premier jour. Je m'appelle Sarah-Elisabeth Luce Canter - mais tout le monde m'appelle Luce, c'est plus court -, j'ai 21 ans, je suis née et j'ai toujours vécu à Lewis et ça, c'est mon histoire.

CHAPITRE 1 : Félicitation c'est une adorable petite fille qui crie déjà bien fort.

« Poussez ! ». On pu entendre un grognement de rage alors que la femme allongée poussait. Cela faisait déjà huit bonne heure qu'elle était arrivée à l'hôpital, prête à donner naissance à son deuxième enfant. Tamara Emily Canter qu'elle s'appelait et malgré ses efforts, il semblait que l'enfant ne voulait pas montrer le bout de son nez. « Le bébé est en détresse, vous devez le sortir maintenant. ». Un échange de regards entre médecin et infirmière. Un échange de regard entre la mère et son époux. «  Bien, appelez le bloc et dites leur qu'on arrive pour une césarienne d'urgence. ». La panique dans le regard de Tamara passa un instant dans celui de son mari Robert -dites Bob-. Mais avant qu'il n'eut le temps de se reprendre et de rassurer sa femme, il vit le personnel s'affairer à la préparer pour l'emmener. Il eu tout juste le temps de lui poser un baiser sur le front avant qu'elle ne soit emportée. C'est ainsi qu'il c'était vu dans l'incapacité d'assister aux premiers cris de son enfant. Désemparé, il retourna dans la salle d'attente ou ses parents attendaient avec son fils aîné. En voyant son père, le petit garçon se leva et alla se jeter dans ses bras aussitôt. «  Il est né mon petit frère ? ». « Pas encore Connor mais les docteurs s'occupent très bien de maman. ». Un petit frère c'était ce que son fils réclamait depuis qu'il savait qu'il ne serait plus le seul enfant de la maison et ils avaient beau eu essayé de lui expliquer que cela pouvait aussi être une petite sœur, le petit garçon ne voulait rien entendre. Être forcé d'attendre ainsi sans n'avoir d'information fut une torture. L'attente dura une bonne heure et demi et elle sembla bien plus longue pour le papa. Mais quand le docteur arriva en portant dans ses bras un beau bébé endormit, il réalisa que ça en valait le coup. « Je vous présente votre petite fille. ». Plus que ravis, Bob prit sa fille dans ses bras et la regarda avec ce sourire quelque peut hagard que peut avoir un père pour sa fille. « Et ma femme ? ». « Il y a eu des complication. Votre fille ne se présentait pas comme il fallait, c'est pour ça qu'on a dû procéder à la césarienne. Après qu'on est sortit le bébé, votre femme a fait une hémorragie. On a réussit à la stopper, mais je crains qu'elle ne soit plus jamais en mesure d'avoir d'enfant. ». La dernière nouvelle le rendit triste l'espace d'un instant, lui et sa femme avaient toujours pensé avoir au moins quatre enfants, mais dans le font, l'important c'était que sa femme allait bien et que sa fille aussi. Ils avaient déjà un garçon et maintenant une fille, cela serait suffisant pour les combler. « Votre fille a donné de la voix, si elle parle autant qu'elle a crié, je vous souhaite bien du courage. ». Il y eu un sourire échangé alors que son fils tirait sur sa veste pour voir son petit frère. Bob s'agenouilla et montra le bébé à son fils Connor. « C'est pas un petit frère. Je te présente Sarah-Elizabeth Luce. Ta petite sœur. ». Le petit garçon fit de grand yeux rond mécontent. « Quoi ? Non pas une sœur, j'aime pas les filles. C'est chiant les filles. Dit tu veux pas l'échanger contre un garçon, promis je dirais rien à personne. ». Il y eu des rires, quand bien même le petit garçon semblait des plus sérieux. La nouvelle née passa alors des bras de son père à ceux de sa grand mère et de son grand père, avant que tout le petit monde aille voir la maman.

CHAPITRE 2 : Moi je veux pas être une princesse, moi je veux venir avec toi chasser la dinde.

