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 Looking for an old book. Finding an old friend.

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Maxwell Hutchinson
Bienvenue à Lewis
Maxwell Hutchinson


Célébrité : James Franco
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Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
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MessageSujet: Looking for an old book. Finding an old friend.   Looking for an old book. Finding an old friend. Icon_minitimeDim 28 Aoû - 5:51



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« Est-ce que vous êtes sûr que je ne peux pas vous aider, monsieur ? » Je serre presque inconsciemment les mâchoires, mon regard se détache de la rangée de livres qui s’offrent devant moi pour se poser, rien qu’un instant, sur la jeune fille tout sourire à mes côtés. De longues minutes se sont peut-être écoulées depuis que je suis entré dans cette librairie, je ne comprends tout de même pas pourquoi elle réitère cette question à laquelle j’ai déjà répondu plus tôt. Elle m’observe avec ses grands yeux bleus, elle a la tête de l’employée modèle qui charme chacun des clients dont elle s’occupe. Je décide de ne pas lui répondre, me terrer dans le silence m’empêchera de trahir l’agacement qu’elle provoque en moi. Mon attention se reporte donc sur les titres de recueils auxquels je fais face. Mon silence ne lui suffit pas ; elle reprend. « J’ai l’impression que vous cherchez quelque chose en particulier… » Je pousse un soupir, je me force à y joindre quelques mots, dans l’espoir qu’ils suffiraient à la convaincre de me laisser tranquille. « Je peux me débrouiller, merci. » Le "merci" sonne terriblement faux mais c’est presque un exploit qu’il ait parvenu à s’échapper de mes lèvres. La vendeuse n’en n’a pas conscience, elle dépasse la limite de ma patience toute relative en poursuivant, toujours aussi sympathique. « Oh mais, je suis là pour vous, dites-moi seulement ce que vous… » « Est-ce que je dois vous faire un dessin pour que vous me fichiez la paix ? » Je me suis tourné face à elle pour lui dire ça, lui cracher ces quelques mots avec une froideur tout à fait déconcertante vis-à-vis de l’impassibilité dont j’avais réussi à faire preuve jusque là. Son sourire se fige, meurt lentement sur ses lèvres. La dureté de mon regard finit par l’abattre ; elle tourne le dos et s’en va plus loin, après avoir hésité un instant à me répondre à en juger par l’air furibond qui s’est dessiné sur ses traits.

Elle sort de ma tête aussi vite qu’elle y était entrée, je repose mon attention sur l’étagère de livres. Je retourne à ma recherche, un peu dépité de ne trouver que des auteurs récents ou trop banals. J’ai parcouru bientôt tous les rayons, partant du plus évident à mes yeux pour finir ici, même si les probabilités d’y trouver le vieux recueil que je cherche sont plus que faibles. Quelques minutes passent… Je soupire légèrement. Paradoxe total, je me rends compte que je ne trouverai pas de moi-même ce que je cherche, même si c’est que je me suis efforcé de faire comprendre à la jeune vendeuse. Je songe à m’en aller, le fait que j’aie écoulé tout le stock de livres de la maison de mes parents, où je vis actuellement, et que je n’ai donc plus rien à lire m’en empêche. Un mal pour un bien, je dois me résoudre à demander l’aide d’un employé. Je parcoure les alentours d’un regard un peu contraint, pas une trace de la blondinette que j’ai remerciée sans tact quelques instants auparavant. Je songe brièvement qu’elle n’aurait d’ailleurs peut-être même pas eu l’envie de me répondre, si elle avait encore été là.

