SEMISONIC secret smile



SCOFILDING _ tumblr

Jean-Paul Sartre a écrit : Un peintre apprenti demandait à son maître "Quand dois-je considérer que mon tableau est fini ?" Et le maître répondit : "Quand tu pourras le regarder avec surprise, en te disant : C'est moi qui fait ça". C'est en quelque sorte le même sentiment que j'ai éprouvé en prenant cette décision. D'un point de vue sentimentale et non artistique. Sauf s'il on considére la vie comme une oeuvre ... mais là je dérive .

Ma p'tite Sara,
Quelques mots pour te dire au revoir. Le problème c'est que j'aurai besoin de pages entières. On va éviter ça parce que sinon cela ressemblerait plus à un adieux qu'autre chose. Et non je ne veux pas te dire adieux ! N'y compte pas ! Je vais réaliser l'un de mes rêves : un petit tour du monde. Mais je veux faire une dernière chose pour toi. Je sais que les temps ont été durs alors voici un passe pour des temps plus calme. Ci-joint un billet -allé - pour le pays des hambeurgeurs - désolé c'est le seul comparatif que j'ai trouvé. Bref, je sais que tu doute de toi, que tu ne penses pas mérité une belle vie. Mais poulette, c'est le cas ! alors va courir après ta vie et n'oublie pas que tu pourras toujours compter sur moi.
P'tite Marie.

C'était, au moins, la dixième fois que Sara lisait la lettre de son amie. Assise confortablement dans un avion la demoiselle partait pour le nouveau monde. Elle avait suivi les consignes, conseilles de son amie et allait courir après sa vie. A côté d'elle un homme, une trentaine d'années peut-être plus. C'était la seconde fois qu'elle prenait l'avion et la même peur, angoisse prit possesion d'elle. L'avion n'avait pas encore décollé. Sautillant elle soupira baissant les yeux sur ses cuisses où la lettre reposait. Le jeune homme près d'elle remarqua bien vite l'angoisse de celle qui était sa compagne de voyage et sans prévenir il lui attrapa la main lui jurant de prendre soin d'elle. La demoiselle rougit, elle n'était pas du genre à se lier facilement avec les gens, la timidité venait toujours gachée. Mais là, elle se contenta de le remercier mais aussi de s'excuser. Elle était tellement angoissée que sa timidité s'estompait. La conversation s'engagea. Ils parlèrent de politique du monde. Et c'est ainsi que la demie heure d'attente passa à toute vitesse. Quand l'avion allait décoller il lui assura que tout aller bien se passer. Sara n'était pas du genre à croire à ce genre de phrase - tout va bien se passer, ça ira mieux ... Pour que le voyage se passe plus en douceur cet inconnu qui lui donna son prénom : Alexander lui proposa de faire une sorte de blind test musical. La demoiselle était joyeuse à cette idée. Une grande consommatrice de musique et elle n'avait pas l'habitude de trouver quelqu'un qui s'intéressait tant à cela. Il sortit son iPod dernière génération et lui passa un écouteur. "Il faudrait que je change mon MP3 pourquoi pas un iPod mais de l'ancienne génération, j'affectionne particulièrement le premier iPod rectangulaire, compacte." elle sourit quant à lui il éclata de rire et se moqua de la manière dont elle s'exprimait. Ils avaient décidé de parler anglais car il ne semblait pas vraiment maitriser le français ou du moins c'est ce qu'il lui dit. Alors la frenchie avec son accent bien du pays faisait toujours sourire les anglophone, pour la plupart ça la rendait plus craquante, plus française. Sans doute, qu'au bout du compte, c'était un avantage pour elle. Ils commencèrent à écouter de la musique de son iPod. Quand cela vint son tour de faire partager sa musique elle lui proposa d'abord Sia. [...] Cela faisait déjà deux bonnes heures qu'ils volaient et Mademoiselle Rousseau semblait bien plus rassurée et donc moins anxieuse. La fatiguée commençait à la gagner. Mais en même temps elle trouvait son compagnon de route tellement intéressant que cela lui paraissait dommage de dormir. Mais le marchand de sable ne fut pas de cet avis. La demoiselle finit le voyage endormie. Son amie avait fait exprès de prendre un vol pendant la nuit et qu'elle ait de quoi s'occuper la veille pour être bien fatiguée. [...] " Miss; Miss :" Sara se tortilla en grognant légèrement. Après quelques minutes à se tortillait elle était toute de même parvenue à trouver une position plutôt confordable - du moins pour elle.L'hotesse de l'air du la secouer légèrement pour qu'elle se réveille. Grognant un peu plus fort, elle mit un sacré moment avant d'émerger de ses rêveries. Elle se voyait dans un petit appartement élevant des chats et mangeant des Malteséres. Elle n'aime pas les chats mais est loin d'avoir le même gout pour les petites billes croustillantes enrobées de chocolat. Se frottant énergiquement les yeux elle bafouilla une excuse ... en français avant de la faire en anglais. Elle soupira et s'étira d'une manière assez extraordinaire. C'est seulement à ce moment-là qu'elle découvrit un siège vide près d'elle. Le charmant jeune homme était parti, laissant derrière lui son iPod avec un petit mot griffonné sur une feuille emballant l'appareil. Le mot expliquait : je sais que ce n'est pas celui dont vous rêviez, mais au moins il fera l'affaire, le temps que vous vous achetiez un bout de rêve. Alex. La demoiselle sera dans sa main l'objet et eu un large sourire. Après avoir remit en place la plupart de ses pensées, la demoiselle se leva et quitta l'appareil avec les cheveux en bataille et des heures de manque de sommeil. [...] Comme la souvent son sens "particulier" de l'orientation ne l'aida point. En effet, elle se perdit plusieurs fois, la fatigue ne l'aidant vraiment pas. Elle avait fait une petite sieste auparavant : affalée sur un fauteuil à l'aéroport. Ses bagages ne la suivaient plus eux, ils avaient été déposés chez une amie. Après quelques minutes de marche avec un air perdu elle retrouva un lieu connu. Elle s'arreta, regardant autour d'elle, elle inspira profondément. Restant quelques minutes à regarder les gens passaient et elle parti. Quelques pas plus tard elle était devant une porte, celle de Elias. Elle tourna sur elle-même un petit moment avant de frapper à la porter, trois petits coups. A la seconde même où elle eut fini ce geste et bien ... et bien elle le regretta aussitôt. Pas de réponse. Elle soupira à mi-chemin entre le soulagement et déçue.. Une autre fois ? Ouaip. Et alors qu'elle s'éloignait lentement mais surement. Quelques pas plutard " Sara ?" La demoiselle se retourna, elle n'eut pas le temps d'être engoissée qu'elle était face à lui, un sourire au lèvre.

