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 Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em'

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MessageSujet: Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em'   Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em' Icon_minitimeJeu 17 Mar - 1:47

Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em' Franci10

« Ghosts From Your Past »
J'émergeai plutôt difficilement du sommeil dans lequel j'étais plongé. Je n'ai jamais été quelqu'un du matin, j'avais décider que j'irais revoir Is' aujourd'hui, comme on était dimanche il y avait plus de chance qu'il soit chez lui au lieu d'être à son salon de coiffure, du moins j'étais persuadé qu'il en avait un. J'étais pas venu jusqu'ici de Londres pour rien, quand même. Je me glissai alors hors des couvertures avec réticence m'étirant un peu. Il fallut encore quelques minutes pour que je sois debout avec un caleçon gris comme seul vêtement. Je me trainais alors jusqu'à la cuisine me préparant un thé au lait, que je recrachais presque aussitôt. Beurk, c'était quoi ça ? Je jetai un coup d'oeil au sachet en faisant la moue, un truc américain que j'avais acheté pour essayer. Apparemment j'avais eu raison de me prendre des provisions, ces américains n'y connaissent absolument rien. Je jetais donc la mixture immangeable pour m'en préparer une nouvelle, ainsi qu'un sandwich, vu qu'il était déjà une heure passé et non j'ai pas d'ancêtre marmotte dans ma famille d'abord.

Ensuite, je déballais encore quelques cartons pour faire passer un peu le temps et sortit les divers objets qui pour la plupart était totalement inutile que je mettais à leur nouvelle place, moi qui détestait rangé quoique ce soit, j'étais bien servi. Vers quatre heures, j'entrepris de prendre une douche, avant de me diriger vers l'armoire design que j'avais réussi à récupérer avant de me casser à l'autre bout de Londres et que j'avais fait ramener ici, j'y tiens beaucoup faut croire. Après avoir fixer son contenu longuement j’optais pour finalement pour une chemise blanche toute simple dont je laissais les deux premiers boutons ouverts et un jean skinny noir assez près du corps. Puis je fouillais mes tiroirs pour retrouver où est-ce que j'avais mis ce fichu plan de la ville. J'attrapais aussi mes clés et des lunettes de soleil. Un des bons points de cet endroit était quand même la météo, rien à voir avec Londres où ils pleuvaient les trois quarts du temps.

Un peu plus tard, j'étais on ne sait où et tentant en vain de lire la carte, moi et mon superbe sens de l'orientation. Je devais vraiment l'air d'être un touriste paumé et un passant finit par me prendre en pitié en m'indiquant que je la lisais à l'envers, de mieux en mieux. Je lui demandais alors dans quel quartier j'étais et quelle direction je devais prendre. Le bonhomme m'indiqua ce que je voulais savoir tout en me regardant assez bizarrement, sympathique... Quelques détours plus ou moins longs plus tard, vers dix-sept heures j'arrivais enfin à la bonne porte, du moins c'était les bons noms qui étaient indiqués et il vivait avec sa meilleure amie apparemment, non que cela ne m'étonne, ils étaient tout le temps fourrés ensemble ces deux-là depuis les premiers jours où je l'avais connu.

J’espérais vivement qu'elle ne serait pas là, j'avais besoin d'une conversation, seuls, après seulement peut-être que je rassemblerais mes forces pour l'affronter. Bon, je devrais peut-être sonné... Pourtant l’appréhension était revenue, les muscles de mon bras semblaient tétanisés et refusaient catégoriquement de se lever pour appuyer sur le bouton de sonnette. Ça devait faire plus ou moins cinq ans que je l'avais pas vu, il aurait très bien pu s'être trouvé quelqu'un d'autre, d'ailleurs c'était sûrement le cas. De quel droit me permettais-je de débarquer dans sa vie comme ça ? Je crois que finalement tout cela avait été une très mauvaise idée, Tony n'aurait jamais du me donner cette fichue adresse, il aurait mieux fait de me laisser ruiner ma vie tranquillement. Avec ces paroles, ils m'avaient laissé entrevoir l'espoir et je suis tomber dedans comme un vulgaire idiot et maintenant j'allais me faire jeter et ce sera encore pire qu'avant. Génial. Finalement c'était ce que je méritais, je l'avais bien cherché, j'ai tout gâché. Je m'étais mis à tourner en rond devant la porte.

