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 Drop it, bitch.

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Maxwell Hutchinson
Bienvenue à Lewis
Maxwell Hutchinson


Célébrité : James Franco
Âge : 27 ans
Citation favorite : Le problème avec la vie, c'est qu'elle continue. Même quand on ne la supporte plus, elle ne s'arrête pas quand on veut. Même quand on la déteste, elle continue à nous enchaîner à elle. Comment faire quand on est enchaîné à son opposé, quand on a passé un pacte secret avec le diable, qu'on aime deux morts à mourir ?
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MessageSujet: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeMer 7 Sep - 6:10

Drop it, bitch.

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« Papiers du véhicule et permis de conduire, s’il vous plaît. » Je fusille l’officier de police du regard en plongeant ma main dans la boîte à gants, la paire de lunettes noires posées sur mon nez rattrape un peu le coup. « Vous savez à combien vous rouliez ? D’ailleurs je n’arrive pas à croire que ce vieux tas de ferraille arrive à dépasser les… Maxwell Hutchinson ? » Je reste silencieux. J’arque un sourcil ; ainsi, ce Ken texan pur souche chewing gum mâchant et lunettes de soleil d’aviateur au bout du nez savait lire ? « Tu me remets pas ?! C’est moi, Mickael, Mickael Walter ! Mais si, souviens-toi, nos pères pêchaient ensemble de temps en temps, et nous, on s’amusait à faire cramer de leurs asticots avec une lampe de poche. On était en colonie ensemble, avec le catéchisme, l'été de notre... » « Mickael, ... Mick, c’est ça ? » « Voilà, exactement ! » « Et bien Mick, je sais foutrement pas qui t’es et j’en ai rien à carrer. Je ferais bien semblant pour que tu fasses sauter ce PV, mais t’as trop la tête du stéréotype du shérif républicain complètement abruti pour ne serait-ce que l’envisager. Alors, file-moi ce truc et fous-moi la paix, Micky. » Je crois que mes lunettes ne sont plus de taille à cacher mon agacement. Le type ne dit rien, reste bouche ouverte comme pour gober une mouche de longues secondes avant de baisser les yeux vers le PV qu’il est en train d’écrire. Je ne sais pas si il connait ne serait-ce le mot stéréotype, ni même s’il a compris ma phrase, peut-être qu’il pense que c’est un compliment pour lui que je le compare à un shérif alors qu’il a une tête de bleu. Je sens ma main trembler légèrement, je la sers sur le volant en posant mon regard plus loi; pourvu que l'abruti ne s'aventure pas plus loin, mes oreilles vont se mettre à siffler comme une théière si mon sang bouillonne un peu plus encore. En temps normal j’aurais ignoré totalement le gaillard, mais on sent à trois kilomètres à la ronde que celui-là est un vrai type de Lewis, une pipelette sans la moindre empathie vis-à-vis de l’ennui qu’il peut causer à son interlocuteur. J’ai préféré coupé court son monologue, mon cynisme paie puisqu’il finit par me tendre sans un mot la saloperie d’amende qu’il m’a dressé et tourne les talons, l’air dégoûté d’un gamin qui vient de se faire sermonner dessiné sur ses traits.



« Roxanne, je suis … » Je n’ai pas le temps d’entendre la porte d’entrée se fermer derrière moi qu’un éclair blond traverse le couloir en hurlant, me coupant net et manquant de peu de me rentrer dedans. Je suis le mouvement des yeux, discerne les silhouettes des terreurs d’enfants de la voisine juste avant qu’elles ne disparaissent dans le salon, hors de ma vue. Large soupir en préparation minutieuse dans mes poumons, je me dirige vers la cuisine, quasiment certain d’y trouver la jolie brune. Ça ne manque pas, elle est bien là, je relâche tout l’air contenu dans mes poumons avec un air exaspéré. « Mais merde Roxy, on avait dit que tu ne gardais plus les gamins de la vieille tarée, si elle veut continuer à faire la trainée en journée elle n’a qu’à se prendre une… » Je fronce les sourcils, ne comprend la signification des gros yeux de ma petite amie seulement lorsque je crois ceux assassins de la voisine, assise derrière la table. « Madame Pinker. » Une vague grimace s’éprend de mes traits, je n’aurais aucun état d’âme en temps normal mais je crois deviner à la manière dont Roxanne vient serrer ses doigts sur mon épaule paradoxalement au sourire poli esquissé sur ses lèvres que je l’ai mise, elle, dans un embarras certain. « Je… Mange sans moi, je vais faire un tour. Ne m’attends pas. » Pas un mot, pas un regard, juste un petit rire qu’elle adresse à la blonde psychotique qui habite la maison la plus proche du ranch. Je ne m’attendais pas à plus, je ne lui donne pas plus de détails non plus, je sais bien qu’elle aura compris où je me rends, on est vendredi soir et vendredi soir, c’est Brownsville. Enfin, ce n’est plus seulement le vendredi soir d’ailleurs, ces derniers temps, si j’ai fait l’effort de ne plus ramener de bouteilles à la maison depuis son emménagement alors qu’elle en était remplie auparavant, je n’ai pas fait celui de ne plus fréquenter ce bar où j’ai pris mes habitudes.



« Va parler à quelqu’un d’autre Marco, pour une fois. » Je suis assis au bar, toujours la même place, toujours le même whisky, toujours la même tête d’enterrement. Le vieil ivrogne me voit là toutes les semaines depuis des mois, toutes les semaines je l’envoie paître, toutes les semaines il vient me parler de ses nouveaux plans culs imagines. Enfin, presque toutes, ce soir il a l’air déjà trop bourré pour parvenir à prononcer quoi que ce soit, bien qu’il essaye malgré tout. Je lâche un soupir, porte mon verre à mes lèvres en détournant me regard de sa silhouette titubante. Je n’ai même pas avalé une gorgée qu’un nouveau contact vient me déranger, tout autre que la tape bruyante que le vieux Marco m’a donné dans le dos ; ce n’est qu’un effleurement, une caresse du bout des ongles dans ma nuque, qui m’arrache indéniablement un frisson. Je mets ça sur le compte de l’effroi, peut-être que ce n’est qu’une sensation de chatouille mais je trouve que l’effroi correspond mieux au sentiment de détresse qui m’envahit, je n’ai pas besoin de lever les yeux de mon verre en direction du miroir qui occupe le mur derrière le bar pour savoir que c’est cette emmerdeuse de Pandora qui vient de rejoindre le tabouret voisin. Je lâche un grommellement, froid, adressé à personne et au monde entier à la fois. « Tout le monde s’est mis l’idée de me pourrir la vie en tête ce matin, sans déconner ? »




Dernière édition par Maxwell Hutchinson le Lun 12 Sep - 0:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeJeu 8 Sep - 3:06

Drop it, bitch. Tumblr_lmute0Hpgo1qeauuko1_500

    Poussant la porte de la maison, je me laissais tomber contre celle-ci, ramenant mes genoux contre mon corps. Les sanglots me secouaient, la peine m'écrasait. Je reniflais et essayais de reprendre mon souffle, mais à part hurler, je ne pus rien faire d'autre. La douleur me tordait le ventre, me ravageait le cœur, à chaque fois que leurs noms étaient prononcés. Pourquoi avait-il fallut qu'il s'appelle Ezra ? Pourquoi est-ce qu'il n'utilisait pas un surnom comme les autres ? Je tapais ma tête avec violence contre la porte derrière moi, les pleurs roulant sur mes joues. D'une seconde à l'autre, mon téléphone allait sonner et j'allais me faire pourrir par le mac. Mais je ne pouvais pas coucher avec un homme qui avait le même prénom que mon frère. Une pute n'a pas de sentiments, qu'il disait. Et bien certaines, oui. Et j'en faisais partie. Mon téléphone se met à sonner et je regarde l'écran, sans le voir. Les larmes dévalent toujours mes joues, mon cœur bat toujours aussi douloureusement. Et Ezra qui ne sera pas là pour me consoler. Tout est normal. Cruelle normalité. Mon téléphone sonna une nouvelle fois. Je me relevais, l'abandonnant dans l'entrée et commençais à me déshabiller, sur le chemin de la salle de bain.

