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 Acte III ; Le départ.

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Roxanne L. Mcfire
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Roxanne L. Mcfire


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Citation favorite : « L'homme n'est pas entièrement coupable : il n'a pas commencé l'histoire ; ni tout à fait innocent puisqu'il la continue. » [Albert CAMUS]
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MessageSujet: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMar 9 Aoû - 6:24

Maxwell & Roxanne


    « Mais... Tu peux pas partir comme ça Roxanne, pas aussi... Enfin je veux dire... Pas aussi tôt. » « Lidya je te l'ai déjà dit, il m'offre un poste bien plus intéressant qu'ici. Et en plus, en France, mon pays natal, que demander de mieux ? » A vrai dire, Roxanne lui confia ces quelques paroles à contre cœur, agrippant un peu plus son téléphone pour ne pas craquer. Elle venait de prévenir Lidya au dernier moment, alors qu'elle allait partir pour la France. Elle était encore dans son appartement, qui serait vendu d'ici peu. Un appartement auquel elle tenait comme jamais. Mais ici, plus rien ne la retenait, pas même la personne à laquelle elle tenait énormément sans même vraiment la connaître. Maxwell... Elle ne l'avait plus revu depuis leur sortie cinéma. Et pour cause, cette sortie s'était terminée à l'extérieur, en engueulade party. De quoi blesser au plus haut point notre jeune femme, qui n'avait supporté cet instant. Qui l'aurait supporté après tout ? Personne, pas même lui. Elle savait qu'il avait eu mal en l'envoyant balader, elle le savait car elle avait appris à reconnaître les expressions sur son visage. Elle avait apprit à le découvrir, lui qui était pourtant si mystérieux. Et, même s'il s'était confié, elle avait préféré le laisser lui et sa solitude qu'il aimait tant.

    Elle était donc là, au milieu de son salon, prête à partir, ses deux valises en main. D'ici quelques heures, elle serait à l'aéroport, grâce au taxi qu'elle avait commandé et qui devait arriver d'ici quelques minutes. « Lidya je dois te laisser le... Le taxi va arriver. » Voila, elle avait été la dernière à être prévenue, tout comme le bar, dans lequel elle était passé il y a quelques heures, pour dire au revoir aux personnes qu'elle avait vu tous les vendredis soirs. En y repensant, seul Maxwell n'était pas au courant... Pourquoi le prévenir après tout ? Le méritait-il vraiment ? Après tout, il s'en fichait bien, de ce qu'elle pouvait faire et devenir. Si bien qu'elle ferma à clés la porte de son appartement sans regrets, bien que son cœur ne se soit serré plus d'une fois, comme pour lui rappeler la situation. Elle quittait l'endroit qu'elle aimait le plus au monde, l'endroit où elle s'était installée et intégrée depuis très longtemps. Mais ici, plus rien ne la retenait, c'était aussi simple que ça. Maxwell ou pas, c'était terminé. En France, un nouveau poste l'attendait, une nouvelle vie, une page se tournait, une autre s'ouvrait. Ce fut donc valises en main qu'elle se retrouva sur le perron de son bâtiment, alors qu'elle baissait les yeux, plus que pensive.

    « Ma... Maxwell ? » Il était là, juste en face d'elle, prêt à franchir les quelques marches qui menaient au perron. Assez étonnée, elle en laissa même tomber ses valises, qui heureusement, avaient été bien fermées. Que faisait-il ici mais surtout... Pourquoi ? Pourquoi venir la voir alors qu'il avait du la détester depuis leur dernière entrevue ? Non... C'était impossible, il devait connaître l'un de ses voisins, c'était aussi simple que ça.
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Maxwell Hutchinson
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Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMar 9 Aoû - 7:57

Je balance le livre à travers la pièce. Il vient s’écraser contre la porte qui se claque brusquement, j’attrape la bouteille qui est couchée à côté de moi. Yeux rivés sur l’endroit où le livre a rebondi, je dévisse le bouchon et avale d’une traite les quelques gorgées dont il reste de l’alcool, ressens à nouveau la soif sitôt qu’elle est vide. Je cherche l’heure du regard, impossible de trouver une quelconque horloge ou un réveil dans la chambre de ma sœur – dernière pièce que je n’ai pas encore occupée dans la vieille maison, j’ai l’impression qu’elle est vide de toute histoire, comme si je ressentais le besoin de prendre une nouvelle feuille blanche tant les autres étaient griffonnées de partout. Je me lève péniblement en me tenant au bord du lit et au bureau entre lesquels je me trouve, assis à même le sol. À en juger par le rayon de soleil qui perce à travers les volets pourtant tirés et qui vient m'éblouir douloureusement en terminant en plein dans ma face, il ne doit pas s'être écoulé autant de temps que je ne le voudrais depuis que je suis revenu du bar, le fameux bar.

Deux heures plus tôt.

Je pousse la porte de chêne d'une main, jette ma cigarette après une dernière latte par terre de l'autre. Silencieux comme une porte de prison, j'entre en ignorant les quelques clients déjà présent, alors qu'il n'est qu'un peu plus de quatorze heures. Je me dis vaguement qu'il ne s'agit qu'une bande d'ivrogne, me retrouve à demander un Whisky l'instant suivant. Je ne prends pas la peine de le remarquer, porte le verre à ma bouche. Je comptais le vider d'un trait lorsqu'une tape dans le dos manque de me faire m'étouffer. Je tourne un regard noir vers le vieux Marco, qui se hisse péniblement sur le tabouret à ma gauche. J'ai envie de le descendre sur place, je me rends compte à son regard flou et son sourire niais qu'il est déjà saoul. Je détourne le regard, fixe mon reflet dans le miroir qui décore l'arrière du bar. « Dis moi, gamin... » Évidemment, il ne devait plus savoir son nom mais il n'avait pas oublié la faculté de venir déranger ceux qui ne le veulent surtout pas. « Cette midinette, là... Tu, tu sais, celle avec les deux melons que j'prendrais bien en oreiller, tu vois c'que j'veux dire hein gamin... » Il éclate d'un rire gutural et m'envoie son coude dans les côtes, je ferme les yeux pour m'efforcer de rester impassible, il finira bien par se lasser de me parler de je ne sais quel fantasme que le rhum anime en lui si je l'ignore. « Hé barman, qu'est-c'est' déjà son nom à celle la ? Ah oui, Rocha... Roxanne ! » Mes doigts se serrent autour du verre. Roxanne. Je ne l'ai pas revue depuis le cinéma, je m'efforce à l'effacer de ma mémoire. Son prénom, ses reproches à deux balles, ses faux airs de bonne samaritaine, son rire délicat - la gorgée que je viens d'avaler passe de travers lorsque je laisse ce dernier souvenir, l'intrus se faufiler dans ma mémoire. « Chai pas c'que tu lui as fait, mais de diou t'y es pas allé de main morte. » Ma détermination s'émiette, la curiosité l'emporte. Je pose mon verre et tourne la tête vers Marco, espérant que mes sourcils froncés et mon regard interrogateur le poussera sur sa lancée. « On pouvait déjà plus profiter d'son beau petit cul depuis quelques soirs, là voilà qu'est passé nous dire qu'elle partait pour... où ça déjà barman, l'Indiana ? Ah nan, la France, j'te le donne dans le mile ! » Quelque chose se brise en moi, je ne sais pas quoi, je ne sais pas où, je ne peux pas l'expliquer. Une vague d'abattement me traverse de bas en haut. « C'était une sacrée poule celle-la, j'espère qu'au moins t'as eu l'temps de t'la farcir ! » Je repose mes yeux sur le vieux gaillard. Mon poing part tout seul.

Maintenant.
Je frotte distraitement la pommette violacée que m'a laissé le vieillard en souvenir, encore un peu sonné par sa force insoupçonné compte tenu son âge et le taux d'alcool qui coulait dans son sang -ou l'inverse, peut-être bien. C'est douloureux, mais je m'en fiche. Je déteste cette fille, du plus profond de mon être, pourtant savoir qu'elle s'en allait m'avait cloué sur place. De ce que le barman m'avait dit en me mettant à la porte, j'avais retenu qu'elle partait dans la journée. J'étais rentré directement chez moi pour m'y terrer, tourmenter par un sentiment de mal être qu'il fallait absolument que je refoule. Mais, quoi que je tente pour me changer les idées, quoi que j'essaie pour chasser mes pensées pour elle de mon esprit, je revenais au point de départ. Elle me semblait être semblable à un poison qui ne vous tue pas, mais dont on ne peut se débarrasser, qui empoisonne votre sang goutte par goutte et rend chaque seconde plus douloureuse. Je ne sais plus quoi faire, je suis torturé entre le contentement de la voir quitter la ville, le continent même et le sentiment atroce de manque que je ressens vis-à-vis d'elle.

Je rouvre les yeux, je suis sous la douche du premier étage sans trop savoir comment je suis arrivé là. L'eau glacé m'a tiré brusquement du piège de mes pensées, j'arrête à tâtons le jet. De longues secondes passent. Je n'arriverai pas à lutter plus longtemps. Cette décision me glace de la tête au pied encore plus que le jet ne l'a fait, je maudis la jeune femme du plus profond de mon être mais je ne peux me résoudre à ne plus la revoir. Même si je le regretterai par la suite, même si mon acte me paraitra complétement stupide, j'ai besoin de la revoir avant qu'elle ne disparaisse, j'ai besoin d'avoir l'impression d'être maitre dans la perte de quelqu'un, au moins une fois dans ma vie.

Je suis dehors, j'ai garé le pickup aux reflets rouillés sur un parking proche de l'école maternelle. Une page arraché au bottin de la première cabine qui s'est trouvée sur ma route fourrée dans ma poche, j'avance de bon pas vers ce qui s'annonce être une grossière erreur. Tant pis, je veux au moins en avoir le cœur net, je veux savoir si elle s'en va réellement ou tout ça n'est qu'une ruse pour que je finisse par le croire, hypothèse qui confirmerait mon ressenti envers elle, que je considérais toujours comme une manipulatrice avide de connaître les petits tourments des autres - cette pensée sonne terriblement faux dans mon esprit, lorsque je m'arrête au même instant devant l'immeuble où m'a menée l'adresse donnée par le bottin. Une sensation de vide s'empare de moi. Bordel, mais qu'est-ce que je fous là ? Telle est l'interrogation que je me hurle intérieurement. Je songe que je suis en train de devenir fou. Peut-être bien que j'aurais du écouter les conseils des médecins en psychiatrie au lieu de m'obstiner à les berner. Je me laisse aller à une sorte de débat intérieur pour savoir si j'ai réellement pété une durite ou si j'ai juste un peu trop bu lorsque la porte de l'immeuble s'ouvre sur Roxanne.

Je lève la tête et l'observe, les lèvres entrouvertes, l'air aussi surpris qu'elle ne l'est en balbutiant mon prénom l'espace d'un instant. Les poignées de ses valises glissent de ses mains, je profite de son détournement d'attention pour m'empresser de reprendre un air aussi indifférent que possible. Lorsqu'elle repose ses yeux sur moi, j'ai déjà détourné les miens vers le bas. « Ne me demande pas ce que je fais là. » Je lâche ça dans un souffle, je ne sais pas qu'elle aurait été sa réaction, elle n'aurait probablement pas voulu le dire le moindre mot mais je préfère prévenir qu'avoir à répondre à une question que je me pose moi-même. Mon regard détaille les valises tombées au sol, trop importantes pour ne contenir que les quelques babioles qu'on emporte en vacances. Ainsi, elle quittait vraiment la ville. Une pointe s'enfonce dans mon ventre sans que je sache l'expliquer, comme une peur qui se réalise, un mauvais pressentiment qui s'avère réel. Mon visage se défait, je baisse la tête pour remonter un regard moins vide d'émotion que je le voudrais. « Alors, c'est vrai ? » Ma voix est rauque, je racle ma gorge nerveusement. Je sors une main de la poche de mon jean où elle avait trouvée refuge, la lève dans un geste en avant je n'arrive pas à cerner moi même. Malaise ambiant, ma manie vient à ma rescousse lorsque mon autre main rejoint la première pour jouer avec mon alliance. « Tu pars... pour la France ? »


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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMar 9 Aoû - 20:52

    Face à elle, Maxwell. Et dans un très mauvais... État. Que lui était-il arrivé ? Lui qui ne parlait pourtant à personne, s'était-il battu ? Avec qui, mais surtout pourquoi ? En tous les cas, ça n'était sûrement pas lui qui avait cherché la personne avec qui il s'était battu. Roxanne se sentait mal, mal à un point inimaginable. Car il était là depuis cinq bonnes minutes déjà, cela lui prouvant qu'il ne voulait point voir l'un de ses voisins, mais bel et bien Roxanne. Ce fut dans un souffle qu'elle commença à lui confier... « Qu'est ce que tu... » « Ne me demande pas ce que je fais là. » Au moins, c'était clair, net mais surtout précis. Et ça n'était pas Roxanne qui allait se faire prier, elle ne comptait plus l'importuner, c'était terminé. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle elle avait accepté le poste proposé en France, à Paris même. A vrai dire, Roxanne le regrettait déjà, sachant pertinemment qu'elle n'avait plus remis un seul pied en France depuis sa plus tendre enfance. Elle savait parler français, certes, mais comment s'intégrer après tant d'années ? « Alors, c'est vrai ? Tu pars... pour la France ? » Comment l'avait-il appris ? Mais surtout par qui ? Non c'était impossible pas... Marco. C'était évident, il avait été le premier à lui demander si c'était à cause du grand brun muet. Alors c'était sûrement lui qui avait tout balancé en voyant Maxwell.

