CHAPITRE UN : Maman



Je suis née un jour d'été. Je suis née un jour d'hiver. A vrai dire, je ne sais pas s'il faisait beau ou s'il pleuvait. Je suis née un jour d'Automne. Voilà, c'est ça. Les feuilles des arbres roussis par le temps mouvant. Ma mère est née en Espagne, ce pays où le repas se prend tard le soir. Et donc en conséquent, je suis moi aussi née en Espagne, à Barcelone plus précisément. Mon père était un homme très dur, homme de l'armée américaine qui avait rencontré sa femme lors d'un voyage espagnol qui n'avait pour unique que celle de rétablir les relations internationales entre ces deux pays. Finalement, leur idylle n'a duré que peu de temps, étant donné qu'un balle dans le thorax ayant transpercé son pare-balle a eu raison de lui. Cet homme qui était mon père et que je n'ai connu que quelques semaines. Ma mère est la femme la plus forte que je ne connaitrais jamais. Ma bataille, ma force. Elle m'a appris à faire la part des choses, a réfléchir par moi-même, à toujours essayé de comprendre ce qui pousse les gens à agir, et à être près de ceux qui se retrouvent seuls. Ma maman était assistante sociale, le malheur des autres était son bonheur. Il faut dire que tous les psychologues vous diront la même chose : il faut être assez sadique pour travailler dans le social, et vraiment amoureux de l'humanité. Ma mère a choisit de quitter son pays alors que j'avais six ans. Nous avons pris l'avion, je me rappelle bien ce moment, j'ai pris si peur que je ne lâchais pas ma mère d'un pouce. Ce bruit, ces sensations que je ne connaissais pas. J'ai toujours detesté l'avion, et ça ne changera pas. Maman, tu sais, je t'aime. Je pense te l'avoir assez dit, mais tu sais, depuis que je parle à une photo, j'ai du mal à le dire. Je t'aime maman.


Maman et moi avions déménagé de nombreuses fois pour atteindre Lewis lorsque j'avais 14 ans. Mon enfance avait été belle, vraiment, quand j'y repense, je peux remercier Maman. Elle a toujours contribué à mon bonheur, et il faut dire que j'étais assez facile à combler étant plus jeune. Tout s'est compliqué par la suite. En arrivant à Lewis, j'étais encore assez jeune, je finissais mon collège en essayant d'être la plus studieuse possible. Alors c'est à ce moment-là que j'ai compris quel potentiel j'avais à exploiter. Maman et moi avions l'habitude de chanter, de nombreuses fois, du matin au soir. Elle avait une voix exceptionnelle et me poussait à developper la mienne. Je chantais souvent sur le retour du collège, en rentrant chez moi. Un soir, je l'ai rencontrée. Qui ? Teddy, ma meilleure amie il faut dire. Une fille aec qui, sans elle je le craint, j'auraistrès mal finis. Car ma vie s'est relativement très vite compliquée. Trop même. Le bonheur a laissé rapidement place à l'orage dépressissant ma vie.

CHAPITRE DEUX : Lewis & Teddy


Avec Teddy, j'ai appris à grandir, j'ai appris à m'assumer et surtout, j'ai apprend à déconstruire et reconstruir plein de pans de ma personnalité. Avant, j'étais timide, je suis devenue extravertie, au point d'oser auditionner sur un coup de tête, me considérer leader de la chorale, des comédies musicales. Au point de faire preuve d'un trop grand caractère à certains moments. Ma mère était heureuse de se changement, car javais réussie à rester intègre, à véhiculer les même valeurs, mais différemment. Teddy, c'est le plus beau des coups de Poker dans ma vie, une fille qui est rapidement devenue ma moitié, et sans elle, je ne sait point ce que je serais devenue. Elle m'a permis de rencontrer beaucoup de monde, et les choses ont grandement évolué au lycée...



CHAPITRE TROIS : le lycée, les amis, la futilité de l'adolescence.