    Le soir était arrivé vite. Trop vite. En fin de journée, j'étais repassée au bureau de mon mac, me faire engueuler et me faire remonter les bretelles. Pas que j'en ai quelque chose à foutre, mais c'était pour éviter de le foutre encore plus en rogne. La seule chose qui l'avait un peu calmé avait été que je lui laisse plus de la moitié de ce que j'avais gagné, et qu'il me prenne sur son bureau, accessoirement. Évidemment, il n'avait pas put comprendre ma douleur et mon refus quand j'avais su le prénom de ce type. Pas de sentiments. Connard. J'étais humaine et ça, je ne pouvais pas. Fermant les yeux, je reviens au moment présent et me coulais sous l'eau. Je restais allongée sur le sol de ma baignoire, laissant le silence autour de moi. J'aurais eu besoin d'eux, aujourd'hui. Peut-être un peu plus qu'un autre jour. Manquant d'air, je reviens à la surface et pris une grande goulée d'air. Tout aurait été plus simple si j'étais morte en même temps que Liam et Ezra. Repenser à l'accident me serra le cœur. Comment est-ce que je pourrais vivre normalement en sachant que c'était à cause de moi qu'ils étaient morts ? J'avais tué mon frère et mon copain. Mes parents avaient beau être riche, ils pouvaient me donner autant qu'ils voulaient par mois, j'aurais tout échanger pour retrouver mon frère. Même quelques secondes.

    Ce soir-là, rien ne changeait par rapport à d'habitude. Rien si ce n'est que je portais un short et non une robe. Je rentrais dans un des bars de Browsville et me dirigeais vers le bar, commander un verre. Je soupirais et roulais un joint devant moi, avant de le porter à mes lèvres et de l'allumer. Je renversais ma tête en arrière en recrachant la fumée, et fermais les yeux. Le serveur me sortit de ma légère transe et je redressais ma tête, avant de porter le verre à mes lèvres. Je le vidais rapidement et posais mon visage dans ma main gauche, avant d'en redemander un. Et pendant quelques minutes, c'est ce que je fis. J'enchaînais les verres, fumant mon joint. Jusqu'à ce qu'on me tape sur l'épaule et qu'on me demande si j'étais bien Satine. Je souris, dégoûter par avance de ce que j'allais devoir faire.

    Trois hommes, trop de rails, un grand nombre de verres et quelques joints plus tard, j'étais de retour dans le bar. Je poussais la porte des toilettes et en sortis. Je me dirigeai vers le bar d'un pas un peu chancelant. J'étais bourrée, shootée et la pièce tanguait dangereusement de gauche à droite. Je croisai Marco, complètement bourré, qui titube dans la pièce lui aussi. Il s'avance vers moi, oscillant dangereusement entre la droite et la gauche. Je souris de le voir faire. On dirait que pour certains, la soirée est déjà terminée. Pour une fois, j'ai encore l'esprit clair, mais plus pour très longtemps. Puis l'esprit clair … Tout est péjoratif. J'ai déjà fumé plusieurs joints à la suite et quelques rails de coke dans le nez. Dont un récent. Mon dieu ! Que dirait Liam s'il me voyait maintenant ? J'aurais presque envie d'en rire et d'en pleurer. Mon cœur se fait labourer une nouvelle fois et Marco me fonce dedans. Il se rattrape à moi, plaçant ses mains sur mes fesses. Le contact me fait frissonner. Je le repoussais gentillement, sans le brusquer, n'ayant pas envie de me le mettre à dos et encore moins de le retrouver entre mes cuisses. Je réussis à m'en débarrasser et repris ma marche vers le bar. Mon regard navigua dans la salle, cherchant quelqu'un, quand je tombais sur un type brun. Je souris et m'avançais vers lui, une voix faisant écho dans ma tête. Évidemment, même droguée, je me rappelais de lui et de sa copine, qui avait été à la limite de lui pisser dessus par la pensée. En général, si le mec était prit, je laissais tomber, sauf s'il insistait. Mais là, le fait qu'elle m'interdise presque de ne pas le toucher était beaucoup trop tentant pour m'en empêcher. J'arrivais à sa hauteur, silencieuse et glissais mes ongles sur sa nuque. Il frissonna à mon contact et je pris place à ses côtés. Je jetais un coup d'œil au serveur, le même que d'habitude qui posa un verre de whisky devant moi. Je le remerciais d'un signe de tête et reportais mon attention sur l'homme assis à mes côtés. Je tournais mon corps face à lui et l'écoutais. Je haussais un sourcils subjectivement, voulant lui faire clairement comprendre mes intentions.

    » On peut toujours faire en sorte d'arranger le reste de ta soirée, dans ce cas … Qu'en dis-tu ?

    Ma main droite glissa lentement de son genou au haut de sa cuisse. Mon autre main soutenait ma tête, alors que je fixais son profil. Je rapprochais légèrement mon corps du sien, me penchant quelque peu en avant. Je croisais mes jambes, le mouvement remontant un peu plus mon short et je touchais, sans le vouloir évidemment, sa jambe. Je laissais la mienne glisser le long de la sienne, jusqu'à ce qu'elle se repose sur mon genoux, et je souris, aguicheuse.


Dernière édition par Pandora S. L. Greenleaf le Lun 12 Sep - 3:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeLun 12 Sep - 2:39


Je porte mon verre à mes lèvres, espérant cette fois-ci que personne ne viendrait m’interrompre dans mon geste – pourrais-je seulement être dérangé encore plus, puisque déjà la main de la calamité qui vient de me rejoindre quitte ma nuque pour mon genou ? Je doute que l'agacement aille au-delà du stade auquel ce simple geste m'a mené. Je l'ai déjà vécu, repoussé, prévu tant de fois qu'habituellement je ne réagis même plus, las et blasé. Cette fois-ci, pourtant, je ne peux m'empêcher de serrer doucement les mâchoires; ses doigts s'appuient avec une force toute mesurée sur mon muscle, en contradiction à ces dernières soirées où la brune semblait elle aussi se lasser de son petit jeu stupide. Je m'étais laissé croire qu'elle commençait comprendre le sens du "Je ne suis pas seul" que je lui répétais inlassablement... J'avale cul sec sans le moindre regard vers Pandora que je sens sourire, visiblement, je m'étais fourré le doigt dans l'œil. Une légère grimace vient tordre mes traits, l'alcool est fort, trop fort, je n'apprécie ni son goût si son odeur et pourtant je tends le bras en direction du serveur pour qu'il me vienne me resservir. Je ne prête toujours pas la moindre attention vers la sangsue qui s’amuse à présent à frotter sa jambe contre la mienne, j’observe le breuvage ocre s’écouler le long du goulot, glisser sur les bords du verre, remplir son fond avec nonchalance. Je songe que mon mutisme m’aidera peut-être à me débarrasser d’elle pour ce soir au moins, même s’il ne convient pas au barman qui me jette un regard un peu trop froid à mon goût alors qu’il s’affaire à remplir le verre de Pandora également.