" Sara ? "

Malgré tout ce flot d'interrogations qui venait de le submerger, Elias parvint tout de même à formuler le prénom de la seule personne au monde qu'il pensait ne jamais revoir. Il n'avait pas besoin de se poser la question ni même de vérifier qu'il ne rêvait pas, pour savoir que tout ça était bien réel. Cette scène lui rappelait étrangement le jour où il l'avait accompagné à l'aéroport, quelques heures avant son départ. En réalité, il ne tenait pas à le faire. Probablement trop faible pour lui dire aurevoir de cette manière, dans cette partie de l'aéroport où elle ne tarderait pas à le laisser seul. Et pourtant il l'avait fait. Avec un certain soulagement finalement. Car, en la laissant partir sans prétendre à la retenir pour une raison insoupçonnée, Elias s'apprêtait également à oublier tout ce dont Sara lui évoquait. Ces quelques sentiments qui, enfouis au plus profond de lui-même, disparaitraient sans ne plus risquer de surgir à tout moment. Aujourd'hui encore, il n'aurait su dire s'il s'agissait de sentiments amoureux ou d'une réelle amitié. Une année durant, ils avaient tout partagés. D'abord, une relation somme toute banale et rapidement, quelque chose de bien plus fort, partageant alors tout. Leurs doutes comme leurs certitudes, leurs joies comme leurs peines. L'étudiant de troisième année avait trouvé en sa camarade française une personne à qui se confier. Sara pouvait dès lors se targuer d'avoir acquis sa confiance. Presque aveugle d'ailleurs. A ce même moment, Elias débutait sa relation avec June et ses sentiments pour elle n'étaient en rien comparable à d'autres. Voilà une première certitude. Pourtant, Sara venait remettre en question certains fondements.

La main toujours appliquée sur la poignet de la porte, Elias ne semblait toujours pas en revenir. Ou, du moins, comprendre la raison de ce retour dont il lui semblait avoir manqué l'annonce. Ce n'était pourtant pas faute de se donner des nouvelles. Pourquoi diable ne l'avait-elle pas mis au courant ? Après avoir pris une profonde inspiration, Elias lâcha enfin la poignée de la porte et s'avança avec prudence vers Sara, la prenant ainsi dans ses bras d'une manière plutôt maladroite. Il se surprit même à resserrer leur étreinte, se dégageant plutôt brusquement par la suite.
Un rapide retour en arrière lui permit de retrouver les quelques mots de français que Sara avait eu tant de mal à lui apprendre. Il se souvenait lui avoir promis de passer quelques temps dans son pays pour apprendre la langue, un projet qui restait encore à concrétiser. Souriant mais visiblement peu sûr de lui, il s'essaya au français avant de se corriger dans sa langue maternelle.

" Hmm, comment êtes-vous là ? I mean, what are you doing here ?! "

Elias était le premier à se moquer de son piètre français, un franc sourire illuminant son visage. Il invita ensuite Sara à rentrer dans son appartement, remarquant non sans une certaine curiosité qu'elle n'avait aucun bagage avec elle. Depuis quand se trouvait-elle à Lewis ? Et où logeait-elle ? Autant de questions pour lesquelles il attendait des réponses, sans toutefois se lancer pour les obtenir. Au lieu de ça, il se contenta de refermer la porte derrière eux et de paraître peu à l'aise. Certes, il était plus qu'heureux de la revoir mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir un certain malaise. Dans les dernières semaines avant que Sara ne rentre en Europe, leur relation était devenue ambiguë, à tel point que ce n'était plus qu'un amas de noeuds compliqués.

