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 you should not be here

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Maxwell Hutchinson
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Maxwell Hutchinson


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Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
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MessageSujet: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeDim 7 Aoû - 23:43


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Du plus loin que je me souvienne, un film avait toujours été à l'affiche du Clearview Cinema, bien que jamais mis en devanture et jamais projeté à des heures "normales" : Autant en emporte le vent était, sans conteste, un film qui devait tenir à coeur au propriétaire du cinéma. C'était un vieux nostalgique, aux cheveux blancs et au regard un peu triste, qui vivait au-dessus de l'établissement, dans une sorte de placard à balai miteux qui le comblait pourtant de joie. Il projetait le film de Fleming toutes les semaines, le samedi soir, après la séance plus "moderne" de 21 heures. Lorsque le film se terminait, souvent un blockbuster qu'il refusait lui-même de regarder, la salle se vidait, les "vieux" rentraient chez eux pour se mettre au lit, les jeunes se rendaient à la brasserie voisine, et le projectionniste troquait, comme un rituel, la pellicule du film pour celle d'Autant en emporte le vent. Parfois, il allait s'asseoir dans la salle, d'autres fois, il laissait tout bonnement tourner le film dans le vide et allait se coucher. Et puis, de temps en temps, quelques personnes venaient revoir le chef d'œuvre d'autrefois, souvent plus par curiosité que par attrait.

J'étais seul dans la salle, installé dans le fauteuil central le la rangée du milieu, portant mécaniquement un popcorn à ma bouche, attendant que la séance commence. J'avais travaillé ici, l'été de mes 15 ans, et monsieur Tower - le projectionniste - m'avait montré pour la première fois ce film. Évidemment, un rat de bibliothèque que j'étais et que je suis toujours, je connaissais bien le livre éponyme, j'étais d'ailleurs réticent à voir tout film qui était basé sur une œuvre écrite. Pourtant, plus de 10 ans plus tard, j'étais une nouvelle fois installé devant la toile cachée par d'épais rideaux du cinéma, connaissant par cœur le fil du film à force de l'avoir vu d'innombrables fois depuis.

La lumière commence à s'assombrir et me tire de mes pensées, j'étais en train de prendre mes aises et d'étaler mes affaires sur trois sièges au moins lorsque un faisceau de lumière remplit à nouveau la salle, disparaissant avec un grincement léger - la porte se referme, quelqu'un vient donc d'entrer. Je n'y prête pas plus d'attention, je ne jette pas même un coup d'œil. Il ne peut s'agir que de Tower, et je sais qu'il est autant causant que moi, alors, nous ignorer nous réussira à tous les deux. Je soupire doucement, m'enfonce un peu plus dans mon siège.

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Roxanne L. Mcfire
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Citation favorite : « L'homme n'est pas entièrement coupable : il n'a pas commencé l'histoire ; ni tout à fait innocent puisqu'il la continue. » [Albert CAMUS]
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 0:13

Maxwell & Roxanne


    Roxanne avait passée la journée au parc du centre-ville, allongée contre un vieux chêne, un livre en main. Et pas n'importe quel livre messieurs dames, non, un livre d'activités manuelles pour ses élèves de maternelle. De quoi attirer l'attention de nombreux passants, qui avaient du la regarder d'un air méfiant en voyant ce livres de coloriages en tout genre. Après tout, Roxanne se fichait bien de ce qu'ils avaient pu penser, car elle aimait son métier, et c'était le principal. Avoir envie de se lever le matin pour se rendre au travail, ça c'était une vie. Toutefois, se morfondre sur soi même et faire semblant de ne pas avoir entendu le réveil le matin, ça, c'était ne pas avoir d'existence. L'avantage, c'est que Roxanne s'occupait d'enfants qui n'étaient pas les siens. En y repensant, elle n'avait jamais vraiment désiré d'en avoir, sûrement parce qu'elle n'avait point trouvé la personne qui lui en donnait envie. Il était d'ailleurs plus facile d'élever ou du moins d'éduquer d'autres enfants, qui selon Roxanne étaient toujours beaucoup plus réceptifs aux demandes et tâches à effectuer. La demoiselle en avait donc vingt sous sa responsabilité, vingt âgés de quatre ans, plus ou moins. Certains lui demandait très souvent si elle n'en avait pas marre d'entendre des enfants brailler. Mais les siens ne braillaient que très rarement car, encore une fois, elle appréciait son métier et les enfants le ressentaient assez pour se mettre à l'aise et profiter des journées passées avec leur "maîtresse".

    Quoi qu'il en soit, ça n'était pas le sujet, Roxanne avait passé une journée loin de cette école qu'elle ne quittait quasiment plus ces derniers temps, et s'était accordée un moment pour elle. Enfin, un peu pour eux aussi, étant donné qu'elle avait réfléchit à de nouvelles activités. Voila pourquoi ce soir là elle avait envie de ne penser qu'à elle. Nombriliste ? A ses heures, oui. Ce fut donc après une douche brûlante qu'elle enfila une légère robe noire, le temps s'étant adouci ces derniers soirs. Un simple collier ainsi qu'une paire de simples ballerines vinrent accompagner le tout, alors qu'elle laissait sa chevelure brune retomber telle une cascade le long de ses épaules dénudées. Prenant son habituel sac à main noir, elle quitta son appartement à l'heure, et même peut être en avance. Enfin ça, c'est ce qu'elle croyait... Jusqu'à ce qu'elle se retrouve dans les bouchons une fois au centre de la ville, soupirant alors que la circulation se stoppait donc nette.

    Ce ne fut que quelques minutes de bouchons plus tard qu'elle arriva enfin devant le cinéma, dans lequel elle n'avait plus été depuis quelques mois déjà. Et elle fut étonnée de ne voir qu'une silhouette une fois à l'intérieur de la salle, alors que les publicités étaient déjà enclenchées. Une silhouette qui lui rappelait vaguement quelqu'un. Mais qui ? Elle n'en savait trop rien pour le moment. Voyant cette fameuse personne s'enfoncer dans son siège à son arrivée, elle préféra s'asseoir à l'arrière de la salle, de peur de déranger ce solitaire. Solitaire ? Était-ce lui ? Non... C'était impossible. « Bonjour mademoiselle, voulez vous du pop-corn ? Tiens salut Roxanne! » Une amie à elle était à ses côtés, vêtue d'un tablier où figurait une boîte de pop corn. Bon sang pourquoi l'avait-elle appelée par son prénom ? Voulait-elle vraiment être étranglée par la jolie brune dans l'instant ? « Je n'en veux pas, merci. » La réponse fut assez sèche, afin qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas envie de parler. La jeune femme repartit donc aussi vite qu'elle était arrivée, direction l'entrée du cinéma. A vrai dire, elle n'avait surtout pas envie de se faire remarquer, mais c'était déjà trop tard...


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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 1:26

Je regarde défiler les annonces sur le grand écran sans les voir, je suis dans mes pensées, je me remémore les moments passés ici, seul ou avec des amis. J'ai l'impression que ces souvenirs sont ceux d'un autre, ceux d'un inconnu, je parviens à me rappeler de nombreux détails mais aucun ressenti ne me revient, Je n'éprouve ni nostalgie ni l'envie d'en sourire, je n'éprouve absolument rien, comme un amnésique qui lirait ses propres mémoires.

La porte derrière moi s'ouvre à nouveau, me tirant de ma contemplation absente d'une bande annonce monotone. Je me redresse sur mon assise, racle doucement ma gorge et reprend quelques popcorns entre mes doigts, pour les porter ensuite à ma bouche. La pub se termine, une blanc est marquée avant la suivante. « Bonjour mademoiselle, voulez vous du pop-corn ? Tiens salut Roxanne! » Un popcorn s'échappe au moment où j'allais l'engloutir et gicle une rangée plus loin, dans une tentative désespérée de survie. Par réflexe, je tends brusquement le bras pour le rattraper, mais toute mon attention est partie à l'arrière de la salle et je ne parviens qu'à l'envoyer plus loin encore. Roxanne, le nom résonne sourdement dans ma tête. Les chances pour qu'il s'agisse de la même Roxanne, celle qui m'avait plongé dans plusieurs jours d'un dégoût envers moi-même plus prononcé encore qu'à la normale, celle qui, avant notre discussion -si du moins c'en était une-, m'accompagnait silencieusement dans chacun de mes vendredis soirs au bar, ces chances étaient minimes et pourtant, j'avais un affreux pressentiment. Ma mâchoire se sert, j'engloutis avec un peu plus de difficulté que je le voudrais la pâté de popcorns qui n'ont pas pu s'évader, et, d'un air presque inquiet, je jette un regard par-dessus mon épaule.