Assise sur la première marche du grand escalier de l'entrée, j'avais la tête posée sur mes poings et l'air maussade alors que je regardais mon père et mon frère se préparer. J'avais tout juste 6 ans et je ne comprenais pas pourquoi mon frère avait le droit d'aller chasser une dinde avec mon père et pas moi. Et bien sûr, Connor c'était fait tout un jeu de me narguer avec ça. Mon père me regarda encore en enfilant sa veste et décida de venir me voir. Il s'installa à mes côtés et je me précipitais de m'accrocher à son bras comme pour l'empêcher de partir. « Tu me promets de garder un secret princesse? ». Je relevais la tête vers lui avec une légère moue et lui fit oui de la tête. « Quand tu auras 10 ans, je t'emmènerais avec nous chassez d'accord? Mais tu ne dois surtout pas en parler à ton frère ou à ta mère, ils ne seraient pas d'accord. ». La promesse semblait bien lointaine, je devrais attendre encore quatre ans avant de pouvoir moi aussi y aller. Mais Connor m'avait déjà raconter comme c'était amusant d'aller chasser la dinde avec papa et moi tout ce que je voulais c'était d'y aller. « D'accord. Mais moi je fais quoi en attendant? Parce que maman elle prépare le dîner de se soir et j'aime pas trop ça moi tu sais. ». Cuisiner, arranger la table, la décoration, ça n'avait jamais vraiment été mon fort. Pour être honnête je ne voyais pas où était l’intérêt de faire tout un cirque pour simplement manger. Mon père m'adressa un magnifique sourire. De ses deux enfants j'étais celle qui lui ressemblait le plus physiquement, mais aussi dans ma façon d'être -du moins quand je n'étais encore qu'une petite fille-. « Et si tu répétais la chanson pour maman. Tu prends ta guitare et tu t'entraines pour qu'elle soit parfaite et tu verras que je serais vite de retour. ». L'idée me plut aussitôt et je souriais avant de lui poser un baiser sur la joue et de monter en courant dans ma chambre. Maman disait souvent que si elle ne l'avait pas empêchée, mon père m'aurait payé une guitare dés mon arrivé à la maison. Il avait été raisonnable et avait attendu que je fête mes six ans. Depuis, il m'apprenait à jouer, même si j'avais encore un peu de mal. Mais surtout il m'apprenait de belles chansons. Finalement, il avait raison, occupée à jouer de la guitare je n'avais pas vraiment vu les heures passé jusqu'à leur retour et nous avions passé un excellent dîner avec toute la famille, ce qui incluant mon frère, mon père, ma mère et mes quatre grands parents. Avant que le dessert n'arrive, mon père m'avait envoyé chercher ma guitare pendant qu'il prenait aussi la sienne. « Assieds toi maman s'il te plait. J'ai appris ta chanson préféré, je vais te la chanter. ». Il me fallut un peu de temps pour retrouver mes notes correctement, mais mon père était derrière moi et m'avait aidé. C'est ainsi que j’entamais les première notes de Silver Wings de Merle Haggard. Soyons honnête, mon jeu de guitare était horrible à l'époque et j'ai rapidement arrêté pour laisser mon père s'occuper de la musique pendant que moi je chantais la chanson pour ma mère. Je me souviens que quand j'ai eu fini, j'ai vu que ma mère avait les larmes aux yeux. Elle m'a serrée très fort dans ses bras et on a mangé le dessert. Ouai, c'était ça aussi Thanksgiving chez nous.

CHAPITRE 3 : T'es trop nul Connor, tu sais même pas prononcer un tout petit mot de rien du tout.

