C'est difficile de se décrire soi même, notre vision de nous même est surement bien différente de ce que perçoivent les autres, enfin tout dépend sur quels points de notre personnalité. Par exemple je suis une grande enfant, et ça je suis sur que c'est facile de le déduire quand on me voit. Je n'ai rien d'une adulte, je peux vous citer des centaines de Pokémon, vous chanter toutes les chansons de Disney du monde, et je fais souvent des conneries. C'est souvent énervant, et c'est ça qui me plait aussi, mais surtout si je me comporte ainsi c'est que le monde des adultes semble bien triste, et toutes les responsabilités que ça implique ne m'enchante pas du tout. Alors je profite de la jeunesse, je sors et m'amuse toute la nuit, et puis je bois, et puis je fume, et puis j’enchaîne les conquêtes. Mes relations durent souvent quelques mois, mais jamais plus. Je ne veux pas m'attacher, j'ai simplement besoin d'affection, ne me parlez pas d'amour ! Au premier abord, je donne surement l'air d'être sûr de moi, alors qu'au fond je doute toujours de tout, j'imagine toujours le pire pour tout et n'importe quoi. Il est facile de me blesser, et je peux en être très affecter, mais je me garde bien de l'avouer. Je n'en suis pas pour autant battante, au contraire, quand je veux quelque chose, je finis toujours par parvenir à mes fins. Je suis plutôt sociable, je n'aborde pas non plus tout les gens comme ci on se connaissait depuis toujours, j'évite de faire confiance à n'importe qui, mais je ne suis pas timide. Sinon, je pense être assez chiante sur beaucoup de point. J'aime avoir raison, je n'admet jamais quand j'ai tort d'ailleurs, j'ai l'esprit de contradiction, j'aime penser le contraire des autres, ou fait l'inverse de ce que l'on m'a demandé, de toute façon je n'obéis jamais aux ordres. Je me plains souvent, je m'énerve pour un rien, et souvent violament. J'applique souvent la technique du "boudage intensif" à la moindre offense, et ça peux durer longtemps, surtout que je ne suis pas du genre à faire le premier pas après une engueulade. J'ai beaucoup de défauts, j'en suis consciente, je sais que je ne suis pas facile à vivre tout les jours, je suis une éternelle insatisfaite, mais malgré tout, je pense être une bonne amie, sur qui l'on peut compter dans les bons comme mauvais moment, je ne suis pas du genre à faire des coups bas par derrière, je préfère être directe et franche.

I - On s'habitue à la prison de son enfance. Et même une fois qu'on en a ouvert la porte, on a toujours peur d'y revenir et que la porte se referme d'un coup.

Lorsqu’un enfant vient au monde, la mère du nourrisson peut réagir de deux manières totalement différentes. La première, celle qu’on pourrait dire « basique » est le bonheur de la mère. Surement vous diront-elles que c’est le plus beau jour de leur vie, et tenir dans leurs bras leur petit bébé pour la première fois fut un instant magique et incroyable, et elles propulseront leur progéniture au rang de dieu dans leur esprit. La seconde possibilité, est le rejet total de sa progéniture, aucun contact physique, la mère ne ressent aucun amour pour lui, elle se demande même comment elle a pu donner vie à un être qu’elle ne peut définir comme son enfant, alors elle regrette, se demande comment elle va se débrouiller pour vivre avec cet enfant, si elle va l’aimer un jour, et cætera … Bien évidement, il a fallut que ma mère réagisse de la deuxième manière. Elle m’a tenu dans ses bras une unique fois, l’instant qui suivait ma venue au monde, et elle s’est rendu compte qu’elle ne ressentait rien, elle fut même dégouté de ce bébé qu’elle tenait encore pleins de sang (et ça, encore, je peux comprendre, car c’est vraiment pas beau à voir). Par la suite ce fut simplement mon père qui me prit dans ses bras. Lui au contraire, était le plus heureux du monde, il réagissait d’une façon totalement inverse de ma mère, au moins l’un des deux m’aimait c’était l’essentiel.

