" Parfois je me dis que j'ai vraiment un sérieux problème, non mais c'est pas possible d'être aussi chiant que moi, mais j'estime que c'est justifié. J'aime pas les gens, j'aime pas ce qu'ils sont et ce qu'ils font aux autres, je les hais pour leur hypocrisie et leur superficialité. Rare sont ceux qui méritent mon attention et encore plus mon affection, mais ça arrive, ça arrive environ jamais en fait. Vous l'avez compris ; je suis un grand solitaire, enfin je suis pas si seul que ça, je suis avec moi-même, au moins on est toujours d'accord sur tout et on se soutient mutuellement. Cool non ? J'analyse tout et tout le monde, je supporte pas qu'on me mente et si jamais je l'apprend je pète un câble ; même si c'est pour une connerie je peux devenir dingue. J'suis juste hyper impulsif. J'estime que le respect passe par la sincérité. Ca m'est déjà arrivé de cogner des mecs, souvent en fait mais jamais des nanas, j'voudrais pas abimer leur jolis minois, et puis ça se fait pas ; règles de bonne conduite oblige. Vous allez me dire que je n'ai pas de coeur et c'est peut-être vrai, mais dites-moi franchement ; ça sert à quoi d'aimer et d'avoir ce genre de stupides sentiments pour souffrir ensuite ? Non merci je tiens à ma dignité. De toute façon personne pourrait m'aimer, je suis trop insupportable, je pense que je m'aurais en face de moi je me claquerais et ça ferais mal. Avec moi les gens sont constamment sur un terrain miné ; ils savent jamais si ce qu'ils vont dire va m'énerver, bah ouais, je parle jamais de moi. Je trouve ça drôle, les voir stresser pour rien, c'est tellement hilarant que des fois moi moi intérieur se roule part terre car moi je rigole pas souvent. Je vois pas l'utilité de rigoler à tout va, et puis personne n'a vraiment été suffisamment intéressant à mes yeux pour que je me donne cette peine. Là vous avez envie de me flinguer non ? Ouais mais non, personne me butte avant que je l'ai décidé. "

• un animal : L'aigle. • une saison : L'hiver. • une chanson: What's left of me - Nick Lachey. • un film : Quatre Frères. • une fleur : Adonis blanche. • une célébrité : Martin Luther King.

• un pouvoir : Remonter le temps. • un pays : L'Irak. • un vêtement : Une ceinture. • un objet : Un livre. • une ville : Détroit. • un métier : Faucheur de spaghetti.

DEPUIS COMBIEN DE TEMPS J'HABITE A LEWIS ✿ Trois mois
LA PIRE CHOSE QUE J'AI FAITE DANS MA VIE ✿ Avoir abattu un homme de sang froid, mon beau-père.
MON PLUS GROS SECRET ✿ Ce que mon beau-père ma fait subir, vous en feriez des cauchemars si je vous disais tout, je vous laisse le soin d'imaginer.
MON STYLE VESTIMENTAIRE ✿ Mélange de classe et de décontracté, pas prise de tête, j'aime être à l'aise dans mes vêtements.
MA PLUS GROSSE PHOBIE ✿ Tomber amoureux, rien de pire pour se détruire.
MES PASSES-TEMPS ✿ Je retape des voitures, c'est mon gros kiff, j'en fais des bolides.