    « Tu crois franchement que je m'amuserais à faire des valises pour partir habiter au coin de la rue ? Oui, c'est vrai Maxwell. D'ailleurs mon taxi risque de ne pas... » Au coin de la rue, une voiture jaune faisait son entrée près de son bâtiment, et il était sûrement pour elle. « Tarder. » Elle reprit ses valises en main, s'arrêtant à hauteur de Maxwell. Et , sans même qu'il ne s'en doute, elle lâcha une de ses valises, portant sa main à sa blessure au visage, l'effleurant à peine. « Je ne sais pas qui a osé te faire ça mais... Il n'y a pas été de main morte. » Enchaîna-t-elle, alors que Maxwell grimaçait légèrement, Roxanne faisant de même. « Prends soin de toi Maxwell. » Termina-t-elle par lui dire, alors qu'elle quittait le perron une bonne fois pour toute, son cœur se serrant comme jamais. Non, elle ne pouvait pas... Et pourtant, il le fallait, il fallait partir, quoi qu'il puisse arriver. Seul Maxwell aurait pu la retenir, seul lui, mais jusqu'ici, il n'avait fait que lui demander le pourquoi du comment. « Bonjour mademoiselle... Mcfire c'est ça ? Laissez moi porter vos valises jolie demoiselle. » En plus de partir, elle tombait sur un énième pervers qui la déshabillait volontairement des yeux. De quoi réellement lui serrer le cœur à nouveau. « Je vous amène à l'aéroport c'est ça ? » « Oui c'est... C'est ça. » Jetant un regard à Maxwell, elle le priait de la sauver, la sauver de cette décision. C'était un mauvais choix, rien qu'un mauvais choix.

    « Si vous voulez bien vous donner la peine. » Lui confia alors l'automobiliste, la regardant à nouveau avec insistance. Elle était là, face à la portière du côté passager, n'ayant plus la force d'entrer, figée telle une statue.
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMar 9 Aoû - 23:05


« Tu crois franchement que je m'amuserais à faire des valises pour partir habiter au coin de la rue ? Oui, c'est vrai Maxwell. D'ailleurs mon taxi risque de ne pas... Tarder. » Je ne sais quel Saint veille sur moi, mais un taxi, arrivant au coin de la rue au même instant, attire l'attention de Roxanne au moment exact où mon visage se défait, sans que j'aie la force de le cacher. Je pensais, il y a quelques minutes à peine, que savoir si oui ou non elle s'en allait réellement allait mettre un terme à ce sentiment étrange de manque, de besoin. Elle partait, j'allais devoir me résoudre à l'accepter, elle restait, elle me prouvait qu'elle ne s'était rapprochée de moi que par intérêt. Pourtant, lorsqu'elle confirme ce que m'avait dit le vieil ivrogne, mon cœur se serre violemment, comme assailli de toutes parts.

Elle se baisse, reprend ses valises. Le taxi s'arrête derrière moi, je jette un vague coup d'œil par-dessus mon épaule, plus par peur de laisser entrevoir la jeune femme les quelques restes d'émotion qui ont parcouru mon visage et que je m'efforce d'effacer que par réel intérêt. Qu'est-ce qui me prend ? Ce n'est qu'une fille, une personne parmi tant d'autre qui a cru bon pour son égo de vouloir m'aider. Je ferais mieux de m'en aller, j'ai une fois de plus la preuve que toute compassion est bercée par l'hypocrisie cette envie d'alléger son karma.

Soudain, un frisson parcourt mon échine. « Je ne sais pas qui a osé te faire ça mais... Il n'y a pas été de main morte. » Je n'ai pas le temps d'amorcer un mouvement de recul que sa main a déjà rompu le contact. Il fut bref, à peine un effleurement, pourtant la décharge électrique qui a traversé tout mon corps est encore bien présente. Pourquoi a-t-elle fait ça ? Il me semble qu'il était évident, à me voir, qu'un contact physique quel qu'il soit m'était pénible - si je ne supportais pas la présence de personnes autour de moi, comment pourrais-je accepter d'être touché ? Pourtant, sa main posée sur ma peau, la fraîcheur du bout de ses doigts parcourant avec légèreté l'arête de mon visage violacée m'avait fait du bien et, malgré moi, je ne pouvais me résoudre à cantonner ça au simple fait que le froid apaisait le tiraillement douloureux. Une grimace s'affiche sur mon visage, sans que moi-même je ne puisse dire avec exactitude si c'était à cause de cette dernière constatation ou de la douleur irradiante de l'ecchymose. Je ferme un instant les yeux, tandis qu'elle se penche pour reprendre l'anse de sa valise. « Prends soin de toi Maxwell. » Je reste statique pendant qu'elle descend le perron. Je ne sais pas quoi faire, j'ai envie d'être chez moi encore, j'aimerais avoir trouvé la force d'effacer son prénom de ma mémoire, le courage de ne prêter aucune importance à son départ. Pourtant, quelque chose brûle en moi, comme un verre de vinaigre jeté sur une plaie ouverte, une écorchure qu'on écartèle. Je laisse échapper dans un souffle : « Alors, tu continues de fuir ? » Je me tourne vers elle, qui tend ses bagages au conducteur du taxi. Mes paroles résonnent plus comme une constatation que comme une question. J'aurais voulu dire quelque chose de différent, mais je n'en trouve pas le courage, le courage d'affronter les limites que je m'étais imposées moi-même pour ne plus avoir à souffrir. Les mots m'avaient échappés, sans que je puisse réellement les contrôler. Peut-être bien que j'avais tout faux, quitter les Etats-Unis pour travailler en France était une opportunité qu'elle ne pouvait laisser filer, ou peut-être que j'avais raison, dans le fond. Me fuirait-elle ? Je n'avais aucune preuve -mis à part les sous-entendus miteux arrosés de rhum de Marco-, pourtant j'avais le pressentiment, presque prétentieux, que j'en étais en partie responsable de son départ. Cette idée me dérangeait autant qu'elle m'agaçait, elle qui se voulait forte et déterminée mettait un terme à une vie qu'elle appréciait sans doute. Elle n'avait pas le droit de laisser tomber ce qu'elle avait construit ici, juste parce qu'un inconnu, un parfait abruti blessé au plus profond de son âme avait refusé l'aide qu'elle lui offrait en l'accusant de tous les maux.

Elle ouvre la portière du taxi et lève les yeux vers moi. Elle ne répond rien. Mon regard n'évite pas même le sien, je reste figé sur place comme si j'attendais que la foudre me tombe dessus. J'essaye de la retenir, j'ai l'impression que ce que je dis la convainc un peu plus de s'en aller. A-t-elle seulement la possibilité de ne pas le faire, ou même l'envie ? Je suis une inconnu, disons plutôt une vague connaissance. Elle m'a fui les deux fois où nous nous sommes adressés la parole, sans réelle explication, toujours dans un climat tendu voire électrique. Comment puis-je croire qu'elle puisse chambouler ses décisions pour moi ? Je n'ai pas la moindre idée de ce qui lui traverse l'esprit, je ne sais plus quoi penser ni faire. Alors, comme à bout de forces, je laisse tomber le combat, je me rends à l'ennemi comme si j'avais usé de toutes mes armes. Je sais que je mets en jeu ma vie, ma santé, je sais que je viens indéniablement en souffrir, mais je me rends. « J'ai déjà perdu ma femme et ma fille. J'aimerais pouvoir arrêter les frais... » Les mots, à peine audibles, viennent mourir au bout de mes lèvres. Je baisse la tête vers le sol, comme abattu par une balle de mon propre canon. Mes paroles me font l'effet d'un poignard qu'on tourne dans la plaie, d'une flamme qui brûle ma gorge et ma bouche.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 0:24

    Roxanne n'avait aucune envie de quitter cette ville. Ville dans laquelle elle avait rencontré de nombreux habitants, qui l'avait aidé à s'installer, mais surtout à s'intégrer le plus rapidement possible. En quelques semaines à peine, elle était devenue connue de tous, en passant par le boulanger du coin jusqu'au papi qui passe toutes ses journées sur son banc vieilli par le temps au parc du centre-ville. Papi avec lequel elle avait d'ailleurs énormément parlé, lui apportant une compagnie qui lui avait jusqu'ici manqué. Le matin même, elle pensait qu'elle ne manquerait à personne. Et pourtant... Elle allait manquer à toutes ces personnes qui l'avaient entouré, mais surtout à une en particulier. Maxwell... La preuve, il était là, la suppliant du regard, n'ayant les mots et ayant manqué beaucoup trop de fois de tact pour la convaincre de rester. Le pire, c'est qu'il était dans un sale état, s'étant sûrement battu avec un homme des alentours. A vrai dire, Roxanne était loin de se douter qu'il s'agissait du vieux Marco, qui l'avait tant de fois approché les vendredis soirs où elle n'avait pas encore engagé la conversation avec Max. Elle se doutait toutefois que c'était lui qui avait bavé quant à son départ, alors qu'elle avait espéré pouvoir partir avant que tout ne se sache. Car, le bar a beau être assez grand pour toute une foule, tout se sait, et généralement assez vite. La preuve, elle avait fait savoir son départ le matin même, et voila que Maxwell était déjà devant chez elle. D'ailleurs, comment avait-il pu faire pour la retrouver, elle qui ne lui avait jamais confié son adresse ? A qui dit-on merci ? Au bottin, sans hésitation. Il avait donc cherché à la retrouver et cela lui prouvait amplement à quel point sa présence lui manquerait.

    Ce fut la première fois qu'elle prit soin d'avoir un contact physique avec lui. A vrai dire, ce fut même naturellement que sa main vint à son visage, dans un geste tendre, pour constater les dégâts du coup qu'il s'était pris. Elle constata même que ce geste ne le rendit point indifférent, alors qu'il frissonnait sans s'en cacher. Était-ce une solution ? Lui qui était marié... Enfin ça, c'est ce qu'elle croyait, après l'avoir vu jouer avec son alliance des centaines de fois. Pourtant, elle était bien loin du compte, mais ça, elle ne le savait pas encore. « Alors, tu continues de fuir ? » La question est simple et pourtant, Roxanne ne sait plus quoi lui dire. Oui, elle fuit, elle fuit car jusqu'ici, elle a toujours fait face à la facilité. C'est bête à dire, mais elle ne supporte plus de souffrir, elle a déjà bien trop souffert. Toutefois, elle sait pertinemment qu'elle est prête à aider ceux qui souffrent. Et Maxwell en fait partie. A vrai dire, il est bien le seul qu'elle n'a pas envie de laisser, allez savoir pourquoi. C'est indescriptible. C'est pourquoi entendre cette simple question lui serre le cœur, allant même jusqu'à lui en couper la respiration. C'est comme si tout s'efface autour d'elle, elle ne voit plus que lui, lui qui n'est plus gêné, mais attristé. Attristé d'un départ, de son départ.

    « J'ai déjà perdu ma femme et ma fille. J'aimerais pouvoir arrêter les frais... » Et là, tout devient clair. Il est marié, mais a perdu sa femme et sa fille. Deux solutions s'offrent alors à Roxanne. La première ? Sa femme l'a quitté, ne supportant plus son cynisme. La deuxième ? Bien trop triste pour être évoquée. Étant donné le ton de sa voix, la deuxième est bien plus probable. Il est donc veuf. Tout est déjà plus clair à présent. Il est même étonnant qu'il soit encore là. Roxanne comprend soudain que, sans même le savoir, Maxwell se bat, à la recherche d'une nouvelle vie, d'un nouveau souffle, d'un dernier espoir. Et cet espoir... Peut-être est-ce elle ? Elle n'en sait rien, mais quitte son statut de statue pour mieux le rejoindre à nouveau en bas des marches. « Je... Je n'ai pas envie de partir... » Elle ose enfin lui dire la vérité. Tout ça n'est qu'un coup de tête, une solution pour ne pas faire face à la vérité. Elle tient à lui, c'est aussi simple que ça. Elle baisse les yeux, tandis qu'elle regarde l'alliance du jeune homme. Leurs corps sont bien plus proches qu'à la normale, si bien que Roxanne peut déjà sentir le souffle chaud du jeune homme sur son visage. Toutefois, c'est encore une fois le chauffeur de taxi qui vient mettre fin à cette ambiance inhabituelle. « Mademoiselle il faut y aller, vous allez finir par être en retard. Si vous le voulez bien monsieur, je dois vous l'emprunter. »
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 2:08


Je me retrouve l'instant d'après à espérer avoir été suffisamment odieux avec elle par le passé pour qu'elle n'ait plus envie de m'écouter. J'ai l'impression que l'anneau d'or me brûle, comme chauffé à blanc. C'est la première fois que quelqu'un l'apprend de ma propre bouche - bien que j'aie été vague sur les termes, je comprends dans le silence qui s'en suit qu'elle avait su lire entre les lignes. Je me sens étrange, comme si la carapace de mon cœur venait d'éclater en mille morceaux, me libérant de son poids mais me meurtrissant avec ses éclats qui viennent se planter partout autour. J'ai peur, peur qu'elle se sente soudainement obligée de rester, par pitié, par sens moral. Je garde mon regard rivé sur le sol comme s'il s'agissait de mon dernier point de rappel avant le fond du ravin, je me sens pris d'une faiblesse assommante, meurtri par chaque seconde de plus qui s'écoulait dans un silence étouffé.

« Je... Je n'ai pas envie de partir... » Mes yeux se lèvent, doucement. Roxanne n'est plus sur le point de prendre place dans le taxi, sous le regard excité du chauffeur. Elle est là, face à moi, sans que je ne l'aie vue ou entendue approcher - à dire vrai, je crois qu'une bombe aurait pu exploser à dix mètres de moi sans que je ne sorte de la tourmente de mes pensées. Je parcours ses traits avec une lenteur minutieuse, tandis que son regard est baissé, je devine qu'elle observe l'alliance que je porte toujours. Si j'en serais irrité en temps normal, estimant ça comme une intrusion dans ma vie, je ne peux mettre un nom sur ce sentiment de tristesse mêlé à une sorte de réconfort qui m'envahit. Mon bras se tend vers elle sans que je ne le contrôle, je viens effleurer, du bout des doigts, la tranche de sa main

« Mademoiselle il faut y aller, vous allez finir par être en retard. Si vous le voulez bien monsieur, je dois vous l'emprunter. » Ma main se referme sur elle-même et je la ramène contre mon corps, mes doigts se serrant contre ma paume avec une force presque douloureuse. Je relève la tête, observe par dessus l'épaule de la jeune femme plus proche -physiquement parlant- de moi que jamais le conducteur peu délicat. Tout homme normal devrait vouloir sa mort, pourtant je le bénis de toutes mes forces de nous avoir interrompus dans cet instant à part, pressentant que nous laisser aller un peu plus loin serait comme de jeter un tube de dynamite au milieu d'un feu. Je recule d'un pas, évitant soigneusement son regard en détaillant la carrosserie du taxi. « C'est trop tard... » Les mots s'échappent dans un murmure hésitant, sans que je sache réellement à quel degré il faut les prendre. Je m'empresse de reprendre. « C'est trop tard pour... pour changer d'avis. » J'affiche un sourire en coin, rien de très gai, histoire de me donner un semblant d'honnêteté. Il faut que je m'en aille, il faut que je m'en aille avant d'avoir à subir à nouveau ce que je veux à tout prix oublier. Pourquoi me suis-je laisser aller ? C'est trop tard, maintenant, quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, qu'elle reste ou qu'elle parte, la souffrance s'est déjà installée. Alors, je puise dans mes ultimes forces, au plus profond de mon être.

