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 I have a big surprise... ft. Balthazar

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MessageSujet: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeSam 19 Fév - 4:59

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Il faut voir la vérité en face. Allongée sur mon lit, je regardais le plafond en soupirant longuement. Il était six heures et demi et je ne voulais pas me lever, or, il fallait bien que j'affronte cette réalité qui m'attendais à l'extérieur de mon appartement. Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit, ou du moins, j'avais peu dormi. C'était aujourd'hui. La veille je m'étais décidée à faire cette foutue prise de sang, en priant le seigneur que le résultat soit négatif. Je ne me voyais pas mère, du moins pas à mon âge, et de plus que diraient mes parents? Même s'ils étaient de l'autre côté de l'Atlantique, je m'attendais à un sermon de leur part par téléphone. Ismaël devait encore dormir, et je ne me voyais pas aller le réveiller en lui expliquant mon cas, je ne voulais dépendre de personne. Mes yeux se concentrèrent sur l'écran de mon réveil où les chiffres rouges, se rapprochait de sept heures tranquillement. Le laboratoire n'ouvrait qu'à sept heures trente. Je me levais quand même, enfilant une tenue adéquate puisque par la suite j'irais directement travailler. Une boule se forma dans mon estomac, c'était la première fois que j'avais une réelle peur d'aller dans cette maison d'édition où j'avais demandé à être stagiaire il y a de cela un an... Un an, que le temps passe vite. Enfilant un leggin noir puis une robe par dessus, je regardais mon visage dans le miroir, avec un peu de maquillage, on verrait moins mes cernes et mon air de zombie ambulant. J'aurais préféré rester au lit toute la journée, mais ça je ne le décidais pas. Je sortis de ma chambre, passant par la cuisine en prenant deux tranches de brioches et en me préparant un thé. Je mangeais silencieusement, bizarrement je ne ressentais encore pas de nausées et c'était pour ça que je doutais le fait que je puisse être enceinte, cela semblerait si stupide.

C'était stupide. Après ce petit déjeuner, j'étais allée directement au laboratoire prenant les résultats de mon analyse de sang et j'avais l'impression qu'une enclume venait de me tomber sur la tête. Je restais sur le trottoir, les yeux fixés sur le bout de papier qui confirmait la grossesse. Je voulais pleurer toute les larmes de mon corps, mais rien ne vint, et de plus, je ne voulais pas ruiner ce maquillage qui m'avait pris du temps à le faire pour cacher ma véritable tête. Je fourra l'enveloppe dans mon sac avant de me diriger à pieds vers la maison d'édition, où plus les pas passèrent, plus j'avais envie de courir me réfugier chez moi. C'était stupide. En entrant, je vis qu'il n'y avait pas encore grand monde, il était huit heures et quelques minutes. Le grand patron arrivait pourtant toujours en avance, rare qu'il était en retard. Je posais mes affaires sur un petit bureau qui était le mien avant de voir une collègue au loin qui me faisait signe de venir. Des photocopies. Bien évidemment. Je pris ses feuilles sans broncher avant de me diriger vers la photocopieuse, ce que je ne savais pas c'était qu'elle m'avait suivi jusqu'à là. « Dis-donc, ça ne te ressemble pas d'être aussi silencieuse. » « J'ai particulièrement mal dormi. »[/color] « Oh. Tu es tracassée? Tu peux venir m'en parler tu sais. » Tu parles! C'était pire qu'une concierge cette fille! Tout le monde la connaissais sous le surnom de miss potin, et il était hors de question que je lui déballe ma vie en faisant ses photocopies. Les ayant fini, je lui collais contre la poitrine avant de repartir en direction de mon bureau et de m'asseoir sur ma chaise en soupirant. La journée allait être longue. Dong. Le bruit de l'ascenseur se fit, et un des employés accourus rapidement à son bureau. « Vite! Vite! Il arrive, et en plus il n'a pas l'air de bonne humeur. » Il. Le patron. Le boss. Mon amant en somme. La journée s'annonçait particulièrement génial.

Je restais tapi dans mon coin tandis que je le sentis passé en face de moi,je ne voulais pas croiser son regard, du moins pas tout de suite. Il fallait que cette conversation soit privée, et déjà j'avais quelque chose à demander au lieu de lui dire que j'avais un autre problème... Je laissais passer une quinzaine de minutes avant de me lever de mon bureau et d'aller toquer à celui du boss. S'il était de mauvaise humeur j'allais devoir me dépatouiller pour trouver un moyen pour pas qu'il me bouffe... Je rentrais quand j'entendis sa voix se faire. « Pardon de déranger. » Commençais-je avec une petite voix comme si c'était le grand méchant loup qui était devant moi. « Mais j'avais juste une question et après je pars... » Je ne le regardais même pas, préférant poser mon regard sur quelques livres qui trainaient de ci et de là. J'aurais du envoyer un message à Ismaël en lui disant qu'il ne me retrouverait peut-être pas entière ce soir. Il faut juste lui poser une question et pas parler du bébé, du moins pas encore sinon là oui, j'étais faite.


Dernière édition par Lily Z. Breaknow le Jeu 10 Mar - 5:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeSam 19 Fév - 16:30

« Plus on vieillit, plus les journées se ressemblent toute entre elles. C’était la triste constatation que j’avais fait avec les années, qui m’étouffait désormais. Comme à tous les jours, j’entendis le cadran de la chambre à coucher sonner : encore la même voix qui tentait tant bien que mal de se faire passer pour un annonceur météo en balançant des prévisions à moitié vraies. 7h30 : c’était l’heure à laquelle ma femme, Maybelle, se levait pour aller réveiller nos deux magnifiques poupons afin qu’ils puissent manger et se préparer pour aller à la maternelle, maternelle dont elle était d’ailleurs la propriétaire avec une de ses bonnes amies, ici, à Lewis. Notre vie était tout ce qu’il y avait de bien ordinaire, rien d’exceptionnel. Je n’étais pas un homme riche et célèbre qui vivait plein de rebondissements dans sa vie. J’étais plutôt un homme aisé qui vivait une vie tranquille qui le blasait fortement. J’entendis ma femme sortir des couvertures, passant près de moi pour me caresser les cheveux, comme à l’habitude. Malgré tout ce qui se passait entre nous maintenant, ces disputes constantes et mes mensonges répétitifs, je ne pus m’empêcher de sourire face à ce contact : sa main était toujours aussi douce et chaleureuse, même après 10 ans de mariage. « Lève toi, si tu ne veux pas manquer les enfants. » C’est vrai, les gosses. Ils étaient, dans tout ce bazar, ma seule raison de vivre. Dire que dans mon plus jeune âge, j’avais pensé ne jamais en avoir et continuer ma vie d’écrivain nomade : j’aurais manqué la plus grande merveille du monde, être père. D’ailleurs, Maybelle commençait de plus en plus à faire allusion à un désir d’avoir un troisième enfant. Ce n’est pas la première fois qu’elle me dit : « Tu n’aimerais pas avoir un peu plus de vie à la maison ? » Elle ne parlait certainement pas d’un chien, même si c’était ce qu’elle faisait croire aux enfants.

Dans toute ma paresse, je sortis à mon tour du lit et mis ma robe de chambre pour descendre au rez-de-chaussée. Mes deux adorables enfants ; ma fille Euphémia et mon fils Elliot – des jumeaux – étaient assis à la table, mangeant, comme à tous les matins, leur gruau avec des œufs de dinosaures sucrés cachés dedans : ils en étaient fous et même si Maybelle ne cessait de me dire que c’était rempli de mauvais sucres et que ce n’était pas un déjeuner convenable pour débuter leur journée, je continuais de leur en acheter à chaque fois que j’allais faire les courses. Ma pauvre femme se voyait obligée de leur en servir, puisqu’en voyant la boîte dans le garde-manger, ils la suppliaient avec leurs yeux de chiots. Impossible de résister ; il m’avaient déjà fait le coup. Ainsi, je passai au moins 30 minutes à écouter Bob L’Éponge avec eux, assis à table. Tous les épisode de ce dessin animé se ressemblaient, mais à chaque fois, Euphémia et Elliott semblaient trouver bien amusant que Bob cuisine des hamburgers au pâté de crabe. Bientôt, ce fut le temps de les habiller et de les préparer pour qu’ils filent avec leur mère, histoire qu’elle ne soit pas en retard. Tout en leur mettant leurs manteaux et leurs souliers, je leur donnai à chacun un baiser sur le front, ainsi qu’un à ma femme. « Depuis quand tu ne fais que m’embrasser sur le front lorsque je pars ? » fut la seule chose qu’elle trouva à me dire avant de partir, emportant mes deux anges avec elle. La porte refermée, je me tapai le front dessus : cette tension, c’était rendu insupportable. Plus j’y pensais, plus j’avais peur que les enfants commencent à le réaliser eux aussi. C’était bien la dernière chose que je voulais.