Il fait noir, le tic tac régulier de l'horloge dans la chambre de Cayden est le seul bruit perceptible dans la maison, pourtant dans quelques minutes, tout va changer ; son beau-père va rentrer et ce sera l'enfer. Cayden est dans son lit, camouflé sous les draps comme si il espérait ne pas être vu, mais il sait très bien qu'il ne peut pas plus échappé, il le sait depuis trop longtemps et tout les soirs ces affreuses images viennent cogner à la porte de son esprit pour lui dire : " Hey petit, oublies pas, c'est bientôt ton heure. ". Il lui arrive alors de se frapper la tête contre un mur pour faire fuir ses images, mais elles reviennent tout les soirs. Ca y est, la porte de l'entrée claque, il est rentré. Le petit visage de Cayden s'enfonce d'avantage sous la couette, il aurait tellement aimé disparaître et réapparaître tellement loin, au japon par exemple, ou en antarctique. Non ce serait pas assez loin. Des pas lourds résonnent dans le couloirs, régulier, comme une minuterie avant une sentence qu'il a déjà vécu de nombreuses fois. Voilà, la porte de sa chambre de petit garçon s'ouvre et laisse entrevoir un homme grand, mais ça Cayden ne le voit pas, son visage est entièrement recouvert par la couette. Il aurait tellement aimé qu'elle le protège comme elle protège des monstres et des cauchemars, mais elle ne protège pas de ce monstre là. L'homme est près de son lit maintenant et sa couette s'envole, Cayden cache ses beaux yeux bleus derrière ses paupières, il pleur, il sait ce qu'il va se passer maintenant, il l'a vécu de nombreuses fois. L'homme va défaire sa ceinture et son pantalon et puis ce sera une nuit en enfer, encore.

Cayden a dix-huit ans, il est habillé tout en noir et se trouve dans le cimetière entouré d'un groupe de gens qui lui semble lointain, étrangers. C'est l'enterrement de son beau-père aujourd'hui, tout le monde pleur, sauf lui. Pourquoi pleurerait-il pour cet enflure ? Non, il est trop content, intérieurement il saute de joie une bouteille à la main à poil sur un bar. Personne ne peut imaginer comme il a aimer le tuer de ses propres mains et faire passer ça pour un suicide était tellement facile ... Il n'a aucune regret, non aucun, il était temps qu'il paye pour lui avoir volé son enfance, il sait exactement pendant combien de temps il a vécu l'enfer à cause de lui ; quinze ans, cinq mois, vingt-quatre jours. Les yeux de Cayden, d'un bleu magnifique étaient fixé sur le cercueil qui rentrait en terre, un sourire mauvais au coin des lèvres, puis il tourna le dos et s'éloigna sans jeter un regard derrière lui. Les gens pensaient qu'il fuyait la douleur, mais non, il souriait, il était heureux. Seul lui le savait.

Le sac sur l'épaule Cayden circule dans les couloirs bondés de l'université, il a vingt-quatre ans et aujourd'hui ça fait six ans exactement qu'il est heureux et que plus rien ne l'atteint. Comment attendre quelqu'un qui est vide intérieurement ? Ça risque d'être compliqué. Des filles se retournent sur son passage mais il s'en fout, il ne veut pas sortir avec elle, les relations longues c'est pas son truc, les coups d'un soir c'est bien mieux et puis il à autre chose à penser ; demain il passe l'examen pour intégrer l'école de police et devenir agent du FBI, il sait qu'il y arrivera. Il n'a aucune failles.

Des pas précipités raisonnent dans la cage d'escaliers, une course poursuite rapide, dangereuse, n'ayant pour d'autre issue qu'une arrestation. Un type qui lui ressemble, qui a vécu la même chose que lui mais qui a prit le mauvais chemin. Cayden le course, son arme à la main en lui répétant de s'arrêter mais l'homme n'obéit pas. Il le voit passer en dessous de l'espèce de balcon sur lequel lui même est. Ils vont dans la même direction à une hauteur différente mais l'homme rencontre un obstacle et c'est là que Cayden choisit de lui tomber dessus, au sens propre du terme. L'homme s'étale de tout son long face contre terre. Cayden reprend vite ses esprits et lui bloque les mains dans le dos tandis que l'homme tourne un regard mauvais vers lui.

- Pourquoi tu fais ça Cay' ? On est du même bord toi et moi.
- La différence entre nous c'est que certains deviennent des bourreaux comme toi et d'autres sont destinés à les arrêter, comme moi.

Puis il lui cite ses droits, clairement, il sait qu'il a parfaitement entendu, un connard de plus en prison. Un enfant sauvé.

Voilà, il est muté à Lewis et il vient de déposer ses bagages ; nouvelle ville, nouvelles têtes, nouveau challenge mais les mêmes règles.

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