Nouveau soupir, je sors du rayon après avoir reposé le livre pioché au hasard un peu plus tôt sur son présentoir. « Pourriez-vous me renseigner, monsieur ? » Mon regard se croche sur le visage d’un vieillard, la soixantaine bien entamé, face à un homme, que je ne vois que de dos mais que je devine employé ici. Je m’arrête à quelques mètres, fourrant mes mains dans mes poches en laissant mon attention se poser sur les quelques dernières nouveautés présentées là. « Je, enfin… c’est pour ma nièce, est-ce que vous croyez que ça pourrait lui plaire ? » Je ne retiens pas un coup d’œil en sa direction, son ton hésitant et mal assuré a attisé ma curiosité. Il brandit devant lui un roman pour adolescentes à fleur de peau, la figure pivoine du type m’arrache un rictus tant il paraît évident qu’il n’a ni nièce ni envie que l’employé à qui il s’adresse sache qu’il aime les choses à l’eau de rose. Ce dernier, s’il a ne serait-ce qu’un zeste de bon sens, n’avait pas du ne pas s’en rendre compte, il lui répond pourtant avec toute la politesse et la naïveté que son poste lui impose. Nouveau soupir, je m’enfonce dans mes pensées, préférant ignorer l’échange hypocrite qui va suivre entre le romantique un peu pervers et le vendeur qui ne dirait que du bien du pire livre qu’on ait pu écrire s’il peut en tirer du profit.

Je reviens sur Terre lorsque je sens quelqu’un me frôler, je lève la tête pour apercevoir le sourire poli du fameux vieillard, qui s’en va payer le roman qu’il serre prudemment contre lui de peur que quelqu’un parvienne à en lire le titre. Je me tasse légèrement pour le laisser passer, sans pour autant montrer une once de sympathie en réponse à son air poli. J’avance d’un pas, l’employé me tourne toujours le dos, à présent en train de ranger quelques bouquins sur une étagère. Je l’observe faire un instant, vaguement pensif, comme si j’étais en train de me demander si mon attrait pour les vieux auteurs valaient vraiment la chandelle que je demande l’aide de quiconque. Un énième soupir plus tard, plus discret cette fois-ci, je l’interpelle d’une voix qui ne trahit aucune émotion autre qu'une certaine forme de sécheresse, d'agacement. « Excusez-moi… Vous n'avez pas de livres de Sherwood Anderson ? » Mes premiers mots n'ont été qu'un murmure un peu rauque, cette formule de politesse sonne faux à mes propres oreilles mais je n'y prête aucune attention.


Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Dim 11 Sep - 23:59, édité 2 fois
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D. Trenton Mcfidees
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MessageSujet: Re: Looking for an old book. Finding an old friend.   Looking for an old book. Finding an old friend. Icon_minitimeLun 29 Aoû - 1:54

« Maxwell & Trenton »

Looking for an old book. Finding an old friend. 000etry4 Looking for an old book. Finding an old friend. 002mlu Looking for an old book. Finding an old friend. 000eq538 Looking for an old book. Finding an old friend. 001me


Bosser dans une librairie, même lorsqu’elle nous appartenait de moitié, n’avait rien d’être un rêve. Ce n’était évidemment pas non plus une corvée pour une personne telle que moi, qui avait un tel rapport à l’écriture et à la lecture. Mon plus grand plaisir, outre le fait de pouvoir lire des livres à gogo et d’être toujours au courant des nouveautés, était le fait de pouvoir voir mon premier roman en vente dans ma propre librairie. Certes je l’avais signé sous un pseudonyme et jusqu’à présent personne n’avait fait le rapprochement entre cet auteur encore méconnu mais qui avait connu un franc succès dès la parution de son bouquin et moi, ancien journaliste reporter reconverti en libraire sérieux et bon sous tous rapports. Même Niri qui me connaissait pourtant mieux que personne, n’avait pas fait le rapprochement d’elle-même. Il fallait dire que personne n’avait pu jusqu’au jour de la parution de mon livre, découvrir mon style d’écriture. Certes j’avais été journaliste mais reporter. Autant dire, impossible de voir le résultat de ma plume, de la sorte. Il était vrai qu’il m’était parfois arrivé de lancer des articles en free lance. Mais ce genre d’articles ne permettait pas de grandes fantaisies dans l’écriture. Je devais me contenter de relater des faits et non pas d’en inventer pour plaire aux lecteurs. Je devais les informer et non pas les amuser ni les captiver ni vraiment les distraire. Et si cette vie m’avait suffit durant de longues années, à présent je voulais plus. Tellement plus ! Raison pour laquelle j’avais pondu ce roman d’action, policier, très sombre, un peu effrayant avec de fausses touches de fantastique. Un roman qui m’avait demandé quelques mois d’écriture et que j’avais pris beaucoup de plaisir à construire. J’aimais à penser que je finirais par être un véritable écrivain parmi tant d’autres, qui publiait régulièrement des romans. Mon avantage par rapport à beaucoup de ces écrivains, serait le fait que je vendrais moi-même mes livres dans ma librairie. C’était un fait des plus plaisants que de voir des clients venir acheter mon livre et me demander conseil et mon avis le concernant. Je n’avais jamais aussi bien défendu ni conseillé un livre, comme je le faisais avec le mien.

