Comment t'oublier.

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Ce matin-là, je m'étais réveillé avec une terrible migraine. Je n'avais pas bu la vieille, j'étais même resté sagement à la maison, et pourtant, j'avais mal comme pas possible. Quoiqu'il en soit, mal ou pas, je comptais bien profiter à fond de cette journée ; c'était la seule que j'avais de libre cette semaine. Je n'avais aucune obligation, ni aucun travail. Alors rien ne m'empêcherait de bien débuter la journée, même ce terrible mal de tête. Je m'étais donc levé du lit avec la seule idée en tête d'aller prendre un truc pour soulager ça, quand je vis que mon portable sonnait. C'était un autre coup de fil de mes parents. Depuis que j'étais déménagé à Lewis, ils ne cessaient de m'harceler. Je dois bien dire que même si ça m'énervait au plus au moins, ça me valorisait aussi. Enfin, ils portaient un peu attention à moi! Pas qu'ils ne l'aient jamais fait, mais toujours dans le sens où ils voulaient que j'atteigne leurs propres objectifs, les propres buts qu'ils m'avaient fixés. Ils ne s'étaient jamais intéressés à moi d'un point de vu plus personnel, ne portaient pas attention à mes réels désirs, à ce que je voulais vraiment être. Et maintenant qu'ils le faisaient, eh bien, ça ne m'intéressait plus. J'avais décidé d'être indépendant, je savais que je pouvais vivre sans eux. Après tout, c'est bien ce que je faisais depuis ma tendre enfance.

J'avais donc effacé le message qu'ils avaient laissé, sans même le consulter. Je savais que c'était le même refrain ; ma mère qui me disait de revenir, qu'elle regrettait de ne pas avoir pris plus de temps pour être avec moi. Mon père était nettement moins conciliant, lui. Il disait que je ne ferais rien de bon si je restais ici et que j'étais mieux de rentrer au plus vite. Et alors ? J'étais majeur et vacciné, je faisais ce que je voulais, point-barre. Tant pis si ça ne leur plaisait pas.

Une fois le message supprimé, j'avais pris des comprimés, puis m'étais installé tranquillement dans la cuisine avec le journal. Je ne savais pas encore ce que je ferais de ma journée, et ça m'embêtait un peu, pour tout dire. Je ne voulais pas rester à rien faire à la maison, je voulais sortir, profiter de cette journée de repos. Je me mit donc en quête de ce que je pourrais bien faire, envisageant les possibilités qui s'offraient à moi.

Voila une nouvelle journée qui commençait pour les habitants de Lewis. Réveillée par les rayons du soleil qui se reflétaient sur mon visage, je me redressais doucement dans mon lit, les yeux à demi clos. Me retrouver dans mon ancienne chambre, celle que j'avais occupé pendant des années lorsque je vivais encore à Lewis, me procurait à la fois une sensation bizarre mais aussi une sensation de bien être. J'avais l'impression de ne jamais avoir quitté ma ville natale. Au début, j'avais l'intention de me payer une chambre d'hôtel mais en apprenant que je venais passer quelques semaines à Lewis, mes parents insistèrent pour que je loge chez eux. Ce que j'acceptai sans broncher. Au moins, cela me faisait faire des économies et il faut dire que cela faisait un bout de temps que je n'avais pas vu mes parents. Mais bon, passons ces détails. Après m'être frottée un peu les yeux et m'être longuement étirée, je me levai rapidement de mon lit. Chose que j'aurais d'ailleurs dû éviter de faire. En effet, pendant un petit laps de temps, ma tête se mit à tourner. Mais après avoir récupéré mes esprits, je sortis de ma chambre et me dirigeai d'un pas lent vers la cuisine où mon petit pot de nutella m'attendait bien sagement sur la table ainsi que quelques tranches de pain et un bol rempli de lait.

Après m'être rassasiée, je pris la direction de ma chambre et fouillai dans mon armoire en quête des vêtements que je porterai pendant la journée. J'optai pour un jean slim simple, un petit débardeur blanc, un blazer noir et des ballerines de la même couleur. J'empoignai le tout et m'enfermai dans la salle de bain pendant une bonne trentaine de minutes. Une fois que j'eus terminé, j'attrapai mon portable, mon sac à main et mon appareil photo puis quittai la maison. Je ne savais pas encore ce que j'allai faire de ma journée mais une chose était sûr, c'est que je n'avais pas l'intention de rester enfermée.

