Je marchais tranquillement dans les rues de Lewis, tout semblait calme et paisible. Les gens souriaient. Certains se retrouvaient en se serrant dans leur bras, d'autre pleuraient à chaude larmes et moi, j'avançais. Je n'y prêtais pas vraiment attention. Je marchais vers cet endroit que j'avais toujours fréquenté. Il était tôt, pas plus tard que dix-heure. La ville était pourtant bien éveillé. Je m'arrêtais quelque instant dans un magasin pour me prendre un café et je repris ma marche, café à la main. Une fois arrivé à mon repère, en quelque sorte, je pris place sur un vieux banc. C'était un endroit caché que j'étais le seul à connaître. A l'époque, nous étions deux, mais maintenant, il n'y a plus que moi. Je bus mon café en silence. Je n'allais jamais sur la tombe de mon meilleur ami. Je n'étais pas de ceux qui pleuraient les morts durant des années. Et les cimetières m'effrayaient au plus haut point. Mais je venais ici, c'était notre cachette quand nous étions enfant, puis, quand nous avons grandi aussi. C'était ma façon à moi de me recueillir et de continuer à penser à lui. Je ne travaillais pas ce jour là, j'étais en congé après une dure semaine. J'étais donc content de pouvoir passer un peu de temps ici. Je ne saurais vous dire exactement combien de temps je suis resté ainsi à attendre quelque chose qui n'arriverait jamais. Mais lorsque je me rendis compte que ça faisait un moment, je décidai de rentrer chez moi. Je n'étais pas du genre à rester seul. Mais ce jour-là, je n'avais pas spécialement envie de voir quelqu'un. Je repris donc la route vers mon appartement.

Je ne fis pas spécialement attention aux gens autour de moi. Jusqu'à ce que je me retrouve nez à nez avec une touffe blonde et un visage qui me disait quelque chose. Je n'avais aucun doute quant à l'identité de la personne qui se trouvait face à moi. Juliet. C'était elle. Après tout ce temps, toutes ces heures, ces jours, ces mois à respirer difficilement parce qu'elle avait fuit. On raconte que fuir est légitime. Pas pour moi. Je ne croyais aucun de ces mots. Si on fuit, c'est qu'on est faible. C'était pas plus dur que cela. Il est vrai que je n'avais pas pris la peine d'assimiler les mots qu'elle m'avait dit à son départ, je ne voyais que mon petit malheur personnalisé aggravé par son départ. Elle se mit à rire, sans doute nerveusement. La situation n'était pas des plus agréable, c'était sûr. « Juliet ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » mon ton avait été un peu dur, je le conçois. Mais elle m'avait déchiré, bousillé comme jamais personne ne l'avais fait. Je l'aimais, j'en étais dingue. J'ai sans doute eu tord de ne jamais vraiment lui dire mais il y a des choses que les femmes sont sans censé savoir ou sentir non ?! Je la regardais fixement, sans vraiment savoir quoi rajouter.

(c'est pourri, pardon x_x )