«Les passagers en direction des États-Unis sont priés de se présenter à la porte d’embarquement no. 17»
Je pris donc mon sac en bandoulière et quittai mon siège direction : l’inconnu! N’ayant jamais été dans un autre pays, partir habiter sur un autre continent était un assez gros pas dans ma vie. Cependant, j’avais très hâte puisque mon goût d’aventure n’était jamais rassasié complètement. Je ne pouvais compter le nombre de fois où j’avais sécher les classes pour partir comme ça, tout bonnement, avec mon paternel à la découverte du monde. Nous n’avions pas le moindre sous mais ça nous était égal; nous nous avions et c’est tout ce dont nous avions besoin. Évidemment, l’école me renvoya au bout de 3 absences prolongées, mais personne n’en fit grand cas dans la famille. Je suivi donc mes cours par correspondance avec une facilité déconcertante. Mon père était ravi de cette situation scolaire plus facile pour notre train de vie et m’initia très tôt au métier d’artiste, lui-même peintre assez connu à Berlin. Mon père était mon meilleur ami, mon confident et mon modèle. Jamais personne ne pouvait retirer le sourire de son visage ou mettre un peu d’ombre dans sa journée. J’avoue m’avoir demandé quelques fois s’il prennait de la drogue pour être toujours aussi gai, mais cette idée n’était pas sérieuse.
J’ai grandis sans mère, mais mon père a fait un travail remarquable me sculptant une personnalité très féminine. Il est certain que quelques fois il était gêné lors des, disons, changements qui se produisaient chez moi (trad : ragnagna), mais il trouvait (hé ui) le moyen de m’apprendre ce que ma mère ne pouvait faire. Enfin, en partie. Contrairement aux filles de mon âge, je n’avais pas un intérêt développé pour les garçons ou encore les potins. Ce fût donc quelque chose avec laquelle mon père n’eut pas à s’expliquer avec moi.
Oh, non en fait, j’ai dit que rien ne pouvait contrarier mon père : une femme en avait le pouvoir : ma mère. Mon père et elle s’étaient rencontrés assez tard, lors de la mi-trentaine et elle fut séduite par sa jeunesse d’esprit et sa grande bonne humeur. Seulement, elle voulait plus, avait besoin de plus pour être heureuse. Contrairement à lui, un petit appartement n’était pas assez. Elle le quitta donc après ma naissance sans jamais demander à entrer en contact avec moi puisqu’elle voulait refaire sa vie. Mon père ne pris pas du tout cette nouvelle; la famille c’était sacré et il fallait se serrer les coudes.
Une fois dans mon siège d’avion je mis mon lecteur mp3 en marche me laissant emporter au son de deftones, un groupe punk-rock. La voix du chanteur m’envoutait et me mis en état de transe. Puis, comme je me l’étais promise, j’ouvris un sac et rédigeai une longue lettre à Kamilla Knight, brillante femme d’affaire britannique marié à un homme très important.
À ma mère.
Depuis cinq ans que j’entretenais une correspondance secrète avec elle. Je savais que trop bien que mon père ne l’approuverait pas, même s’il ne me l’aurait jamais montré. Il aurait tout sacrifié pour mon bonheur, alors je devais faire de même et ne pas lui révéler ce qui atténuerait sa joie de vivre. Malgré sa mort, je ne peux considérer mon père comme tel puisqu’il vit encore en moi, dans mon cœur et dans son art.
J’écrivis donc à ma mère pour la remercier de m’appuyer dans mon envie de quitter le pays et surtout pour le généreux chèque quelle m’avait posté quelques semaines plus tôt. Malgré le fait qu’elle n’ait jamais été présente physiquement dans ma vie, elle m’avait aidé à passer outre beaucoup d’événements malheureux.
«Excusez-moi mademoiselle»
Je retournai la tête et aperçu mon voisin de siège qui voulait aller à son banc. Avec un grand sourire je me levai et le laissai aller vers le hublot. Il portait un veston cravate dans les teints de bleus marine et ne devait pas avoir plus de 30 ans. Je pouffai dans ma barbe (non-existante) lorsque je le vis avec son blackberry et son portable mac dernier cri trop léger. Cet homme n’était en fait qu’un pantin de la société de consommation et le pire dans tout ça, c’est qu’il ne s’en rendait même pas compte.
Une fois ma lettre terminée j’entrepris de continuer un croquis que j’avais commencé la veille alors que je me promenais pour la dernière fois dans mon quartier. Il s’agissait d’un couple s’embrassant dans un parc lors d’une journée d’automne. Je m’amusais avec chaque trait que je donnais, à inventer une histoire pour chacun des personnages. L’homme partait à la guerre laissant sa fiancée dévastée par cette nouvelle, mais elle ne pouvait lui dire qu’elle attendait son enfant…
«Pardon» entendis-je de la part de mon voisin, «mais je crois que vous avez laissé tomber ceci».
Il accompagna sa phrase au geste en me tendant une photo prise il y a de cela un an et quelque mois représentant mon amie Michelle et moi lors de notre rencontre, dans la gallerie d’art de mon père.
-Merci, dis-je en replaçant distraitement la photo dans mon carnet à dessin.
-C’était une très belle photographie. Votre sœur ? demanda-t-il.
-Oh, non loin de là ! Il s’agit de ma future colocataire.
-Vraiment ? Moi aussi j’aimerais bien avoir une colocataire comme vous… et il ajouta un petit sourire supposé faire fondre toutes les femmes.
Un rapide coup d’œil à son annulaire gauche me confirma ce que je pensais : marié. Berke. Il n’était pas rare que plusieurs hommes me faisaient des avances puisque j’étais – supposément – considérée comme une très belle allemande et que j’en avais toutes les caractéristiques. Une longue chevelure blonde et des yeux clairs. Hé oh, il y en a dans toutes les cultures des filles blondes aux yeux clairs ! Certains me disaient qu’ils m’appréciaient pour ma personnalité, mais je voyais la capote dépasser de leur poche et qui m’indiquait clairement leurs intentions. Mon père ne sembla pas s’offusque de l’attitude des hommes envers sa fille tant aimée, puisqu’il savait que je ferais les bon choix dans la vie grâce à son dévouement de père à me faire comprendre ses valeurs fondamentales comme l’amour et la famille. Plusieurs pensent que mon père était un simple peintre, mais ils se trompent tous.
Je ne suis peut-être pas la fille la plus jolie ou encore la mieux élevée de la terre et encore moins la plus riche, mais je pense être quelqu’un de très important tout de même : je suis la plus grande œuvre d’art signée Henning Müler et j’en suis très fière.
✿ ton prénom ☛ Ariane
✿ ton âge ☛ ( facultatif ) 18 bougies
✿ comment as-tu découvert le forum ☛ Michelleeeeee
✿ le code du règlement ? ☛ Shut up and let me go
✿ un dernier mot ? ☛ça vous ennuie si j'en dis plusieurs ? é_è.. 1. Je ne vois pas l'image d'acceuil du forum, celle tout en haut qui est toujours là et ça me rend triste parce que je sais pas pourquoi mon internet refuse de l'afficher : ( 2. j'aime le nutella ! <3 3. Est-ce grave que mon avatar ne soit pas une célébrité ? :/ 4. Sinon j'ai hâte de vaire votre connaissance :D 5. ma fiche est finiiie et 6. j'arrive pas à mettre mon avatar, soit celui-là ça dit adresse invalide