Malheureusement, ma vie ne se résumait pas à écrire des livres et à les vendre dans ma petite librairie. Non, je me devais aussi de vendre des livres qui n’étaient nullement les miens mais qui se devaient d’être vendus. Je ne devais pas négliger ces ventes, en sachant qu’elles me rapportaient tout de même pas mal d’argent. Argent plutôt inutile dans ma vie puisque mon ancien métier dangereux m’avait permit de mettre beaucoup d’argent de côté. Ajouter à cela la somme astronomique que j’avais reçus lors des premières ventes de mon roman et qui n’avait de cesse d’arriver encore sur mon compte de façon moindre mais régulière. Au final, à défaut d’être démesurément riche, j’avais largement de quoi très bien vivre avec ma petite amie et notre fille, sans avoir à me soucier de l’argent. Ce jour là était un jour parmi tant d’autres. J’allais et venais dans la petite librairie. Je rangeais les nouvelles arrivées de livres, remettais de l’ordre dans le bazar que mettaient certains clients et conseillais ces derniers lorsqu’ils recherchaient tel ou tel livre pour telle ou telle personne ou occupation. Comme tout bon libraire qui se respectait, je connaissais par cœur le contenu de ma petite boutique et étais donc capable de conseiller n’importe quel client qui me demandait si j’avais ce livre ou celui-ci et où il se trouvait parmi les rayons. Heureusement que j’avais eus l’idée d’embaucher une jeune étudiante qui avait besoin d’une source de revenus aussi minime soit-elle, pour l’aider dans la poursuite de ses études. Sans cette employée, j’ignorais comment j’aurais pu faire pour répondre aux attentes de tous les clients qui venaient dont certains utilisaient véritablement le harcèlement pour ressortir de là avec ce qu’ils étaient venus chercher. Bref, pendant qu’elle-même s’occupait vraiment des clients, pour ma part je continuais de ranger tranquillement les livres dans leurs étagères respectives. Certains clients venaient quand même vers moi pour me demander un tant soit peu d’aide et je le faisais sans le moindre problème, ayant toujours eus le don de communiquer avec les gens et les mettre en confiance rapidement. J’étais du genre très sociable et tout le monde pouvait le ressentir sans problème.