Ainsi, autant dire que mon entrée au bureau ne fut pas des plus joyeuse, surtout qu’on m’avait appelé hier soir à 21 heures, en panique, pour me dire que les exemplaires du livre qu’on devait publier aujourd’hui n’étaient pas arrivé. Tout était silencieux : le hall d’entrée, l’ascenseur… jusqu’à ce que j’arrive à l’étage de mon entreprise qui grouillait déjà d’employés à cette heure. C’était bien rare que j’arrivais après tout le monde, mais j’avais décidé de trainer dans la douche aujourd’hui. Immédiatement, je repérai l’idiot qui m’avait téléphoné hier soir : « Les copies sont arrivées ? Non ? Alors appelles les sur le champ et dis leur que si je n’ai pas ces exemplaires dans 30 minutes, je les poursuis pour une somme qu’ils ne réussiront même pas à payer avec 5 vies. » Et ce fut direct dans mon bureau : la seule chose pour laquelle je pris le temps de porter attention fut ma nouvelle stagiaire, ou du moins, celle que j’avais engagé il y avait un an de cela : Lily. Elle me fixait, mais je ne pris pas la peine de la saluer. Je savais très bien ce qui allait se passer. Seulement quelques minutes après être m’être assis dans mon fauteuil, j’entendis ma porte s’ouvrir et une voix familière, très familière, se fit entendre : « Je savais que tu viendrais. » Elle s’excusa alors de me déranger et me promis de faire vite ; elle n’avait qu’une seule question. Ayant été de dos à elle depuis qu’elle était entrée, je fis une rotation avec mon fauteuil pour enfin la regarder dans les yeux, les bras croisés, un sourire qu’elle connaissait trop sur les lèvres : « Si c’est toi, prend le temps qu’il te faut. »
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeDim 20 Fév - 0:33

L'ambiance c'était nettement refroidie, moi-même je l'avais ressenti, comme si un blizzard venait de se provoquer au sein même de la maison d'édition. Il n'était pas d'une humeur joviale et j'hésitais même à aller toquer à sa porte. Il avait fallu prendre mon courage à deux mains, pour traverser la longue allée et frapper deux petits coups avant d'entrer dans son bureau. Bien entendu, miss potin, m'avait regardé du coin de l'œil, elle elle était toujours prête à mettre un bazar pas possible au sein de l'équipe juste parce qu'elle trouvait ça drôle. Je me demandais pourquoi elle avait toujours pas pris la porte, sans doute car c'était une des éditrices des plus douées. Je la vis prendre son téléphone et son attention se reportait sur son travail ouf. Echapper à la catastrophe, du moins à la première. J'étais entrée dans son bureau, essayant de me raccrocher à quelque chose qui pourrait empêcher l'ivresse de mes sentiments. Sauf qu'il n'y avait rien, je n'avais pas de port d'attache et je pouvais à tout moment faillir. Il me déclara qu'il savait que je viendrais. Il commençait à me connaître, moi qui n'aimait pas forcément dévoiler plusieurs faces de ma personnalité. Je refusais de m'attacher à quelqu'un, sauf à Ismaël avec qui j'étais proche depuis le jardin d'enfant. S'attacher à une personne signifiait souvent souffrir, et je ne voulais plus souffrir, surtout du fait qu'il s'était passé il y a deux ans, mais j'allais souffrir. Je sentais ce sentiment s'enrouler autour de moi, tel un tourbillon qui allait m'emporter dans les limbes.

J'avais un privilège de parler comme je le pouvais en toute sincérité avec lui, d'un côté on couchait ensemble depuis six mois et si je n'aurais pas eu le droit d'ouvrir la bouche, cela aurait paru offensant et à la fois étrange. Il me sourit et à l'instant même je sentis mes joues rougirent. Je n'arrivais jamais à garder mon calme, et de ce fait je restais près de la porte pour garder une distance de sécurité, c'était simple, à chaque fois que j'étais à ses côtés, je succombais dans un désir qui me faisait tourner la tête. Je ne savais même plus comment formuler ma question, pourtant, je l'avais maniée plusieurs fois dans mon esprit et j'avais la question idéale, mais à présent elle avait disparue dans mon esprit. Je restais silencieuse, tandis que son regard croisait le mien, je me sentais défaillir. Je détestais cette position de faiblesse. « Je voulais juste... » Je commençais ma phrase, ayant du mal à articuler les mots comme il faut. J'avais l'air vraiment débile à cet instant précis, faut dire que le manque de sommeil n'arrangeait rien, chance pour lui que je n'étais pas d'humeur massacrante, mais j'étais terriblement anxieuse et rongée par l'angoisse parce que la pensée que je refoulais depuis le matin où j'avais ouvert l'enveloppe était revenue à la charge: j'étais enceinte... de lui. Ma gorge se serra, pas question de pleurer, il fallait être adulte et prendre en considération que ce n'était pas la fin du monde. Je souffla un peu avant de reprendre ma phrase. « Je voulais juste savoir si j'allais rester stagiaire toute ma vie, ça va faire un an et... » J'avais beaucoup réfléchi quand j'avais marché dans la rue, et mon salaire actuel ne me permettait pas d'élever un enfant, de payer tout ce qui devrait être payer. Tiens, pensais-je alors à le garder? Au fond de mon être, ma conscience me disait de protéger ce qui était en train de grandir en moi... Je savais que je pourrais compter sur le soutient de Ismaël, mais je ne voulais pas que son salaire aille dans les dépenses de ce futur être.

Constatant l'expression de son visage, je savais qu'il attendait la suite de mes propos, après tout je ne pouvais pas lui demander une augmentation de grade ainsi, ce n'était pas parce que l'on couchait ensemble que j'avais le droit à des petits privilèges que d'autres n'auraient jamais. « Parce que je ne pourrais pas me débrouiller avec un tel salaire dans les prochains mois. » Merde. J'étais idiote ou quoi?! J'avais envie de me frapper, non mais quelle idée de rajouter ces mots à la fin de ma phrase, il allait se demander pourquoi dans les prochains mois? Et j'espérais en vain qu'il ne me demande pas si j'étais tombée enceinte sinon je ne saurais pas me dépatouiller. Il fallait que je trouve vite un mensonge, oui un bon mensonge qui tienne la route. J'essayais, je ne trouvais rien et le rouge continuait à monter à mes joues. C'était moi ou il faisait chaud ici? Je sentais toujours son regard sur moi et sans le vouloir, je me mis à regarder le mur qui était à côté, sinon j'allais vraiment perdre mes moyens.
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeDim 20 Fév - 4:41

Non, en fait j’avais aucune idée que Lily allait venir dans mon bureau ce matin : son regard m’avait donné un indice, mais je ne m’étais pas levé ce matin avec la certitude que je la retrouverais dans mon bureau seulement quinze minutes après que je sois arrivé. C’était rare qu’on s’adressait la parole pendant les heures au bureau, sauf lorsque j’avais quelque chose à lui faire faire. Premièrement, inutile de montrer à tout le monde que cette petite stagiaire et moi entretenions une relation extraconjugale qui n’avait pas du tout lieu d’être ; d’abord, ça pourrait mettre non seulement mon job, mais ma famille aussi en danger, et puis, c’était elle ensuite qui risquait de se faire virer. Dire que j’étais reconnu pour mon intelligence et mes coups de ruses assez extraordinaires sur le marché : si quelqu’un venait à savoir ce qui se passait, cette réputation me fuirait comme la peste, chose que je ne souhaitais point puisqu’au final, ça aidait bien la compagnie lorsqu’on sortait un livre : ma réputation aidait souvent à faire monter les ventes… juste pour voir quel coup j’avais encore monté pour détruire la compétition. En y pensant bien, c’était une bonne chose que Lily soit là, maintenant. J’avais peut-être quelques petits boulots à faire pour elle : il fallait bien quelqu’un pour réparer les erreurs des incompétents de cette compagnie. Mais qu’est-ce qui m’avait passé par la tête lorsque je les avais engagés ceux là ?