Une demi heure plus tard, je me trouvais assise sur la terrasse du Bay Coffee, tenant mon appareil photo entre mes mains. L'un de mes passes temps favoris était de prendre tout et n'importe quoi en photo et le Bay Coffee était certainement un endroit rêvé pour faire de magnifiques clichés. De la terrasse, nous avions une très belle vue sur la grande place de la ville où l'on pouvait rencontrer des personnes venant de pays très différents mais aussi sur une magnifique église. Après avoir pris une énième photo, je posai délicatement mon appareil sur la table et attrapai mon sac à main. Je plongeai mes mains dedans à la recherche de mon portable et y jetai un petit coup d'œil mais rien... aucun message. Nada... Je commençai à croire que personne ne voulait me voir et encore moins passer la journée en ma compagnie. Je m'apprêtai à reposer mon portable dans mon sac quand je vis un petit morceau de papier, à moitié caché par le bazar. Je le sortis et y vis un numéro inscrit dessus. Je me rappelai d'ailleurs très bien à qui il appartenait. Je repris donc mon portable et sur un coup de tête composait le message suivant :

Envoyé... Je ne savais pas quelle serait sa réponse mais bon... qui ne tente rien, n'a rien. Cependant, il y avait beaucoup de chances pour qu'il ne vienne pas. Après tout, il ne me connait pas. Nous nous sommes rencontrés à bord d'un avion - quel magnifique endroit pour une rencontre d'ailleurs u_u' - et avons passé quelques minutes autour d'un café mais sans plus...

J'étais toujours en train de réfléchir à ce que je pourrais bien faire. Il y avait beaucoup d'endroit à visiter à Lewis que je n'avais pas eu la chance de voir encore, car j'étais arrivé il n'y a pas longtemps, et j'avais été emporté dans le tourbillon du travail. Je ne croyais pas que ça marcherait si bien pour moi. Bien sûr, je vivais beaucoup plus difficilement qu'avant, je devais me priver de certains luxes auxquels j'étais habitué il y a de cela quelques temps. Mais c'était bien ce que j'avais cherché en venant ici, et je ne regrettais rien. Et puis je n'arrivais pas à me décider, comme s'il y avait trop de choix. Je voulais tout et rien en même temps, et réfléchir à tout ça me donnait encore plus mal au crâne.

Je décidai de remonter en haut pour m'habiller et me préparer un minimum. Peut-être que je trouverais quoi faire à ce moment-là. De toute façon, il fallait bien que je m'habille et tout, et que je trouve quelque chose à faire avant que ma journée s'envole en fumée. Une fois en haut, je vis que mon portable, laissé sur la commode, vibrait. Cela m'annonçait un message texte. J'approchai pour le prendre, un peu réticent, croyant que c'était encore mes parents qui m'harcelaient. Et je n'avais pas le courage de répondre une fois de plus à leurs hostilités. Pourtant, lorsque je regardai le numéro de téléphone, ce n'était pas celui de ma mère, ni celui de mon père, mais un numéro qui m'était inconnu. Je fus soulagé un instant, et j'appuyai sur le bouton lire. C'était Lilith, la fille que j'avais rencontré dans l'avion en venant à Lewis. Elle me proposait d'aller la rejoindre au Bay Coffee. Enfin, j'avais trouvé comment occuper ma journée! J'étais énervé à l'idée de la revoir, elle était gentille, mignonne comme tout avec sa peur de l'avion. Bref, sans hésitation je lui répondis :

Citation :

Lilith! Bien sûr que je me souviens de toi et de ton joli sourire. En fait, je n'avais aucun plan pour la journée, alors tu me sauves un peu la vie. J'arrive bientôt, le temps d'enfiler un truc. À bientôt.

Je ne voulais pas la faire attendre trop longtemps, alors je me préparai rapidement, m'habillant simplement d'un jean's et d'un tee-shirt. Je passai ensuite à la salle de bain, essayant de coiffer un minimum mes cheveux en bataille, puis je laissai tomber. J'avais l'air de m'être battu avec mon peigne, mais tant pis. Finalement, je pris mon appareil photo, au cas où j'aurais envie de prendre quelques clichés.

Après avoir envoyé le message, je déposai délicatement mon portable sur la table. Je me mis alors à jouer avec l'une de mes mèches de cheveux, ce qui pouvait, chez moi, être à la fois un signe d'ennuis intense mais aussi un signe de doute. En effet, je doutais. Peut-être avait-il déjà quelque chose de prévu aujourd'hui ? Se souvenait-il de moi, au moins ? Ou alors n'était-ce pas un peu trop directe comme approche ? Après tout, je m'étais adressée à lui dans mon message comme si c'était un ami quelconque que je connaissais depuis des années, ce qui pouvait peut-être le pousser à se montrer un peu réticent à l'idée de venir me rejoindre. Mais bon, peu importe. C'était fait. De toute façon, je ne pouvais plus faire marche arrière. Je n'avais plus qu'à attendre sa réponse, en espérant qu'il accepterait car il faut dire, qu'il était tout à fait libre de refuser. Au bout de quelques petites minutes d'attentes, mon portable se mit à vibrer. Je m'empressai alors de l'attraper et lu le message qui y était affiché.

