Citation :

Luke,
Je suis partie.
J’imaginais une manière bien plus classe et belle d’écrire cela mais certaines fois, il vaut mieux dire les choses de manières directement. J’ai apprit ça chez la psy. Il faut bien qu’elle est servie à quelque chose. D’ailleurs, parmi les nombreuses choses que j’ai apprises avec elle, il y en a une autre : l’amour ne suffit pas au bonheur, comme l’argent. Et dieu sait que je t’ai aimé plus que tout et que je t’aime toujours d’ailleurs.
Je me souviens cette fois là, sur la plage, que je t’avais dis que tu devrais partir tant qu’il en était encore temps. Trouver une autre fille à aimer, plus fiable, moins instable, une fille qui ne soit pas moi quoi. Tu aurais du m’écouter à ce moment-là. Maintenant, je sais que tous les mots du monde n’y changeront rien. Alors je n’irais pas plus loin.
J’espère que tu trouveras le bonheur, vraiment.
Maëlys.

Maëlys posa son stylo sur la table et parcourut rapidement de nouveau le mot qu’elle venait d’écrire. Elle se mordilla la lèvre inférieur comme elle le faisait toujours quand elle était gênée ou hésitante et puis se dirigea d’un pas sûr vers le frigo. La veille, elle avait joué avec les aimants et les avais classé par ordre de taille pendant que Luke faisait la vaisselle et lui parlait. Elle défit soigneusement sa composition et attrapa le plus gros d’entre eux, ironie du sort, il était en forme de cœur. Elle accrocha son mot avec l’aimant et soupira. Encore une fois, il avait fallu qu’elle complique tout. Elle traversa de nouveau la cuisine et y jeta un dernier regard. Nostalgique. Elle avait préparé sa valise juste avant, celle-ci était posé sur le seuil de la porte été remplie du minimum vital. Elle l’attrapa et traversa pour la dernière fois le petit hall avant d’arriver à la porte qu’elle referma sans être toujours vraiment sûre de ce qu’elle faisait. Pourtant, d’ici deux heures, elle aurait quittée Londres et son pays, et elle aurait laissé derrière elle sa famille et son mari.

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UNE SEMAINE PLUS TÔT
« Comment tu vas aujourd’hui ? » Maëlys était assise, comme toutes les semaines à la même heure, dans le bureau qu’elle connaissait par cœur à présent. Isabel Fletcher, la fixait de son fauteuil d’un œil perçant. Elle réajusta fébrilement le col de sa chemise avant de répondre simplement. « Ca va. » Ni plus, ni moins, si Isabel avait du comprendre quelque chose depuis le temps, c’était que Maëlys n’était pas vraiment très bavarde. Elle venait, elle s’asseyait, elle répondait aux questions en faisant le minimum de phrases possibles et elle repartait. C’était comme ça depuis qu’elle avait dix-sept et qu’elle avait été traitée pour anorexie. Six ans. Et rien n’avait changé. Le silence pouvait durer longtemps parfois. Aujourd’hui pourtant, Isabel semblait décidée à le briser. « Et, tu es heureuse ? » Elle regarda attentivement la réaction de la jeune femme. Chez Maëlys, tout était toujours calculé au geste près. Elle faisait mieux pour ne rien laisser percevoir de ce qu’elle pouvait ressentir ou penser. La jeune femme sembla légèrement déconcertée par la question que lui posait Isabel, elle cligna les yeux plusieurs fois et ouvrit la bouche pour tenter d’y répondre mais ne dis rien. Elle réajusta les plis de sa jupe et fit un léger geste désinvolte de la main. « Bien sûr. Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, ce n’est pas ce qu’on dit à la fin des histoires ? Quand la princesse rencontre son prince et peut enfin vivre avec comme bon lui semble. » Elle se tut et puis rajouta. « Dans le pire des cas, à défaut d’être heureux il faut toujours se contenter de ce qu’on a. Même si le propre de la condition humaine est d’être toujours insatisfait. » Isabel fronça les sourcils et posa un regard songeur sur Maëlys. « Et pourquoi, on ne pourrait pas juste… aller chercher plus loin ? C’est en se contentant de ce qu’on a qu’on finit par se rendre compte un jour que ça n’en vaut pas la peine et qu’on en vient à des choses comme l’anorexie par exemple. » Maëlys secoua la tête et soupira. « Ou c’est en voulant toujours plus, être meilleur, parfait qu’on en vient là. » « Dans ce cas, c’est à toi de trouver un juste milieu. Pour toi. » Aux yeux de Maëlys, cette conversation n’avait pas réellement eu de sens, c’était juste une nouvelle lubie d’Isabel, qui avait du se réveille ce matin-là en se rendant compte à quel point sa vie était détestable. Elle avait toujours pensé que celle-ci était folle de toute manière. Néanmoins, sans qu’elle s’en aperçoive réellement, lorsqu’elle s’était endormie le soir, ce qu’elles s’étaient dis cette après-midi là faisait son chemin dans sa tête.

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Lewis… Pour certains ce mot voulaient dire beaucoup de choses. Pour Maëlys, c’était un nom vide de sens. Juste l’endroit où elle allait vivre à présent. Un nouveau départ en quelque sorte. Quelque part où elle n’aurait pas être parfaite, ni la meilleure. Quelque part où son passé ne la poursuivrait pas et où on n’attendrait pas à tout moment une faiblesse de sa part. Elle avançait dans les rues de son nouveau chez elle. Elle était Maëlys Delilah Austen née Beauchamps, elle avait 23 ans et qu’on ne lui demande pas ce qu’elle faisait là, ni ce qui l’y avait mené, ça ne regardait plus qu’elle à présent.






✿ ton prénom ☛ Manon.
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