« Je n'aurais pas du venir ici, je vais te mettre en retard. » Si ma voix n'a pas tremblé ni même laisser paraître la moindre émotion, le regard que je plante dans le sien me trahit; je le voulais froid, je ne peux camoufler sa brillance exagérée par l'émotion. J'enfonce mes mains crispées dans les poches de ma veste et recule encore de quelques centimètres pour mieux la contourner ensuite. Je traverse l'allée qui mène au trottoir à grandes enjambées mais je ralentis ensuite, jusqu'à m'arrêter une fois arrivé à la hauteur du taxi. J'ai reperdu toute la contenance, toute ma rigidité lorsque je ne peux m'empêcher de me retourner vers elle. J'ouvre la bouche, les mots restent coincés au fond de ma gorge. Mes yeux se baissent furtivement au sol alors que je viens mordiller nerveusement ma lèvre inférieure, remonte sur la silhouette de la jeune femme. Je sens une vague d'abattement me parcourir de bas en haut, je secoue subtilement la tête en faisant quelques pas à reculons. « Prends soin de toi aussi, Roxanne », finis-je par lâcher avec un vague sourire, avant de lui tourner le dos pour de bon et reprenant le chemin de ma voiture.
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 2:39

    Il a beau ne pas avoir eu le tact nécessaire autrefois, Roxanne ne lui en veut pas. Chacun ses problèmes après tout. Elle s'est droguée, a bien trop bu durant son adolescence, a été manipulée par un jeune homme du prénom d'Edwin. Et lui a perdu sa femme, sa fille, se retrouvant seul et comme on le dit si bien, veuf. Ils savent pertinemment ce qu'est la souffrance, alors pourquoi continuer à se la faire partager ? Pourquoi ne pas se battre une bonne fois pour toute et oublier tout ce qu'ils ont pu se dire de blessant ? C'est pourtant ces paroles blessantes qui avaient permis de les rapprocher. Alors, bizarrement, Roxanne ne regrettait rien. Sa mère le lui avait toujours appris, il ne faut rien regretter, tout est tracé. Son départ était-il tracé lui aussi ? Ou était-ce un coup de tête qu'elle ne devait point suivre ? A vrai dire, elle n'en savait trop rien. Le poste que son futur employeur lui avait promis semblait être une merveille. Un poste au sein d'une école qui venait simplement d'être construite, une classe qui faisait deux fois celle du centre-ville et la chance de pouvoir avoir des structures à l'extérieur pour occuper les plus petits. De quoi combler n'importe quel professeur des écoles. Sauf Roxanne. Bien sûr qu'elle aurait aimé obtenir ce poste, mais pas en France, non, elle était bien trop intégrée ici pour tout recommencer ailleurs, du moins seule. En y repensant, elle avait toujours été seule, et cela ne l'avait pas empêché de se refaire une vie ici. Mais pas deux fois, non, c'était bien trop à son goût.

    La main du jeune homme vint alors la frôler, alors qu'elle fermait un instant les yeux, un frisson s'emparant instantanément de son corps. Rien que ce petit geste lui prouvait qu'il tenait à elle, malgré tout ce qu'il avait pu lui dire pour la repousser. « C'est trop tard... » Selon lui, il était donc trop tard pour tout remettre en question, pour tout plaquer et reprendre le petit train de vie qu'elle aimait tant. Après tout, son appartement n'était pas encore vendu, mais de nombreuses visites risqueraient fortement de changer cette situation d'ici les prochains jours. Il lui restait la possibilité de contacter un hôtel en attendant une meilleure situation, ou bien... Lidya. Elle savait pertinemment qu'elle ne la laisserait pas tomber, encore moins si elle lui confiait qu'elle avait plaqué le projet pour un jeune homme, et pas n'importe lequel, Maxwell. « C'est trop tard pour... pour changer d'avis. » Comme s'il ne lui avait pas encore fait assez remarqué, il répétait ces quelques mots, retournant le couteau dans la plaie déjà bien affectée. « Mais je... » « Je n'aurais pas du venir ici, je vais te mettre en retard. » Elle fut à nouveau coupée par sa voix, alors qu'elle serrait les poings tout comme les dents, de peur d'exploser telle une bombe à retardement. « Prends soin de toi aussi, Roxanne » Roxanne a alors l'impression que c'est bien là la dernière phrase qu'il lui confie. Elle ne le quitte pas des yeux, lui qui se dirige d'un pas plutôt décidé vers sa voiture.

    Elle sort alors quelques billets de son porte-feuille, les tend au chauffeur de taxi, avant de lui confier, un fin sourire au coin des lèvres. « Ce sera sans moi, j'ai changé d'avis. » Le chauffeur de taxi ne se fait bizarrement point prier face à une telle somme d'argent, lui rend ses bagages, et reprend sa place côté conducteur, direction son prochain rendez-vous. La demoiselle quant à elle, persuadée du fait que Maxwell soit parti, prend soin de s'asseoir sur l'avant dernière marche menant au perron, avant de soupirer. Le vent vient alors se déposer sur son fin visage, alors que sa robe noire tente de s'échapper, retenue par les mains de la demoiselle.


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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 3:05

Je m'éloigne rapidement, je ne sais pas comme j'y parviens avec le poids qui pèse sur moi, comme une enclume posée en équilibre sur ma tête. À quoi avais-je pensé ? L'air de Lewis adoucirait-il ma volonté de rester seul jusqu'à ce que la délivrance de la mort m'atteigne ? Je me dépêche d'avancer, mes poings crispés au fond de mes poches butent contre mon ventre au rythme de mes pas, m'infligeant à chaque fois une vague douleur qui, au lieu de me déranger, me convainc d'avancer. Mes jambes s'engourdissent à cause de la brusquerie dont elles doivent faire preuve après avoir été longuement immobile, ma tête tourne toujours à la mesure de mes pensées qui s'affolent. J'ai l'impression de m'être pris une énorme baffe -la douleur lancinante de ma pommette me signale que ce n'est pas qu'une impression, bien qu'il s'agisse plus d'une métaphore que d'une réalité. Je me sens ridicule, ridicule de me laisser submerger de chagrin pour une personne qui, quelques soirs plutôt, n'était qu'une silhouette, un visage parmi tant d'autre croisés au hasard de ma route.

J'arrive au bout de la rue, à l'intersection de deux routes. Je prends à droite; sitôt suis-je hors de vue, je m'arrête brutalement, comme si l'effort que j'avais fourni pour m'éloigner du taxi jaune était sur le point de m'achever. Je viens m'adosser contre le mur de brique de l'immeuble devant lequel je me suis arrêté. Je n'avais nullement l'intention de rejoindre ma voiture, du moins à court terme. Je voulais juste m'éloigner, disparaître de sa vue avant qu'elle ne se sente obligée de me dire quoique ce soit, par pitié ou gêne. Je me laisse plus ou moins glisser contre la paroi du bâtiment, pour finir assis sur les marches qui menaient directement à sa porte d'entrée. Ma respiration est à peine audible, je m'efforce de tendre l'oreille, jusqu'à ce qu'un claquement de portière et le bruit du moteur du taxi me parviennent. Elle est partie, elle est finalement montée dans ce taxi qui la mène tout droit vers l'aéroport, vers sa nouvelle vie. Le boucan du pot d'échappement s'atténue, le véhicule doit avoir quitté la rue par l'autre côté.

Je m'accoude sur ses propres jambes, mes mains viennent se poser sur mon visage qu'elles frottent nerveusement. Je laisse l'émotion qui me gagne me dévorer, sans plus lutter.
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 3:39

    Roxanne venait de renoncer définitivement au projet qu'elle avait pourtant bâti ces derniers jours. Elle venait de tirer un trait sur la France, et sur cette école qui semblait pourtant si attirante pour la carrière d'une jeune femme comme elle. Pourquoi avoir renoncé alors qu'elle était en si bon chemin ? Son employeur lui avait assuré pouvoir tout payer le temps qu'elle s'adapte à cette nouvelle vie, en passant par l'hôtel le temps de trouver un nouveau logement, jusqu'à son déménagement qui avouons le aurait été une lourde tâche à effectuer. Tâche que Roxanne ne se serait point vue effectuer seule. Quoi qu'il en soit, c'était terminé, à présent, elle prendrait soin de joindre son "ex" employeur, afin de lui compter toute l'histoire. C'était dangereux, même si elle savait pertinemment que la directrice de l'école maternelle du centre-ville la reprendrait avec plaisir dès le lendemain. Elle ne s'inquiétait pas pour ça, mais surtout de la réaction éventuelle du français qui lui avait proposé le poste par l'intermédiaire d'une amie à elle. Elle ne devait pas être la première à le faire, alors pourquoi en faire toute une histoire ? Le plus important était... Maxwell. Elle en avait totalement oublié de lui courir après. Car au fond, c'était ce qu'elle voulait. Le retrouver, et lui prouver qu'elle ne partait plus, qu'elle était là, qu'il le veuille ou non. C'était peut être s'imposer, mais c'était la seule chose censée qu'elle avait trouvé à faire ce jour là.

    Alors, sans même vraiment réfléchir, elle se mit à courir, à la recherche du jeune homme, qui avec un peu de chance s'était arrêté un peu plus loin pour réfléchir et la voir sûrement partir. Elle avait même pris soin de retirer sa paire de talons, afin de pouvoir le retrouver au plus vite. Ce fut une fois au bout de la rue qu'elle se stoppa net, ballerines à la main, son regard se déposant sur Maxwell, qui était assis devant un autre immeuble que le sien. La réaction de la jeune femme est assez directe, mais après tout, si elle ne le fait point maintenant, elle n'osera plus jamais le faire. Alors, elle s'assoit à ses côtés, et dépose sa tête sur son épaule, fermant assez rapidement les yeux pour profiter de cette envie soudaine de tendresse. Voila ce qui l'avait empêché de partir, voila le pourquoi du comment. Elle avait toujours espéré ce moment, il ne restait plus qu'à voir comment Maxwell allait réagir, lui qui était si distant d'ordinaire, du moins d'ordinaire, étant donné que lui même l'avait effleurée quelques minutes plus tôt, avant que le chauffeur de taxi ne les coupe dans leur moment d'intimité. A cette instant précis, la jolie brune n'espérait qu'une seule chose, que tout ne soit pas qu'un rêve, mais bel et bien une réalité, rien qu'une réalité.
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 4:28

Le bruit du moteur n'est désormais plus qu'un souvenir, le quartier retombe dans un silence de plomb, la sérénité la plus totale. Je suis devenu un ermite, un reclu de la société, un misanthrope, pourtant je donnerais un bras en échange de la présence de quelqu'un, qui que ce soit, à cet instant. Même rien qu'un passant qui s'attarderait sur l'aménagement floral du jardin de n'importe quel des bâtiments avoisinants suffirait venir me troubler dans ma chute vertigineuse, a rendre l'impact contre le sol moins horrible. Je voue un culte à l'isolement, mais je me sens plus perdu que jamais le long de cette route déserte.

Les secondes, les minutes passent, je perds toute notion du temps comme à chaque fois que je ressasse mes remords. Pourquoi, pourquoi, le mot résonne entre mes oreilles. Pourquoi lui avoir adressé la parole ? Pourquoi m'être senti touché par l'annonce de son départ ? Pourquoi... Pourquoi l'avoir laissé filer entre mes doigts ? Le doute sur la sincérité de sa bienveillance à mon égard, toujours ancré dans un coin de mon esprit têtu, ne pouvait pas être la seule cause. Était-ce la peur nombriliste de risquer de souffrir à nouveau, en prenant le risque de m'attacher à elle, à la longue ? Je songe avec une pointe de mépris envers moi-même qu'il est bien trop tard pour me soucier de ne pas m'attacher à elle.

Soudain, j'aperçois à travers mes doigts toujours posés sur mon visage une forme, une silhouette qui déboule au tournant de la route. Je redresse la tête, comme surpris par un cri au loin. « Roxanne ? Mais, tu... » Ma phrase meurt sur le bout de mes lèvres, je ne sais simplement pas quoi dire. Pourtant rongé par la persuasion que ce que je fais est mal, comme si je trahissais la mémoire de ma femme, de notre fille, je ne trouve pas le courage ni même l'envie de repousser Roxanne lorsqu'elle accoure vers moi pour venir poser sa tête contre mon épaule, sans le moindre mot. Une vague tension, un malaise subsiste un instant encore, avant que je ne passe mon bras derrière ses épaules. Je viens apposer un bref baiser sur ses cheveux, sans aucune retenue, sans plus réfléchir à travers l'explosion des mes pensées. Je reste un instant à regarder le reflet du soleil dans ses mèches sans oser ni pouvoir prononcer la moindre parole, puis, comme si mon cerveau avait rattrapé son retard sur le cours des événements, je semble à nouveau un peu tendu lorsque je remets ma tête droite, visage fermé orienté vers le sol. Ma main ne quitte néanmoins pas la peau soyeuse de l'épaule de la jeune femme, toujours appuyée sur moi. Je lâche dans un murmure hésitant, comme si le brusque malaise me poussait à combler un silence trop intime pour se cantonner à une simple marque d'affection : « Et ton avion ? »
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 4:51

    Maxwell avait du passer quelques minutes seul, se demandant ce qui avait poussé Roxanne à partir aussi vite, sans même prendre le temps de le prévenir. A vrai dire, elle ne l'aurait jamais prévenu, et il aurait terminé par trouver un appartement vide s'il était arrivé ne serait-ce que quelques minutes plus tard. Le destin en avait toutefois décidé autrement. En effet, celui-ci avait tout fait chambouler les projets de la jolie brune, et c'était tout à fait réussi. Car elle se retrouvait là, en face de lui, se retrouvant dans la même situation que le jeune homme à son arrivée. Toutefois, elle n'avait point réfléchit, et ce furent les gestes qui prirent le devant et non plus les paroles. Elle se retrouva alors contre lui, gardant les yeux fermés. A présent, ce serait pile ou face. Soit il ne la repoussait pas et la laissait faire, soit il préférait tout arrêter une bonne fois pour toute. N'était-ce pas là égoïste de ne point la laisser faire ? A vrai dire, elle n'eut le temps d'y penser, alors qu'il l'entourait de ses bras, quittant l'ignorance pour mieux adopter la tendresse à son tour. « Roxanne ? Mais, tu... » Il semblait étonné, tout comme elle l'avait été en le voyant en bas de son bâtiment. Mais la situation avait viré de bord, et c'était à présent l'heure des retrouvailles.