La salle est désormais trop obscure pour que je puisse discerner ses traits, je sens la tension me quitter légèrement et je repose mon regard sur l'écran - si je ne la vois pas, elle non plus. J'allais me dire que je tombais dans la paranoïa lorsque la réponse de la dénommée Roxanne me donne raison dans mes doutes. « Je n'en veux pas, merci. » Le ton était sec, autoritaire, pas assez pour vexer mais trop pour qu'on s'aventure à insister. Je n'ai pas à me retourner, je suis certain de son identité, à présent. Un drôle de sentiment m'envahit, un mélange de déception et d'excitation, de mépris et de contentement. La dernière fois que je l'ai vu remonte à quelques semaines maintenant, et depuis ce fameux vendredi, je ne l'ai plus vu revenir au bar de Brownsville. Le fait de la revoir ici me prouvait qu'elle n'avait pas quitté la ville, mais signifiait également qu'elle ne venait plus à notre "rendez-vous" tacite par choix, et non par faute de moyens. M'évitait-elle ? Ce ne serait ni la première, ni la dernière, je ne devrais m'en soucier. Pourtant...

Pourtant, après quelques secondes d'immobilité digne d'un mur, je cherche du regard ma sacoche. Je découvre son vieux cuir vieilli caché sous mon cardigan roulé en boule à ma droite. Je m'empare du sac, fouille dedans, attrape l'un des trois cahiers qui s'y trouvent. Je repose lentement la sacoche par terre, fixe la couverture épaisse du petit livre avec un air hésitant. Je finis par l'ouvrir, le feuilleter, jusqu'à ce qu'une photo s'en échappe, glisse dans l'air et se rapproche du sol. Je la rattrape avec habilité avant qu'elle ne le touche et me lève avec une lenteur dont je ne pouvais me séparer, avant de parcourir l'allée, d'un pas hésitant. Mon regard accroché à celui de la jeune femme tout sourire immortalisée par le cliché, en compagnie d'un homme , je monte les escaliers en direction de sa réplique vivante.

Je crois que j'ai dû mettre mon cerveau hors circuit pour ne pas revenir sur ma décision de l'aborder une nouvelle fois au lieu de la fuir comme je le voudrais tant. J'arrive à sa hauteur, et, sans un mot, sans décoller mon regard de la photo, je tends cette dernière à la jolie brune. Le temps semble s'éterniser avant qu'elle ne s'en saisisse, je puise les brides de courage qu'il reste en mot pour lui dire, presque dans un souffle. « Tu avais laissé ça dans ma voiture. » Mon regard s'égare vaguement sur l'homme qui l'enserre par la taille, ses lèvres contre l'arrière de sa tête. « Je suppose qu'il préférerait la savoir avec toi qu'avec moi. » J'aimerais retourner à ma place immédiatement, mes jambes restent plantées là. Un ange passe, elle n'a toujours pas saisi la photographie. L'impression d'être stupide me pousse à continuer sur ma lancée, alors que j'ai l'impression que chaque mot que je prononce me tourmente un peu plus. « Vous... vous allez bien ensemble. »

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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 1:49

    Roxanne était donc là, se demandant s'il s'agissait bel et bien de Maxwell. Tout était là pour qu'elle se le demande. Tout d'abord, la personne en question avait les cheveux courts. Il y avait donc de grande chance que ce soit un homme. De plus, d'après les reflets de lumière de l'écran sur cette personne, le jeune homme était brun. Il pouvait donc bien s'agir de ce jeune homme qui l'avait tant perturbée ces derniers temps. Et pour cause, elle n'était plus venu au bar depuis la fois où ils s'étaient parlés et qu'il avait fini par la ramener chez elle après avoir pris pitié d'elle en la voyant rentrer à pied. Enfin ça, c'est ce qu'elle avait pensé, étant donné qu'il n'était pas connu pour être le plus amical et le plus social des hommes de ce bar. Quoi qu'il en soit, il l'avait fait et elle lui devait une belle chandelle, bien qu'elle lui avait demandé de la déposer bien avant, sentant pertinemment qu'elle était entrée dans une vie qui ne voulait pas d'elle. Il fallait donc qu'ils se retrouvent ici, dans cette salle obscure. A croire que le destin en avait décidé ainsi, et que le fuir ces derniers vendredi n'avait eu que pour résultat de mieux les rapprocher. A vrai dire, Roxanne se sentait bien trop mal pour aller prendre place à ses côtés. Après tout qu'avait-elle à lui dire ? Que trouverait-elle à lui dire ? Qu'elle avait apprécié la balade, et que ses sièges de voiture étaient confortables ? C'était tout à fait minable. Voila pourquoi elle préférait rester à sa place, même si elle était à présent démasquée et qu'il savait pertinemment avec qui il partageait indirectement ce film.

    Roxanne était donc là, se demandant comment un homme pouvait avoir l'envie de regarder un tel film. N'était-il pas réputé pour attirer les demoiselles, et non leurs compagnons ? A vrai dire, il n'avait peut être pas eu le choix, étant donné qu'une seule salle avait été ouverte pour l'occasion ce soir là. A en regarder la salle, ça n'était pas si mal que ça, étant donné qu'ils n'étaient que deux dans la salle. Toutefois, c'était une ambiance qui plaisait à la demoiselle, qui détestait avoir l'impression de partager les pop-corns de son voisin habituellement ou supporter les pleurs d'un garçon bien trop petit pour se tenir tranquille dans ce genre de situation. Ce soir là, elle avait la chance d'être tranquille, et pour rien au monde elle n'aurait quitté ce silence plutôt agréable. Sauf pour...

    « Tu avais laissé ça dans ma voiture. » ... Écouter la voix de Maxwell. Il était là, face à elle, tenant visiblement un morceau de papier entre les mains. « Je suppose qu'il préférerait la savoir avec toi qu'avec moi. » Haussant les sourcils, Roxanne mit quelques temps pour comprendre qu'il s'agissait là d'une photographie. Et pas n'importe laquelle... Une photo d'Edwin, et d'elle. Edwin... Ou l'art d'être un homme qui se fiche des femmes. Bien sûr qu'il l'avait mise en confiance à l'époque, mais pour mieux lui briser le cœur par la suite. Une fois sous les mêmes draps, il avait prit soin de quitter la chambre, à la recherche d'une nouvelle conquête pour son tableau de chasse dès le lendemain. « Vous... vous allez bien ensemble. » Roxanne se sentit alors assez mal face à la situation, prenant entre ses mains le fameux cliché. « Merci mais je... » Cliché qu'elle déchira sans peine, alors que les petits morceaux d'Edwin et d'elle même s'échouaient sur la moquette bordeau de la salle de cinéma. Elle vit alors le regard étonné du jeune homme, alors qu'elle s'empressait de lui confier. « Je ne suis plus avec lui, ça fait déjà plus d'un an. » Elle se sentait mal. Oui, car Edwin l'avait brisé en mille morceaux, lui avait arraché le cœur, pour mieux satisfaire ses propres plaisirs. Toutefois, grâce à lui, elle avait réussi à changer, et était devenue une femme forte, quittant la demoiselle timide et réservée qu'elle avait été. « En fait je... Je vois même pas pourquoi je te parle de ça... Ya rien de... Passionnant. » Et là, d'un geste affectif, elle tapota sur le siège à ses côtés, l'invitant volontairement à prendre place sur le siège à sa droite.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 2:38

Elle tend finalement la main pour s'emparer du morceau de papier brillant, dont j'avais pris un soin peut-être pas si désintéressé que je l'aurais voulu. Je n'ai pas le temps de ramener mon bras vers mon corps que la photographie, dont je n'ai toujours pas détaché les yeux, n'est plus qu'un tas de confettis éparpillés çà et là sur la moquette cramoisie. Je ne peux m'empêcher de monter sur Roxanne un regard franchement étonné, alors que je m'étais juré de ne laisser transparaître aucune émotion, lui rendre ce qu'elle avait égaré et retourner m'asseoir avant que le générique de début n'apparaisse à l'écran. « Je ne suis plus avec lui, ça fait déjà plus d'un an. » Je tourne la tête ailleurs, trop vite. Bien que je ne pouvais nier avoir avec elle un comportement contraire à tout ce dont j'étais habitué, il y a certains points qui, peu importe la manière dont on les aborde, de près ou de très loin, franchement ou évasivement, jetteront toujours du vinaigre sur une plaie à vif.

Pour être honnête, j'aurais préféré qu'elle plaide un coup de folie et se mette à pleurnicher en ramassant les morceaux de sa précieuse photographie qu'elle ne me dise, implicitement, qu'elle avait fait ça car elle n'était plus avec cet homme. Je baisse les yeux vers les morceaux de papier déchirés, mon regard a repris sa morosité, ponctué d'une touche d'amertume. J'aimerais pouvoir faire ça, déchirer la photo de ma femme parce qu'elle m'a quitté pour un autre ou pour une quelconque autre raison. Je me surprends à envier la jeune femme, une envie mêlée au mépris que j'éprouvais pour ces gens qui se plaignent de leurs petits malheurs, leurs histoires de cœur, leurs problèmes insignifiants dont ils font une montagne. Pourtant, cet état d'esprit que je n'avais quitté depuis plusieurs mois me semblait incomplet face à elle, comme si je n'arrivais pas à emplir mon cœur, mon corps tout entier d'autant de haine qu'à la normale, comme si je ne pouvais pas m'enfoncer dans ma tanière et lui en vouloir de tous les maux, alors qu'elle n'y peux rien.