S’attendait-il réellement à un merci de ma part ? J’étais là chaque vendredi de chaque semaine et jamais je ne lui avais décroché la moindre marque de reconnaissance, je ne sais même pas si je lui ai déjà adressé la parole. À quoi bon ? Souhaitait-il que je lui parle moi aussi de ma vie, entre un rot et un vomissement, comme les autres ivrognes que j’observais parfois faire ? J’ai bien peur de ne pas avoir autant d’histoires de cul à lui confier que le vieux Marco ou de magouilles en tout genre mitonnées par l’exubérant et odorant Phil, ni même la simple envie de parler à qui que ce soit. N’avait-il pas mieux à faire que de les écouter ? Je le suis furtivement du regard, en réalité bien trop peu intéressé par sa personne pour vraiment le regarder. Je ne manque néanmoins pas de remarquer que ses traits se font bien moins durs lorsque ses yeux louchent sur mon indésirable voisine de tabouret. Indésirable… Si j’en juge par le petit sourire nauséabond qui tord les lèvres du gaillard et dévoile sa dentition multicolore, elle ne devait pas l’être tant que ça, voire même pas du tout. Je replonge mes yeux dans mon verre, songeant qu’il y quelques temps encore c’était Roxanne qui se trouvait à côté de moi, c’était elle qui m’accompagnait dans mes soirées même si nous ne nous adressions jamais le moindre mot. Je ne me souciais pas vraiment à l’époque de la manière dont les gens l’observaient, néanmoins, je ne me souviens pas avoir vu cette lueur perverse dans les regards qu’on pouvait lui porter, cette même lueur qui habitait à présent celui du barman. Elle n’avait jamais manqué d’attention pour autant, les paires d’yeux étaient nombreuses à se déposer sur ses courbes lorsqu’elle traversait ce bar miteux, mais elle n’avait pas cet air provoquant, aguicheur qui rendait apparemment Pandora si désirable… ou méprisable. Je n’ai pas le temps de plus approfondir encore ces pensées un peu embaumées par l’alcool, la voix de la brune finit par briser ma tranquillité solitaire.

« On peut toujours faire en sorte d'arranger le reste de ta soirée, dans ce cas … Qu'en dis-tu ? »
J’espérais que me montrer aussi bavard et réactif qu’une porte de prison allait la décourager pour ce soir et qu’elle me laisserait tranquille, je comprends à son ton aguicheur que j’ai tort, une nouvelle fois. Je n’en parais pas moins impassible pour autant, à dire vrai je m’en doutais, l’utopie avait bercé mes espérances et ce n’était absolument pas ça qui me réussissait. Ce petit jeu durait depuis des semaines, un jeu qui n’amusait qu’elle puisque j’étais bien loin d’apprécier ses manières de m’entreprendre et de me chauffer comme si j’étais devenu sa nouvelle raison d’être. J’aurais pu simplement ne plus venir, c’est vrai, mais… Je revenais, chaque week-end, je la croisais, chacun de ces soirs, et nous rejouions la même scène, inlassablement.

« Je ne disais pas ça pour solliciter ton aide, en fait. » Un petit sourire se fraye sur mes lèvres alors que je finis pas tourner la tête vers elle, odieusement sarcastique et mal joué. Peu importe, il n'est que bref, je retrouve bientôt l'impassibilité froide de mes traits, accentuée par une touche d'agacement provoquée par sa main toujours posée sur ma jambe. Mes doigts rejoignent les siens, je réponds à la sensualité que je ne peux leur nier par une autorité sèche, nouant les miens autour de son poignet que je relâche aussitôt après avoir ôté sa main de ma cuisse. « Mais si tu y tiens vraiment… Tu pourrais commencer par aller traîner ta gueule de dépravée un peu plus loin. » L’image de ma mère en pleine syncope me traverse brièvement l’esprit ; elle qui pensait avoir fait de moi un poète galant aux mots de velours. Je chasse bien vite cette pensée en descendant d’une traite ce qu’il reste de mon verre, lève le doigt vers le barman qui s’occupe déjà de le remplir à nouveau, alors que je laisse peser sur Pandora un regard amer.

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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeLun 12 Sep - 8:26

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    J'aurais été prête à laisser tomber. J'aurais été prête à abandonner la partie et juste à essayer de lui parler normalement. Sans arrière-pensée. Sans vouloir absolument le mettre dans mon lit, quoi qu'il arrive. Mais elle était venu s'en mêler. Évidemment, je lui avais menti. Tout le long. J'avais vu, vaguement certes, de qui elle me parlait. Mais le fait qu'elle se mêle de cette histoire, me donnait envie de la blesser. Pourquoi, je l'ignorais. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'avais besoin de la blesser elle spécialement. Peut-être que le fait de la voir heureuse et avec quelqu'un qui l'aime, peut-être que le fait de la voir avec ce trésor que j'avais eu pendant deux ans, me rendait malade de jalousie. J'avais aimé Liam, et aucun doute n'était possible, je l'aimais toujours. Mais il n'était plus là. Ni lui, ni Ezra. Aucune importance dans le fond. J'étais simplement jalouse de cette fille et le simple fait qu'elle se mêle de cette histoire, m'avait encore plus rendue jalouse. Ils tenaient l'un à l'autre et merde, ça me brisait encore un peu plus. Alors j'ai décidé de l'avoir. Quoi qu'il arrive. Mon cœur se serrait un petit peu plus, ma respiration se bloqua dans ma gorge et les larmes grimpèrent au bord de mes yeux. Je pris place à côté de lui et fis un signe de tête au serveur. Serveur déjà sauté, évidemment. Mes doigts se glissent sur ses cuisses, alors que je sens ses muscles se crisper légèrement, sous mon touché. Je ne peux retenir un sourire face à sa réaction et à la grimace quand il avale l'alcool. J'aurais presque envie de rire, mais comme toujours, mon cœur se fait labourer. Comme à chaque fois que je touche un autre homme que Liam.

    Leurs regards, à tous, me dégoutent et me rappellent un peu plus ce que j'ai décidé de devenir. Ce que j'ai voulu faire pour avoir ma dose. Depuis seize ans, l'âge où j'ai commencé à me droguer, je ne suis plus la même. Je ne supporte plus ses regards et ceux de mon petit-ami me manquent. Avec lui, j'étais la huitième merveilles du monde. Avec eux, je ne suis qu'une vulgaire chose qui écarte les cuisses facilement, pour un peu d'argent. J'aimerais redevenir cette fille que j'étais, il y a cinq ans, ses problèmes de drogues en moins. On me regardait, simplement. Pas comme si j'étais un objet sexuel. Les gestes, l'attitude, m'avaient changé. J'aguichais les hommes. J'en rendais certains complètement fous. Mais moi-même je commençais à devenir folle. Je soupirais et attrapant mon verre, je le vidais d'une traite. L'alcool chauffa le fond de ma gorge et mes yeux se fermèrent sous la sensation. C'était bon. C'était presque normal. Je reposais mon verre et fis signe au serveur, qui remplit le verre de Maxwell, à côté de moi. Ma main remonta encore un peu plus haut sur son entre-jambe. Je captais le regard du serveur, un peu trop pervers et tournais. Je lui retournais un regard plus que noir et il partit, presque blême. Je tournais la tête vers mon voisin. Malgré moi, je ris de ce qu'il me dit. Pourtant, mon rire meurt au fond de ma gorge, aussi qu'il est arrivé. Juste quelques secondes de moquerie. Mon visage retrouve son apparence de garce. Comme à chaque fois. Comme chaque soirs. Comme à chaque client. J'ignore ses regards. J'ignore son attitude froide. Aussitôt que mes doigts ont quitté sa cuisse, ma main y retourne.