« Allez, vas-y, dis le si t'es vraiment plus fort que moi. ». Les mains posée sur la table je regardais mon frère qui se trouvait en face, prête à partir si jamais il décidait de plutôt venir me courir après. Il avait beau avoir six ans de plus que moi, être beaucoup plus grand, passer son temps à m'embêter, il ne me faisait pas vraiment peur. Parce que même si il l'aurait certainement nié auprès de ses copains, moi je savais très bien qu'en faite il m'adorait. « Tu m'énerves Luce. Je te dis que j'ai pas envie. ». « Ouai, ouai, c'est ça, tu sais pas le dire c'est tout. ». Il feinta alors de partir sur la gauche, mais je ne tombais pas dans le panneau et partais dans le bon sens pour l'éviter. L'avantage à être petite, c'était que j'étais plus leste que lui, plus rapide parfois aussi, mais surtout, je passais partout alors que pas lui. Il s'arrêta et me regarda avec l'air d'avoir trouvé la solution. « Bah vas-y dis le toi puisque t'es si forte crevette. ». Je le regardais alors avec un grand sourire. Je savais bien qu'il ne m'en croyait pas capable. « Supercalifragilisticexpialidocious. Et ouai, moi j'y arrive. ». Je ne m'attardais pas tellement, quand bien même j'aurais bien aimé crâner devant lui, préférant me mettre à courir avant qu'il s'y décide lui aussi. Malheureusement, il avait de plus grandes jambes que moi et cela ne fut pas bien difficile pour lui de me rattraper. J'avais huit ans, il en avait quatorze et me porter sur son épaule ne lui posa aucun problème. A moi un peu plus parce que j'avais horreur de ça et qu'il le savait. Je commençais à m'agiter dans tous les sens sans vraiment me soucier du fait que je pourrais bien tomber. « Connor, Poses moi. Allez c'est pas de ma faute si moi je sais le dire et pas toi. ». Bon d'accord, je l'avais un peu nargué et peut être que je méritais qu'il me transporte ainsi, quoi que je n'avais rien fait de mal que souligner le fait que j'étais plus douée que lui. Il faudrait qu'il s'y fasse, c'était moi la tête pensante de la famille. « Connor! ». J'avais tout simplement hurler tout en lui donnant des coups de pieds comme je le pouvais. Et forcément, cela avait alerté ma mère qui arriva avant qu'il n'est eu le temps de me remettre par terre. « Connor, tu veux bien laisser ta sœur tranquille oui. Et t'avais pas des devoirs à faire? ». Je crois que si il avait pu tout simplement me lâcher et me faire tomber il l'aurait fait. Mais sous les yeux de nôtre mère il n'aurait pas osé le faire, il savait que cela aurait mal tourné pour lui, hors il avait eu l'autorisation d'aller voir un concert avec notre oncle, il n'allait certainement pas mettre ça en péril. Il ne fut toute fois pas doux quand il me reposa, mais je ne lui en voulait pas. Mon frère étant aller faire ses devoirs, je me retrouvais sans occupation et j'avais horreur de ça. « Maman, c'est vrai que Connor il a une copine? Moi je crois que je vais pas l'aimer tu sais. Connor il est à moi hein? Il a pas le droit d'avoir de copine. ». Petit sœur un peu possessive, oui je l'étais complètement. Mais si nous passion la moitié du temps à nous chamailler, ce n'était jamais méchant et je savais que si un jour j'avais un problème, je pourrais compter sur lui pour me protéger. Ma mère leva les yeux au ciel, amusée et prit un livre dans la bibliothèque avant de venir me le donner. « Tiens princesse, si tu allais lire ça le temps que je travail hum. ». Je fis une moue mécontente. Me fourrer un livre dans les mains était devenue la meilleure façon de se débarrasser de moi. Même à l'école, la maitresse avait fini par se servir de cette ruse. Il fallait dire aussi que c'était la seule solution pour que j'arrête de poser tout un tas de questions. Je pris toute fois le livre et montais dans ma chambre pour le lire. Ce n'était pas vraiment une punition, j'adorais lire et ça, tout le monde l'avait remarqué.

CHAPITRE 4 : Je ne sais pas ce que c'est. Je ne le comprends pas non plus. Mais je sais que quand tu t'en iras, j'en souffrirais en silence.