Le sang cogne dans mes tempes, mes mâchoires sont serrées exagérément et s'engourdissent lorsque la voix de Roxanne me surprend. « En fait je... Je vois même pas pourquoi je te parle de ça... Ya rien de... Passionnant. » Elle retire sa déclaration, le regard que je pose sur elle semble perdre un peu de sa dureté, sans que je ne sache réellement pourquoi. Et puis, elle vient tapoter le siège voisin, du bout des doigts. J'ai l'impression d'avoir 14 ans et d'être à mon premier rencard, mon sang qui bouillonnait l'instant d'avant vient de se glacer. Je ferme les yeux, ma tête commence à me faire mal, il faut que j'arrête. Il faut que j'arrête de lui parler pour le regretter ensuite, il faut que j'arrête de troquer ma froideur cynique contre une vague sociabilité, il faut que j'arrête de me faire du mal. Mais... où me fais-je réellement ce mal ? Là, avec elle, ou dans la solitude dans laquelle je m'enferme ?

J'ai envie de retrouver la petite voix qui m'a murmuré ça à l'oreille, j'ai envie de l'attraper par les cheveux et la saigner sans merci. La tornade de mon esprit remporte la victoire, je dois me résoudre à m'asseoir à côté de Roxanne pour ne pas perdre pied, je ne m'entends plus penser tant un brouahaha sourd envahit ma tête. Je porte ma main à mes tempes douloureuses, fermant les yeux une nouvelle fois, avant de sentir le poids d'un regard sur mes épaules. Je tourne à peine la tête vers la jeune femme qui me fixe les sourcils délicatement froncés. Je ne veux pas qu'elle me demande si ça va, j'ai l'impression d'être de retour à l'hôpital face à un psychanalyste qui pense pouvoir tout guérir. Je réagis comme si j'y étais vraiment, en sortant la première chose qui me vient aux lèvres, quitte à surprendre parce que ça ne me ressemble pas, et qui détournera, je l'espère, son attention. « Tu as déjà vu Autant en emporte le vent ? »
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 5:23

    Roxanne avait déchiré cette photo de bon cœur. La déchirer prouvait d'ailleurs bel et bien qu'elle avait oublié Edwin, et qu'elle ne risquait plus de se prendre la tête pour cet homme pervers qu'il pouvait être quand il s'agissait des femmes. La jeune femme savait pertinemment qu'elle ne se laisserait plus avoir, et qu'elle réfléchirait à deux fois avant de s'engager dans quoi que ce soit avec un autre homme. Une chose était sûre, les relations d'un soir étaient à présent derrière elle, à présent, Roxanne cherchait une relation sérieuse, un endroit où se poser, pour ne plus jamais le quitter de préférence. Oui, à vrai dire c'était tout à fait ce qu'elle recherchait, maintenant âgée de 24 ans. N'allez cependant pas croire qu'elle ne voulait plus s'amuser, au contraire, mais elle voulait le faire aux côtés d'un jeune homme qu'elle aimait. Elle était toutefois très loin du compte, étant donné qu'elle était toujours célibataire, et qu'elle n'avait personne en vue. Mais comme on dit, l'amour vous tombe souvent dessus, et il est très rare de prévoir ce genre de choses. Alors Roxanne attendait, telle une demoiselle attendant son prince charmant. Soyons relatifs et francs, les princes charmants n'existent plus de nos jours. Pourquoi faire croire de tels mensonges aux petites filles dans ce cas ? Elles qui n'attendent que ça, voir apparaître un prince charmant sur son beau cheval blanc à leur fenêtre. Elles qui seraient capable d'embrasser une grenouille, prête à la voir se transformer en un beau prince fort et vaillant. Foutaises oui! Les princes charmants n'existent pas, encore moins leur cheval blanc. Les hommes sont bien souvent faux, ils vous charment pour mieux vous avoir par la suite. Mais ça, c'est une chose que l'on ne peut malheureusement pas dire aux enfants. Voila pourquoi existent les dessins animés, pour mieux vous embobiner.

    Sans même savoir, Roxanne venait donc de blesser le jeune homme, qui repensait à de mauvais souvenirs. Mais ça, elle ne le savait pas, et n'y était finalement pour rien. Il s'installa donc à ses côtés, alors qu'elle commençait à le sentir mal, lui qui jouait à nouveau avec son anneau, comme il l'avait fait dans la voiture la dernière fois. Il était donc marié... Était-il ainsi avec sa femme ? Peut être que non... Peut-être l'avait-il gardé après s'être séparée d'elle sans même le vouloir réellement ? Elle ne voulait rien savoir, non. A ce moment précis, elle était concentrée sur lui, mais surtout son état actuel. « Tu as déjà vu Autant en emporte le vent ? » Essayait-il de faire diversion ? « Au risque de passer pour une inculte, non. » Lui confia-t-elle, ne pouvant s'empêcher de laisser échapper son rire cristallin dans la salle. Premier rire qu'elle lui offrait, sans même vraiment s'être contrôlée. « Et toi ? » Réponse évidente, n'est-ce pas ?

    « Pourquoi tu... Pourquoi tu es comme ça avec moi ? » Enchaîna-t-elle en chuchotant comme si la salle avait été remplie, assez pressée de savoir le pourquoi du comment. C'était risqué, mais Roxanne voulait à tout prix avoir une réponse, mettre une réponse sur le point d'interrogation qui trônait depuis le dernier soir où ils s'étaient adressés la parole.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 6:21

Je pensais sortir une question bateau dont je me désintéresserais de la réponse, je me rends compte sitôt ai-je refermer la bouche que finalement, j'étais réellement curieux de la réponse. Qui viendrait un samedi, tard soir, seul pour voir un film datant de l'âge d'or du cinéma, si ce n'est par passion ou par erreur ? Peut-être bien que la jeune femme se pensait installée devant le début d'un Transformers technique ou d'un Iron Man bien clinquant... Je la regarde brièvement lorsqu'elle prend la parole, elle n'a pas l'air étonnée de ma question, j'en déduis qu'elle est bien consciente du programme de la séance fantôme. « Au risque de passer pour une inculte, non. » Et puis, elle se met à rire. Son rire est léger, aérien. Il emplit la salle sans s'y imposer. Il a ce petit quelque chose de sincère, de non réfléchi que je n'avais plus entendu depuis bien longtemps. Je me surprends à laisser apparaître, au coin de mes lèvres, le début d'un sourire, sans que je l'aie commandé. Je ne le réprime pas, néanmoins, je prends soin de détourner la tête et de regarder mes mains, affairées à faire tourner mon alliance comme à leur habitude. « Et toi ? » Réplique incontournable de tous les bavardages, des plus "fond de comptoir" aux plus philosophiques, je m'apprêtais à répondre un simple "Oui" concis et bref, mais elle enchaîna sans m'en laisser l'occasion.

« Pourquoi tu... Pourquoi tu es comme ça avec moi ? » La question fatidique arrive enfin. Je commençais à me laisser croire qu'elle se fichait bien que je me risque à la causette un instant et que je m'enferme dans un mutisme froid le suivant. Je perds en confort, j'observe de longues secondes le grand écran. Les noms des acteurs commencent à apparaître, avec en fond sonore la musique originale de la bande, rythmée par les grésillements et coupures que lui ont laissé les années. Lorsque apparaissent les lettres le nom de Clark Gable, qui incarne le cynique Rhett Butler, je tourne la tête vers elle comme si ses paroles venaient de me parvenir. Je feins de ne pas comprendre. « Comme ça, comme ça comment ? » J'ai beau y mettre toute ma bonne volonté, la phrase sonne d'une manière horriblement fausse. Je ne préfère pas prendre le risque d'attendre de voir si elle va gober naïvement ma question. Je détourne une nouvelle fois la conversation. « Tu n'as pas lu le livre non plus ? » J'ai comme un mauvais pressentiment, le silence qui suit ma nouvelle diversion me semble bien lourd.

