Je suis quelqu'un d'assez actif, du moins c'est ce que l'on m'a dit. C'est simple, je ne peux pas tenir en place deux secondes. Vous ne me verrez jamais la tête rivée vers le plafond et resté dans mes pensées pendant une heure... Loin de là, je ne supporte pas le fait de ruminer pendant quarante ans, pour moi la vie doit bouger tout simplement et c'est en faisant des actes que l'on peut être foncièrement satisfait de soi-même. Je suis quelqu'un d'assez fidèle. J'aime qu'on le soit avec moi même, ainsi j'essaye de ne jamais faire du mal à mon entourage avec des propos blessants ou un comportement importun. L'infidélité n'est pas un mot de mon vocabulaire et de mon quotidien. Je suis têtu, quand je veux quelque chose c'est de suite. Quand j'ai perdu la mémoire, quand on me l'a dit j'ai tout fait pour essayer de me souvenir de ma vie passée, du moins ce qui s'était produit après mes dix-sept anss. en vain, ma mère m'en empêchait, mais quand j'ai quelque chose en tête, ca doit être fait point final. Or, j'ai un principal défaut: je suis fonceur. En effet, je ne pense à rien d'autre et je fonce dans tout ce qui bouge. La preuve par ma dernière mission où je n'ai pas suivi les conseils de mon meilleur ami et où j'ai pris une balle près du coeur. Si j'avais un peu de jujotte je me serais mis un gilet parballe, du moins, j'aurais pris le temps de l'enfiler au lieu de dire qu'on allait les perdre et que ce n'était qu'un petit détail. Quel crétin!

• un animal : Oiseau • une saison : Hiver • une chanson: Stitch me up - Julian Perreta • un film : Batman: the dark knight • une fleur : Lys. • une célébrité : Woody Allen.

• un pouvoir : Télépathie • un pays : Nouvelle-Zélande • un vêtement : Cravate • un objet : Pistolet • une ville : Wellington. • un métier : Flic.

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS J'HABITE A LEWIS ✿ A ce que ma mère m'a raconté. Je suis parti à l'âge de dix-huit ans de Wellington afin de faire une école de police digne de ce nom. Là-bas j'ai rencontré celle qui allait devenir ma femme. Ce pendant, je me suis pris une balle près du cœur, perdu du sang, par le choc j'ai perdu aussi la mémoire, bref... Je suis rentré en Nouvelle-Zélande en compagnie de ma mère. Cela fait deux jours que je suis de retour dans cette ville d'Amérique et je vis à l'hôtel...
LA PIRE CHOSE QUE J'AI FAITE DANS MA VIE ✿ Sans doute ne pas avoir dit à ma femme que j'étais content pour le bébé... Putain je vous jure que je m'en veux, ce souvenir que j'ai eu, je n'arrête pas de me le remémorer et je peux vous dire que je suis vraiment con. Je ne l'ai jamais crû quand elle me disait que je vivais dans un monde dangereux. Note à moi-même pour le futur écouter toujours les précautions de ma femme ou de mon compagnon... (Après tout pas sur qu'elle va me récupérer et je peux très bien trouver autre chose...)
MON PLUS GROS SECRET ✿ Sérieusement, je me rappelle plus de rien.... Complètement perdu, je viens juste de découvrir que j'avais été marié et que j'ai un fils qui doit avoir maintenant trois ans! Et après vous voulez que je vous dise mon plus gros secret? Ce sera avec plaisir, mais moi... je m'en rappelle plus!
MON STYLE VESTIMENTAIRE ✿ Je n'aime pas la mode, je déteste les choses sophistiqués... Bref, vous l'avez compris, j'aime porter des choses simples. La plupart du temps un jean, une chemise et une veste par dessus suffit. Je déteste les chaussures préférant les baskets, particulièrement en converse. Ma mère m'a toujours dit que cela ne rendait pas spécialement bien l'ensemble, mais je m'en fous. Dans ces vêtements je retrouve le véritable moi, même si avec cette allure on croit que j'ai plus vingt ans que vers la trentaine.
MA PLUS GROSSE PHOBIE ✿ Je ne saurais quoi dire... Je n'ai pas de phobie à proprement parler à part peut-être que j'ai une frousse monstre des bonshommes de neige... Et ça c'est pas des blagues...
MES PASSES-TEMPS ✿ J'aime lire, cela m'apaise, depuis tout petit j'adore m'identifier aux héros de livres en tout genre. J'aime en particulier d'Artagnan. Bref, sinon, étonnant que cela puisse paraître j'aime bien cuisiner, créer de nouvelles saveurs. Si j'avais pu j'aurai pu suivre les pas de mon père et devenir cuisiner mais la raison de la police a été la plus forte. J'aime passé du temps dans la salle de tir pour me défouler quand j'ai un coup de cafard ou que je suis contrarié. Tirer sur des cibles m'apaise, heureusement que ce ne sont que des cibles... J'ai toujours mon arme avec moi, on ne me l'a pas retiré à mon accident et je pense que mes collègues vont être surpris de me revoir après trois ans d'absence.