    » Tu sais que je n'attends qu'une chose venant d'toi et j'te foutrais la paix par la suite ? Tu n'auras plus ma « gueule de dépravée » dans les pattes, jusqu'à ce que tu claques. T'auras même pas à payer.

    Indéniablement, je me rapproche de lui, laissant mon autre main courir sur son torse. Je joue avec les boutons de sa chemise. Je me penche légèrement en avant, essayant de mettre ma maigre poitrine en avant. En garce que je suis, je m'avance lentement de son oreille et entre-ouvre ma bouche. Je sens mon haleine remplit d'alcool me revenir en pleine face et j'ai envie de vomir. Je suis un monstre. Mais pour le moment, aucune importance. Je mordille le lobe de son oreille et ma main droite, celle posée sur son entre-jambe, se glisse sur sa joue, l'attirant un peu plus vers moi. Je pivote légèrement sa tête, de manière à être bien en face de son oreille. Je prends la voix la plus sensuelle que je possède, même si, pour moi, elle sonne plus comme une voix de garce. L'alcool l'a légèrement rendue rauque et je m'en rends compte à ce moment là. Mais aucune importance. Plus rien n'en a de toute manière. Je lève les yeux au ciel et sens les larmes dans mes yeux. Elles sont là, seules témoin de ma douleur et de ma solitude.

    » Oh fait, je dis ça comme ça, mais tu devrais vraiment penser à surveiller un peu plus ta copine, Maxwell …

    Je glisse un léger baiser sous son oreille, frôlant à peine sa peau du bout de mes lèvres. Je le relâche complètement et m'éloigne de lui. Je reprends ma place et fais un signe de tête au serveur. Je fouille dans mes affaires et cherche un joint, que je roule et m'empresse de fumer. Putain de junkie. Je me déteste. J'ai envie de pleurer, de hurler, de mourir. Les larmes montent au bord de mes yeux et le jeune homme pose un verre plein devant moi, que je vide à moitié, d'une traite. Je tire une dernière fois sur mon joint et recrache la fumée, tournant légèrement ma tête. Cette fois-ci, j'abandonne. Je laisse tomber. Le jeu ne m'intéresse plus. Je passerais le restant de mes jours à les haïr du plus profond de mon être, eux et leur putain d'amour. Je me tourne vers mon voisin et saute sur mes pieds. J'attrape son visage et plante mon regard vert, devenu dur. Mes pupilles sont sûrement dilatées à cause de la drogue, mais qu'importe. Je le regarde de haut, mon joint à la main. Dommage, il était mignon pourtant.

    » Venir laisser sa copine me trouver pour me dire d'arrêter de « mettre la main au paquet » de son copain, ça me donne encore plus envie de me taper le dit copain en question …

    Joignant le geste à la main, je lâche son visage et j'agrippe son entre-jambe, me rapprochant de lui. Ma lèvre se coince entre mes dents et je hausse un sourcils. Je me frotte doucement contre lui, l'allumant une dernière fois. Salope. Je me recule et vide mon verre d'une traite en fermant les yeux sous la sensation de brûlure dans ma gorge. Elle m'était devenue tellement habituelle. Je rouvris les yeux et après un dernier regard à Maxwell, je récupère mes affaires qui trainaient sur la table. Je tire une dernière fois sur mon joint et l'écrase dans le cendrier, un petit peu plus loin. Je commençais à m'éloigner du jeune homme, plus dégoûté que jamais par mon attitude. Il a une copine. Il a ce bonheur que je n'ai plus. Il a cette chance que j'ai laissé partir. Je lui tournais le dos et m'éloignais, roulant exagérément des hanches. Malgré tout, une partie de moi subsistait à le vouloir, lui. Sûrement la sale garce et non celle qui a crût en l'amour. J'allais essayer une dernière fois. Juste une. Plus tard, dans la soirée, quand il aura un peu trop bu et qu'il pourra mettre ça sur le compte de l'alcool, ou que sais-je. Plus tard, je reviendrais vers lui. Je le savais d'avance. Je le voulais dans mon lit. Maintenant, qu'il paie ou non, cela m'était égal. Je le voulais simplement, parce que sa petite-amie m'avait interdit de coucher avec lui. Je détestais qu'on m'interdisse des choses et malgré que je mettais un point d'honneur à ne pas me taper quelqu'un qui était prit, je voulais Maxwell. Et parole de Pandora Greenleaf, je l'aurais.
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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeMar 20 Sep - 6:32

Elle se met à rigoler, brièvement. J’observe ses traits se déformer dans une mimique moqueuse avant de revenir à leur était initial, provocateurs, aguicheurs, malsains, lorsqu’elle reporte son regard sur moi. Sa main suit son expression de garce, elle vient se reposer sur ma jambe alors que je viens à peine de la chasser. Je serre doucement les mâchoires, refermant mes doigts autour de mon verre comme si j’avais peur que mes poings terminent par extérioriser l’énervement qui s’éprend de chaque partie de mon être. J’ai envie de lui faire ravaler ce petit sourire qui court sur sa bouche, j’ai envie d’envoyer ma main effacer l’air insolent qui anime son visage, de l’éloigner de moi avec assez de brutalité pour qu’elle arrête ce jeu qui n’amuse qu’elle. Lui faire mal, lui montrer à quel point elle m’agace, elle m’énerve. Qu'elle la ferme, qu'elle cesse de rigoler avec cet air détaché, insensible, déterminé. "On ne frappe pas une fille", me criera-t-on, on me l'a déjà dit, mais je m'en fiche, royalement. Si je ne l'ai encore jamais fait jusque là, je ne savais pas si c'était par acquis de conscience ou simplement par manque d'occasion, à vrai dire, je ne me suis jamais vraiment posé la question non plus. Mais, ce soir, elle avait fusé dans mon esprit, sitôt suivie par la réponse ; ça n’avait été qu’un manque d’occasion, à en juger l’envie folle de lui retourner une gifle qui me parcourait à cet instant, alors que justement une occasion se dressait devant moi, sous les traits de l’autre garce qui me sourit toujours. Ma main se sert un peu plus sur mon verre, je l'observe, tendu comme un arc, se battre avec son équilibre chancelant pour ne pas tomber de son tabouret alors qu’elle se penche vers moi. Je ne bouge pas d’un poil, je réagis à peine lorsque je sens ses dents se poser sur mon oreille, seule une petite grimace parvient à traverser mon impassibilité nerveuse lorsque son haleine aux relents d’alcool me parvient. Elle est si bourrée, défoncée, débraillée que je n’ai même plus envie de la frapper, j’ai l’impression qu’elle est au fond d’un gouffre déjà bien trop profond pour que je ne puisse apprécier le fait de la descendre un peu plus. Une perte de temps, voilà ce que ça serait, voilà ce qu’elle m’amenait, ni plus ni moins qu’une perte de temps. Mes doigts se détendent autour du verre toujours posé sur le bar, je détourne mon regard d’elle avec un drôle de sentiment, mélange de pitié et de dégoût, le tout surplombé par une indifférence paradoxale à tous les efforts que j’avais fait pour la repousser alors qu’elle s’attaque à mon cou d’une manière bien trop provocante.