Alors, comme si l'endroit me faisait pousser des ailes, comme si l'obscurité tranquille de la salle donnait à notre proximité une légerté, une facilité que je ne pouvais qu'apprécier, je poursuis sur ma lancée : « Si tu n'as pas peur des descriptions et des mises en situation, c'est un bon livre. J'ai du le lire en première année de fac, on s'immerge vite. » J'ai beau me laisser aller à la confidence - elle ne s'imaginera certainement pas l'effort, le prix que cela me prix -, ma voix a perdu la belle assurance hypocrite de mon premier détournement de sujet, de plus, mes paroles semblent être celles d'un inconnu qui me les chuchotent à l'oreille pour que je les répète. Je songe vaguement que cet inconnu pourrait être moi, enfin, le moi qui ne se cache pas sous une épaisse carapace...
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 8:12

    Jamais Roxanne n'avait vu ce film, elle n'avait pas menti. Et son rire prouvait aisément qu'elle ne mentait pas, lui qui était tant spontané, lui qui ressemblait tellement à la Roxanne qu'elle pouvait être une fois en confiance. Était-elle réellement en confiance ? Et bien, sans même vraiment s'en rendre compte, elle se sentait bien une fois à ses côtés, et cela même s'il l'ignorait pour mieux regarder ces bandes annonces. Sa présence était agréable, comme si autrefois elle avait eu longuement l'habitude de l'être. Après tout, qui lui prouvait qu'il avait toujours été aussi cynique ? Personne. Voila pourquoi elle se permit de se demander le temps d'un instant si tout n'était pas du à quelque chose, à la base, dont il ne voulait lui parler. Mais elle chassa ces quelques idées très rapidement de son esprit, préférant profiter secrètement et intérieurement de sa présence. Car mine de rien, même si elle ne s'était plus présentée au bar le vendredi soir, il lui avait manqué. Elle s'était parfois même demandée si elle ne s'était pas attachée à ce muet malpoli mais pourtant amical à ses heures. C'était tout à fait ça, un cœur de pierre servant de carapace au cœur mou. Car au fond, qui décide de devenir ainsi ? N'est-on pas né pour aller à l'encontre des autres, un jour ou l'autre ? La preuve, même si ça n'était qu'une photo, il avait préféré la lui rendre. C'était d'ailleurs peut être l'excuse du soir pour venir l'aborder, qui sait ? Il était bien trop mystérieux pour qu'elle puisse être certaine de la réponse.

    Elle attendait d'ailleurs actuellement une réponse, alors qu'il prenait enfin la parole. « Comme ça, comme ça comment ? » Elle n'eut le temps de lui répondre quoi que ce soit qu'il tentait déjà de changer de conversation. « Tu n'as pas lu le livre non plus ? Si tu n'as pas peur des descriptions et des mises en situation, c'est un bon livre. J'ai du le lire en première année de fac, on s'immerge vite. » « Je réponds à ta question, mais ensuite, tu réponds à la mienne. C'est un bon deal tu crois pas ? Non je n'ai pas lu le livre, mais je crois que tu viens de me donner une idée du prochain bouquin à mettre sur ma table de chevet. Et... Pour répondre à ta question, je te demandais simplement le pourquoi du comment. Depuis la première phrase que tu as prononcé à mon égard tu es... Distant, mais surtout froid. J'ai fais quelque chose qui ne t'a pas plu ? Je ne me souviens pas t'avoir importuné pourtant... » Lui confia-t-elle, un fin sourire au coin des lèvres, se souvenant de cette première phrase qu'il lui avait confié, à propos du fait qu'elle ne faisait que l'ignorer. Le mettre en confiance, voila comment elle comptait faire pour qu'il finisse par lui répondre.

    Le film avait déjà commencé depuis quelques minutes déjà, et pourtant, la demoiselle n'avait pas quitté des yeux le jeune homme qu'elle avait pourtant tant ignoré autrefois. A vrai dire, elle se rendait compte à quel point il avait du charme, mais surtout à quel point il la fuyait du regard. « J'ai le nez de travers c'est ça ? Je ne vais quand même pas devoir t'obliger à jouer au jeu de "si tu baisses les yeux tu as perdu" ? J'observe très souvent les élèves le faire dans la cour tu sais... » Sans même vraiment s'en rendre compte, elle venait de lui donner un indice sur le métier qu'elle exerçait au quotidien. Suite à cette phrase, un sourire se dessina à nouveau sur son visage, alors qu'elle riait de nouveau, s'asseyant en tailleur tout en prenant soin de replier le tissu de sa robe contre sa peau, de façon à ne pas paraître provocante. Car Roxanne ne l'était pas, non au contraire, n'importe quel homme aurait pu constater à quel point elle était tout à fait naturelle.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 9:04

Mes efforts ont été vains, comme je l'avais prédit. Pire encore, au lieu d'ignorer ma propre question, elle me propose un deal, sa réponse contre ma réponse. Je me sens pris dans mon propre piège, en plus d'avoir à lui confier ce que je veux garder pour moi, je devrai supporter sa réponse qui ne m'intéresse pas. Enfin... Presque pas. Je reste muet comme une carpe, finalement, elle ne pourra entendre que ce que je lui dis; je n'ai plus aucune notion de parole ou de lâcheté, rien ne me poussera à la confession après qu'elle y soit passée.

« ... depuis la première phrase que tu as prononcé à mon égard tu es... Distant, mais surtout froid. J'ai fais quelque chose qui ne t'a pas plu ? Je ne me souviens pas t'avoir importuné pourtant... » Le monologue de la jeune femme semble enfin toucher à sa fin, il me semble qu'elle parle depuis une éternité - éternité d'autant plus longue que je suis attentif à chacun de ses mots, pour la première fois depuis bien longtemps. Je n'aime pas les grands bavards, ceux qui peuvent vous débiter d'une traite ce qui nécessite pour vous de longs moments à prononcer, je ne les avais jamais aimés, pourtant, à peine s'est-elle tu que je ressens une sensation de malaise, particulièrement incommodante; ses interrogations touchaient de plein fouet un de mes principaux problèmes; ma volonté d'être seul, que personne ne puisse suffisamment en savoir sur moi pour en profiter pour appliquer son quota de personnes à prendre en pitié annuellement. J'ai trop vu d'individus de la sorte, trop supporter leur hypocrisie pestilentielle pour me dévoiler à plein jour à nouveau. Toutes traces de vie, de sourire qui ont pu éclairer mon visage les quelques minutes précédentes a complétement disparu, j'ai repris l'air morne et absent qu'on me connait. Comment lui faire comprendre que ce n'est pas de sa faute ? Je ne devrais pas m'en soucier, pourtant c'est le cas. Je songe à me lever et m'en aller, même si, j'en suis conscient, c'est la dernière chose à faire.

Heureusement, elle ne semblait pas presser que je réponde. Après quelques secondes sans rien dire, à me fixer sans aucune retenue - je sentais le poids son regard sur moi comme si je portais une cape en plomb -, secondes qui me parurent une nouvelle fois interminable, elle reprit parole, juste avant que je ne jette l'éponge et retourne m'installer à ma propre place lâchement. « J'ai le nez de travers c'est ça ? Je ne vais quand même pas devoir t'obliger à jouer au jeu de "si tu baisses les yeux tu as perdu" ? J'observe très souvent les élèves le faire dans la cour tu sais... » Et puis son rire, son rire cristallin refait surface. Je ne sais pas si c'est son pic provocateur ou son rire qui me force à tourner la tête vers elle, mais je viens de le faire. Je l'observe un long instant, m'efforçant à ne laisser transparaître aucune émotion tandis qu'elle s'installe en tailleur, puis, je cède. Je me laisse aller à un sourire, certes mesuré et limité au coin de mes lèvres, mais je n'essaye pas de le lui cacher, cette fois-ci. « Tu sais, je... » Je ne peux m'empêcher de détourner le regard, j'ai pourtant essayé. Je m'apprête à me laisser aller à la confidence, je ne me sens de taille pour n'affronter qu'un de mes démons à la fois. Je continue, parlant doucement, avec une lenteur hésitante. « Tu sais, tu... tu n'y es pour rien. C'est juste comme ça. » Mes yeux reviennent brièvement à la rencontre des siens, se reposent ensuite sur l'écran de cinéma. Dans un souffle, je rajoute, en voulant presque m'en convaincre moi même. « C'est dans ma nature. »
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 9:33

    Roxanne comptait bien avoir une réponse de sa part. Pourquoi était-il ainsi avec elle et même surement avec tous les autres ? Qu'est ce qui l'avait poussé à s'enfermer ainsi sur lui même ? Certes, Roxanne pouvait totalement comprendre la nécessité d'avoir son jardin secret, mais il était rare de se couper du monde aussi longtemps. C'était toutefois... Intriguant, attirant. Et c'était sûrement la raison pour laquelle elle l'avait invité à quitter le milieu de la salle pour mieux la rejoindre à l'arrière. Après tout, il pouvait bien se le permettre, étant donné qu'ils étaient seuls, et que par conséquent personne ne pourrait leur reprocher de ne pas savoir ce qu'ils voulaient. Toutefois, il avait peut être fait le mauvais choix en acceptant sa proposition, étant donné qu'elle comptait bien répondre à toutes les questions qu'il lui poserait. C'était lui qui avait commencé en y repensant, alors elle se permettait d'enchaîner, comme n'importe qui aurait pu le faire d'ordinaire. Et pourtant, malgré le fait qu'elle avait l'impression de le gêner plus qu'autre chose avec son monologue improvisé, elle comprenait qu'au fond, il était plutôt soulagé que la jeune femme prenne soin de combler la conversation, afin qu'il n'ai plus besoin de se justifier. Plutôt contradictoire. Mais au point où ils en étaient, cela n'étonnait plus notre jolie brune, au contraire elle s'y attendait plus qu'autre chose. Au fond, il était tellement étrange, à sourire un instant pour mieux retrouver ce visage sans expressions quelques minutes plus tard. A tel point que Roxanne ne savait plus tellement comment agir elle même avec ses réactions, elle qui souriait naturellement depuis quelques minutes déjà.