Ce lycée, il faut dire que je l'ai aimé. Je m'y sentais comme chez moi, ma mère n'était pas souvent à la maison à vrai dire. Une forte communauté d'enfants étrangers y été scolarisés, nous nous sommes très rapidement liés d'amitié, si bien qu'une bande venait d'être crée, la notre. Teddy était celle qui organisait tout, elle adorait ça. Elle aimait être au centre des choses, et il fallait avouer qu'elle avait un don pour ça. Moi, j'étais différente, plus artistique, et dans notre petit groupe certains avaient énormément de talent. La chorale marchait bien et j'en garde d'excellents souvenirs...


Nous nous amusions réellement, chacun de nous était un trésor pour l'autre, chacun d'eux m'ont énormément appris. Je le redis, j'ai évolué avec eux. Teddy avait l'habitude de venir chez moi, ma mère l'aimait comme une seconde fille. C'est ça, elle était comme ma soeur. Je peux aussi dire qu'un ami a fait de moi celle que je suis maintenant. Nathaniel.

CHAPITRE QUATRE : Nathaniel


Nath', c'est le frère de Teddy, un homme avec qui je m'entends très bien, encore aujourd'hu Notre histoire est belle, et ceux qui osent dire que l'amitié mixte n'existent pas sont des fous. Entre lui et moi, c'était un lien très forts, nous étions comme connectés. Une très belle amitié, ma mère se demandait toujours quand nous allions conclure. Oui mais seulement, c'était pas si simple que ça. Il était bien trop populaire pour moi, et le simple fait que sa soeur soit ma meilleure amie a toujours retenu notre envie. Depuis, nous avons grandis, muris, tout est bien différent. Ce que je sais, c'est qu'il a été très important pour moi dans ma vie et qu'il fait partie de ceux qui resteront à jamais.


CHAPITRE CINQ : Le soleil ne se lève plus dans mon pays. Maman, tu me manques.

Ma maman, je ne vous l'ai pas dit pour garder un peu d'authenticité à l'histoire de ma vie, était une fan très connu dans le monde du spectacle. Elle est devenue célèbre à Broadway, et je sais quel aurait été sa plus grandes aspirations : que je suives ses traces. J'aurais pu, réellement. Mais vous savez, depuis Maman est morte, et c'est ce qu'on pourrait appeler le pire des freins à tout projet.


Maman a toujours tout fait pour moi. Ce soir-là, je me rappelle l'avoir appelé car j'avais oublié mon CD, et nous devions répéter durement avec les potes de la chorale. J'aurais pu me déplacer, faire le chemin en courant et revenir au lycée. Mais non, au lieu de ça, mon égoïsme a encore parlé. Et c'est lui qui a tué ma mère. Elle traversait le passage piéton. Il était encore tôt, la soirée venait juste de commencer. On a tué ma mère dans la rue, un impact impressionnant de violence à ce qu'on a pu me dire... Ma mère a été laissé par terre quelques secondes avant que la personne l'ayant fauché revienne au point d'impact. C'était une jeune fille, elle avait mon âge. Une sonnerie de téléphone l'aurait déconcentré, et le feu rouge avait été oublié. Et ma mère avait été tué. Bref, la vie est dure.


CHAPITRE SIX : Depuis, j'ai sombré. Sombré. Jusqu'à ne plus pouvoir m'arrêter.

Maman n'est plus là. Je me suis retrouvée rapidement seule. Seule pour vivre, seule pour survivre. Mes amis étaient présents, lais je l'ai repoussé, je me sentais terriblement incomprise, alors que finalement, c'était moi-même qui ne me comprenait pas. Je venais d'avoir mon diplome au lycée, j'étais donc libéré de tout ça. Bien sûr, au lieu de continuer mes études, ce qui aurait été le chemin normal, j'ai sombré. Le sexe, l'alcool, j'ai rapidement touché à tout. Ma tristesse était si grande que je ne la controlais plus.