« Policier, j'en est toujours rêvé depuis que je suis tout petit, du moins c'est ce que ma mère m'a dit il y a quelques semaines... Mon histoire et assez particulière... Je vais tout vous expliquer à travers de photos que ma mère m'a montré...

« Adrian, je suis enceinte. » Elle, c'est ma femme, enfin à ce qu'on m'a dit. Elle est jolie avec ces belles boucles brunes et un sourire au coin. Je l'ai rencontré à l'école de police, mais elle a arrêté, décrétant que finalement ce n'était pas son milieu. J'étais assis dans le canapé de notre appartement et je la regardais les yeux éberlués. Elle était enceinte. De moi. Après tout cela ne pouvait être que de moi... Problème? Oui, on vivait déjà difficilement, je n'étais qu'un simple fonctionnaire de police et elle une institutrice, elle aimait les enfants mais je pensais que le projet bébé ne serait pas pour tout de suite. Je ferma mon livre avant de le poser sur la table et de respirer calmement. Pas de panique. « Tu en es sure? » « Cela à l'air de t'enchanter... » « Ce n'est pas ça, tu sais que ça va être très dur. » « Tu sais la plupart des hommes mariés diraient je suis si content. Je t'aime. » « Je ne suis pas comme les autres. » « Je le sais » En effet, elle le savait j'étais toujours en retard, je vivais dans un monde dangereux comme elle me le répétait tout les matins en allant travailler. Je n'étais pas le mari idéal loin de là. Je ne dis plus rien. Il était tard, on allait se coucher... Demain est un autre jour.

« Tu te souviens de quelque chose? » Je regarde ma mère, levant le regard, trois ans que je suis revenue ici. Je ne veux en aucun cas parler de ce qui m'est venu à l'esprit en voyant la photo de cette femme en robe de mariée et de moi à côté. « Non, rien. » Elle passe a une nouvelle photo, moi, vingt et-un ans, sortant de l'école de police,uniforme sur le dos. « Dire qu'on avait tout fait pour que tu prennes compte de ce monde dangereux. » Oh oui... Il était dangereux...


« Merde! Merde! » Je n'entendais pas sa voix, je commençais à voir tout flou autour de moi comme si un halo de brouillard noir m'enveloppait. « Putain Adrian Reste éveillé! » J'avais mal, terriblement mal. Le sang ruisselait, mon tee-shirt en était imbibé. J'étais con, pourquoi je n'avais pas dit à ma femme que j'étais content pour le bout de chou? Elle avait fait la tête toute la matinée au petit-déjeuner et moi j'étais parti en me disant qu'elle me la ferait plus ce soir. Mais est-ce qu'il y aurait un soir? « Chef! Chef! On a un problème! Adrian c'est fait tiré dessus par cette bande de branleurs qu'on essayait de choper comme vous nous l'aviez demandé! » Je me sentais apaisé, je ressentais moins la douleur, je me sentais flottant dans une brume, un nuage peut-être? Mes yeux à demi-clos je soufflais doucement, trop doucement. Mon collègue flippait. Une heure plus tard, j'étais au bloc opératoire. Une demi-heure après, je plongeais dans un coma sans fond.
« Adrian! » Ma femme hurlait mon prénom dans le couloir de l'hopital tandis qu'on lui annonçait que je n'étais pas sur de survivre, j'allais sans doute mourir, que les prochaines quarante-huit heures allaient être cruciale. Mon collègue était resté auprès d'elle, ne trouvant pas de mot. Oui, c'était mon meilleur ami depuis tout petit. On avait eu le même rêve et les mêmes envies. Iliana, ma femme, était resté tout le temps à mon chevet, jour comme nuit - c'est ma mère qui me l'avait dit après, elle était venue aux Etats-Unis dès qu'elle avait appris l'accident -, mai moi... Iliana, je ne m'en souvenais pas.
Je me suis réveillé un jour de décembre. Je suis resté quatre mois dans le coma. C'était ma mère qui était là ce jour-là et elle m'a passé sa main dans mes cheveux comme quand j'étais petit. « Comment tu te sens? » Je n'ai pas parlé, je l'ai seulement regardé. Elle était vieille. Je commençais à avoir peur et Iliana est entrée dans ma chambre. « Mon chéri! » Elle a accouru sur moi avant de me déposer un baiser, mais je l'ai repoussé. « Vous êtes qui? » Je m'étais reculé parce que je commençais à me sentir mal, perdu. Ma respiration se faisait haletante et ma mère essayait de me calmer tant bien que mal... Il fallut appeler le médecin. Dans le couloir il s'adressa à ma femme « Votre mari souffre d'amnésie, partielle ou définitive on ne sait pas. Il ne faut pas le brusquer, il pourrait mourir, son cœur est fragile, il faut y aller lentement... » Elle était devenue livide, ma mère l'a prise dans ses bras. J'avais perdu six ans de mémoire. Je me croyais encore au lycée. « Je crois Iliana, qu'il faut que Adrian revienne en Nouvelle-Zélande pour quelques temps d'accord? Tu le reverra je te le promet, mais pour l'instant il faut qu'il aille mieux.... » Ainsi, après plusieurs semaines d'observation, sans visite d'Iliana, je repartais pour la terre de mes origine.s « Et les profs ils vont rien dire? » Ma mère n'a rien répondu.