La pauvre semblait complètement désarçonnée, incapable de placer un mot après l’autre pour faire une phrase ne serait-ce qu’un tout petit peu cohérente. Un sourire espiègle se dessina sur mon visage ; le même que j’abordais à peu près 90% du temps, c’était un air que les gens connaissaient très bien, et pas juste elle. « Depuis quand tu es aussi embarrassée de venir me demander un truc ? » Oh, la pauvre : je n’aidais pas sa cause en lui ajoutant autant de pression, mais je ne pouvais pas me contrôler ; c’était une partie de mon caractère, je ne pouvais pas m’en empêcher. Et puis bon, mon entourage commençait bien à être habitué à la longue, incluant Lily. Non pas qu’elle en subissait souvent les conséquences, mais elle m’avait vu quelques fois agir ainsi avec bien d’autres employés de la boîte. Jusqu’à aujourd’hui, personne ne s’était jamais plaint, alors je n’avais aucune raison de changer. Ah si, ma femme s’était déjà plaint de ça, mais je n’étais prêt à changer pour une femme. Je m’étais peut-être casé, j’avais peut-être abandonné ma vie de nomade, mais je n’avais pas complètement accepté les responsabilités que cela incluait. J’avais respecté le contrat à moitié, disons. La petite brunette continua alors sa phrase : sa question était légitime. Oui, cela faisait un an qu’elle était stagiaire et qu’elle ne faisait que faire de photocopies, mais encore une fois, aucune justification à tout ça. Et ? J’avais besoin de plus que ça, de plus de conviction. Je voulais qu’elle se batte pour ce poste jusqu’au bout, même si cela incluait de vivre avec des conditions de travail exécrables pour y arriver. Un peu comme maintenant quoi.

Et c’est alors qu’elle me balança sa fameuse raison. Alors, il se passait quelques chose dans sa vie ? Elle était en difficulté financière ? Pourtant, elle ne m’avait jamais parlé de quoique ce soit. Aucune surprise si j’étais sur le coup un peu étonné de ce revirement de situation : « D’accord. C’est une raison valable, bien que n’importe qui aurait bien pu me balancer un truc du genre pour avoir une augmentation. » Je n’étais pas correct avec elle, la pauvre. Mais j’avais le droit de me méfier ; non pas de elle, mais de lui faire comprendre qu’après tout, il y avait bien des idiots dans cette boîte et que si je la laissais partir avec une augmentation pour si peu, j’étais un homme mort : je devrais augmenter tout le monde pour des raisons non valables pour le restant de mes jours en tant que patron de cette compagnie. « Si tu peux me régler cette histoire de poste qui n’arrive pas avec mes copies du nouveau livre, je pourrai peut-être faire quelque chose. » Oui bon, tout ça, ça me travaillait : j’avais promis que je sortais un livre aujourd’hui, je n’allais certainement pas retarder la sortie juste à cause d’un mauvais service de livraison : surtout que l’auteure donnait une conférence de presse cet après-midi dans une grande librairie pour lancer son livre. Je ne pouvais pas me permettre de perdre cette auteure dans ma liste de clients. « Mais, expliques moi ce qui se passe : après tout, pourquoi on devrait se cacher des choses ? Je t’ai engagée pour ton franc parler et ton ambition ; montres moi que je n’ai pas eu tort de te juger de la sorte. » Je la provoquais, je le savais, mais je voulais voir ce qu’elle avait dans le ventre : ce n’était pas en faisant des photocopies qu’on apprenait ce qu’était le rôle d’un éditeur dans une boîte. Il fallait du cran, et bien que je savais que cette petite en avait, je voulais qu’elle me le prouve pour me convaincre d’avantage.

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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeDim 20 Fév - 7:05

Je crois que je ne me suis jamais sentie aussi embarrassée, même quand je ratais un exposé quand j'étais plus petite, je ne rougissais jamais à ce point, mais là... J'avais réellement chaud aux joues, j'avais juste envie de faire demi-tour. Je ne savais pas comment on pouvait considérer notre relation, il était marié et moi je couchais avec lui, enfin, nous couchions ensemble. Je n'étais sans doute qu'une simple amante pour lui et de ce fait, je voulais lui montrer que cela ne m'atteignait pas plus que ça, mais ce serait mentir. On ne s'était jamais dis de jolis mots, rien, à présent je me demandais même s'il ne fallait pas tout arrêter, mais c'était déjà trop tard, on avait dérapé et dans quelques semaines cela se verrait, car j'étais enceinte de lui. Il fallait que je maintienne la réputation que j'avais ici, à savoir une fille bosseuse toujours près à dépasser ses limites et qui avait toujours un mot gentil et un sourire pour quelqu'un qui était déprimé. Or, aujourd'hui c'était moi qui aurait eu besoin de paroles réconfortantes et au lieu de ça je devais me débrouiller seule. Depuis que j'étais haute comme trois pommes j'avais appris à me débrouiller quand ma sœur me laissait toute seule alors qu'elle avait promis à nos parents de nous garder, ou pour ma scolarité. J'avais toujours été l'enfant sage qui ne faisait jamais de bêtises dans le dos de ses parents. Si j'avais choisi de partir à dix-huit ans ce n'était pas pour simplement faire mes études aux Etats-Unis, c'était aussi pour montrer à mes parents qu'il fallait arrêter de coller des étiquettes aux gens. Seulement, même à cette réflexion je me demandais comment ma mère allait réagir quand je lui annoncerais que j'allais avoir un bébé et sans doute mon père voudrait rencontrer le petit ami en question. Or, il n'y avait pas de petit ami.

Je lui avais demandé une légère augmentation de salaire, déjà qu'à la base on avait bien du mal à joindre les deux mots de temps à autres avec Ismaël, avec un bébé ce serait vraiment une galère, ainsi j'espérais qu'il me fasse cette faveur, je fus surprise qu'il me dise que c'était d'accord. Ca avait été si facile à ce point? Pourtant je restais sur mes gardes, dans la boîte on avait bien compris que l'on pouvait rien obtenir facilement avec Balthazar Bowen. Qu'est-ce qu'il voulait? Je restais silencieuse quand il me proposa ce marché. « Hein?! » Ce mot était sorti tout seul alors que j'avais les yeux ronds comme des billes. Depuis plusieurs jours on parlait de ce fameux livre qui devait sortir aujourd'hui même et à qui revenait la tâche d'avoir les copies dans l'heure qui suivait? A bibi. Ma gorge se serra, il se moquait de moi? Cela semblait carrément impossible, je devrais passer combien de coups de fil? J'allais finir virer si je ne le faisais pas? Quel salop! Je crois que je n'avais jamais senti autant de rage dans mon corps et dans mon esprit. On me donnait une tâche impossible à résoudre, ce n'était pas de ma faute si ce foutu livreur n'était pas là! Mes mains se crispèrent rapidement et j'avais à présent mon regard déterminé sur lui. Si cela aurait pu se faire, je l'aurais tuer rien que d'un regard. « Tu te moques de moi là?! » Je l'avais tutoyer rapidement, de toute manière, on ne pouvait pas aller plus loin que coucher ensemble non?! Il fallait que je trouve quelqu'un absolument qui pourrait m'aider, sans que monsieur ne le sache car sinon il pourrait carrément dire que je n'étais pas compétente.