Il vaudrait peut-être mieux que je repartes maintenant, pendant que personne ne m'avait vu. Je file de là, ni vu ni connu. Je le laisse vivre sa superbe vie de son côté et moi je continuerai à gâcher la mienne, j'avais l'air assez doué pour ça. Et si je croise une de ces deux personnes, je prétendrais être quelqu'un d'autre, j'me teindrais même les cheveux d'une autre couleur parce que le blond c'est un peu trop reconnaissable. Pourtant, je n'arrivais pas à me résoudre de partir il fallait au moins que j'essaie, au moins cela anéantirait définitivement tous mes faux-espoirs et je ne serais plus tourmenté de ne pas avoir essayé. J'enlevais mes lunettes du nez pour les accrocher sur la chemise avant de rassembler mon courage pour enfin sonner à la porte.


Dernière édition par Emrys S. Archibald le Dim 27 Mar - 16:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em'   Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em' Icon_minitimeLun 21 Mar - 8:54

Mmmh. J’avais vraiment des idées saugrenues, des fois. J’étais à peine levé que j’étais parti faire des courses. Enfin, le dimanche, les supermarchés n’ouvrent que le matin, aussi. Et puis, de toute façon, je mettais le réveil très tôt pour prier à l’heure prescrite par la Torah. Ce qui était dommage, par contre, c’était que les magasins autres qu’alimentaires, eux, étaient bel et bien fermés. Pas de lèche-vitrine, ni de shopping pour moi aujourd’hui. Il fallait créer des boutiques ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, c’était urgent. Comme à chaque fois, j’avais traînassé dans les rayons en ajoutant à peu près tout et n’importe quoi dans mon caddie. Lily mangeait tout ce qui se trouvait sur son chemin, ces temps-ci. Le seul ennui ici, c’était ma viande cachère, ils n’en avaient pas. Il fallait que je coure à l’autre bout de la ville chez le boucher juif pour m’en acheter. Et évidemment, il gardait sa porte close en ce jour. Enfin, il devait bien rester quelque chose dans le frigo. Ah oui, ça c’était mon truc, ne pas faire de liste, choisir au feeling. C’était une technique pourrie, je vous l’accorde. Mais les listes requéraient une trop grande concentration de mon cerveau, ce que je ne possédais absolument pas. Parfois, Lily avait cette lubie de m’en faire une, mais cela n’arrivait que rarement. Si bien qu’on finissait toujours avec un surplus de cookies et une pénurie de lait. Sachant qu’ils vont par paire dans mon cas, c’était plutôt dérangeant.

Après avoir fait le plein de chips, biscuits et autres saletés donnant volontiers des carries, je retournai à ma petite voiture d’occasion, surchargé. Le coffre fut rempli à ras bord en un instant, et je dus utiliser les sièges arrière. Il était midi passé. J’avais fait des courses de plus de trois heures. Je m’auto-engueulai en marmonnant, tout en manœuvrant pour quitter le parking. Le dimanche, j’avais pour coutume, même si cela dépendait fortement de son humeur, d’aller déjeuner chez une collègue du salon de coiffure. C’est pourquoi je ne m’approvisionnais jamais en denrées périssables ce jour-là si je faisais les courses dans la matinée. Ainsi, je pouvais me rendre chez elle sans craindre que des mouches n’attaquent mon pare-brise. L’après-midi fut très agréable, elle me présenta à toute sa famille qui était là pour un anniversaire ou que sais-je – je ne comprenais rien à leur accent purement américain. Je me contentai de sourire et de manger. Pas bien compliqué. Elle comptait m’inviter pour le reste de la soirée, mais je lui expliquai gentiment que je devais rentrer m’occuper de Lily. Même si je me souvenais vaguement que cette dernière m’avait dit qu’elle ne serait pas là de toute la journée.