Je passais mon temps à donner aux autres ce que j'aurais du garder pour moi. Mon corps. J'ai quitté Lewis, j'ai abandonné tout ceux qui m'aimait pour quoi ? Pour me faire un peu plus de mal chaque jour ? C'est bien ça. J'ai rencontré les mauvaises personnes, j'ai consommé les mauvaises choses, et pour moi, c'était tout à fait normal. Je soulageais les douleurs des personnes alors que les miennes étaient encore très béantes...


Je suis devenue une fille facile. Je squattais ce campus de Columbia, passant de confréries en confréries, laissant le passé derrière moi. J'étais dans le déni complet, mais je pense que je ne m'en suis rendu compte qu'en passant devant Broadway, ce soir-là. Ils passaient Spring Awakening, la pièce de ma mère. J'y suis alors rentrée, et j'ai retrouvé les patrons de ma mère. Des hommes très influents. Ils ont voulu partager la peine que j'avais et qu'ils avaient. Je sais que l'un d'entre eux était l'amant de ma mère, mais finalement, personne ne me l'a avoué. Jai pris mon téléphone, j'ai appelé Teddy, et grâce à elle, j'ai pu affronter mes peurs. Une soirée était donné le lendemain en mémoire à ma mère, l'icone espagnole de Boradway. J'avais appelé mon professeur de chant du lycée de Lewis, j'avais demandé à tous mes amies de venir. Et nous y avons été. L'amitié, les liens fraternels, l'amour d'une mère pour sa fille m'ont finalement sauvé...


CHAPITRE SEPT : Une sorte de renaissance.

Ma mère m'avait légué ce théâtre, celui qu'elle dirigeait depuis des années à Lewis. Seulement, j'étais partie longtemps et la banque avait tout saisis. Grâce à mes amies, leurs connaissances, de bons avocats réputés et avides de gagner cette affaire, j'ai pu récupérer ce qui m'était du. J'avais 22 ans et je gérais un théâtre. Que dire de plus. J'ai pu sortir de cette merde qui avait été mon quotidien grâce à vous tous mes amis. L'utopie existe bien. Ce qui est bien, c'est que j'ai pu me produire autant que je l'ai oulu. Et mêmeà Broadway. Maman, tu vois comme je t'aime, tu vois comme je t'écoute...


Etre aussi réputée, si jeune m'a amené à côtoyer le monde de l'évenementiel, le monde des stars et heureusement, j'y suis resté assez éloigné, j'habite toujours Lewis, et ma tête est resté sur mes épaules..


CHAPITRE HUIT : Just a small town girl. Living in a lonely world...


Je suis revenue à Lewis, je bois mon café chaud et très sucrés, je suis très chiante quand j'ai bu, je chante à chaque occasion, c'est à dire toujours, je pose des fleurs sur la tombe de ma maman une fois par semaine, le dimanche matin, avant d'aller prier mon Dieu, je me rends à Broadway très frequemment, en mémoire de maman, je me met du parfum deux fois par jour car j'adore ça, j'aime la violette, je gère un théâtre, je vis en colocation, j'ai peur de l'eau, j'aime faire du shopping, j'aime mes amies, plus que tout, ... Je cours une fois toutes les deux semaines, j'aimerais aller à Paris, je suis une lève tôt, j'ai un sale caractère, je suis très maniaque, j'ai encore connu aucune réelle histoire d'amour, Nathaniel et moi c'est une longue histoire, Teddy est comme ma soeur, j'ai un chien, j'aime donner des cours de chant, je suis aussi étudiante en communication, j'aime les hauts talons, même si e marche mal avec, j'adore le restaurant, et sinon, je vous aime.


En somme, je suis quelqu'un de ... très normal. Si ce n'est que je suis moi. Et que tu es toi. Et que la singularité des individus enrichissent ce monde. Maman, je t'aime, tu m'as appris à me cultiver, et ça, c'est le plus beau trésor du monde. Tu m'as aussi donné ta voix, et ton amour. Je t'aime.


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