« Tu sais que je n'attends qu'une chose venant d'toi et j'te foutrais la paix par la suite ? Tu n'auras plus ma « gueule de dépravée » dans les pattes, jusqu'à ce que tu claques. T'auras même pas à payer. » C’est à mon tour de me laisser aller au rire, un ricanement feutré s’échappe de mes lèvres fendues en un sourire mauvais, alors je repose sur elle un regard faussement admiratif encadré par mes sourcils arqués pour souligner mon sarcasme. Quel honneur ! J’allais pouvoir passer entre ses jambes sans avoir à payer, et, avec un peu de chance, je pourrais même repartir avec la syphilis ou un quelconque champignon. Je songe vaguement à lui conseiller de parler moins fort pour ne pas attirer les foudres de tous ceux qui, eux, ont du aligner les dollars et pourraient se montrer jaloux. Un tel privilège devait faire des envieux… Combien de fois avais-je entendu parler d’argent lorsqu’on évoquait cette fille, dont je n’ai jamais su le prénom, grand bien me fasse ? Je ne savais rien d’elle, sinon qu’elle s’envoyait le premier venu sitôt que le vert d’un billet se glissait dans sa main. Au rythme où ces gentlemen défilaient auprès d’elle en une soirée, j’en avais déduit qu’elle devait se contenter de ça pour vivre, faire la salope d’un bar à l’autre, sans prendre le temps de dessaouler d’un soir au suivant. Je songe qu’elle n’a sûrement pas le choix, avec sa tête de traînée et son odeur de junkie, je ne l’imagine pas à faire autre chose. Et puis, même si elle l’avait… Le prendrait-elle ? Ses dents sur ma peau me laissent penser que non ; je ne lui avais rien demandé, rien suggéré, et pourtant, elle insistait, elle me chauffait, elle me voulait. Cette condition lui plaisait, peut-être bien. Je m’obstine à regarder devant moi, impassible, frigide, même lorsque sa main quitte ma jambe pour ma joue et qu’elle me tire un peu plus contre elle. Mes mains, tantôt tremblantes d’énervement, triturent à présent un des dessous de verre en carton posés là. Elle devait avoir la vingtaine, tout au plus. Pas vraiment le visage de la garce née, juste un air qui est peint sur des traits éteints. J’essaye de comprendre comment elle a pu en arriver là, malgré le fait que je me fiche royalement d’elle, malgré le fait que je vendrais un bras pour qu’elle me fiche la paix une fois pour toute, malgré le fait que je ne me préoccupe plus de personne depuis bien longtemps. Juste une curiosité, dépitée, agacée. Elle ne me donne pas l’occasion de plus y réfléchir, elle reprend la parole au creux de mon oreille, armée d’une voix digne d’un chef d’œuvre du film X à petit budget. « Oh fait, je dis ça comme ça, mais tu devrais vraiment penser à surveiller un peu plus ta copine, Maxwell … » Si mon corps avait abandonné la tension au profit d'une passivité soudaine, dépitée, il retrouve ses premiers amours aussitôt que la brune a terminé sa phrase. Maxwell, elle avait prononcé mon prénom, ce prénom que jamais je ne lui avais donné, si bien même elle me l’avait déjà demandé avant de s’enticher de l’idée de me faire passer entre ses jambes. D’où le tenait-elle ? Je ne parlais à personne ici, personne ne me parlait, et surtout, personne ne me connaissait – c’est bien pour ça que je venais ici, et pas ailleurs. On me connaissait comme le "type qui tire la gueule" ou "l’associal du comptoir", pas comme Maxwell Hutchinson, le garçon revenu au Pays après un eldorado à Boston. Elle n’avait pas pu l’apprendre ici, ou alors elle avait mené sa petite enquête, mais je doute qu’elle en est trouvée le temps, bien trop occupée à ramener chacun des clients dans les toilettes du bar. Finalement, peu m’importe, elle savait mon prénom, ce n’était pas une fatalité en soit ; le plus dérangeant était le début de sa phrase. Surveiller ma copine. Pourquoi avait-elle dit ça ? Elle savait bien que j’avais une petite amie, pour lui avoir répété de nombreuses fois, avec autant de succès que si je l’avais confié à un sourd, néanmoins, elle ne l’avait jamais réellement évoquée jusque là, et jamais je ne lui en avais dit plus que nécessaire. Mon regard perd toute la brillance moqueuse, méchante qui l’animait au profit d’une soudaine froideur, un peu plus lourde, un peu moins désintéressée malgré moi. Je l’observe s’éloigner de moi, elle fouille dans son sac pour en ressortir un sachet d’herbe auquel je ne jette pas un regard. Elle fait comme si je n’étais plus là, sa jambe ne frôle plus la mienne, elle a instauré comme une distance prude entre nous deux alors qu’elle n’a rien de prude. Elle joue l’indifférence, pour mieux m’interpeller. Elle manie les cordes du pantin à la perfection, j’en suis excédé mais je dois l’avouer, ces quelques paroles, lancées l’air de rien, ont repris toute mon attention. Elle touchait un point sensible, le point sensible de ma carapace, son maillon faible. Pourquoi avait-elle dit ça ? Pourquoi devrais-je surveiller un peu plus Roxanne ? Je ne sais même pas si l’autre garce sait qui elle est, si elle nous a déjà vu ensemble lors des quelques sorties en couple que nous avions fait ici avant de décider qu’il serait favorable pour le bébé qu’elle ne m’accompagne plus, et pourtant, je ne peux empêcher mon esprit de s’affoler doucement à ces mots. La surveiller. Évidemment, la première hypothèse qui me vient en tête prend des tournures d’adultère – je ne sais pas si c’est parce que c’est une dépravée qui me conseille de surveiller ma copine, ou simplement parce que je suis un homme comme tous les autres, au fond. Je fronce les sourcils, parcoure le profil de la jeune brune avec un peu trop d’intérêt que je ne voudrais laisser paraître. Pouvait-elle savoir quelque chose à ce propos, elle qui semblait si bien connaître les hommes de ce bout du pays ?