La provocation était de trop. A cet instant même je ressentais une haine dont je ne pouvais pas définir réellement comment elle était. Ce qui se passait? Je me sentais sur le point d'exploser, et la rougeur de l'embarras se transformait en rougeur de colère. J'allais exploser je le sentais, merde quoi. Oui j'avais un franc-parler tout le monde me connaissait pour ça et lui le connaissait particulièrement. « Tu veux vraiment que je joue la carte de la franchise?! » Je m'approchais de son bureau avant de poser mes mains à plat sur la surface en bois et de le regarder dans les yeux avant de murmurer quelques mots qui étaient de plus sur le ton de la colère, je ne voulais pas que les employés à l'extérieur nous entende, sinon, on aurait été dans de beaux draps! « Je te signale qu'il y a un de tes foutus spermatozoïdes qui m'a foutu en cloque! Tu veux que je te fasse un dessin peut-être pour que je sois plus clair ou alors tu as compris dès la première phrase?! » Mes mâchoires étaient serrées et je me redressais avant de faire quelques pas pour m'éloigner de son bureau. Je lui avais dis, et je m'étais promis de ne pas le faire, je ne voulais même pas regarder l'expression de son visage. Et s'il me virait? Après tout il était imprévisible. « Néanmoins, puisque j'ai de l'ambition comme tu le dis si bien, je vais te les ramener tes bouquins même si ca doit me prendre la matinée, je vais te montrer ce que je vaux et je gagnerais comme toujours. »
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeLun 21 Fév - 19:06

La pauvre ; je l’avais vraiment foutue avec une mission quasi impossible, mais si je l’avais fait, c’était bien parce que je pensais qu’elle était capable de réussir. Après tout, je n’étais pas un fou… ou peut-être, mais bref. On avait tous passé par là, tout le monde dans cette boîte s’était fait persécuter par son patron – en l’occurrence, moi – pour pouvoir gravir les échelons de cette compagnie d’édition. Il n’y avait que moi qui n’y avait pas goûté, mais il fallait bien quelqu’un pour fonder une entreprise, non ? Oh oui, j’en avais bavé moi aussi dans ma carrière, bien plus que ces jeunes éditeurs qui pouvaient compter sur une sécurité d’emploi et un salaire régulier. Des fois, j’avais l’impression qu’ils ne réalisaient pas vraiment la chance qu’ils avaient. Peut-être que c’était pour ça que j’étais aussi sévère : je voulais qu’ils comprennent que rien n’était donné tout cru dans le bec lorsqu’on voulait arriver au top. Rares étaient les gens qui recevaient des miracles sur la tête du jour au lendemain. Je ne pus m’empêcher de sourire encore plus face à sa remarque : « Écoutes ; je t’aurais donné cette tâche si j’aurais, ne serait-ce qu’une seconde, pensé que tu ne serais pas capable d’y arriver ? » Je m’accotai les coudes sur mon bureau, joignant mes mains comme un patron qui se prenait au sérieux – ce que j’étais, on ne le se cachera pas, pas du tout. Elle devait penser que je cherchais un motif pour la virer, mais en réalité, j’avais bien envie d’envoyer à la porte cet idiot qui m’avait dérangé chez moi hier soir et qui n’avait pas été capable de se débrouiller seul pour régler cette situation hier soir. Ce n’était pas ma tâche, ça. J’avais déjà assez de gérer tout ce bazar, s’il fallait en plus que je fasse le boulot de tout le monde dans cette boîte, alors ça le ferait pas. « Tu sais, peut-être que si tu réussis, je réaliserai que tu mérites la place de cet incompétent qui ne l’a pas fait et que je te donnerai son boulot. » Il était bien rare que je dévoilais mes plans à mes employés, mais avec Lily, c’était différent. Allez savoir pourquoi ; je crois que moi-même je l’ignorais. « C’est ce que tu veux, non ? Arrêter de faire des photocopies pour Miss Potin qui te harcèle chaque matin pour que tu lui racontes ta vie privée sur le bord de la photocopieuse ? » Oui, je l’avais remarqué. Et des fois, l’exaspération de Lily me faisait bien rire.

Néanmoins, sa petite escapade matinale dans mon bureau ce matin m’intriguais : normalement, ce n’était que le soir qu’elle rentrait ici – et Dieu seul sait ce qui s’en suivait. La raison, je voulais savoir ; ma curiosité était incorrigible et j’obtenais toujours ce que je voulais. Malheureusement, sur ce coup-ci, j’aurais préféré qu’on m’envoie six pieds sous terre avec un coup de casserole en arrière de la tête plutôt que ça : mes yeux s’exorbitèrent, se figea sur elle, je ne trouvais pas de mots autre que : « C’est une blague ? » J’étais incapable de réaliser la situation comme elle se présentais : Lily, enceinte. De moi. Elle était enceinte de moi. Bon sang, je n’avais jamais prévu que cette aventure mène à un truc aussi sérieux. Pourtant, j’avais toujours pensé qu’on était protégé, elle prenait la pilule, non ? Comment j’allais gérer ça ? Comment on allait expliquer ça au bureau ; elle devrait s’inventer un petit ami mystère ? C’était peut-être une bonne solution. Et ma femme ? Mes enfants ? Comment j’allais concilier tout ça ? C’était pratiquement impossible, j’aurais besoin de me faire cloner ! Des centaines de questions me traversaient l’esprit : j’étais en train de disjoncter. Secouant la tête rapidement, je repris mes esprits et la fixa sérieusement. « Il faut qu’on parle. Mais pas ici, n’importe qui pourrait entrer et surprendre notre conversation. Prend tes trucs et suis moi. » Je me levai rapidement de mon fauteuil, prit mon manteau sur le passage – le vent était froid ce matin à l’extérieur. En sortant de mon bureau, je croisai le regard de plusieurs employés qui, comme à l’habitude, étaient un peu trop curieux. Ce n’était pas nécessaire de s’en préoccuper. Immédiatement, je cherchai du regard l’idiot qui n’avait pas eu ma commande et je lui adressai la parole à travers la sale : « Jameson, t’as réussi à rejoindre ce satané fournisseur ? » Il me fit signe de non. « Je le savais ; ils ne sont pas encore ouverts à cette heure ; m’enfin, si. Mais leur réceptionniste n’arrive jamais à l’heure. Je m’y rend en personne. Ellen, tu gère la boîte pendant que je suis parti, c’est clair ? » Et tout s’activa comme si j’avais enclencher le bouton « marche » en dictant mes ordres. Il n’y avait que Jameson qui était au bord des larmes, pensant sérieusement qu’il était foutu et qu’il allait perdre son boulot. Je n’avais plus la tête à penser à son sort.

Je ne pris point le temps de me préoccuper de Lily jusqu’à notre sortie ; j’avais supposé qu’elle m’avait suivi tout le long du chemin qu’il fallait prendre pour se rendre du commerce jusqu’au stationnement des employés. Je pris 10 secondes pour repérer ma voiture, déverrouiller les portes et y entrer. J’attendis la petite brunette, ne démarrant même pas la voiture : quelques secondes après moi, elle y entra et je décidai qu’il était temps de mettre ça au clair maintenant qu’on avait la paix : « Quand l’as-tu appris ? »

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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeMar 22 Fév - 6:56