Je repris donc la voiture jusqu’à mon immeuble, il était déjà dix-sept heures. Les secondes s’égrenaient décidément beaucoup trop vite. Je me garai entrepris de monter mes multiples sacs en plastique par les escaliers. Au premier étage, j’abandonnai et me réfugiai dans mon bon vieil ami l’ascenseur en lui confiant à quel point je l’aimais lui et ses boutons infestés de bactéries. Sans commentaire. Les portes s’écartèrent au ding sonore traditionnel et j’atterris sur mon palier. L’appartement était tout au fond du couloir. J’allai m’y rendre en courant, naturellement, mais je demeurai tétanisé. Tout à coup, plus par gaminerie qu’autre chose, je me dissimulai derrière un pan de mur bien placé afin d’observer mon curieux visiteur. De dos, il était pas mal, je dirais même pas mal du tout. Un blond, en plus. Allez savoir pourquoi je craquai toujours sur les blonds. Séquelles de ma relation ratée avec Emrys, sûrement. Je vis le mystérieux inconnu appuyer sur la sonnette de mon logis. J’avais une impression bizarre. Comme si je le connaissais, mais que j’étais incapable de m’en rappeler. Bon, c’était sans doute une de mes sensations idiotes et dépourvues de logique.

Je finis par quitter ma cachette et par approcher du jeune homme qui me tournait toujours le dos. J’arrivais à grand bruit, pourtant. Il devait probablement attendre que j’ouvre la porte de l’intérieur, pas que je me ramène par derrière, et se dire que je n’étais qu’un voisin tapageur qui ne méritait pas un regard. J’ai un don pour me flatter. Bref. J’étais presque à sa hauteur, à présent, et le peu que je distinguai de son visage me suffit amplement pour que mon expression plutôt joyeuse se décompose. Mes sacs tombèrent sourdement sur le sol. « Emrys ? » murmurai-je comme pour moi-même. Mes genoux flanchèrent et je dus faire preuve d’une extrême volonté pour ne pas m’effondrer. Cela aurait été tellement plus simple si je m’étais évanoui. Il aurait été obligé de me conduire à l’hôpital, je n’aurais pas dû lui adresser la parole, parce que les médecins, bienveillants, auraient éloigné la cause de mon malaise. La douleur de la rupture revint, lancinante. Pourquoi étais-je si faible, merde ! « Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu fous là ? » Je ne parvins même pas à masquer mon émotion, ma voix tremblait. Tout mon corps tremblait.

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MessageSujet: Re: Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em'   Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em' Icon_minitimeSam 2 Avr - 16:07

La sonnerie d'ascenseur venait de retentir, sans doute un voisin de palier venant d'arriver. Et moi j'étais fier d'avoir enfin réussi à appuyer sur cette fichue sonnette. Dis comme ça, ça peut paraître un tantinet stupide mais j'avais bien mis un bon quart d'heure avant de m'y résoudre, un exploit, non ? Enfin bref, maintenant il me fallait prendre mon mal en patience et attendre sagement devant la porte comme je jeune homme bien élevé que je suis. Sauf que je n'ai jamais été très patient et au bout de cinq minutes à fixer la stupide porte devant moi, je commençais à en avoir légèrement marre, si encore cela avait une belle porte superbement décorée et tout mais non, c'était juste une porte toute simple semblable à des milliers d'autres portes que l'on trouvait un peu partout dans le monde. Faudrait que je pense à décorer la mienne un jour pour que mes futurs visiteurs puisse la contempler en attendant que j'arrive, en admettant qu'il y en auras. Bon peut-être qu'à ce stade-là je devrais me faire à l'idée qu'elle ne s'ouvrira pas. Il avait su voir que c'était moi et n'avait simplement pas envie d'ouvrir la porte, en même temps je comprends, c'était moi le salaud qui l'avait jeté en le laissant sous la pluie, si ça se trouve je ferais la même chose à sa place. Ou alors il est simplement sorti. J'ai vraiment envie de le voir ne serait-ce qu'une fois.