Cette arrivée soudaine et inattendue ressemblait à un rayon de soleil, donnant vie à cette journée sans lumière. Et rien n'aurait pu faire plus plaisir à Elias que de retrouver Sara, cette française à qui il tenait tant. Certes, il paraissait surpris, d'autant plus que cette dernière ne l'avait pas prévenue de son retour sur le sol américain. Et il se demandait bien qu'est-ce qui avait pu la pousser à revenir là, dans cette petite ville paumée du Texas, sans attrait ni promesse. Malgré ces quelques questions, un véritablement sentiment de soulagement l'avait envahi dès qu'il avait reconnu ce visage si familier. Il était serein, agréablement surpris de la revoir. En fin de compte, il se sentait terriblement bien, la seule présence de Sara à ses côtés semblant l'apaiser.
Une fois à l'intérieur, l'un comme l'autre paraissèrent plutôt mal à l'aise, voire même maladroits. Elias demeurait silencieux, curieux de connaître enfin la raison de son retour. Un fin sourire vint éclairer son visage, amusé de constater le même embarras chez son interlocutrice. Mais, Sara avait souvent été comme ça. Discrète et parfois réservée, des qualités qu'il appréciait plus que tout tant elles étaient rares chez la majorité des autres personnes. Il aimait sa façon d'être et de se comporter, premier trait de personnalité qui trahissait habilement ses origines.
De toute évidence, son retour ne consistait pas en un choix personnel. Et, dans un sens, Elias fut plutôt vexé que ce soit le cas. Au fond, il aurait aimé que Sara revienne pour lui. Mais à quoi pouvait-il bien s'attendre ? Il avait June, Sara avait peut-être quelqu'un dans sa vie. Mais, même si ce n'était pas le cas, rien ne justifiait un tel ressentiment de sa part. Comment aurait-elle pu revenir simplement pour lui alors qu'il ne lui avait rien promis et n'avait encore rien à lui promettre ? Finalement, ils n'avaient été que deux amis le temps d'une année universitaire, essayant par la suite de garder le contact malgré un océan entre eux.
En tous les cas, Elias ne voulait pas qu'elle se sente désolé. Sa visite surprise ne le dérangeait pas, lui qui occupait seulement sa journée à quelques révisions de dernières minutes avant un examen moyennement important. Aussitôt, il eut l'intention de la corriger, la rassurer en lui assurant que sa visite n'avait rien de dérangeant mais, visiblement encore gênée, Sara poursuivit. Et en français s'il vous plaît. Dieu qu'il aimait cette langue et cet accent. Chose que l'expression de son visage illustra subtilement, le regard pétillant et le sourire conquis. Il demeura ainsi jusqu'à ce que Sara se rapproche, suffisamment près pour que la tentation de la prendre à nouveau dans ses bras ne se fasse ressentir dans chacun de ses membres. Est-ce qu'elle détenait réellement ce pouvoir sur lui ? Leur proximité était telle qu'il pouvait sentir son souffle sur sa peau, son regard venant immédiatement se mêler au sien. Et ce silence .. ce silence qui, malgré tout, en disait long. Comme s'il revenait subitement à lui, Elias fit un pas de côté et prit aussitôt la parole, prêt à se défaire de cette proximité finalement embarrassante.

" Je suis vraiment content que tu sois là Sara, vraiment. Si j'avais su, j'aurai même pu venir te chercher à l'aéroport. Quand est-ce que tu es arrivée au juste ? "

Pour éviter de rendre la situation plus floue qu'elle pouvait paraître, Elias se dirigea naturellement vers la petite cuisine, décidé à occuper ses mains et une partie de son esprit.

" J'espère que tu n'as encore rien mangé parce que tu vas me faire le plaisir de mettre tes habitudes françaises de côté pour goûter à nos somptueux plats américains ! "

Un sourire complice aux lèvres, Elias observait avec attention sa réaction. Un an auparavant, leurs différences culturelles étaient devenues leur sujet de prédilection. Et une certaine complicité était venue de là d'ailleurs. Sara le chambrait souvent sur ses manières d'américain, à mille lieux des façons de faire européenne. Avec du coeur à l'ouvrage, Elias entreprit de préparer des hamburgers de leur spécialité. Ceux-là mêmes où, un soir, ils avaient tous les deux eut la mauvaise idée d'ajouter tout un tas d'aliments à leurs hamburgers pour obtenir une recette pour le moins originale. Et pendant qu'il les préparait, se souvenant parfaitement des ingrédients, Elias relança autrement la discussion.