    « Tu sais, je... Tu sais, tu... tu n'y es pour rien. C'est juste comme ça. C'est dans ma nature. » Et c'est à cet instant qu'il prit soin de lui sourire. Oui, pour la première fois, il ne lui cacha pas cette expression et partagea ce sourire avec elle. Il avait beau être fin , celui-ci était visible, si bien qu'elle ne se fit point prier pour enchaîner. « Dans ta nature ? Pourtant, tout porte à croire qu'autrefois, tu pouvais avoir de la compassion pour les autres. Le sourire te va à merveille tu sais. » Elle faisait ici allusion à ce sourire qui avait maintenant disparut, alors qu'il semblait soudainement gêné. « Oh, il fallait me le dire que tu comptais conserver une certaine réputation, je ne le dirais à personne, promis. » Elle le taquinait à nouveau, le sourire ne quittant plus son visage. Elle le regardait, observant chacun de ses traits pour mieux les mémoriser et les connaître par cœur. Elle se demandait comment il pouvait être ainsi, lui qui avait tout pour lui physiquement. Avait-il lui aussi connu une déception amoureuse pour en rester aussi déçu de la vie ? Roxanne n'en savait rien, à vrai dire elle ne savait pas grand chose de ce qu'il était, mis à part que c'était sa "nature". Cette phrase était-elle censée la mettre sur la voie ? « Je... Je m'excuse, tu voulais sûrement voir le film. » Enchaîna-t-elle, visiblement assez gênée à son tour. Après tout c'était vrai, pour qui se prenait-elle à lui parler alors que le film était déjà bien entamé ?

    Mais elle avait ressentit le besoin de lui parler, juste quelques minutes, afin de rattraper le temps perdu. Ce temps qu'elle avait passé à se morfondre sur elle même au fond de son appartement, au lieu de se rendre comme à son habitude au bar du coin, afin d'y retrouver son inconnu. Plus inconnu que ça en y repensant... Toutefois, cela n'avait rien changé, il l'intriguait toujours autant. Et ce soir là, elle était plutôt fière de lui avoir soutiré ce sourire, même si pour certains cela n'aurait rien signifié. Et elle était fière de pouvoir être la première à laquelle il s'intéressait peut être vraiment, malgré les apparences.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 20:43

Est-ce cette proximité, paradoxale à mes principes et à la vastité de la pièce, qui me pousse à déposer les armes ? Peut-être bien. J'ai l'impression d'être ailleurs, dans une faille de l'espace temps, dans un autre monde. La salle vide, plongée dans cette obscurité rassurante que viennent troubler avec bienveillance les images qui défilent sur le grand écran, me laisse penser à une certaine protection, comme si mes actes et pensées n'auraient pas autant d'importances qu'ailleurs. Cette sécurité nouvelle me permet d'un peu laisser de côté celle que je m'efforce à me créer d'habitude, en me coupant du reste du monde. J'y trouve un certain confort, bien qu'au fond de moi, je sens toujours cette espèce de boule, de nœud qui me pousse à croire que je fais une erreur, que je ferais mieux d'arrêter les frais tant les remords seront importants par la suite - j'imagine qu'il doit s'agir de ma conscience. Je songe que Roxanne, que je connais à peine mais qui semble plus proche de moi que quiconque d'autre l'a été ses derniers six mois, doit avoir facilité les choses, en n'ayant pas eu cette curiosité -du moins, en apparence- de savoir qui j'étais, pourquoi j'étais ainsi avant que je ne le fasse moi-même. Elle avait quelque chose de différent, comme si les questions qu'elle me posait n'avaient pas été en proie aux commérages des semaines durant, qu'elle m'interrogeait car je l'intriguais pour ce que j'étais et pour pour assouvir une envie de fouiner maladive.

Le tourbillon reprend de l'ampleur dans mon esprit, m'arrache une petite grimace. J'ai pensé à trop de choses en trop peu de temps, j'ai l'impression que je viens à peine de finir ma phrase que je me retrouve plongé dans un profond débat, à l'intérieur de mes pensées. Heureusement, le répondant de la jeune femme me porte secours, une fois n'est pas coutume. « Dans ta nature ? Pourtant, tout porte à croire qu'autrefois, tu pouvais avoir de la compassion pour les autres. Le sourire te va à merveille tu sais. » La gêne qui s'en suit, ajoutée au martèlement douloureux du sang dans mes méninges a raison de mon sourire. Je me laisse peut-être découvrir, je ne suis pas prêt pour autant à ce qu'on me revalorise. Est-ce seulement possible ? Je ne vaux plus grand chose, c'est une certitude. J'ai perdu tout ce qui faisait de moi quelqu'un que je pouvais apprécier et je ne parle pas pas seulement de ma famille, mais d'un tout ; je n'écris plus que des phrases qui s'alignent sans se suivre, je lis des livres en prenant chaque mot un à un sans les assembler, tout ce qui pouvait me plaire et me passionner me semble désormais banal, sans intérêt, ou même hors de portée. L'envie de vivre m'a quitté il y a bien longtemps, mais je ne trouve même pas le cran d'y mettre un terme...

Je me demande vaguement comment elle peut s'imaginer que je pouvais éprouver de la compassion par le passé, alors qu'aujourd'hui il n'en reste pas une trace, je sais que je suis incapable de supporter quelqu'un dans sa peine, qu'il me soit inconnu ou qu'il me soit cher, j'ignorerai impassiblement ses problèmes et son besoin de réconfort. À quoi bon dire à quelqu'un que tout ira bien, alors que les choses n'iront jamais bien ? Peu importe le pourquoi d'une peine, une fois que la tristesse vous gagne, toute la compassion, tout l'amour du monde ne pourront rien y changer; votre âme aura été blessé. Je me perdais à nouveau dans les recoins de mes songes, lorsque la voix de la jeune femme reprend : « Je... Je m'excuse, tu voulais sûrement voir le film. » Je lui adresse un regard que je voudrais bref, mais qui s'attarde sur son sourire, revu à la baisse par ce qui me semble être un peu de gêne. Elle a tourné la tête vers l'écran mais je sens que son attention est bien loin du jeu des acteurs. Mon silence a du finir par peser trop lourd, la bulle agréable qui nous berçait vient d'éclater. Je reste pourtant impassible quelques longues secondes, l'imitant en regardant sans le voir l'écran de cinéma. Je me rends compte que ce que je ressens en l'écoutant parler n'est pas de l'agacement mais plutôt une sorte d'apaisement, comme une piqûre de morphine à un brûlé vif. Cette image menace brutalement de me replonger dans une morosité morbide, je m'empresse de sortir de mon silence pour qu'elle retrouve l'envie de faire la discussion. « Scarlett O'Hara, si vous n'êtes pas descendu avant que j'aie compté jusqu'à dix, je m'en vais sans vous... » Ma voix précède celle de l'acteur, qui résonne comme un écho à la mienne. Je tourne la tête vers Roxanne qui vient de fixer des yeux étonnés sur moi. « Je l'ai vu... quelques fois, déjà. » J'esquisse furtivement un sourire, me forçant un peu. Je m'empresse de poursuive, avant qu'elle ne me dise que ce n'était pas une raison pour qu'elle n'en profite pas : « Le film dure quatre heures, le début était important. Et puis, mieux vaut lire le livre d'abord. » J'ai parlé trop vite pour que ma série d'arguments paraissent crédibles, je m'en rends bien compte et détourne les yeux, un peu gêné. Pousser quelqu'un à me parler plutôt qu'à regarder un film particulièrement long en silence me paraît totalement dérisoire, pourtant, j'ai l'impression d'être à genoux devant elle en train de la supplier. Malgré cela, je ne reviens pas sur mes dires - comme la petite voix du fond de ma tête me hurle de faire - en précisant que ce n'était que mon avis, et puisque le mal est fait, je lance après une courte pause : « Tu es enseignante, alors ? » Je venais de fausser sans y prendre garde ma couverture de garçon qui se fiche bien de ce qu'on lui raconte; je ne m'en préoccupe pas, m'efforçant à garder mon regard posé sur elle. Je n'ai pas le sourire aux lèvres, mais mon visage a quelque chose de différent, je semble moins refermé, presque plus vulnérable.