J'arrivais donc à la conclusion que j’allais encore attendre longtemps à contempler la porte... Soit il revenait, soit au bout de quelques heures à rester devant cette porte il comprendra que la seule façon de se débarrasser de moi était de m'ouvrir, quel plan infaillible. Tiens c'est bizarre, le "voisin" de toute à l'heure que j'ai entendu descendre de l'ascenseur n'était pas rentrer chez lui, je suis sûr que je l'aurais entendu sinon. Ah tiens, c'est marrant maintenant il fait un boucan d'enfer avec des sacs en plastique contenant sûrement ces achats au supermarché. J'ai l'impression qu'il vient vers moi, ce devait être le ou la voisin(e) immédiate de Ismaël. Tant qu'à faire, je devrais peut-être offrir de l'aider si ça se trouve je pourrais en apprendre un peu plus sur les quatre dernières années. Et puis c'est pas comme si j'avais beaucoup de choses à faire, au moment où j'allais me retourner un grand bruit se fit entendre comme si tous les sacs venaient de tomber au sol d'un seul coup. Ce n'était pas un voisin, c'était lui. Il ne m'avait sûrement reconnu que trop tard.

    « Emrys ? » murmura-t-il, puis quelque instants plus tard : « Qu’est-ce… Qu’est-ce que tu fous là ? »


Sa voix me sortit de mes rêveries, elle tremblait, d'ailleurs lui-aussi tremblait, je devais prendre ça comme étant un bon signe ou un mauvais ? J'ouvris la bouche de stupeur et aussi pour tenter de sortir une réponse convenable, mais aucun son ne sortit. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits, secouant la tête, je refermai ma bouche, me léchant un peu les lèvres qui venait subitement de s'assécher, puis je me mordais l'inférieur. Mon cerveau essaya de se reconnecter un tant soit peu à la réalité.

    « J... Je... Hum, tu... »


Ça y'est, ç'en était fini de moi. Je me suis carrément mis à bégayer, ça ne m'étais encore jamais arrivé. D'habitude, j'avais toujours assez confiance en moi pour ne pas en arriver là. Bon, vas-y Emrys tu peux le faire, dis quelque chose. Je lui décrochais un sourire éblouissant.

    « Tu veux que je t'aide à rentrer tout ça ? » demandais-je en désignant les courses au sol.


J'espérais qu'il était un peu trop stupéfait pour se rendre compte que je venais trouver un moyen de me faire inviter chez lui et qu'il allait accepter. Je venais de faire un pas dans sa direction. Je profitais de cette instant où il était assez près pour le contempler de tout mon soûl, qui sait je n'en aurais peut-être plus l'occasion. Il était toujours aussi beau, si ce n'est plus, j'avais envie de le toucher juste pour m'assurer que c'était vraiment lui, que je n'étais pas en train de rêver. Mais je n'allais pas gâcher mes chances déjà infimes pour cette lubie passagère. Au lieu de ça, je me penchais ramassant une bonne moitié des sacs. Je me relevais alors laissant ces derniers à sa porté de sorte qu'il puisse les reprendre s'il le voulait, plongeant mes yeux dans les siens en soulevant un sourcil interrogateur.
[HJ : Désolé du retard]
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MessageSujet: Re: Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em'   Ghosts From Your Past | Ft. Is' & Em' Icon_minitimeLun 4 Avr - 6:57

Oh, non. Ce fut tout ce qui me vint à l’esprit au premier abord. Après, il y eut les prières mentales à Yahvé. J’aurais pu les réciter à voix haute mais je me rappelais les réactions désagréables d’Emrys à ce sujet. Il avait été horrible, à dénigrer sans cesse ma religion, mes croyances soi-disant stupides. Je ne l’avais jamais critiqué, moi. Je n’avais pas envie de l’entendre, dès lors, je regrettai ma bête question. Je ne comprenais pas pourquoi mon dieu m’infligeait de telles épreuves. Qu’avais-je encore fait de mal ? J’avais pourtant respecté toutes les règles de la Torah à la lettre ces huit dernières années. Excepté celle sur l’homosexualité, d’accord, mais Yahvé ne s’acharnait pas sur ses enfants, et j’estimais qu’il m’avait déjà fait subir assez de plaies à cause de ça. Je n’avais qu’une envie, sortir mes clés, ouvrir ma porte et la lui reclaper au nez avant qu’il n’ait pu faire barrage. Seulement, il était en plein dans le chemin, et je ne me sentais pas la force de le bousculer pour l’atteindre. Je me maudissais de l’avoir approché de si près, pourquoi n’avais-je pas été capable de le reconnaitre ? J’aurais dû. J’aurais dû remonter dans l’ascenseur aussitôt que j’avais posé un pied sur mon pallier et attendre, planqué dans l’entrée de le voir redescendre pour rentrer chez moi. Mais non, au lieu de ça, je n’avais pas réfléchi, comme toujours. Je n’avais pas imaginé une seule seconde qu’il puisse être venu aux Etats-Unis. Moi qui me pensais si introuvable, si intouchable, dans ce si grand pays, comment était-il parvenu à obtenir mon adresse ? Ma mère ? Elle ne la lui aurait pas donnée, pas à lui… En tout cas, j’espérais que ce n’était pas elle qui avait vendu la mèche.