« Luce? ». Plongée dans mon livre d'histoire je ne réagissais pas face à l'appel de ma meilleure amie assise à côté de moi. Agacée de l'absence de réponse elle me donna un coup de coude dans les côtes. « Aïe. T'es folle, qu'est-ce qu'y a? ». Elle leva les yeux au ciel, j'en déduisais rapidement qu'elle devait m'avoir posé une question et que je ne l'avais pas écoutée. Contrairement à moi, les études ce n'était pas vraiment son fort et de fait, elle se fichait pas mal que je puisse être en train de réviser pour l'intéro' de l'après-midi. « Tu viens à la fête de Jackson ce soir où pas? ». « Non. ». Une réponse, simple, claire et concise. Une réponse qui me semblait totalement suffisante et me permettait de reprendre mes révisions. Mais une réponse qui ne semblait pas lui convenir à elle. « Comment ça non? Tu pourrais au moins me dire pourquoi. ». Je soupirais et relevais la tête vers mon amie. Si on me trouvait bavarde et curieuse, elle l'était encore plus que moi c'était certain. Mais au moins, elle, elle me connaissait vraiment et ne me jugeait pas sur les "on dit" du coin. D'ailleurs ce n'était pas le cas de sa mère qui depuis qu'elle avait appris que j'étais une sorcière n'aimait pas tellement me voir trainer autour de sa fille. Elle passa sa main devant mes yeux comme pour me faire régir et avoir une réponse. « C'est le dernier jour de Samara à Lewis, je lui ai promis qu'on irait faire un tour au Ranch de mon Grand-père et elle va me donner un dernier cours de français. ». Le problème c'était que contrairement à ce que j'avais dit à tout le monde, Samara n'était pas vraiment d'origine Française. Elle parlait la langue plutôt bien, mais je me débrouillais mieux qu'elle finalement. Ça n'avait pas vraiment d'importance, elle avait accepté de jouer le jeu de la Française habitant Boston depuis longtemps en visite dans une petite ville du Texas. L'avantage, c'était qu'on ne lui posait pas trop de question comme ça. Encore que ma soit disant affiliation avec la sorcellerie et sa connaissance de l'histoire de Salem avait laissé perplexe plus d'un habitant. « Ouai, bah vivement qu'elle soit bien loin ta Samara. Sérieux, il se passe quoi entre toi et elle Luce? T'es amoureuse d'elle ou quoi? ». Cette fois je relevais précipitamment la tête avec un air outré sur le visage. « Non mais ça va pas? T’insinue quoi là? Tu me connais bien pourtant, tu sais que je suis pas comme ça. ». « Tu passes plus ton temps qu'avec elle depuis que tu l'as rencontrée, excuses moi de me poser des questions. ». « Mais elle n'était là que pour un mois, c'est normal aussi. Je m'entends bien avec elle c'est tout. Te fais pas de bile, tu sais bien que si je devais me mettre avec une fille ce serait toi. ». Elle fit une moue avant d'éclater de rire et d'accepter mon explication. Moi je me replongeais dans mon livre d'histoire en repensant à ce mensonge que je venais de lui dire sans hésiter. Bien sûr qu'il y avait plus, mais je ne savais pas vraiment ce que c'était. Ce que nous vivions ressemblait plus à un amour de vacance qu'à autre chose. C'était peut être juste une phase et cela ne m'arriverait plus jamais après. C'est pour ça que je ne voulais absolument pas que les gens le sache. On met trop vite des étiquettes sur les gens dans une ville comme Lewis. Je ne voulais pas de cette étiquète.

CHAPITRE 5 : Dallas? Sérieusement? Merde Connor tu crains quoi.