« Excusez-moi… Vous n'avez pas de livres de Sherwood Anderson ? » Venant à peine d’aider vaguement un client venu me demander mon aide, je tournais à peine la tête vers le suivant, tout en continuant de ranger les livres que je tenais sur un bras. « Sherwood Anderson ? Ce n’est pas ce qu’on a le plus mais on en a à l’arrière boutique. Je vais aller voir dans une petite minute. » Répondis-je d’une voix aimable bien que le client lui-même n’ait pas cherché à se montrer sympathique ou autre. C’était sans doute le genre de client à qui, demander de l’aide, semblait lui demander un effort monumental. Une fois tous les livres placés dans la rangée qui se trouvait devant moi, je m’en détournais pour faire face à mon client, me figeant quelque peu tout en le détaillant du regard. Il était des personnes que l’on n’oubliait pas. Je n’étais pas du genre à avoir une mémoire photographique extraordinaire mais certains visages restaient. Et bien que les années soient passées, je n’avais pas oublié cette personne là, parmi tant d’autres. « Maxwell ? Maxwell Hutchinson ? » Finis-je par demander sans trop être sûr de moi pour autant. Dans le meilleur des cas c’était bien lui et tout allait pour le mieux, ou presque. Dans le pire des cas je me trompais lourdement de personne.
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: Looking for an old book. Finding an old friend.   Looking for an old book. Finding an old friend. Icon_minitimeLun 5 Sep - 4:33

« Sherwood Anderson ? Ce n’est pas ce qu’on a le plus mais on en a à l’arrière boutique. Je vais aller voir dans une petite minute. » Mon regard se détache de l’arrière de sa silhouette, se glisse dans le vague alors qu’un vague rictus s’éprend de mes lèvres. J’étais bien conscient que peu de monde devait s’intéresser aux œuvres de cet auteur, certes important dans la littérature américaine sans être particulièrement connu pour autant. Néanmoins, la mauvaise foi, la rancœur qui m’habitait avait dessiné ce petit air méprisant sur mes traits, tandis que le vendeur finissait de poser ces livres sur l’étagère. Je n’y prête pas attention mais je songe qu’il doit s’agir de navets, de romans bidons et commerciaux, là pour attiser les hormones des adolescentes par des histoires de vampires ou l’adrénaline de garçons pré pubères avec des tonnes de flingues et de super héros. Je n’ai pas le temps de me laisser davantage aller à ces quelques pensées que l’employé finit de poser le dernier livre sur le présentoir et se détourne vers moi. Mon cynisme laisse sa place à la stupeur, alors que la ressemblance entre les traits du vendeur et ceux d’un certain Trenton, un ami connu il y a bien des années de ça, me frappe de plein fouet sitôt que le type me fait face. J’aperçois une vague de surprise dans son regard, ses sourcils s’arquent légèrement, comme si … comme si c’était bien Trenton, et qu’il m’avait reconnu. Ma respiration se bloque brusquement, je sens venir le coup de grâce lorsque ses lèvres s’entrouvrent. « Maxwell ? Maxwell Hutchinson ? »

Lewis était une petite ville et je n’avais pas manqué de croiser plusieurs personnes que je connaissais depuis mon retour, néanmoins, ça n’avait été que de vagues connaissances, des vieux voisins, des proches de mes parents. Jamais encore je n’avais eu l’occasion de rencontrer l’un ou l’une de mes anciens amis, camarades de lycée pour la plus grande part d’entre eux, et, à vrai dire, je ne m’en plaignais pas. La simple idée d’avoir à retomber nez à nez avec quelqu’un avec qui j’avais partagé des moments joyeux, insouciants m’arrachait une grimace, le malheur que j’avais connu il y a quelques mois maintenant m’avait changé du tout au tout, je n’étais plus le même Maxwell que mes amis avaient pu connaître. De plus, comme je l’ai déjà dit, Lewis n’était qu’une petite commune, les nouvelles et ragots allaient bon train entre ses habitants qui se connaissent tous entre eux. J’étais peut-être parti vivre à l’autre bout du pays, à Boston, la nouvelle de mon mariage n’avait pas mis long feu de faire le tour de ma ville natale. Je ne m’en plaignais pas d’ailleurs, à l’époque, fier que les gens sachent que j’allais épouser la jolie fille qu’était Zoey, bien que cette dernière soit une parfaite inconnue pour les Texans. La nouvelle de ma paternité de dérogea pas à la coutume, j’avais reçu des présents, des félicitations de personnes que j’avais oubliées, que ce soit la voisine un peu sénile du ranch Hutchinson ou l’adjoint au maire, vieil ami de mon père.