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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeLun 8 Aoû - 21:26

    L'ambiance était idéale aux confessions. A vrai dire, Roxanne ne comptait pas lui soutirer tous les détails de sa vie, mais simplement quelques points qui pourrait l'aider à mieux le connaître. Tout ça sans avoir l'impression de le déranger bien sûr. Voila pourquoi elle était là, tentant de le mettre en confiance afin qu'il se laisse aller une bonne fois pour toute. Qu'avait-il à perdre après tout ? Il n'avait qu'à gagner, car ça n'était pas elle qui irait raconter toute son histoire à qui que ce soit. Cela ne lui apporterait rien, après tout. Une chose était sûre, Roxanne le sentait plus détendu que jamais, lui qu'elle avait connu froid, distant, semblait à présent s'intéresser à elle. Qu'avait-elle fait ? Pas grand chose, elle n'avait fait qu'être elle même. Et c'était sûrement le fait qu'elle soit aussi naturelle qui avait poussé le jeune homme à lui aussi en savoir plus sur elle. Roxanne n'avait pas une vie passionnante, mais elle avait assez vécu d'expériences pour ne pas devenir ennuyante lors d'une conversation. C'était déjà assez n'est-ce pas ? Elle avait donc réussi à le sécuriser, lui qui jouait de moins en moins avec son alliance, et qui prenait soin de la regarder dans les yeux, et non plus par intervalle de deux à trois secondes. Roxanne espérait que ça n'était pas qu'un effort de sa part, afin qu'elle le lâche une fois la conversation terminée. Elle espérait intérieurement que ce ne soit pas la dernière fois qu'ils s'adressaient la parole. Au pire des cas, il y avait toujours le rendez-vous du vendredi soir pour le retrouver.

    Pourquoi Roxanne avait-elle l'impression qu'il n'avait jamais été comme ça autrefois ? Quelque chose lui prouvait qu'il savait comment s'y prendre pour être amical. Ces sourires, il les avait bien fait une première fois pour savoir les refaire ce soir là. Sans compter ce changement de comportement incessant. Je te parle, je ne te parle plus. C'était bien là la preuve qu'il avait été autrefois souriant, peut être même incapable de rester seul. Et pourtant... Que lui avait-il fallu pour qu'il se retrouve ainsi ? Il était bien trop tôt pour le lui demander. Roxanne ne voulait point lui faire de mal et ressasser les mauvais souvenirs du passé. Après tout, cela ne la concernait pas. Seul leur histoire l'intéressait pour le moment, seul le moment qu'ils passaient tous les deux dans cette salle vide de monde. C'était agréable, reposant et ça n'était pas Roxanne qui allait se plaindre de cet instant. « Scarlett O'Hara, si vous n'êtes pas descendu avant que j'aie compté jusqu'à dix, je m'en vais sans vous... » Sa voix se calqua à celle de l'acteur, tandis que Roxanne haussait les sourcils, à son tour intriguée. « Je l'ai vu... quelques fois, déjà. » Quelques fois seulement ? « A t'entendre, je dirais plutôt des centaines de fois. » Rétorqua-t-elle en souriant, cette fois-ci amusée de le voir se laisser aller sans même redouter une quelconque réaction de sa part.

    « Le film dure quatre heures, le début était important. Et puis, mieux vaut lire le livre d'abord. » L'invitait-elle à lui parler, plutôt qu'à regarder ce fameux film qu'elle n'avait jamais vu ? Elle ne put s'empêcher de sourire, secrètement conquise de cette proposition. « Tu es enseignante, alors ? » Et voila qu'il s'intéressait maintenant à ce qu'elle faisait dans la vie. Plutôt que de le lui faire remarquer bêtement et le gêner à nouveau, elle préféra simplement lui répondre, comme s'il s'était toujours intéressé à elle. « Oui, à l'école maternelle devant laquelle je voulais que tu me déposes la dernière fois. Et non, ça me dérange pas de travailler avec des enfants qui braillent toute la journée. » Enchaîna-t-elle sans même qu'il ne lui pose la question. « Excuse moi, on me pose tellement cette question que je finis par y répondre sans même qu'on ne me la pose. Les gens ne comprennent pas à quel point c'est une passion comme une autre, ils comprennent encore moins que je pourrais passer des heures sans me lasser de tout ces petits gnomes. Chacun sa passion après tout. Et toi tu... Tu as des passions hormis le cinéma et la littérature ? » Lui confia-t-elle, sachant pertinemment qu'il était un passionné de ces deux arts.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeMar 9 Aoû - 2:15

Allait-elle aussi me faire remarquer que de m'intéresser aux autres s'accordaient merveilleusement à mon teint et à mes chaussures ? Je songe qu'une que la probabilité est importante, certes dans une mesure plus réfléchie. Je m'enfonce un peu plus dans mon siège - je m'étais installé comme une planche de bois posée là à la va-vite, attendant d'être amener à la scie circulaire - et attend sa réponse avec une pointe d'appréhension, reportant inconsciemment mon regard sur les caprices d'O'Hara sur la grande toile. Si j'avais pu faire l'effort de sortir de mon cocon nombriliste et m'intéresser à elle, je n'étais pas certain de supporter qu'on le souligne. J'estime les chances que j'ai qu'elle oublie un instant la taquinerie dont elle semble s'être éprise lorsqu'elle coupe court à mes interrogations.

« Oui, à l'école maternelle devant laquelle je voulais que tu me déposes la dernière fois. Je l'écoute, sans réagir. À vrai dire, je m'en doutais bien, depuis qu'elle avait fait allusion au petit jeu des regards, auquel elle avait assisté dans la cour d'école. À moins que j'aie pris un réel coup de vieux, il ne me semble pas que ce genre d'occupation passionne des enfants plus âgés, encore moins des adolescents. Quoique... Et non, ça me dérange pas de travailler avec des enfants qui braillent toute la journée. » Cette fois, un de mes sourcils se arque légèrement et je la regarde de biais. Attendait-elle d'un type solitaire et silencieux - plus si solitaire et silencieux que ça - qu'il voue une haine féroce aux enfants ? Ou bien, vient-elle de lâcher des paroles révélatrices, sans s'en rendre compte tant les dit brailleurs lui tapent sur le système ? Je ne sais pas si elle a remarqué mon vague air d'étonnement, mais elle s'empresse d'enchaîner avec une explication. « ... Les gens ne comprennent pas à quel point c'est une passion comme une autre, ils comprennent encore moins que je pourrais passer des heures sans me lasser de tout ces petits gnomes. » Je ne peux empêcher un sourire d'apparaître sur mon visage, mais pas le genre de sourire qui pourrait ravir la jeune femme; il n'a rien de joyeux, il s'apparente plus à un rictus méprisant qu'à un sourire. Le sujet m'est sensible, je songe avec amertume que d'ailleurs c'est moi qui l'ai engendré, mais ce n'est pas vraiment ça qui me repousse dans une sorte de froideur. Roxanne doit avoir à peu près mon âge, du moins partager ma génération et c'est avec un vague air sarcastique que je constate qu'elle subit les mêmes préjugés que ceux que je subissais lorsque j'annonçais être père, alors que j'étais encore à l'université pour terminer ma thèse. Outre les "c'était un accident ?" ou "tu as reconnu le gosse ?" habituels, les gens semblaient convaincus que j'étais au bout du rouleau et que j'allais rater ma vie, alors qu'un instant plutôt ils voyaient en moi un futur écrivain ambitieux et jovial. Comme si avoir des enfants ou s'occuper de ceux des autres, comme dans le cas de la jeune femme, avant d'avoir trente ans était une folie, une inconscience. Peu importe la situation d'ailleurs, un père âgé au boulot minable et une maison sous crédit en banlieue valait certainement bien mieux qu'un étudiant à peine marié qui loue un appartement dans un quartier tranquille aux yeux des jeunes de notre génération. Sans m'en rende compte, comme si je pensais tout haut et ne le remarquait pas, je lâche dans un souffle : « Je connais ça. »

« Chacun sa passion après tout. Et toi tu... Tu as des passions hormis le cinéma et la littérature ? » Je quitte la lune en m'affairant à cacher les quelques traits tristes que mon visage a pu prendre, sans que je ne puisse y faire attention perdu dans mes pensées. J'y perds tous les efforts que j'avais pu faire, c'est à nouveau avec un regard impassible et une voix sans émotion que je réponds à la jeune enseignante. « J'aime aussi l'art en général. Sinon, il y pas grand chose d'autre dans ma vie. » Ma phrase se termine presque dans un murmure. Je la vois m'observer, je me sens perdre de ma contenance. Aura-t-elle remarqué le changement qui a voilé mon regard d'une pellicule sombre de morosité ou mettra-t-elle ça sur le compte d'un caractère qu'on me croit souvent lunatique ? Mal à l'aise, je mets debout et marmonne que je vais aller chercher mon popcorn avant qu'il n'ait totalement refroidi avant de reprendre l'allée dans le sens inverse en direction de ma place initiale.
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Roxanne L. Mcfire
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeMar 9 Aoû - 3:11