" Raconte moi ton retour en France, comment s'est passée ton année ? "

Comme ça. Comme si ce n’était rien. Un acte banal. Pourtant ça ne l’était pas. Tout ceci n’était pas simple. Tout ceci n’était pas beau. N’était pas facile. Du haut de ses quelques années elle avait toujours du mal à exprimer ses sentiments, à se laisser aller. Et c’est une force inattendue qui l’avait poussé à venir jusqu’ici. Elle voulait être heureuse, elle voulait être auprès de lui. Mais elle en avait peur. Peu de tout ceci. Toujours la même chose à penser, à dire, les mêmes peurs, craintes. Alors qu’il était apparu tout son corps lui faisait mal et à la fois elle était soulagée et heureuse de le voir. Elle avait envie de le prendre dans ses bras, de sentir contre elle cette présence qui lui avait tant manqué. Leur conversation lui avait manqué. Son sourire lui avait manqué. TOUT en lui, lui avait manqué. Et en repensant à ceci à son esprit, elle en riait intérieurement. Elle riait à ce stéréotype dont elle se moquait et que désormais elle désirait.

Il était là. Elle était là. C’est stupide comme idée, comme pensée mais c’était la sienne et elle savait que c’était stupide. Et en claquement elle se retrouvait là où elle voulait être : dans ses bras. Mais le moment ne dura pas. Quelques secondes et pourtant des secondes délectables. L’admettre ? elle en serait rougissante, honteuse.

Et le silence s’installa. O le silence ! roulant des yeux, ne sachant plus où se mettre, ne plus quoi dire. Ou plutôt ne pas quoi dire ! les mots allaient compté, elle devait faire un bon choix. Mais cette pensée l’énervé, elle serait bien aller faire une séance de sautage sur lit pour se vider la tête. Mais elle se voyait mal lui dire « eh ! je peux aller m’amuser à sauter sur ton lit pour me détendre ? » Elle eut un petit sourire à cette pensée, oui c’est ce qu’elle aurait bien voulu faire.

Quelques mots de-ci, de-là rien de très original. Elle ne put s’empêcher de montrer sa peur, sa peur de déranger cette peur quasi permanente qui la paralysait et la rendait malade. Voulant dédramatisée, elle accrocha sur son visage un petit sourire. Un sourire naturel qui n’a l’air de rien comme ça mais qui pourtant illumine son visage et lui offre un soupçon de candeur supplémentaire. Elle était prête à partir ; aussi vite qu’elle était venue. Au fond, elle espérait ne pas avoir à partir. Qu’il la retienne, peut importe la manière. Elle ferma les yeux quelques secondes, inspirant profondément comme pour mettre de l’ordre dans ses idées et pensées : chose peut aisée. Son sourire s’agrandit et elle fit volte-face : signe de renoncement de départ. Et de sa voix mélodieuse et étrangement teinté de tristesse elle lui répondit : « c’est gentil mais je te déranges déjà bien assez ! et je suis arrivée cette nuit, j’ai trainé dans des boutiques. Ayant promis à une amie de lui trouver les objets typiques du pays ! » Elle souleva légèrement le sac plastique qu’elle tenait dans l’une de ses mains. Accompagné ses paroles de gestes : une habitude.

Elle fit la moue regardant quelques secondes le plafond. C’est alors qu’il lui proposa de manger. [i]excellente idée ! [/color] « mes goûts à la française ? serais-je donc prétentieuse ? et un hamburger est toujours un délice. » aaah son accent français ! un délice pour certain un massacre pour d’autres. Elle posa son sac à dos au sol, extirpant un objet avant de poser le second : son sac plastique. S’approchant de lui dans la cuisine c’est avec un petit rire annonciateur qu’elle déclara « mais s’il-te-plaît évite le hamburger foie gras ! yerk. C’est pas ensemble qu’on avait essayé ça ? » elle fit une grimace. Beurk rien que de repenser au goût cela lui donner mal au ventre.

S’approchant un peu plus de lui, elle posa un objet près du plant de travail sur lequel il s’afférait. Un objet simple : une boule de neige imposante avec au centre une Tour Eiffel et un Arc de Triomphe de plus petite taille. « c’est pas grand-chose. Mais je me suis fais coincée à la douane, je voulais ramener de bonnes pâtisseries ! aalalalalalalal. » Elle se revoyait se faire arrêter par la douane pour se faire fouiller. Elle secoua la tête et s’approcha un peu plus de lui pour voir ce qu’il ‘fabriquait’. La tête près de son épaule elle scruta chacun de ses gestes. Il lui demanda comme c’était passé son année. « j’aurai…j’aurai préféré faire mon année ici. » Son cœur se serra et doucement, d’une main tremblante, elle posa sa main sur celle d’Elias. Elle l’attrapa et sans vraiment savoir comment, tellement ce fut rapide et instinctif elle le retourna. 1.2.3. Elle plaqua ses lèvres contres les siennes.