J'avais l'impression que l'on me faisait passer un test de compétence. On m'affublait, d'une mission quasi-impossible, je n'avais pas de boule de cristal pour trouver ces foutues bouquins, mais on dirait que cela lui faisait grandement plaisir de me mettre à l'épreuve vu son sourire. C'était rare que je venais le matin dans son bureau, et si j'avais su, je serais restée tranquillement à ma place, et je n'aurais même pas daigné aller le voir en fin de journée comme à mon habitude, je serais rentrer chez moi et j'aurais dîner avec Ismaël tout simplement. Or, j'avais fait le mauvais choix et voilà que je faisais face à une mission impossible. Est-ce que Tom Cruise pouvait m'aider? Je ne le croyais point. Trouver des manuscrits qui n'avaient pas été livré en tant et en heures était quelque chose que l'on ne pouvait pas résoudre par un simple claquement de doigts. Il le savait. Oh oui il le savait et il savait aussi que cela m'aurait surpris et m'aurait sans doute mise en colère. Je le toisais du regard, mes sourcils froncés, alors qu'il jouait l'innocent dans cette histoire. « Sérieusement? Tu en serais bien capable. » Fis-je les dents serrés. Je me voyais déjà aller d'un point à un autre de la ville et avec mes talons, j'allais avoir mal aux pieds à tel point que je n'arriverais même plus à atteindre mon appartement le soir même. Je le tutoyais simplement et lui parlais sur un ton que personne dans cette boîte osait prendre avec lui, mais il fallait dire qu'une alchimie et une certaine ''relation'' s'était créée entre nous deux. Il me connaissait et je le connaissais de plus en plus, il n'y avait rien de magique là dedans. « Dois-je en conclure que si j'obtiens une promotion tu en vires un autre?! Si c'est le cas, je décline l'offre. Je ne marchande pas avec des gens qui considèrent leurs employés comme de simples pions sur l'échiquier. » Si je montais en grade, un autre sautait et évidemment je serais la fautive dans l'histoire et passerait des jours monstrueux dans la boîte, je préférais me préserver de tout ça, et même s'il avait raison pour la fin, je ne lui donnerais pas le droit de faire une chose aussi stupide et considéré limite comme un abus de pouvoir de la part du ''grand'' patron. « Oui certes, mais cette place je la gagnerais par mes moyens. Sérieusement sur le coup je te trouve limite un comportement de salopard de croire que je pourrais m'affubler d'une mission qui pourrait carrément nuir à mon statut social. Merde. Tu crois quoi ? Que si tu vire monsieur qui ne sait rien faire et que je prends sa place, ma vie sera rose tous les jours?! » Crétin. Finis-je dans mon esprit. Je ne lui avais jamais parlé sur ce ton, mais je n'avais pas fermé l'œil de la nui et encore pire, j'avais appris une nouvelle que je n'aurais jamais voulu connaître le matin même.

Ma petite annonce avait fait son petit effet. Vu la tête qu'il tirait, il n'en croyait pas ses yeux. Et oui, il m'avait mise enceinte et dieu seul sait combien je lui en voulais à cet instant précis, ou du moins, je m'en voulais aussi à moi. J'avais oublié un comprimé de ma plaquette, un seul, un tout petit de rien du tout juste car en rentrant je m'étais couchée directement et résultat... Résultat un bébé qui se pointerait dans plusieurs mois. Chanceuse? Je ne savais pas comment le prendre. Il osait me poser une telle question? Il se moquait de moi c'était pas possible, cela ne lui suffisait pas que je sois autant en colère? Non il fallait qu'il continue de jouer avec mes nerfs. « Tu vois mon visage là j'espère? Est-ce que j'ai l'air de plaisanter?! » Mon ton montait sans que ne le veuille mais mes nerfs étaient à vif et il s'en fallait de peu pour que je parte en claquant la porte tellement je ne pouvais en supporter d'avantage. Il voulait qu'on parle, je m'y refusais, mais vu son air je n'avais pas mon mot à dire dans cette histoire. Il sortit en premier avant que je le suive et de prendre mes effets personnels à mon bureau. Veste et sac à main, il donna les derniers ordres aux employés qui nous regardaient tous du coin de l'œil. Voilà ce que j'aurais voulu éviter aujourd'hui du moins, qu'est-ce qu'ils diraient tous une fois que l'on serait parti? Je pariais même que miss potin allait lancer des rumeurs assez farfelues sur nous deux. Je laissa une marge de sécurité entre lui et moi, puis prit l'ascenseur pour atterrir au rez-de-chaussée.

Enfilant ma veste, je sortis dehors, le froid était vif et je le voyais de loin tandis que je le suivais. On se serait même cru dans une scène de film, sauf que l'heure était grave et il ne fallait en aucun cas rire de la situation. J'entrais dans sa voiture quelques secondes après, mais je restais silencieuse, ne le regardant pas le moindre instant, mon regard était plus concentré sur l'extérieur de l'habitacle. Pourtant, il me demandait quand je l'avais appris. « Ce matin. » Fis-je simplement, je ne voulais pas m'expliquer, mais si je ne lui expliquait pas, les questions allaient fuser de tout coin et je me retrouverais facilement encerclée. Je soupirais légèrement avant de reprendre le fil de mes mots. « Je me sentais patraque ces derniers temps, j'étais très fatiguée et comme j'avais du retard j'ai préféré faire une prise de sang et les résultats j'ai été les chercher ce matin avant de venir au travail. » Je m'étais calmée par rapport aux minutes qui avaient précédé, sans doute parce que je me sentais terriblement vulnérable à cet instant précis. « De toute manière, pas la peine de t'en faire, je ne te demanderais rien, après tout tu as ta vie de famille parfaite. » Fis-je dans un murmure à peine audible.
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeMer 2 Mar - 16:26

Personne ne l’avait eu facile ici, moi le premier. J’avais ramé pour fonder cette industrie, j’avais tout abandonné l’idée de la vie que je m’étais faite pour m’attacher à une ville, une femme, une famille et un boulot fixe. Je ne pouvais pas dire que je le regrettais puisque j’avais une très belle vie, agréable, stable et aisée. Je ne pouvais pas me plaindre, c’était mille fois mieux que bien des gens et je savais que j’avais de la chance de pouvoir vivre ma vie ainsi. Toutefois, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à quoi elle aurait ressemblé si jamais toutes ces rumeurs de plagiat qui avaient gâché ma carrière d’auteure n’avait jamais vu le jour. Peut-être que je n’aurais rien de tout ça, peut-être que je n’aurais pas de famille, pas de compagnie, mais que je serais un auteur célèbre : mon rêve d’enfance. Mais maintenant que j’y pensais, il y avait une chose de plus qui me retenait ici : cette petite stagiaire que j’avais engagé comme ça, sur un coup de tête, parce qu’à l’époque, j’étais bien loin d’en avoir besoin. Elle avait toutefois pris son courage à deux mains et avait postulé pour ma compagnie alors qu’elle devait sans aucun doute savoir que j’étais le fameux éditeur maudit qui était mal vu des critiques mais apprécié des lecteurs underground. Mon art me faisait un peu penser à l’Académisme qui avait fait mode au 19e siècle en Europe, mais avec les peintures : il existait une académie qui validait un certain style d’art et qui le rendait bien en vue des acheteurs et de la célébrité qui s’en suivait et il existait un autre style qui combattait toutes les lois de l’académie et qui, au final, aujourd’hui, était beaucoup plus apprécié. Il en avait quand même fallu plusieurs dizaines, voir quelques centaines d’années, mais qui ne connaissait pas Monet ? Et qui connaissait Cabanel ? C’était un peu ma façon de me rassurer.

Malheureusement, je n’aurais jamais pensé qu’aujourd’hui, une telle nouvelle me tomberait sur la tête. Comme si je n’en avais pas déjà assez de dépendre d’elle, de toujours la vouloir encore plus : je n’avais pas pu lui résister, elle, que j’avais engagé sans jamais prendre conscience que je pourrais un jour la trouver aussi irrésistible. J’avais eu l’impression d’être un diabétique devant une barre de chocolat belge. Après y avoir goûté, on en oubliait jamais la douceur et j’en avais développé une véritable addiction. Lorsqu’on prend la situation sur le coup, on est bien loin de savoir à quelle point elle peut être sérieuse : maintenant que je prenais ma situation avec Lily de recul, je réalisais que je m’étais mis dans de beaux draps et pourtant, je n’avais pas envie de faire mon irresponsable, de tout arrêter et de la laisser tomber. J’avais envie de me frapper la tête sur mon volant. « C’est pour ça que tu avais besoin d’une augmentation, hein ? » J’avais beau être lent le matin, mais je n’en étais pas moins intelligent. Les liens s’étaient fait très rapidement dans mon esprit. « Je pensais qu’on se protégeais ; ca me prend un peu de court tout ça. » Et en effet, mon allure, ma façon de parler, mes gestes et mon visage témoignaient de tout ça. Je m’imaginais déjà concilier deux familles, tenter de trouver des excuses pour me défiler de la maison et aller m’occuper de ce gosse, de l’élever… Je ne pouvais pas faire comme si de rien était, j’avais une conscience et j’aimais les enfants par-dessus tout. J’avais beau dire ce que je voulais sur ma vie présentement, mais j’avais les deux plus beaux enfants du monde et je les aimais plus que tout. J’aurais tout donné pour eux : je ne voulais pas que celui que Lily mettrait au monde ait une image négative de moi, qu’il grandisse sans un père et qu’il souffre de mon absence. C’était impensable. Et au moment même où ces pensées traversèrent mon esprit, Lily murmura une phrase qui me fit le même effet qu’un coup de poelon en arrière du crâne. Un sourire sarcastique s’afficha sur mon visage : « On ne parle pas de ce qu’on ne connaît pas, Miss Breaknow. » Ma vie de famille était loin d’être parfaite, ma femme me menaçait plusieurs fois de divorce entre deux demandes pour avoir un troisième enfant. Je tentais par tous les moyens que nos jumeaux ne réalisent pas à quel point nous étions déchirés, mais nos disputes passaient de moins en moins inaperçues. « Si tu penses que je vais te laisser avec tout ça, tu te trompes. Je croyais qu’après tout ce temps tu avais une meilleure idée de qui j’étais. »