    Roxanne ne savait plus tellement comment agir mais surtout réagir avec Maxwell. En effet, celui-ci pouvait être autant distant que souriant, cela dépendait de la conversation, de ce qu'elle pouvait lui dire, ou bien encore de quelle manière elle pouvait agir à son égard. Et pourtant, elle restait là, croyant dur comme fer qu'il avait toutes les cartes pour se reprendre en main et s'ouvrir aux autres. N'était-ce pas là une erreur de sa part ? Était-elle vraiment capable de le faire changer, elle qui n'était qu'un simple professeur des écoles et qui n'était capable que de faire faire des coloriages à une ribambelle d'enfants ? C'était un défi comme un autre à relever. Mais, elle savait qu'il serait dur, car ça n'était pas Maxwell qui se confierait ainsi à elle. Peut-être ne changerait-il jamais après tout. Peut-être était-ce réellement dans sa "nature", de rejeter ainsi les autres pour mieux combler son propre plaisir ? Toutes ces questions fusaient à l'esprit de la demoiselle, qui aurait tant aimé pouvoir obtenir des réponses auprès du principal concerné. Elle affirma donc être professeur, puis enchaîna rapidement sur le terrain qu'elle connaissait par cœur, dans les moins recoins. Les enfants... Toute une histoire. Déjà petite il lui arrivait de faire travailler ses amies lorsqu'elle les invitait, les obligeant à faire des dictées, des problèmes de mathématiques. Rares étaient les amies qui avait apprécié retrouver chez elle ce qu'elle subissait déjà chaque jour à l'école. Voila pourquoi une petite blonde âgée à l'époque de 7 ans tout comme Roxanne avait confié à la mère de celle-ci qu'elle en avait marre de travailler, et qu'elle aurait amplement préféré jouer à la poupée. Roxanne, ou l'art de déjà martyriser les enfants. Plus sérieusement, c'était là la preuve qu'elle était faite pour ce métier, qu'elle avait toujours voulu l'exercer. Et elle avait obtenu son poste haut la main, suite à un master des sciences du langage.

    « Je connais ça. » Ce fut au tour de la demoiselle de hausser les sourcils, alors qu'elle tentait d'imaginer le pourquoi du comment. Il connaissait ça ? Lui aussi avait-il déjà été professeur des écoles autrefois ? Ou bien avait-il tout simplement des... Des enfants ? C'était fort probable, étant donné qu'il était marié. Elle prit alors soin de l'imaginer auprès d'une petite fille, jouant à la poupée avec elle. C'était un tableau purement étrange et ça ne collait pas du tout à la personnalité du jeune homme. Et pourtant... Elle était loin de s'imaginer toute la vérité. « J'aime aussi l'art en général. Sinon, il y pas grand chose d'autre dans ma vie. » Il semblait si las de la vie, lui qui devait avoir la vingtaine tout au juste tout comme elle. Comment pouvait-il en arriver là, alors qu'il avait encore de nombreuses années devant lui ? Il quitta alors la place qu'elle lui avait si gentiment proposé, direction son ancienne pour récupérer ses pop-corns. Ce fut cet instant que choisit la demoiselle pour rejoindre les toilettes, alors qu'elle se laissait glisser contre la porte une fois à l'intérieur. Pourquoi lui avait-elle proposé de la rejoindre ? C'était une idée tout à fait... Inutile. Encore une fois, et comme lors de leur première rencontre, elle avait finit par le rendre désintéressé de la conversation, mais surtout gêné. Comment avait-elle pu croire un seul instant qu'elle pourrait un jour lui faire voir la vie autrement ?

    Ce fut sur ce coup de tête qu'elle quitta les toilettes, ne prenant non pas la direction de son siège mais de la sortie, alors que l'homme qui lui avait vendu sa place haussait les sourcils. « Votre film avait l'air magnifique mais... Je ne me sens pas très bien, je crois qu'il faut que je rentre. Si le jeune homme qui était avec moi dans la salle vous pose des questions à mon égard, donnez lui ça, il comprendra. » Elle confia alors un petit papier sur lequel elle avait gravé quelques mots à l'encre noire, alors qu'elle était encore dans les toilettes. "Maxwell. Je pense que nous aurions mieux fait de nous ignorer comme nous l'avons toujours fait. J'aurais aimé en savoir plus sur toi mais... R.M" Ce mot, elle ne l'avait pas terminé mais toutefois signé, n'ayant eu la force d'écrire quoi que ce soit de plus. A vrai dire, elle n'espérait qu'une seule chose, qu'il ne lui en veuille pas. Elle se dirigea donc vers la sortie, direction sa voiture. Et, comme si sa voiture n'avait pas apprécié sa réaction, elle fit comme le soir où elle avait quitté le bar, incapable de répondre aux commandes que lui demandait la jeune femme.
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeMar 9 Aoû - 4:01



Je ne m'étais pas pressé pour rejoindre ma place, c'est vrai. Tête basse, une main ébouriffant distraitement mes cheveux, j'essayais de refouler la morsure des souvenirs dont j'étais victime. Imaginer Roxanne enseignant à de jeunes bambins le dessin, le pliage, les jeux insouciants de l'enfance me renvoyaient inévitablement au souvenir de ma propre fille. Elle serait encore un peu jeune pour se rendre en classe, évidemment, mais jamais elle ne pourrait se sentir déçue d'avoir dépasser le bord de son personnage avec son crayon, jamais elle ne pourrait se salir avec ses feutres ou se barbouiller malicieusement la figure avec un pinceau plein de peinture, provoquant chez Zoey un élan de découragement et chez moi de rire. Jamais elle ne pourrait se retrouver dans une cour d'écoles à courir après ses petits camarades en jouant à chat, jamais elle n'irait solliciter l'aide de sa maîtresse pour le bricolage qu'elle offrirait ensuite à sa mère pour la fête des mères. Je sens les quelques points de sutures à peine recousus de la plaie béante de mon cœur sauter un à un, je tente de me ressaisir malgré la violence de la tristesse qui m'assaille. Je suis arrivé à mon siège entre temps, je ferme les yeux en laissant glisser ma main de mes cheveux à mon visage qu'elle parcourt brièvement. Ce n'est pas le moment de replonger dans une crise, surtout pas devant quelqu'un, d'autant plus si ce quelqu'un vous fait vous sentir un peu mieux par sa simple présence. J'attrape la paquet de popcorn, fais demi tour et tourne la tête en direction de la jeune femme ... Qui s'avère ne plus être là. Je reste un instant immobile, pris par surprise, puis gravis avec une lenteur exaspérante les quelques marches qui séparent les allées. J'ai un mauvais pressentiment lorsque je me rassieds à côté du siège désormais vide, même si la raison me force à penser qu'elle ne s'est absentée que pour aller chercher quelque chose à manger ou pour faire un tour aux toilettes, je ne peux lutter contre ma volonté d'en avoir le cœur net. Je pose le sachet de popcorn sur l'accoudoir et me lève avec brusquerie, pour rejoindre en quelques enjambées le hall du cinéma.

Tower est là, seul. Je regarde autour de moi, rien ne suggère la présence de Roxanne. Je m'approche lentement du comptoir, le regard balayant toujours la pièce. Le projectionniste lève les yeux de son journal lorsque j'apparais devant lui, il paraît intrigué mais pas aussi surpris qu'il le devrait. « Vous n'avez pas vu une jeune fe... » Il ne me laisse pas finir ma phrase et me tend le papier soigneusement plié en quatre. Je m'en saisis et me passe de remerciement, je sais qu'il en sera bien désintéressé. Je déplis le papier en lui tournant le dos, lis en un instant ce qui y a été inscrit à la va-vite. Je lève un visage tendu, et, sans en avoir le temps d'y réfléchir, je me retrouve à pousser la porte du cinéma et sors sur le palier.