Non… Non. Si elle avait su quelque chose de ce genre, elle s’y serait prise autrement pour me le dire. Elle en savait bien trop dans ce domaine pour lâcher ça comme ça, sans tournure particulière. Elle était bien trop garce pour ne pas profiter d’une telle occasion pour me dégoûter, me faire flancher à son désir de me mettre dans ses draps. Mes pensées deviennent un peu trop complexes, je détourne mon attention vers mon verre pour avaler une nouvelle gorgée d’alcool. Elle n’essayait que de me manipuler, me faire croire à quelque chose qu’elle inventait de toute pièce. Garce et manipulatrice, deux caractéristiques qui vont rarement l’une sans l’autre. J’observe mon reflet dans la glace qui surplombe le bar, là, derrière le comptoir. Mes traits sont tirés, je souffle doucement alors que je sers les mâchoires. Putain de garce. Putain de naïveté. Je m’en veux de n’avoir offert ne serait-ce qu’une once d’intérêt à ce qu’elle vient de me dire, au bobard qu’elle vient de me lancer. Elle m’a tendu un piège, j’ai mis les deux pieds dedans les yeux fermés. Je fixe mon propre regard dans le miroir, il est dur, obscure, énervé. Elle doit être en train de jubiler, elle et ses envies de tout maitriser. Du coin de l’œil, je la vois allumer le joint qu’elle a fini de rouler, sans la moindre retenue ou gêne. Elle a une tête de droguée, n’importe qui pouvait s’en rendre compte, néanmoins elle aurait pu avoir un zeste d’amour propre, de réserve. Mais non, elle tire déjà une latte odorante et ferme les yeux comme si elle marchait dans le désert depuis des jours sans eau et qu’elle venait de trouver à boire. Je tourne la tête vers elle, lentement, devant une telle scène mon égo se remet plus ou moins de la blessure qu’elle vient de lui infliger en me faisant gober n’importe quoi. Je la regarde, toujours aussi silencieux, secret. Elle est pitoyable. Simplement pitoyable. Il faut que j’arrête de chercher plus loin, il faut que j’arrête de m’énerver à cause d’elle. Les émotions s’enchaînent à une vitesse folle chez moi, c’est à nouveau avec cet air de dégout et de pitié que je détourne une nouvelle fois mon regard d’elle, pour vider mon verre d’une traite. Ce n’est qu’une ratée, une droguée qui ne se sent vivante que lorsqu’elle se fait sauter par de parfaits inconnus, une traînée qui fera tout pour se faire un tableau de chasse le plus rempli possible. Je n’ai pas le temps d’aller plus loin dans mes remontrances que ses mains reprennent le contact avec moi, bien plus sages puisqu’elles se posent sur mes joues. Le geste m’énerve presque encore plus, elle me force à la regarder alors que je meurs d’envie qu’elle disparaisse de ma vie. Elle m’observe un long instant de son regard drogué et flou, je suis en train de me demander dans quel trip elle était en train de plonger lorsqu’elle reprend la parole. « Venir laisser sa copine me trouver pour me dire d'arrêter de « mettre la main au paquet » de son copain, ça me donne encore plus envie de me taper le dit copain en question … »Mon cœur rate un battement, rend le suivant bien douloureux. Mon regard perd en quelques instants toute la dureté, toute la froideur qui pourtant ne le quittait jamais. J’observe la brune sans vraiment la regarder, mon attention est si obnubilée par l’affolement soudain de mon esprit que je ne prends pas la peine de repousser la main bien trop entreprenante de la fille, quittant ma mâchoire pour une partie bien trop sensible de mon anatomie.

Ça ne pouvait pas être vrai. Roxanne avait gagné ma confiance alors que je ne l’accordais plus à personne, ce n’était pas pour tout ficher en l’air à la première occasion, en manigançant une telle chose. On avait fait trop de choses dans mon dos, me placer de force dans une clinique de tarés et débiles mentaux sous prétexte que j’allais mal en vedette, pour que j’accepte encore qu’on le fasse encore, même le moindre petit détail, insignifiant, sans importance. Elle le savait bien, elle n’avait donc pas pu venir trouver l’autre trainée sans que je ne sois au courant. Et pourtant… Et pourtant Pandora avait répété mes mots, les mots exacts que j’avais employé le soir où j’avais parlé d’elle à Roxanne, trop bourré pour tenir ma langue d’habitude si réservée. Je m’en souvenais bien, pour avoir eu droit à quelques contre-interrogatoires par la suite, pour avoir entendu la jolie brune qui partageait désormais ma vie les répéter à quelques reprises. Comment aurait-elle pu tomber dessus, comme ça, par coïncidence ? Mes sourcils se froncent cette fois-ci franchement. Les mots, qui jusque là étaient resté enfoui dans un coin de mon crâne et n’avaient pas trahi ma réputation taciturne, viennent à présent brûler sur mes lèvres ; je me rends compte au moment de les cracher au visage de l’autre abrutie qu’elle n’est plus là. J’étais trop songeur pour la voir tourner les talons, je suis à présent pris au dépourvu, alors que déjà mon regard s’était voilé de la même teinte énervée que celle qui allait recouvrir mes mots. Je viens serrer mes mâchoires, souffler bruyamment pour laisser échapper un peu la vapeur de ce qui bouillonne en moi, cherchant avec importance des yeux celle que j’avais pourtant tant repoussé par le passé.

« C’est quoi, ces conneries que tu racontes ? Ça t’amuse de mentir constamment ? » J’ai attrapé son poignet et tiré dessus de manière à ce qu’elle se retourne, sans ménagement aucun. Elle vacille légèrement, semble ne pas comprendre ce qui se passe aussi rapidement que je voudrais qu’elle le fasse. J’ai laissé tomber toute retenue et l’énervement se lit sur mes traits, j’essaye de lui faire croire à l’aide de mes paroles qu’elle en est la cause, j’essaye de m’en convaincre moi-même. Elle ment, je veux qu’elle mente, je veux qu’elle affiche un sourire victorieux en se foutant de ma tête parce que j’ai gobé ces bobards. Que Roxanne soit mise hors de cause, qu’elle ne soit qu’un appât pour les frasques manipulatrices de cette garce que j’ai rattrapé à quelques mètres de la sortie du bar. Je plante dans le sien un regard assassin, perçant.


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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeMar 4 Oct - 9:51

    Je l'énerve, je le sais. Il ne veut pas. Je le sais. Mais j'insiste. Parce que les mots de cette fille tournent en boucle dans ma tête. Parce que je sais qu'il est avec elle, qu'il l'aime, qu'ils s'aiment. Au fond, je me ment peut-être à moi-même. Si je joue ce rôle, ce n'est peut-être pas juste pour avoir quelques rails en plus. Simplement pour me sentir un tout petit peu importante. Un minimum. J'étais seule, mais nous étions trois. Aujourd'hui, il ne reste que moi. Alors j'insiste auprès de Maxwell. Tant pis pour les conséquences. Ce ne sera pas la première fois que je me fais taper dessus. Qu'il le fasse s'il en meurt d'envie. Ça m'aidera peut-être. Ou pas. J'essaie de le convaincre. Juste un coup et je disparaitrais. Il pourra continuer sa vie, moi la mienne. Son conte de fée rose bonbon, le mien noir ébène. Un rire feutré sort de ses lèvres et je tourne la tête vers lui. Son regard ne m'échappe pas, et ça ne me fait rien. Pas de douche froide, pas de refroidissement. J'ai choisis tout ça. Ils sont morts à cause de moi, j'aurais dû mourir dans cet accident et eux non. Ils méritaient de vivre, moi non. Alors, je me retrouvais, à vingt-et-un ans, à me traîner dans des bars, buvant des verres sans m'arrêter, fumant des joints de temps en temps, tout ça, pour un petit billet vert. Un moyen de se détruire comme un autre. Un moyen de mourir et de l'attendre les bras grands ouverts. Mais elle ne venait pas. Elle ne viendrait pas. Ezra disait souvent que notre vie était écrite et que temps que notre heure n'était pas venue, on devait continuer à vivre. Comment continuer d'avancer si les deux seuls personnes qui se souciaient un tout petit peu de moi n'étaient plus là ? Ce n'était même pas un choix de vie. C'était juste une punition. Ma punition.

    Je recommence à jour mon cirque. Encore et encore. Inlassablement, le même jeu se répète. Et je m'en lasse. Petit à petit, jour après jour. Sauf que là, c'est plus intéressant. Elle est venue me voir. Elle aurait eut un peu plus de patience, j'aurais lâché l'affaire. Je l'aurais peut-être croisé ce soir. J'aurais peut-être été deux minutes à côté de lui, le temps de commander un verre, de le boire, et je serais repartie. J'aurais abandonner la partie. Même si je déteste perdre. J'abats mes dernières cartes, le laissant dans sa stupeur ou dans je ne sais quoi. Je me relève après un dernier attouchement et m'éloigne, le laissant là. Connerie de bonheur. Merde de vie. Je soupire, et même si une partie de moi veut abandonner et le laisser continuer sa vie comme il l'entend, l'autre, trop fière pour s'avouer vaincu, reviendra plus tard, dans la soirée. Une dernière fois. Une dernière chance.