Bon allez, j’avais un devoir, sur cette phrase, je demarrai la voiture et pris le chemin de ce foutu fournisseur. Finalement, c’était peut-être un coup de chance qu’il m’ait oublié : après une telle nouvelle, je n’aurais pas pu rester tranquille, comme si de rien était, dans mon bureau ; j’avais besoin de prendre l’air. Soudainement, une idée me traversa la tête et je tournai la tête vers la brunette à coté de moi lorsqu’on arrive sur un feu rouge : « Tu comptes le garder, du moins ? »
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeDim 6 Mar - 7:44

Qu'est-ce le désir? Un sentiment qui nous fait perdre la tête. Je perdais la mienne depuis plusieurs mois, dès que je croisais son regard je sentais ma peau frissonner, mon cœur battre à la chamade et mon estomac se contracter. Je n'avais qu'à le croiser dans la maison d'édition ou sentir son parfum pour me sentir enivrer toute la journée et affubler d'un désir qui me collait à la peau. En ce moment même dans son bureau je sentais cette sensation me prendre, enrôlée mes muscles et mes sens, il n'aurait fallu qu'un seul geste, comme d'habitude, pour que je me laisse plonger dans cette havre de sentiments. Pourtant, l'heure n'était plus à l'amusement. Un bébé grandissait au fur et à mesure que les minutes passaient dans mon ventre et j'avais du mal à faire face. J'étais sur les nerfs, cela se ressentait rien que sur le fait que mon visage était crispé et qu'à tout moment la bombe pouvait exploser Peu de personnes savaient que quand je me mettais en colère ce n'était pas pour une petite raison et souvent la crise pouvait durer plusieurs jours. Je restais silencieuse, la colère mais aussi la peur rongeaient petit à petit mon corps en entier. On était sortit, pas l'un à côté de l'autre pour ne pas attirer les regards curieux des employeurs. Il y en avait certains, je me demandais pourquoi ils étaient présents à travailler ici, ils étaient pas fichus de régler une affaire aussi simple soit-elle, mais ils adoraient parler potins. Ca me surpassait, et surtout que j'étais devenue leur cible favorite vis-à-vis du fait que je n'étais que la petite stagiaire et que j'étais bien trop silencieuse sur ma vie privée. Non merci je ne veux pas faire la une de US Weekly.

Dans la voiture je lui avouais tout, le fait que je me sentais pas très en forme et que j'avais un gros doute. Or, je me sentais réellement mal à l'aise dans cet espace confiné en sa compagnie, qui sait si la tentation pouvait reprendre le dessus? Le savoir si près de moi me déstabilisait et c'était sans doute pour ca que mes mains s'accrochaient durement à ma robe. J'allais la froisser et Ismaël allait me reprocher de négliger mon apparence. J'avais besoin d'avoir quelque chose dans mes mains, pour occuper mon esprit, pour m'occuper en fait, et ne plus sentir sa présence. C'était dur, surtout quand il me parlait. Sa question menait de suite à une réponse simplisme: « Oui. » Murmurais-je lentement. « Mon colocataire et moi on aurait pas assez... » Je ne voulais en aucun cas gêner Ismaël sur le plan financier, je voulais gérer. J'avais toujours réussi à ce que je voulais faire dans la vie, et ce n'était pas cet imprévu qui allait me chambouler autant, non je réussirais à gérer, comme toujours. Je me croyais seule fautive dans l'histoire, si je n'étais pas rentrée éreintée, si je ne m'étais pas tout de suite couchée en sautant un jour de contraceptif, oui peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé et que l'on continuerait tout simplement notre liaison en cachette. Mais moi, je commençais à saturer, j'en avais marre de devoir me cacher, j'en avais marre d'être prise pour une petite idiote qui croyait haut et fort qu'un claquement de doigt suffisait pour avoir les biens faits du patron. J'avais mentionné rapidement que je ne lui demandais rien, que de toute façon il avait une vie parfaite. N'était-ce pas vrai ou alors ce sourire avec ses enfants sur la photo que j'avais vu sur son bureau était-il hypocrite? Je ne voulais pas briser une famille mais il m'assura qu'il ne fallait pas que je parle de ce que je ne connaissais pas, et ça avec un sourire. « Tu m'énerves! » Lâchais-je d'un coup sans que je m'en rende compte. Je releva mes yeux vers lui. « C'est sur que moi je n'y connais rien à des vies de familles parfaites! Tout les soirs tu as une jolie petite femme qui t'attends avec un bon petit plat dans la main non?! Arrêtes de faire semblant, de faire le dramatique qui vit une vie malsaine. Tu as deux magnifiques enfants et toi tu dis que j'y connais rien? J'y connais rien en effet, mais si tu les aime tu ne devrais pas dire ça avec un tel sourire. Ça me dégoute. »

J'avais fini de déclarer mes propos en posant mon regard vers la vitre, et mettant mon menton dans le creux de ma main. Il me déclarait qu'il ne me laisserait pas seule. Allons bon, il allait quitter sa petite famille en banlieue pour moi et un appartement pas terrible? Trop gentil. Je n'y croyais en aucun cas ces mots. Il roulait tranquillement, je ne savais même pas où l'on allait mais ce n'était pas une raison pour faire une autre crise. Collée contre la vitre, je pestiférais toujours des mots. « A croire que je n'ai pas du tout d'idée te concernant. » J'étais toujours en colère et cela se voyait, je gardais mon regard rivé sur la route, sans croiser le sien. On arrivait à un feu rouge. Oups. Je déteste ces petites secondes de pauses qui pouvaient devenir d'un instant à l'autre interminable. Sa question me paraissait stupide, si j'avais demandé une augmentation ce n'était pas pour rien non? « Oui. Et même si tu me dirais d'avorter, je le garderais quand même, pas pour t'ennuyer, ce qui me plairait fortement à cet instant précis, mais tout simplement car c'est une partie de moi aussi. »
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeLun 7 Mar - 9:17