    « Et ton avion ? » « Au diable mon avion... » Lui confia-t-elle, alors qu'un fin sourire se dessinait sur son visage, Roxanne ne quittant l'endroit qu'elle avait à présent adopté, s'y sentant comme protégée. « Je... Viens. » Elle ne lui laissa pas une seule seconde plus, le prenant par la main après s'être chaussée de nouveau. Elle l'attira ensuite jusqu'au bâtiment dans lequel elle habitait, ou du moins dans lequel elle avait habité, et fut obligée de lui lâcher la main, afin de porter ses valises. Toutefois, elle ne comptait pas le laisser à l'extérieur, voila pourquoi elle l'invita à la suivre d'un coup de tête, alors qu'elle montait les deux étages qui la menait à la porte de son chez soi. Prenant soin de prendre en main la clé qu'elle avait laissé dans la poche avant d'une de ses valises, elle ouvrit la fameuse porte, la refermant derrière le jeune homme. Et dire que quelques semaines plus tôt, elle avait tout fait pour ne pas lui montrer où elle habitait. Voila qu'aujourd'hui, elle l'emmenait jusque dans son appartement. Appartement plutôt vide, étant donné que de nombreux cartons y trônaient. Seuls quelques meubles n'étaient pas encore emballés, tout comme celui qui servait d'assise au téléviseur.

    « C'était beaucoup mieux avant mais... Bienvenue chez moi. Enfin... Mon ancien chez moi. Tu... Tu veux quelque chose à boire ? » Et, sûrement en manque de la tendresse qu'il lui avait procuré quelques instants plus tôt, elle se rapprocha de lui, jetant à nouveau un coup d'oeil à sa blessure. « Ne bouge pas. » Avec un peu de chance, elle trouverait de quoi apaiser la douleur de ce beau bleu, n'ayant eu le temps de ranger quoi que ce soit dans sa salle de bains. Elle trouva donc une crème, ayant pour but d'apaiser sa douleur. Une fois de nouveau à sa hauteur, elle prit une noisette de la fameuse crème entre ses mains, qu'elle déposa sur sa pommette. « Qui... Qui t'as fais ça ? » Lui demanda-t-elle, alors qu'elle étalait toujours avec tact la crème.
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 7:03

Ma conscience me pousse à réagir lorsqu'elle envoie l'avion au diable, un sourire dessiné aux lèvres. Une nouvelle fois, je suis tiraillé entre le besoin de l'avoir à mes côtés et la peur d'être responsable d'un acte qu'elle risque de regretter, une fois que j'aurai retrouvé mes esprits et mes remords qui me forceront à la repousser hors de ma vie. Mais pour l'instant, cette envie est loin, bien loin de moi, et c'est sans dire quoi que ce soit que je me laisse tiré par sa main dans la mienne.

Quelques instants plus tard, elle ouvre devant moi la porte de son chez elle. À nouveau pris d'un certain malaise, j'entre sans grande assurance dans l'appartement de la jeune femme. « C'était beaucoup mieux avant mais... Bienvenue chez moi. Enfin... Mon ancien chez moi. » Je n'ai pas de réaction - Roxanne doit commencer à s'être habituée à ma impassibilité, à force. Je parcours la pièce sur lequel le petit hall d'entrée donne, à en juger par les quelques meubles encore apparents, je devine qu'il doit s'agir du séjour. Il me paraît étrange de me retrouver dans une autre maison que celle de mes parents, j'y ai passé tellement de temps cette dernière demie année que je me surprends presque à penser j'avais oublié qu'on pouvait décoré un mur avec autre chose que du papier peint à fleur.

« Tu... Tu veux quelque chose à boire ? »La voix me semble tout proche, je m'aperçois en arrachant mon regard à sa découverte des lieux que Roxanne est à nouveau face à moi, plus proche que ne l'exigeait d'ailleurs sa question. Je m'apprête à lui répondre lorsque enchaîne sans attendre. « Ne bouge pas. » Elle disparaît alors pour revenir aussitôt, avant même que je n'aie pu songer à lui désobéir. Elle a dans les mains un tube de pommade, qu'elle s'affaire à dévisser. Puis, elle pose délicatement ses doigts sur ma pommette, pour y étaler une noisette du gel froid. « Qui t'a fait ça ? » Comme si supporter la douleur faisait partie du cahier des charges, des règles de vie que je m'étais imposé, j'attrape son poignet et retire sa main de mon ecchymose. « Arrête ça... s'il te plaît. » J'essaye de ponctuer ma phrase de ce qui ressemble vaguement à un sourire, en contrepartie du ton un peu sec dont je n'ai pu me défaire. Je lâche l'avant bras de Roxanne pour porter ma main à la blessure, enduite de la crème que j'essaye de retirer du mieux que je peux. Je me tourne pendant ce temps d'un quart de tour, m'affairant à chercher du regard un bout de tissu, un papier de ménage susceptible d'enlever le gel aux effluves mentholé de mes doigts. Je me baisse pour attraper un bout de papier journal, estimant que cela fera l'affaire. J'étale sans ménagement pour la sensibilité du bleu les dernières petites traces du produit apaisant présentes sur ma peau, puis, laisse négligemment tomber le papier journal froissé en boule par terre. Cela fait si longtemps que je fuis toute interaction sociale que je semble avoir oublié les codes de bonne conduite, j'agis un peu comme si j'étais chez moi - et puis finalement, elle avait bien précisé que ce n'était plus son appartement, alors, je doutais qu'elle voit dans ma négligence une atteinte.

Je lui refais face, expire longuement en la regardant, comme partager entre le choix de lui répondre et celui d'éluder la question. Je finis par reprendre la parole, d'une manière évasive plus ou moins désirée, alors que mon regard retournait vagabonder tout autour de nous. « Un type, au bar. C'est sans importance, je l'ai un peu cherché. » L'image du brun mystérieux et bagarreur typiquement hollywoodien me frappe de plein fouet lorsque mes paroles me reviennent comme un boomerang, un petit sourire amusé traverse mon visage; dans la film de ma vie, j'avais plus souvent endossé le rôle du boyscout dont on plonge la tête dans la cuvette des toilettes à la pause de midi que celui du brun ténébreux fait craquer toutes les étudiantes avec ses blessures de guerre et ses gros muscles. Je sors de mes pensées quand j'aperçois l'air suspicieux qu'affiche la jeune femme, alors que mon regard passait sur elle pour aller balayer l'autre côté de la pièce. Je m'empresse de revenir à sa première question et sors la première chose qui me traverse l'esprit avant qu'elle ne veuille en savoir plus sur ce fameux type. « Je veux bien d'un café. »

En réalité, j'ai une sainte horreur du café et je prie secrètement pour que sa machine à café soit déjà dans un des cartons qui jonchent un peu partout sur le parquet de l'appartement. À cette pensée, mon regard se perd parmi eux; visiblement, Roxanne n'avait pas pris la décision de partir ce matin entre le moment de sa douche et celui où elle étalait la confiture sur ses tartines. Tout était étiqueté minutieusement, les cartons étaient empilés avec soin. Sentant le vague sentiment d'être responsable de la décision de la jeune femme me revenir, je décide de l'interroger, au bout d'un long instant où je l'observe se rendre dans ce qui doit être la cuisine - la malédiction de la cafetière fonctionnelle et à portée de main allait-elle me frapper ? Au fond de moi, j'apprécie de m'adresser à elle alors qu'elle ne peut pas me voir, j'ai l'impression que tout semble plus facile ainsi. « Qu'est-ce qui... qu'est-ce qui t'attend en France ? » Je ne sais pas trop quel ton employé, ni même quels mots choisir, ma voix trahit à nouveau mon manque d'assurance. Je prends garde néanmoins de ne rien mettre à l'imparfait - sait-on jamais.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 8:18

    Bien sûr que Maxwell y était pour quelque chose dans sa décision finale. Mais il y avait tant d'autres facteurs, comme la ville en elle même, mais aussi tous les autres amis qu'elle avait pu se faire ici, dont la meilleure, alias Lidya. Une jeune femme au cœur tout mou, comme elle le disait si bien. Elle qui aurait été capable de tout pour aider Roxanne en cas de problème éventuel. Sauf ce dernier soir, où elle était tombée en panne, alors qu'elle comptait quitté le bar. Ce soir inoubliable... Le premier soir où ils s'étaient adressés la parole. Tout s'était assez mal terminé, mais aujourd'hui, ils en étaient là, à se prouver assez difficilement qu'ils tenaient l'un à l'autre. Et qu'ensemble, malgré toutes ces disputes, ils étaient bien plus forts. Après tout, c'était bien connu, mieux vaut être accompagné que seul et ne pas savoir quoi faire de ses journées. Roxanne avait toujours su quoi faire de sa vie, malgré le fait d'avoir été très souvent seule, mais être accompagnée, c'était différent, agréable et même rassurant finalement. Roxanne se sentait à l'aise et protégée à ses côtés, et même si aujourd'hui il s'était fait attaqué par on ne sait qui. Elle offrit alors la chance à Maxwell de pénétrer dans son jardin secret. Même Lidya, qu'elle appréciait pourtant énormément, avait attendu de longs mois avant d'être invitée à grignoter quelques apéritifs avec elle.

    Il put alors découvrir un appartement peint entièrement de blanc, avec quelques touches de papier peint beige et marron pour adoucir et égayer ce dernier. Roxanne était assez fière du résultat, ayant tout fait d'elle même, au contraire de certaines femmes qui auraient tout laissé aux mains de leurs maris, ou bien aux mains de professionnels au pire des cas. L'appartement était petit, mais coquet et surtout bien rangé, à l'image de notre demoiselle. Quelques photos trônaient encore par ci par là, notamment sur le fameux buffet du téléviseur. Des photos d'elle et de son frère, que l'on avait toujours pris pour son jumeau malgré leurs quelques années de différence. Mais aussi d'elle et de ses parents. Et enfin, quelques photos de classe, auxquelles elle tenait particulièrement, celles ci représentant ses premières années à l'épreuve. Maxwell pouvait donc aisément voir qu'elle était une grande sentimentale dans l'âme, bien qu'elle ne le montrait à personne. Preuve encore une fois qu'il était rare qu'elle ne fasse découvrir son univers à ses proches.

    Elle se transforma le temps d'un instant en infirmière, voulant apaiser la douleur qui avait semblé le déranger alors qu'ils étaient encore sur le perron. La réaction du jeune homme fut toutefois immédiate, mais surtout représentative de son caractère habituel. « Arrête ça... s'il te plaît. » Roxanne ne préféra pas relever cette phrase, le laissant faire sans même paraître vexée. Après tout, elle avait tenté de l'aider, alors pourquoi le regretter et s'en vouloir ? « Un type, au bar. C'est sans importance, je l'ai un peu cherché. » Depuis quand Maxwell cherchait-il les autres ? « Tu... Tu m'étonnes tu sais, toi qui te fait toujours assez petit pour que personne ne te remarque. Tu, tu es sûr qu'il ne t'as pas frappé un peu trop fort ? » Lui confia-t-elle sur le ton de l'ironie, prenant soin de déposer le tube sur un des cartons. « Je veux bien d'un café. » « Désolée de te décevoir, mais ma cafetière a été délicatement rangée dans un des cartons. Mais ne t'en fais pas, tu apprendras rapidement que j'ai toujours un plan B. » Elle prit alors soin de lui préparer un chocolat chaud, à sa façon, y intégrant une légère pointe de chantilly. « Qu'est-ce qui... qu'est-ce qui t'attend en France ? » « Tu veux dire... Ce qui m'attendait ? Un poste assez intéressant. Avec des enfants en difficulté, au sein d'un nouveau bâtiment, qui a été construit il y a quelques mois à peine. Mais... Je ne regrette rien je... Si tu n'aimes pas ce que je viens de te préparer, tu seras bien le premier. » Elle lui tendit le fameux chocolat chaud, un fin sourire au coin des lèvres. « Je n'étais pas prête pour quitter la ville. » Termina-t-elle par lui dire, alors qu'elle grignotait quelques gâteaux trouvés au fond d'un placard.

    C'est alors que son téléphone portable sonna. Et ce fut après s'être excusée auprès de Max qu'elle répondit. « Lidya ? Non je... Je ne suis pas partie, je t'expliquerais. Dit, tu tombes bien je voulais te demander tu... Tu pourrais m'héberger quelques jours d'ici... Demain ? Les premières visites de l'appartement sont pour demain matin. Quoi tu ? Je comprends. Non, ne soit pas désolée, j'irais à l'hôtel t'en fais pas pour moi je ne vais pas en mourir. Oui, embrasse ton petit bout pour moi. Allez, bisous ma belle. » Ce fut après avoir raccroché qu'elle confia à nouveau toute son attention sur le jeune homme. « Alors, ce chocolat spécial Roxy' ? »
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 9:30


Je fais quelques pas, pendant qu'elle s'affaire à préparer son "plan B". J'avais de la chance, je n'étais pas tombée sur une fétichiste de la caféine qui emporte une cafetière jusque dans son sac à main. En dépit de l'ameublement très... cartonné, j'appréciais ce que j'avais pu voir de l'appartement. Les murs étaient clairs et décorés avec une certaine sophistication, tout le contraire des pièces étouffantes dans lesquels je passais l'essentiel de mes journées. En réalité, l'appartement s'apparentait plus à celui que j'avais à Boston qu'à la maison de mes parents, à Granada Hills, avec laquelle je ne parvenais pas à trouver la moindre ressemblance.