    Sa main agrippe mon bras, et j'aurais presque put sourire, fière de moi. Avait-il craqué ? Sûrement. Pourtant, il me fait pivoter vers lui et sous son regard, je me tends. Son regard me glace. Ses lèvres bougent et mes yeux dérapent vers elles. Ça bouge, il parle, je ne comprends pas. Un sourire idiot tord mon visage en deux. Quelques secondes. Puis le sérieux revient. Mes yeux se plantent dans les siens et je soutiens son regard. Quelques secondes, voir des minutes passent, sans un mot. Mon cerveau est embrouillé par l'alcool, par les drogues. L'information met du temps à monter. J'ai l'impression que si je ne fais rien, il va me secouer comme un prunier. Je ne flanche pas devant son regard. Je ne flanche plus. Je n'ai même plus peur de lui ou des hommes en général. Ses mots arrivent à mon cerveau et la colère monte graduellement en moi. Je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps. Plus rien. La connexion entre mon cerveau et mes muscles a été coupé, rompu, détruite. Ma main se lève d'elle-même et part s'écraser contre sa joue. J'entends le claquement provoqué par mon coup, mais le bruit autour de nous le couvre. J'ai envie de le pousser, de lui hurler dessus, de le piétiner et de le laisser en pièce au beau milieu de cet endroit. Mon doigt se plante dans son torse et je l'enfonce de toute ma maigre force, essayant de le pousser en arrière. J'ai beau y mettre toute la pression que je veux, je dois ressembler à un moineau. Un moineau drogué, certes. Mes yeux se plantent dans les siens, et la fumée aurait presque put être en train de sortir de mes narines. Un genre de taureau enragé. Ma voix claque, sèche et dur.

    » Je ne suis peut-être qu'une putain de merde qui passe son temps à se défoncer et à boire comme un trou. Je suis peut-être une sombre merde et un déchet de la société, mais s'il y a bien une foutu chose que je n'ai jamais faite, c'est mentir.

    Mensonge. Faux. Je ne suis qu'une menteuse. Tout ça, ce n'était qu'un bobard de plus. Ma vie entière est un mensonge. Je racontais des salades à mes parents quotidiennement, pour « sauver ma peau ». Rien de plus, rien de moins. Je le fusille une dernière fois du regard et me retourne, prête à partir. Les larmes noient mes yeux et ma gorge se serre douloureusement. J'aurais presque envie de rire de ma situation tellement pathétique. À quoi bon lutter ? Maxwell aime trop sa petite-amie pour ça. J'ai connu ce sentiment. Je sais le mal que ça fait, après. Je sais tout ça et malgré tout, je ne le souhaite à personne. Je m'avance d'un pas, hésitant, tremblant. Mes cheveux calés sur mon épaule, il cache mon visage de l'extérieur. Comme si cette fine barrière capillaire allait changer quelque chose dans ce monde. Je pivote à peine mon visage vers l'arrière, et ma voix tremble.

    » Ne laisse jamais des connasses dans mon genre vous faire du mal.

    J'ignore s'il m'a entendu. Mon timbre de voix n'est qu'une petite murmure. Mais je devais lui dire. Même s'il ne le sait pas, il avait le droit de savoir. Mes yeux se ferment, quelque secondes et je ravale mes larmes. La boule dans ma gorge grossit et ma respiration devient laborieuse. Mon corps est en train de se faire piétiner de toute part. Je soupire de douleur et je lutte contre les larmes. Je croise les bras sur ma poitrine, voulant garder un semblant de mon organe vital en morceau. Il n'y a plus rien. Plus d'amour, plus de sentiments, plus de bonheur, plus de vie. Carapace humaine totalement vide. Je déglutis et tente de faire un pas en avant. Mes pieds me supportent avec difficulté. Ma main agrippe ce que se trouve à ma gauche. Je serre les doigts sur le bar et grimace sous la vague de souffrance qui s'abat sur moi. Il l'aime et, merde, ça fait foutrement mal. Mes yeux se lèvent d'eux-même vers le ciel, et je souris. Comme une idiote, comme une conne. Je souris. Ils sont là. Liam et Ezra. Et moi, je suis pathétique. Eux sont morts, alors que je suis vivante. Leurs noms tournent en boucle dans ma tête, et, enfin, une perle d'eau roule sur ma joue. Je rabaisse ma tête et cherche un nouveau joint. Entretenir l'illusion. Se dire qu'ils sont là, et les voir. La fumée s'élève devant moi et son visage apparaît, devant moi, derrière l'épaisseur blanche.

    Spoiler:
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Maxwell Hutchinson
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MessageSujet: Re: Drop it, bitch.   Drop it, bitch. Icon_minitimeMer 2 Nov - 7:54








Elle me sourit. Elle n’arrive qu’à laisser un sourire se sculpter sur ses lèvres, après un instant où j’avais commencé à croire que je l’avais effrayé ; je me trompe lourdement. Je lâche son bras comme si je lâchais une bestiole éventrée que j’aurais touchée par erreur. Je lui pose une question et elle ne donne en réponse que ce sourire, ce putain de sourire que je rêve alors de lui faire ravaler. Elle ne m’en laisse pas le temps ; aussi vite qu’il était apparu, il s’efface de ses traits qui reprennent leur airs habituels. Et puis, elle me regarde, sans un geste, sans un mot. Je fronce les sourcils alors que le silence reprend ses droits. Je la hais. Quand elle me sourit, quand elle me touche, quand elle me parle, je la hais. Je n’en suis pas surpris. Mais je me rends compte maintenant que je la déteste encore plus quand elle ne dit rien. Je devrais me délecter de son silence et pourtant je la dévisage, me demandant quand est-ce qu’elle va finir par me répliquer quelque chose. Elle m’énerve lorsqu’elle me cherche, elle m’énerve lorsqu’elle laisse couler. Mon sang frappe à mes tempes, je serre une fois de plus mes mâchoires. Je ne sais même pas si elle est encore là, même si je la vois, là, face à moi. Son corps est là, trop maigre, provocant dans sa tenue, voûté comme si elle portait tout le poids du monde sur ses épaules. Son corps est là, oui, mais elle... Elle plane, ses pupilles dilatées et ses airs à la con en sont témoins. Je me demande seulement si elle a entendu ce que je lui ai dit ou si elle se rappelle de ce qu’elle a raconté pour me pousser à la fusiller ainsi du regard. Les secondes s’écoulent, l’agacement croit et croit. Plus seulement contre elle ; contre moi aussi. Je m’énerve contre moi parce que je reste là, à relancer les dès pour poursuivre la partie au moment où elle passait son tour. Je ne devrais même prendre part à son jeu, mais je le fais chaque vendredi, en venant ici plutôt qu’en restant chez moi, et chaque vendredi je la hais un peu plus. Je sais qu’elle sera là, je sais qu’elle viendra poser une main dégueulasse sur moi pour rejouer son rôle de nymphomane une énième fois, je sais qu’elle se délectera de me voir m’exaspérer de ses provocations. Mais je suis trop faible, trop faible pour changer mes habitudes et rester avec ma petite amie, trop faible pour ne pas venir boire avec plus que raison, pour boire, alors que l’alcool me répugne. Et là, Pandora fait son retour sur Terre ; sa main vient claquer contre ma joue, inattendue.