A la lecture du message, un petit sourire se dessina sur mon visage. Le fait qu'il se souvienne de moi était une bonne chose mais en plus, qu'il soit d'accord pour me rejoindre, c'était encore mieux. Je rangeai donc mon portable dans mon sac et repris mon appareil photo en main. Je me surpris d'ailleurs à penser de nouveau à lui. De nouveau, car depuis que nous nous sommes rencontrés, j'ai pensé à lui un nombre incalculable de fois et je dois vous avouer qu'à la longue, cela devient assez terrifiant. Pourquoi ? Parce que quand vous vous mettez à penser trop souvent à une personne que vous ne connaissez pas, c'est le moment de se poser bon nombre de questions. Et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait. Au début, j'en étais venue à la conclusion que c'était peut-être qu'une attirance physique et que ça passerait avec le temps. Mais comme vous avez pu le remarquer, ce n'est pas passé. J'ai ensuite pensé que j'étais peut-être tombée amoureuse. Mais là encore, j'étais assez sceptique. Tout simplement car je ne le connais pas et que pour moi, on ne peut pas éprouver des sentiments amoureux envers une personne sans au préalable avoir appris à la connaitre. Le coup de foudre est alors une chose dont il ne faut absolument pas me parler. Je m'en suis alors tenue à la simple attirance physique et me suis dit que je verrais avec le temps ce qu'il advient de mes sentiments.

Les minutes passèrent et un serveur vint à ma rencontre pour me demander si je désirais quelque chose. Je commandais donc un petit café ainsi qu'un pain au chocolat, mon petit pêché mignon. Je repris ensuite mon activité favorite qui était, bien évidemment, la photographie.

Après avoir répondu à Lilith, je m'étais préparé, habillé et coiffé un minimum. Après tout, ce n'était pas vraiment un rendez-vous. Enfin, je l'espérais, car si ça l'avait été, j'aurais pris un peu plus soin de moi. Quoiqu'il en soit, je me regardai une dernière fois dans la glace, pris mes trucs -portefeuille, appareil photo, portable- et redescendis une seconde fois en bas. Je vérifiai que tout était en ordre chez moi. Ç'avait toujours été une manie ; je ne supportais pas le désordre. J'avais toujours été ordonné. Je vis le journal que j'avais laissé sur la table après avoir mangé. Je le pris et le jetai au recyclage, et ensuite décidai qu'il était temps de partir. Je ne voulais pas faire attendre la jeune femme trop longtemps, surtout que je lui avais dit que je serais là d'une minute à l'autre. De plus, je devais marcher pour me rendre au Bay Coffee ; je n'avais pas de voiture encore. Enfin, ça allait pour le moment, parce que je ne vivais pas trop loin. Alors, j'économisais un peu d'argent à chaque semaine. On verrait bien où ça irait.

Tout le long du chemin, je repensai à Lilith. Notre rencontre, qui sortait de l'ordinaire, m'avait bien amusé. Et puis, elle était sympathique. On avait parlé un moment, et j'avais l'impression qu'avec elle, je ne serai jamais à bout de sujets de conversation. Bref, pour le peu de temps que j'avais passé avec elle, j'avais apprécié. Et voilà en quoi cela me dérangeait ; je n'aimais pas m'attacher aux gens. Encore moins aux femmes. Depuis deux ans, en fait, depuis la mort de ma dernière petite amie, je n'avais jamais vraiment aimé à nouveau. Je préférais collectionner les histoires d'un soir, les trucs sans lendemain. J'avais peur, à vrai dire. Peur de l'oublier si j'aimais à nouveau, peur de la trahir d'une certaine manière. Pourtant, ça faisait plus de deux ans. Je devrais passer à autre chose, à un moment ou un autre. Et puis je me demandai pourquoi je pensais à tout ceci en allant voir Lilith. Elle m'attirait un peu, c'est bien vrai. Physiquement, bien sûr ; elle est belle. Mais il n'y a pas que le physique qui compte. Et puis, comme je l'ai dit, je me sens bien quand je suis avec elle ; j'oublie mes parents, mes soucis. Et puis je ne pouvais pas m'en cacher, quelques jours après l'avoir rencontrée, je pensais encore à elle. Mais voilà, sans doute n'était-ce pas réciproque. Pourtant, elle m'avait quand même invité. Cela démontrait qu'elle se souvenait de moi ; c'était déjà ça.

Alors que j'arrivais près du café, je chassai ces pensées de mon esprit. Je verrais bien plus tard. Dès que j'entrai, je la vis, assise, en train de prendre des photos. Je ne savais pas qu'elle aimait la photographie! Ça nous faisait un autre point commun. Je m'avançai vers la table et tira doucement une chaise. «Hello! Pardon pour le retard, j'ai mit un peu plus de temps que prévu.»