Une vie sans regret. Voilà ce à quoi Elias prétendait et ce à quoi il prétendait. Chaque décision qu'il prenait, chaque moment de sa vie suivait ce dictat. Dictat selon lequel le regret viendrait le ronger un jour ou l'autre si, aujourd'hui, il ne suivait pas son instinct, la moindre de ses envies. Et c'est probablement cela qui caractérisait son penchant à se décider vite, à voir uniquement blanc ou noir mais jamais entre les deux. Pourtant, la femme qui était présentement en face de lui semblait l'avoir fait mentir sur ce point, un an auparavant. Depuis son départ, l'étudiant qu'il était n'avait cessé d'associer son image au regret. Celui de ne pas l'avoir retenu, celui de ne pas avoir cherché à la convaincre de rester. Mais il ne pouvait rien lui promettre. Et aujourd'hui, il ne pouvait pas plus. En définitive, il semblait s'être lui-même infligé ce sentiment de regret et éviter ainsi à Sara de souffrir par sa faute. Pourtant, comment pouvait-il être certain qu'elle éprouvait des sentiments pour lui ? Et comment lui-même pouvait-il être certain des siens ? Leur amitié était telle qu'avec son départ, Elias avait simplement perdu la seule personne à qui il pouvait se confier. Peut-être n'était-il pas question d'amour au final. Et il y avait June. Ses sentiments pour elle étaient intouchables, voués à rester les mêmes. Et il ne voyait aucunement sa vie sans elle. Au jour d'aujourd'hui pour tout le moins. Alors, quand bien même il serait question de sentiments entre lui et Sara, il était certain que les choses resteraient les mêmes.

Comment pouvait-elle penser, ne serait-ce qu'un instant, qu'elle le dérangeait à ce moment précis ? Car c'était tout le contraire. Il retrouvait enfin sa grande amie et Elias était prêt à lui accorder tout le temps nécessaire. La voir lui suffisait à retrouver ces petits traits de caractère bien à elle, sa discrétion et sa politesse parfois excessive. Il aurait pu lui prouver par A+B que non elle ne le dérangeait pas, Sara s'était mis cette idée en tête et ce serait difficile de lui donner tort.
Intérieurement, Elias fut flatté de constater qu'il était certainement la première personne qu'elle venait voir dès son arrivée. Malgré la fatigue et le décalage horaire, elle était là. Belle, souriante, le visage pétillant. Comme toujours. Et lui, son sourire ne le quittait plus en sa présence.
Il se contenta d'abord d'hocher simplement la tête, cela ne servait à rien d'insister sur le fait qu'elle ne le dérangeait pas. Mais, il leva tout de même les yeux au ciel pour lui signifier combien elle se trompait.

" Hmm non je dirai plutôt exigeante .. peut-être même un peu compliqué en matière de cuisine mais c'est typiquement français, je ne vais pas te le reprocher ! "

D'humeur taquine, Elias reprenait quelques-unes de ses vieilles habitudes comme si tous deux ne s'étaient finalement quittés que quelques jours. C'était si simple de retrouver ses marques dans cette relation, tant tout rimait avec simplicité.

" Tu as raison .. la pire chose qu'on ait faite, je n'en ai plus mangé après ça. "

A cette simple évocation, il afficha une moue écoeurée, l'image de cet immonde hamburger lui revenant en mémoire. Ils avaient été à deux doigts d'en finir malade, stoppant finalement leur folle entreprise au moment opportun.
Agréablement surpris par le présent que Sara venait de déposer sur le plan de travail, Elias le prit aussitôt entre ses mains et, comme un enfant, l'observa de ses yeux curieux et ne tarda évidemment pas à le secouer doucement pour voir ce Paris miniature sous la neige. Ce n'était peut être pas grand chose mais ça signifiait plus qu'il ne l'aurait voulu pour Elias. Un objet qui lui permettrait de penser à elle chaque fois que son regard le croiserait, bien qu'il n'avait pas spécialement besoin d'objet pour y penser.

" Hey merci. Tu sais que j'adore ces objets-là ?! Je pouvais jouer des heures avec quand j'étais petit. "