Cependant, ce bonheur s’est rapidement transformé en cauchemar lorsque le cours de la vie a voulu que les choses basculent, en m’arrachant ces deux âmes qui me rendaient si fier dans cet incendie. Heureusement, ce genre d’événement est bien moins propice aux annonces publiques et faire-part, seule ma famille était au courant et mon désespoir éloquent les avait convaincus de taire cet accident, le façonnant en une sorte de petit secret, presque honteux. Je n’avais pas manqué de rajouter un peu plus de mystère encore aux quelques ragots qui couraient là-dessus, sur l’étrange tristesse qui avait pris place sur les traits pourtant si joviaux de mes parents, en coupant tout simplement les ponts avec tout le monde. Plus un message, plus un appel, que ce soit pour mes vieux amis, avec qui j’échangeais encore de temps en temps quelques nouvelles, ou ceux qui avaient gardé un place de choix dans mon cœur, connaissant ma vie bien plus en détail. Trenton… Puisque c’est bien lui qui se trouve devant moi ; Trenton était un peu à cheval entre ses deux catégories, je le connaissais depuis le collège, peut-être même un peu avant. Nous avions toujours été amis, peut-être pas les plus proches, mais les années avaient façonné cette amitié indéniable, honnête par sa stabilité malgré nos groupes d’amis ou nos caractères qui différaient avec l’âge, qui, aujourd’hui, face à lui, me mettait dans l’embarras que je redoutais depuis mon retour à Lewis.

Nous ne nous parlions qu’occasionnellement une fois que j’étais parti pour l’université, je ne l’avais pas revu depuis mon départ mais il n’avait pas manqué d’être sur la liste des personnes à prévenir lors de mon mariage ou la naissance de ma fille. J'étais donc là, face à lui, l'observant me regarder avec une certaine insistance, alors que le fil de mes pensées s'affolaient, l'agacement que j'avais pu ressentir auparavant s'effaçant au profit d’une espèce de stupeur, de nervosité foudroyante. Il me reconnaissait, il reconnaissait le Maxwell qui avait été son ami, le Maxwell devenu père et mari. Comment pourrait-il deviné que je ne le suis plus ? De plus, j’étais peut-être devenu aigri et coupé de la société, je savais très bien que les conventions sociales allaient le faire me demander des nouvelles concernant Zoey et Heather, Les secondes passent, je ne saurais dire combien lorsque je parviens finalement à détourner mon regard du sien. Cette échappée me permet de calmer le tourbillon de mes pensées, je fronce doucement les sourcils en observant une cliente un peu plus loin, avant de reporter mon attention sur lui. Son regard a pris quelques lueurs déconcertées, suspicieuses, je m’efforce d’effacer tout sentiment de mes traits pour combattre l’étonnement qui l’anime et qui va, je le sais, le forcer à m’interroger sur mon état actuel. Un vague sourire s’esquisse même au coin de mes lèvres, au prix d’un effort surhumain, que je réitère un instant plus tard en prenant la parole, de peur qu’il n’aborde le sujet douloureux de ce que je devenais avant que je ne le fasse. « Trent ! Je… je ne pensais pas que c’était toi. Je te croyais dans… le journalisme. » J’ai parlé trop vite, trop bas, trop hésitant pour paraître aussi détaché que je l’aurais voulu. Mes mains s’enfoncent nerveusement dans mes poches.