Sauf peut-être ... les innombrables cadres photos, disposés un peu partout dans la pièce et au fond du carton étiqueté de la sorte que je n'ai pas manqué de remarquer, juste à côté de moi. Bien que, depuis que j'étais revenu me terrer à Lewis, bon nombre d'entre eux avaient été couchés ou avaient simplement disparus des étagères et commodes sur lesquels ils trônaient, ma maison regorgeait de cadres, de la cave même au grenier, des tables de nuit au haut de la grande bibliothèque du bureau. Pour la grande majorité d'entre eux nous représentaient ma sœur et moi, parfois séparés, souvent ensemble - le fruit d'une maman poule qui ne supporte vraisemblablement pas que ces enfants quittent le nid.

Lorsqu'elle revient dans le séjour, une tasse fumante à la main, je me tiens vers l'imposant meuble de la télévision, une cadre dans une main, l'autre massant distraitement l'ecchymose dont la douleur a tout de même été atténuée par la pommade miracle de la jeune femme malgré mes efforts masochistes. La photo la représente en compagnie d'un homme, d'à peu près son âge, que je suppose être son frère presque sans hésitation tant leurs traits me semblent copiés l'un sur l'autre. Malgré les apparences, je l'écoutais d'une oreille attentive, et c'est un peu tendu que je me retourne pour lui faire face. Elle a laissé sa phrase en suspend, pour dévier le sujet vers autre chose. Je songe qu'elle m'inspire vaguement quelqu'un, chasse le sarcasme de mes pensées pour me risquer à un sourire lorsque je me saisis de la tasse. « Je n'étais pas prête pour quitter la ville. » Cette phrase ponctue son explication, elle cesse de parler -une petite voix me souffle un enfin! exaspéré, je dépêche de la faire s'étouffer- pour afficher, à son tour, un joli sourire.


Je reporte mon attention sur le cadre photo. Je le balaie d'un dernier coup d'oeil, pensivement, avant de briser le silence qui reprenait place entre nous, en lui jetant un regard par-dessus mon épaule. « C'est ton frère, ce garçon qui... » Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase qu'une sonnerie m'interrompt, la jeune femme s'excuse et sort son portable. Je refocalise mon attention mon attention sur les photographies en portant enfin la boisson à mes lèvres et, malgré toute ma bonne volonté, je ne peux m'empêcher de prêter une oreille distraite à la conversation. L'hôtel ? Une idée me traverse l'esprit, une autre la poursuit avec un balai pour qu'elle en disparaisse. « Alors, ce chocolat spécial Roxy' ? » Je me tourne vers elle, lève légèrement la tasse avec un petit sourire en guise de réponse. La course poursuite continue dans ma tête. Une voix me chuchote de me taire, à tout prix. « Roxanne, je... » Ah, bon dieu, j'ai l'impression de me nouer une corde autour du cou. Je serre brièvement les mâchoires avant de reprendre. « Je me trompe peut-être, mais je me sens un peu ... responsable de, de ce qui t'arrive. » J'ai un vague mouvement de la main désignant l'appartement. J'aimerais faire un sourire, je suis trop concentré à lutter contre les voix hurlantes qui m'intiment de me taire. « Et puis je, enfin, j'ai une grande maison. » Je fronce doucement les sourcils. Je me sens comme obligé de préciser : « Avec ... avec plein de lits. » Je me sens ridicule, je peux néanmoins pas retenir une dernière précision. « Des lits vides. » Je lève la tasse fumante vers ma bouche et avale une grande gorgée de la boisson, espérant bien me brûler la langue histoire de me stopper dans ma lancée absurde.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 9:57

    Roxanne n'avait jamais aimé le café. Et pourtant, elle avait été la première à avoir l'idée d'acheter une cafetière, parce qu'après tout, il fallait bien satisfaire ses invités n'est-ce pas ? Et bizarrement, elle trouvait qu'une cuisine sans cafetière n'était plus une vraie cuisine. C'était bête, mais chacun sa vision des choses après tout n'est-ce pas ? La cafetière avait bien fait de rester dans son carton, car même s'il lui avait demandé du café, il détestait cela, sans même que la jolie brune ne le sache vraiment. Elle avait donc proposé le plan B, l'ayant du moins plus imposé qu'autre chose. Elle était quasiment sûre et même certaine que cela lui plairait, car jamais personne n'avait critiqué son chocolat chaud maison. Peut-être par gentillesse, qui sait ? Une chose était sûre, Roxanne détestait les hypocrites, et les cernait assez rapidement en temps normal, du moins assez pour savoir que personne ne lui avait mentit quant au bon goût de sa boisson chaude spéciale Roxanne. Elle était d'ailleurs une très bonne cuisinière, elle qui aurait aimé travailler dans ce domaine si celui des enfants n'avait point dépassé de beaucoup la cuisine. Cela ne l'empêchait en rien de mettre cette passion en œuvre, même s'il était dur de juger d'elle même ses plats. Voila pourquoi Lidya lui servait bien souvent de cobaye, quand elle venait à tester de nouvelles recettes. Par chance, jamais son amie n'avait terminé empoisonnée. De quoi rassurer la demoiselle quant à ses talents culinaires.

    Lorsqu'elle le retrouva dans le salon, il avait prit soin de combler son temps libre en jetant un coup d'œil aux nombreux cadres encore présents sur le meuble télé. « C'est ton frère, ce garçon qui... » Elle n'eut le temps de vraiment lui répondre, l'ayant coupé sans même vraiment s'en rendre compte. Voila pourquoi elle enchaîna après lui avoir demandé des nouvelles de son chocolat. « Oui, c'est mon frère Noah. Il a un an et demi de plus que moi. Tout le monde a toujours cru que nous étions des jumeaux. » Cette phrase lui valut un franc sourire, alors qu'elle pensait à son frère, qu'elle n'avait plus appelé depuis une semaine au moins. La suite ? Vous la connaissez, Roxanne répondit au téléphone et donna quelques nouvelles de sa situation à son amie Lidya, qui ne pouvait l'héberger, étant chez des amis dans l'Etat voisin. « Roxanne, je... Je me trompe peut-être, mais je me sens un peu ... responsable de, de ce qui t'arrive. Et puis je, enfin, j'ai une grande maison. Avec ... avec plein de lits. Des lits vides. » La jeune femme mit quelques secondes pour réagir. Venait-il vraiment de lui proposer l'hospitalité ? C'était... Impossible ? Et bien non, la preuve, Max, malgré son hésitation, avait terminé par le lui dire. « Je... C'est gentil de m'inviter mais tu es sûr de... Enfin je veux dire, je suis très difficile à vivre tu sais. » Lui confia-t-elle, faisant mine d'être sérieuse avant de laisser son rire envahir la pièce qu'était le salon.

    « Merci Max. Je... Je sais pas comment te remercier, je te promets que je ne t'embêterais pas longtemps, je pense pouvoir retrouver très vite un appartement, avec un peu de chance je pourrais même récupérer mon appartement si personne n'est intéressé. Au pire des cas, j'irais loger chez mon amie Lidya. » Roxanne l'espérait, mais savait pertinemment qu'un appartement comme le sien serait vendu d'ici peu. Sortant quelques billets de son porte-monnaie, elle lui tendit, un fin sourire toujours sur son visage. « Garde les, ça sera pour payer les factures. J'y tiens. »


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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 12:42

« Je... C'est gentil de m'inviter mais tu es sûr de... Enfin je veux dire, je suis très difficile à vivre tu sais. » J'arque un sourcil. Cherchait-elle une excuse pour ne pas avoir à refuser franchement ma proposition ? À l'instant où elle se met à rire, je comprends qu'elle n'était pas sérieuse. Un sourire se dessine au coin de mes lèvres, mais le cœur n'y est pas vraiment, je suis un peu blessé par l'ironie de la jeune femme. Je sais qu'elle avait fait ça pour détendre une atmosphère que j'avais rendue un brin pénible, mais j'ai la sensation que je viens de braver une énorme montagne - aussi insignifiante pourrait-elle paraître à qui que ce soit d'autre, ma proposition m'est réellement difficile. C'était comme si la Terre avait été contaminée par une virus mortel décimant la population quasi entière de sa surface et que je prenais le risque de la laisser me rejoindre dans l'unique endroit sain qu'il existe encore, après qu'elle ait erré des heures et des heures dehors. La complexité de cette dernière comparaison a raison de moi, je viens rejoindre Roxanne sur le canapé et engloutis une nouvelle gorgée du chocolat chaud avant que l'affolement de mes songes ne se changent en un mal de tête. Un silence confortable s'installe quelques secondes entre nous, son rire s'éteint doucement pour se transformer en un sourire fin, puis, elle reprend, plus sérieusement. « Merci Max. Je... Je sais pas comment te remercier, je te promets que je ne t'embêterais pas longtemps, je pense pouvoir ... » Mon attention se décroche. Je viens d'entrer à peine, j'ai pourtant l'impression d'être assis là depuis des heures, (mal?)heureusement le picotement endolori de mon joli coquard me rappelle qu'il n'en n'est rien, qu'il y a quelques heures à peine j'étais toujours remonté contre Roxanne que j'estimais comme manipulatrice et lâche, par dessus tout ça. Elle continue de parler sans que je ne l'écoute vraiment, je ressasse distraitement les événements qui m'ont mené ici, de l'épisode du bar à celui de l'instant à part que nous avons partagé, dans les escaliers de l'immeuble voisin, qui me semble maintenant comme vieux de plusieurs siècles.

J'appréciais le fait qu'elle n'ait pas mentionné une seule fois ce que je lui avais confié sur ma femme et ma fille sur le perron, que ce soit directement ou en l'évoquant vaguement. Malgré ça, malgré tout ce qui s'en était suivi, je continuais à regretter amèrement de n'avoir rien trouver d'autre à lui dire. J'avais failli à la promesse de garder ça loin des oreilles des habitants de Lewis, pour ne pas avoir à croiser leurs regards compatissants et leur à supporter leur charité légendaire. J'avais quitté cette ville il y a bientôt dix ans déjà, pourtant, je me souvenais parfaitement du sourire chaleureux semblable à toutes les ménagères, de la poignée de main amical de chacun de leurs maris, de la serviabilité bienveillante de leurs enfants... C'était ça le Texas, finalement, si on excluait les deux autres catégories, à savoir celle des cowboys et celle des politiciens. Comme une reproduction taille réelle d'un épisode de Desperate Housewives ou je ne sais quelle série du genre, avec ces façades qui cachent des êtres humains comme des autres, incapables d'accomplir le moindre acte sans en avoir calculer la récompense, incapables de vivre en communauté sans rajouter leur grain de sel aux commérages de dessous de table. Roxanne me tire de mes pensées pour la énième fois, ce coup-ci en me tendant quelque chose. Je quitte des yeux le téléviseur éteint - je me demande l'espace d'un instant si c'était lui qui m'avait poussé à la comparaison de ma ville natale à celle d'un décor de cinéma - pour venir regarder la main tendue de la jeune femme. Au vert des bouts de papier qu'elle agite devant mon visage depuis... un certain temps, je devine qu'il s'agit d'argent. Je relève la tête vers elle, sourcils vaguement arqués.

« Garde les, ça sera pour payer les factures. J'y tiens. » Elle me regarde en souriant, je la dévisage pour voir si elle continue avec cette ironie agaçante. À son regard décidé, je comprends qu'elle est sérieuse; le mien passe de la lueur interloquée au voile froid. « Je ne sais pas si c'est une façon camouflée de me refiler du fric, mais je n'en pas besoin, merci. » Mes mots claquent, fendent l'air comme une lame émoussée tandis que je remets debout sur mes jambes. N'allez pas croire que j'y ai revu un quelconque souvenir du passé douloureux, pour ce coup, l'explication se cantonne simplement à l'orgueil démesuré de nous autres les hommes. Je suis allé apaiser ma fierté de mâle vers la fenêtre, je regarde distraitement pas la fenêtre, sourcils toujours froncés. « Tu ne vas pas t'éterniser de toute façon, juste le temps de te trouver un autre endroit pour que tu... » Mes paroles ne sont plus qu'un marmonnement renfrogné, à peine articulé. Je me rends compte que j'agis comme une adolescente en pleine crise d'hormones. Je souffle lentement. Je sais qu'elle a voulu se montrer gentille, je me suis comporté comme un con prétentieux alors que je ne suis même pas... prétentieux. La dernière fois que j'ai invité quelqu'un chez moi me paraît si loin d'aujourd'hui que je ne sais plus vraiment comment réagir.