Cela fait trois ans que je suis à Wellington, ville de ma naissance. Présentement, je regarde les photos que ma mère me montre espérant que je décroche un sourire, mais je reste figé sur ces pages avec des visages qui me semblent loin d'être familier. Il y a un an, j'ai découvert un truc qui m'a fait flancher... Un truc qui a remis un peu ma mémoire en place, mais je ne lui ai jamais rien dit.

25 février 2010, je n'oublierai jamais cette date. J'étais tranquillement dans ma chambre, à rédiger un courriel sur Internet pour une proposition d'emploi. Ma mère m'avait déniché cette opportunité après qu'un soir elle m'ait dit que je n'avait pas dix-sept ans : que j'en avais vingt-cinq. Le choc. Bref, j'essayais tant bien que mal de me souvenir où j'avais posé mes papiers, en vain. Je sortit de ma chambre, marchant dans le couloir « Maman! Tu sais où sont mes formulaires?! » Pas de réponse. Partie faire des courses... J'espère qu'elle pensera au Nesquick... Je fouilla les tiroirs du salon et à je tomba sur une lettre, tamponnée depuis plusieurs mois. La curiosité est un vilain défaut et je l'ai appris à mes dépens. En ouvrant cette lettre je suis tombé sur les photos d'un petit garçon de deux ans. Une lettre griffonnée adressée à ma mère qui dit que son petit-fils se porte bien mais qu'il commence à demander où est son père. Qui?! Le père c'est moi?! A coté une pochette craftée. La date est de deux jours. J'ouvris. Procédure de divorce. La signature de ma mère orne le papier. Je ne comprenais rien. A son retour je l'attendais dan le salon. « Tu vas divorcer de papa?! » Fis-je avant de jeter un coup d'oeil sur la feuille « Non. C'est ta procédure de divorce. Iliana, veut refaire sa vie, ce sera mieux comme ça. » Elle parti dans la cuisine et je restais de marbre. Je ne savais même plus comment réagir.

« Je suis fatigué. » Déclare-je sans la regarder. Ce souvenir m'avait fait trop souffrir. Dire qu'elle m'avait caché tout ça, j'étais encore écœuré. « Vas te reposer mon chéri, je t'appellerai pour diner. » Je ne dis rien, me lève et prends la direction de ma chambre. A l'intérieur, je prends un sac, mets des vêtements dedans et le ferme. Je ne voulais pas vivre au crochet de ma mère qui avait signé cette feuille sans me le demander. Je prends ma veste, mon porte-feuille et rien d'autre. Nouvelle vie? Non, retour sur le passé. Je descends les escaliers, elle me voit avec mon sac. « Adrian! Tu pars où comme ça?! » « Là où je dois être. » Finis-je avant de claquer la porte. Ma santé? Bof, mais j'ai d'autres choses à penser non?