"Je pense être quelqu'un de peu commun, du moins je l'espère. On me dit mystérieuse. Je suis comme la brise, ou l'eau qui coule, on ne m'attrape pas, on ne me comprend pas. Je cherche à rester hors d'atteinte, constamment. Je ne veux pas entrer dans le moule de cette société hiérarchisée par des lois et des êtres que je ne comprend ni ne connais. J'aime me dire anti-conformiste, mais finalement qu'est ce que l'anti-conformisme ? Personne ne le sait réellement, après tout ne serait-ce pas simplement un état d'esprit. D'ailleurs je trouve que ce trait de caractère devient bien trop à la mode. Je n'ai pas la prétention de me dire rebelle, je ne le suis presque pas. Je suis discrète, légèrement timide et énormément maladroite. Ma maladresse ne me rend évidemment pas aussi discrète que je le voudrais mais je me soigne, petit à petit. Je possède aussi un côté plus ou moins sombre. Certains appellent ça 'double personnalité', moi je pense seulement que c'est les traits de caractère que j'apprécie le moins chez moi, que je refoule et qui ressortent à certains moments d'égarement. Dans ces périodes là, je deviens une fille assez cruelle. Je n'aime pas qu'on me tienne en cage, ou du moins qu'on m'en donne l'impression. J'ai besoin de ma liberté et les gens trop avenants font rapidement connaissance avec ma franchise incroyable. Je me fiche qu'on m'aime ou pas, je veux simplement être moi. Je maîtrise aussi le sarcasme comme un maître, c'est une sorte de passe temps chez moi. J'aime manier les mots, les faire rouler sous ma langue, les entendre claquer bruyamment dans l'air et voir les visages de mes interlocuteurs se décomposer petit à petit. C'est un plaisir que je savoure avec le même engouement à chaque fois que j'en ai l'occasion. On me dit méchante. Je ne pense pas l'être, je me protège un point c'est tout. On m'appelle souvent 'The Ice Queen', je le prend pour un compliment. Les attaques ricochent à la surface, ne pénètrent pas, sauf à de rares occasions. Malgré tout, je reste quelqu'un de vulnérable, surtout en amour. Je tombe amoureuse facilement, suis rapidement fascinée par les hommes qui m'entourent. Et j'aime cette sensation que procure le fait d'aimer, même si ce n'est pas réciproque. Me faire mal ne me fait pas peur. Je ne crains pas, ou plutôt, je ne crains plus les déceptions, au contraire, elles me forcent à aller plus loin. Je suis ambitieuse et ai du courage"

☞ Cher journal, pourquoi ai-je cette impression d'être différente des autres ? Je ne sais vraiment pas pourquoi je pense différemment ! Lorsque je demande à mes parents ce qu'ils en pensent, ils ne font que sourire en me disant que l'adolescence n'est qu'une étape obligatoire à passer avant d'entrer dans l'âge adulte et si je n'avais pas envie de devenir adulte ? D'ailleurs j'en ai profité pour leur demander comment était la Georgia du passé, était-elle aussi solitaire qu'à présent ou pire ? Malheureusement, ma mère commençait à se lancer dans une narration de petits détails gênants tels que : « Tu savais que tu avais tendance à apprécier marcher sur les fesses lorsque tu avais un an. » ou alors « Je me souviens lorsque tu as perdu ta première dent, tu avais peur de la petite souris, tu pleurais dès qu'une dent de lait venait à tomber puis nous devions dormir à tes côtés afin que ta peur s'atténue ». D'un côté je n'ai jamais reproché à mes parents de manquer d'attention à mon sujet, ce n'est pas mon père biologique qui m'a élevée, car celui-ci était trop lâche pour accompagner ma mère le long de sa grossesse et d'assumer ses responsabilités, mais le père que j'ai à présent sera toujours pour moi « mon père » je l'aime plus que tout, d'ailleurs j'étais une jeune fille proche de mon père en toute circonstance. Je ne suis pas née avec une cuillère en argent dans la poche, peut-être que cela a permis à mes parents d'aimer leur fille unique comme personne, couvant tous mes moindres faits et gestes simplement cela ne me dérangeait pas. Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que je vis en Égypte, là-bas cela n'est pas comme dans les grandes villes européennes les jeunes femmes n'ont pas les mêmes droits que tout le monde dans certaines situations simplement de nature bohème et rebelle ma mère était une personne anticonformiste comme moi d'ailleurs je me demande si je n'essaierais pas de lui ressembler un peu, j'aime ce côté d'avoir des principes puis de se battre pour ses idées, ses points de vue, ses opinions et même si elle termine seule, elle aura réussi à faire entendre ce qu'elle avait à dire. Son travail de journaliste est le métier qui lui correspond, mon père tient un garage dans le sud du Caire...

☞ Cher journal, en relisant les pages de mon journal cela m'a fait sourire. L'adolescence ? Je me cherchais d'ailleurs j'en ai rayé des pages, j'en ai essuyé des larmes. Durant cette période j'ai connu Jason mon premier amour, simplement nous n'étions pas fait l'un pour l'autre je ne suis pas le genre de filles à apprécier m'engager j'aime m'amuser et ça tout le monde le sait. Que suis-je devenue ? Une jeune femme qui apprécie ce qu'elle fait, depuis que je suis en âge de tenir un crayon j'aime dessiner ce que je vois, d'ailleurs lorsque j'étais enfant j'appréciais représenter mes parents à travers différents portraits simplement lorsque l'on a une dizaine d'années les dessins font ressortir le côté impressionniste que Picasso essaie de faire ressortir plutôt qu'à la Joconde. Plus les années passent, le talent peut-être inné chez certaines personnes, mais chez moi je l'ai travaillé ; différents cours, différentes défaites avant de devenir ce que je suis à présent. Je suis devenue une artiste peintre et photographe à mes heures perdues, pour le monde je suis chargée d'exprimer divers sentiments pour une exposition qui sortira en fin d'année.
Durant les années précédentes des changements se sont produits, je ne suis plus une petite Égyptienne mais cela fait à présent 3 ans que je vis ici dans cette ville, ma vie n'est plus du tout la même. Pour ma passion, j'ai laissé les paysages orientaux pour des paysages dignes d'une carte postale je ne regrette pas d'avoir tout quitté pour venir ici. Simplement je fus obligée, personne ne voulait m'engager au Caire, la seule proposition d'emploi que j'ai reçu venait d'ici, j'ai longuement hésite avant de préparer mes valises. La séparation avec mes parents fut dure mais il fallait que je pense un peu à moi et à mon avenir. Depuis que je suis ici, le sourire est présent sur mon visage au quotidien. Je profite de ma moment que la vie m'accorde. Je suis une jeune femme bohème ...