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D. Trenton Mcfidees
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MessageSujet: Re: Looking for an old book. Finding an old friend.   Looking for an old book. Finding an old friend. Icon_minitimeVen 9 Sep - 3:24

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Looking for an old book. Finding an old friend. 000etry4 Looking for an old book. Finding an old friend. 002mlu Looking for an old book. Finding an old friend. 000eq538 Looking for an old book. Finding an old friend. 001me


C’était généralement lorsque l’on s’y attendait le moins, que la vie nous réservait les plus grandes surprises. C’était de toute évidence ce qu’elle me réservait, justement, pour ce jour là. D’ailleurs, lorsqu’un client me demanda si nous avions des livres de Sherwood Anderson, j’aurais du me douter que la suite serait à la hauteur de ma surprise et du choc même. Mais pourquoi se méfier d’une chose aussi bénigne ? Ca n’avait pas de réelle importance et ça n’attirait pas franchement l’attention. A aucun moment je n’avais eus dans l’idée de me poser la moindre question au sujet du client qui se trouvait justement derrière moi à cet instant là et qui me demandait un livre de cet auteur oublié par bien des gens. J’avais beau être un libraire parmi tant d’autres qui cherchait principalement à générer du chiffre d’affaire, il n’en demeurait pas moins que je restais attaché à ce besoin de faire découvrir tous genres de livres et d’auteurs aux lecteurs, tout âges confondus. J’aimais proposer des livres souvent méconnus, à mes clients avides de découvrir et lire de nouvelles choses. C’était devenu presque une passion, que de faire lire telle u telle œuvre à telle ou telle client. Bien sûr grâce à mon talent pour leur faire lire des livres qu’ils n’avaient pas prévu de lire, je gagnais pas mal d’argent. Mais ce n’était pas non plus ma principale préoccupation, contrairement à ce que l’on pouvait penser. Tant que l’argent qui rentrait pouvait me permettre de faire grandir ma librairie et payer mon employée, ça m’allait très bien. Pour ma part, je n’avais pas franchement besoin d’un salaire outrageusement élevé, puisque je touchais encore régulièrement de l’argent sur les ventes de mon propre livre. Sans parler de tout ce que j’avais pu mettre de côté suite à mes reportages plus ou moins dangereux. Plus ma vie était en danger et plus je touchais d’argent. Autant dire que durant l’année qui venait de s’écouler, où j’avais eus le temps de faire quasiment le tour du monde, j’avais pu toucher beaucoup d’argent et j’étais revenu plus riche que jamais. Et je comptais bien mettre en route un nouveau livre, pour ne jamais avoir à vivre sur l’argent de Sorà, même si je savais que ça ne la dérangerait en rien.

Sortant de mes pensées au moment même où je posais le dernier livre que je portais, sur l’étagère, je me tournais enfin vers mon client. Presque aussitôt, tandis qu’un flot de souvenir me remontait à l’esprit, je regardais mon ancien ami qui était là, juste devant moi, après un long moment passé sans qu’il ne donne la moindre nouvelle. Il aurait bien put être mort que ça en serait revenu au même. Pas de nouvelles, rien du tout de sa part. J’ignorais totalement si j’étais la seule personne à ne plus avoir eus de nouvelles de sa part mais dans le fond je m’en fichais bien. Les faits étaient là. Il n’avait jamais eus dans l’idée de reprendre des nouvelles ou d’en donner, alors que pour ma part, j’en avais attendu. Certes ça ne m’avait pas non plus hanté au point de m’empêcher de dormir ou de me ronger les sangs pour lui. Mais tout de même, un minimum de savoir vivre aurait été apprécié. Même s’il avait connu certains malheurs, je ne voyais plus quel était l’intérêt d’avoir des amis, si ce n’était pour chercher un certain réconfort à leurs côtés. Sans doute c’en était-il fait tout un tas dans sa nouvelle vie, au point d’oublier ceux qui avaient un jour fait partie de cette vie. Quoi qu’il en soit, cela n’allait pas non plus m’empêcher de vivre et avancer, c’était certain. Ma vie était même plus que pleine depuis mon retour du Japon et Niri, malgré tout ce qu’elle me faisait quotidiennement subir, était et resterait la femme de ma vie, celle qu’il me fallait. Je n’avais jamais eus le moindre doute à ce sujet et ne l’aurais jamais. Elle pouvait bien faire tout ce qu’elle voulait de moi. Même me détruire s’il le fallait et si c’était sa seule façon de se sentir mieux. Je pouvais largement comprendre qu’elle ne me pardonne jamais et j’étais prêt à subir tout ce qu’elle voudrait me faire subir. C’était sans doute con mais elle m’avait totalement changé. Plus encore que je n’avais déjà changé en une année d’horreur passée loin d’elle. Le coureur de jupon fêtard, avait laissé place à un petit ami fidèle et à un père de famille plus ou moins exemplaire. Du moins, je tentais de l’être, sans être certain d’y parvenir franchement non plus. Je n’étais pas un expert et je n’avais appris ma paternité que trois mois après la naissance de ma fille. Et là encore, tout était pleinement ma faute, de toute façon.