Cela faisait maintenant une bonne vingtaine de minutes que j'attendais, assise sur la terrasse du café à prendre tout et n'importe quoi en photo. Que ce soit les édifices ou les passants, tout y passait. D'ailleurs, les photos portrait sont certainement celles que je réussis le mieux. J'adore prendre des personnes en photo. C'est d'ailleurs pour ça que je ne quitte pratiquement jamais mon appareil. Je m'en voudrais terriblement de manquer l'occasion de faire de magnifiques clichés. Cependant, au bout d'un moment, je déposai l'objet tant aimé sur la table. Le serveur venait de réapparaitre avec, sur un plateau, mon café et mon pain au chocolat. Je lui adressai un sourire avant de le remercier et de le payer. Je pris ensuite ma tasse et y portai mes lèvres avant de boire une petite gorgée. Ah le café... certainement la chose dont je ne peux pas me passer. Privez moi de café pendant une journée et vous pouvez être sûres que je serais de très très très mauvaise humeur. Mais bon, passons ces détails si peu importants de ma petite vie.

Après avoir re-déposé ma tasse sur la table, j'attrapai mon portable pour y regarder l'heure. Je suis plutôt impatiente et je n'aime pas beaucoup attendre. Pourtant, je suis, moi-même, loin d'être ponctuelle. D'ailleurs, je suis peut-être la femme la moins ponctuelle du pays. Je suis constamment en retard à mes rendez-vous et le pire c'est que la plupart du temps, je n'ai aucune raison valable. Je suis même du genre à m'inventer des raisons totalement stupides. En cas de retard, une personne normale dirait quelque chose comme : "Mon réveil n'a pas sonné." ou alors "Désolé, mais j'étais en plein embouteillage." Mais en ce qui me concerne, ce serait plus des trucs du genre "J'ai croisé un chat noir, du coup j'ai dû faire un grand détour." ou bien "J'ai rencontré une vieille dame qui portait beaucoup de sacs, je me suis donc portée volontaire pour l'aider à les transporter." En bref, des raisons qui ne viendraient même pas à l'esprit des personnes un tant soit peu normales. Mais il faut avouer que cette fois, c'était de ma faute si je devais attendre. Après tout, il est un peu vrai que je venais de prendre Deyan au dépourvu et d'après ce que j'avais pu comprendre, il n'était pas encore habillé quand je lui ai envoyé le message.

Pour une énième fois, je reprenais en main mon appareil photo et me remettais en quête de belles images à immortaliser, quand je fus interrompue dans mon activité par la personne que j'attendais depuis plusieurs minutes maintenant. « Hello ! Pardon pour le retard, j'ai mis un peu plus de temps que prévu. » « Salut ! » Je lui adressai un grand sourire avant de ranger mon appareil photo dans mon sac. « Ne t'inquiète pas, ce n'est pas grave. Alors, comment vas-tu depuis la dernière fois ? »

Je savais que Lilith m'attendait depuis un moment déjà. Je n'avais pas pu faire plus vite, car j'étais à pied. Mais, fidèle à mon orgueil masculin, je ne lui avait pas confié que je n'avais pas de voiture. Mais bon, je n'allais pas lui mentir non plus, alors je lui dit simplement que j'avais été un peu retenu par le temps et qu'au final, j'avais mit plus longtemps avant d'arriver.

Je m'assis doucement sur la chaise, puis la tira un peu pour m'approcher de la table. Je n'avais pas l'habitude de fréquenter des petits cafés comme celui-ci, à vrai dire je n'y avait presque jamais mit les pieds. Avec mes parents, c'était beaucoup plus du style grand restaurant chic, haute gastronomie, et des plats qui coûtaient les yeux de la tête. Et puis sinon, on faisait affaire avec un chef ou un traiteur. Bref, je chassai ces pensées-là de mon esprit. Je n'aimais pas vraiment repenser à ma vie d'avant. Je n'étais pas mélancolique ni nostalgique ; au contraire, la vie que je menait présentement me plaisait beaucoup plus. Mais repenser à tout ça me remettait en tête les problèmes que j'avais laissé là-bas, le fait que j'aie abandonné mes parents. Enfin, abandonné était plutôt un mot fort ; je n'étais plus enfant, et ils devaient bien savoir que je quitterais un jour ou l'autre, surtout qu'ils avaient toujours vu que je détestais ce milieu. Mais justement, tout cela appartenait au passé et devait rester au passé. Je devais cesser de le ressasser, comme quoi je n'arriverais jamais à tourner la page.

Une fois que je fus assis, Lilith rangea son appareil photo dans sac à main et me souria. C'était une des premières choses que j'avais remarqué chez elle, même dans les circonstances étranges de notre rencontre ; elle souriait toujours. À la voir, on pouvait se laisser persuader qu'elle était toujours heureuse. Après tout, c'était peut-être le cas, même si tout le monde a son lot de problèmes. La jeune femme me demanda comment j'allais depuis la dernière fois où nous nous étions vus & parlé. Je ne savais même pas quoi répondre à cette question ; allais-je vraiment bien ? En surface, oui. Le mal de tête était passé, j'avais bonne mine. Mais plus profond, la situation se compliquait. Mais je ne voulais pas l'embêter avec l'histoire de ma vie, alors que lui répondis un simple « oui » . Je la regardai un instant, je me doutais que ma réponse ne semblait pas sincère rien qu'à la manière dont je l'avais prononcée. Et puis j'ajouta : « Et toi ? Tu t'es remise du voyage en avion ? » , et je lui souris.