« Comment peux-tu me reprocher d'être froid avec toi alors que tu t'enfuies sitôt que tu en as l'occasion ? » Roxanne manque de sursauter, se redresse sur son siège. Le papier n'est plus qu'une boule, je le jette impulsivement en sa direction - il passe à travers sa fenêtre entrouverte et vient ricocher contre sa tête, je n'aurais pas pu rêver de mieux. « Qu'est-ce que tu cherches au juste ? Tu veux savoir pourquoi ce lâche d'Hutchinson qui a quitté la merveilleuse Lewis pour mener la grande vie en ville revient subitement vivre chez ses parents alors que ceux-ci ont disparu sans en parler à qui que ce soit ? » Je m'approche mais reste à quelques mètres de la voiture, comme si j'étais incapable de me rapprocher à nouveau d'elle. Tandis que la jeune femme en ressors, je fais un pas en avant, je recule, me tourne vers le sens opposé - je fais les cent pas tout en revenant toujours à la même pas. « En tout cas bravo, j'ai déjà eu affaire à des fouines, mais tu remportes haut la main le prix de la meilleure manipulatrice ! » Je me mets à applaudir, le claquement brutal de mes mains résonnent en cœur avec celui de ma voix. Je suis franchement en colère, mon regard est dur comme de la roche, tout en étant paradoxalement plus expressif que jamais. Je secoue vaguement la tête de gauche à droite, un sourire nerveux se peint sur mes lèvres. « Tu sais quoi, ton numéro mériterait un prix, Roxanne... Si du moins c'est ton vrai prénom ! »


Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Dim 28 Aoû - 20:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeMar 9 Aoû - 4:23

    « Comment peux-tu me reprocher d'être froid avec toi alors que tu t'enfuies sitôt que tu en as l'occasion ? » Il était là, à sa fenêtre, alors que c'était bien la dernière chose qu'elle avait espéré. Il avait donc eu le temps de retenir la marque de sa voiture dans ce fameux bar, comme quoi il l'avait plus qu'observé ces derniers vendredi soirs. Elle n'avait plus envie de se prendre la tête, non, elle n'avait même pas envie de savoir ce qu'il pouvait penser d'elle après ce qu'elle venait de faire. C'était évident qu'il lui en voulait, n'importe qui aurait réagit de la sorte. Mais, venant de lui, c'était tout à fait spectaculaire. Car c'était bien là la première fois qu'elle entendait résonner sa voix aussi bien dans son oreille gauche. « Qu'est-ce que tu cherches au juste ? Tu veux savoir pourquoi ce lâche d'Hutchinson qui a quitté la merveilleuse Lewis pour mener la grande vie en ville revient subitement vivre chez ses parents alors que ceux-ci ont disparu sans en parler à qui que ce soit ? » Il se confiait alors à elle, sa voix se faisant de plus en plus menaçante, alors que des frissons s'emparait d'elle sans même qu'elle ne s'en rende compte réellement. « En tout cas bravo, j'ai déjà eu affaire à des fouines, mais tu remportes haut la main le prix de la meilleure manipulatrice ! » Manipulatrice ? S'il y avait bien une femme qui ne l'était pas, c'était bien Roxanne. C'était plutôt elle que l'on manipulait. Mais ça, Maxwell n'en était sûrement pas conscient.

    « Tu sais quoi, ton numéro mériterait un prix, Roxanne... Si du moins c'est ton vrai prénom ! » Là, s'en était trop. Voila pourquoi la réaction fut immédiate, alors qu'elle laissait ses clés sur le contact, quittant l'habitacle pour retrouver la fraîcheur de l'extérieur. « Mais tu crois quoi Maxwell ? Tu crois que tu es le seul à souffrir sur Terre ? Je suis passée par la drogue, par l'alcool durant mon adolescence, heureusement je m'en suis sortie et comment ?! Avec le peu d'espoir et de force qu'il me restait! Ah sans oublier l'homme que tu as vu sur la photo, un vrai salop il m'a embobiné, m'a fait croire qu'il tenait à moi pour mieux me laisser mourir après m'avoir eu sous ses draps! Je suis désolée qu'il te soit arrivé tout ça, mais est-ce que j'y suis pour quelque chose, hein, j'y suis pour quelque chose ? Tu crois que c'est en restant renfermé sur toi même que tout va s'arranger ? Ce ne sont pas tes livres et tes films qui te donneront la force de te battre, tu ne trouveras pas la réponse au fil des pages Max'! » Elle se stoppa un instant pour reprendre son souffle, elle qui était asthmatique depuis son plus jeune âge et qui partait souvent en vrille une fois énervée. « Alors oui tu souffres, ça se voit, ça se sent à chacune des minutes passées avec toi. Mais bats toi, regarde autour de toi, ya sûrement pleins de gens qui sont prêts à t'aider, et... Et... J'étais la première à vouloir le faire. » Termina-t-elle par lui confier, alors que les larmes lui montaient aux yeux. Au moins, ça, c'était fait.

    « Alors maintenant, si tu veux bien me laisser la place pour rentrer dans ma voiture et laisser la "meilleure des manipulatrices" s'en aller, ça m'arrangerait. » Référence à l'adjectif qu'il avait choisit pour la qualifier, sûrement sur un coup de tête. Maxwell était là, juste en face de la portière qui menait au côté conducteur, ayant enfin arrêté les cent pas. Les yeux de Roxanne ne brillaient plus de la même façon, non, seules les larmes qui n'avaient qu'une seule envie, couler, les faisait tristement briller. Car, au fond, elle savait pertinemment qu'elle tenait à cet homme, cet homme dont elle ne connaissait pas grand chose, mais avec qui elle se sentait bien, mais surtout elle même.
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MessageSujet: Re: you should not be here   you should not be here Icon_minitimeMar 9 Aoû - 6:04

La colère l'a emporté sur tout le reste, je m'emporte sans la moindre retenue. Je sais au fond de moi-même que je vais la blesser, si ce n'est pas par mes paroles ce sera par la fureur qui m'anime. Comment peut-elle m'accuser que je ne veux pas de son aide, ni de celle de qui que ce soit ? Elle a raison, elle a parfaitement raison, mais elle n'a pas le droit de me jeter ça à la figure. Je me suis laissé aller devant elle, je lui ai confié des choses -aussi insignifiantes et superficielles soient-elles- sur moi, elle n'a pas idée de la tourmente dans laquelle le simple fait de venir m'asseoir à côté d'elle ce soir m'a replongé, et elle m'a fui, elle m'a laissé tomber, elle a enfoncé le clou rouillé dans la plaie en prenant la poudre d'escampette. Je n'avais pas cherché à la faire souffrir, au contraire je prenais le soin de prendre mes distances avant de dire quelque chose pour me protéger que je pourrais regretter par la suite. Le simple fait d'avoir peur de lui causer du tort devrait la faire se sentir unique, indispensable comme personne ne l'a été à mes yeux depuis que j'ai plongé, mais à la place de ça elle maudit la batterie capricieuse de sa voiture qui m'a permis de la rattraper avant qu'elle ne disparaisse une nouvelle fois.

Elle prétexte savoir ce que souffrir veut dire, j'écoute d'une oreille assourdie par l'énervement le récit de ces propres souffrances. Je serre les points, je sens tous les muscles de mon corps se tendre comme si j'allais finir par l'étendre sur le sol. « Tu n'as pas la moindre idée de ce que j'ai vécu, alors arrête, arrête de parler de quelque chose que tu ignores... » Nos voix s'entrecroisent, chacun essaye de couvrir celle de l'autre en montant en la sienne en intensité. Elle s'interrompt à l'instant même où je me tais, je ne sais pas où j'en puise la force mais je garde pour moi le flot d'injures qui brûlent à mes lèvres. Elle reprend alors que je lui tourne le dos pour venir appuyer les deux boules de nerfs que sont devenus mes poings contre mes mâchoires serrées. Je respire fortement pour contenir l'explosion électrique qui anime mon âme, j'écoute d'une oreille le nouveau flot de reproches qu'elle aligne d'une voix moins forte, cette fois-ci. Le son un peu tremblant de ses mots semble changer une partie de ma colère en une sorte d'abattement qui vient soudainement alourdir chaque parcelle de ma peau. « Alors maintenant, si tu veux bien me laisser la place pour rentrer dans ma voiture et laisser la "meilleure des manipulatrices" s'en aller, ça m'arrangerait. » Un silence s'en suit, je suis toujours immobile face à la portière côté conducteur. Je me suis accoudé sur le toit du véhicule, mes mains jointes m'empêchent de laisser échapper une nouvelle tirade. Les secondes semblent durer une éternité, avant que je me retourne, avec une lenteur qu'on devinait tremblante.

« Peut-être que t'as raison, je n'essaye pas de me battre, je n'ai eu pas ta force. Mais tu sais quoi, toi il te restait l'espoir, l'envie d'une vie meilleure. Moi, j'ai tout perdu, je n'ai plus la moindre raison de m'en sortir si c'est pour me retrouver sans que ce que je m'étais efforcé de construire. Je n'ai pas à demander l'aide de qui que ce soit, je ne l'ai jamais fait ni avec toi ni n'importe qui d'autres. Alors oui je vais te laisser la place et va te trouver une autre âme en détresse à secourir pour assouvir ta bonne conscience, moi, c'est peine perdue. » Je sers les dents, ma voix s'étrangle sur la fin de ma dernière phrase. Je plante sur elle un regard assassin, mais troublé par un voile étrange, comme si mes propres paroles se retournaient contre moi, je voulais la blesser et c'est moi qui ressentait la morsure lugubre de la douleur. Puis, je secoue la tête en m'éloignant de la voiture, passant tout contre elle mais en évitant soigneusement un quelconque effleurement.

Je disparais dans le cinéma, sans un coup d'œil en arrière.

Sujet clos I love you
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