Elle a probablement voulu y mettre toute la hargne du monde, mais la gifle se fait presque en douceur, le peu de force que sa petite carrure pouvait avoir atténué par la drogue, l’alcool aussi. La brûlure ne manque cependant pas de m’électrifier et m’arrache aux pensées dans lesquelles je plongeais tête la première. Je recule vaguement, vieux réflexe, fronce les sourcils, vieille manie. La surprise ne dure qu’une seconde, avant de laisser place… à un certain contentement. J’avais toujours eu une sainte horreur qu’on lève la main sur moi, comme le commun des mortels, mais je ne peux m’empêcher d’apprécier, en un certain sens, sa réaction. Ainsi, elle m’a entendu, elle a réagi. Suite logique… elle allait me répondre. Son doigt se plante sur mon torse, je prends la peine de ne pas montrer la moindre once de résistance, comme si je souhaitais ne pas la détourner de l’explication que je lui avais réclamé, qu’elle allait me donner… Qu’elle aurait dû me donner.

« Je ne suis peut-être qu'une putain de merde qui passe son temps à se défoncer et à boire comme un trou. Je suis peut-être une sombre merde et un déchet de la société, mais s'il y a bien une foutu chose que je n'ai jamais faite, c'est mentir. » Et c’est râté. À mon tour, j’aimerais sourire, rire de la réponse qu’elle articule tant bien que mal entre deux silences visiblement stones, lui rendre la pareille. J’en suis incapable. Je repense à ce qu’elle a dit. Surveiller ma copine. Ce n’est rien et pourtant, pour moi, c’est comme une trahison, une défaite. C’est comme si je découvrais qu’elle savait tout sur moi alors que je m’efforçais de ne pas lui laisser la moindre miette à se mettre sous la dent depuis des semaines et des semaines. Bien sûr, je lui avais dit ne pas être libre, dès la première fois qu’elle était venue se frotter à moi, haleine au rhum, relents cannabis. Je ne savais pas encore quelle genre de fille, de sangsue elle était, mais je ne lui avais pas confié plus de détails pour autant. Ce n’était qu’une personne, une personne de plus à penser qu’elle et moi allions entamer la discussion et finir deux heures plus tard étalés sur le comptoir, ivres morts, comme deux vieux amis qui ne seraient plus vu depuis des lustres. Pandora s’était cependant distinguée des autres rapidement, d’abord par ses propos qui n’eurent pas même le temps de tourner autour du pot, ensuite par l’attitude qu’elle affichait et que je n’avais pris la peine de remarquer seulement après que ses paroles m’aient interloqués. Peu importe. Elle savait que je n’étais pas célibataire, il n’y avait donc pas mort d’homme. Mais elle en savait plus. Elle répète mes mots, appuie les siens avec un petit sourire, discret mais parfaitement calculé. Je l’ai accusée de mentir, je sais que ce n’est pas le cas - pas pour ce coup-ci, en tout cas, la plaidoirie qu’elle me crache avec sécheresse au visage est on ne peut moins crédible. Je ne sourcille pas mais la tornade s’amenuise en moi. Ainsi, Roxanne et elle se connaissaient, suffisamment pour que cette dernière lui donne un tel conseil. La même Roxanne qui feignait ne pas pouvoir mettre un visage sur les descriptions que je faisais d’elle lorsque j’étais un peu trop éméché pour me taire, comme à l’accoutumé, ou trop excédé lorsque je rentrais pour que la brune me laisse m’en tirer sans explication. Elle m’avait demandé à plusieurs reprises son prénom que je n’avais jamais pu lui donner, même si j’avais déjà entendu quelques personnes l’apostropher Pandora – mais ça, je doutais que ce soit son prénom, ou alors ses parents devaient vraiment lui en vouloir le jour de sa naissance. Elle la connaissait, elle était venue la trouver je ne sais où, je ne sais quand, et je le découvrais à cet instant précis.

Agissait-elle de la sorte à chaque fois que je me laissais aller aux confidences ? Même aussi anodines, dérisoires que celle que je lui avais faite, ce fameux soir un peu trop arrosé, c’était là un geste dur, un pas en avant avec deux tonnes de plomb dans mon sac à dos. Elle le savait parfaitement, pour ne souffrir que trop bien de leurs absences, que je m’efforçais de jour en jour de combler. Allait-elle à la rencontre de chaque individu dont je me plaignais d’un quelconque comportement pour lui demander de le changer, et ça, sans m’en toucher le moindre mot ? J’ai de la peine à l’imaginer faire ça et pourtant j’ai devant moi un témoin de marque. Ou plutôt, j’avais. Je me rends compte qu’en me perdant dans mes pensées, j’ai aussi perdu mon regard dans le vague et que le visage blafard qui se trouvait à quelques centimètres du mien un instant plus tôt n’est plus là. Je redresse la tête, à l’instant même où elle reprend la parole. « Ne laisse jamais des connasses dans mon genre vous faire du mal. » Un ange passe. Puis, un éclat traverse mes yeux. Cette fois-ci, je ne retiens plus mon rire, qui vient briser cette barrière imperturbable que je m’étais imposée. Mes mâchoires, alors serrées, s’entrouvrent pour qu’un sourire démesuré prenne place sur mes lèvres, lorsque les soubresauts de ma voix s’atténuent. Sérieusement ? Elle insistait des soirs et des soirs auprès de moi pour obtenir ce qu’elle voulait en fourrant sa langue là où elle pouvait et me disait maintenant de prendre garde à mon couple ? Je tourne mon grand sourire vers le barman qui s’est un peu rapproché de nous, vaguement curieux. J’hausse un sourcil en croisant son regard, comme si je voulais partager avec lui l’ironie de la situation, hey mon pote, elle est drôle tu trouves pas ?. Et puis, je reporte mon regard sur Pandora et tout s’efface. Mon sourire, qui en réalité n’était que cynique. L’éclat brillant de mes iris, qui retombent dans la froideur la plus totale. Mon statut de glace, qui se brise lorsque je me rapproche, dos à elle, jusqu’à ne plus être qu’à quelques poignées de centimètres. Je l’observe rien qu’une seconde, par-dessus son épaule, allumer un nouveau joint, avant de ne lui glisser ma réponse calmement, trop calmement. « Tes conseils, tu peux te les fourrer bien profond. » J’ai l’impression d’avoir à nouveau six ans et que la gosse Sandy Berger vient de planter son râteau dans mon château de sable, sauf que cette fois-ci, la fille ne fait pas vingt kilos et une tête de plus que moi. Une pulsion plus tard, j’écrase le joint qu’elle a entre ses lèvres dans le cendrier là à côté, la force à me refaire face à nouveau pour mieux la pousser en arrière, mes mains sur ses épaules, la fureur dans le sang. « T'as foutu ta merde au moment même où tu t'es approchée de moi ! » Je parle trop fort, pousse trop fort ; Pandora trébuche et la moitié du bar a relevé les yeux. Mais peu importe. Si même Roxanne se mettait dans l’idée de gérer ma vie, l’améliorer, la réparer... Le vase déborde. Je décharge ma colère contre elle, même si, en fin de compte, elle n'est que le déclencheur. Elle n'est là que pour m'ouvrir les yeux sur la vérité, à sa manière. Roxanne ne vaut pas mieux que les autres.




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