Elias ne pu s'empêcher de rire lorsqu'elle évoqua son contretemps à la douane. Certainement qu'un douanier intéressé avait décidé de la garder un peu plus longtemps dans son champ de vision. Sinon, qu'aurait-il pu lui reprocher ? Un instant plus tard, Elias reprit sa préparation culinaire avec concentration. Ce n'était pas un prétendu repas élaboré mais tout de même, il tenait à le faire correctement. Puis, elle posa sa main sur la sienne. Son autre main s'immobilisa, son regard venant se poser sur leurs mains jointes. Puis, sans plus de temps pour s'en rendre compte, il faisait face à Sara qui, habilement, vint s'emparer de ses lèvres. C'est elle qui l'embrassait, non le contraire. Mais il ne la repoussa pas, du moins les premières secondes. Puis, il eut un léger mouvement de recul. Son regard surpris vint rencontrer celui de Sara avant que les paumes de ses mains ne se glissent doucement sur ses joues encore rendues fraiches par le froid extérieur. Et là, ce fut lui qui l'embrassa. Quelques secondes ou quelques minutes, il n'aurait su dire. Puis, à nouveau, il se détacha complètement peu certain de ce qu'il venait de faire. Il aurait pu continuer ainsi indéfiniment et les battements plus rapides de son coeur l'encourageaient dans ce sens. Sara également. Mais il ne pouvait pas. Ce n'était pas grand chose, un simple baiser. Mais il s'agissait de Sara et, là, ça changeait tout. Car, à présent, leurs sentiments étaient exposés et il n'y avait pas besoin de mots pour en faire part. Son amour pour June était bien présent, fort et immuable. Ses valeurs et sa propre estime faisaient qu'il se refusait à lui être infidèle. Mais, comment l'être alors qu'il n'aimait qu'elle ? Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il embrassait une autre fille. Combien de fois, l'alcool aidant, il avait embrassé une fille à une soirée sans que rien d'autre ne se passe. Et ces baisers ne signifiaient rien, à tel point qu'aujourd'hui il ne s'en rappelait quasiment pas. Mais ce baiser échangé avec Sara était tout autre. Pleine de courage, Sara venait probablement de faire la chose la plus difficile qui lui était donnée de faire ces derniers temps. Et il ne pouvait que l'apprécier d'autant pour cela. Et la simple idée de la repousser lui brisait le coeur. Néanmoins, il lui devait d'être honnête.

" Excuse-moi .. je .. écoute, je suis toujours avec June et, nous deux c'est plutôt sérieux. "

Maladroit, hésitant Elias constatait finalement que son esprit était embrouillé. Ce n'était donc pas si simple que d'expliquer que sa relation avec June représentait énormément pour lui, comme ce n'était pas simple de lui expliquer qu'il tenait à elle. Puis, il pouvait difficilement en dire plus. Si Sara se doutait de ses sentiments, cela rendrait la situation encore plus délicate. A cet instant, il se doutait que son envie première serait de le fuir, sortir de cet appartement au plus vite. Et, malgré toute sa volonté, Elias ne trouvait pas les mots pour l'en empêcher.

A l’âge de six ans, alors que l’institutrice était partie chercher un bidule truc, Sara peignait et sans le vouloir elle fit tomber un pot de peinture. Puis un second. Elle s’est reculée, elle était honteuse, et quand l’institutrice revint tous les élèves la pointèrent du doigt. Et encore aujourd’hui, il lui arrive de penser à cet épisode. Alors elle connaissait bien les regrets ainsi que culpabilité. Alors par la suite, d’autres évènements – de plus grande empleur – ce sont ajouté à la liste des évènements à culpabilité. Son fonctionnement était alors : s’approcher le plus possible de la rationalité, peser le pour et le contre pendant des heures. Aucune chance non plus pour un grand acte de spontanéité et si c’était le cas une grande vague de culpabilité s’en suivrait, et vraiment pas une petite.

Quand Elias était apparu dans sa vie, son esprit déjà assez compliqué s’est aggravé. Cela lui était déjà arrivée de ressentir un pareil sentiment envers quelqu’un mais seulement à un dixième. Elle avait hésité, hésité à continuer à être proche de lui parce que dans son esprit cela ne pouvait pas bien finir. Tout comme elle n’avait pas confiance en l’être humain. D’ailleurs elle n’avait jamais véritablement donné sa confiance si ce n’est peut-être quelques bribes et encore c’était un exploit. Et il parait que dans toutes relations stables il faut donner une confiance. Mais de toute façon elle n’avait pas de relation et n’en avait encore jamais eu véritablement. Trop stressée, angoissée pour créer une relation. Pourtant elle l’aurait voulu, voulu être près de quelqu’un et savoir que le soir en rentrant chez elle, elle ne se retrouverait pas seule.
Désormais près de lui, elle regrettait d’être partie. Mais en même temps elle n’avait pas eu le courage, la force de lui faire comprendre où elle en était. Et le fait qu’elle ne sache pas exactement où elle en était, était loin de l’aider. Bref, un vrai foutoir sentimental. Elle se lança d’abord dans un flot d’excuse, un flot assez maigre pour son caractère, elle aurait bien était capable de s’excuser pendant cinq minutes. Mais ils se lancèrent sur un sujet culinaire. Il lui expliqua que la cuisine française était compliqué ou plutôt que les français étaient compliqués en matière de cuisine. Pas complètement faux, mais d’un autre côté Sara fut hallucinée de voir la variété de nourriture en sachet que l’on pouvait trouver dans ce pays. De même que les portions de boissons où de fastfood lui semblait gigantesque elle se demandait alors comme des personnes comme Elias pouvait rester svelte et même musclé : sans doute un bon métabolisme.

