On ne s'était pas reparlé depuis l'hôpital. Depuis la perte du bébé en fait. Je me doutais qu'il ressentait une douleur terrible mais je n'osais pas m'approcher de lui de peur qu'il me repousse. Il avait sans doute entendu ma discussion avec Zack, peut-être avait-il même entendu à travers la porte les mots je t'aime que j'avais déclaré à mon ex-petit ami. Ismaël ne l'avait jamais supporté et le fait que je voulais sans doute me remettre avec mon ex lui donnait envie de vomir. Je ne pouvais pas lui promettre de ne pas recommencer ma relation avec Zack, ce serait un acte trop égoïste. N'empêche voilà plusieurs semaines qu'on ne se parlait plus et je croyais vraiment que notre relation ne serait plus rien... Pourtant on était meilleurs amis et ça depuis le jardin d'enfant... Or, c'était la grosse dispute qu'on avait jamais eu! On ne mangeait plus ensemble, il revenait de plus en plus tard du travail, les émissions de télévision que l'on regardait était le seul bruit qui résonnait dans la pièce principale de l'apprtement. Ce matin en me levant, je me disais qu'il fallait que tout ça s'arrête. Ismael était déjà parti au salon vu que l'appartement était silencieux. Je m'étais fait quelques toast à la confiture avec une tasse de thé à la pêche. Il devait être près de neuf heures quand j'allai me changer afin d'enfiler une simple tunique et des collants opaques. Mes escarpins aux talons haut aux pieds je pris mes clés de voiture et sortit de notre appartement. Je n'irais pas le voir chez le coiffeur, pour la simple et bonne raison qu'il m'enverrait paitre en disant qu'il n'avait pas de temps à m'accorder. Hors de question d'aller voir Zackary aujourd'hui sinon Ismaël bouderait encore plus. De toute manière je m'étais décidée à partir d'aujourd'hui qu'il ne saurait plus rien sur mes relations amoureuses. En ce jour je me décidais de trouver un nouveau travail, et de me réconcilier avec mon meilleur ami. C'était déjà pas si mal non?

Pour le travail j'avais déjà regardé des annonces, et peu m'en intéressait. Ainsi, j'avais décidé de me rendre au pôle emploi de la ville avec mon CV afin que je trouve rapidement un travail qui puisse me satisfaire. C'est ce qui se produisit. Mon allure, mon CV et mes compétences avaient fait qu'on m'envoya rapidement chez le journal local. Ils cherchaient une nouvelle journaliste pour une rubrique consacrée à la mode, et vu mon accoutrement vestimentaire, je correspondais parfaitement au profil recherché, rajoutant de même ma facilité à écrire rapidement des articles concrets. C'était entendu, je commencerais le lendemain. Je sortis de l'établissement avec un énorme sourire aux lèvres. Je reprenais enfin ma vie en main et j'avais hâte de l'annoncer à Ismaël. Or, il y avait encore ce problème à résoudre, qu'il me reparle et que tout devienne comme avant. Je réfléchis, milk-shake à la main que j'avais pris en passant devant un Starbuck, et en vint à la conclusion que j'allais lui offrir un cadeau et essayer de lui offrir mon plus doux sourire et mes plus plates excuses. Un cadeau. Oui mais quoi? Une peluche était trop puérile... hum. Je m'arrêta alors devant une animalerie. Un chat? Une perruche? On me montra des petits chiots absolument craquant et je décida d'en prendre un. Payant en plus tout ce qu'il fallait: gamelle, laisse, croquette, jouets et panier. Heureusement que j'avais pris ma voiture. C'était un petit chow-chow. Mignon, enfin c'était toujours ce qu'Ismaël me répétait en voyant une photo dans un magazine, à force j'avais conclu que lui offrir ce qu'il souhaitait sans doute le plus au monde pouvait me faire pardonner.

Il était déjà dix-huit heures. J'avais trainé toute la journée en ville. J'entrais dans l'immeuble avec le chien en laisse et les affaires dans mes bras. C'était pas possible de tout porter en une seule fois et le concierge accepta de m'aider jusqu'à mon étage. En récupérant le courrier, je vis qu'Ismaël avait une lettre, venant de Londres. Par curiosité je regardais le destinataire. Sa mère. Hum. Peut-être qu'elle écrivait à son fils une fois de temps à autres, j'en savais rien. On arriva enfin à l'étage et le concierge laissa les affaires devant ma porte, je l'en remercia avant de prendre le chiot dans mes bras et d'ouvrir la porte. Ismaël était rentré, c'était déjà une bonne chose. Il était assis dans le salon à regarder la télévision. Je fis à peine du bruit, le chiot était tout calme et fort heureusement. « Is'... » Fis-je d'une petite voix avant de déposer mon trousseau de clé sur la commode. « Tu m'en veux toujours dit? » Vu le silence, j'en conclus que oui il m'en voulait toujours et atrocement. Je soupirais. « Je m'excuse d'accord? Je comprends ce que tu ressens, tu as peur pour moi mais tu sais, je ne suis plus la fille naïve d'il y a deux ans. J'ai grandi et mûri... » Je m'approcha du canapé avant de déposer le chiot à côté de lui. « Cadeau. Espérant que tu me pardonnes un jour. » Je fis une moue enfantine avant de prendre la direction de la porte afin de rentrer toutes les affaires: croquettes, panier et jouets canins.