Assise à la table en face de lui je le regardais avec un air incrédule. Il ne pouvait pas faire ça. Il me faisait marcher et moi avec mon innocence habituelle je l'avait cru. Je passais nerveusement une main dans mes cheveux. « Je croyais que tu voulais pas travailler au Cabinet avec Papa? Que c'était pour ça que t'avais laissé tomber tes études pour travailler dans ce garage. ». C'était ce qu'il avait dit quand il avait refusé d'aller en fac de droit. Mais ce dont je n'avais pas été mise au courant, c'était que c'était un accord passé avec notre père. Il lui laissait quelque années pour se décider, mais il devrait un jour reprendre des études, quelque soit le domaine. J'ignorais qu'en réalité mon frère avait refusé d'aller dans une grande école pour rester auprès de moi un peu plus longtemps, parce qu'il savait que j'avais besoin qu'on me protège. Mais il n'avait pas pu reculer plus longtemps. « Et si je reprend pas le cabinet de papa qui le fera hein? Certainement pas toi. J'ai des responsabilité Luce. Tout comme tu devras reprendre l'entreprise d'organisation de soirée de maman, moi je dois devenir avocat. ». Je levais un sourcil incrédule. Il était hors de question que je me retrouve à faire le même métier que ma mère. Premièrement, je ne savais pas cuisiner, deuxièmement je ne savais même pas accorder deux couleurs ensemble. C'était encore elle qui choisissait comment je devais m'habiller pour les grandes occasions. « Je ne crois pas non. Et moi je ne quitterais pas Lewis. Et puis il faudra bien que quelqu'un reste pour veiller sur maman et papa. ». « Il faudra bien que tu quitte Lewis pour aller à la fac. ». Je le regardais et me levais pour aller rapidement dans ma chambre chercher des papiers. Je lui mettais devant les yeux. « Non. Tu vois, je me suis déjà renseignée et je vais suivre un cursus par correspondance. Comme ça, je resterais là. Madame Butler a même dis que je pourrais venir travailler dans sa librairie. ». Il me regarda avec un air désolé. Pourtant je savais qu'il avait toujours voulu quitter Lewis. Il rêvait de plus grand quand moi je ne me sentais bien que dans notre petite ville. Je ne comprenais pas pourquoi il avait tant besoin de se séparer de nos parents. Pourquoi il avait besoin de grandir et d'indépendance. J'aurais très bien pu me faire à l'idée de vivre éternellement comme une enfant qu'on protège. J'avais été obligée de grandir, mais je n'en gardait pas moins ce côté enfantin qu'il aimait tant chez moi, je ne comprenais pas pourquoi il voulait nous quitter. « Je serais là à chaque vacances, je te le promet. Et puis, je reviendrais, je pars pas pour toujours. Il va falloir que tu apprennent à te débrouiller toute seule petite sœur. ». Il se leva et posa un baiser sur mon front avant de quitter la pièce. Je ne voulais pas apprendre à me débrouiller toute seule, je voulais qu'on continue de me protéger. Quand bien même j'avais l'air de me foutre de tout ce qui pouvait être dit à mon sujet, cela ne voulais pas dire que cela ne faisait jamais mal d'être mise à l'écart à cause des "on dit". Mais je n'avais aucun pouvoir sur la décision de mon frère et devrais donc m'y faire.

EPILOGUE : Aurons-nous tous un Happy Ending?

Oui, je vous l'accorde, c'est pas une vie très riche en rebondissement, c'est une vie toute simple dans une petite ville du Texas. Oui, je n'ai pas vécu de grand traumatisme ou quoi que ce soit et c'est ce qui a préservé mon âme d'enfant. Et c'est ça qu'on aime chez moi. Je garde mon innocence et ma crédulité parce que ma vie a été plutôt simple et facile. Enfin, c'est l'image que je donne, mais bien sûr qu'il y a des choses qui ne sont pas toujours facile. Par exemple, Samara me manque toujours. J'ai eu d'autres histoires depuis elle, toutes avec des garçons, mais je ne sais pas, il manque ce brin de magie que j'aimais tant. Ah, on me prend toujours pour une sorcière aussi. D'ailleurs, l'autre jour, à la librairie, on m'a encore accusé d'avoir jeté un sort. Soit disant que j'aurais jeté un sort d'amour sur James Robinson et Nataniella Summers alors que James sortait déjà avec Annalyne Stevens. Hey James, assume ton infidélité bordel. En faite il n'y a pas grand chose à dire. Mon frère est partit vivre à Dallas et après ça a été au tour de ma meilleure amie. Ils m'ont promis de revenir, mais je les attends toujours. J'étudie les langues étrangères parce que j'ai réussit à convaincre ma mère que parler d'autres langues pourrait être utile pour son entreprise. C'est juste une façon de retarder le jour où je devrais travailler pour elle. En attendant, je profite juste de la vie en écoutant de la bonne musique country et en gardant un style de vie sein. Et comme dirait Brad Paisley, "Welcome To Future". Enfin bon bref, je sais pas si vous le savez, mais moi ça ma donner faim tout ça. Ça vous dit qu'on se commande une pizza? Promis, c'est vous qui payez la facture.