Je ne savais pas trop comment me comporter face à lui. Est-ce que je devais me conduire normalement, comme je le faisais avec les personnes que je connaissais, ou valait-il mieux que je reste au stade de "nous venons de nous rencontrer alors nous allons y aller doucement" ? Étant donné que je ne savais pas grand chose sur lui, répondre à cette question m'était difficile. Le pire c'est que j'ignorais vraiment pourquoi c'est lui que j'avais inviter à me rejoindre au café. Après tout, j'aurais très bien pu inviter une personne que je connaissais, une personne qui m'était proche. Lewis est ma ville natale et c'est ici que vivent tous mes amis, que je n'ai d'ailleurs pas vu depuis presque deux ans maintenant. Alors, j'avais le choix. Et pourtant, ce choix s'était porté sur lui. Mais allez savoir pourquoi, je me sentais bien en sa présence. Lors de notre rencontre dans l'avion, il avait quand même réussi à me faire oublier le fait que j'étais à bord de l'un de ces engins dont j'ai une peur bleu. J'avais même fini par m'endormir sur son épaule et croyez moi, c'est un exploit. Ce n'est pas n'importe qui qui aurait pu arriver à me calmer.

Une fois qu'il fut assis, je n'eus aucun mal à engager la conversation. En éternelle bavarde que je suis, il est tout bonnement impossible pour moi de me trouver en compagnie d'une personne et de ne rien dire. Après tout, si on nous a fait une bouche, c'est pour parler non ?! Puis, finalement, j'étais décidée à rester fidèle à moi-même et donc à me conduire avec lui comme je me conduisais avec n'importe qui. Après lui avoir demandé comment il allait, je fus étonnée par sa réponse d'ailleurs. Un simple oui qui, d'après le ton qu'il avait utilisé, n'avait pas l'air très enthousiaste et sincère. Mais bon, même si j'étais du genre curieuse, je préférais ne pas lui poser de questions. Puis de son côté, il n'avait peut-être pas envie de parler de sa vie privée à n'importe qui, ce qui est totalement compréhensible, il faut l'avouer. Je fis donc comme si je n'avais rien remarqué et passai outre sa réponse.

« Et toi ? Tu t'es remise du voyage en avion ? » Sa question me fit sourire. Je fus même obligée de me mordiller la lèvre pour ne pas rire. Par la suite, je me passai la main dans les cheveux, ce qui signifiait chez moi que j'étais gênée. Puis, utilisant un ton qui se voulait sérieux, je répondis : « Et bien... figure toi que oui. Ça a été un peu difficile au début, mais j'y suis parvenue. » Quelle honte quand même. Et le pire c'est qu'il prenait un malin plaisir à me taquiner avec ça. Ces garçons, je vous jure... Je croisai alors les bras et le regardai dans les yeux, toujours ce petit sourire accroché au visage. « Allez, avoue que ça te faisait bien marrer intérieurement que je sois terrifiée. Je suis sûre que tu t'es bien amusée. Je me trompe ? »


hj. je dois t'avouer que moi non plus je n'ai pas eu beaucoup d'inspiration pour ce coup xD

Après avoir dit cette dernière phrase, je la regardai avec une petite étincelle maligne dans les yeux. Je me moquais un peu, fallait bien se l'avouer. J'adorais me moquer, c'était naturel chez moi. J'étais de nature à rigoler ; je n'aimais pas rester là, sérieux. Ça me rappelait trop mes parents, combien ils étaient, sérieux, ils ne riaient jamais, ne semblaient jamais s'amuser. Quand j'étais plus jeune, j'avais peur de grandir en partie pour ça ; je me disais que si le monde 'd'adultes' ressemblait à cela, je préférais rester un éternel enfant. Et c'est un peu ce que je faisais ; malgré moi, souvent, j'agissais en gamin. En quelque sorte, je refusais de grandir. Pourtant, je ne pourrais pas fuir les responsabilités éternellement. Il y avait énormément de choses auxquelles j'étais confronté ; emploi, études, logement.. Mais je préférais toujours remettre tout à plus tard.

Quelques questions me trottaient dans la tête. Je me demandais pourquoi Lilith m'avait invité, moi. Je veux dire, oui on avait parlé un peu et tout, et c'était agréable d'être en sa compagnie. Mais elle n'était pas 'nouvelle' ici, à défaut de moi, et devait bien avoir quelques amis ici, en plus du fait quelle semblait une fille assez sociable. Mais je n'allais tout de même pas lui demander, c'aurait été un peu bête. Pourquoi tu m'as invité, moi ? Ça faisait un peu trop de but en blanc. Et puis de toute façon, qu'est-ce que ça changeait, au final ? J'étais là, et c'était tout ce qui comptait. Je devrais plutôt profiter du bon temps en sa compagnie, et surtout de ma journée.