Elle ne lui répondit pas, pour la simple raison qu’elle n’avait pas envie de se lancer dans une discussion sur la cuisine française. Cuisine qui lui manqua quand elle passa son année dans cette ville, elle se rendit alors compte qu’effectivement leur cuisine était bien plus saine que d’autres en particulier la manière dont elle manger chez elle. Mais tout de même elle lui rappela leur magnifique et combien éceorant essai de faire un hamburger au foie gras. Déjà que le produit en lui-même ne lui plaisait pas vraiment alors en hamburger en plus. Berk. Son visage se tordit quelques secondes à la pensée de cet aliment. Elle se contenta de hocher la tête à sa réponse, bien évidemment qu’elle n’en remangerait plus jamais ! Mais ce qui l’amusait c’est qu’une enseigne avait lancé des sushi au foie gras et même un fastfood avait fait pendant les fêtes un hamburger au foi gras !

Bon il fallait vraiment qu’elle passe à autre chose parce qu’elle commence a avoir des hauts le cœur juste à la pensée de ce plat. Alors elle lui offrit un présent. Rien de très ostentatoire – quoi qu’assez imposant. Elle trouvait que ce cadeau correspondait plus au jeune homme qu’une montre française ou bien un sac pour homme. Elle avait voulu lui offrir quelques macarons et pâtisserie française mais la douane l’avait attrapé avant livraison. Elle était déçue, mais au moins ils ne lui avaient pas pris tous ses cadeaux. Et quand elle vit sa joie sur son visage elle en fut ravie. Elle avait eu peur que cela ne lui plaise pas, éternelle angoissée qu’elle est. Elle avait peur aussi que ça ne lui convienne pas. Mais apparemment il était véritablement content ce qui la rendait par la même occasion heureuse elle aussi.

Pim. Pam. Boum. Elle se lança trouvant une grande force dont la source ne lui apparaissait pas. son amie aurait dit ; mais c’est la force de l’amour ! Sara aurait rigolé jusqu’à s’en donner mal au ventre et aux zygomatiques. Alors sa main posée contre la sienne, son cœur s’emballa et tout un coup elle eut bien plus chaud. Pourtant habillé d’une robe et d’un trench. Et dans une technique qui lui échappa elle le fit se tourner vers elle et plaqua ses lèvres contre les siennes. Elle s’était toujours demandée pourquoi les gens faisant tant affaire de baisers, de l’extérieur elle avait l’impression que ce n’était rien de plus qu’un petit bisou. Pourtant, elle dut se rendre à l’évidence ; ce coup-ci ce ne fut pas qu’un petit bisou. Et pour dire vrai c’était sans doute son premier baiser. Oui. Elle était du genre froussarde qui pourtant aurait voulu vivre tout un tas de choses, pouvoir s’amuser en soirée et partir avec un inconnu. Pourtant ses craintes, peurs et remords la freine dans l’établissement de toutes ses envies. Mais pour une fois, elle avait su les dominé, elle avait su se lancer. Et ce n’était pas sans rapport avec Sophie, son amie qui l’avait poussé à venir jusqu’ici.

Oups. Il se retira. Sara grimaça et alors qu’elle allait bafouiller des excuses c’est lui qui vint vers elle posant ses mains sur ses joues. D’un air dubitatif elle loucha pour voir ses mains : non elle ne rêvait pas. Elle n’eut pas le temps de lever les yeux que cette fois-ci se fut lui qui l’embrassa. Ouf. Déjà elle ne s’était pas faite repoussée et sans doute que ce geste de retour lui permettrait de débloquer des choses en elle et l’aiderait à, peut être, avoir plus confiance en elle. Elle ne sut combien de temps cela dura et qu’importe car pendant cet infime moment de sa vie elle s’était sentie apaisée. Et toutes ses craintes, peurs avaient été balayées. Balayées pour revenir mieux au galop quand il se recula. Préférant regarder le plachet, elle avait une mine honteuse comme si ce qu’elle venait de faire était mal, très mal. Et ses pensées l’assallrent alors pour éviter cela elle se mit à chanter : un, deux, trois, nous allons au bois, quatre, cinq, six ceuillirent des cerises, sept, huit, neuf dans mon panier neuf, dix, onze, douze elles seront toutes rouges. Elle faisait légèrement bougé sa tête en rhtyme avec les paroles. Une fois la comptine terminé elle releva légèrement les yeux et c’est ce moment qu’Elias choisit pour s’exprimer.
Bang. Bang. Elle posa sa main sur sa bouche comme pour retenir des paroles ou des cries. Elle commença à se torde et ne put garder sa main devant sa bouche. Elle ne criait pas, ne parlait pas : elle riait. Elle riait au éclat avec son rire franc, léger et libre. Elle se plia légèrement tentant de reprendre son calme. Il venait de la recheter et elle riait. Elle riait comme elle n’avait pas rit depuis longtemps. Se tortillant sur elle-même. Et entre de rire elle laissa échappé, en français « aaah je le savais que c’était stupide ! je le savais ! » elle continua de rire. Puis doucement elle se redressa légèrement, posant une main sur ses lèvres elle essayait de se calmer. Répriment un ou deux rires, mais le troisième fut plus fort et elle repartit de plus belle dans son fou rire.