Généralement le phénomène qu’a vécu ma mère s’estompe, quelques jours plus tard, parfois cela dure plusieurs mois, mais généralement, la mère finit par se rendre compte qu’au fond, elle aime ce petit bambin. Encore une fois, ma mère prit la seconde solution, c’est ainsi qu’elle prit ses bagages deux ans plus tard, pour refaire sa vie, en abandonnant mon père et moi. Jamais elle ne m’avait aimé, elle ne m’avait jamais reconnu comme sa fille, j’étais un simple bébé à ses yeux. Je ne sais pas si elle avait tenté de se rapprocher de moi, où si elle n’avait rien fait pour changer les choses, mais elle avait tenu deux ans dans cette situation, mais elle avait finir par être à bout, elle ne supportait plus tout cela, alors elle est partit, un matin. Je ne me souviens plus très bien de mes deux années où j’ai vécu avec elle, je me souviens de son visage, mais les autres images disparaissent petit à petit. A cette époque j’étais de toute façon plus proche de mon père. Ce dernier fut complètement détruit par le départ de ma maternelle, il l’aimait plus que tout au monde, elle l’aimait elle aussi, mais elle avait dit qu’il était meilleur qu’il m’éduque seul, qu’elle n’attirerait que des soucis. Ca me fait bien rire à présent, si elle savait ce qu’il m’a fait après son départ, elle se rendrait compte que son départ n’a causé que des ennuis, pour lui, comme pour moi.

II - Je ne sais pas ce qu'est le pire : avoir mal ou finalement se dire : " J'y suis habituée. ".

Pour résumer, après le départ de ma mère, mon paternel complètement détruit par tout cela sombra dans l’alcool. Il noyait son chagrin au bar pendant la journée, et le soir lorsqu’il allait me chercher à la crèche il s’occupait de vider le frigo des bouteilles de bières. Ce fut ainsi trois ans durant lesquels j’ai continué ma vie de petit bambin. A partir de mes cinq ans, mon père changea de comportement. Pendant trois ans il fut tel un zombie, puis par la suite il s’est transformé en zombie destructor, et de là, il a commencé à me battre. Son comportement s’est dégradé d’année en année, plus je grandissais, plus il devenait violent. Alors au début ce n’était que quelques coups de temps à autre, parfois simplement des gifles, puis ses coups se sont fait de plus en plus courant, parfois je fus envoyée valser contre les murs, devenant à la fin mon quotidien. Bien entendu il ne se gardait pas de me rappeler également que tout était de ma faute, et que si je n’étais pas là sa vie serait bien plus belle, qu’il me détestait. Après tout il n’avait pas tort, j’étais la cause de son malheur, c’était moi qui avais fait fuir ma mère, sa femme, alors je me disais qu’il était normal qu’il se venge sur moi, il voulait que je souffre autant que j’avais souffert, et l’alcool n’arrangeait rien à son état. Bien évidemment personne n’a jamais rien vu. A mon école, puis au collège, jamais personne ne m’avait posé de questions sur les marques et les bleus que je tentais de cacher parfois avec difficulté. En même temps je n’avais jamais tenté d’attirer l’attention sur moi, j’étais une petite fille discrète à l’école, au collège je m’étais montrée différente, j’avais commencé à me faire remarquer par mes conneries, les cours ne m’intéressant aucunement, j’avais abandonné toute idée d’étudier correctement, je séchais et ainsi de suite. Ce fut ainsi jusqu’à mes 16 ans, d’un côté j’avais décidé de ne rien foutre, de fumer et de boire (comme quoi l’exemple de mon père ne m’avait pas effrayé plus que ça.), tout en me faisant battre continuellement par mon père le soir en rentrant chez moi. Je ne savais pas ce que j’attendais pour bouger, faire quelques chose, m’enfuir, demander de l’aide ou je ne sais quoi, je restais à la merci de mon père, qui finissait par ne même plus contrôler sa force. Il m’aura fallut 14 ans pour enfin me décider à partir.

III -On rêve d’un idéal, on le prie, on l’appelle, on le guette, et puis le jour où il se dessine, on découvre la peur de le vivre, celle de ne pas être à la hauteur de ses propres rêves, celle encore de les marier à une réalité dont on devient responsable.

