« Aileen elle est gentille. C'est fille la plus gentille que je connaisse. Je lui parle de temps en temps, c'est assez agréable. Elle est géniale cette fille. On peut tout lui dire, elle s'amusera pas à juger les gens. Elle se prend pas la tête, elle en a rien à faire de ce que peuvent dire les autres. Et ça c'est bien. C'est ce qu'il faut faire de toute façon. »
Justine - ancienne camarade de classe.

« Solitaire. Elle est discrète, cherche pas à se faire remarquer. C’est pas une mauvaise chose. Mais elle reste toujours dans son coin. Elle nous parle de temps en temps. Mais elle cherche pas à s’intégrer plus que ça. Elle a ses amis, ça lui suffit. De toute façon je chercherai pas à me rapprocher d’elle. Elle est pas méchante mais elle m’inspire pas trop. »
Alice - ancienne lycéenne.

« Aileen est une élève des plus sérieuse. Ca fait plaisir de voir qu'il y en a toujours des comme ça. Elle est discrète et attentive. Elle sait ce qu'elle veut et fera tout pour arriver à son but. Ce qui est une très bonne chose. »
Mr Eastwood - ancien professeur.

« Elle a complètement changé. Les gens avaient toujours un mot gentil quand ils pensaient à elle. Elle n'était pas méchante et même si on ne la portait pas dans son coeur, on ne la détestait pas. Elle est devenue encore plus solitaire qu'elle ne l'était. Elle a arrêté les études. Elle n'a trouvé aucun travail. Elle ne donne quasiment pas de nouvelles. Je ne la reconnais même plus.. »
Kathrine - maman d'Aileen.

Dix heures du matin, le téléphone sonne. J’étais à moitié endormie, toujours dans mon lit. Il suffisait que je referme les yeux deux minutes pour retourner voir Morphée. Seulement, il y avait quelque chose qui clochait. Je tendais l’oreille afin d’écouter ma mère. Je l’entendais toujours parler de ma chambre. Mais là, elle ne disait rien. Je me relevais dans mon lit, tendant encore plus l’oreille. Un soupire. Ou non, des sanglots. Oui c’était ça, elle sanglotait. Je me levais donc et allais à sa rencontre. Une fois dans le salon, je m’approchais doucement d’elle. « Maman.. » Elle pleurait. C’était la première fois que je la voyais pleurer. Ça me faisait mal au cœur. Je n’osais pas lui demander qui était à l’autre bout du fil. Puis elle raccrocha et me prit dans ses bras. Je n’osais rien dire. Ne comprenant pas trop ce qu’il venait de ce passer. Mais j’étais effrayée. Comme jamais je ne l’avais étais.
Elle ne m’avait pas tout de suite dit ce qu’il y avait. Je pense qu’elle n’en avait pas le courage. Que ça semblait moins réel si elle ne le disait pas. Et je compris une fois au courant. J’ai eu la même réaction. Quand on perd quelqu’un qu’on aime, ne pas le dire nous fait supporter la chose, si je puis dire. Le dire nous fait forcément craquer. J’avais 15 ans et je venais subitement de perdre mon père. On était très proche. J’étais toujours fourrée dans ses pattes. Enfin, c’est malheureux à dire mais c’est la vie. Ce que j’avais d’abord du mal à accepter. Beaucoup de mal. Je me suis refermée sur moi-même. En réalité, je n’étais pas une fille vraiment timide à la base. Mais je me suis mise à parler de moins en moins. Je restais discrète, je vivais ma vie – si on peut dire ça – sans me préoccuper de celles des autres. Je n’avais pas une tonne d’amis et n’étais pas super populaire mais ça me convenait. Les gens m’appréciaient pour ça. Je n’avais d’embrouille avec personne, étais gentille avec tout le monde. Mais solitaire malgré tout.
Puis un jour, j’ai rencontré Shane. Je ne savais pas trop pourquoi ni comment, à vrai dire, mais on est devenu ami. Il était tout à fait le genre de personne avec qui je ne parlais pas. Plutôt populaire. Oui j’avais des préjugés sur les gens populaires. Et je pensais que jamais je ne deviendrais proche d’une personne comme ça. Mais on ne sait jamais ce que nous réserve la vie. Il est très vite devenu mon meilleur ami. Mais c’était assez compliqué entre nous. En faite, je l’appréciais réellement mais le détestait tout autant. J’étais jalouse. Jalouse de toutes les filles avec qui il pouvait ne serait ce que parler. Alors je m’énervais et on s’embrouillait. Ce que je ne voulais absolument pas mais c’était devenu plus fort que moi. C’est là que je me suis rendue compte que j’avais changé. Je n’étais plus cette fille solitaire. J’avais désormais besoin de quelqu’un. Et Shane, malgré tout, était tout à fait le genre de personne sur qui je pouvais compter.
Jusqu’à ce qu’il s’en aille. S’en prévenir. Lorsque j’ai appris son départ, je m’étais littéralement décomposée sur place. Je me sentais trahie. Et je me suis mise à le détester comme jamais. En réalité, j’en étais tombée amoureuse. J’avais préféré garder ça pour moi, bien que certains signes ne trompent pas. Mais je pensais qu’on était assez proche pour qu’il daigne au moins prévenir. Il faut croire que je me trompais. J’ai terminé ma dernière année de lycée comme avant, lorsque je ne le connaissais pas. Et partie à mon tour une fois mon diplôme en poche. J’étais pleine de rêves et de projets. Mais rien ne suivit. Je vivais dans un petit appartement payé par ma mère. Je cherchais du boulot sans grande conviction. Je subissais plus ma vie qu’autre chose.
Puis je reçu cette lettre me conviant à revenir là où tout s’est déroulé. Cette ville que je n’avais jamais quitté auparavant. Tout simplement parce que je ne m’imaginais pas vivre ailleurs à cette époque. Il faut croire que le destin en a décidé autrement. Maintenant je ne me vois pas du tout me réinstaller définitivement ici. E ne saurais d’ailleurs vous dire pourquoi j’ai accepté de revenir.