« Trent ! Je… je ne pensais pas que c’était toi. Je te croyais dans… le journalisme. » Et moi je te pensais à des kilomètres de cette petite ville. Je te pensais heureux, en ménage et père de famille. En plus de n’avoir plus du tout donné de nouvelles, il n’avait pas non plus prévenu qui que ce soit de son retour. Du moins, ça n’était pas remonté jusqu’à mes oreilles. Après, quant à savoir si d’autres avaient été au courant, je n‘en savais rien du tout. Et puis je n’étais pas du genre à être au courant des derniers potins qui circulaient en ville. Les ragots, souvent faux, ne m’intéressaient nullement. Fixant longuement mon ami du regard, je ressentais comme un certain malaise sans pour autant pouvoir en comprendre l’origine. Culpabilisait-il de ne pas avoir donné de nouvelles ? Ou regrettait-il que nos chemins se soient recroisés à cet instant précis ? Pour ma part je m’en foutais. S’il craignait que je ne devienne un ami trop collant ou que je me mette à exiger de sa part qu’il me raconte tout ce qu’il avait fait durant tout ce temps passé sans donner de nouvelles, il se trompait. Je n’allais pas insister plus qu’il ne faudrait. Sans parler du fait que je ne tenais pas à déballer ma vie et raconter tout c qui avait pu m’arriver, de mon côté. S’il ne m’avait pas vu à la télé lors de mes reportages de part le monde, grand bien lui fasse. Plus particulièrement ces derniers reportages que j’avais effectués au Japon lors du séisme. Surtout le dernier, durant lequel j’avais pété les plombs. En effet, après m’être éloigné pour vomir à cause de la scène d’horreur qui se déroulait sous mes yeux, je n’avais rien trouvé de mieux à faire que d’attraper la caméra que tenait encore mon caméraman, pour la flanquer au sol et la détruire à coups de pieds. Autant dire que je ne supportais vraiment pas lorsque les gens relataient ce petit incident. J’aurais vraiment préféré qu’il passe inaperçu. Malheureusement pour moi, j’étais tombé sur la mauvaise chaine puisque des millions de téléspectateurs avaient pu assister à ça. Bref, ma place n’était plus dans le journalisme. Sans parler du fait que Sorà le refuserait quoi qu’il arrive, de toute façon. Non pas que j’éprouvai encore la moindre petite envie d’exercer ce métier, bien entendu. « C’était le cas il y a encore quelques mois. Je me suis reconverti de toute évidence. » Ce fut la seule réponse que j’avais envie de lui donner. Quant au reste, ça ne le concernait plus puisqu’il avait lui-même tiré un trait sur notre amitié. « Alors, de retour ? » Et ce fut la seule question que je m’autorisais à lui poser, songeant qu’elle était assez impersonnelle et qu’il n’était pas le moins du monde obligé de me raconter ce qu’il n’avait pas envie de me raconter.
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