Je cherche quelque chose à dire rapidement pour rattraper le coup, je me tourne vers l'ironie alors que celle de la jeune femme m'agaçait juste avant. « Et puis, quand tu auras vu ma maison, tu auras peut-être envie d'avoir en poche de quoi te payer une chambre d'hôtel. » Je m'efforce de reproduire les intonations qu'avait prises sa voix lorsqu'elle était d'humeur à la taquinerie - plutôt médiocrement. J'étais peut-être passer maître dans le cynisme, sorte d'ironie malveillante, depuis longtemps, je crois que jamais je ne parviendrai à faire passer mes paroles avec humour. Je retourne m'asseoir, essayant de ne laisser mon visage transparaître aucune émotion. J'évite pourtant de la regarder directement, je sais que mon regard est le traître le plus lâche que je ne connaisse. Sur un ton mécanique et empressé, je continue, sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. « Tu veux emporter quelque chose d'autre ? » Et comme pour accompagner mon tempérament indécis et lunatique, je me remet à nouveau debout, fouillant dans mes poches à la recherche des clés de mon pickup bien que ce dernier ne soit qu'à plusieurs rues de là. J'espérais secrètement qu'elle ne décide pas d'amener sa garde-robe complète avec elle, de peur que je finisse par céder à ma nature et par changer d'avis, en m'échappant de l'appartement sitôt aurait-elle le dos tourné.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeMer 10 Aoû - 20:54

    Qu'il l'invite à passer quelques jours chez lui pour la dépanner ? C'était bien là la dernière chose qu'elle aurait pu croire venant de sa part. Et pourtant, il l'avait fait, sans paraître vraiment hésiter. Peut-être s'était-il forcé ? Elle n'en savait rien, et ne voulait rien savoir, à présent que la proposition était définitivement faite. De son côté, elle n'avait point cherché d'excuse pour refuser, car après tout, il avait déjà bien assez fait d'efforts pour qu'elle refuse son hospitalité. N'importe qui aurait pu la laisser à l'hôtel à sa place, étant donné qu'il ne la connaissait pas plus que cela finalement. Que se passait-il donc entre eux ? Qu'est ce qui pouvait bien les pousser à se rapprocher ainsi, alors qu'ils ne savaient même pas leurs âges respectifs, leurs origines, et tout ce qui allait avec ? Peut-être était-ce cet inconnu qui les poussait à continuer sur ce chemin, ce mystère qui planait depuis leur toute première discussion. Jusqu'ici, Maxwell savait simplement que Roxanne n'était pas fille unique, mais la deuxième de la famille Mcfire. Enfin, ce nom, il l'ignorait également. Leur rencontre n'avait donc pas été banale. D'ordinaire, deux jeunes gens auraient échangé leurs passions, leurs histoires de famille. Mais non, ils avaient préféré se lancer des pics, pour mieux se rapprocher quand ils en ressentaient le besoin. Car n'oublions pas que la tendresse n'était pas de mise constamment, leur dernier moment d'intimité remontant à quelques minutes plus tôt, alors qu'elle avait prit soin de le rejoindre sur les marches d'un bâtiment qu'elle n'avait jamais prit soin de remarquer autrefois.

    Roxanne ne voulait pas lui parler de sa femme, pas même de sa fille. Tout était bien trop douloureux, et à l'attendre, cela était tout récent. Enfin ça, elle n'en savait trop rien. Toutefois, elle n'était pas là pour enfoncer le couteau dans la plaie, mais bel et bien pour le retirer, du mieux qu'elle le pouvait. Elle n'avait pas de pouvoirs magiques, non, cela se serait su, mais elle avait de quoi lui remonter le moral, et c'était déjà pas mal n'est-ce pas ? C'était pourtant ces quelques paroles qui l'avait définitivement poussé à rester. Avait-elle donc prit pitié ? Non, et pour cause, elle détestait que l'on puisse prendre pitié d'elle, alors ça n'était pas pour le faire avec les autres. Chacun ses problèmes, encore une fois. « Je ne sais pas si c'est une façon camouflée de me refiler du fric, mais je n'en pas besoin, merci. » « Très bien. » Jusqu'ici, elle n'avait jamais cherché à l'affronter, et pour cause, elle était bien trop épuisée des derniers jours pour le faire. Mine de rien, c'était un travail fou un déménagement, surtout seule. La preuve, il lui aurait sûrement fallu encore quelques mois pour tout amener en France, de quoi la désespérer un peu plus. « Tu ne vas pas t'éterniser de toute façon, juste le temps de te trouver un autre endroit pour que tu... » Non, elle ne comptait pas s'éterniser, ni même l'étouffer. Elle ferait son maximum pour vivre à l'extérieur, et ne rentrer que pour une heure tardive, afin de ne déranger en aucun cas son mode de vie, et ses habitudes. Peut-être finirait-il par le prendre mal ? Elle n'en savait rien, mais à vrai dire, elle n'y était pas encore et ne pouvait vraiment s'y projeter.

    « Et puis, quand tu auras vu ma maison, tu auras peut-être envie d'avoir en poche de quoi te payer une chambre d'hôtel. » « Tu apprendras que je ne suis pas compliquée, et qu'un rien me comble. C'est déjà beaucoup de m'inviter, alors je pense que je n'aurais rien à dire quant à ta maison, c'est la moindre des choses. » « Tu veux emporter quelque chose d'autre ? » « Mes deux valises devront suffire. Comme je te l'ai dit, je ne compte pas t'embêter très longtemps, j'en aurais même de trop avec tout ça. » Termina-t-elle par lui confier à nouveau, lui souriant pour la énième fois. « Si tu ne veux pas de mes billets, ce que je peux tout à fait comprendre, laisse moi au moins te remercier à ma façon. » Ajouta-t-elle, ne lui laissant le temps de réfléchir, déposant un baiser au coin de ses lèvres. Ce baiser n'eut rien de provocant, au contraire il fut léger et rapide, mais toutefois assez prononcé pour lui en laisser quelques souvenirs. Si bien qu'elle ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit, enchaînant assez rapidement. « On y va ? »
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 0:15

Bien que mes propos sur la vieille maison de lames rouges dans laquelle je venais de l'inviter m'avaient échappés sur un ton que je voulais moins sérieux, j'étais en train de me dire que finalement, je ne croyais pas si bien dire. J'y habitais depuis un peu plus de quatre mois et, hormis le stricte minimum que le sens de l'hygiène m'imposait, je n'avais pas fourni le moindre effort pour ranger ou entretenir la maison. Des livres traînaient à même le sol, des feuilles de papier froissées en boule s'entassaient à quelques endroits clés, sans compter les quelques cadavres de bouteille qui prenaient la poussière un peu partout dans la maison. Peut-être reverra-t-elle à la baisse ce sourire qu'elle affiche en déclarant ne pas être difficile une fois sur place ?

Je n'écoute que très vaguement la réponse qu'elle me donne lorsque je lui demande si elle compte emporter autre chose que les valises, posées non loin de la porte d'entrée. En réalité, ma question était plus une manière détournée pou ne pas plus m'attarder ici, j'étais pressé qu'elle s'installe chez moi pour la simple raison que je n'aurais plus le courage alors de revenir sur ma proposition et de la mettre à la porte. Si bien que je ne prête pas plus attention à elle lorsqu'elle se lève et s'approche de moi, ayant enfin trouvé mon trousseau de clé au fond d'une poche, que je fais brièvement rebondir dans ma main en l'observant. « Si tu ne veux pas de mes billets, ce que je peux tout à fait comprendre, laisse moi au moins te remercier à ma façon. » Ces dernières paroles ont raison de mon détachement et, poussée par une légère note de curiosité, je repose mon regard sur elle. Elle a été plus rapide, déjà ses lèvres viennent me se poser délicatement au coin des miennes. Je n'ai pas le temps d'esquisser un mouvement de recul ni même de pudeur - en aurais-je seulement eu l'envie ?- qu'elle a déjà retrouvé sa place initiale et enchaîne sans plus attendre : « On y va ? » Son geste m'a visiblement décontenancé alors qu'il paraissait banal pour Roxannel, puisque je la dévisage un long instant avec un air à la frontière de l'étonnement et de l'hébétude, avant que je ne me dirige vers la porte d'entrer sans le moindre mot, attrapant machinalement au passage ses valises presque sans que je ne m'en rende compte.


Bien que le véhicule ne soit garée qu'à quelques rues de là, je préfère poser les bagages une fois en bas des marches du perron, pour annoncer à la jeune femme : « Reste la, je vais chercher ma voiture et je reviens ici. » Je me suis tourné vers elle, je lui adresse ce vague sourire qui me caractérise avant de repartir dans la direction que j'avais déjà emprunté un moment plus tôt, alors que je m'attendais à ce qu'elle disparaisse dans son taxi. Ses valises n'étaient pas si lourdes qu'elles le paraissaient par leur taille plutôt imposante, je n'aurais pas été dérangé de les amener directement vers l'école, et, malgré peut-être le charme que cela me donnerait, ce n'était pas là un acte de galanterie pour le moindre sous; en réalité, j'avais une excuse pour m'isoler quelque instant, aussi court soit-il. Au fur et à mesure que je m'éloigne de la jeune femme, je laisse la lutte intérieure qui bouillonne en moi de défaire, je m'abandonne sans retenue au tourbillon confus de mes pensées. J'ai l'impression de sortir du coma et que je regarde en accéléré le film de tout ce que j'ai pu raté durant ce bout ma vie, tout ce qui a pu m'arriver sans que j'en sois conscient.

J'arrive rapidement au pickup, toujours garé vers l'école maternelle. Je me force à refermer la porte sur le brouahaha de mon esprit lorsque je vois distraitement des enfants s'amuser dans la cour de l'établissement - ma vie m'importait peu et je me ficherais bien de savoir que j'ai causé un accident en me perdant dans mes pensées lorsque je suis au volant, mais pas question de blesser une petite tête blonde insouciante. Je mets le contact, démarre et emprunte la route qui va me ramener vers Roxanne. Je songe, une fois engagé dans le carrefour, à prendre la direction opposée et la laisser tomber au profit de ma solitude égoïste, soupire profondément en sachant pertinemment que j'en suis incapable. J'arrive en quelques minutes à peine à bon port. Sans prendre le soin de sortir de l'habitacle du pickup, je me penche du côté passager pour tourner la manivelle de la vitre. Celle-ci s'abaisse avec une lenteur désespérante et dans un grincement désagréable, je ne peux retenir une petite grimace. « Tu peux mettre tes affaires derrière, tu peux pousser enlever les cordes et les mettre sous la bâche si tu n'as pas la place. » Référence aux cordes d'escalade qui n'ont pas bougé d'un poil du grand coffre ouvert de la voiture de mes 17 ans depuis des années, je me détourne d'elle sitôt ai-je fini de lui parler pour mieux m'affairer à faire fonctionner l'autoradio qui fait des siennes.
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Roxanne L. Mcfire
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Roxanne L. Mcfire


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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 3:15

    Roxanne n'était pas là pour le juger, encore moins pour juger l'endroit où il habitait quotidiennement. Après tout, du moment qu'il s'y sentait à l'aise, c'était le principal. Encore une fois, ça n'était pas à elle de lui dire quoi que ce soit quant à sa décoration, ou bien simplement quant à sa maison en général. Elle ne serait qu'une simple invitée, rien de plus, rien de moins. A vrai dire, elle était assez fière de l'être, mais ça, elle le cachait au plus profond d'elle même. Après lui avoir fait découvrir son univers, c'était à lui de lui montrer le sien. Chacun son tour, comme on le dit si bien. La jolie brune ne savait vraiment pas à quoi s'attendre, même si d'après les descriptions du jeune homme, il n'y avait rien à voir d'exceptionnel. Quoi qu'il en soit, cette maison l'accueillerait durant quelques jours, le temps qu'elle puisse retrouver un logement. Elle quitta donc son ancien appartement, supportant le temps d'un instant un pincement au cœur, assez triste de laisser son tout premier appartement. Elle prit soin de suivre de près Maxwell, qui portait ses valises, et qui semblait visiblement... A l'ouest. Oui, c'était ça, il semblait perturbé. Était-ce l'effet Roxanne ? Qui sait, après tout il ne lui avait rien dit quant à ce geste tendre. Il ne l'avait pas prolongé, ni même stoppé, ce qui laissait la demoiselle dans un flou total. « Reste la, je vais chercher ma voiture et je reviens ici. » C'était à la fois galant de sa part mais c'était également une façon pour lui de s'isoler à nouveau, afin de réfléchir. A quoi ? A la décision qu'il venait de prendre, à cette chambre qu'il comptait lui offrir pour quelques jours. Regrettait-il ?

    Elle attendit donc patiemment sur le trottoir, jetant un dernier regard au bâtiment dans lequel elle avait jusqu'ici toujours habité. « Tu peux mettre tes affaires derrière, tu peux pousser enlever les cordes et les mettre sous la bâche si tu n'as pas la place. » Ce fut la voix de Maxwell qui la rappela à l'ordre, alors qu'elle acquiesçait, plaçant les deux fameuses valises à l'arrière, tout en rangeant les fameuses cordes. Cordes servant visiblement à faire de l'escalade. « Je ne savais pas que tu étais un grand sportif. » Enchaîna-t-elle une fois à ses côtés, sur le siège passager. Le trajet dura quelques minutes, alors qu'elle fredonnait simplement cette fois ci les quelques chansons audibles à la radio, qui grésillait comme jamais. Une fois devant la fameuse bâtisse, la jeune femme resta sans voix. L'endroit était grand, loin des autres habitations principales et il était loin de lui rappeler son petit appartement du centre-ville. A première vue, il s'agissait d'un ancien ranch, toutefois quelque peu rénové depuis. « Wow. » Telle fut la seule et unique réaction de la jeune femme, qui quitta le pick-up, direction le coffre, pour récupérer ses bagages. Une fois sur la petite terrasse qui menait à la porte d'entrée, ce fut un vieux rockin' chair qui attira son attention, alors qu'elle le frôlait du bout des doigts, après avoir déposé ses valises devant la porte plutôt imposante de l'entrée.

    « Crois moi, je préfère ça à une chambre d'hôtel aux draps blancs et sans vie. » Elle faisait ici allusion à la phrase qu'il lui avait confié alors qu'ils étaient encore à son appartement, alors qu'il avait tenté de lui prouver par a plus b qu'elle finirait par préférer une bonne chambre d'hôtel. L'endroit n'aurait pas plu à tout le monde, mais Roxanne l'adorait déjà, c'était aussi simple que ça. C'est alors qu'un petit chaton noir fit son apparition, miaulant tout en se frottant contre les jambes dénudées de la demoiselle. « Salut toi... C'est... Ton chat ? » Enchaîna-t-elle à l'intention du jeune homme, un fin sourire au coin des lèvres, alors qu'elle le regardait d'en bas, s'était accroupie à la hauteur de la bête à poils.

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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 5:26

Je redémarre sitôt que j’entends sa portière claquer. « Je ne savais pas que tu étais un grand sportif. » Un sourire un brin caustique vient perturber ma mine impassible, rien qu’un instant. « Tu sais, quand on grandit dans une ville comme Lewis et qu’on aime pas le country, il faut savoir… Changer d’air. » Les yeux sur la route, je continue de me battre à l’aveugle avec la radio qui ne daigne lâcher le moindre son. « Elles n’ont pas bougées de là derrière depuis que j’ai quitté le lycée... » D’un coup de poing agacé sur le haut du tableau de bord, je parviens enfin à sortir la maudite machine de son silence, pour mieux pouvoir alors me replonger dans le mien. Le reste du trajet s’effectue donc dans un mutisme presque complet, que seuls les grésillements irréguliers du poste vétuste viennent perturber.


