« Une erreur originale vaut mieux qu'une vérité banale. »
-Fiodor Dostoïevski.

Cela faisait trois jours que Maraoutée n'avait pas arpenté les rues de la ville. Partit à New-York pour "régler" quelques problèmes la demoiselle eut du mal à justifier son départ auprès d'Ezeckiel. Son prétexte : elle devait retourner voir ses anciens collègues pour avoir de leur nouvelles et organiser un reportage. C'était vrai, en partie. L'autre partie c'était qu'elle devait aller signer l'acte de vente de l'appartement de sa grand-mère qui avait trouvé preneur assez vite. C'était une bonne chose ainsi la jeune femme pourrait passer définitivement à autre chose mais d'un autre côté cela l'attristait. C'était sûre, elle n'était plus de ce monde mais encore aujourd'hui, des mois après sa mort, la demoiselle avait du mal à intégrer que sa chère mamie n'était plus de ce monde. Il lui arrivait encore, lorsqu'elle entendait son téléphone sonnait, d’espérer que ce soit sa mère de substitution qui l'appel pour lui demander comment on fait cuir des pommes de terre.

Et il était peut-être temps de le dire ou du moins tenté de l'expliquer à son compagnon. Selon l'un de ces anciens psychologue, en parlait pourrait l'aider à avancer et être capable de pouvoir avancer. De plus cela serait une première pour la demoiselle, se serait comme admettre qu'elle donne sa confiance entière à quelqu'un. Une grande première. Certes, elle tient beaucoup à Ezeckiel, elle tient à lui comme elle n'aurait jamais pensé tenir à quelqu'un. Alors lui accorder un grand pan de sa confiance était la suite logique. Mais voilà il ne s'agit pas d'admettre qu'on a eu x copains avant lui.Comment réagirait-il ? Après tout ce temps, pouvait-il mal le prendre ? Pouvait-il penser qu'attendre signifiait qu'elle n'avait pas confiance en lui ? Toutes ces interrogations se bousculaient dans sa petite tête blonde et cela l'énervait. Alors, pour trancher, comme souvent, elle créa deux listes : une pour, une contre. Et lors de son voyage à New York elle eut le temps de prendre une décision. Il fallait lui dire. Oui c'était une chose à faire. Importante. Et il fallait le faire maintenant parce que cela la rongeait. Et elle avait besoin de tourner, de tourner cette foutu page. Il fallait le faire. Il le fallait. Alors quand elle foula le sol de Lewis, elle était convaincue. Il fallait le faire. La question c'était comment ?

Pour cela, il fallait être original. C'était important pour Maraoutée. La nouvelle était mauvaise mais il faut le faire. Et pour relativiser cette nouvelle la demoiselle voulait faire quelque chose sympas. Alors peu à peu, pendant son voyage, elle eut le temps d'imaginer comme lui annoncer. Une idée germa, une idée qu'elle peaufina. Mais à tout cela s'ajoutait une peur, Juliette était de retour. Et le fait de révéler ce pan de sa vie pouvait le faire retourner plus facilement vers son premier amour ? Mais de toute façon elle ne savait pas si elle aurait été capable de se battre corps et âme contre Juliette. Elle tentait de ne pas y penser, mais comme toutes ces interrogations qui se battaient dans sa tête l'énervait.

En foulant le sol de sa nouvelle ville elle envoya un message à Ezeckiel, ainsi elle ne pourrait pas faire marche arrière. Me voilà de nouveau les pieds sur Lewis. Alors je te proposes une soirée à cette adresse : […] A tout à l'heure Maraoutée Dans son message la demoiselle donna une adresse. Cette adresse n'était sans doute pas connu de son ami pourtant il s'y rendait fréquemment. C'était l'adresse du supermarché. Supermarché dans lequel ils s'étaient rencontrés. En allumant son GPS il trouvera l'adresse sans aucun problème. Le magasin sera quasiment plongé dans le noir à part une allée menant au rayon hi-tech avec marqué sur la porte d'entrée, de son écriture grossit et colorée elle avait noté entrée privée.

En attendant la soirée la demoiselle retourna chez elle et fit un peu de ménage. Cela avait pour but de lui vider l'esprit, mais cela ne changea pas grand chose. La seule activité qui l'aidait à oublier ses pensée c'était la cuisine. Alors elle passa un bon bout de temps à la cuisine. Elle avait préparé le repas pour ce soir, de l'entrée au désert mais aussi une tonne de cupcake qu'elle devait donner pour une après-midi chez une association auprès de laquelle elle s'était engagée. Alors au bout du compte l'après-midi passa vite. Il fut rapidement temps de se changer et de se préparer pour la soirée. Pour l'occasion elle avait choisi une robe bleue marine qui mettait en valeur ses formes mais ne la tassait pas malgré sa petite taille.

...

Il était vingt heure, il devait arrivé dans les minutes qui suivent. Le magasin était désert à part Maraoutée. La demoiselle avait convaincue le patron de lui laisser son magasin pour une nuit, les billets ça aide. Elle s'était engagée à payer tout ce qu'ils utiliseraient et/ou casseraient. Bref, elle s'était arrangée avec le patron pour qu'ils soient tranquilles. Lorsqu'il arriverait et que par instinct (au vue des lumières) il ira au rayon hight tech, une des télévision fera apparaître l'image de la demoiselle avec son fameux sourire au visage. Alors, de sa voix douce et sur un ton amusé elle lui dira un magasin rien que pour nous deux ! C'est à la Joey et Pacey ! J'espère que ça te plais. Puis son image disparaîtra. Et alors elle sera derrière lui attendant qu'il se retourne pour le prendre dans ses bras. Et pendant un instant, toutes ses peurs et questions s’apaiseront.