" Lorsque j'étais plus jeune, j'espérais qu'on invente des pilules qui feraient qu'on n'aurait plus besoin de dormir. Peut-être parce que je n'aime pas l'idée qu'il faille se coucher. Qu'il faille dormir tout simplement. Qu'il faille se réveiller. L'idée de ne plus contrôler. " S.K.


« Allo Ali ? » « Ben t’appelles sur mon portable donc oui … Il y a des chances ! Qu’est ce que tu veux Maman ? » « Que tu reviennes ! Ecoutes je suis désolée de t’avoir traitée de cette façon mais il faut que tu reviennes j’ai besoin de toi ! » « Et bien moi j’ai plus besoin de toi et je vis très bien comme ça ! T’as voulu me faire sortir de ta vie en allant me faire voire 5 psychologues, 3 psychiatres, j’en passe et des meilleurs ! Maintenant je suis partie donc soit heureuse ! » « Attend ne raccroche pas ! Tu dors où ? Tu manges comment ? Tu fais quoi de tes journées ? » « Dans la rues, je mange dans les poubelles et je me prostitue, d’autres question ? » « Non mais sérieusement ! Ali … » « Si je te réponds après tu me laisses tranquille ? » « Promis ! » « Ok, je suis barmaid dans un bar dont je ne te dirais pas le nom parce que tu risquerais de venir et que je veux pas te voir, je dors dans ma voiture et oui, elle est confortable et je m’en sors, merci ! Et je travail la journée ! Contente ? » « … Tu fumes encore des ... trucs illicites ? » « Je le savais ! Salut maman ! » « Att.. » BIIIIIIIIIIIIIIIIIP


« Qu’est ce que tu fais ici Al’ ? C’est ton jour de congé ! » « J’avais besoin de frotter des verres dégeux et de servir des ivrognes sur le point de vomir ! » « Mais encore ? » « Ma mère a appelé, fallait que je me défoule en faisant la vaisselle plutôt qu’en pétant la vitrine d’un magasin ! » « Oh je vois … Dans ce cas … Bonne vaisselle ! » « Merci …. »


« Oh casses toi !!! » « Mademoiselle calmez vous ce n’est qu’un pigeon ! » « Et ? On se connait ? J’aime pas les pigeons, je les ai jamais aimé et je les aimerais jamais ! C’est dégoutant, ca pu et ca porte pleins de maladies ! »

" Lorsque j'étais plus jeune, j'espérais qu'on invente des pilules qui feraient qu'on n'aurait plus besoin de dormir. Peut-être parce que je n'aime pas l'idée qu'il faille se coucher. Qu'il faille dormir tout simplement. Qu'il faille se réveiller. L'idée de ne plus contrôler. " S.K.


Comment pouvoir vivre en se disant que tout ce qu’on a fait était parfait, que c’était ce qu’il fallait faire, qu’on a toujours fait les bons choix ? Vivre sans aucun regret, est ce que c’est vraiment possible, vivre sans aucun remord ? Parce que la vie n’est qu’un enchainement de secondes qui nous donnent l’impression de s’être donné pour mission de nous faire oublier le cours du temps, on n’a pas le droit de se poser ces questions. Si nous nous les posons, si ces regrets nous les avons-nous devons nous efforcé de les oublier, les oublier parce qu’ils font partis du passé et on aura beau faire n’importe quoi, courir jusqu’au bout du monde, oublier de vivre, de respirer, de mourir, d’oublier, de rêver, rien ne changera. Rien de changera parce que la passé est ancré en nous comme le soleil dans le ciel. Ces regrets là on a beau les voir parfois disparaitre, toujours ils reviennent, toujours ils sont là, parce que le seul moyen de pouvoir continuer d’avancer, c’est de vivre avec. Vivre avec ce soleil brillant qui nous brûle la peau jusqu’à nous faire oublié la raison de notre exil, cette farfelue envie de juste oublier le passé, de simplement se tourner vers le futur. Ce soleil vivant et enivrant qui nous donne parfois, lorsqu’il ne nous fait pas suffoquer, cette impression que notre vie à un sens et que pour tout ce que l’on a réussit à accomplir, pour tous ceux que l’on a rencontré, il faut continuer à marcher et montrer aux sceptiques que la vie continue avec les regrets, que la vie continue après le passé, que la vie c’est le présent mais surtout le futur. Le passé nous construit mais si on s’y attarde il est tout aussi bien capable de nous détruire, il ne faut pas l’oublier, il faut le composer pour pouvoir exister. Composer avec le passé, oublier le présent, et vivre le futur. Oublier le présent parce qu’à peine avons-nous eut le temps de le vivre qu’il appartient déjà au passé. Alors on s’imagine un futur, un futur fait de rêves et d’images qui ne se produiront peut être jamais, qui ne se produiront jamais. Parce qu’on les imagine de telle façon à ne pas être déçu, alors on les veut le plus loin possible de la vérité, seule manière de pouvoir continuer à tenir debout malgré les coups que l’on ne cesse de recevoir.

La nature ce n’était pas vraiment mon truc il fallait l’avouer. Moi je préférais l’agitation, la pollution, le bruit et les bousculades qui me permettaient d’avoir toujours la tête remplie d’autres choses que de mes pensées que j’avais préféré fuir et taire depuis un bon moment et pourtant je me retrouvais dans ce parc à parler à des pigeons. Je devais vraiment avoir un problème psychologique ! Quoi que … Non, aujourd’hui le problème psychologique c’était ma mère. Pourquoi avait il fallu qu’elle m’appelle alors que je passais plus ou moins une bonne journée ? L’une de ses journées où j’avais réussi à oublié tout ce qui avait fait mon passé pour simplement me concentrer sur le présent en omettant toute la partie légèrement désagréable. Et puis c’était quoi cette question ? Tu prends toujours des choses illicites ? Des drogues maman, des DROGUES, fait toi au mot parce que oui j’en ai pris. Tu t’es noyé dans l’alcool au départ de papa pour ne plus en sortir et bien moi j’ai fait la version moderne j’ai pris des drogues, UNE fois après le départ de Jer’. De toute manière le mal était fait maintenant. Finalement entre les pigeons et ma mère je ne sais pas vraiment qui est ce qui me tapait le plus sur les nerfs à cet instant précis. Quoi que … Si ! Ca restait les pigeons et pourtant c’était compliqué de rivaliser avec ma mère. Mais là je m’égarais !

Je tirais sur la cigarette que j’avais à la main avant de lancer un dernier regard méchant à la personne qui étais assise à côté de moi avant que : « Bonjour Ali' ! Alors comme ça t'aimes pas les pigeons ? ». « Charlie !! Ca me fait plaisir de te voir ! Les pigeons ? Nan ! Je déteste ca ! C’est bon uniquement dans l’assiette ! « Tu as raison les pigeons ça craint ! » ] « Ah on est d’accord ! Faudrait lui dire à l’autre sur son banc la bas ! Enfin bref, et sinon ca va toi ? dis-je avec un grand sourire.