Apparemment, il n’était pas plus inspiré que moi, puisqu’il répondit à ma stupide interrogation par une sorte de bégayement affligeant. Cela ne lui ressemblait pas. Du moins, du temps où l’on était ensemble, lui et moi, je n’avais jamais assisté à quelque chose de semblable. Emrys était quelqu’un de très sûr de lui, c’était surtout pour ça que je l’admirais, au début. Il me lança un sourire qui me dérouta totalement. Il se moquait de moi, ou quoi ? Il rappliquait, comme ça, sans avoir demandé la permission à qui que ce soit, sans même avoir prévenu, et il me faisait des sourires pareils ? De quel droit ? La situation était plutôt flippante, à vrai dire. J’eus un énorme pincement au cœur. Il ne fallait pourtant pas que je craque, pas devant lui. Dès qu’il serait parti, par contre, là, je comptais bien fondre en larmes et pleurer plus que de raison, jusqu’à ce que j’oublie complètement pourquoi j’étais dans cet état. Il avait l’air radieux et à côté, je devais vraiment paraître pour un zombie, à la manière dont je le fixais, le visage sûrement déconfit par son apparition. Je n’eus même pas la force de refuser son aide, tout simplement parce que j’éprouvais un mal fou à comprendre ce qu’il me disait et que je ne me rendis pas immédiatement compte de ce que ça impliquait. Donc, je sortais mes clefs avant de récupérer le reste des sacs et de déverrouiller ma porte. Je pénétrai dans l’appartement, posai mes sacs dans l’entrée et me retournai vers lui. J’hésitai à le laisser rentrer, certes, il avait la fin de mes courses en mains, mais je pouvais toujours les lui prendre et fermer à double tour derrière moi puis aller dans la salle de bain pour faire couler l’eau et ne rien entendre si jamais il m’appelait de dehors.

Je l’observais à nouveau, je ne sais pas, j’avais sans doute l’impression qu’il n’existait pas, que je rêvais. Et puis, pourquoi était-il ici ? C’était pour me faire souffrir ? Pour se faire pardonner ? Cela me semblait tellement peu plausible. Je décidai que je n’avais qu’une option et c’était, malheureusement, de discuter avec lui. Je me sentais si faible, je n’avais qu’une envie, m’allonger sur le canapé, causer à un psy imaginaire et sombrer dans un sommeil profond. « Franchement, pour… Pourquoi t’es là ? » Ma voix vacillait toujours. Je n’arrivais pas à contrôler mon émotion. Ça n’avait pas de sens. Qu’il soit là, que je lui veuille lui parler. Parce que oui, j’étais partagé. D’une part, je voulais qu’il s’en aille et qu’il ne revienne plus jamais chez moi, de l’autre, la curiosité me dévorait. Si ça se faisait, il venait juste m’annoncer qu’il allait épouser un type, un Américain, et qu’il souhaitait que je sois son témoin. Du calme. Ne pas envisager le pire. « Et puis je sais pas pourquoi je t’adresse la parole, va-t-en, va t’acharner sur quelqu’un d’autre, s’il te plait. » Mon ton n’avait rien d’agressif, j’avais prononcé ça plaintivement. Au fond, je savais parfaitement que j’étais incapable de lui résister longtemps. Le jour où il m’avait plaqué, j’y avais à peine cru. Et s’il s’était ramené un mois après en m’expliquant que c’était un pari débile, je lui aurais sauté au cou. Lily allait m’en vouloir, même si ce n’était pas ma faute, que c’était juste instinctif, mais je m’écartai du chambranle de la porte pour le laisser passer. J’avais cédé. « Viens, entre. »
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