Un fou rire triste, un fou rire qui malgré la joie qu’il pouvait dégager n’était que la punition qu’elle s’infligeait. je te l’avais dit Sara ! elle s’adossa contre une paroi du mur tentant de rester droite et ainsi calmer son rire. Elle en profita pour enlever son trench qui lui donnait encore plus chaud. L’attrapant dans une main sa disparition laissa apparaitre une robe bleu foncé, à bretelle. Sa peau blanche créant un contraste fort. Mais qu’importe pour le moment elle tentait de calmer son fou rire. Elle y parvint, avec un certain mal, mais il y parvint. S’éclaircissant la gorge elle lui déclara alors, d’abord en français puis en anglais « et bien tant mieux pour toi ! » C’était sincère, elle était contente pour lui.

Alors, c'était tout ? Aucun départ précipité, aucune remarque bien sentie, aucun geste colérique et spontanée ? Elias devait se rendre à l'évidence : il y avait encore beaucoup de choses qu'il ignorait à propos de Sara, dont celle-ci. Certainement la plus .. déstabilisante. A dire vrai, il s'attendait à tout sauf à entendre son rire en de pareilles circonstances. Et, d'une certaine manière, il ne pouvait que se sentir soulagé. Volontairement ou non, Sara venait par la même le débarrasser d'un poids qui aurait été bien trop lourd pour ses épaules. Il pouvait encore réfréner son désir et s'arrêter à ce second baiser. Mais il ne pouvait pas tirer un trait sur ce qui, malgré lui, ressemblait le plus à des sentiments. Comment était-il censé interpréter le fou rire de Sara ? L'expression de son visage ne cachait pas sa surprise, toujours prêt à un revirement de situation soudain. Elle s'exprimait dans sa langue maternelle, venant ainsi semer un peu plus le trouble dans son esprit. Habituellement il la comprenait parfaitement bien que lui soit incapable de s'exprimer, mais là il se demandait si sa traduction était bonne. Est-ce qu'elle ne se moquait pas de lui sans qu'il soit en mesure de comprendre ses quelques paroles ? Probablement non, il connaissait Sara trop bien pour ça. Puis, avant qu'il ait pu éclaircir la situation ou dire quoi que ce soit, elle rajouta une remarque qui vint finir de le plonger dans une totale incompréhension. Elias s'attendait tout simplement à une réaction à chaud et il l'aurait mieux compris. Et amplement mérité. Après tout, leur second baiser venait de lui. Lui-même qui, l'instant d'après, lui avait dit que seule June comptait dans sa vie. Sara avait subtilement trouvé le courage nécessaire pour l'embrasser, mettant ainsi à jour ses sentiments. Lui s'était simplement laissé guidé par le seul désir de goûter une nouvelle fois à ses lèvres. Dès lors, comment comprendre que certains sentiments étaient en réalité réciproques ? D'une certaine manière, c'était mieux ainsi. Que le trouble demeure maître de la situation, plongeant Elias dans une sorte de purgatoire pour ce qu'il venait sciemment de faire. C'était mieux ainsi. Son regard ne la quittait pas, curieux de connaître la sensation de ses doigts sur cette parcelle de son corps qu'elle venait tout juste de découvrir. Alors oui, Elias refermait volontiers la porte de son purgatoire, à double tour. Il prit une profonde inspiration dans l'espoir de chasser sa tentation, son désir de braver l'interdit pour seulement assouvir une envie passagère. Au fond de lui, il savait que cette envie ne ferait que de se décupler s'il allait plus loin, acceptant alors ses sentiments. Tout aurait été plus simple face à une autre femme. Mais cette simple évocation lui rappelait que Sara n'était pas comme les autres. Toujours surpris par la réaction de son amie, Elias finit par esquisser un mince sourire. Pourquoi ne pas faire de même après tout ?

" C'est tout ? Pas de reproche ni rien ? Vous me surprendrez toujours miss Rousseau. "

Non, son regard n'était pas trompeur. Oui, sa dernière phrase était des plus révélatrices. Il la regardait avec une curiosité non feinte, prêt à aller de surprise en surprise. Seule Sara avait ce pouvoir sur lui, celui de le surprendre et de l'intéresser à un tel point. Sa personnalité était empreinte de surprises qu'il voulait connaître mais il devait être lucide, cela n'arriverait pas. Car elle ne réserverait cette partie d'elle qu'à celui qui voudrait bien partager une réalité à ses côtés. Ce qui n'était pas son cas, pas maintenant.
Désormais, il ne doutait pas que cet épisode serait oublié. Du moins, les deux protagonistes trouveraient de quoi l'oublier pendant les prochaines heures qu'ils passeraient ensemble.

" Well .. est-ce qu'on reprend notre histoire d'hamburgers ? Ou est-ce que tu te décide enfin à m'apprendre le français ?! "

Elias était le premier à s'entendre parler de la sorte après cet échange de baisers. Mais à quoi bon bloquer là-dessus ? Tous deux savaient que ça ne mènerait à rien. Lui-même repoussait son désir, autant passer à autre chose.