Quelques minutes plus tard, je quitte l'asphalte d'une longue rue que nous avons presque entièrement remontée pour le gravier d'un sentier, long de quelques dizaines de mètres. Arrivés au bout de celui-ci, nous débouchons dans la cour de pavés et d'herbes folle, qui précède l'imposante maison de lames rouges où j'ai grandi. Toujours silencieux, je coupe le contact et sors rapidement de l’habitacle. Je contourne le véhicule en parcourant les alentours d’un regard un peu vague, avant de m’arrêter sur le profil de la jeune femme. « Wow. » Elle a les yeux levés sur la vieille bâtisse, je l’imite en laissant échapper un sourire amusé malgré la tension qui me malmène. Effectivement, si elle s’attendait à trouver un endroit semblable au trois-pièces qu’elle avait quitté…

Mon regard songeur se détache finalement de la façade, Roxanne est déjà en train de récupérer ses bagages à l’arrière du pickup. Je ne m’attarde pas plus et m’élance en direction de l’entrée de la vieille maison. Je n’ai pas à la regarder, je sais qu’elle m’a emboîté le pas lorsque j’entends le grincement sordide des marches de bois derrière moi, alors que je me baisse devant la porte d’entrée pour ramasser le journal et les quelques publicités que je n’avais pas pris la peine de remarquer auparavant. « Crois moi, je préfère ça à une chambre d'hôtel aux draps blancs et sans vie. » Je tourne la tête vers elle, elle s’intéresse au rocking-chair – je ne peux m’empêcher de songer que ce dernier s’attire réellement toutes les bonnes grâces de la gent féminine. Il est vrai que la bâtisse a un certain charme, d'un point de vue extérieur du moins, rappelant certains décors de vieilles séries, avec d'intrépides et torrides ranchers en stars vedettes, je ne peux le nier.

Je m’apprête à pousser la porte, la main posée sur la poignée, lorsque je vois débouler de nulle part la petite boule de poil noir qui manquait au décor. Je m’interromps dans mon geste et pose les quelques réclames en équilibre sur la boîte aux lettres, pensant naïvement que le dénommé Sammy allait venir quémander une caresse vers moi. Je ne peux pas m’empêcher de sourire lorsqu’il se jette sur les jambes de la jeune femme pour s’y frotter bruyamment... « Salut toi... C'est... Ton chat ? » Elle s’accroupit pour mieux contenter l’envie de câlin du chaton. « Je ne l’ai pas adopté au sens propre du terme mais… Lui l’a fait, en quelque sorte. » Je marque un bref temps d’arrêt, repensant vaguement à la manière dont il avait réussi du haut de ses petites pattes à pousser l’imposante porte de la maison pour s’y faufiler la première fois, il y a quelques semaines déjà. Je m’empresse de reprendre. « Fais attention à ne pas lui toucher … » Trop tard, Sammy s’est déjà recroquevillé sur lui-même pour mieux sauter en l’air avec un miaulement strident, les pattes démesurément écartés, comme s’il voulait planter dans la jambe de la jeune femme des griffes pas tout à fait encore bien formées. « … les oreilles. »

Je ne peux m’empêcher de me mettre à rigoler en voyant le petit chat courir se réfugier derrière moi, comme si j’en avais oublié la présence de Roxanne. Je me baisse pour l’attraper, le prend dans mes bras en me relevant. Je repose les yeux sur la jeune femme, mon sourire sans retenue disparaît tout aussi rapidement qu’il était apparu. Je m’efforce de garder néanmoins le coin de mes lèvres surélevé. « Il a horreur de ça, j’aurais du te prévenir tout de suite. Il s’appelle Sammy… » Je baisse la tête sur lui, gratouille le haut de son crâne en prenant bien garde d’éviter ses oreilles. Mon regard s’en détache l’instant suivant, je remarque que la jeune femme est en train de passer sa main sur la légère griffure que les quelques centaines de grammes accrochés aux griffes du chaton ont réussi à lui laisser. « Tu ferais mieux de le désinfecter, même si ce n’est pas grand-chose. » Et, comme s’il avait s’agit d’une invitation à entrer, je passe à travers la porte d’entrée que je viens de pousser, le petit monstre au pelage noir toujours au creux de mes bras.

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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 5:47

    Roxanne n'en croit pas ses yeux. Elle se retrouve plongée dans un nouvel univers, un univers digne des meilleurs westerns. « On s'y croirait... » Cette phrase est prononcée dans un seul souffle, alors qu'elle sourit de nouveau, profitant de la vue extérieure. Et dire que ça n'est qu'un début. A en voir l'extérieur, l'intérieur doit être tout aussi typique. Roxanne s'imagine alors du papier peint à fleurs, et tout ce qui va avec. Et elle n'a pas totalement tort d'y penser. L'avantage, c'est que Maxwell semble être heureux de la rendre stupéfaite. Car au fond, il y est grandement pour quelque chose, cette bâtisse lui appartenant après tout. Puis ce fut l'heure des présentations avec la petite boule aux poils noirs et aux yeux verts. Un magnifique petit chaton qui ne put s'empêcher de résister aux charmes de la demoiselle, qui avait elle même un regard assez profond. « Je ne l’ai pas adopté au sens propre du terme mais… Lui l’a fait, en quelque sorte. » « Il est adorable. Hein que tu es adorable ? » Roxanne passe pour une demeurée, mais elle s'en fiche bien, pourquoi cacher le fait qu'elle aime les animaux après tout ? « Fais attention à ne pas lui toucher … Les oreilles. » Mais il est déjà trop tard, Roxanne s'y ai légèrement attardé, et le petit chat ne se laisse point faire, lui laissant un joli souvenir de ce geste qu'il déteste tant. Roxanne ne souffre pas, mais se frotte simplement la jambe, restant souriante comme jamais malgré une petite grimace.

    « Il a horreur de ça, j’aurais du te prévenir tout de suite. Il s’appelle Sammy… Tu ferais mieux de le désinfecter, même si ce n’est pas grand-chose. » « C'est donc à ton tour de jouer les infirmiers ? » L'invitait-elle à vraiment le faire à son tour ? A vrai dire, oui. Et cela la fit sourire, alors qu'elle était plutôt amusée de la situation. Elle ne savait pas où il cachait la pommade miracle en y repensant, alors c'était à lui d'agir. « Et bah! Tu voulais m'en mettre plein les yeux hein, avoue. » Enchaîna-t-elle alors qu'elle le suivait, pénétrant dans une entrée imposante, qui faisait bien deux fois la taille de la sienne. « J'aime... Le style. Ça change, mais j'aime. » Lui confia-t-elle, lui confiant un clin d'oeil complice avant de pénétrer dans une nouvelle pièce, le salon. De peur de faire comme chez elle, Roxanne reste debout, et sourit à Maxwell, qui dépose le petit chat sur le vieux parquet sombre du salon. Ce dernier s'aventure à nouveau dans ses jambes, alors qu'elle prend soin de lui confier, d'un ton à nouveau amusé. « Promis, je ne toucherais plus tes petites oreilles Sammy. » Le petit chat miaule en guise de réponse, alors qu'un des bracelets à breloques de la demoiselle intrigue la boule de poils, qui commence à l'attraper à l'aide de ses petites pattes. « Je crois qu'il m'aime bien. » Cette fois ci, c'était à Maxwell qu'elle parlait, lui souriant à nouveau. « Ça doit être agréable d'habiter ici. Je veux dire, on y trouve la tranquillité, l'espace, la nature. Ça change de la pollution du centre-ville et des voisins bruyants. » Pas qu'elle avait quelque chose contre les bruyants, mais qu'elle détestait ne point pouvoir dormir a deux heures du matin.

    Se levant, le petit chaton prit soin de reprendre la direction vers son maître, visiblement déjà ennuyé du petit bracelet d'argent. Roxanne se sentait... Bien. Mais elle préféra ne point se le répéter, de peur de regretter d'avoir été aussi bien lorsqu'elle rentrerait à nouveau dans son chez soi, c'est à dire dans quelques jours à peine.
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 9:20

En réalité, l’arrivée du petit chat au moment fatidique où j’allais l’inviter à entrer avait résonné en moi comme un gong sauveur. Jusqu’à aujourd’hui, ses pattes de velours étaient les seules que j’avais toléré dans la tannière d’ermite que j’avais fait de cette maison, autrefois si chaleureuses. Ainsi, lorsque je l’avais pris dans mes bras pour passer la porte, j’avais eu cette impression de ne pas être tout seul à dans le sacrifice d’une solitude que j’avais peaufinée durant des mois, ce tout petit réconfort qui m’avait permis de ne pas sentir mon sang se glacer lorsque j’avais senti Roxanne venir à côté de moi, à l’intérieur la vieille maison. Caressant le pelage du chaton ronronnant, je tourne la tête vers elle, en proie à un léger malaise tout de même. « J'aime... Le style. Ça change, mais j'aime. » Je souris vaguement à son clin d’œil, un peu surpris de la voir apprécier une décoration qui m’étouffait, alors que j’avais cru partager avec elle le goût du classige, de l'épuré. Peut-être bien que la décoration de son appartement - ex-appartement - n'avait rien à voir avec elle. Cette pensée me donne comme le sentiment de devoir me détacher de tout responsabilité, alors que je me dirige vers le grand salon. « Je n'y suis pour rien, en fait, c'est ma mère qui aime... ça. » Je désigne d'un geste presque dédaigneux de la tête la commode qui siège au fond du hall d'entrée, en vieux bois laqué, décoré d'un bouquet de fleurs séchés et de photos d'enfance - stéréotype parfait pour résumer le style de la maison. « Ce n’est pas chez moi, en fait. C’est la maison de mes parents, je vis ici... Le temps qu'ils reviennent. » Je me dis brusquement qu'il s'agit d'un cercle vicieux, puisque je sais pertinemment qu'ils ne reviendront pas tant que je serai là. Le petit chat se met à se débattre un peu, me sauve d'un nouveau plongeon dans mes songes


Je finis par le reposer par terre, le regarde qui s'empresse de rejoindre en courant les jambes de la jeune femme, visiblement pardonnée. « Je crois qu'il m'aime bien. » Mon regard fait la navette entre le chaton et le sourire fin de la jeune femme. « Moi aussi... » Elle lève la tête vers moi, je ne sais pas si c'est à cause du double sens que je viens de trouver à ma phrase - je m'empresse d'ajouter quelque chose, sans prendre le risque de le savoir. « De toute manière tu dois être la première personne qu'il rencontre, en dehors de moi. Il est né dans la grange, derrière la maison. » Je termine ma phrase depuis une autre pièce, je suis retourné dans le couloir entre temps pour m'engouffrer dans une minuscule salle de bains, dont je fouille l'armoire à pharmacie à la recherche d'un quelconque désinfectant.


Lorsque je reviens dans la pièce un tube de pommade si peu rempli que beaucoup l'aurait déjà jeté à la main, je vois Sammy abandonner sans gêne Roxanne qui le caressait pourtant pour venir se frotter contre moi. Je l'enjambe avec un petit sourire en coin en le regardant, puis m'approche de la jeune femme. Je lui tends le tube de crème désinfectante, en lui adressant un regard furtif, et désigne d'un geste de la main le canapé trônant au centre de la pièce. « Ça risque d'être plus facile en étant assise... » Je ponctue ma phrase d'un sourire qui n'a rien de bien naturel. Il n'en faut pas plus pour la convaincre, elle va s'installer sur le divan encombré du même désordre qui remplit toute la pièce. Elle ne semble pas s'en soucier, je l'observe avec retenue poser ses jambes repliées sur le coussin, pour atteindre plus facilement la blessure. Encore faudrait-il qu'elle parvienne à sortir la moindre matière du tube pratiquement vite, elle se bat silencieusement contre lui suffisamment longtemps pour que le chaton malicieux ait eu le temps de renverser une pile de livres posées au pied de la table basse et qu'il se mette à courir partout, comme piqué par une mouche folle. Je ne m'y intéresse pas, mes yeux sont rivés sur les traits tendus de la jeune femme.

Je finis par traverser la pièce. Je lui reprends la pommade et, toujours sans le moindre mot, m’assieds à côté d’elle. Comme si j’avais passé ma vie à récupérer les dernières minuscules miettes de tous les produits qui croisaient mon chemin, je me retrouve en deux temps trois mouvements avec une noisette de produit dans une main et un tube complètement ratatiné dans l’autre. J’aurais pu m’arrêter là dans l’élan de dévouement en lui tendant ma main en guise de « porte pommade », mais je glisse mon avant-bras dans le creux de ses genoux et étire ses jambes par-dessus les miennes, avant que je ne me laisse le temps de réfléchir avant d’agir. Toujours aphone, toujours sans le moindre regard pour elle – ou du moins pour ses jolis yeux -, je m’abandonne à l’impulsivité et viens déposer la noisette de désinfectant sur les trois petites traces de griffes. Mes doigts s’activent avec une mesure toute calculée sur cette peau veloutée, je fais pénétrer le produit en l’étalant ensuite à l’aide ma paume brûlante. J’ai l’air concentré d’un chirurgien qui opérerait à cœur ouvert, je m’efforce en réalité de ne penser à rien, de garder mon cerveau enfermé à double tour dans un coin retiré de ma tête. J’essaye de voir en la paire de jambes délicatement posées sur ses genoux deux bâtons avec de la chair autour, deux membres sans corps qu’il faut que je m’empresse de soigner. Pourtant, sans que j’en sois vraiment conscient ni maître, ma main s’attarde un peu trop longuement sur sa peau à peine égratignée…


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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 10:05

    Le fait que Maxwell ai un chat n'étonnait en aucun cas la demoiselle. A vrai dire, elle comprenait même très bien, car c'était sûrement assez difficile comme ça de vivre seul et de ne pas avoir de relations à l'extérieur. Enfin, ça, c'était jusqu'à ce que Roxanne arrive dans sa vie. Car, à peine quelques semaines après leur toute première discussion, voila qu'il l'invitait déjà à dormir chez lui. Enfin ça, il ne l'avait pas vraiment décidé sur un coup de tête, mais plutôt parce que la demoiselle n'avait pas vraiment eu le choix. L'hôtel, un choix évident n'est-ce pas ? Et bien non, elle avait trouvé bien mieux, et bien plus tranquille. Un ranch, à l'écart de toutes les autres maisons et appartements du centre-ville. Un endroit dans lequel elle pourrait se reposer le temps de retrouver de quoi se loger. A vrai dire, elle pensait grandement à sortir la journée pour mieux le retrouver le soir, afin qu'il puisse garder une certaine tranquillité. Tranquillité à laquelle il tenait sûrement plus qu'à n'importe quoi d'autre. Peut-être n'était-il pas chez lui la journée ? Ce fut à cet instant précis que Roxanne se rendit compte qu'elle n'avait jamais prit la peine de lui demander dans quoi il travaillait. D'après ce qu'il lui avait confié, il aimait l'art en tout genre. Elle le voyait donc bien peintre, seul devant son tableau, au milieu de son salon aux papiers peints démodés pour l'époque. Pourtant, aucun tableau ne figurait sur les murs porteurs de la pièce, preuve qu'elle était sur la mauvaise piste. Qui sait, peut-être qu'il cachait ses tableaux dans une autre pièce, réservée à sa passion ? Une autre solution s'offrait à elle. Peut-être Maxwell était-il un... Un écrivain! Lui qui savait si bien parler, c'était maintenant évident. Roxanne, ou l'art de partir dans de grands délires.