Je suis plutôt du style à ne rien prévoir, tout faire sur un coup de tête, changer d’avis au dernier moment. C’est ce que j’ai fait lorsque j’ai décidé de partir de chez moi. Une nuit, ne trouvant pas le sommeil, je me mis à réfléchir à ce que je pouvais faire, si mon idée de partir était au fond une bonne idée ou non. Il me fallut que quelques secondes pour comprendre que partir maintenant était une solution des plus simples, je pris donc mon sac, que je remplie le plus possible de mes affaires, je décidais également d’emporter avec moi une photo ; j’étais âgée d’un an sur celle-ci, et mon père me tenait dans ses bras, souriant. Cette photo je l’ai toujours avec moi, soigneusement préservé, seul souvenir que je conserve de lui. Une fois mon sac remplie, j’ai sauté par ma fenêtre, et je suis partie sans me retourner. Je n’avais même pas réfléchis à où j’allais aller, car je savais déjà où se trouvait mon seul refuge. C’est ainsi qu’au beau milieu de la nuit j’ai sonné chez Timéo. Tim, c’était je dirais grâce à lui que j’avais fini par partir de chez moi cette nuit là, si il ne m’avait pas rabâché sans cesse que c’était la meilleure chose à faire, je ne l’aurais jamais fait. C’était le seul qui était au courant, le seul en qui j’avais réellement confiance, il était mon plus proche ami à ce moment. On s’était rencontré à notre arrivée au lycée, un an avant, et nous étions toujours restés l’un avec l’autre depuis ce jour. J’avais donc débarqué chez lui, à la surprise de sa mère qui m’ouvrit la porte, mais qui me laissa entrer tout de même. Après cette nuit, j’étais restée plusieurs jours chez lui, j’avais même tout expliqué à sa mère. Mais bien évidement, je ne pouvais rester indéfiniment chez Timéo, je devrais partir, et c’est là que se posait le problème. Je ne pouvais pas retourner chez mon père, c’était totalement impossible, je n’avais pas de famille proche pour m’héberger, et je n’avais que seize ans à peine, je ne pouvais me débrouiller seule. J’ai donc fini dans un orphelinat, jusqu’à mes dix-huit ans. J’aurais du normalement porter plainte contre mon père, mais je n’ai jamais accepté. Oui il m’avait fait souffrir, mais il restait mon père, et malgré toute la rancœur que j’avais contre lui, je ne pouvais m’empêcher de me dire que je ne méritais que ce qu’il m’avait fait, comme il m’avait répété mainte et mainte fois, c’était par ma faute que ma mère était partie. J’ai donc passé un peu moins d'un an dans un orphelinat d’une ville voisine. Dieu que je me sentais soulagée d’être enfin en sécurité et libre. Cette période ne fut pas non plus toute rose et merveilleuse, un orphelinat c’est jamais drôle, et j’ai fait la rencontre de nombreux jeunes ou enfants qui semblaient avoir beaucoup plus souffert que moi, les plus jeunes d’entre eux m’ont beaucoup touché.
Aujourd’hui ma vie n’a rien de très passionnant. A mes dix-huit ans après un parcours plutôt chaotiques niveau scolaire, j’ai du me décider à faire des études supérieurs, sachant que je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire, je me suis donc décidée pour ce qui pouvait le plus m’intéresser, c'est-à-dire les langues étrangères (et aussi parce que c’était le seul domaine où j’étais assez douée). Je parle assez couramment le français, et le russe, j’apprends également l’italien. Je n’ai aucune idée d’où mes études vont me mener, mais en tout cas, je sais que j’étudie en langue, point final. Je pense mettre remit de mon passé, de toute façon je n’ai jamais été ravagée par mon histoire, je ne fais pas de cauchemar la nuit, et je n’en parle pas avec difficulté, je n’en parle pas c’est plus simple, mais pas car j’ai du mal, juste parce que mon histoire est totalement inintéressante, et qu’elle ne doit pas passionnée les foules, parler de moi c’est pas ma tasse de thé. En attendant je profite de la vie, je vis au jour le jour, et c’est l’essentiel.