Lilith me regarda, un sourire au lèvres. Je voyais bien qu'elle tentait de ne pas rire, ce qui me fit rire moi-même. La situation était plutôt drôle en elle-même. « Et bien... figure toi que oui. Ça a été un peu difficile au début, mais j'y suis parvenue. » Alors elle entrait dans mon jeu, et elle plaisantait à son tour. J'en étais heureux ; ayant un sens de l'humour plutôt 'développé', j'avais du mal à supporter les gens qui prenaient tout au premier degré, qui ne savaient pas rire un peu et s'amuser. Elle fit une pause, puis me confia qu'elle savait que je riais d'elle, et qu'intérieurement, je me marrais bien. « Mais non, voyons. Je veux dire, c'est tout à fait normal d'avoir peur comme pas possible des avions, de le confier à un inconnu avant de s'endormir sur son épaule. Je ne vois rien de drôle là-dedans. »

Heureusement que je n'étais pas quelqu'un de susceptible. J'en connais beaucoup qui auraient réagis au quart de tour pour une simple petite plaisanterie de ce genre. Mais moi, ce n'est pas mon cas. Je ne fais aucunement parti de ces personnes qui, à la moindre taquinerie, se mettent à bouder dans leur coin et je suis encore moins du genre à me prendre au sérieux. Comme le disait George Bernard Shaw, la vie est beaucoup trop courte pour être prise au sérieux et c'est ce que je pense moi aussi. Puis, en fin de compte, le ridicule ne tue pas. D'ailleurs, si c'était le cas, cela fait longtemps que je ne serais plus de ce monde croyez moi. De plus, il valait mieux rire de nos peurs qu'en pleurer. Pourquoi se prendre la tête pour des bêtises comme ça ? C'est vraiment idiot. Alors franchement, le fait que Deyan me taquine sur ma peur des avions m'amusait plus qu'autre chose. Puis, dans un certain sens, ça me rassurait de voir que lui aussi était du genre à rigoler de tout et n'importe quoi. Sérieusement, je me serais sentie mal à l'aise si cela avait été le contraire.

Le fait qu'il se mette à rire, alors que j'étais moi-même en train d'essayer de ne pas le faire, ne fit que confirmer ce que je pensais à son égard. En effet, le jour de notre rencontre, il m'était tout de suite apparu comme quelqu'un de simple, qui ne se prend pas la tête et vit au jour le jour. C'est d'ailleurs, je pense, ce que j'avais apprécié en premier chez lui. Et bien que je sois très sociable, du genre à aller très facilement vers les gens, m'attacher à quelqu'un était une autre paire de manche et pourtant avec Deyan, je me sentais bien. C'était peut-être l'une des raisons qui m'avait poussé à l'inviter lui et pas quelqu'un d'autre. L'une des raisons car il était sûr et certain que ce n'était pas la seule. Il y avait aussi cette petite attirance qui avait surement joué un grand rôle dans le choix de la personne que j'allais inviter.

« Mais non, voyons. Je veux dire, c'est tout à fait normal d'avoir peur comme pas possible des avions, de le confier à un inconnu avant de s'endormir sur son épaule. Je ne vois rien de drôle là-dedans. » A cette phrase, je baissai la tête, tentant de cacher mes joues qui prenaient une légère teinte rosée. Apparemment, il fallait que je m'attende à ce qu'il continue de me taquiner avec ça pendant quelques temps encore. « Oh oui, bien sûr. C'est tout à fait normal... » Je levai les yeux au ciel. Ensuite, j'attrapai machinalement ma petite cuillère et la fit tourner dans mon café. « Tu sais que tu es la seule personne qui ait réussi à me faire oublier le fait que j'étais à bord d'un avion ? Tu as d'ailleurs eu beaucoup de chance. La première fois que j'ai pris l'avion, j'étais tellement effrayée que je me suis cramponnée très fort au bras de la personne qui était à côté de moi. Elle n'a rien dit mais je suis sûre que je lui ai fait mal. » Je souris et bus une gorgée de mon café.

Je continuais de taquiner et de rigoler gentiment avec Lilith à propos de sa peur des avions, et de la drôle d'expérience que nous avions vécu dans ledit avion pour se rendre à Lewis. La jeune femme semblait bien prendre mes plaisanteries, sans se fâcher, ou se sentir insultée que je fasse de sa peur un sujet de discussion, et qui plus est, pour me moquer. Elle semblait seulement gênée, ses joues était un peu rosées, elle avait l'air encore plus jolie lorsqu'elle était timide comme ça.