    « Ce n’est pas chez moi, en fait. C’est la maison de mes parents, je vis ici... Le temps qu'ils reviennent. » « Cette maison me paraissait déjà immense pour deux, alors pour toi seul... Tu... Tu ne t'ennuies pas parfois ? » Quelle question! Maxwell, s'ennuyer seul ? C'était une blague! Ce fut en y pensant que Roxanne ne put s'empêcher de laisser un léger sourire prendre place sur son visage, de nouveau amusée de ce qu'elle venait de dire sans vraiment réfléchir. « Moi aussi... » Lui aussi ? Une phrase plutôt ambiguë, ayez le courage de l'avouer. Le chat l'aimait-il lui aussi ? C'était évident, cela se voyait comme le nez au milieu d'une figure. Toutefois, elle ignorait si lui l'aimait bien. Elle savait qu'il tenait toutefois assez à elle pour la rejoindre à son appartement et l'empêcher de partir, à sa façon. « De toute manière tu dois être la première personne qu'il rencontre, en dehors de moi. Il est né dans la grange, derrière la maison. » Elle était donc la première à visiter les lieux. « Et bien ravie de l'être. » Enchaîna-t-elle, lui souriant à nouveau.

    Maxwell se retrouva rapidement à la place de la demoiselle, changeant de masque pour revêtir celui d'un apprenti infirmier le temps d'un instant. « Ça risque d'être plus facile en étant assise... » Instant qui dura toutefois bien plus longtemps que prévu, alors qu'il s'attardait sur sa jambe, alors que le blanc de la crème avait déjà disparu depuis quelques secondes déjà. La jeune femme alla même jusqu'à se voir fermer les yeux, profitant de cet instant qui n'appartenait qu'à eux. Loin de tous, il était certain qu'ils pouvaient tout faire, tout, sans même en avoir honte. Beaucoup auraient rit en les voyant ainsi profiter d'un simple massage à la crème, mais c'était déjà énorme pour Maxwell, qui était le plus froid des êtres froids lorsqu'il l'avait décidé. Voila pourquoi Roxanne se détendit à son tour, déposant sa main sur la sienne, le stoppant dans son élan. Puis, comme mécaniquement, leurs doigts s'entrelacèrent. Ce ne fut d'ailleurs pas au goût de Sammy, qui alla se caler dans un coin de la pièce, visiblement vexé de voir son maître s'occuper de quelqu'un d'autre que lui. « Je crois bien que je fais un jaloux... » Cette phrase ne fut qu'un murmure, mais étant assez proches, Maxwell put aisément l'entendre, alors que la jeune femme riait à nouveau. Et alors que Maxwell comptait s'exprimer, elle déposa son index sur ses lèvres entrouvertes, lui confiant toujours en chuchotant. « Chut... Tu risquerais de tout gâcher. » Bah quoi, n'avait-elle pas raison ? « Je... Embrasse moi... » Cette fois ci, cette phrase fut à peine audible, mais Maxwell avait tout entendu, c'était certain...
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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeJeu 11 Aoû - 12:11


Je sens la chaleur de sa peau courir le long des mes doigts, sa douceur me plonge dans une sorte d’état second, comme un homme resté sans boire des jours durant qui avalerait son premier verre d’eau. « Je crois bien que je fais un jaloux... » Sa voix me semble n’être qu’un murmure, je sais pas si elle a parlé à voix basse ou s’il s’agit d’un effet secondaire à mon instant de lâcher prise, comme si je voulais étouffer le moindre son qui me rattraperait dans une chute vers l’abandon de la lutte intérieure qui se mène en moins. Je ne réponds rien, je ne réagis pas, plongé dans la fascination que j’ai pour le ballet des doigts le long de sa jambe. Soudain, sa main soignée m’interrompt en se posant sur la mienne, glissant ses doigts entre les miens. Je sens mon esprit qui s’affole, j’ai l’impression d’être dans un coin à part, séparer de la tornade assommante de mes pensées par un fin carreau de verre, fragile mais apaisant. Je lève un regard perdu sur elle, suivant le tracé de son bras jusqu’à parvenir à son visage, soudainement plus proche que je n’avais pu l’imaginer. Un nœud m’enserre le cœur, je cherche quelque chose à dire pour arrêter l’erreur qui se consume pas à pas, elle vient appuyer un doigt contre mes lèvres encore muette. « Chut... Tu risquerais de tout gâcher. » Risquer de tout gâcher, voilà justement ce que j’avais l’intention de faire, de manière volontaire. L’intention, oui, mais l’envie réelle… « Je... Embrasse moi... »

Ses mots viennent mourir sur le bout de ses lèvres, je les discerne à peine alors que je peux sentir son souffle pourtant discret sur mon visage. Pourtant, je sens une vague de chaleur me traverser, une sensation que je croyais perdue à jamais, qui n'était plus que pour moi un souvenir qui s'effaçait, de jour en jour. Ma main, celle qui n’est pas entrelacée encore avec celle de Roxanne, vient se poser avec une lenteur presque apeurée sur sa joue. Je parcoure du bout des doigts le rebondi harmonieux de sa pommette, caresse le contour de son visage du creux de ma paume, mon pouce effleure à peine l'ourlet attirant de sa bouche. Ma main finit par glisser doucement le long de son cou, pour finir sa route sur la naissance de sa clavicule, lorsque mes lèvres viennent se poser délicatement sur les siennes.

Un bruit sourd, une détonation brutale vient secouer la maison. Je recule brutalement, les traits figés dans une expression mêlant la douleur qui poignarde mes entrailles et l’envie qui tord mon mon cœur. Je repousse ses jambes avec hâte, me retrouve face au carreau de la fenêtre en moins de temps qu’il n’en a fallut à Sammy pour déguerpir lorsque le tonnerre a résonné. Je porte une main à mon visage tandis que l’autre vient se cramponner au rebord de la fenêtre. Le ciel s’assombrit lentement, donne aux quelques secondes qui s’écoulent un air interminable. « C'est une grossière erreur. » Ma voix est sèche, sans préavis ni sursis. Je prends soin de briser l’ambiance particulière que mes gestes de recul avaient déjà passablement gâchée, comme si elle avait été la scène d'un crime. À quoi rimait cette soudaine attirance ? Moi qui m'était juré de ne plus me laisser blesser par ce genre de choses, bonheurs délicieux un instant et poisons insupportables le suivant, je me retrouve à me laisser aller au plaisir de la vie avec une femme qui m'avait confié plus tôt avoir été malmenée par le passé. Je sors de mon égocentrisme démesuré, le remord m'assaillait mais, et elle ? Qu'étais-je en train de lui affliger, lui donnant le baiser qu'elle attend, alors que je sais pertinemment que je ne pourrai jamais rien ne lui offrir de plus ? Était-il nécessaire de lui faire revivre cette situation qu'elle avait déjà connu, certes à une autre mesure ?

Je me sens tiraillé entre l'envie de reprendre ses lèvres finement ourlées entre les miennes et celle de fuir loin d'ici, loin d'elle, loin du tourment dans lequel elle m'a plongé à l'instant même où nos lèvres se sont liées, électriques, passionnées. Je continue, un ton plus bas, pas moins froid pour autant. « Les chambres sont à l’étage. Prends celle qui te plaît, je… je n’ai pas d’endroit attitré. » Pour être tout à fait honnête, j’en ai bien un, et ce n’est pas mon ancienne chambre, restée inchangée depuis mon départ pour l’université, dont la porte arbore encore les lettres de mon prénom posées là durant mon enfance. En réalité, il s’agit du grenier, ce même grenier où je m’isolais déjà durant les coups durs de mon adolescence, vaguement aménagé pour que je puisse y passer les courtes nuits que je m’accorde – les cernes ancrées sous mes yeux en témoignent, mais je ne suis en aucun point apte à exprimer ce genre de précision, le remord, le mépris que j'éprouve à mon égard sont en train de déchiqueter mon âme en miettes. Mon regard est toujours rivé sur l’extérieur, bien que je ne vois devant moi qu’un vide absolu. « Il faut que j'aille mettre ma voiture à l'abri. » Mes paroles sont à peine audibles, comme destinée à moi-même, résonnent d'une manière désolée. Je me dirige vers la porte d'entrée, me figeant un instant lorsque ma main touche la poignée. » Je... Bonne nuit. » Et je m'échappe du couloir.


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Roxanne L. Mcfire
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Roxanne L. Mcfire


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MessageSujet: Re: Acte III ; Le départ.   Acte III ; Le départ. Icon_minitimeVen 12 Aoû - 0:12

    Tout change du tout au tout. L'atmosphère est beaucoup plus agréable et Maxwell semble être prêt à se détendre en sa compagnie. Et pourtant... Roxanne sait pertinemment que tout va s'arrêter à un moment ou un autre. Et pour cause, le jeune homme n'est pas comme ça, il est loin d'être aussi doux, aussi proche d'elle en temps normal. Alors, même si elle profite de cet instant, elle n'imagine vraiment pas qu'il va tout faire pour le prolonger. Il va toutefois jusqu'à l'embrasser, alors qu'elle prend soin de serrer sa main dans la sienne, fermant les yeux pour profiter un maximum de ce moment de bonheur. Un an... Plus d'un an qu'elle n'a plus ressenti ce frisson qui vous parcoure de la tête jusqu'aux pieds. Un an que l'on ne l'avait plus embrassé de la sorte. De quoi lui donner un petit goût d'amertume lorsqu'il recula, alors que l'orage venait clairement de s'annoncer dans un bruit sourd, que même le chat n'avait pas apprécié, s'étant réfugie sous la petite table basse du salon, comme pétrifié. Roxanne baissa alors les yeux, alors qu'un frisson la parcourait encore, assez gênée en voyant l'expression du visage du jeune homme. Il semblait... A la fois triste d'avoir tout coupé mais soulagé de ne pas continuer. « C'est une grossière erreur. » Sans compter que cette phrase voulait tout dire et que Roxanne n'osa rien lui répondre, de peur de s'emporter à nouveau contre lui et le fait qu'il soit lunatique à souhait. A vrai dire, elle se sentait comme trahie, lui qui savait pertinemment qu'elle avait déjà vécu cet enfer d'être désirée mais de ne pouvoir avoir quoi que ce soit de plus.

    « Les chambres sont à l’étage. Prends celle qui te plaît, je… je n’ai pas d’endroit attitré. Il faut que j'aille mettre ma voiture à l'abri. Je... Bonne nuit. » Elle ne lui répondit point, préférant lui laisser supporter le silence, afin qu'il comprenne ce qu'il venait de lui faire subir. C'était comme tendre un bonbon à un enfant pour ne finalement pas lui donner, et même pire, le manger à sa place. C'était actuellement la situation dans laquelle Roxanne s'était retrouvée, plus que déçue. Elle monta donc à l'étage, laissant le loisir de ranger la fameuse voiture à Maxwell, alors que la pluie commençait à tomber, du moins assez fort pour que Roxanne s'en doute, de grosses gouttes s'échouant contre les multiples fenêtres du bâtiment. Elle prit donc soin d'ouvrir la première porte qu'elle rencontra, c'est à dire une chambre qui était visiblement une chambre d'ami. Aucune photo, un simple lit, ainsi qu'une vieille armoire poussiéreuse mais très belle pour autant. Ce fut à cet instant qu'elle entendit comme des petites pattes qui glissait contre la porte de la chambre. Ouvrant la porte, elle découvrit Sammy, qui miaulait à n'en plus finir, visiblement peureux. Elle le prit dans ses bras, le déposant sur son lit, avant de lui confier. « Toi au moins tu me laisseras jamais tomber comme vient de le faire ton maître hein... » Le petit chaton ronronnait déjà, alors qu'elle tentait de sourire, une larme coulant finalement sur sa joue. Beaucoup trop de pression ces derniers temps... Si bien qu'elle enfila sa nuisette après avoir déballé quelques affaires, la recouvrant d'une chemise de nuit.

    Elle tenta tant bien que mal de fermer les yeux, mais ce fut impossible. Alors, sortant de sa chambre, tout en laissant Sammy sur le lit, celui-ci s'étant endormi, elle décida de visiter les lieux, afin de s'occuper, ayant toujours eu peur de l'orage. Toutefois, elle eut la mauvaise idée de vouloir visiter le grenier, croyant qu'elle n'y trouverait que quelques vieilles babioles rangées dans cet espace par manque de place. Elle y trouva toutefois Maxwell, alors qu'elle le regardait, à nouveau gênée. « Désolée je... Je ne savais pas que tu dormais ici. Je... Je n'arrivais pas à dormir, j'ai toujours eu peur de... Peur de l'orage. » Elle avait l'impression de passer pour une petite fille à lui évoquer ainsi sa peur de ces bruits incessants. Et pourtant, elle était rassurée d'être ici, et qu'il soit en face d'elle, malgré ce qu'il s'était passé.
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