L’ambiance dans la voiture était lourde ; très lourde. Peut-être même un peu trop lourde pour que j’y garde mes aises. Je n’étais pas du tout habitué à me retrouver dans de telles situations, encore moins à en y rester coincé : après tout, quand ma femme m’avait annoncé qu’elle était enceinte, c’était parce qu’on avait essayé d’avoir un enfant et qu’on l’attendait avec impatience. Comble du bonheur, on en avait eu deux d’un seul coup. Je ne me souvenais pas avoir été un jour aussi heureux. À croire que le bonheur est éphémère : aujourd’hui, c’était tellement différent que je ne reconnaissais même plus ma famille. Était-ce de ma faute ? Je commençais sérieusement à me le demander. Tout ce que je savais c’était que je ne pouvais pas continuer comme ça ; il fallait que je change tout ça ou bien tout allait être détruit. Il fallait avouer que je ne m’aidais pas, mais alors là pas du tout en trompant ma femme avec ma stagiaire, mais je ne pouvais pas me résigner à arrêter de voir Lily. Je la comprenais d’être en rage, mais dans un autre sens, j’aurais bien aimé la voir à ma place, voir sa réaction et tenter de trouver des solutions. Elle avait besoin d’argent pour élever cet enfant et c’était en quelques sortes mon devoir de lui en fournir pour qu’elle puisse le faire vivre. Elle disait que son colocataire et elle n’aurait pas assez… Non mais elle n’allait tout de même pas commencer à demander de l’argent aux autres pour un enfant qui n’était pas le leur. Cette idée me foutu en rage et je ne pus m’empêcher de rétorquer rapidement : « Tu n’auras pas besoin de demander à ton colocataire ni de demander une augmentation : je m’occupe personnellement de l’argent que tu auras besoin pour cet enfant. Et y’a aucun négociation qui tienne. » Après tout, ce n’était pas comme si c’était l’argent qui me manquait, et si ma femme me posait des questions, je n’aurais qu’à lui répondre que j’avais décidé d’investir un peu de mon salaire dans la compagnie afin de la faire grandir encore plus en achetant de la nouvelle publicité et des commanditaires. De toute façon, ça faisait longtemps qu’on gérait une partie de nos finances chacun de notre coté et pour ce qui était de Lily, elle me connaissait assez bien pour savoir que lorsque j’avais une idée en tête, rien ne pouvais m’empêcher de le faire. Même elle n’y arriverait pas.

La pauvre se retrouva encore plus en colère lorsqu’on commença à parler famille : elle ne savait pas ce qui se passait chez moi et je trouvais légèrement insultant qu’elle m’éloigne de la situation comme ça juste à cause que j’étais marié. Tout ça, ça ne voulait rien dire. Heureusement pour moi, on arriva à destination, mais il n’était pas question que la discussion s’arrête là. Je sorti de la voiture, fit le tour et ouvrit la porte à Lily afin qu’elle sorte. Toutefois, je ne lui laissai pas le temps de s’enfuir ailleurs : je posai mes bras sur la voiture, de chaque coté d’elle, afin qu’elle ne puisse pas partir, ni bouger. Mes yeux la fixait et j’étais on ne peut plus sérieux : « Écoutes moi bien et répond honnêtement à ma question : tu crois que je tromperais ma femme avec ma stagiaire si j’étais parfaitement heureux dans ma petite famille ? Qui plus est, tu crois que j’aurais fait durer cette histoire aussi longtemps si j’aurais été aussi heureux chez moi ? Mes enfants sont ceux qui me donnent la force de retourner chez moi chaque soir, car je sais que si je demanderais le divorce, je n’aurais pas leur garde. Et crois moi, je pourrais continuer ainsi, mais je n’en vois pas l’intérêt pour l’instant. » Je relâchai mon emprise à cet instant précis, lui laissant le temps d’assimiler tout ce que je venais de lui avouer. C’est vrai, je ne lui avais jamais vraiment parlé de ma famille, de ma relation avec ma femme. Elle savait que j’avais des enfants seulement parce que j’avais une photo de moi en leur compagnie sur mon bureau… mais n’avait-elle jamais remarqué que depuis un certain temps, aucune photo de ma femme ne s’y trouvait ? Lily m’avoua alors qu’elle allait garder l’enfant… J’aurais aimé sourire en ce moment pour lui montrer à quel point cela me réchauffait le cœur : avoir un enfant était le plus beau cadeau du monde, mais l’ambiance était tellement tendue que je ne pus le faire et décida de le garder pour plus tard.

Malheureusement pour elle, la pique qu’elle me lança me remit dans un état quelque peu énervé. Ca l’amusait m’ennuyer ? Je me retournai rapidement vers elle, le regard perçant, pratiquement épeurant. « Ça t’amuserais m’ennuyer ? Dis moi exactement ce que je t’ai fait pour que tu m’en veuilles autant, hein ? Et expliques moi encore plus pourquoi je m’efforces de te promettre soutien financier et présence alors que tout ce que tu trouves à me rétorquer c’est que c’est de belles menteries ? » J’attendais sa réponse avec impatience ; j’avais l’impression qu’elle ne réalisait pas à quel point cette situation me touchait moi aussi. J’étais bien loin d’être un être sans conscience qui la laisserait se débrouiller avec un enfant et qui n’aurait aucun remord à la voir se promener au bureau avec un ventre de 6 mois et tout ça, sans même réagir. J’avais sérieusement l’impression qu’elle se foutait de moi. « J’ai plus d’un tour dans mon sac Miss Breaknow ; et si je suis capable de cacher à ma femme que je la trompe depuis six mois, crois moi que je trouverai un moyen de régler cette situation. »
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeMar 8 Mar - 6:03

J'aurais voulu m'enfuir, loin d'ici, très loin. Je commençais à me demander pourquoi à mes dix-huit ans j'avais décidé de venir vivre aux Etats-Unis et de m'envoler loin de mon Angleterre natal. Sans doute car je cherchais à fuir ma famille... Or à présent je cherchais à me fuir moi-même. C'était stupide, mais c'était la pure vérité. Le pire dans l'histoire s'était que j'embarquais dans ma tourmente mon colocataire et mon meilleur ami depuis qu'on était haut comme trois pommes: Ismaël. J'avais peur de le faire souffrir et ainsi, je me demandais s'il était possible que j'aille vivre loin, en Australie par exemple. Je me sentais oppressée dans cette voiture, déjà que je détestais les endroits petits et confiner, je me demandais si je n'étais pas légèrement claustrophobe. Je ne lui suppliais pas l'augmentation, il avait compris rapidement que c'était pour le bébé que je voulais plus d'argent. Déjà mon salaire actuel passait facilement dans les courses et dans les factures, déjà que Ismaël ne gagnait pas des masses, on arrivait toujours pile à la fin du mois et ce n'était pas rare que l'on passait les derniers jours à manger que des pâtes. Je le vis qu'il n'était point d'accord avec mon idée que mon colocataire participe. Pourtant je connaissais Ismaël, il mettrait la main à la pâte même si cet enfant n'était pas de lui. Il avait tellement un cœur en or que je pense qu'il serait même capable de veiller toute la nuit si quelque chose n'allait pas, comme il avait fait avec moi quand j'avais fait ma tentative de suicide, il était resté à l'hôpital tout le temps qu'il avait fallu. Il pensait vraiment ce qu'il disait? Je ne savais pas quoi répondre à sa répartie, et vu le ton, il valait mieux pas que je fasse une réflexion sarcastique...

En une minute, je ne compris pas ce qui se passait. On était au feu rouge et il sortit de la voiture avant d'ouvrir la portière et il appuya ses mains sur la voiture en me fixant de ses yeux sombres. Je ne l'avais jamais vu aussi en colère et je me demandais pourquoi j'avais attisé le démon en lui. A croire que j'avais touché un point sensible en lui déclarant que moi je ne savais rien de la famille parfaite. Il me déclarait même qu'il était limite au bord du divorce avec sa femme. Ça, je ne le savais pas, mais ce n'était pas une raison pour me gueuler dessus comme il le faisait. Mes mâchoires se crispèrent, j'avais l'impression d'être fautive à cette histoire, mais surtout je me demandais où était passé l'homme qui se battait pour ce qu'il voulait comme dans la maison d'édition où il faisait tout pour que tout se passe correctement. « Je pourrais savoir où est passé Balthazar Bowen? Je te croyais plus fort et près à tout. Si tu es malheureux en ménage, cela ne me regarde pas, mais si tu veux souffrir c'est ton choix. Je pensais que tu étais plus téméraire et que tu te battrais pour la garde de tes enfants jusqu'à ton dernier soupir. Or, à ce que je vois, tu préfères une vie de mensonges plutôt que respirer de nouveau au bonheur. » J'avais parlé avec la plus grande délicatesse bien que ma colère au fond de moi était grande. Il me donnait une impression que je refusais d'admettre, à savoir quelqu'un qui ne voulait pas se battre pour ses mérites. Moi c'était ce Balthazar que je connaissais, pas la personne qui était devant moi à me toiser du regard et déferler sa colère sur mon être. Il avait relâché son emprise et mes yeux étaient constamment rivés dans les siens. J'étais en rage, mais je ne le montrais pas, cela n'avait aucun intérêt particulier surtout qu'il me reprochait de ne pas avoir une bonne image – du moins, la réelle – de sa famille. D'un côté, on ne parlait pas souvent... On faisait constamment autre chose, qu'est ce que j'aurais pu en savoir moi?