J'avais choisi l'option la plus facile, comme à mon habitude ; je préférais une atmosphère détendue à quelque chose de plus lourd, ou tendu. J'aimais mieux rigoler que de passer à des choses sérieuses, parce qu'il y aurait évidemment des questions. On ne se connaissait pas, après tout. Et je n'avais pas envie de parler de ma vie d'avant, de mes parents, de tout ce que j'avais laissé derrière moi. Et puis, on venait de se revoir, je n'avais pas envie de parler de ça. En même temps, je voulais en connaître plus sur elle ; j'avais envie de lui poser des questions ; pourquoi elle était revenue à Lewis ; comment étaient ses parents à elle ; avait-elle des amis ici ; ou même un petit ami ? Mais je n'en fit rien, je n'allais tout de même pas sauter du coq à l'âne. Et si je lui demandais cela, je finirais par devoir répondre à mes propres questions.

« Oh oui, bien sûr. C'est tout à fait normal... »Elle leva ensuite les yeux au ciel, comme si elle semblait agacée par son problème, enfin, sa phobie des avions. Elle ajouta ensuite : « Tu sais que tu es la seule personne qui ait réussi à me faire oublier le fait que j'étais à bord d'un avion ? Tu as d'ailleurs eu beaucoup de chance. La première fois que j'ai pris l'avion, j'étais tellement effrayée que je me suis cramponnée très fort au bras de la personne qui était à côté de moi. Elle n'a rien dit mais je suis sûre que je lui ai fait mal. »
J'éclatai de dire ; décidément, cette fille était vraiment tout un numéro! Lilith me faisait vraiment rire, d'un rire sincère ; d'une manière dont je n'avais pas rit depuis longtemps. « Héhé, pauvre personne, je la plains. » Je fis une pause, sérieux, avant d'ajouter : « Non, je plaisante. Je te jure que c'était un plaisir d'être assis à tes côtés. Et puis, c'est plutôt mignon, cette peur des avions. »

Au fil de la conversation, j'avais totalement oublié le fait que Deyan n'était qu'une simple connaissance. En effet, j'avais vraiment l'impression de parler à une personne que je connaissais depuis longtemps. Je pense que c'était dû au fait que tous deux nous faisions tout pour que l'atmosphère soit détendue entre nous. Ce qui ne me déplaisait pas, bien au contraire. Je me sentais à l'aise et je pouvais être moi-même avec lui, ce qui n'était pas forcément le cas qu'en je me trouvais en compagnie d'une autre personne. En fait, à cause de mon caractère un peu foufou, les gens ont plutôt tendance à avoir peur de moi quand ils me côtoient pour la première fois. Mais apparemment ce n'est pas le cas de Deyan. D'après ce que j'ai pu voir, il n'a pas encore pris peur donc ça va...

Alors que je venais de lui avouer l'une de mes mésaventures à bord d'un avion, il se mit à rire. Je souris puis ne tardais pas à le rejoindre dans son fou-rire. Me calmant après une petite poignée de secondes, je ne pus m'empêcher de le contempler alors qu'il continuait de rire. Il était si beau et ses yeux... C'était certainement ce que j'avais remarqué en premier chez lui lorsque nous nous étions rencontrés dans l'avion. Il avait de magnifiques yeux bleus. Ils étaient d'un bleu si profond qu’en les regardant on avait qu'une seule envie, celle de se noyer dedans. « Héhé, pauvre personne, je la plains. » Je souris, me mordillant la lèvre une énième fois pour ne pas rire. Sur ce coup là, il n'avait pas tord. Moi aussi je plaignais cette pauvre personne qui avait dû passer plusieurs heures à mes côtés dans un avion. Entre son pauvre poignet qui avait finis meurtri parce que je le serrais de toutes mes forces et le fait qu'elle avait dû supporter une folle qui parlait toute seule - c'est à dire moi - pendant tout le voyage, la pauvre personne avait sûrement dû être traumatisée.

« Non, je plaisante. Je te jure que c'était un plaisir d'être assis à tes côtés. Et puis, c'est plutôt mignon, cette peur des avions. » « Si tu le dis, je veux bien te croire. » Mignon ? Nous n'avons certainement pas la même définition du mot mignon tous les deux xD En ce qui me concerne, je trouve ça plutôt humiliant. Surtout quand on sait que je ne suis pas du genre trouillarde. De toutes les peurs qu'un être-humain puisse avoir, il a fallu que j'ai cette phobie des avions. Franchement, je ne pouvais pas faire comme toutes les autres filles et avoir peur des insectes ou des serpents ? Et bien non... Au lieu de ça, je suis condamnée à stresser pendant tous les voyages en avion que je devrais faire dans ma misérable vie. « Mais parlons un peu de toi. Je suis sûre que tu dois bien avoir une peur quelconque aussi ?! » A moi de me moquer maintenant, héhé...