D'un coup ma rage explosa après tout les propos qu'il me sortit. Je le poussais pour sortir de la voiture, maintenant sur mes jambes j'allais lui montrer de quel bois je me chauffe! Le pire avait été la fin, que le fait qu'il était capable de tromper sa femme, donc de continuer à mentir. J'étais quoi? Un jouet pour lui? « Ce que tu as fais pour que tu mérites que je te gueule dessus comme à présent?! » Ma voix avait largement augmenté de deux crans, et heureusement qu'il n'y avait pas grand monde sur la route à cette heure là sinon on se serait fait klaxonné plus d'une fois. « Tu te rends compte de ce que tu viens de dire au moins? Que si t'es capable de tromper ta femme pendant six mois tu trouveras un moyen de régler cette situation?! J'ai l'impression que ça te fais rien de tromper ta femme justement. Merde je suis quoi pour toi?! » J'avais hurlé d'un coup, les larmes de rage me montant aux yeux. Je me revoyais deux ans en arrière, je commençais à avoir peur. Ca me rappelait l'histoire de Zack, quand il m'avait quitté et que je n'avais pas réussi à me relever. Je m'attachais trop à Balthazar, chose que je m'étais promis de ne pas faire. Or, là, je me retrouvais dans une sale situation et j'avais peur de le perdre. Je m'étais comme accrochée à lui sans le vouloir. Cette fois-ci je ne me laisserais pas faire, ni manger, rien, je me battrais jusqu'au bout. « Je ne suis qu'une stagiaire pour oublier ton temps chez toi?! C'est ça hein?! Je suis vraiment conne! » Je passa ma main dans mes cheveux avant de faire quelques pas sur le bitume. Non j'hallucinais, ce n'était qu'un mauvais rêve, mes larmes n'arrêtaient pas de couler et mon cœur était rempli de colère et d'amertume. « Je ne suis rien pour toi. » Ce n'était pas une question, mais une affirmation. J'en étais persuadée, je ne voulais même plus le regarder tellement j'étais en colère et écœurée.
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MessageSujet: Re: I have a big surprise... ft. Balthazar   I have a big surprise... ft. Balthazar Icon_minitimeMer 9 Mar - 18:03

C’était simple. Primo, je détestais qu’on s’intègre dans ma vie privée, mais là, vu les circonstance, je n’avais pas vraiment eu le choix. Lily ne voulait pas comprendre, ne comprenait rien et ne comprendrait sûrement jamais rien si elle continuait d’agir de la sorte. Elle se pensait la seule touchée ? Alors là, elle se mettait bien un doigt dans l’œil. J’avais donc cru bien de tout lui raconter, du moins, sans entrer dans les détails, ce qui se passait chez moi. Ma famille était loin d’être parfaite, contrairement à ce qu’elle pensait, et je détestais qu’on se fasse des fausses idées de moi. En même temps, raconter ma vie privée n’était pas mon genre, je préférais passer pour celui qui restait fort, qui était intouchable et sans aucunes faiblesses. Oui, c’était l’image que je donnais à tout le monde qui me connaissait – ou pas. C’est vrai, personne qui me connaissait vraiment pouvait avoir cette idée de moi, parce que dans le fond de moi-même, ma vie n’était pas rose, je vivais sur des restants de rêve et je n’étais plus que l’ombre de moi-même. Je mourrais de jalousie chaque fois qu’un des romans que je publiais avait du succès, pensant que ça aurait très bien pu être moi à la place. Mais je n’avais pas eu le choix, j’avais été tout simplement obligé de quitter tout ça, tous mes rêves et mes idées préconçues que je m’étais fait de la vie, parce que rien de ce qui m’était arrivé me menait à ça. Et maintenant, j’avais 34 ans et je vivais d’une compagnie que j’avais ouverte sur un coup de tête, sur un désir de vengeance. Il fallait dire que sur ce coup, j’avais bien réussi par contre. Je faisais compétition comme pas un et toutes les autres éditeurs de la ville commençaient à perdre la tête face à ma ruse implacable. Moi, vantard ? Pas du tout ; réaliste plutôt. Allez, on avait beau dire ce qu’on voulait, personne ne pouvait nier le monopole que j’avais sur l’industrie du livre dans Lewis et ça, ça j’en étais fier, mais c’était sans aucun doute la seule chose.

Ah oui, mes enfants, mes jumeaux adorés. Ils étaient tout ce qui me retenait dans cette ville paumée. Et je disais bien tout, oui. Même ma femme n’aurait jamais pu m’empêcher de reprendre le cours de la vie que je menait avant… mais maintenant que j’avais des enfants, tout était différent. Je ne voulais pas partir et les abandonner, qu’ils grandissent sans père, surtout mon fils, et qu’ils m’en veuillent de les avoir laissé seuls pendant une majorité partie de leur vie. Je reviendrais et je ne serais qu’un pauvre inconnu pour eux : cette pensée me déchirait le cœur et c’était pourquoi je refusais de m’abandonner à mon ancien mode de vie. Mais ça, ça Lily ne le comprenait pas non plus, à voir ce qu’elle m’avait répondu. Je lui en voulais encore plus : elle osait me dire que j’avais une famille parfaite, je lui répondais la vérité et elle me balançait que ce n’était pas de ses affaires, alors là, j’allais peter un câble, ouais. « Si tu veux pas savoir, alors t’as qu’à arrêter d’affirmer des trucs dont tu ne connais même pas le fond. » Point, barre. J’en avais marre. Mon regard s’arrêta sur la montre en argent qui ornait mon poignet : le cadran allait bientôt sonner 11 heures. Cette discussion était interminable et ne menait à rien : Lily continuait de s’emporter sur le fait que cela ne me faisait rien de tromper ma femme : bien sûr, j’étais un sans cœur qui n’avait aucun remord le soir lorsque je rentrais, et bla bla bla. Bref, ses mots passaient et je ne les écoutait pas vraiment, c’était l’attitude que j’avais lorsqu’on commençait à me gueuler dessus. J’avais aucun intérêt pour les rages de pré-adolescentes, je trouvais complètement ridicule le fait qu’elle ne pense, en ce moment, qu’à ses sentiments et non pas aux miens, à ce que je ressentais depuis six mois, tous les risques que j’avais pris pour elle et combien j’avais enfoncé ma relation de couple avec ma femme pour une histoire avec elle. La seule phrase qui me parvint à mes oreilles fut : « Je ne suis rien pour toi. »

Mon regard, encore plus noir que tout à l’heure se posa sur elle, encore une fois. Alors là, c’était trop. « Tu veux avoir raison ? Penses ce que tu veux. J’ai du boulot, et toi aussi d’ailleurs. » Je pris les clés de ma voiture, verrouilla les portes grâce à l’interrupteur et partit vers la bâtisse la plus proche, celle qui contenait le bureau du fournisseur qui me faisait rager depuis hier soir. Le temps était gris : on aurait dit qu’il s’était accordé avec le ton et l’ambiance de la situation. J’aurais bien aimé que tout se termine d’une autre façon, mais la vie était faite ainsi ; c’était pas toujours comme on voulait. J’étais habitué à la longue. Un long soupir s’échappa d’entre mes lèvres et je ne pus m’empêcher de sourire face à l’ironie de tout ça. Allez, je n’allais pas me laisser atteindre par tout ça, j’étais Balthazar Bowen après tout, non ? C’était même elle qui me l’avait dit. Avant de m’éloigner trop pour qu’elle ne m’entende plus, je ne pus m’empêcher de dire : « Tu reviendras me voir lorsque tu seras ouverte à discuter. » Et je partis, d’un pas tellement décidé qu’elle n’aurait jamais pu me suivre et me rattraper pour continuer tout ça. J’avais maintenant plusieurs décisions à prendre, mais je ne savais pas par où commencer. La seule chose que je savais, c’était que ça ne pouvait plus continuer comme ça. C’était une ou l’autre, mais pas les deux.

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