J'apprenais à connaître la jeune femme au fur et à mesure des quelques mots que nous avions échangés jusqu'à présent, et je la trouvais bien sympathique déjà. J'aimais bien son caractère ; je voyais qu'elle n'était pas susceptible, qu'elle ne prenait pas tout au premier degré comme certaines personnes que j'avais connu. C'était une belle qualité en soi ; j'aimais beaucoup le genre de fille comme cela. Dans des fêtes ou dans des soirées, j'avais souvent rencontré des jeunes femmes que mon humour faisait fuir ; c'était bien pour une fois de trouver quelqu'un avec qui rigoler, et de pouvoir le faire sans craindre une réaction négative ou bien un malaise. Bref, pour le peu de temps que j'avais passé avec Lilith et le peu que je connaissais d'elle, je ne lui voyais pas vraiment de défaut, et sa personnalité me plaisait énormément.

L'autre chose qui m'amusait aussi, c'était son rire ; il était joyeux, enthousiaste, et surtout sincère. Chaque fois que je souriais, elle souriait ; et chaque fois qu'un petit rire timide me prenait, ou bien carrément un fou rire, elle riait aussi, et je voyais qu'elle le faisait sans effort. Ça semblait franc, comme si c'était naturel ; et pour une fois, j'avais l'impression d'amuser quelqu'un. Ça faisait bien changement du monde sérieux et strict où je vivais avant.

Nous étions là, dans un café, à discuter de nos peurs ; comme c'était étrange. xD Et puis je trouvais la sienne assez mignonne, et surtout, différente des autres ; les filles ont généralement peur des araignées, ou des insectes, bref, des trucs comme ça. Mais pas des avions.

« Mais parlons un peu de toi. Je suis sûre que tu dois bien avoir une peur quelconque aussi ?! » Ah, elle voulait que je me révèle un peu moi aussi! Je n'avais qu'une seule peur ; et je n'avais pas du tout envie de la dévoiler. En fait, j'en avais deux ; mais une était vraiment plus ridicule que l'autre. Mais pour une fois, j'avais envie de jouer la carte de l'honnêteté ; de ne pas me cacher, ni de jouer l'éternel charmeur comme à mon habitude. Je commença donc avec la peur la plus idiote :
« Bien sûr, chacun a ses peurs.. Et la mienne est peu commune pour un mec! En fait, depuis que je suis jeune, j'ai peur des piqûres ; celles de moustiques, d'abeilles, mais aussi les vraies ; celles faites avec une seringue. Je déteste me faire vacciner, tu vois! » Je la regardai et souris. C'était un peu gênant d'avouer cela. Les hommes ne devraient-ils pas avoir peur de rien ? Mais bon, je voulais aussi lui montrer que sa peur n'était pas du tout ridicule, et que tout le monde avait les siennes. J'hésitai un peu avant de lui révéler l'autre ; l'atmosphère était plutôt détendue, et je ne voulais pas tout gâcher avec un sujet plus sérieux. Mais en même temps, je voulais que ça soit différent avec Lilith ; cette fille me plaisait énormément pour le peu que je connaissais d'elle, et j'avais envie qu'elle sache qui j'étais réellement. : « Et puis, j'en ai une autre, aussi.. Un peu moins marrante. J'sais pas, parfois j'ai comme.. peur de décevoir. Décevoir mes parents, mes proches ; les gens auxquels je tien, tu vois. Mes parents sont vraiment.. différents de moi, disons. Ils dirigent une compagnie à New York. Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours vécu dans le confort et dans le luxe. Mais j'ai pas envie de prendre les rennes de la compagnie.. j'ai envie d'un truc différent. » Je fis une pause, après avoir tout déblatéré aussi vite. Je n'osais pas lui parler des autres choses auxquelles j'avais envie, ce à quoi j'aspirais ; un travail dans le domaine de l'art ; vivre de la photographie ; une femme, des enfants, qui sait ; et surtout, j'avais envie d'être heureux, heureux comme avant l'accident. « Alors ma seconde, et probablement ma plus grande peur, c'est celle d'échouer simplement parce que je ne suis pas les traces de mes parents. J'ai peur de me rendre compte qu'au final, je n'ai pas mené la vie que je souhaitais, tu comprends ? » J'en avais dit beaucoup plus que je ne l'aurais cru ; les mots étaient sortis comme ça. Mais je me rendais compte que finalement, ça me faisait du bien d'en parler, de le confier à quelqu'un. Je ne voulais tout de même pas lui faire peur, alors je terminai toute ma tirade comme ceci :
« Euh.. ouais. Je sais pas trop pourquoi je te dis tout ça non plus.. Pardon. » Je lui souris timidement ; l'ambiance légère avait été chassée par mon passé que j'avais ramené sur la table. Pourtant, je m'étais juré de le mettre de côté, de tenter de l'oublier. Quoiqu'il en soit, je l'avait fait, et j'étais là, attendant une réaction de la part de Lilith par rapport à tout ça.